La propagande francophile en Belgique, un bourrage de crâne permanent: les mensonges en histoire

PLAN

 

0 Introduction

1 La période de l’histoire de Belgique précédant 1792

2 La Belgique occupée par la France : 1792-1815

2.1 l’invasion française : 1792-

2.2 la Guerre des Paysans

2.3 la période napoléonienne

3 La réunion avec les Pays-Bas (1815-1830)

4 1830-1918

5 1919 à nos jours

6 L’activisme francophile de nos jours

6.1 Le mouvement « wallon », une clique de collabos francophiles racistes

6.2 Monuments et plaques de rue

6.3 Livres

6.4 Expositions

6.5 Enseignement

6.6 Reconstitutions

6.7 Commémorations

6.8 Divers

 

0 Introduction : Léon Degrelle, francophile; interventions de révisionnistes en histoire de Belgique : Paul Wynants (UNamur) et José Happart (politicien PS) et réactions; Hervé Hasquin, aveuglé par sa francophilie

Léon Degrelle in:

Florilège wallon, Ed. Rex, 1931

Introduction, notices et traduction, par AMAND GÉRADIN

 

Voilà un livre qui m’est cher et qui sera cher à tous les Wallons et à tous les latins.

Dulcissima, o Wallonia… Ses paysages mesurés, ses forêts immuables, ses verts

vifs et profonds, l’allégresse de ses rivières, gentilles fillettes en robe à quatre

sous, bondissant avec le sourire dans les campagnes… La chasse aux perdreaux

dans les viréesd’automne, l’attenteau sanglier dans les neiges d’hiver, le

printemps tardif apportant avec timidité sa formidable brassée de renouveau

(…)

On a trop aimé la Wallonie et trop peu aimé les Wallons, ces Wallons humbles et glorieux, qui ont plus embelli leur terre que ne l’ont fait les eaux, les arbres, le chant des sources et des rossignolsCortège lumineux des Watteau, des Roland de Lassus, des Grétry, des César Franck, des Boumal, des Noël Ruet, des Richard Heintz et des Albert Raty,Poètes, musiciens, graveurs et peintres, vous, mes aînés et vous, mes frères, je vous enserre dans l’amour qui m’étreint quand je revois le petit bourg d’Ardenne où le suis né…

Qu’a-t-on fait pour votre gloire, vous qui avez tout fait pour la nôtre?… Race plus modeste qu’ingrate, race wallonne, tu te complais à savourer le génie de tes enfants mais tu n’oses point y ajouter les fleurs vives de l’amoureuse admiration. (…)

 

En demandant au Magnifique poète wallon Amand Géradin de réunir et de présenter les plus belles oeuvres de ses devanciers ou de ses compagnons de combat, j’ai voulu montrer aux Belges et aux étrangers, qu’à côté de la splendeur flamande, il est aussi, chez nous, un avant-poste latin où, deux mille ans après Virgile, des gens simples et forts ont gardé l’habitude de chanter la Beauté sur leurs pipeaux.

 

Léon DEGRELLE

lettre de José Happart (député au Parlement européen, élu par des citoyens racistes) aux bourgmestres de "Wallonie"

(13/02/1989)

lettre du bourgmestre Roger Viroux (Fosses-la-Ville) en réaction à l'action révisionniste de José Happart

(06/03/1989)

lettre de Paul Wynants (doyen de faculté à l'UNamur), favorable au mensonge historique (!), en réaction à une lettre de Johan Viroux, dénonçant la francophilie du premier, donc le mensonge dans l'analyse historique

Paul Wynants soutient donc ouvertement le mensonge (organisé ou non) dans la recherche historique. Du jamais vu ! 

Hervé Hasquin, La Wallonie, son histoire, éd. Luc Pire, 1999

 

(p.56) Trois grandes batailles

Fontenoy:

Le 11 mai 1745, les Français y remportèrent une bataille décisive (contre les troupes anglaises et hollandaises) qui leur permit la conquête de la quasi-totalité des Pays-Bas à partir d’octobre 1746.

“Cette occupation française qui dura deux années permit à la culture et aux habitudes françaises de gagner un terrain formidable dans nos contrées.”

 

Jemappes:

Victoire le 6 novembre 1792 de l’armée française contre l’armée autrichienne.

 

Fleurus:

“Après l’offensive autrichienne en mars 1793, la défaite française le 18 mars à Neerwinden, la trahison du général Dumouriez et la restauration dans les Pays-bas de la domination autrichienne, tout était à refaire pour les armées de la République.”

 

(p.75) Des Wallons en Amérique

A partir de 1632, Pierre Minuit / fondateur de “Novum Belgicum”, province du territoire appelé “Nieuw Nederland” / fut remplacé par des gouverneurs hollandais “qui nivelèrent la spécificité wallonne de cette population.  La langue française s’effaça peu à peu.”

 

(p.75) Louis Hennepin

“Choisi pour assister Robert cavalier de La Salle dans ses découvertes, il partit en éclaireur en novembre 1978.” (…) “On lui permit, par la suite, de retourner en Europe où il exerça diverses charges religieuses.” 

“Ses récits furent patiellement contestés, notamment sa prétendue découverte des sources du Mississippi.”

 

 

(p.76) Les Gardes wallonnes

“C’est Charles-Quint qui créa en 1537, un régiment d’infanterie wallonne qui comportait néanmoins en son sein des éléments flamands, mais minoritaires.”

 

(p.83) Léonard Defrance (1735 – 1805)

“Il prit une part active aux événements révlutionnaires et fut choisi comme adjudicataire à la démolition de la cathédrale Saint-Lambert; cela lui valut l’opprobre de ses contioyens et des historiens cathliques du XIXe siècle.”

 

(p.107) “Les soldats qui avaient servi dans les armées françaises, et qui ne cachaient pas leur attachement indéfectible à Napoléon, étaient nombreux en “Wallonie”, au point d’inquiéter les autorités d’occupation.”

 

(p.107) Waterloo (18 juin 1815)

Les quelques milliers de “Belges” intégrés dans l’armée des Pays-Bas futent jugés peu fiables et écartés des frontières françaises.  Les troupes de Napoléon, forte de 124 000 hommes, pénétrèrent en Belgique, le 15 juin 1815.  Parmi celles-ci, on comptait environ 4 500 soldats et 300 officiers originaires des anciens départements-réunis, pour la plupart es Wallons.”

 

(p.107) L’attachement aux principes du régime français

“(Enfin,)cette gloire des armes, jouissance indivisible pour la jeunesse, mise en commun entre les Français et les Belges, est venue former entre eux un lien qui les a fortement et presque fraternellement unis.”

Parmi les causes qui ont le pus contribué à sceller l’union entre les deux peuples, il y a, “l’orgueil de faire partie importante d’une grande nation” et “par-dessus tout, ce sentiment qu’ils goûtaient pour la première fois de se voir un sort irrévocablement fixé, car on l’a cru tel alors, on pouvait le croire et presque tous le croient encore.”

 

Extrait d’un rapport du marquis de La Tour du Pin, chargé d’affaires de France et ancien préfet du département de la Dyle (Brabant), à son ministre en août 1818.  Cité dans F. DUMONT. L’irrédentisme français en Wallonie de 1814 à 1831.  (Connaître la Wallonie, n° 10, Institut Jules Destrée), 2e éd., 1965, p.15).

 

(p.111) La résistance à la politique linguistique

“D’après un rapport du diplomate français Durand de Mareuil en date du 25 novembre 1822.

La faveur accordée à la langue flamande, qui à vrai dire est à peine un patois, n’est qu’un moyen d’arriver à la langue hollandaise dont on veut faire avec le temps le langage exclusif du royaume. (…)”

 

(p.119) La période française

“Le régime français fut un moment privilégié dans le développement économique de la Wallonie.” (…) “Englobées dans la france, les entreprises wallonnes bénéficièrent de l’immense mùarché français, (…)”

 

(p.124) la révolution de 1830

“Tous ./les révolutionnaires/ avaient encore à l’esprit les accents de la révolution qui, en France, fin juillet, avait mis un terme au règne de Charles X, mais l’idée de donner vie à un Etat belge indépendant ne s’était imposée que tardivement, en fonction des circonstances.  Bruxelles fut l’épicentre du séisme révolutionnaire de 1830 qui, manifestement, secoua plus tangiblement les régions wallonnes que les régions flamandes.”

(p.125) “A Liège, Verviers, Namur, Dinant, Mons, Tournai, la nouvelle des événements, rapidement répercutée, avait suscité de grandes émotions, plus que dans les principales villes flamandes.”

 

(p.190) Les dialectes de Wallonie

“Bien qu’en perte de vitesse, les patois romans sont encore vivants en Wallonie où subsistent trois dialectes principaux: (…)”

 

(p.220) Le rejet de la politique de défense

Illustration: “Raymond Colleye, Le Nationalisme Français de la Belgique”, (…) Coll. Française, (…) Bruxelles 1937”

“Sorti de presse à paris en 1917 (2e éd. en 1921), et momentanément interdit à la diffusion par le gouvernement belge réfugié à Sainte-Adresse (faubourg du havre), cet ouvrage préconisait l’autonomie de la Flandre et de la Wallonie et plaidait pour des accords économiques et militaires avec la France; l’auteur justifiait l’entente franco)belge par des arguments ethniques et historiques.”

 

Illustration: “(…) Francis Dumont, L’irrédentisme français en Wallonie de 1814 à 1831, (…) Couillet 1938”

 

(p.223) Une moindre résistance flamande à l’envahisseur

Les chiffres des pertes enregistrées pendant la campagne des Dix-huit jours: par rapport au total des décès, les Wallons représentent 51,3 %, les Bruxellois 8,79 % et les Flamands 39,8 %.

Soit 3.183 Wallons, 2.472 Flamands et 545 Bruxellois, au total 6.200 décédé (environ 1 % des effectifs de l’armée belge).

 

(p.224) La presse clandestine et les réseaux de résistance étaient essentiellement francophones

“Pour des raisons évidentes – la collaboration du nationalisme flamand – il n’y avait pas de journaux clandestins se réclamant du nationalisme flamand; du côté des mouvements wallons par contre, c’était le cas (…).”

 

(Et Degrelle?)

 

 

1 La période de l’histoire de Belgique précédant 1792, vue par les collabos francophiles

La chaussée romaine Bavay-Cologne, limite (sic) septentrionale de la latinité: évidemment une simplification, un mensonge francophile

(s.r.) 

Genappe se mobilise pour les journées Louis XI, alors que ce roi de France avait tenté d'envahir la Belgique et la soumettre

(LS, 18/09/1996)

Le médiéviste Paul Bertrand (UCL) et le professeur Philippe Raxhon (ULg) ne supportent pas que la collection "Nos gloires" révèle à juste titre les invasions françaises fréquentes de la Belgique.

2 professeurs d’université francophiles, donc négationnistes (Le Vif, 10/07/2015)

1200s

Marcel Jacques, Le français à Bruxelles aux siècles passés, LB, 05/1980

 

Le chanoine L. Van den Bruwaene dans une série d’articles parus, depuis janvier 1972, dans l' »Ethnie française », revue publiée à Bruxelles par la Fondation Charles Plisnier: « On peut affirmer que, dès la fin du XIIIe siècle, les échevins de Bruxelles sont placés devant le fait linguistique issu de la proximité du français.  Sans doute (sic), ce voisinage est-il une réalité dans le monde du travail, mais il l’est aussi (sic)dans le domaine administratif et juridique. »

 

cf le consentement donné par la Dame de Dongelberg à l’acquisition d’un bien foncier par l’hôpital Saint-Jean à Bruxelles, en 1277.

 

NDLR Ce chanoine, publiant des articles dans une revue francophile, se base sur des documents écrits pour démontrer que des (, voire les) Bruxellois parlaient français à l’époque.

 

1202

 

Marcel Lobet, L’ épopée belge des Croisades, Poitiers, Jérusalem, Byzance, Lépante, 1940s

 

/la 4e croisade/, in: Adrien de Meeus, Histoire de B, Paris, 1928

(p.141) « La France n’ avait pas l’ intention de se soustraire à ses devoirs de Fille Aînée (sic) de l’ Eglise. »

 

1500s

Basile Risopoulos (historien mais surtout politicien membre du FDF, parti raciste), L’identité culturelle de Bruxelles, LS 02/06/1989

 

‘Bruxelles, notre ville, s’est développée naturellement, mais, je ne saurais assez le répéter, elle n’est – en cinq siècles – devenue une grande ville, siège d’un pouvoir centralisé, qu’en français et grâce à lui: ce n’est pas le compte des testaments passés en 1780 qui pesait lourd alors ou qui signifie grand-chose deux cents ans après.  On n’a pas encore oublié, j’imagine, que sans Bruxellois et Liégeois unis en 1830 – et sans armée française – il n’ y aurait pas eu de Belgique indépendante. »

« Le français est une langue internationale et sans elle Bruxelles n’aurait jamais accédé à son rang de grand centre européen. »

 

NDLR Risopoulos haïssait le néerlandais et ment notamment à propos du rôle exclusif de Liégeois et de Bruxellois (et de l’armée française) dans l’accession de la Belgique à l’indépendance.

 

1500s

Le français à Bruxelles, LB 09/05/1980

 

Sur la même étude que ci-dessus.

Selon M. Poupko, président de la Commission fr. de la Culture de

l’Agglomération de Bruxelles, « l’auteur a expliqué comment le parler français a commencé à faire partie à Bruxelles de l’usage populaire – et non sous la pression de la noblesse (sic) – à partir de Charles-Quint. »

 

NDLR Négation de la pression de la noblesse francisée à Bruxelles sur le peuple

 

1537

Hervé Hasquin, La Wallonie, son histoire, éd. Luc Pire, 1999

 

(p.76) Les Gardes wallonnes

 

“C’est Charles-Quint qui créa en 1537, un régiment d’infanterie wallonne qui comportait néanmoins en son sein des éléments flamands, mais minoritaires.(sic)”

 

NDLR  Sur quels documents Hervé Hasquin se base-t-il pour déclarer cela ?

 

1632

Hervé Hasquin, La Wallonie, son histoire, éd. Luc Pire, 1999

 

(p.75) Des Wallons en Amérique

 

A partir de 1632, Pierre Minuit / fondateur de “Novum Belgicum”, province du territoire appelé “Nieuw Nederland” / fut remplacé par des gouverneurs hollandais “qui nivelèrent (sic) la spécificité wallonne de cette population.  La langue française (sic) s’effaça peu à peu.”

 

NDLR En fait, ces Wallons étaient bien wallophones, pas francophones.

 

1700s

Paul Vaute, Louis XVI a aussi son « fans (sic)-club », LB 29/06/1988

 

Asssociation Louis XVI – branche belge

 

1745

Hervé Hasquin, La Wallonie, son histoire, éd. Luc Pire, 1999

 

(p.56) Trois grandes batailles

Fontenoy:

Le 11 mai 1745, les Français y remportèrent une bataille décisive (contre les troupes anglaises et hollandaises) qui leur permit la conquête de la quasi-totalité des Pays-Bas à partir d’octobre 1746.

“Cette occupation française qui dura deux années permit à la culture et aux habitudes françaises de gagner un terrain formidable (sic) dans nos contrées.”

 

2 La Belgique occupée par la France : 1792-1815

2.1 l’invasion française : 1792-

Cette époque de l’histoire déformée par des pseudo-historiens francophiles…

/Images du Monde/, s.d., 7 jours de l’ Histoire par J. Desmur, 24 sept. 1911

 

Le 6 novembre 1792, à Jemappes, Dumouriez délivrait (sic) la Belgique du joug (sic) germanique. »

 

Bicentenaire de la réunion de la Belgique à la France, 1995, Ecomusée régional du Centre

 

CONTRADICTION 

ENTRE

Hommage à l’historien Roger DARQUENNE, membre du Cercle d’Histoire Henri Guillemin

in : Place Georges, La recherche patiente de la vérité par une pratique historienne ouverte, ou Roger Darquenne dans un monde toujours ambigu, p.7-8

« (…) Roger Darquenne (…) est tout aussi assuré de ne jamais se voir octroyer la Légion d’Honneur (…).  En cause, ses travaux consacrés au département de Jemappes, à l’Empire et à celui qui voulut faire l’Europe par la force, au prix de deux millions de morts ».

 

Roger Darquenne, Pathologie militaire et civile du département de Jemappes, p.29-49

 

Il y avait 8,7 % de Belges dans l’armée française, soit 216.000 conscrits (223.000 à partir de 1791).

« Les pertes belges s’élèvent à environ 79.000 (…) soit 35 % des incorporations. » (p.29)

 

Serge Ruette, Progressisme ambigu et réaction polymorphe.  Les territoires belges face aux réformes et à la Révolution, p. 65 – 75

 

(p.70) « Asservie aux intérêts français, l’économie déjà affaiblie par la guerre s’écroule sous des mesures qui étranglent le commerce : surimposition ou interdiction, comme pour les céréales, des exportations, limitation ou paralysie des échanges intérieurs, instauration du maximum, dépréciation de l’assignat seul admis comme monnaie de référence (alors que l’imposition est payable en numéraire), réquisition de marchandises.  Le chômage s’accroît dans la mesure même où s’arrêtent les manufactures, entraînant la misère et la famine.  Des bandes de pauvres se forment en conséquence, indigents ou brigands.  Elles sillonnent les campagnes et les villes, réclamant du pain, volant, pillant et rançonnant ; triste manifestation des bouleversements qu’implique une révolution amenée à se défendre par l’occupation militaire des territoires conquis. » (p.70 – 71)

 

ET

Marinette Bruwier, PREFACE, p.5-6

 

« (…) l’abrogation de l’Ancien régime, les innovations révolutionnaires ont créé le moule de l’Etat francophone (sic), unifié, moderne, la Belgique du XIXe siècle. » (p.5)

(au 19e s.) « l’introduction dans l’Etat francophone (sic) du flamand comme deuxième langue officielle ». (p.6)

« Le mouvement wallon s’est érigé alors en défenseur de la francophonie. » (p.6)

‘Flamands’ et ‘Wallons’, « chacun se réclame toujours de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 ». (p.6)

 

Philippe Raxhon, La Belgique française, une mémoire controversée, p.17-22

 

« Les Liégeois auraient été exclus de l’histoire de Belgique sans l’histoire révolutionnaire française qui a aboli leur Etat (…) » (p.17)

« le démantèlement (sic) spectaculaire de la cathédrale Saint-Lambert de Liège en 1794 » (p.18)

« la pesanteur (sic) de l’invasion française » qui conditionnera non seulement l’ensemble de la politique extérieure de a Belgique jusqu’en 1914, mais encore l’historiographie des révolutions (…)

« près d’un siècle d’historiographie anti-révolutionnaire (suc) belge » (p.19)

« réactions wallonnes dans la recherche d’une identité régionale et d’une histoire par rapport à un mouvement flamand qui rejette (sic) la révolution française ». (p.20)

« une négation entretenue de l’apport (sic) révolutionnaire français » (p.20)

« le souvenir du vandalisme (sic) révolutionnaire » (p.20)

« absence (sic) d’une statuaire proprement révolutionnaire en Belgique, à part la statue à Verviers du révolutionnaire Grégoire Chapuis, décapité à la hache en 1794 lors de la restauration du prince-évêque ».(p.21)

« (…) on ne peut nier le rôle politique tonique joué par les actes commémoratifs, catholiques antilaïques dans les cas de la Guerre des Paysans, libéraux anticléricaux dans celui de Gérard Chapuis, socialistes lors du centenaire, wallons antiflamands quand il s’agit de célébrer la bataille de Jemappes en érigeant un monument en 1911, l’une des premières démonstrations monumentales du mouvement wallon ». (p.21)

 

Francis Zelck, Les principes face au chaos : l’idéologie et la pratique (1794 – 1814), p.23-28

 

« (…) on peut affirmer que le régime français a effectivement projeté (sic) la Belgique et les Belges dans l’époque contemporaine grâce à ce rare mélange de ferveur révolutionnaire, d’acharnement rationaliste et d’opportunisme cynique. » (p.28)

 

Michel Claessens, Gendarmerie, phénomène français, un bicentenaire, p. 51-64

 

« (…) dans nos contrées, il y avait des « gendarmes » depuis longtemps déjà mais toujours (sic) sur le modèle français. » (p.51)

(p.52) NDLR : Pourtant, M. Claessens montre un parallélisme entre la ‘gendarmerie’ en Belgique et la France au Moyen Age et non une imitation du modèle français par les Belges de l’époque.

 

(p.64) « Pierre Mesmer avait donc bien raison de parler de « phénomène » français à propos du concept de gendarmerie. »

 

Serge Ruette, Progressisme ambigu et réaction polymorphe.  Les territoires belges face aux réformes et à la Révolution, p. 65-75

 

« une Révolution importée de France par ces « alliés » (sic) de l’esprit révolutionnaire qu’étaient le fer et le feu ». (p.65)

« après la réunion à la France, le mouvement suscité en 1796 dans le Brabant wallon (sic) par la noblesse et le clergé, mais favorable à la restauration impériale. »   (p.65)

« Des troubles éclatent déjà dès la première quinzaine du mois / en 1798/, mais c’est dans la deuxième que les soulèvements prennent toute leur ampleur.  Ils touchent une grande partie des départements flamands, quelques régions du Brabant wallon et du nord du Hainaut ainsi que celles du département des Forêts qui se trouvent à cheval sur l’actuelle frontière entre la Belgique et le Luxembourg, en grande partie germanique.  Ainsi, quoique essentiellement flamande, la géographie de la « guerre des paysans » ne peut se réduire à cette seule région du pays. » (p.73)

 

« La combinaison de ce catholicisme traditionnel avec la nostalgie impériale récente constitue une des particularités les plus originales de l’insurrection de 1798.  Elle exprime et prouve tout à la fois l’existence d’une opposition aux bouleversements introduits par la République, menée par une fraction importante du peuple des villes et des campagnes et correspondant aux intérêts des anciens privilégiés. 

Telle est la signification sociale de la « guerre des paysans », de cette « Vendée belge » que l’historiographie catholique et nationaliste flamande récupérera, non sans souvent solliciter les faits, au profit des intérêts qu’elle défend. (cf P. Verhaegen, La Belgique sous la domination française (Bruxelles-Paris, 1922-1929))  Elle n’est pourtant rien d’autre qu’une démonstration évanescente (sic), une convulsion (sic) de fin de siècle qui, à ce titre, reflétait les tensions dans lesquelles a été vécu, dans les territoires qui formeront bientôt la Belgique, le passage difficile d’une société d’Ancien Régime déjà déstructuré à l’étape ultérieure de la transition vers la société moderne. »  (p.75)

 

Robert Devleeshouwer, La révolution française et nous, p.77-82

 

« /En 1789,/ les (sic) Liégeois, dans une poussée progressiste qui leur rend, dans l’ensemble, la France révolutionnaire sympathique (sic). » (p.78)

« Quoiqu’il en fut dans l’immédiat, à terme, l’annexion à la France profita (sic) largement aux populations coulées dans le moule unique d’un Etat rénové et dynamique, bousculant les arrière-routines de l’Ancien Régime.  Une situation qui, à l’exception des rigueurs antireligieuses et des exigences de la conscription très mal ressenties, leur profita largement après les premières années difficiles. » (p.78)

« (…) le régime français laissa des traces profondes dans la vie des habitants de la future Belgique ». (p.78)

« (un minimum de libertés, /non respectées sous le régime hollandais/) (de presse notamment), notions qui toutes se rattachent, d’une certaine façon, à la révolution ou à la France. » (p.79)

« La Belgique s’ordonne en provinces, arrondissements, communes et juridictions directement (sic) héritées de la modélisation française mise en place en 1795. » (p.79)

« Du point de vue linguistique, la langue française est imposée d’évidence (sic) omme la seule praticable sur le plan politique, administratif, judiciaire, militaire et scolaire. » (p.79)

Division de la Belgique en deux temps, qui « du point de vue de la Révolution française invoquée, se fera l’une dans le prolongement de celle-ci, l‘autre en opposition avec son invocation. »

« Le premier courant, second dans le temps, second dans le temps, marquera la pensée et l’action de libéraux progressistes et des socialistes. (..) Avec un idéal proclamé d’ascension sociale, qui, en Flandre, admet (sic) le recours à la langue française comme instrument de celle-ci. (…)

Mais (sic) dans l’autre sens, et fort tôt (sic), se développent les revendications flamingantes (sic).  Non pas tellement (…) comme la revendication d’un peuple qui réclame le droit à sa culture propre contre une bourgeoisie qui l’opprime.  Mais plutôt, pour l’essentiel, sous un encadrement clérical qui voit dans l’extension du français l’instrument par lequel se propagent les périls modernistes redoutables pour les « valeurs chrétiennes ». (p.79-80)

« L’ensemble du mouvement (…) obtiendra par des lois successives l’adoption de la langue flamande (tel était le terme utilisé à l’époque) à tous les niveaux du fonctionnement public.

Un mouvement qui s’inscrit au contraire de l’unité culturelle par la langue unique, voulue pendant la Révolution française.  Une différence qui s’explique par le fait, notamment, qu’en Belgique la langue minorisée est celle d’une majorité de la population, encadrée, à l’origine, dans ses revendications, par les stratégies éprouvées d’un cléricalisme populiste. » (p.80)

« Pendant l’entre-deux-guerres, il est clair que ni le Vlaams Nationaal Verbond de Staf de Clercq, ni les Thiois de Joris Van Severen n’avaient quelque attache idéologique avec la Révolution française. » (p.80)

(cf  L’auteur ne parle pas de Degrelle et de Rex)

« La politique d’indépendance (en fait de neutralité) énoncée en 1936 par Léopold III est marquée, parmi d’autres facteurs, par le refus de la composante flamande de trouver naturelle une alliance active avec la France républicaine et laïque. » (p.80)

« Quand la guerre éclate, il existe un incontestable décalage en Belgique entre le sud et le nord, beaucoup moins enthousiaste pour la cause alliée, pace que toujours travaillé en profondeur par l’idéologie contraire. » (p.80)

 

« Une collaboration eut lieu, cette fois aussi bien en Wallonie qu’en Flandre.  Mais on peut presque dire que le rexiste fut opportuniste, pour ne laisser que peu de traces après guerre, tandis que le flamingantisme reposait sur un substrat communautaire profond. » (p.81)

 

« Après cent soixante-cinq ans d’une existence commencée dans la logique d’un Etat issu de structures et de procédures liées à la Révolution française, la Belgique retourne, d’une certaine manière, au mode byzantin de structures qu’elle a connu à la fin de l’Ancien régime : complication des institutions, particularisation des situations, fractionnement des pouvoirs politiques. » (p.81)

 

 « Avec une Flandre (orpheline de sa culture passée dominée par la langue française : Maeterlinck, Rodenbach, (..)) (…)

Avec, pour des Bruxellois, (…,) (la recherche d’un bilinguisme français-néerlandais qui ne leur sert à rien devant l’exclusivisme flamand. (…)

Et pour conclure, le débouché sur une double constatation : c’est la Flandre qui, dans son vieil exclusivisme linguistique, reprend, mais avec un autre contenu, l’exclusivité linguistique que la révolution entendait pratiquer dans un esprit de progrès.  /Quelle entourloupe pour ne pas se contredire avec ses constatations à la page 80 !/

C’est à Bruxelles et dans la périphérie plus qu’en Wallonie que s’invoquent les Droits de l’Homme pour faire face à la poussée intransigeante (sic) des Flamands. »

(p.82)

 

(p.85 – 86) CHRONOLOGIE

1er octobre 1795 : « réunion de la Belgique, du pays de Liège et de la principauté de Stavelot-Malmedy à la France. » (p.85)

 

« 1796 : soulèvement conservateur (sic) pour une restauration autrichienne. »

« La Belgique est confirmée (sic) à la France. » (p.85)

 

« Octobre 1798 : « guerre des paysans » contre la conscription et le rétablissement des prêtres ; vaste mouvement catholique et réactionnaire (sic), pour l’empereur, dirigé par des notables locaux et des prêtres. » (p.86)

 

C.B., Les petits plats dans les grands pour commémorer la bataille, LB 10/09/1992

 

… Jemappes célébrera l’événement militaire … et les Fêtes de la Communauté française (sic)..

Le 06/01/1792, le général Dumouriez, à la tête de 50 000 Français, soldats de la jeune République française, vainquit 20 000 Autrichiens à Jemappes.

Une victoire que le général français Koenig résuma de la sorte: « Jemmapes (sic), victoire de la Lilberté, a ouvert la voie aux plus nobles institutions dont nous bénéficions à l’ heure actuelle. »

 

Colloque au théâtre royal de Mons:

not. Marinette Bruwier traitera de l’ influence de la victoire de Jemappes sur l’économie wallonne.

 

Fêtes 1900 à Philippeville, NG 12/09/1983

 

Thème: « La Révolution française »

 

François Dorrekens, Liège en bleu-blanc-rouge, LB 13/07/1991

 

« Dans l’euphorie de la révolution de 1789, le Pays de Liège fut même à la France mais cette union s’éteignit en 1793 au terme de quatre années de vie commune. »

« Liège est la seule ville étrangère à être décorée de la légion d’honneur. »

 

Hervé Hasquin, La Wallonie, son histoire, éd. Luc Pire, 1999

 

(p.56) Jemappes: victoire le 6 novembre 1792 de l’armée française contre l’armée autrichienne

NDLR Quand on parle des nazis, on cite plutôt les défaites face à eux…

 

Hervé Hasquin, La Wallonie, son histoire, éd. Luc Pire, 1999

 

(p.56) Fleurus:

“Après l’offensive autrichienne en mars 1793, la défaite française le 18 mars à Neerwinden, la trahison du général Dumouriez et la restauration dans les Pays-Bas de la domination autrichienne, tout était à refaire pour les armées de la République.”

NDLR Une belle vision francophile de l’histoire

 

Hervé Hasquin, La Wallonie, son histoire, éd. Luc Pire, 1999

 

(p.83) Léonard Defrance (1735-1805)

“Il prit une part active aux événements révolutionnaires et fut choisi comme adjudicataire (sic) à la démolition de la cathédrale Saint-Lambert; cela lui valut l’opprobre de ses concitoyens et des historiens catholiques du XIXe siècle.”

 

J.G., La Belgique à travers l’histoire (1), p.42-51, in: Le Vif 01/07/2005

 

(1790) les Etats belgiques unis, créés par les Etats généraux à Bruxelles, sur le modèle des Etats-Unis d’Amérique

 

(p.50 (le 1er octobre 1795) décret d’annexion de la Belgique

« L’annexion est néanmoins considérée par la majorité (sic) des Belges comme un moindre mal par rapport aux occupations sporadiques imposées par les armées révolutionnaires durant les années précédentes, (…). » 

 

(p.51) La conscription de plus en plus lourde des jeunes recrues dans les armées impériales et un régime policier sans cesse plus oppressif dressent à nouveau une grande partie de la population contre la France. »

 

 

JF Eg., Fleurus, théâtre de victoires françaises fêtera avec faste le bicentenaire, LS 24/01/1989

 

‘La bataille de Fleurus du 26 juin 1794 allait pousser la France « à l’offensive européenne », histoire de propager (sic) sur le continent les idées nouvelles nées de cette époque.’ « La victoire de Fleurus, remportée par Jourdan, ouvrait les portez de la Belgique à l’armée Sambre et Meuse.  C’était le signal de sa conquête: Belgique, pays rhénans, république batave, Anvers, Hollande, repassaient sous contrôle français. »

 

La Révolution française, au barrage de la Plate Taille, AL 19/07/1989

 

« La Révolution française », première (sic) révolution des droits de l’ homme. »

« Le président Georges Donnenies a rappelé que Froidchapelle était en territoire français sous la Révolution et que de nombreux enfants du pays perdirent la vie sous la bannière tricolore. »

 

M.-H. P., L’ an prochain Jemappes célébrera les deux cents ans de sa grande bataille, LS 13/04/1991

 

Certains comme André Depasse veulent la commémorer par une plaque pour rappeler le sacrifice de ceux qui sont tombés à Jemappes.  Ceci donnerait un sens nouveau aux cérémonies: celui de l’ union européenne. (sic)

(« affrontement » au cours duquel des milliers de jeunes FrançaisBelges, Autrichiens, Prussiens et Hongrois luttèrent les uns contre les autres. »)

 

Léopold Génicot, Racines d’ espérance, Vingt siècles en Wallonie, éd. Hatier, 1986

(pp.147) En Belgique, dans l’ euphorie, 1796-1914- (-p.210)

 

(p.148) “La république proclame des principes fondamentaux: régime démocratique, égalité, liberté, séparation des pouvoirs. L’Empire les bafoue.  Mais ils ont l’avenir pour eux.”

(p.149) Les réformes introduites sous le régime français en une dizaine d’années, “ont été mieux acceptées ou tolérées dans les départements de l’Ourthe, de l’Entre-Sambre-et-Meuse (Namurois) et de Jemappes (Hainaut).”

“D’ailleurs, il y avait eu une révolution en 1789, il y en aurait une en 1830, il n’y en eut pas en 1814 ou 1815.”

 

— p.153: titre: L’ attachement des Belges aux principes du régime français, in: F.Dumont, L’irrédentisme français en Wallonie de 1814 à 1831, ini: Connaître la Wallonie, 10, éd.Destrée, 1965

 

(p.155) Le maréchal Gérard, à la tête d’un corps expéditionnaire français, fit reculer en 1830, les troupes hollandaises ayant envahi la Belgique, et enleva le forteresse d’ Anvers.

“La Belgique était sauvée. Elle, où un monument s’érige dans la plaine de Waterloo qui vit tomber tant des fils sous les coups des Anglais, Hanovriens et Prussiens, n’en a pas dressé à Gérard, …”

La Révolution française déformée par un professeur de français (logique)

(VA, 05/10/2004)

2.2 la Guerre des Paysans

1798 / La Guerre des Paysans interprétées par des historiens collabos francophiles…

Roland Mortier, Hervé Hasquin, éd., Deux aspects contestés de la politique révolutionnaire en Belgique : langue et culte (éd. de l’ULB, 1989), coll. Etudes sur le 18e siècle, 16

 

GROUPE D’ ETUDE DU 18e SIECLE  (ULB)

Dir.: R. Mortier

Secrétaire: H..Hasquin

            Fac. de philos. et lettres, ULB, Av. F.D. Roosevelt, 50, 1050 BXL

 

Hervé Hasquin, dans l’ avant-propos, p.7    

 

« Ces deux thèmes (langue et culte, deux aspects contestés de la politique révolutionnaire en Belgique) ont pris en considération la situation dans l’ensemble du pays, tout en focalisant (sic) le contraste entre le Nord et le Sud. »        

 

Marie-Sylvie Dupont-Bouchat, Les résistances à la révolution, « La Vendée belge » (1798-1799): nationalisme ou religion?, pp.119-164.

 

NDLR L’interprétation de faits et d’ études historiques à partir du clivage politique flamand-wallon.

En relativisant (sic) les termes de ‘domination’, d’ ‘occupation’ française en argumentant que juridiquement, nous étions dès le 01/10/1795 des citoyens français.

En affirmant que la Wallonie (sic) a récupéré – la courtisane – Théroigne de Méricourt et que la Flandre glorifie les martyrs de la résistance, les paysans.  (p.119)

 

Conclusion laborieuse:

« Voilà un régime étranger, qui tente de s’imposer, par ses lois plus que (sic) par sa force. »  « Quel drame pour la Révolution de n’être pas aimée par ceux-là mêmes pour lesquels elle se bat!  C’est vrai que certains de ses représentants ne sont pas ‘aimables’, c’est le moins qu’ on puisse dire.  Mais beaucoup d’entre eux sont par contre admirables, honnêtes et sincères et les voilà confrontés, malgré leur zèle et leur bonne volonté, au mieux à l’indifférence, au pire à l’hostilité, à la résistance.  Ce qu’ils n’obtiennent pas par la persuasion, ils finiront par l’obtenir par la menace, par la contrainte et par la force.  … Et ils vont jouer les grands méchants, …  Et c’est cette image qu’on va retenir: les Français – en oubliant les Belges qui se sont ralliés – apparaîtront désormais (sic) comme les méchants, … » ‘Ces arrestations, ces prises d’otages, ces déportations, finalement bien moins nombreuses qu’on ne l’a dit, ont créé un sentiment de peur et même de terreur, mais ont aussi servi à rendre au régime une image de force et de crédibilité qui; lui avaient jusque-là fait cruellement défaut.  Les otages furent pour la plupart libérés et il serait intéressant de les suivre ultérieurement sous l’Empire pour voir comment ils ont pu eux aussi profiter de la paix revenue. … Les prêtres, eux aussi, ont profité à long terme de cette image de ‘martyrs’ pour asseoir ne nouvelle autorité renforcée par le concordat. « Tout vient à point à qui sait attendre… » (p.158)

 

« Voilà pourquoi nous avons tant (sic) aimé Napoléon qui a gardé, bien qu’il fut Français lui aussi, et qu’il fût plus que tous un ‘mangeur d’ hommes’, une image prestigieuse, populaire et vénérée jusqu’ à l’ absurde, dans les pèlerinages rituels à Waterloo, comme dans les marches de l’ Entre-Sambre-et-Meuse.

 

Quel merveilleux (sic) revirement dans les mentalités, quel oubli et quelle trahison de l’histoire que ces cortèges ‘folkloriques’ où les arrière-petits-fils de ceux qui se sont fait tuer pour éviter la conscription, marchent aujourd’hui joyeux, au son des fifres et des tambours, pour célébrer la mémoire du glorieux empereur! » (p.158)

 

Paul Vaute, Un bicentenaire oublié?, LB 14/10/1998

 

En octobre 1798, les régions rurales de la Belgique se soulevaient contre le régime révolutionnaire français.  Guerre des paysans … qui ne voulaient pas être soldats.

 

Marie-Sylvie Dupont-Bouchat (UCL):

Le détonateur?  La loi Jourdan-Delbel du 19 fructidor an VI (5 septembre 1798), qui impose un service militaire de cinq années en temps de paix – et illimité en temps de guerre – à tous les hommes de 20 à 25 ans.  Un mois plus tard, nos régions rurales s’insurgeaient contre cette mesure.

Dans le Brabant wallon (sic) et le sud du Luxembourg, dans les campagnes flamandes (sic), on se révolte.  “En revanche, il n’y a rien dans les départements de l’Ourthe, de Sambre et Meuse et de Jemappes.  On ne peut donc pas parler de frontière linguistique dans le conflit, mais l’épine dorsale wallonne y échappe.  Il faut aussi observer qu’à côté de la révolte proprement dit, il y a l’action de brigands de droit commun qui n’ont rien à voir avec elle, comme la bande de Loupoigne.”

“Pour la Néo-louvaniste, aucun projet politique n’anime les meneurs: ni royalisme, ni retour à l’Autriche, ni indépendance. Pareilles vues s’opposent à celles d’un Jo Gérard qui a défendu, dans sa “Guerre des paysans’, (Collet, 195), le caractère national de la lutte.”

 

2.3 La période napoléonienne

elques historiens francophiles, des menteurs …

843-1945

Hervé Hasquin, éd., La Belgique française, 1792-1815, Crédit Communal, 1993

 

(p.449) Le mouvement wallon

 

A l’opposé, le mouvement wallon glorifie sans nuance la période française. Le courant irrédentiste règle son compte au nationalisme belge avant la let­tre, c’est la Révolution qui a fait naître le concept de nation et ensuite celui de patrie et les Wallons séparés de leurs frères de race depuis le Traité de Verdun (843), ne purent jamais les rejoindre, sauf pendant une courte période de 1792 à 1815, la bataille de Jemappes rendit enfin les populations wallonnes au foyer fa­milial français après dix siècles d’exil (France-Wallonie, fasc. m, janvier 1918). Le ton est donné. Lors du Congrès National Wallon de 1945, un vote senti­mental n’emporta-t-il pas une écrasante majorité pour le rattachement à la France ?

Un des plus enthousiastes francophiles est Jules Delhaize, patron de la chaîne de magasins d’alimentation du même nom, qui dans sa Domination française en Belgique, écrit en 1912 : Les vingt-deux ans de réunion de la Belgique et de la France ont été une période heureuse pour la Belgique…, c’est la fusion com­plète, c’est l’union d’enfants d’une commune race, aux mêmes aspirations et aux mê­mes intérêts. Les membres d’une grande famille se sont retrouvés. Bien sûr, au­jourd’hui les Belges désirent conserver leur nationalité mais s’il leur arrivait de la perdre que pourraient-ils devenir sinon Français ? et Delhaize d’ajou­ter : Et les Flamands, tout autant que les Wallons, éprouvent les mêmes sentiments! Il donne ici la mesure de la méconnaissance par les Wallons des sentiments de la masse flamande.

 

1815

Paul Vaute, Waterloo: la nouvelle bataille, LB 13/01/2000

 

La reconnaissance éternelle de l’Etat belge envers les ducs de Wellington tourmente des ténors wallons et francophiles, qui intentent une action.

Le sénateur retraité Jean-Emile Humblet (ex-Rassemblement wallon), André Schreurs (Mouvement wallon pour le retour à la France) et huit autres militants de cause commune ont saisi, “comme contribuables”, le tribunal de première instance de Bruxelles.  Objet: les avantages accordés au duc de Wellington et à ses descendants en 1817 par le Royaume des Pays-Bas et maintenus depuis.

 

1952

Le passage de Napoléon à Charleroi en 1815, in: VW, 260, 1952, p.303

 

Le 15 juin 1815, deux jours avant Waterloo, Napoléon arrivait à Charleroi ; son armée venait de franchir la Sambre.

Il prit quartier à la Ville-Basse, dans une maison patricienne entourée d’un parc et précédée d’un grillage, le « Château Puissant », ainsi appelé du nom du riche industriel qui l’avait fait construire quelques années plus tôt. Sur l’emplacement de cette demeure, aujourd’hui disparue, fut bâti l’édifice qui abrite actuellement l’Agence locale de la Banque Nationale.

Rien jusqu’ici ne rappelait cet événement historique.

Dimanche 21 septembre, à l’initiative et par les soins de la Banque Nationale, une plaque commémorative a été inaugurée portant l’inscription suivante : Ici s’élevait le Château Puissant dans lequel deux jours avant Waterloo Napoléon I Empereur des Français établit son Quartier Général la nuit du 15 juin 1815.

Cette inauguration a été l’occasion d’une manifestation franco-belge qui s’est déroulée dans le cadre des Fêtes de la Wallonie. Des discours prononcés par le Bourgmestre ff. de Charleroi et par le Président de la Société des Etudes napoléoniennes ont rappelé les tragiques journées de juin 1815.

De nombreuses autorités avaient été invitées. Elles furent reçues à la Banque Nationale, puis à l’Hôtel de ville.

Quelques groupes de « marcheurs » étaient venus de Couillet, Ham-sur-Heure et Beignée, revêtus de leurs uniformes évoquant la Grande Armée. Avec la musique du 16° Régiment de chasseurs à pied d’Arras, ils contri­buèrent à créer ce jour-là, dans les rues et sur les places de Charleroi, une atmosphère appropriée à la circonstance

 

J. H.

 

1983

Le R.P.W. (=Rassemblement populaire wallon) part en guerre, LB 01/08/1983

 

« La Belgique n’ a aucune raison d’ être reconnaissante au duc de Wellington.  D’autant que quatre cinquièmes des Wallons ayant participé à la bataille de Waterloo faisaient partie des troupes françaises. »

 

1986

Une plaque qui rappelle les combats de 1815: arrivé trop tard à Waterloo, Grouchy a livré bataille à Namur, AL 05/06/1986

 

« 171 ans après, ce fait d’armes histotrique a donné lieu samedi, à une cérémonie du souvenir qui souvenait à inaugurer une plaque commémorative rappelant ces combats de 1815 et apposée sur un vestige de l’ ancienne porte, à l’ angle de l’ avenue des Combattants et du rempart de la Vierge. »

(à l’ initiative de l’ ACMN en Belgique: Association pour la Conservation des Monuments napoléoniens)

 

1987

Marie-Rose Thielemans, la vie culturelle dans nos provinces à l’époque française, p.61-81, in: Crédit Communal de Belgique, 161, Juillet 1987

 

La bibliographie, généralement orientée dans un esprit très antifrançais (sic), est abondante.  Nous ne citons pas les ouvrages qui traitent de l’ensemble de la Belgique.  Signalons que nous avons puisé beaucoup de renseignements aux sources: archives et imprimés d’époque.

 

Démographie: l’étude de A. COSEMANS, Bijdrage lot de demografische en sociale Geschiedenis van de stad Brussel, 1796-1846, est entièrement à revoir.

 

Industrie: la seule étude récente qui envisage l’ensemble de la problématique, mais uniquement pour l’agglomération bruxelloise, est celle de M.-R. THIELEMANS, Le démarrage industriel dans l’agglomération bruxelloise avant 1830, dans Bulletin du Crédit Communal de Belgique, n’ 149, juillet 1984, pp. 151183.

 

Mentalités: l’ouvrage classique de C. PERGAMINI, L’esprit public bruxellois au début du régime français à Bruxelles, Bruxelles, 1914, ne traite que de la période républicaine et est basé sur une enquête trop restreinte.  En revanche, le mémoire de licence inédit de Bruno COLSON, L’opinion publique face aux guerres napoléoniennes dans le département de la Dyle, U. C. L., 1982, est un excellent travail qui ne se borne pas à examiner l’opinion publique face au problème de la conscription.  Sur l’état civil, voir le mémoire de licence inédit d’Yves DOCKX, La sécularisation de l’état civil à Bruxelles, 1796-1815, U.L.B., 1983, qui envisage la sécularisation dans le cadre des paroisses bruxelloises.

 

Presse: le travail de P. VERHAEGEN, Essai sur la liberté de la presse en Belgique durant la domination française, 1792-1814, dans Annales de la Société d’archéologie de Bruxelles, t. VI et VII, 1892-1893, devrait être complété et approfondi.  Il serait essentiel de retrouver dans les différentes bibliothèques et dépôts d’archives les exemplaires encore existants des journaux dont nous avons relevé les titres.  Une excellente étude du quotidien Le Républicain dit Nord vient d’être réalisée par Pierre HAVAUX. Un journal belge sous le Directoire.  Le Républicain du Nord (1795-1800), mémoire de licence inédit en journalisme et communication, U.L.B., 1986-1987.

 

Enseignement: pour l’enseignement primaire, il convient de se référer encore au travail d’A.  Sluys, Geschiedenis van het onderwijs in de drie graden tijdens de Franse overheersching en onder de regering van Willem I, Gand, 1913.  Pour l’enseignement secondaire, voir J. DE VREUGHT, L’enseignement secondaire à Bruxelles sous le régime français, l’Ecole Centrale, le Lycée, dans Annales de la Société Royale d’archéologie de Bruxelles, 1938, t. XLII, pp. 55-134, qui traite de l’ensemble du problème, et l’étude de H. FASBENDER, L’enseignement à l’Ecole Centrale du département de la Dyle, dans Cahiers bruxellois, t. XIV, 1970, pp. 273-315, qui s’intéresse surtout à la personnalité des professeurs.  Pour l’Ecole puis Faculté de Droit de Bruxelles, voir l’article de G. Bicwood, L’Ecole puis la Faculté de Droit de Bruxelles, 1806-1817, dans Revue de l’Université de Bruxelles, 1922-1923, pp. 273-315, le sujet mériterait d’être creusé.

 

Emploi des langues: voir les études de A. COSEMANS, Taaltoestanden historisch gezien. Het cultureel uitzicht van brussel in de 18de eeuw tot 1830, dans: handelingen van de Zuidnederlandsche Maatschappij voor Taal en Letterkunde en Geschiedenis, 1952, t. VI, p. 129-140 en Taaltoestand historisch gezien.  Het onderwijs., in ibid, 1953, t.VII, p.117-156; elles sont rédigées dans une optique résolument antifrançaise. (sic)

 

1988

Frédéric Antoine, L’Empire retrouve Waterloo, LB 07/04/1988

 

« A Genappe, une exposition évoque les monuments napoléoniens. »

« Derrière ce rassemblement peu commun, l’on retrouve l’Association pour la conservation des monuments napoléoniens, un groupement français répandu à l’ échelon international.  Son but: restaurer dans l’ esprit du public la connaissance des batailles, des généraux et des soldats qui fuient l’ empire français. »

 

1988

P.B., Conseil communal de Wellin, Hommage à l’empereur Napoléon, AL 13/08/1988

 

‘Le prince Pierre Bonaparte, neveu de l’ empereur napoléon Ier, a séjourné pendant plus de 10 ans à la ferme de Mohimont.’

‘Le conseil communal demande à la commission royale de toponymie et de dialectologie la modification de la route Neupont-Daverdisse en « Drève Pierre-Bonaparte ».’

 

1989

Wavre, soleil de Waterloo, LB 18/04/1989

 

La « bataille Napoléon », l’association européenne des collectionneurs de l’Empire.

« Alors que napoléon se faisait surprendre sur les bords du Mont-st-jean, l’Empire remportait une dernière – et bien amère – victoire à Wavre.  Le 19 juin au matin, … le maréchal Grouchy y mettait définitivement (sic) les Prussiens en déroute »… « Si, au contraire, il avait poursuivi rapidement sa route vers Bruxelles le jour précédent, il aurait pu se porter au secours de l’Empereur … et le sort de la bataille de Waterloo en aurait été totalement changé comme le rappelle la réplique devenue célèbre: « Grouchy?  C’était Blücher! »

 

— réaction : Fr. Roberti Lintermans, Wavre, Grouchy et Napoléon, LB 26/04/1989

 

« Certes, Grouchy s’est battu à Wavre, mais c’était contre un ensemble d’unités placées en arrière-garde par les Prussiens, pendant que le gros de leur armée marchait vers le champ de bataille de Waterloo. » ..

« En attaquant vers Wavre, Grouchy ne faisait qu’exécuter les ordres de l’empereur. »

‘Vu l’état du réseau routier (chemins de terre détrempés), le relief et les arrière-garde prussiennes, même s’il avait marché au canon à midi, il n’ aurait pu arriver avant 21 ou 22 heures, c’ est-à-dire trop tard.’ « Mais voilà, après la mort de Napoléon, la vague romantique française en a refait un demi-dieu, objet de la ferveur d’un peuple sevré de conquêtes et de gloire.  Un tel génie ne pouvant faire la moindre erreur, il fallait trouver un bouc émissaire pour expliquer la défaite de Waterloo.  Grouchy était la victime toute trouvée. »

 

1990

Eric Meeuwissen, Un livre, un prof, pour jouer au stratégo à Waterloo, LS 31/5/90

 

Le livre de Luc Devos (Les 4 jours de Waterloo 15-16-17-18 juin 1815, éd. Hatier) corrige une erreur parue dans le “Dictionnaire d’histoire de Belgique“, publié en 1988 sous la direction d’Hervé Hasquin et dans lequel on peut lire: “Les Belges qui participèrent à la bataille de Waterloo le firent surtout dans les rangs de l’armée française.”

 

1990

JM Do., Une pyramide à la mémoire de Pierre Bonaparte « le Napoléon luxembourgeois », AL 26/10/1990

 

« L’an dernier se créait à Wellin un « Escadron sacré Napoléon ».  Son objectif: raviver dans le Luxembourg la flamme quelque peu chancelante du culte napoléonien. » Suivant M. Moutoy, son président, « nous avons surtout voulu rendre hommage à son oncle, l’Empereur napoléon et à l’ héritage  institutionnel qu’il a laissé dans la province du Luxembourg, notamment. »

 

= l’adjudant Moutoy, commandant de la brigade de la gendarmerie de Wellin,

membre de l’association belgo-napoléonienne (délégué pour la prov. de Lux.,

membre de l’association pour la conservation des monuments napoléoniens,

président-fondateur de l’ escadron sacré.

 

Anniversaire de la bataille de Ligny, le 16 juin 1815

 

1990

Eric Meeuwissen, Claude de Groulart, Les Belges face à l’ empereur, LS 15/06/1990

 

Après le 18 juin 1815:

« Les témoignages abondent sur la chaleur de l’accueil que les populations wallonnes réservèrent aux soldats français en retraite. »

(sources: Robert Margerit, Trente journées qui ont fait la France, Gallimard; Jules Delhaize, Histoire de la domination française en Belgique; J. Hassendorfer, historien de service de santé militaire français; Général – médecin Evrard Edgard, Les pertes humaines, in: Waterloo 1815. L’Europe face à Napoléon, éd. Crédit Communal)

 

« Est-ce pour cela que les Néerlandais et les Belges flamands semblent à peine s’intéresser à la bataille de Waterloo?  Et est-ce pour cela aussi, remarque le professeur De Vos, qu’il n’existe en néerlandais aucun ouvrage digne de ce nom au sujet de la bataille?  C’est bien là plus qu’un signe.  Tout un symbole. »

 

« Le 18 juin 1815, les officiers de Bruxelles et de Flandre sont plutôt du côté de la Légion belge au service des coalisés tandis que pus des deux tiers des officiers wallons étaient restés fidèles à l’Empereur. »

(cf Général H. Couvreur, Le drame belge de Waterloo, s.r., éd. Brepols, BXL 1959)

« Quand (sic) à la zone de recrutement de la « Légion Belge », elle est principalement flamande.  Alors que dans la partie wallonne, le recrutement ne donne pratiquement rien. »

« Les Belges combattant pour les alliés de l’époque faisaient partie de l’armée néerlandaise.  Ils étaient commandés en néerlandais. »

« Il semble qu’on puisse estimer à plus de 300, à l’époque de Waterloo, les officiers français natifs des provinces belges.  Si on prend pour base la liste du général Couvreur, il devrait y avoir parmi eux plus de 21 % de Flamands, 10 % de Bruxellois et 69 % de Wallons. »

« On ne peut /donc/ en aucun cas prétendre que les Belges combattant dans les rangs néerlandais à Waterloo étaient environ 4000.  Ils étaient beaucoup moins nombreux que cela.  Seule une étude des registres-matricules de 1815 de l’ armée néerlandaise – s’ils existent encore – pourrait permettre de répondre à cette question. »

NDLR: = SUIVANT certains auteurs: 4000

réfuté ici par le Lt-Col. Hre André Bikar, ancien chef de la section historique des forces armées belges.

« Nombreux sont les auteurs qui ont évoqué les unités « belges » ayant combattu dans les rangs des coalisés. »

Pour le Lt-Col. hre Bikar, il n’ y avait d’ unité « belge » (« =sic) à Waterloo.

« Ces Belges ne constituaient nullement la totalité des effectifs des régiments ou bataillons en question, mais seulement une majorité … qui n’ est d’ailleurs pas prouvée. »

!!

« Pour avoir une idée du nombre des Belges appartenant à la troupe dans les rangs français de Waterloo, il faut consulter, au château de Vincennes, où se trouvent les archives historiques de l’armée française, les documents administratifs de tous les régiments.  Tâche énorme (sic), qui semble n’avoir tenté personne jusqu’ à présent.

Toujours est-il que selon les savantes (sic) extrapolations du Lt-Colonel Bikar, qui a examiné 40 des 108 régiments d’infanterie de ligne, ils devaient (sic) être un gros millier, peut-être dans les 1500.

Il y aurait eu en tout 5 à 6000 Belges dans les troupes de Napoléon durant les Cent-Jours. »

« Tous ces Belges qui combattaient pour Napoléon le faisaient e leur plein gré. »

 

« La postérité wallonne »

 

Le « drame belge » de Waterloo aura été, on l’a vu dans les chiffres (sic), avant tout un drame wallon.  Il vivra comme tel dans la mémoire des générations.  Choqués de ne voir tout d’abord sur le site que des monuments et des témoignages commémoratifs à la gloire des Alliés, ce sont des Wallons qui érigeront le monument à l’Aigle blessé. »

« En 1936, lorsque la Belgique (sic) aura dénoncé le pacte militaire franco-belge de 1922, l’ abbé Mahieu réunira jusqu’ à 20.000 personnes dans une sorte de contrepied au pèlerinage à la tour de l’ Yser où retentit le slogan « los van Frankrijk » (rupture avec la France) mêlant pangermanisme francophobe et pacifisme.  Dans des harangues enflammés, l’abbé dénoncera la politique de neutralité imaginée dans le dessein, combien illusoire, de se concilier la bienveillance de Hitler … »

« EnN 1940, l’histoire va se télescoper elle-même. » ‘Le 18 juin, de Gaule lance son fameux appel.’ « Les tout premiers à l’entendre – et à le suivre – seront quelques hommes de chez nous qui fonderont le tout premier mouvement de résistance qui s’ appellera « Wallonie Libre ». »

 

Les hussards de Croy

 

De la Koninkrijk Nederlandsch Leger: « Que n’ a-t-on pas écrit sur ce fameux régiment, s’ exclame le Lt-Colonel A. Bikar.  Un régiment qui, selon certains, aurait perdu à Waterloo 132 tués sur un total de 439.  D’où, bien longtemps après 1815, les velléités de certains historiens militaires de récupérer cette gloire au profit d’ un régiment belge qui en tirerait ses traditions. »

 

1993

Souvenir napoléonien au 20e siècle

Ph. C., Napoléon les a bien fait marcher, AL 17/11/1993

 

‘L’escadron sacré présidé par M. Moutoy, de Wellin, a organisé sa deuxième marche avec une trentaine de marcheurs travestis en habits d’époque qui partis de la ferme Mahy, à Halma-Neupont, ont fait mouvement vers la stèle Pierre Napoléon située à environ 3 km de là, le long de la Meuse. »

‘Tout cet équipage a rendu ensuite un hommage solennel à Bonaparte.’

 

1993

Hervé Hasquin, La Belgique française, 1792-1815, Crédit communal, 1993

 

(p.8) Que retenir de l’apport français ? Tout d’abord, il faut mettre en exergue les « libertés fondamentales » inscrites dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen: « la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression » ; la liberté religieuse, la liberté de presse, l’égalité de tous les citoyens devant la loi et dans l’accessibilité aux emplois publics, – l’émancipa­tion des Juifs, à la différence de la plupart des régions d’Europe conquises par la République et l’Empire, ne sera jamais remise en cause en Belgique (p.9) après le départ des Français .

 

On fera valoir à juste titre qu’avaient préexis­té la Bill of Rights anglaise (1689) et la Déclaration d’indépendance des colo­nies anglaises d’Amérique (1776), mais le texte de 1789 était plus complet (tolérance religieuse) et prétendait énoncer des principes de portée uni­verselle; il tranchait en cela avec le caractère plus utilitaire des textes anglo-saxons. La concrétisation politique et juridique de ces principes était l’installation d’un régime parlementaire – l’essentiel du vocabulaire relatif au fonctionnement et au travail parlementaires, y compris les appellations Gauche et Droite, est d’ailleurs directement issu des premières Assemblées révolutionnaires – ; ce régime reposait sur la séparation des pouvoirs, l’aboli­tion des privilèges, la motivation des jugements notamment. Bref, l’annexion à la France avait également signifié l’éradication définitive de l’Ordre ancien car était du même coup aboli un système social fondé sur une division en ordres juridiques qui avantageait outrancièrement les gens «de bonne nais­sance ». Il en découlera une autre conséquence majeure : le triomphe de la « Souveraineté populaire » permit d’identifier dorénavant la «Nation» à l’«Etat» et dès lors la défense de la «Patrie» deviendra l’affaire des citoyens et non plus de mercenaires. Ainsi naquit la conscription ou service militaire obligatoire que conserva l’Etat belge.

 

La liberté religieuse accéléra la laïcisation de l’Etat et des services publics et fit franchir un pas décisif à l’idée de séparation de l’Eglise et de l’Etat ; les lois sur la sécularisation du mariage, le divorce et la création de l’état civil (20 septembre 1792) en furent un prolongement naturel. Le mariage civil et le droit au divorce feront à jamais partie de la législation belge ; même les lois françaises sur l’état civil survivront à la chute de l’Empire ; après quelques tergiversations, Guillaume Ier décida le 10 janvier 1817 d’en revenir à la situation d’avant 1814. Quant à la nationalisation des biens ecclésiastiques -elle avait déjà été timidement entamée à la fin du régime autrichien -, elle contribua à modifier fondamentalement et durablement la répartition de la propriété foncière et porta un coup décisif à la puissance économique de J’Eglise catholique, également privée de la perception de la dîme.

 

Par ailleurs, on ne peut pas comprendre le droit privé sans faire référence au Code civil (1804) dont la base idéologique était constituée des principes (p.10) d’égalité et de liberté des individus. L’un des acquis, confirmé par le Code Napoléon, même si celui-ci renforça la puissance maritale, fut les droits nou­veaux reconnus à la femme : l’égalité successorale se substitua aux coutumes les plus variées, au droit d’aînesse et à l’exclusion fréquente des filles.  Les Français firent également table rase des anciennes frontières entre principautés et des multiples circonscriptions administratives étonnamment enchevêtrées: ils créèrent neuf départements (1795) dont les provinces actuelles sont les héritières. Le pouvoir judiciaire dans sa forme actuelle – justices de paix, tribunaux de première instance, cours d’appel, cour de cas­sation – remonte également à la période 1800-1804.

 

Enfin, et en cela encore plus que dans d’autres domaines, la France révolutionnaire démontra sa quête de l’Universalité : elle favorisa l’invention (1790-1792) et l’introduction (1795) du système métrique décimal et mit ainsi fin au chaos qui régnait dans les poids et mesures ; les lois du 21 août 1816 (Royaume des Pays-Bas) et du 11 juin 1836 (Royaume de Belgique) confirmèrent son utilisation.

 

Mais il est des influences moins palpables et pourtant tout aussi importantes qui nous viennent de la période française. Elles s’exercent au niveau des imaginaires flamands et wallons et ont contribué à développer des socio­logies régionales très contrastées. Dans un cas, la « guerre des paysans », les violences religieuses et l’intolérance linguistique ont nourri dans le nord du pays des sentiments antifrançais répandus dans de larges couches de la population. (p.10) Dans l’autre, la communauté de langue et la participation à la gran­diose épopée de l’Empire ont renforcé le sentiment d’appartenance à la mouvance française et ont même alimenté en maints endroits de Wallonie une mythologie profrançaise qui se répercute jusque dans le folklore : les marches militaires de l’Entre-Sambre-et-Meuse, imprégnées du souvenir na­poléonien, en sont le témoignage le plus spectaculaire.

 

Bref, que les habitants de la Belgique aiment ou non la Révolution fran­çaise, qu’ils soient séduits ou non par la période d’annexion à la République et à l’Empire, ils peuvent difficilement en nier l’héritage : la France mise à part, il n’est nul autre pays d’Europe où la période 1794-1815 ait signifié à ce point la fin de l’Ancien Régime et l’entrée dans l’ère contemporaine.

 

(p.169) Orientation bibliographique

 

Parmi les nombreux ouvrages et contributions consacrés à la « Guerre des Paysans » – en passant parfois injustement sur des études locales s’y référant – il importe dans le cadre de ce chapitre d’en citer quelques-uns plus particulièrement. L’ouvrage de référence reste : P. verhaegen, La Belgique sous la domination française, Bruxelles/Paris 1922-1929, t. i-iv. Dans un cadre historiographique il importe de rappeler: H. conscience, De Boerenkrijg, 1853 ; A. orts, La guerre des paysans, 1863; R. van roosbroeck, «Die Bauernaufstände in den südlichen Niederlanden im Jahre 1798», in Rheinische Vierteljahrsblätter, 7, 1937, pp. 328-340 et son corollaire extrême : F. textor, «Die bauerlichen Aufstandsbewegungen gegen die französische Fremdherrschaft (1792-1815) als volksgeschichtliche Forschungsaufgabe», in Zeitschrift der Deutsch-Flämischen Arbeitsgemeinschaft, 1938, pp. 57-68; parmi les synthèses : H. van werveke, « Vestiging van het nieuwe régime in het Zuiden, 1785-1799», in Algemene Geschiedenis der Nederlanden, ix, Zeist/ Anvers, 1956, pp. 33-61 et R. devleeschouwer, «De Zuidelijke Nederlanden tijdens het Frans Bewind 1794-1814», in Algemene Geschiedenis der Nederlanden. Nieuwste Tijd, xi, Bussem 1983, pp. 187-199. Parmi le grand nombre d’études locales d’une portée plus large et touchant le plus aux principaux événements, et les écrits commémoratifs : van de beeck et J. grauwels, De Boerenkrijg in het département van de Nedermaas, (Meuse-Inférieure), Maastricht 1961, et les Mededelingen van het Centrum voor de studie van de Boerenkrijg (Hasselt) et J. grauwels, «De Boerenkrijg na 175 jaar», in Dietsche Warande en Belfort, 119, 2, 1974, pp. 11-16 ; M. roosen, « De Boerenkrijg in het département van de Schelde» in La Revue belge d’histoire militaire, xxx, 1975, pp. 85-104; M. mortier, «Overmere en de Boerenkrijg» Driemaandelijks tijdschrift van de Heemkundige Kring Overmere, 1988, 6, 1 (56 p.); L. lambrechts, Charles François Jacqmin (1761-1799). Een politiek aventurier tussen twee tijdperken, mém. de lic. Université de l’Etat à Gand, 1986 ; J. de wilde, De Boerenkrijg in het Waasland, losse stukken w.o. uitgegeven druksels ter gelegenheid van de Herdenkingsfeesten van de slag der Gulden Sporen en de 1501 verjaardag van de Boerenkrijg, Sint-Niklaas, 1948; étude locale récente parmi d’autres, exemplaire pour une approche plus générale : A. peeters, Het kanton Bree tijdens de Franse revolutie, Bree, 1985. L’on ne saurait assez insister sur les études consacrées au Luxembourg par F. decker et G. trausch (excellentes en tant qu’analyse des faits et de l’historiographie) et plus particulièrement: «Die Luxemburger Bauernaufstände aus dem Jahre 1798. Der ‘Klöppelkrieg’, seine Interpretation und sein Nachleben in der Geschichte des Grossherzogtums Luxemburg», in Rheinische Vierteljahrsblätter, 48, 1984, pp. 161-237. M.-S. dupont-bouchat, «Les résistances à la Révolution. ‘La Vendée belge’ (1798-1799): nationalisme ou religion ?» in Etudes sur le xviiie siècle, xvr, Deux aspects de la politique révolutionnaire en Belgique : Langue et Culte, 1989, pp. 119-164, présente une critique de notions (trop) commune sur les événements. Pour une approche du processus révolutionnaire contre-révolutionnaire et une analyse processorale : L. dhondt, «Les processus révolutionnaires et contre-révolutionnaires en Belgique, des réformes de Joseph ri à la réunion à la France (1780-1798)», in F. lebrun et R. dupuy (éd.), Les résistances à la Révolution. Actes du Colloque de Rennes (17-21 septembre 1985), Paris 1987 – ouvrages de référence pour une approche comparative -pp. 273-283; «La Guerre dite ‘des paysans’ et le processus révolutionnaire en Belgique», in Etudes sur le xvme siècle, xvi, Deux aspects de la politique révolutionnaire en Belgique : Langue et Culte, 1989, pp. 103-118 et «La Cabale des misérables de 1790. La révolte des campagnes flamandes contre la révolution des notables en Belgique (1789-1790)», in Etudes sur le xviiie siècle, vu, L’Europe et les révolutions (1770-1800), Bruxelles, 1980, pp. 107-134 – à propos de cette «autre Guerre des Paysans (joséphiste)» contre l’Ancien Régime.

Nous tenons tout particulièrement à remercier M.R. Van Laere des services culturels de la province du Limbourg pour ses suggestions et de nous avoir ouvert la collection iconographique du « Centrum voor de Boerenkrijg ». Une conférence de M.F. Stevens de 1986 (auteur d’un mémoire sur l’historiographie) nous a également fourni plusieurs éléments qui ont nourri nos réflexions en cette manière.

 

1994

Michel Conreur, La légende vivante de Napoléon en Entre-Sambre-et-Meuse, 1994

(p,21) C’est ainsi à Namur en 1698 déjà, lorsque le magistrat a résolu « de faire marcher la jeunesse à la procession »; à Fosses, en 1751, où l’on gratifie le sieur X « qui a marché en qualité de capitaine »; à Morlanwelz, en 1791, où la compagnie a « exercé » c’est-à-dire a fait des « exercices » pour la marche et pour le maniement des armes.

 

(p,22) A Namur, au 18ème siècle, une compagnie se présente comme suit : les tambours, le capitaine avec un chapeau de feutre emplumé, le porte-drapeau, les jeunes gens en rangs serrés, chargeant et déchargeant les armes.

A Mons, l’escorte armée d’une procession au 18ème siècle se compose des anciens serments, des compagnies bourgeoises (qui existent donc encore) et de la jeunesse, divisée en compagnies comme leurs aînés. On sait que les jeunes tirent des salves, mais comme ailleurs, il n’est pas question d’uniformes pour la troupe.

Exceptionnellement, mais pour honorer des entrées solennelles de personnalités, les compagnies portent un uniforme militaire. C’est le cas à Saint-Gérard en 1781 où des paysans sont habillés en hussards (ce sont donc des cavaliers) ou à Morlanwelz en 1791 où l’on a loué (sans doute la première mention de location) 46 bonnets de grenadiers et autant de gibernes, 14 sabres (certainement pour les officiers) et 50 sabres de dragons, donc de cavaliers. Remarquons que les armes à feu ne sont pas louées. Elles sont certainement la propriété des communes. Quant à l’uniforme, supposons que l’on se contente toujours d’un pantalon blanc et d’un sarrau ou d’une tunique bleue.

(p.27) Ainsi des villes comme Liège, Huy, Mariembourg, Beaumont et tant d’autres connaîtront, ce jour-là, beaucoup d’animation. Remarquons qu’à Beaumont, en 1813, la Société Saint Laurent assiste à la procession et au Te Deum en l’honneur de Napoléon et fait des décharges de mousqueterie ; cependant qu’à Dinant l’escorte est interdite parce qu’elle rappelle les anciens serments qui ne sont plus tolérés. Le serment de Beaumont est sans doute assimilé à une compagnie de jeunesse et admis comme tel.

 

(p.30) A Florennes, en 1824, ils sont en sarrau et pantalon blanc et portent un gourdin, mais l’année suivante, ils manient des armes et sont accompagnés d’une musique militaire. Par contre, d’autres groupes profanes, comme la compagnie Saint Georges, sont bannis de la procession de Mons en 1825.

Cette période hollandaise va certainement donner le coup de grâce aux anciens cortèges imposants des grandes villes, trop représentatifs du passé médiéval. Mais il semble que dans les petites villes, bourgs et villages, là où les accompagnements processionnels sont plus sobres et généralement réduits à une garde d’honneur, les manquements soient passés inaperçus. Cette ténacité de la jeunesse suffira sans doute à maintenir tant bien que mal une tradition qui attendra des jours meilleurs pour s’épanouir en grande pompe.

 

Des marcheurs en uniformes français sous le régime hollandais ?

 

Depuis 1814 et la première abdication de Napoléon, les autorités de nos provinces et de nos villes n’ont fait aucune difficulté pour se rallier au nouveau pouvoir hollandais. Celui-ci est d’ailleurs viscéralement anti-français. Et même le peuple du roman pays qui avait parfois accueilli les Français avec soulagement a fini par se lasser des guerres incessantes. Ici aussi, depuis 1812 surtout, Napoléon est devenu l’ogre qui réclame tous les ans son tribut de jeunes gens. Le système du tirage au sort est abhorré. Et le retour des Français en juin 1815, relativement bien accueilli par le petit peuple, parce qu’il met fin, momentanément, aux réquisitions et aux moeurs grossières des Prussiens, n’est pas pour apaiser les esprits qui craignent une nouvelle période de guerres meurtrières. Aussi, lorsque les canons se sont tus

(p.31) dans la plaine brabançonne, chacun a été heureux de retrouver la paix des champs, même dévastés. Tous les ans, le 18 juin, partout en Belgique, on a fêté « la victoire de Waterloo ». Cet anniversaire ordonné par les autorités avec roulements de cloches et Te Deum est suivi par le peuple pour qui sont organisés jeu de balle et divertissements en tous genres.

Dans ces circonstances, on ne comprend guère que des anciens combattants de l’Empire soient venus exhiber leur uniforme de la « Grande Armée » lors des processions ou d’autres cérémonies publiques. Ces actes, qui auraient été considérés comme politiques et provocateurs, sont impensables. C’est pourtant ce que certains commentateurs de nos marches soutiennent, sans le moindre fondement, car aucun document ne penche en ce sens. Le fait de parader avec un uniforme français aurait évidemment été remarqué et vraisemblablement sanctionné ; nous en conserverions des traces dans les archives. D’ailleurs, les uniformes et les armes avaient dû rentrer dans les dépôts et l’autorité faisait la chasse à ceux qui étaient soupçonnés de conserver chez eux des effets militaires. A Thuin, par exemple, en 1815, plusieurs missives font des réclamations en ce sens auprès des anciens combattants. Et tous les vêtements abandonnés par les Français, notamment dans Charleroi ou Beaumont, ou recueillis sur les cadavres, particulièrement sur les champs de bataille de Ligny et de Mont-Saint-Jean ? Ces dépouilles ont rarement été conservées comme trophées militaires, mais plus prosaïquement reconverties en habits pour petits et grands en ces époques de grande pauvreté.

 

(p.32) /St-Feuillen 1815/

 

Cette représentation de « quelques mamelouks » dans une procession est plutôt étrange. Historiquement, ces soldats égyptiens, costumés de tissus bariolés et coiffés d’un turban, à l’orientale, ont été vaincus par l’armée française à la bataille des Pyramides.

 

(p.33) S’il s’agissait de de rendre hommage à l’Empereur et à ses grognards, ces jeunes gens auraient opté pour un uniforme représentatif de l’armée française ! Il nous semble qu’il s’agit ici plutôt d’une fantaisie qui va dans le sens de l’ironie et de la dérision. Cette jeunesse qui vient d’échapper de justesse à la conscription, à la guerre et peut-être à la mort, ne se moque-t-elle pas de cet état militaire en le présentant dans son aspect le plus cocasse?

 

(p.35) /Les hommes sauvages/

 

Ces personnages mi-sérieux, mi-bouffons sont signalés dans des cortèges en Angleterre (au 18ème siècle, ils ouvraient le passage au lord – maire de Londres), en Suisse, en France, notamment à Dunkerque, à Valenciennes…; en Belgique, à l’Ommegang de Bruxelles, à Malmédy où les « savadges cayets » répandent la panique parmi le public, à Ath où le géant Goliath est accompagné d’un  » homme couvert de feuilles et armé d’une massue ainsi que du diable Magnon armé d’une vessie de porc « . Ces armes servent à corriger les audacieux et inspirent à la foule une crainte salutaire. A Renaix, Saint Hermès, à cheval, tient le diable au bout d’une longue chaîne, car celui-ci fait mine de piquer les spectateurs avec une fourche… Nous trouvons aussi ces hommes sauvages à Mons où, armés de leur gourdin, ils dégagent la queue du dragon des mains de la foule lors du célèbre combat qui suit la procession de Sainte Waudru.

(p.37) Ces représentations bizarres de l’armée française seraient plutôt à ranger dans la légende anti-napoléonienne qui s’est répandue en Belgique comme en France après 1815.

On ne comprendrait vraiment pas que, dans l’esprit de l’époque, des anciens combattants de l’Empire se soient permis d’arborer leur uniforme (à supposer qu’il soit encore en leur possession) ni même d’imiter pour de vrai ces uniformes. D’ailleurs pour figurer un sapeur, il était finalement plus simple de trouver un tablier de cuir (chez le maréchal-ferrant, le forgeron, le verrier…) et de le blanchir au lait de chaux, de se munir d’une hache en fer qui existait dans toutes les maisons et de se fabriquer un colback avec une peau d’animal domestique, que de confectionner des simulacres cocasses.

 

(p.38) Les tabliers de cuir, tout comme l’uniforme du premier Empire, apparaîtront surtout après 1850 lorsque, enfin on voudra représenter le plus authentiquement possible les soldats de l’Empereur. Mais parallèlement les tabliers de toile subsisteront comme une ancienne coutume alors que chacun aurait pu se procurer un vêtement de cuir utilisé par beaucoup d’ouvriers jusqu’au début du 20ème siècle, puisque les tanneries fonctionnaient à plein régime dans ces régions d’élevage.

Il s’agit donc, selon nous, de deux traditions différentes issues de l’épopée napoléonienne.

La première tourne en dérision l’Empire en présentant une parodie amusante du sapeur (et aussi du mamelouk). Ses acteurs sont les jeunes gens qui ont échappé aux misères de la guerre et à l’horreur des champs de bataille. Par exemple, à Thuin, le sinistre tirage au sort de 1813 en a fait tomber 32 que la chute de l’Empereur a soustrait au massacre. Les archives signalent qu’à la fin de l’Empire :  » le nombre de déserteurs et de mutilés volontaires augmente de jour en jour ». Ces mêmes jeunes gens auraient-ils pu, quelques années plus tard, glorifier l’Empereur déchu en revêtant ces uniformes rappelant tant de calamités ?

La deuxième a le souci, quarante ans plus tard, de reconstituer historiquement l’uniforme des héros de la grande armée (p.39) lorsque lme temps a déjà fait son poeuvre et effacé les images sinistres de la guerre.

 

(p.40) Ainsi, jusqu’aux années 1850, on ne peut parler d’uniforme du premier Empire dans les marches. Tout au plus, par parodie burlesque et spécialement à Fosses, (p.41) quelques originaux s’affublent d’accoutrements de mamelouks et de sapeurs en dentelles que l’on peut assimiler à la contre-légende napoléonienne.

 

(p.42) C’est donc pendant ces années 1850-1870 que le culte du premier (p.43) Empire va réellement prendre son envol. La distribution des médailles de Sainte-Hélène en 1858 et la pension qui l’accompagne font des heureux parmi les anciens combattants. Les cérémonies, qui se déroulent un peu partout à cette occasion, vont ranimer les esprits et rallumer la flamme du souvenir.

(…) A Charleroi, des exilés français et l’élite intellectuelle francophile de la ville se rencontrent dans les cafés de la ville basse et la rue de Montignies est surnommée le Quartier Saint-Germain. Parmi eux, Aristide Piérard qui publie en 1855 un livre où il relate les événements de 1815, Van Bastelaer qui écrit des articles sur le même sujet, Clément Lyon qui guidera et renseignera l’historien français Henri Houssaye pour ses études sur Waterloo, Armand Libioule qui, très jeune encore, note les récits des témoins de 1815…

Un peu partout dans les villes ou les villages d’Entre-Sambre-et-Meuse, les veillées sont alimentées par les « fauves » (fables) des anciens, de ceux qui ont assisté au passage des colonnes françaises, de ceux qui ont approché l’Empereur, qui lui ont parlé peut-être , qui l’ont guidé, renseigné… Et les anciens grognards content leurs exploits, comme ce Jacques Hubert de Florennes qui, le dimanche, porte fièrement ses boucles de souliers de cuirassier et amuse les enfants en racontant à la ronde qu’il a eu l’honneur de dresser les chevaux blancs de Napoléon.

 

(p.44) son Histoire, « celle qui a fait basculer le monde, des interminables traditions médiévales à la modernité… »

 

(p.46) /les casernes de Givet/

Ces casernes sont des entrepôts d’effets militaires déclassés. On y trouve en quantité des défroques du premier Empire. En 1815, Givet a été la dernière ville frontière à se rendre aux alliés. C’est pourquoi elle est restée à la France. C’est là que l’intendance a regroupé les armes et le matériel militaire abandonnés après la campagne de Belgique.

 

(p.47) Signalons que jusqu’en 1857, on a « marché » aux processions à Revin, Haybes, Fumay… De trop nombreux accidents lors des décharges ont suscité l’ire des autorités qui ont supprimé ces manifestations bruyantes et dangereuses.

(p.48) Châtelet et Fosses avec des marcheurs qui se côtoient régulièrement semblent être à l’origine de l’uniforme napoléonien dans les marches d’Entre-Sambre-et-Meuse qui deviendront, dès lors, de plus en plus militaires. D’où leur dénomination de « marches militaires » qui n’est pas nécessairement un pléonasme.

 

(p.49) A Châtelet, en 1853, est créée une société intitulée : « Marche Saint Eloi », avec un conseil d’administration, un corps d’officiers, des troupes, une musique. Elle est présidée par son promoteur, Philippe Speileux. Son but est avant tout de se divertir et de faire marcher le commerce. Il faut combler un vide, car depuis une vingtaine d’années, la jeunesse qui formait les deux compagnies traditionnelles de cavalerie et d’infanterie s’est désintéressée de la procession. Cette nouvelle société, créée de toute pièce, indispose le clergé qui ne participe plus au cortège à partir de 1854. Un des grands moments de la marche est le « bataillon carré » inspiré vraisemblablement des derniers moments de la bataille de Waterloo. La cavalerie au grand galop sabre l’infanterie disposée en carré qui tire à bout portant. La jeunesse, en 1834, avait déjà présenté un tel « jeu » pour clôturer la marche. On a donc repris une tradition, mais maintenant le spectacle est grandiose sur la prairie de la Praye. Le simulacre de combat est emprunté, selon un journal local de 1855, « dans ces derniers temps aux guerres de l’Empire ».

En 1857, la marche Saint Eloi participe à la Trinité de Walcourt. Le journal de Charleroi écrit :

« Ces troupiers de fantaisie ne le cèdent en rien aux véritables tant par leur allure martiale que par leur équipement complet et d’une propreté toute militaire. L’illusion serait entière si des figures connues apparaissant sous ces shakos et ces bonnets à poils ne venaient trahir le travestissement ».

On commence donc à faire de la représentation authentique qui semble être celle du premier Empire.

En 1858, la marche comporte des sapeurs. Le drapeau qui accompagne cette société à l’exposition de Charleroi de 1911 date d’ailleurs de cette année.

En cette année 58 encore, on y voit aussi des zouaves, signalés aussi à Fosses, et que l’on retrouve encore en 1863, 1865…

 

(p.50) En 1865, le cortège comprend des hussards français et les couleurs « bleu, blanc, rouge » dominent.

Pour la marche de 1867, le journal de Charleroi signale que  » Ce cortège réunit 1000 à 1200 hommes, tant cavaliers que fantassins, tous parfaitement équipés » et ajoute : « c’est un négociant de Givet qui a le privilège de fournir armes et équipements militaires; aux marcheurs de Châtelet, il a fourni cette année jusqu’au drapeau. C’est pourquoi dimanche dernier, les évolutions militaires de Châtelet ont eu lieu drapeau français flottant. Comme elles n’ont en définitive rien de sérieux, on a ri; mais la chose n’en est pas moins drôle. « 

Cette réflexion du journaliste local indique que le public n’est pas encore habitué à voir défiler ces uniformes du premier Empire avec drapeau français.

La Saint Feuillen de Fosses de 1851 est bien relatée dans les journaux. On y signale 3000 marcheurs et 500 cavaliers, 200 tambours appartenant à 13 compagnies et 50000 spectateurs. Si on avait pu remarquer des uniformes napoléoniens, les journalistes n’auraient pas manqué de signaler le fait.

En 1858, par contre, Fosses, parmi les 4000 marcheurs de cette année, présente des « grenadiers de la vieille garde » : « On dirait des survivants de Waterloo, ils sont corrects et fidèles, tant d’uniformes que de tenue ». On y voit aussi des hussards de la Garde. Chaque compagnie est précédée de deux lignes de sapeurs, « la hache sur l’épaule, le fusil au bras, avec le classique tablier de peau ».

Cette année 1858 donc, tant à Fosses qu’à Châtelet, est marquée par le premier Empire. Les médailles de Sainte-Hélène distribuées aux vétérans ne sont certainement pas étrangères à ces initiatives.

Et toujours en 1858, on admire aussi les zouaves de Fosses même et ceux de Châtelet. La présence de ces zouaves laisse supposer que cet uniforme typique de l’armée française ne représente pas exclusivement le deuxième Empire (…)

 

(p.51) Non loin de Fosses, à Lesves, vers 1860, d’anciens grognards forment un peloton qui loue ses uniformes à Givet. Cette compagnie napoléonienne a marché à Fosses en 1858.

Il semble donc bien que Châtelet et Fosses sont les deux premiers centres à présenter des uniformes authentiques du premier Empire (indépendamment des costumes plutôt burlesques des sapeurs-hommes sauvages et des mamelouks issus aussi de Fosses). Ces deux villes distantes de douze kilomètres sont d’ailleurs en contact étroit et s’influencent mutuellement. N’est-ce pas la première fois en 1858 que Châtelet (et peut-être Fosses) se fournissent à Givet ? (et à Philippeville ?). La présence simultanée d’uniformes du premier Empire et de ceux de zouaves, inconnus jusque-là en Belgique, penche en faveur de cette hypothèse. Et les (p.52) médaillés   de   Sainte-Hélène   de   cette   même   année   ont certainement influencé ce renouveau napoléonien.

 

(p.53) A Thuin, aucune escorte n’existe en ce moment. La traditionnelle procession Notre-Dame d’el Vaulx qui avait connu un grand succès depuis le Moyen Age, a perdu ses compagnies avec le régime hollandais et poursuit sa route avec la seule procession religieuse. Ici, le curé a suivi à la lettre les interdictions de l’Evêque de Tournai. Un autre cortège, très militaire, sera organisé par l’administration communale en 1868 pour accompagner la procession Saint Roch créée à la suite de l’épidémie de choléra de 1866. Une invitation lancée aux sociétés de la région amènera notamment les Mamelouks de Jumet. Pour les années suivantes, Thuin tentera de créer ses propres sociétés. Verront ainsi le jour les « Hussards de la Ville Haute » et les « Grenadiers de Biercée » qui seront sans doute à l’origine de la fondation, en 1888, de la toujours prestigieuse compagnie des « Sapeurs et Grenadiers de l’Empire ».

 

(p.54) Remarquons aussi que les Flamands ont été mieux représentés dans la Grande Armée que les Wallons qui ne totalisaient que 38% des effectifs.

Cette année 1858 a fortement contribué à relancer le souvenir des hauts faits d’armes du premier Empire partout en Belgique. En Entre-Sambre-et-Meuse, les vétérans ont surtout contribué à encourager les plus jeunes à les représenter dans les marches. Si l’un ou l’autre a pu, parfois, comme à Nalinnes, accepter le commandement d’une compagnie, le fait est exceptionnel. La troupe est composée des cadets qui veulent honorer leurs anciens, plus peut-être que Napoléon lui-même, et remettre en honneur les fastes militaires de leur pays tout autant que marquer leur sympathie pour la France toute proche.

 

(p.55) Mais l’Entre-Sambre-et-Meuse n’a pas encore l’exclusivité de ces marches. Par exemple, à Marbais, en Brabant, des sapeurs napoléoniens avec colback et hache, arborant un drapeau de 1861, participent à côté d’une compagnie de l’ancien régime, à la procession de la Sainte-Croix. Dans les Ardennes, vers 1865, Rochefort loue des uniformes à Givet pour la procession Notre-Dame de Foy. Un historien local, F. Crépin écrit à ce sujet : « Que c’était beau cette mascarade militaire ! Nos hommes, divisés en compagnies, rappelaient tous les régiments du premier Empire…  » II critique la disparité des uniformes où l’on trouve un peu de tout, mais les sapeurs avec leur colback, leur hache et leur longue barbe l’impressionnent. A Alle-sur-Semois, à la Fête-Dieu, un ancien sous-officier de la Garde a mis sur pied une compagnie de fusiliers et lui-même revêt son ancien uniforme d’artilleur. Le commentateur ajoute : « // croyait certes, ce jour-là, revivre un brin de la Grande Epopée ». Dans les Ardennes françaises, on a aussi marché aux processions.

 

(p.60) En 1872, à la Madeleine de Jumet, les journaux citent des « fantassins français » et, en 1888, ils signalent que les corps sont précédés de drapeaux français.

En 1874, à Thy-le-Château, des grenadiers et des voltigeurs de la Garde et , en 1875, à Ham-sur-Heure des « compagnies portant des uniformes de la République et du premier Empire » participent aux processions.

A Walcourt, en 1874, des marcheurs ont revêtu des « défroques de troupes de la République et de l’Empire ».

A Fosses, en 1886, on peut admirer les grenadiers de la 14ème brigade de la Garde impériale.

A Laneffe, en 1889, la Saint Eloi présente :

 » de terribles grenadiers de la garde qui semblent descendre des images coloriées commémoratives des hauts faits de Napoléon » ainsi que des sapeurs avec colback « brandissant la hache, la pelle ou la masse. Ils représentent les éclaireurs de la Grande Armée, chargés d’abattre les arbres, de creuser des fossés, de saper les murs… « 

Voici comment se présente une compagnie (formée de 75 à 100 hommes) à Gerpinnes en 1888 :  » Un maître – sapeur à la barbe phénoménale, à l’immense colback surmonté d’un plumet, au blanc tablier de peau, à la hache étincelante : 12 sapeurs au même aspect formidable; un tambour-major, orgueil de la marche; le plus de tambours possible, un fifre; une société de musique, le gros major, fièrement campé sur un cheval de labour; le capitaine également à cheval; les lieutenants; l’alfer ou porte-drapeau et ses deux jeunes et brillants compagnons d’honneur; les grognards de la vieille garde, les jeunes grenadiers, les « hulauds » ou porte-tromblons qui font autant de bruit à eux seuls que le reste de l’armée ».

Ces « grognards de la vieille garde » et ces sapeurs au tablier de peau indiquent que Gerpinnes a connu aussi les influences du premier Empire.

 

(p.66) Une spécialité d’Entre-Sambre-et-Meuse

 

Maintenant, on peut dire qu’un fossé s’est creusé entre l’Entre-Sambre-et-Meuse (à laquelle il convient d’ajouter le nord de Charleroi) et les autres régions de Belgique et de France. Partout, au dix-neuvième siècle, les processions religieuses ont survécu au régime révolutionnaire, puis hollandais et, dans les dernières décennies, aux mouvements antireligieux. Mais elles ont émergé amoindries en ne conservant, la plupart du temps, que leur simple aspect religieux. Dans certaines villes, on a parfois procédé à la reconstitution de corporations disparues ou de scènes médiévales qui s’étaient prolongées jusqu’au 18ème siècle et dont on avait conservé le souvenir. C’est ainsi que l’on verra renaître des confréries, des géants, des dragons… à Mons, Ath, Nivelles… Quant à l’escorte armée, c’est-à-dire la garde de la procession, elle pourra subsister de-ci, de-là ou se réorganiser : comme à Rochefort, Soignies…

(p.67)

Des uniformes du premier Empire sont de plus en plus signalés comme tels dans des articles de journaux pour : Gerpinnes en 1895 (les vieux troupiers du grand Napoléon faisaient leur entrée dans la cité gerpinnoisé) ou en 1901 (… les autres portent le bonnet à poils des grenadiers du premier Empiré); Fosses en 1900 (les grenadiers de la garde, « débris de la 14ème brigade », ont été particulièrement remarqués); Jumet en 1902 (… les lanciers polonais de la Grande Armée…); Walcourt en 1907 (… viennent les sapeurs avec des costumes du premier Empire) ou en 1913 (les hommes… endossent des costumes qui font revivre l’épopée napoléonienne); à Thuin en 1901 (l’uniforme des sapeurs-grenadiers est absolument identique à celui des grognards de l’Empire). Il en est ainsi également pour Ham-sur-Heure, Châtelet, Acoz, Chastrès…

Le « Tournoi historique des Marches de l’Entre-Sambre-et-Meuse » organisé à Charleroi le 1er octobre 1911, à l’occasion de l’exposition internationale, met l’accent particulièrement sur le premier Empire. La Gazette de Charleroi annonce :  » Nous revivrons dimanche l’épopée de la Grande Armée de Napoléon ». Treize cents hommes défilent parmi lesquels de nombreux groupes de sapeurs, de grenadiers, de voltigeurs napoléoniens qui viennent de Jumet, Aiseau, Châtelet, Thuin, Ham-sur-Heure, Marbaix, Acoz, Gerpinnes, Walcourt. On peut aussi admirer les « Sapeurs et Grenadiers de Charleroi-Nord », société aujourd’hui disparue.

 

(p.68) Les réticences du clergé

 

On le constate : beaucoup de compagnies, particulièrement celles qui reconstituent des troupes anciennes, sont de plus en plus indépendantes vis-à-vis de la procession qu’elles continuent cependant à honorer. Leur mission première est, comme par le passé, d’escorter le saint patron de leur paroisse, mais, pour des raisons financières notamment, elles acceptent les invitations à d’autres ducasses et parfois aussi à des cortèges historiques, des cavalcades, voire à des carnavals. A Fosses, les sapeurs recouverts de feuilles de lierre participent à la Laetare à côté des Chinels dont la danse est le rigaudon, interprété aussi dans les marches; à Châtelet, des sapeurs défilent à la cavalcade de 1896; à Thuin vers 1890, les mousquetaires du cortège carnavalesque sont représentés à la marche Saint Roch; à Binche, le cortège du mardi-gras de 1901 présente, à côté des gilles, des zouaves et des mousquetaires…

 

(p.74-75) Cette naissance du folklore napoléonien autour de 1858 est lié aux récits des anciens lors des cérémonies, prolongées par les veillées, à l’époque de la remise des médailles de Sainte-Hélène… Il ne s’agit donc pas d’une reconstitution artificielle, mais d’une vraie légende engendrant du vrai folklore. Cinquante années ont transfiguré les faits. Le bel uniforme du premier Empire cache sans doute bien des souffrances, mais les plus jeunes veulent rendre les hommages aux anciens héros devenus des vieillards. Parmi les fondateurs de sociétés napoléoniennes, on trouve des descendants de décorés de 1858.

 

(p.76) Dans le centre de l’Entre-Sambre-et-Meuse surtout, plus profondément dans les campagnes, la tradition locale, c’est-à-dire belge, subsiste avec plus de simplicité et parfois de fantaisie, car le « louageur » se procure sans trop de discernement tout ce qui peut revêtir un militaire d’occasion. C’est ce qui fait l’originalité de ces compagnies où l’on remarque un amalgame de défroques de l’armée belge, d’anciens gardes civiques, parfois même de pompiers, d’agents de police ou de gendarmes alternant avec des groupes de zouaves français et emmenés par des sapeurs…au tablier de toile blanche, parfois même brodé et enrubanné, précédés d’un sergent portant une masse couverte de pics. Car ces sapeurs de fantaisie, issus des hommes sauvages de Fosses, ont proliféré à la fin du 19ème siècle. Leur succès tient sans doute à cette tenue étrange qui s’apparente, selon nous, à la contre-légende napoléonienne.

 

(p.77) L’Histoire qui a uni la Belgique et la France pendant vingt ans se perpétue dans ces défilés prestigieux comme le symbole vivant de liens ancestraux unissant à jamais une culture et une âme communes.

 

 

Michel Conreur, 15 juin 1815, Napoléon en Entre-Sambre-et-Meuse, 1996

 

(p.12) L’Entre-Sambre-et-Meuse, terre de Wallonie aux portes de la France, cultive le culte de l’Empereur Napoléon d’une manière vraiment vivante, spontanée, populaire; plus qu’en Corse où il est né et qu’à Paris où il repose, plus que sur cette route de Haute-Provence par laquelle il a reconquis la France, plus même que sur cette plaine de Mont-Saint-Jean où l’on exploite aujourd’hui un tourisme de masse.

Au beau pays de Sambre-et-Meuse, c’est l’âme du peuple qui vibre à l’unisson des soldats de la Grande Armée, rythmée par les retours périodiques des défilés chamarrés évoquant, de près ou de loin, les régiments de l’épopée napoléonienne. Ici, la légende prolongeant l’Histoire, est continue, enracinée, authentique.

Certes, le premier Empire n’est pas seul représenté dans ces escortes militaires accompagnant les processions de chez nous, mais progressivement et de plus en plus intensément, la marque française domine, impériale et pompeuse. Le deuxième Empire s’ajoute au premier et les rouges, les bleus, les ors des uniformes dominent et éclatent dans les verts paysages.

Aux saints locaux honorés dans nos villes et nos villages, s’ajoute – confusément peut-être, mais réellement –ce héros mythique qu’est Napoléon.

Le marcheur rehausse de sa présence les processions et honore le patron de sa paroisse, mais ressent aussi une certaine fierté à porter l’uniforme impérial, sous l’étendard de l’aigle, sans se poser trop de questions, dans le désir

 

(p.14) Ces gens d’Entre-Sambre-et-Meuse, qu’ils soient civils ou anciens militaires, ont, plus que d’autres peut-être, été marqués par les images inoubliables des journées de juin 1815 : régiments débouchant de tous les chemins, escadrons de cavalerie fonçant dans les plaines, lourds canons s’embourbant aux passages des rivières. Ces événements qui avaient secoué toute la région ont dû être racontés bien des fois pendant les longues veillées d’hiver. Beaucoup même avaient vu de leurs propres yeux l’homme déjà nimbé de sa légende, certains – suprême honneur -avaient pu l’approcher, lui parler. Quelques jours plus tard, ces braves gens avaient assisté avec consternation à la fuite éperdue d’une armée en déroute, avaient soigné des blessés, aidé des mourants. Ils avaient été les spectateurs de cet étrange cortège qui, dans un désordre indescriptible, s’était évanoui dans les brumes de cette nuit du 18 juin. Quelques décennies plus tard, ce spectacle extraordinaire s’est estompé dans les souvenirs et la vie a repris son cours normal. Mais rien n’est plus comme avant. L’homme à la redingote grise qui a présidé aux destinées de nos provinces pendant une dizaine d’années a engendré un souffle d’espoir, de progrès, de liberté.

En Entre-Sambre-et-Meuse l’épopée de 1815 n’est pas complètement terminée. La légende vivante a prolongé la réalité et a fait éclore un nouveau vol de l’aigle, aujourd’hui pacifique et fraternel.

 

Michel Conreur, 18-19 juin 1815, La débâcle et pourtant …, 1996

 

(p.90) Le libérateur des peuples du début devient après 1812 l’homme à abattre, ce qui sera réalisé en 1813 à la bataille dite des Nations de Leipzig. La France envahie à son tour résiste héroïquement.

Au printemps 1814, les alliés entrent dans Paris, l’Empereur abdique. La grande aventure est achevée.

La reconquête des Cent Jours qui prendra fin dans les plaines d’Entre-Sambre-et-Meuse et du Brabant Wallon ne sera qu’un dernier sursaut du colosse abattu.

 

Restent l’oeuvre civile et l’esprit européen de Napoléon.

(p.90) L’oeuvre de Napoléon qui a véhiculé en Europe les idées des philosophes français du siècle des Lumières et les (… ?) (p.91) dynamique a précipité le mouvement de réforme lancé au dix-huitième siècle, en France d’abord, en Europe ensuite. Son action, pour brutale qu’elle soit et qui ne doit pas faire oublier l’immolation de tant de victimes, fait ressentir ses bienfaits aujourd’hui encore.

Il a atténué les excès de la Révolution tant en France qu’en Belgique en réconciliant la gauche et la droite. Il donne à la société civile la structure qu’on lui connaît encore de nos jours. Il abolit une quantité de lois et d’ordonnances désuètes issues de l’ancien régime. Il uniformise le système métrique, il diffuse le nouveau Code qui est resté la base de notre législation, il établit la prééminence du pouvoir civil sur le pouvoir militaire et religieux, il crée les lycées impériaux où l’on apprend les principes de liberté, d’égalité et de fraternité et où l’enseignement est basé sur les sciences et l’éducation physique, il développe l’Université et spécialement le domaine de la médecine, il encourage l’économie qui devient européenne avec des échanges et un véritable marché commun.

La Belgique spécialement obtient ses faveurs. Il y installe des chambres de commerce, organise des expositions universelles, favorise la métallurgie de Charleroi et de Liège où les rues et les ateliers sont éclairés au gaz à partir de 1811. Il encourage la culture de la betterave sucrière, il améliore le réseau routier et crée des canaux. Il désire étendre à tout l’empire un système de sécurité sociale établi à Liège qui ga­rantit aux ouvriers une assurance contre les maladies, les accidents, et une pension. Il délivre des Bourses d’études, fait venir à Paris de nombreux artistes belges …

Bref, jamais l’Histoire n’a donné l’exemple d’autant de réformes et de bienfaits créés en si peu de temps !

Mais son oeuvre dépasse la France et la Belgique et étend son influence sur toute l’Europe. Pour assurer l’unifica­tion du continent, il distribue les trônes à des membres de sa famille (…).

 

(p.92) Mais son oeuvre dépasse la France et la Belgique et étend son influence sur toute l’Europe. Pour assurer l’unifica­tion du continent, il distribue les trônes à des membres de sa proche famille : Joseph est roi d’Espagne ; Louis, roi de Hollande; Jérôme, roi de Wesphalie; Caroline, reine de Naples; Elisa, grande-duchesse de Toscane… Il crée la confédération du Rhin et réduit la mosaïque des états germaniques. Il développe une entente franco-allemande, base de l’unité européenne.Paradoxalement, les alliances contre sa politique constitueront une autre forme de rapprochement. Le brassage de populations qui découle des guerres de l’Empire et du nouveau régime impérial favorise la naissance d’un esprit ouvert à l’idée de l’Europe.

Le modeste enfant d’Ajaccio qui, en quelques années, a conquis Paris, l’a France et une grande partie du continent a largement marqué de son empreinte notre civilisation occidentale et forgé un esprit que l’on ranime aujourd’hui.

La débâcle du soir du dix-huit juin qui s’est répandue comme un torrent dans les chemins creux de Wallonie n’a pas été la fin, mais le commencement d’un monde.

 

2001

Eric Meuwissen, L’autre visage de Napoléon Ier, LS 26/03/2001

 

« De l’œuvre civile de Napoléon, on ne parle jamais. Or, il fut plus grand dans la paix que dans la guerre. » Tel est le crédo  de Louis Dusoulier (63 ans), l’homme qui incarne aujourd’hui les Compagnons de l’Empire.

 

2003

Jacques Logie, Waterloo, La Campagne de 1815, éd. Racines, 2003

 

(1êre pâdje avou napo su si tch’vau asto do tchamp d’ bataye)

 

Au professeur Jean Tulard, qui a inspiré le renouveau des études napoléoniennes

 

L’AUTEUR

Docteur en Histoire, Paris IV-Sorbonne, membre de l’Institut Napoléon, président du Comité pour l’Étude historique de la bataille de Waterloo, Jacques Logie est magistrat honoraire. À côté de ses travaux sur la campagne de Waterloo, il s’est consacré à l’étude de l’administration napoléonienne et des grands notables de l’Empire.

 

2005

J.G., La Belgique à travers l’histoire (1), p.42-51, in: Le Vif 01/07/2005

 

(p.51) « (…) à Waterloo, il y avait des Belges dans les deux camps. Surtout des Wallons, côté français. Des Flamands et des Bruxellois, côté alliés. »

 

2015

Pierre Havaux, Napoléon, le héros absolu, in: Le Vif L’Express Hors-série, 2015

 

« La Belgique lui doit en grande partie son visage d’aujourd’hui. »

« Plus d’un Wallon a pris congé de l’empereur des Français, une larme au coin de l’oeil. Les Flamands n’ont éprouvé qu’une joie féroce au départ du tyran qui voulait les franciser de force. C’est aussi cela, Napoléon: l’homme du divorce nord-sud. »

Avec le concours de:

not. les Français Max Gallo, Pierre Brenda, Thierry Lentz, directeur de la Fondation Napoléon à Paris, Dominique de Villepin, Olivier Coquard, Jean Tulard,

et les Belges Bruno Colson, Hervé Hasquin (« Nous sommes restés plus napoléoniens que les Français. », p.158), Philippe Raxhon, Cédric Istasse…

mais tout de même Lionel Jospin, Sébastien Dubois, Véronica Granata (ULg),

 

Un collabo de la France, Roger Dehaybe

(LB, 18/11/1997)

La Fondation Napoléon, évidemment révisionniste

(VA, 21/03/2015)

Le général Couvreur, aveuglé par sa francophilie

(Le drame belge de Waterloo)

René Georges, historien révisionniste

Un livre d’histoire (sic) truffé de raccourcis et trahissant la francolâtrie de ce professeur de français de l’INDSE à Bastogne: Le rêve brisé, Musée de la Parole au Pays de Bastogne, 1984

 

(p.20) Et voilà que des révolutionnaires déguenillés venus de France, des ‘sans-culottes’ comme ils se nommaient eux-mêmes, prétendaient leur apporter l’égalité, la fraternité, la liberté sous toutes ses formes, avec en prime les droits de l’homme et du citoyen Tout cela n’était, pour la très grande majorité des Bastognards, que salmigondis et galimatias. Ils n’étaient pas prêts à recevoir le message.

(p.21) Venant de Fleurus où ils ont remporté une victoire décisive sur les Autrichiens, nous les voyons à l’automne de 1794 – brumaire, an III de la république – descendre cette grand-rue que les plus anciens d’entre nous appellent aujourd’hui encore la pavêye. Le Ça ira et la Marseillaise rythment leur marche et les bonnes gens de Bastogne les regardent, craintifs et interloqués. C’est qu’ils défilent fièrement, ces soldats habillés de loques ! N’ont-ils pas dispersé la noblesse, décapité la royauté et mis à genoux l’Église ?

 

(p.33) Philosophes, les Français firent leur la maxime « Faute de grive, on mange du merle ». Ils se tournèrent malgré tout vers eux et même vers les nobles qui, bien entendu, n’avaient pas émigré. En dépit de quelques hésitations bien compréhensibles, les bourgeois de Bastogne et d’ailleurs perçurent bientôt d’où venait le vent et acceptèrent les charges que l’autorité leur proposait.

 

 

(p.36) L’annexion

« Pas de guerres de conquête… » avait proclamé haut et clair l’Assemblée constituante. Mais presque à bout de ressources, la Convention ne put s’empêcher de cligner de l’œil vers les Provinces Belgique, de manifester une lippe remplie d’appétence en contemplant, là tout près, les richesses d’une noblesse opulente, d’un clergé gros et gras. Il faut dire, à la décharge des révolutionnaires qu’une idéologie généreuse animait les meilleurs d’entre eux: la noblesse et l’église étaient des tyrans qu’il fallait, sinon anéantir, au moins mettre à leur juste place. La république se devait d’être libératrice.

 

À la frontière, Dumouriez se fit son porte-parole: « Nous entrons dans votre territoire pour vous aider à planter l’arbre de la liberté ! » Mise à part une frange ultra-minoritaire de partisans, les maîtres du pays ne répondirent que par le dédain: ils tenaient trop à leurs privilèges! Quant au peuple à qui s’adressait surtout le message, enlisé dans l’ignorance, dans ses habitudes et dans une foi figée, il se rangea majoritairement derrière ses prêtres.

 

 

(p.43) Nos jeunes gens furent tout naturellement astreints eux aussi à servir la France dans la mesure où ils avaient tiré un mauvais numéro et qu’ils n’avaient pas les moyens d’utiliser les services d’un remplaçant. La conscription toucha donc plus les fils du peuple que les bourgeois bien nantis. Cette mesure fut à n’en pas douter une des causes des soulèvements paysans d’octobre et novembre 1798 survenus en pays chestrolais et dans l’Oesling. Dans les cantons de langue allemande, cette révolte prit le nom de Klepelkrich : guerre des gourdins. Elle reçut ici et là, sinon l’appui déclaré, au moins la caution morale du clergé.

 

(…) Tout ce que les sans-culottes leur (p.44) apportaient rompait trop avec le passé; ils ne pouvaient y répondre que par l’indifférence, la froideur ou l’opposition. Dans le menu proposé, trop peu de choses leur agréait.

Jamais pourtant aucun régime ne nous laissa autant de biens en héritage. (…)

Les voici énumérés au gré de la plume et dans le désordre ces éléments de progrès: l’abolition de l’esclavage, l’organisation administrative et judiciaire déjà citée, la notion de république inconnue chez nous, les différents codes dont le très célèbre code Napoléon, l’état-civil, (…).

           Si la révolution ne fit pas toujours respecter ce qu’elle inventa, qui oserait affirmer que ses trouvailles n’ont pas influencé dans leur vie les hommes des XIXe et XXe siècles? Gageons que certaines d’entre elles inspireront longtemps encore ceux de demain.

 

(p.63) L’escarmouche du 8 germinal an IV

Ce jour-là, les fonctionnaires publics résidant à Bastogne sont invités par le commissaire Guében à venir, sur la place devant la maison commune et en présence du peuple, prêter serment d’attachement sincère à la république et par la même occasion de vouer une haine éternelle à la monarchie.

Comme en atteste le procès-verbal de séance établi ce jour-là, les intéressés refusèrent de prêter le serment prescrit. Les insoumis se nomment:

  1. Nivarlet, président de la municipalité,

L.-J. d’Arlon, agent municipal, G. Montfort, adjoint,

J.-F. Thiry, secrétaire-greffier et notaire, I.-C. Dewez, commis, P.-F. Michaux, trésorier du canton,

F.-E. Dewez, juge de paix,

  1. d’Arlon, J. Metz, assesseurs,
  2. Didier, greffier et notaire,
  3. Bourdon, J.-M. Baudoin, N.-J. Hockay, J.-J. Namur, huissiers, F.-L. Bumotte, M. Pétus, M. Siville, J.-F.-L. Carlier, M. Nadin, J. Habay, J.-F. André, notaires.

 

(p.64) Les Français ne lâchèrent pas un gramme de lest, bien au contraire: non seulement ils les destituèrent purement et simplement, mais décidèrent en sus d’entamer contre eux des poursuites. Sous bonne escorte, ils les emmenèrent à Luxembourg pour les interroger et les juger.

 

 (p.71) IX. L’heure de François-Joseph Urbain

Le 19 fructidor an V (5 septembre 1797), le serment de fidélité à la Constitution de la République et de haine à la royauté est étendu aux membres du clergé. Ceux-ci, nourris par l’expérience de leurs frères magistrats, vont-ils marcher allègrement sur leur scrupule de conscience et prêter le serment exigé ? La majorité d’entre eux ne put s’y résoudre.

(…) Tout compte fait, pensent-ils, cette révolution est l’œuvre de Satan… Les sans-culottes en sont les suppôts. Ils sont donc infréquentables et les idées qu’ils véhiculent innommables. Pour eux, un seul mot d’ordre: ne collaborer en aucune manière. Deux attitudes possibles: fuir ou résister.

 

(p.77) X. Les insoumis: grandeur et servitude

Le texte de la loi dont question au chapitre précédent est publié à Bastogne dès la mi-septembre 1797. Les prêtres sont, sur le champ, invités à prêter le serment de fidélité à la République et de haine à la royauté. La plupart ne se présentent pas. Les récalcitrants sont, dès lors, priés d’abandonner l’habit ecclésiastique et de cesser leurs fonctions. Ils sont passibles, suivant la loi française, de déportation dans l’île d’Oléron, dans l’île de Ré, voire même en Guyane. Les églises, elles, sont fermées, les biens mis sous séquestre, les registres confisqués…

 

(p.92) Un des plus farouches opposants au nouvel ordre instauré sur le plan religieux fut Corneille Stevens. Celui-ci, né à Wavre en 1747, était prêtre du diocèse de Namur dont il devint le Vicaire Général en 1799. Précédemment, comme on peut le deviner, il s’était déjà opposé au serment de haine. (…)

 

(p.93) Il prit dès lors le maquis. Disposant de nombreux pied-à-terre et bénéficiant de certaines protections, il se perdit dans le bocage brabançon. Fouché, le très célèbre ministre de la Police de Napoléon, le fit rechercher. Sa tête fut mise à prix mais en vain. Notre homme ne sortit de l’ombre dans laquelle il s’était fondu qu’en 1814, au moment où les Français avaient quitté la région. Pendant ces longues années de clandestinité, il ne demeura pas inactif: il dispersa libelles et autres écrits d’opposition dans les diocèses de Namur et de Metz.

Un certain nombre de prêtres, de-ci et de-là, notamment de Neufchâteau et du ban de Chevigny marchèrent dans ses pas, embrassèrent ses idées. Les plus connus étaient Reding de Bercheux, Henrard de Sainte-Marie, Malherbe de Saint-Pierre… Ceux-ci et les autres entraînèrent dans leur sillage quelques centaines de fidèles. Pour conclure hâtivement ce paragraphe consacré au stévenisme, disons que certains prêtres l’épousèrent parce que, confrontés à un avenir incertain, ils redoutaient avant tout le déclin de leur autorité et la perte de leurs privilèges. Les autorités civiles et religieuses ne transigèrent pas, si bien que le schisme s’estompa peu à peu, mourut définitivement avec l’Empire, donc bien avant le décès de Corneille Stevens survenu en 1828.

 

(p.190) Que ce soit sous le régime français ou après la libération du territoire, la vie à Hompré n’est pas plus qu’ailleurs un long fleuve tranquille. Aux difficultés engendrées par la situation politique s’ajoutent les problèmes parfois difficiles du quotidien auxquels sont confrontés presque toujours le maire et le curé.

 

(p.201) Il est évident que toutes ces idées qui sont nées du bouillonnement des esprits et qui ont nom liberté, tolérance, fraternité, égalité…, si elles n’atteignent guère le pays de Troufet, flottent assurément dans l’air de Liège-la-Française. N’oublions pas que François-Joseph Urbain, pendant que Paris et la France entière sont dans l’effervescence, poursuit dans la cité ardente ses études de philosophie et de théologie. Ordonné en 1794, il rejoint Bastogne juste avant l’arrivée des troupes de la république. On peut facilement concevoir que le jeune prêtre, au contact d’esprits novateurs, ait été touché par les idées qui se répandent. On peut admettre que sa raison, son esprit critique, son bon sens paysan même l’ont poussé à les faire siennes.

 

(p.205) Tous les vieux prêtres de ma jeunesse sans exception m’ont toujours présenté les jureurs comme des individus sans scrupule, dévorés par l’ambition, des êtres à la solde de ces révolutionnaires sans foi ni loi, de ces sans-culottes iconoclastes, profanateurs de ciboires remplis d’hosties et pourvoyeurs de guillotine. À leurs yeux, ils demeuraient des hérétiques, des schismatiques, des excommuniés qui à coup sûr et pour l’éternité se consumaient en enfer.

Par contre, ceux qui n’avaient pas pactisé avec l’occupant, qui avaient dit non à l’église née de la révolution étaient des héros, les seuls vrais soldats de ce Christ pour lequel ils avaient accompli tous (p.206) les sacrifices. Leur front était ad vitam aeternam auréolé de la gloire du martyre. L’imagination aidant, je me le figurais cet abbé Burlet de mon village, allant de cache en cache, réunissant ici et là et de nuit les fidèles pour le sacrifice, s’éclipsant à la moindre alerte. Tantôt, avec lui, je me fondais dans les ténèbres, tantôt avec les habitants, mes amis, je couvrais sa retraite. Ce n’était là, sans doute qu’idées reçues, véhiculées depuis la nuit des temps, encouragées peut-être par la hiérarchie. Tout le bien d’un côté, tout le mal de l’autre. C’était « l’historiquement correct » de mes jeunes années!

À l’issue de mes recherches, cette dichotomie me paraît aujourd’hui bien simpliste. Parmi

les prêtres qui ont vécu les événements de cette époque, il n’y eut tout compte fait que des hommes qui ont supporté, subi, souffert pour leurs idées, fondées ou non. Dans le pays de Bastogne, si les insermentés ont été pendant des années pénalisés, sanctionnés par les lois françaises pour leur refus, ils bénéficiaient au moins du soutien inconditionnel de la

majeure partie de la population et de la plupart des notables. Ils étaient les résistants, les héros! 

(p.206) Les assermentés, eux, s’ils avaient l’appui des Français – qui ne menait parfois pas bien loin, nous l’avons vu avec Urbain -, ils étaient couverts par l’opprobre de beaucoup, traités de tous les noms par ceux qui quelque temps auparavant étaient leurs chers confrères en Jésus-Christ. Cette ignominie, ils l’ont souvent traînée comme un boulet pendant toute leur vie. Jusqu’à leur fin, ils sont demeurés des suspects.

 

Certains non-jureurs ont été déportés à l’île d’Oléron, à l’île de Ré, emprisonnés à Luxembourg... Certains ont payé de leur vie leur refus d’obéissance en même temps que l’incohérence décisionnelle de la haute Église. Certains jureurs, c’est par leurs ouailles qu’ils ont parfois été violentés. À Bastogne des têtes chaudes ont brisé les vitraux de l’église pendant qu’Urbain officiait. Ce fut pire ailleurs.

 

(p.207) Finissons donc de comparer et revenons pour la dernière fois à François-Joseph Urbain. Ce jureur – et les autres que j’ai rencontrés au cours de mes recherches – ne présentait rien de bien terrible.

(p.208) François-Joseph Urbain aurait pu (dû) demeurer curé de Bastogne, mais les astres ne lui furent pas favorables. Les lumières en effet manquaient sur le plateau bastognard, (…).

Le grand tort d’Urbain, tout compte fait, c’est d’avoir eu une ardeur d’avance, d’avoir eu raison trop tôt. Dans la société des hommes, c’est souvent une très grande faute!

(p.209) Même si son exil fut paisible, il n’en garda pas moins au fond du cœur toute l’amertume de son rêve brisé. Qu’il se console cependant, car il a contribué à écrire une bien belle page, quelque mouvementée qu’elle fût, de l’histoire de Paris-en-Ardenne.

 

 

Le général Belliard (ancien envahisseur sous la Révolution française, et occupant sous Napoléon) possède un nom de rue et même une statue à Bruxelles

(in: Nos Gloires)

Christian Eichler, journaliste, écrit un article sur la bataille de Waterloo truffé d'erreurs

(in: Ein Streifzug Puber das Schlachtfeld von Waterloo, Frankfurter Allgemeine Zeitung, 20/03/2003)

3 La réunion avec les Pays-Bas (1815-1830)

Quelques historiens aveuglés par leur francolâtrie…

Hervé Hasquin entre à l’Académie, LB 10/01/2002

 

Il vient d’être élu à l’Académie royale de Belgique sur base de ses travaux d’historien.

 

Ainsi, La Wallonie, son histoire (éd. Luc Pire, 1999), un chef-d’oeuvre de l’histoire déformée par un francophile.

 

 

Hervé Hasquin, éd., La Belgique française, 1792-1815, Crédit Communal, 1993

 

L’imaginaire wallon (sic) s’exprime de multiples façons : par le pèlerinage de Waterloo, par les marches militaires de l’Entre-Sambre-et-Meuse (sic) , par les monuments à Jemappes et à Fleurus.

L’érection d’un coq de bronze au sommet d’une colonne de pierre commémorant la bataille de Jemappes a soulevé une vive polémique entre 1908 et 1911 entre la gauche et la droite. Projeté en 1908 et inauguré trois ans plus tard, le 24 septembre 1911, le monument fut abattu par les Allemands à (p.450) la fin du mois d’août 1914. Il fut réédifié et inauguré pour la seconde fois, le 2 mai 1922, par le maréchal Pétain qui n’était certes pas un admirateur in­conditionnel de la Révolution. Le Comité de patronage groupait des person­nalités belges et françaises venant des milieux de gauche : hommes politiques libéraux et socialistes, des écrivains férus de culture française comme Emile Verhaeren, des irrédentistes wallons comme le comte Albert du Bois, et par­mi les Français des partisans des frontières naturelles comme Maurice Bar­rés. Les motivations étaient donc bien variées : magnification des idéaux de la Révolution chez les libéraux et les socialistes en lutte contre le parti ca­tholique au pouvoir pour l’obtention du suffrage universel, amour sans par­tage pour la France chez les autres, ou dans un registre moindre, hommage à la France, terre de culture.

A Fleurus s’élève un triple monument dédié aux victoires françaises de Fleurus : celle du maréchal de Luxembourg en 1690, celle de Jourdan en 1794 et la dernière victoire de Napoléon en 1815. Ici, l’hommage s’apparente beau­coup plus à la francophilie qu’au souvenir révolutionnaire. De grandes fêtes populaires ont marqué en 1989, avec cinq ans d’avance, le bicentenaire de l’événement.

Depuis 1929, le pèlerinage organisé par l’avant-garde wallonne puis par le Souvenir français, chaque troisième dimanche de juin, au monument de l’aigle blessé marque la nostalgie des Wallons d’avoir été arrachés du sein de la grande nation française.

 

Hervé Hasquin, éd., La Belgique française, 1792-1815, Crédit Communal, 1993

 

(p.449) Le mouvement wallon

 

A l’opposé, le mouvement wallon glorifie sans nuance la période française. Le courant irrédentiste règle son compte au nationalisme belge avant la let­tre, c’est la Révolution qui a fait naître le concept de nation et ensuite celui de patrie et les Wallons séparés de leurs frères de race depuis le Traité de Verdun (843), ne purent jamais les rejoindre, sauf pendant une courte période de 1792 à 1815, la bataille de Jemappes rendit enfin les populations wallonnes au foyer fa­milial français après dix siècles d’exil (France-Wallonie, fasc. m, janvier 1918). Le ton est donné. Lors du Congrès National Wallon de 1945, un vote senti­mental n’emporta-t-il pas une écrasante majorité pour le rattachement à la France ?

Un des plus enthousiastes francophiles est Jules Delhaize, patron de la chaîne de magasins d’alimentation du même nom, qui dans sa Domination française en Belgique, écrit en 1912 : Les vingt-deux ans de réunion de la Belgique et de la France ont été une période heureuse pour la Belgique…, c’est la fusion com­plète, c’est l’union d’enfants d’une commune race, aux mêmes aspirations et aux mê­mes intérêts. Les membres d’une grande famille se sont retrouvés. Bien sûr, au­jourd’hui les Belges désirent conserver leur nationalité mais s’il leur arrivait de la perdre que pourraient-ils devenir sinon Français ? et Delhaize d’ajou­ter : Et les Flamands, tout autant que les Wallons, éprouvent les mêmes sentiments! Il donne ici la mesure de la méconnaissance par les Wallons des sentiments de la masse flamande.

 

 

Hervé Hasquin, La Wallonie, son histoire, éd. Luc Pire, 1999

 

(p.107) “Les soldats qui avaient servi dans les armées françaises, et qui ne cachaient pas leur attachement indéfectible (sic) à Napoléon, étaient nombreux en “Wallonie”, au point d’inquiéter les autorités d’occupation.”

 

(p.107) Waterloo (18 juin 1815)

Les quelques milliers de “Belges” intégrés dans l’armée des Pays-Bas furent jugés peu fiables (sic) et écartés des frontières françaises.  Les troupes de Napoléon, forte de 124 000 hommes, pénétrèrent en Belgique, le 15 juin 1815.  Parmi celles-ci, on comptait environ 4 500 soldats et 300 officiers originaires des anciens départements-réunis, pour la plupart des Wallons.”

 

(p.107) L’attachement aux principes du régime français

“(Enfin,) cette gloire des armes, jouissance indivisible pour la jeunesse, mise en commun entre les Français et les Belges, est venue former entre eux un lien qui les a fortement et presque fraternellement unis.”

Parmi les causes qui ont le plus contribué à sceller l’union entre les deux peuples, il y a, “l’orgueil de faire partie importante d’une grande nation” et “par-dessus tout, ce sentiment qu’ils goûtaient pour la première fois de se voir un sort irrévocablement fixé, car on l’a cru tel alors, on pouvait le croire et presque tous le croient encore.”

 

Extrait d’un rapport du marquis de La Tour du Pin, chargé d’affaires de France et ancien préfet du département de la Dyle (Brabant), à son ministre en août 1818.  Cité dans F. DUMONT. L’irrédentisme français en Wallonie de 1814 à 1831.  (Connaître la Wallonie, n° 10, Institut Jules Destrée), 2e éd., 1965, p.15).

 

(p.111) La résistance à la politique linguistique

“D’après un rapport du diplomate français Durand de Mareuil en date du 25 novembre 1822.

La faveur accordée à la langue flamande, qui à vrai dire est à peine un patois, (sic) n’est qu’un moyen d’arriver à la langue hollandaise dont on veut faire avec le temps le langage exclusif du royaume. (…)”

 

(p.119) La période française

“Le régime français fut un moment privilégié dans le développement économique de la Wallonie.” (…) “Englobées dans la France, les entreprises wallonnes bénéficièrent de l’immense (sic) marché français, (…)”

 

(p.124) la révolution de 1830

“Tous /les révolutionnaires/ avaient encore à l’esprit les accents de la révolution qui, en France, fin juillet, avait mis un terme au règne de Charles X, mais l’idée de donner vie à un Etat belge indépendant ne s’était imposée que tardivement, en fonction des circonstances.  Bruxelles fut l’épicentre du séisme révolutionnaire de 1830 qui, manifestement, secoua plus (sic) tangiblement les régions wallonnes que les régions flamandes.”

(p.125) “A Liège, Verviers, Namur, Dinant, Mons, Tournai, la nouvelle des événements, rapidement répercutée, avait suscité de grandes émotions, plus (sic) que dans les principales villes flamandes.”

 

(p.190) Les dialectes de Wallonie

“Bien qu’en perte de vitesse, les patois (sic) romans sont encore vivants en Wallonie où subsistent trois dialectes principaux: (…)”

 

(p.220) Le rejet de la politique de défense

illustration: “Raymond Colleye, Le Nationalisme Français de la Belgique”, (…) Coll. Française, (…) Bruxelles 1937”

“Sorti de presse à paris en 1917 (2e éd. en 1921), et momentanément interdit à la diffusion par le gouvernement belge réfugié à Sainte-Adresse (faubourg du havre), cet ouvrage préconisait l’autonomie de la Flandre et de la Wallonie et plaidait pour des accords économiques et militaires avec la France; l’auteur justifiait l’entente franco)belge par des arguments ethniques et historiques.”

 

illustration: “(…) Francis Dumont, L’irrédentisme français en Wallonie de 1814 à 1831, (…) Couillet 1938”

 

(p.223) Une moindre résistance flamande à l’envahisseur

Les chiffres des pertes enregistrées pendant la campagne des Dix-huit jours: par rapport au total des décès, les Wallons (sic) représentent 51,3 %, les Bruxellois (sic) 8,79 % et les Flamands (sic) 39,8 %.

Soit 3.183 Wallons, 2.472 Flamands et 545 Bruxellois, au total 6.200 décédé (environ 1 % des effectifs de l’armée belge).

 

(p.224) La presse clandestine et les réseaux de résistance étaient essentiellement (sic) francophones

“Pour des raisons évidentes – la collaboration du nationalisme flamand – il n’y avait pas de journaux clandestins se réclamant du nationalisme flamand; du côté des mouvements wallons par contre, c’était le cas (…).”

 

Et Degrelle ?

 

in: www.museedesmarches.be

rubrique ‘à la une’

 

En 1830, dans l’Entre-Sambre-et-Meuse et en Carolorégie

(p.3) Jean-Marie Horemans, président du Cercle d’histoire et d’art de la Thudinie, raconte : « Deux compagnies sont parties de Thuin, avec drapeaux français et liégeois, en chantant la Marseillaise (sic) et Valeureux Liégeois (Rappelons que la Thudinie faisait partie de la Principauté de Liège). »

 

Talleyrand disait: « Les Belges: un tas de vagabonds indignes d’être indépendants. » (Christian Monty, L’autre Belgique, p.44, Casterman, 1980)

 

Marcel Watelet, Pierre Couvreur, Waterloo, lieu de mémoire européenne (1815-2000)

Fantasmes d’historiens francophiles soutenus notamment par la Région « wallonne », la Fondation Napoléon

Un historien de Bouillon, Roger Nicolas, francophile, déforme l'histoire

(VA, 19/09/2016) Ainsi, il ne dit rien sur l’invasion française de Bouillon en 1794 et la fin brutale du duché. Il juge ensuite que les relations entre les habitants et l’occupant français étaient bonnes en se basant sur les mariages entre habitantes et soldats français, plus nombreux qu’entre des habitantes et des soldat hollandais entre 1815 et 1830. Oui, mais les maris (en tout cas les rescapés) étaient revenus…

4 1830-1918

Erreurs d’historiens et de journalistes, signalées et rectifiées

1890s

Guy Duplat, L’exploration de l’Afrique noire, LB 30/12/2002

 

Jean de la Guérivière  (« Exploration de l’Afrique Noire », éd. du Chêne) glorifie plus spécialement Brazza qui explora la rive droite du Congo et fut toujours intègre (sic), affirme l’auteur, alors que Stanley fut davantage un mercenaire aux ordres de Léopold II, n’hésitant jamais à faire le coup de feu. Il note que Brazzaville ne fut jamais débaptisé après l’indépendance, contrairement à toutes les villes portant les noms de « colonisateurs ».

 

1914-18

Quelle histoire!, in: Delta, 1, 2006, p.22-

 

Wij kregen een exemplaar van een Frans tijdschrift « Aventures et dossiers secrets de L’HISTOIRE » (F56350 Allaire). Het nummer dat ze ons stuurden bevatte een regelrechte aanval op Koning Albert I. Omdat die tijdens W.O.I geweigerd heeft zijn leger onder Frans bevel te stellen en omdat hij bereid zou geweest zijn afzonderlijk met de Duitsers te onderhandelen en zelfs samen met hen tegen de geallieerden te vechten.
Waar of niet waar? Wij weten al lang dat de onafhankelijkheidszin van de Belgische koningen de Fransen dwars zit (denk aan Leopold III). Het toppunt is dat zij de euvele moed hebben om achteraf te vragen wat wij erover dachten: vos lettres sont bienvenues. Maar waar haalden de uitgevers ons adres? Wel, het werd hen doorgegeven door het tijdschrift Renaissance Européenne (van Terre & Peuple). Is het normaal dat een derde partij onze naam en adres zo maar doorgeeft zonder onze voorkennis en toelating? Maar erger: een tijdschrift uit ons eigen land vindt er klaarblijkelijk geen graten in de verspreiding mogelijk te maken van een aanval op een Belgisch koning. Wij schamen ons in de plaats van Terre & Peuple!

 

1914-18

Georges MARIN (Perwez), Ne dites pas « Poilu », AL 02/11/2001

 

Dans notre édition du 20 octo­bre, nous titrions « Emile, le Poilu oublié ».

Je suis le fils d’un ancien sergent d’infanterie de la guerre 14-18 (Croix de feu avec huit chevrons de front) et vous devez savoir que les soldats belges n’ont jamais été des « poilus », terme réservé aux soldats français, mais bien des « jass », mot d’origine flamande.

 

Nous avons effectivement obte­nu du Musée de l’Armée les préci­sions suivantes : durant la Premiè­re Guerre mondiale, les soldats bel­ges dans les tranchées ont été fami­lièrement désignés sous le vocable « jass », dérivé d’un mot flamand si­gnifiant, semble-t-il, capote (le lourd manteau des soldats). On di­sait alors fréquemment « Nos Jass », en flamand comme en fran­çais. L’expression perdura quelque temps après la guerre 14-18 puis fut abandonnée au profit de « Nos Combattants », Nos Braves, Nos Héros.

 

Raymond Colleye, francolâtre, donc menteur: "Waterloo!"

(in: L’opinion wallonne, 4, 1916)

Philippe Raxhon, La Marseillaise ou le devenir d’un chant révolutionnaire en Wallonie, Institut Destrée, 1998

 

(Maurice Agulhon, Professeur au Collège de France)

(p.11) La France et la Belgique ont connu un destin commun de 1792 à 1814, et engendré en 1830 des Révolutions sœurs. L’idée d’une possible réunification a tardé à s’effacer. Et la communauté de langue a maintenu un lien puissant entre la France et la partie alors hégé­monique de la nation belge. – Un heureux hasard fait que la rédac­tion de la préface à l’ouvrage de Philippe Raxhon me fut proposée en cette année 1997 où une grande exposition France – Belgique rappelait au public ces liens historiques prolongés en liens culturels.

Ainsi donc, il pouvait y avoir ressemblance, mais non pas trans­position exacte. La dualité française, que nous avons à l’instant rap­pelée, entre une Marseillaise nationale, quasi nationaliste, et une Marseillaise révolutionnaire, donc démocratique et virtuellement mondiale, ne traverse pas la frontière sans infléchissement. Le patrio­te belge francophone et francophile ne s’oppose point aux Allemands, aux Anglais ou aux Arabes, il pense plutôt aux Flamands.

 

(p.25) Comme la Marseillaise, le drapeau tricolore bleu, blanc, rouge, après avoir incarné la sym­bolique républicaine, représentera pour les unitaristes belges le drapeau d’un Etat étranger et annexionniste, sorte de refuge et de point de ralliement pour les adversaires de la Belgique. Parlant du drapeau français en 1830, E. CRUYPLANTS, Histoire de la cavalerie belge, Bruxelles, 1883, p. 46, déplore : Nous allons maintenant entrer dans une période fertile en événements extraordinaires, pendant laquelle un grand nombre de nos compatriotes vint se ranger sous le drapeau tricolore […]. Ce fut là le côté triste de notre belle histoire nationale.

 

(p.111) une nouvelle version wal­lonne du Valeureux Liégeois reproduite ci-après, écrite par Charles Donnay en mai 1912, année de l’Assemblée wallonne, à la recherche d’un chant, d’une symbolique et d’un drapeau wallon, un an après la commémoration de Jemappes.

 

Valureux Lidjwès !

 

Valureux Lidjwès !

Auteurs di nos Iwès !

Sèyans firs di nos victoéres !

Vive les libertés

Di noss’ veie cité !

Dé pays wallon chantans l’glwére ! !

 

Dispoïe des siékes noss’ veie cité

A stu riknohow’ et sin nole vantise,

Po /’pays wiss’ qui l’frankisté

Li dreuteur et l’jôïe ont pris leu gîse !

 

Les grands hom’ n’y ont nin mâqué,

Nos l’s avans vèyou tofér à l’ovrèdje,

Nos vîx pères s’ont stu fer touwer

Dizeu Saint’Wâbeux, avou corèdje !

 

Dishovians-nos po s’honorer

Rogier, Frère-Orban, qu’on fait d’noss Patreie.

On pays qu’on deut respecter

Po l’sei’ince, les Arts et l’Industreie ! !

 

Rècrestans-nos, ça nos étants

Avâ l’mond’ètire, sont s’t’acclamé houïe,

Noss’cour batte et tôt les suvant,

Leu gloér’ nos fait v’ni les lâm’â z’ouïes !

(p.112)

Dispoïe todi l’vix songu’wallon

Court divins nos vônnes, et sins ess’ cagnesses,

Si n’saqui man’ceie noss’ Peron,

Ni sèrans-gne nin là po li t’ni tiesse !

 

S’trindans nos-bin, tinans-nos l’main

Disfindans /’Grandeur des cis qu’sont s’t’èvoïe,

Sayans co d’esse pus foérts dimain

Et n’nos lèyans nin bârer nosse vôïe ! ! !

 

(Trad. : Valeureux Liégeois ! /Auteurs de nos lois ! / Soyons fiers de nos victoires ! / Vive les libertés / De notre vieille cité ! / Du pays wallon chantons la gloire ! ! / Depuis des siècles notre vieille cité / A été reconnue et sans aucune vantardise, / comme le pays dans lequel la franchise, la droiture et la joie se sont imposées ! / Les grands hommes n’y ont pas manqué, / Nous les avons toujours vus à l’ouvrage, / Nos vieux pères sont allés se faire tuer / Sous Saint Wabeux, avec courage ! / Souvenons-nous pour s’honorer / Rogier, Frère-Orban, qui ont fait notre Patrie. / Un pays qu’on doit respec­ter / Pour la science, les Arts et l’Industrie ! ! / Soyons fiers car nos enfants / A travers le monde entier sont acclamés aujourd’hui, / Nos cœurs battent et tous les suivants, / Leur gloire nous ont fait venir les larmes aux yeux ! / Depuis toujours le vieux sang wallon / Court dans nos veines, et sans cesse soupe au lait / Si quelqu’un mena­ce notre Perron, / Nous serons là pour lui tenir tête ! / Etreignons-nous bien, tenons-nous la main / Défendons la Grandeur de ceux qui sont partis, / Essayons d’être encore plus forts demain / Et ne nous laissons pas barrer la voie ! ! !).

Cette version met en valeur les grands libéraux belges unitaristes, Rogier et Frère-Orban, sans incompatibilité avec les sensibilités wal­lonne et liégeoise. Un regard sur le contexte d’élaboration de cette chanson nous renseigne sur son contenu. Le 20 avril 1913, l’Assemblée wallonne décréta que le coq rouge sur fond jaune, cravaté aux couleurs nationales belges, serait le drapeau de la Wallonie. Si les couleurs liégeoises, rouge et jaune, dominent dans le drapeau, c’est pour rendre hommage à une dynamique wallonne des Liégeois, perçue comme telle par l’Assemblée wallonne, renouant ainsi avec les congressistes de 1831 qui avaient pris soin d’adopter un drapeau, noir, jaune, rou­ge, comprenant les couleurs liégeoises.

 

 

(p.151) Quand le roi des Belges Albert II fredonne le Vlaamse Leeuw lors de la fête nationale fla­mande en juillet 1994, le fait prend l’ampleur d’un incident qui pose, au delà de son caractère apparemment anecdotique, un problème de société. Et l’interprétation des attitudes en société est aussi déter­minante pour la compréhension de celle-ci que l’analyse des dis­cours qui en émanent.

 

(p.152) La Marseillaise renvoie au souvenir de la Révolution française, qui rebondit dans le mouvement wallon, vers la vision d’une certaine France et d’une certaine Belgique, dans les aléas des manifesta­tions populaires et dans un folklore qui est aussi un objet politique. (…)

Chant des troupes révolutionnaires en 1792, présent dans la Belgique révolutionnaire de 1830, rythmant les pulsations des crises sociales, chant national français confronté à la réalité unitariste belge et par­ticipant aussi aux luttes entre cléricaux et anticléricaux, chant d’une Wallonie à la recherche d’une identité, la Marseillaise assume ces parcours, mais pose aussi un problème grave, qui concerne la rela­tion des hommes avec leurs valeurs dans une Europe où les natio­nalismes relèvent la tête et où, à deux pas de l’an 2000, des peuples sont capables de se mobiliser autour d’un drapeau, de menacer d’entrer en conflit pour lui et de passer effectivement à l’acte.

 

5 De 1919 à nos jours

Une panoplie d’historiens révisionnistes et quelques mises au point

1914

Balbino Katz (NDLR un fameux révisionniste français), in : L’Histoire, 60, 2005

 

Pourtant, non seulement en 1914 Albert Ier avait envisagé de capituler en rase campagne mais, plus grave encore, dans le dos des Français et des Britanniques, il entretenait des contacts étroits avec l’Allemagne pour tourner ses armes contre les soldats alliés qui défendaient son pays.

Au printemps 1918, le succès de l’offensive allemande aidant, Albert Ier s’apprêtait à rejoindre le camp du kaiser. Le succès de l’of­fensive alliée du 10 juillet 1918 le fit changer d’avis au dernier moment et lui permit finale­ment d’entrer victorieux à Bruxelles.

D’Albert I » ou de Léopold III, lequel des deux mérite le plus la censure de l’histoire ?

 

Ces négociations secrètes sont confirmées par Fisher, du moins celles menées 1 avant l’offensive allemande de printemps, et très brièvement : « Le (Albert) menaçant et le suppliant en même temps, on lui offrait une dernière chance de paix séparée, basée sur les conditions allemandes. » Cette der­nière chance ne sera pas saisie, c’est Belien qui explique pourquoi.

« Mais une semaine plus tard il se pro­duisait un dramatique retournement de situation sur le front. Le 18 juillet les Britanniques et les Français contre-attaquaient et réussissaient à arrêter l’avance allemande. ‘ Albert décida d’attendre et voir comment la situation allait évoluer. Le 8 août les troupes américaines nouvellement arrivées portaient un coup sévère aux forces allemandes près d’Amiens : 15 000 Allemands à bout de forces déposaient les armes. Avant le 25   août, 140 000 Allemands de plus s’étaient rendus tandis qu’un demi-million désertait (12). La résistance allemande s’ef­fondrait bientôt sur tous les fronts. Le 26 septembre 1918, Albert plaçait finale­ment l’armée belge sous commandement allié. Il n’était plus « neutre ». L’offensive alliée finale fut lancée le 29 septembre. C’était la première offensive de la guerre à laquelle les Belges participaient.                 

Le roi (des Belges) devenait soudainement le combattant le plus enthousiaste. Lorsqu’au début novembre les Allemands demandèrent un armistice, il fut très déçu. Le président français Poincaré, qui le ren­contra le 9 novembre, nota dans son jour­nal qu’Albert était « attristé par la nouvelle de l’armistice, qui, disait-il, lui dérobait sa victoire.»

 

12) Ce chiffre semble largement exagéré.

 

« La vérité au sujet de la politique du roi Albert durant la guerre de 1914-1918 est peu connue au Royaume-Uni. Beaucoup croient encore au mythe selon lequel le roi des Belges aurait été l’un des plus grands héros alliés. Alors que les Belges étaient déjà durant la Première Guerre mondiale tels que Winston Churchill les définissait durant la Seconde « les plus méprisables de tous les neutres » et leur roi « un être faible, par­faitement représentatif de la nation belge qui a vainement espéré se tenir à l’écart de cette guerre, sans considération de ce qu’elle devait à ceux qui l’avaient sauvée dans la dernière.»

 

« Les éditeurs britanniques auxquels j’ai proposé un manuscrit sur l’histoire (history) de la Belgique et ses nombreuses trahi­sons du Royaume-Uni – à laquelle la nation belge doit son existence – me l’ont renvoyé. Ils déclarent que le public britannique ne sera pas intéressé par cette histoire (story). Je peux comprendre cette répugnance à confronter la triste vérité à la mort de cen­taines de milliers de soldats britanniques pour un pays qui ne méritait pas leur sacri­fice. En tant que Flamand, je ne peux m’em­pêcher, en parcourant les innombrables cimetières britanniques qui entourent Ypres, d’éprouver une profonde mélancolie devant un tel gâchis. »

Les propos de Paul Belien sont à repla­cer dans le contexte des rapports polémiques entre les (sic) Flamands et l’Etat belge. Toutefois, il a l’immense mérite de mettre en lumière des faits indéniables qui s’inscrivent en faux contre la légende dorée d’une des figures de référence de la Belgique. 

                      •

1914

Harde werkers, in: Knack Historia 1916, 2016, p.172

 

Sinds 1914 is het leven een derde duurder geworden, boter en vlees zijn voor de meeste mensen onbetaalbaar. Brood en gas zijn gerantsoeneerd. Voor veel Fransen is dat de schuld van de Franse en Belgische vluchtelingen. Er zijn een miljoen vluchtelingen in het land, waarvan een kwart Belgen. Die voelen de prijsstijgingen nog meer. Het vluchtelingengeld -1,25 franc per dag per volwassene en 0,50 franc per kind is sinds 1914 gelijk gebleven. Velen weten niet eens dat ze recht hebben op steun en voelen zich door de Belgische regering in de steek gelaten.

 

1914

Bibliographie: La Belgique martyre; les barbares en Belgique; la Barrière belge; L’ Yser; Histoire belge du Grand-Duché de Luxembourg

 

(p.13) “Une conscience nationale a besoin d’une opposition extérieure pour s’affirmer.” (J. Willequet, Pierre Nothomb en 1914-1918)

 

(p.13) (J. Willequet) “Ce nationaliste, qui était en réalité un Lotharingien allait devenir, à part entière, un Européen.  Je ne vois aucune contradiction dans son processus.”

 

(p.26) G.Trausch, P. Nothomb et la question du Luxembourg à l’ époque de la première guerre mondiale

“Si le Luxembourg /après la guerre 14-18, après avoir logé sous l’orbite allemande, échappe à l’emprise de la Belgique, il tombera forcément dans l’orbite de la France.”

 

(p.35) “Il est intéressant de voir le climat dans lequel Pierre Nothomb a travaillé: enthousisame, exaltation, ardeur, voilà les mots qui se présentent à l’ esprit … et tout cela parce que Nothomb peut donner libre champ à son immense besoin d’ action.  Voici quelques citations à ce sujet : “La fièvre de l’ action m’ emporta sans fléchir.” ou encore: “Rien ne pouvait arrêter ma course, ni les obstacles, ni les douleurs, ni les froideurs des autres …” ou encore “Bonheur de servir, bonheur d’ agir, bonheur d’ avoir sa part, si petite soit-elle – exaltante – dans le salut du monde; bonheur d’ avoir raison, de le savoir, d’ imposer ses pensées à ceux qui refusent …”

 

(p.35-36) “Toute son action s’inspire d’un ardent patriotisme belge, du désir brûlant de voir cette Belgique devenir plus grande à tous les points de vue.”

(p.37) “Les efforts de Pierre Nothomb et des nationalistes belges ont grandement contribué à soustraire le Luxembourg à l’hégémonie de la France.  Du même coup, la >Belgique est plus forte pour affirmer son indépendance, face à la France.  Malgré l’alliance militaire de 1920, elle a réussi à ne pas devenir un satellite de la France.”

 

(p.37) “Carton de Wiart a dit que chez Pierre Nothomb, l’action était la soeur du rêve.  L’intéressé lui-même dit quelque chose d’analogue quand, au faîte de sa vie, jetant un regard sur l’histoire de sa famille, il parle d’un “compromis entre la raison et l’aventure”.”

 

(K. Grünebaum, Pierre Nothomb, Der Streiter für “Grossbelgien”)

 

(p.43) “Im April 1964 bedient sich Pierre Nothomb einer Diskussion im Senat über die Kulturpolitik, um die Bedeutung des kulturellen Einflusses der deutschsprachigen Belgier hervorzuheben.

Nothom hat sich seit 1945/46 für die besonderen Belange der deutschsprachigen Bevölkerung Ostbelgiens eingesetzt.”

 

(p.47) (P.H. Desneux, Pierre Nothomb et la révision des traités de 1839)

 

“ Contre les tentatives de P. Nothomb de faire annexer le Limbourg hollandais par la Belgique, l’Algemeen Handelsblad essayera d’introduire la zizanie laquelle, en opposant la Wallonie et les Flandres en exposant la thèse selon laquelle, au début, Nothomb aurait agi de commun accord avec Hymans, lequel se serait écarté du Comité de Politique Nationale quand il s’était aperçu qu’il avait atteint le maximum possible, étant bien sûr clair que la Hollande ne perdrait aucun pouce de territoire et que l’Escaut resterait fermé en temps de guerre.  La campagne de Pierre Nothomb devait donc être considérée comme uniquement anti-hollandaise et donc comme anti-flamande.”

 

1940

Beaucoup de foin francophile sur la « bataille » de Gembloux…

 

La bataille de Gembloux, en mai 1940, a été récemment rappelée. On a beaucoup parlé des tirailleurs marocains. Il n’y eut pas qu’eux…

 

Albert NOËL Conservateur du musée français, Rue Cdt Chuillet, 32

à Cortil-Noirmont

 

 VA 29/05/2004

 

Constatant que vous avez traité le sujet de Gembloux, la victoire non oubliée, je vou­drais évoquer le 110e régiment d’infanterie, le régiment oublié, le mal aimé de Gembloux.

Le chef d’État-Major du XVI Panzerkorps, le colonel Chasle de Beaulieu (vieille fa­mille d’émigrés protestants français), à l’issue de la ba­taille, a écrit : « Notre échec à Gembloux résulte principale­ment de notre incapacité de faire sauter les deux verrous sur les flancs de notre attaque : celui de Gembloux et celui de Chastre. »

Mais quelle unité se trouvait à Chastre ?          

Jamais il n’en est fait men­tion lors des commémorations du mois de mai.

Il y a là une injustice pro­fonde qui a motivé la démis­sion du conservateur du musée français du comité franco-belge de Gembloux.

C’était le 110e régiment d’in­fanterie français.

Tout à fait à l’opposé de la di­vision de professionnels qu’était la marocaine, le 110e régiment d’infanterie (de la 1re division d’infanterie motorisée appartenant au IIIe corps) était formé de soldats du contingent originaire du Nord (Dunkerque).

Soldats, héritiers de Jaurès, Léon Blum et du front popu­laire.

Le sergent Boddèle, en repre­nant le commandement de son groupe, est accueilli par ses soldats debout le poing levé et chantant l’Internationale.

Le sergent, dans son carnet de notes : « Ce n’est rien, on en fera de bons soldats ».

Les luttes sociales ont créé des liens de solidarité et d’ami­tié parmi les gens du Nord.

Ce sentiment, on le retrou­vera parmi ces soldats.

Le sergent Boddèle re­cueillera le dernier soupir de plusieurs de ses chanteurs lors des combats… Ils feront leur devoir avec une grande di­gnité…

Les régiments marocains sont cités à l’ordre du jour de l’armée française.

Pour le 110e régiment d’in­fanterie, à part quelques jour­naux de campagne : rien.

Quelle est la source de cette injustice ?

Pourquoi ? Peut-être ne font-ils pas le poids à côté des Maro­cains qui, au sein de l’armée française, étaient considérés comme l’élite… Il ne faut pas oublier l’image transmise par les troupes marocaines espa­gnoles également qui ont permis la victoire de Franco, réputées pour leur invincibilité, les « Maures » comme on les appelait alors…

Peut-être ne sont-ils que des soldats trop « ordinaires », ils parlent le même patois (sic) et leur niveau social et culturel sont semblables aux nôtres…

Des soldats du « Front popu­laire » ? Faut-il avoir peur d’en parler ?

 

1940

Le courage de l’ambassadrice… , LB 18/11/2006

 

AVANT-PREMIÈRE, JEUDI SOIR A L’ÉCOLE ROYALE MILITAIRE du documentaire « La couleur du sacrifice » signé par Mourad Boucif qui retrace l’engagement des soldats des colonies françaises au cours de la Seconde Guerre et des conflits qui l’ont immédiatement suivie. Un film très engagé qui n’épargne pas la France officielle et dont une bonne partie évoque la bataille de Gembloux et le sacrifice des soldats maghrébins qui reposent aujourd’hui au cimetière français de Chastre. L’ambassadrice de France avait été invitée et tout en sachant à quoi elle devait s’attendre, Joëlle Bourgois ne s’est pas débinée, intervenant même dans le débat devant un parterre d’étudiants de l’ERM, de nombreuses écoles de tous bords et d »‘anciens » de la Seconde Guerre. •

 

… et la détermination de Flahaut

L’occasion pour le ministre (PS) de la Défense de rappeler son engagement pour une citoyenneté plus responsable, devant un public qui se sent concerné… André Flahaut a annoncé que l’hommage annuel serait encore plus multiculturel en 2007. Avec certainement une mise en valeur des pays concernés. Il y a quelques années, un attaché militaire français avait refusé que l’on hisse les couleurs marocaines au cimetière de Chastre, mais André Flahaut a tenu bon. Et le ministre s’est réjoui, en des termes moins diplomatiques, qu’il l’avait fait muter !

 

1940

Christian Laporte Publié le lundi 12 août 2013 à 05h37 – Mis à jour le lundi 12 août 2013 à 09h14

 

Belgique Ses « imperfections » irritent toujours le Cl e.r. Fernand Gérard…

« Qui trop embrasse mal étreint? » Le colonel-ingénieur en retraite liégeois Fernand Gérard est un passionné d’Histoire qui estime que celle-ci doit avoir ses droits. C’est ce qui avait déjà amené cet ancien gradé de l’armée belge à réagir avec quelque force en 2010, comme le rapporta à l’époque « La Libre », à un livre du prolifique écrivain romancier français Max Gallo, intitulé  » 1940, de l’abîme à l’espérance « .

 

Dans une lettre à l’auteur, restée à ce jour sans réponse, il n’avait caché son désarroi face au nombre incroyable d’erreurs historiques « pour tout ce qui concernait les événements se déroulant en Belgique ». Citons, pêle-mêle, les lâchers de parachutistes sur les forts hollandais et belges, la soi-disant sympathie pro-nazie de Léopold III, l’occupation des forts liégeois par les Allemands, la capitulation de l’armée belge le 26 mai – c’était le 28 !, voire encore Brûly-de-Pesche, Q.G. d’Hitler tout provisoire que Gallo situait en France…

Pour Fernand Gérard, le nouveau livre de Max Gallo, « 1914, le destin du monde », n’est pas moins approximatif, et il est d’autant plus irrité que l’académicien français n’accuse pas le moindre accusé de réception, ce qui l’a amené à interpeller aussi Hélène Carrère d’Encausse, collègue de Gallo au Quai Conti.

« Le drame est que l’auteur nous remet ça sans la moindre vergogne, ni respect pour ses lecteurs ! », déplore Fernand Gérard qui a soumis une liste de ces « imperfections » au Cercle des Officiers retraités de Liège.

« Leur verdict est on ne peut plus péremptoire : ses écrits – concernant les, je cite, survivants de l’armée belge et le souverain réfugiés en France – ont suscité une très juste indignation. Pour le reste, ils ont déclenché l’hilarité générale par des affirmations aussi invraisemblables que fantaisistes et surtout erronées ! »

 

Une liste non exhaustive

 

Et Fernand Gérard de nous dresser une liste non exhaustive en émettant l’espoir que la médiatisation fera – enfin – réagir l’auteur français…

Fernand Gérard réfute ainsi le fait que les soldats allemands seraient entrés en train en Belgique : « Le 4 août 1914, le groupement allemand, chargé de l’attaque brusquée contre Liège et commandé par le général von Emmich, comprenait six brigades, trois divisions de cavalerie, des unités d’obusiers, soit 55 000 hommes. Ces troupes allemandes n’ont nullement franchi la frontière en train ! A 8 heures, les premiers Uhlans ont pénétré en Belgique et ont été pris sous le feu d’un détachement du 2e Régiment de Lanciers à Thimister; Antoine Fonck fut le premier soldat belge tué par l’ennemi. »

 

Le colonel Gérard dément aussi une assertion de Gallo à propos des mitrailleuses belges à Liège : « La 3e Division belge chargée de la défense de Liège ne possédait que 30 mitrailleuses. Les pertes allemandes furent principalement causées par l’artillerie des 12 forts entourant la ville. Ce dont attesta dans son ouvrage « La grande guerre, Liège-Namur », Marschall von Bieberstein, ancien officier de liaison à l’état-major de la 14e Division d’infanterie allemande.

 

A propos de la prise de Liège

 

L’historien liégeois s’en prend aussi à l’affirmation de Gallo à propos des « obusiers Bertha seuls capables de briser les murs des forts de plusieurs mètres d’épaisseur ». « C’est encore inexact ! Deux obusiers de 420 mm ‘Grosse Bertha’ n’ont détruit que les forts de Pontisse et de Loncin. Les dix autres forts liégeois ont été écrasés par l’artillerie lourde allemande, principalement par les obusiers de 210 mm ».

 

Fernand Gérard dit aussi son ire à propos de la « prise de Liège le 7 août. » « C’est vrai que le général Ludendorff est parvenu à s’infiltrer entre les forts d’Evegnée et de Fléron pour entrer dans Liège, mais à cette date, les douze forts résistent toujours et interdisent toute progression allemande vers l’ouest de la ville; le dernier fort liégeois ne tombera que le 16 août. » Et de rappeler à Max Gallo que dès « le 7 août 1914, la Croix de Chevalier de la Légion d’Honneur a été conférée à la ville de Liège, première ville hors de France à être honorée de cette haute distinction, et qu’en 1925, Liège a été choisie par la Fédération internationale des Anciens Combattants comme lieu d’édification du monument interallié en tant que première ville à s’être opposée farouchement aux armées du Kaiser ».

Quelle grossière erreur !

 

La colère de Fernand Gérard remonta d’un cran en lisant qu’après la chute d’Anvers, « les survivants de l’armée et le Souverain se sont réfugiés en France ». « Mais quelle grossière erreur ! Après Anvers, l’armée belge, commandée par le roi Albert, s’est repliée sur une ligne de défense derrière l’Yser avec quatre Divisions d’infanterie et une Division de cavalerie. Elle y poursuit la guerre aux côtés des Alliés. Il est vrai que trois arsenaux belges se sont établis à Calais et Sainte-Adresse, participant ainsi à la fabrication et aux réparations du matériel français et belge. Mais jamais, Albert, Elisabeth et l’armée belge n’ont voulu se réfugier en France ! En 1918, l’armée belge compte, notamment, douze Divisions d’infanterie, une Division de cavalerie, un groupement d’artillerie d’armée; elle participe avec les Alliés à la grande offensive victorieuse contre l’Allemagne. On est loin des « survivants réfugiés en France… »

Le colonel Gérard a ajouté à son courrier à Max Gallo divers témoignages de « grands Français » à propos de la manière dont eux avaient vu l’engagement belge, tant royal que militaire…

La conclusion du militaire retraité mais très éveillé historiquement ? « La partie de votre livre relative à la Belgique constitue une relation erronée des faits, se situant aux antipodes du travail d’un historien rigoureux et soucieux de la vérité… »

 

6 L’activisme francophile de nos jours

6.1 Le mouvement « wallon », une clique de collabos francophiles racistes

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A. Lachouque, Waterloo …, Coll. Wallonie, Art et Histoire

 

(postface) « La Wallonie n’a donc jamais eu dans le passé d’unité géographique, poltique ou économique.  Par contre, elle a joui d’une unité culturelle parfaite et continue.  Après cinq siècles de romanisation, malgré les infiltrations germaniques, elle est restée purement romane. »

 

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Angélique Vanderstraeten, De Waalse Beweging: Francofiel en .. »racistisch »?, Delta, 5, mei 2001, p. 3-6

 

(p.3) Twee jaar na het verschijnen van de Nieuwe Encyclopedie van de Vlaamse Beweging brengt het Institut Jules Destrée een eerste versie van l’Encyclopédie du Mouvement Wallon op de markt. Een luxueuze uitgave die een interessant licht werpt op wat als tegenhanger van de Vlaamse Beweging wordt beschouwd (1)

 

(1) Paul Delforge / Philippe Destatte, Encyclopédie du Mouvement Wallon, 2000, Institut Jules Destrée

 

L’Encyclopédie du Mouvement Wallon bestaat uit drie delen waarin zijn maar liefst 1933 namen en 69 verenigingen in opgenomen. Bij de lezing valt snel een gelijkenis met de Vlaamse Beweging op: ook aan Waalse kant waren conflicten tussen verschillende strekkingen schering en inslag. De Vlaamse en Waalse Beweging hebben trouwens dezelfde wortels: beide zijn kinderen van het België van 1830. Algemeen wordt aangenomen dat de Waalse Beweging het levenslicht zag op het einde van de 19de eeuw, toen men zich aan Franstalige kant zorgen begon te maken over een mogelijke Vlaamse demografische dominantie binnen België. In 1888 schrijft de letterkundige Albert Mockel (1866-1945) voor het eerst over een « Mouvement Wallon ». Overal te lande werden toen zogenaamde Ligues Wallonnes opgericht. De eerste activiteiten van de Waalse bewegers waren gericht op de bescherming van het Frans in…Vlaanderen. Men vreesde immers dat België zou evolueren naar een algemene tweetaligheid of erger, naar een eentaligheid van Vlaanderen en een tweetaligheid van Wallonië. Sinds het einde van de 19de eeuw emigreerden immers steeds meer Vlamingen naar Wallonië. Toen al vlug bleek dat de tweetaligheid van Vlaanderen niet langer kon worden gehandhaafd plooide de Waalse Beweging zich terug op de Franstalige gebieden in België en meer bepaald de provincies Henegouwen, het Franstalig deel van Brabant, Namen , Luik en Luxemburg. Twee programmapunten kwamen daarbij centraal te staan: de eentaligheid van Wallonië en het invoeren van aan federaal systeem voor België. In tegenstelling tot wat velen beweren zijn het niet de Vlamingen die aan de basis liggen van het

 federalisme maar prominenten uit de Waalse Beweging. Mockel lanceerde in 1914 de slogan: « Ia Flandre aux Flamands, la Wallonie aux Wallons et Bruxelles aux Belges. »

 

Eén van de centrale figuren binnen de Waalse beweging is ontegensprekelijk Jules Destrée  (1863-1936). Hij is in Vlaanderen vooral bekend voor zijn brief aan Koning Albert 1 waarin hij stelde: « Sire, il n’y a pas de Belges. » Destrée is de man die de Waalse Beweging definitief in een regionalistische richting heeft gestuurd. Wel bleef hij trouw aan België. Hij was enkel

bezorgd om de taalkundige homogeniteit van Wallonië en verwierp daarom de algemene tweetaligheid die vanuit het nationaal niveau dreigde te worden opgelegd. In die strijd rekende de Waalse Beweging op de steun van de Franstaligen in Brussel. Een coalitie die in de jaren ’60 en ’70 zijn concretisatie zou vinden met de verregaande samenwerking tussen de federalistische partijen FDF en RW (Rassemblement Wallon).

Destrée kan worden beschouwd als de exponent van een Waalse Beweging die vooral bij intellectuelen op een grote aanhang kon rekenen. De brede Waalse massa werd pas door de Waalse Beweging aangesproken na de Koningskwestie (1950) en de stakingen rond de een-

heidswet (1960-61). Toen werd immers duidelijk dat de Walen binnen het federale (p.4) België niet alleen door een demografisch superieur maar ook een economisch sterker Vlaanderen dreigde te worden gedomineerd. Onder leiding van de volkstribuun en syndicalist André Renard (1911-1962) werd de Waalse Beweging een massabeweging. Dat vond zijn concretisatie in de oprichting van het Mouvement Populaire Wallon (MPW) begin 1961. Een brede drukkingbeweging met twee programmapunten: federalisme en brede structuurhervormingen die de Waalse economie uit het moeras moesten trekken. Uit de MPW zou later het Rassemblement Wallon voortkomen. Binnen het MPW speelden naast André Renard ook figuren als de Luikse hoogleraar François Perin en de latere vice-premier Jean Gol een belangrijke rol. De Waalse Beweging was definitief gelanceerd en zou een belangrijke invloed uitoefenen bij het totstandkomen van het federale België. Meer bepaald de gewestvorming was van in begin een belangrijke eis van regionalisten.

Men zou dan ook vlug kunnen denken dat de Waalse beweging een doordruk is van zijn Vlaamse tegenhanger. Deze stelling gaat echter niet op. Zo weet de Waalse Beweging zich verbonden met een politieke mogendheid die historisch gezien geen uitstaans heeft met Wallonië: Frankrijk. Wie de uitspraken van Waalse voormannen analyseert komt tot de vaststelling dat die bulken van liefdesverklaringen aan Frankrijk. En dit gaat veel verder dan intellectuele Spielerei. Denken we maar aan het Waals Nationaal Congres in 1945

waar een meerderheid in een eerste emotionele’ stemronde koos voor een aanhechting van Wallonië bij Frankrijk. In de twee ‘rationele’ stemronde opteerde men dan weer voor het federalisme binnen België.

De francofilie maakt echter een wezenkenmerk uit van de Waalse Beweging. Dit « attachisme » (de Encyclopédie spreekt over « réunionisme ») duikt voor het eerst op een concrete manier op in 1911 tijdens een congres te Mons van Les Amitiés Françaises. De Waalse militant Emile Jennissen (1882-1949) en de diplomaat Albert du Bois (1872-1940) spelen daarin een voortrekkersrol. Ze zullen veel navolging krijgen. De Encyclopédie telt letterlijk tientallen verenigingen die slechts één doel voor ogen hebben: de banden met het Franse moederland aanspannen en dat niet enkel op ‘cultureel’ vlak. Een greep uit het aanbod: Centre Franco-Wallon, Amitiés françaises, Comité Wallonie-France, Comité Franco-Wallon de Paris, Comité Franco-Wallon pour le 14 juillet. Een deel van deze verenigingen bestaan nog steeds en mogen op de steun rekenen van vooraanstaande Waalse politici zoals Robert Collignon (voorzitter van het Waals Parlement) en Hervé Hasquin (voorzitter van de Franse Gemeenschapsregering).

De francofilie van de Waalse Beweging gelijkstellen met de Dietse, Groot- of Heel-Nederlandse strekking binnen de Vlaamse Beweging gaat niet op. Er bestaat geen enkele historische legitimiteit voor de zogenaamde lotsverbondenheid die er zou bestaan tussen Walen en Fransen. Tenzij voor de dramatische periode 1795-1815 tijdens dewelke de Franse revolutionairen de Zuidelijke Nederlanden leegroofden en er een waar schrikbewind voerden.

Opvallend genoeg heeft Jules Destrée zich nooit expliciet voor een aanhechting van Wallonië bij Frankrijk uitgesproken maar dat wordt ruimschoots gecompenseerd door de andere iconen van de Waalse Beweging. En niet van de minste. François Bovesse (1890-1944) bijvoorbeeld: deze advocaat en Waals militant, in 1944 vermoord door rexisten, maakte er in zijn functie van Minister van Justitie en gouverneur van Namen – benoemd door de koning dus – geen geheim van dat de toekomst van Wallonië in Frankrijk ligt. Hetzelfde geldt voor andere intellectuelen in de Waalse beweging zoals Elie Baussart (1887-1965) of de reeds vernoemde Emile Jennissen.  Idem voor de vaders van het FDF, Lucien Outers (1924-1993, « ik ben Fransman ») of Léon Defosset. Defosset (1925-1991), een van de onderhandelaars bij de tot-

 standkoming van het Egmontpact, liet zich als burgemeester van Etterbeek niet met de titel « bourgmestre » maar als « maire » (!) aanspreken.

De Waalse Beweging telde ook een aantal priesters-militanten (wel een gelijkenis met Vlaanderen). L’ Abbé Jules Mahieu (1897- 1968) bijvoorbeeld die een deel van zijn leven Frankrijk doorbracht. Net als zijn medestanders was hij hevig francofiel. Wellicht zal hij nooit gedacht hebben aan les « réfractaires », de priesters die tijdens Franse Revolutie weigerden de eed van trouw te zweren aan de republiek en hun houding bekochten met hun leven. Deze zwarte periode uit onze geschiedenis wordt door veel wallinganten zonder meer opgehemeld. In de ontluikende « wallingantische » historiografie is de Franse periode één van de referentiepunten. Die geschiedschrijving zet zich sterk af tegen de Pirennistische school. De geschiedschrijving van Pirenne zou te « Belgisch-Vlaams » zijn.

 

Dat de francofilie niet noodzakelijk de zaak is van een kleine minderheid blijkt uit het succes die de jaarlijkse bedevaart naar het slagveld van Waterloo tot in de jaren ’70 heeft gekend. Rond 18 juni trok al wie een naam heeft binnen de Waalse Beweging naar het Frans Monument ( l’ Aigle Blessé) vlakbij het slagveld om er de nederlaag van Napoleon te herdenken. 18 juni is immers een mythische datum voor de francofonie. De dag refereert niet alleen aan de slag bij Waterloo (18 juni 1815) maar ook naar de oproep die generaal De Gaulle in 1940 vanuit Londen aan de Fransen lanceerde om de strijd tegen Duitsland voort te zetten. Op die 18de juni 1940 werd trouwens Wallonie Libre opgericht, de nog steeds bestaande drukkingsgroep die tot doel heeft « d’assurer à la Wallonie son intégrité française. »

De fransdolheid van de Waalse Beweging en zijn medestanders in Brussel en omstreken grenst trouwens aan de waanzin. Nog één voorbeeld ter illustratie, Eind jaren zestig werden er op het grondgebied van Vilvoorde (en meer bepaald in Koningslo) in de plaatselijke parochiekerk op zondag Franse missen opgedragen. Dat was niet naar de zin van de Vlaamse Militanten Orde (VMO) die er op zondag regelmatig protestacties hield, met de Leeuwenvlag voorop. De reactie liet niet op zich wachten. Het FDF organiseerde een tegenbetoging met… Franse vlaggen en dat terwijl ze de Marseillaise aan het zingen waren. Dat is eigenlijk niet zo verwonderlijk aangezien voor veel Wallinganten le Chant des Wallons, het huidige volkslied, slechts een ersatz is voor de echte nationale hymne: de Marseillaise.

 

De Waalse Beweging is dus een uitgesproken fransgezinde beweging en plaats zich geenszins in een Nederlands perspectief Wat theoretisch gezien best mogeIijk zou zijn door de historische lotsverbondenheid van de Romaanse gewesten met de rest van de Nederlanden. Daar waar de Vlaamse Beweging nog op een positieve manier kon refereren aan het Verenigd Koninkrijk (1815-1830) of – onder invloed van de Romantiek – naar de Nederlanden uit de 15de en 16de eeuw had de Waalse Beweging slechts twee referentiepunten. Enerzijds het Frans bewind tussen 1795 en 1815 en het eentalige Franse België van 1830.

 

(p.6) De Waalse Beweging is ook de vader van het territorialiteitsprincipe, De Franstaligen verwijten de Vlamingen nog altijd dat ze geen respect hebben voor de francofone minderheden in de Vlaamse rand maar zelf zijn ze de hardnekkigste verdedigers van het ius soli. Wie op Franstalig grondgebied kwam wonen moest zich aanpassen en Frans spreken. Vooral tussen de jaren ’30 en ’60 werd daarrond hevig actie gevoerd. Veel Vlaamse boerengezinnen hebben zich toen in Wallonië gevestigd. De Waalse drukkingsgroep Wallonie Libre voerde daarrond harde acties en verspreidde pamfletten die men nu als « racistisch » zou bestempelen. Verhalen over kroostrijke Vlaamse gezinnen die kinderbijslag opstrijken en tegen lage lonen werken moesten de Waalse  » autochtonen » schrik inboezemen. De medewerkers aan de Encyclopédie benadrukken dat dit om een normale verdedigingsreflex gaat, Voor de rest is de Waalse Beweging een voorbeeld van  » democratie en  verdraagzaamheid » zo luidt het. Ze heeft weinig te maken met andere « fascistische, nationalistische » bewegingen. Het is in de encyclopedie inderdaad met een vergrootglas zoeken naar wallinganten die zich bezondigd hebben aan samenwerking met de Duitse bezetten, We krijgen de indruk dat ongeveer aIle Walen tijdens de Tweede Wereldoorlog in het verzet hebben gezeten.  Het klopt inderdaad dat de Waalse beweging veel militanten telt uit het verzet maar dat is nog iets anders dan te beweren dat la ‘résistance’ eigen is aan Wallonië terwijl collaboratie met de Duitse bezetter ‘endemisch’ is voor Vlaanderen. Het is in het naslagwerk vergeefs zoeken naar een lemma over Léon Degrelle, toch één van de belangrijkste Waalse politici uit de 20ste eeuw. Zonder zelf een wallingant te zijn was hij niettemin de drijvende de kracht achter de Légion Wallonie dat aan het Oostfront vocht. Of nemen we de collaborationistische AGRA (Amis du Grand Reich Allemand), dat een uitgesproken Waals initiatief was. Ook daar wordt zedelijk over gezwegen. Een lacune die een smet werpt op een publicatie die wetenschappelijke pretenties heeft.

 

Vermelden we tenslotte nog dat Louis Gueuning wel in de encyclopedie is opgenomen. Zoals bekend bewoog hij zich lange tijd binnen de Waalse Beweging vooraleer hij zich bij het Verdinaso aansloot. Het lemma is – dat moet gezegd – opvallend objectief en besteedt evenveel aandacht aan Gueunings « Waalse » als aan zijn « Bourgondische » periode. Er klinkt

zelfs enige bewondering door wanneer er sprake is van Gueuning als « un esprit brillant mais paradoxal. »

 

Angelique Vanderstraeten

 

(1) Paul Delforge & Philippe Destatte (Ed.), Encyclopédie du Mouvement Wallon, 2000, Institut Jules Destrée

 

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Léopold Génicot, Racines d’ espérance, Vingt siècles en Wallonie, éd. Hatier, 1986

 

(p.147) En Belgique, dans l’ euphorie, 1796-1914- (-p.210)

 

(p.148) “La république proclame des principes fondamentaux: régime démocratique, égalité, liberté, séparation des pouvoirs. L’Empire les bafoue.  Mais ils ont l’avenir pour eux.”

(p.149) Les réformes introduites sous le régime français en une dizaine d’années, “ont été mieux acceptées ou tolérées dans les départements de l’Ourthe, de l’Entre-Sambre-et-Meuse (Namurois) et de Jemappes (hainaut).”

“D’ailleurs, il y avait eu une révolution en 1789, il y en aurait une en 1830, il n’ y en eut pas en 1814 ou 1815.”

 

— p.153: titre: L’ attachement des Belges aux principes du régime français, in: F.Dumont, L’irrédentisme français en Wallonie de 1814 à 1831, ini: Connaître la Wallonie, 10, éd.Destrée, 1965

 

(p.155) Le maréchal Gérard, à la tête d’ un corps expéditionnaire français, fit reculer en 1830, les troupes hollandaises ayant envahi la Belgique, et enleva le forteresse d’ Anvers.

“La Belgique était sauvée.  Elle, où un monument s’érige dans la plaine de Waterloo qui vit tomber tant des fils sous les coups des Anglais, Hanovriens et Prussiens, n’en a pas dressé à Gérard, …”

 

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P. Destatte, L’identité wallonne, Aperçu historique, 1991

 

Les quatre départements

« Waterloo, où de nombreux Français de Wallonie sont tombés – parfois sous les coups de baïonnettes d’autres Wallons – devait mettre un terme à notre situation légale de citoyens français. » (p.21)

 

Deux peuples dans le même Etat

« D’ autres légitimes victoires du mouvement flamand sur l’Etat belge vont suivre: emploi du néerlandais dans les affaires administratives en 1878, dans l’ enseignement moyen en 1883 … «  (p.27)

« une Flandre largement agricole et catholique, face à une Wallonie qui a vécu jusqu’ au bout sa révolution industrielle et décréé les forces politiques qui en sont issues: libéralisme et socialisme. » (p.27)

 

La Wallonie libre est aux côtés de la France libre

« La distance est nette entre la combativité dont font preuve les unités wallonnes et les bataillons flamands face à l’ attaque allemande.  Sur ce point, les témoignages, à commencer par celui du Général Van Overstraeten, conseiller militaire du roi, sont légion. » (p.46)

 

L’ insurrection

 Les résultats de la consultation populaire qui de vait mettre fin à la crise royale « ne sont pas étonnants:  si près de 58 % de Belges sont favorables au retour du roi, 72 % des Flamands ont dit oui, 58 % des Wallons ont dit non. » (p.54)

N.B.

(p.58) Dans tous les arrondissements belges, plus de 55 % des électeurs ont émis un vote favorable en faveur du roi, sauf dans les arrondissements de Tournai-Ath, Mons, Soignies, Charleroi, Thuin; Bruxelles, Nivelles; Namur; Waremme, Huy et Liège.     

Philippeville, Dinant, Verviers, Marche-Bastogne-Arlon et Neufchâteau-Virton avaient donc voté majoritairement en faveur du roi.

 

Conclusion: un peuple aux barricades de la démocratie

« Le facteur culturel fondamental que constitue l’ appartenance française de la Wallonie est inséparable de la relation politique que la Région entretient avec son grand Etat voisin. »  (p.101)

 

1948

Charles Plisnier, Wallonie, in: Almanach wallon, 1948-1949, pp.16-17

 

(p.16) « Wallonie, marche de France. »

 

1977

F.Rousseau, Wallonie, terre romane, 1977

 

(p.9) « Historiquement parlant, parmi les habitants de la Belgique actuelle, seuls les Wallons  descendent des anciens Belges, puisque les Flamands ont pour ancêtres des envahisseurs germains qui s’ établirent dans le Nord de la Gaule aux IVe et Ve siècles de notre ère. »

(p.47) « Sans aucune contrainte, de leur pleine volonté, les Wallons sont entrés dans l’ orbite de Paris et,depuis 7 siècles, avec une fidélité qui ne s’ est jamais démentie, n’ ont cesé de participer à la culture française. »

 

1979

in : Esprit, mars 1979, Paris

José Fontaine, La nationalité wallonne, p.115-119

 

« Cette frontière /linguistique/ délimite au nord de la Gaule une des sources de la France et de sa langue. Rien n’est jamais venu soutenir cette personnalité française (sic) de la Wallonie. Ni la pression des armes, ni celles des puissances, ni même, au début, le rayonnement de Paris. »

(p.117)

« Le quatrième roi des Belges, Léopold III, (…) avait prôné pour la Belgique d’avant 1940 une politique de neutralité, pas toujours bien acceptée par l’opinion démocrate et pro-française de Wallonie. (…) Eloigné du pays durant cinq ans, le roi y revient en 1950, après qu’une majorité du pays se fut prononcée en sa faveur. mais cette majorité, écrasante dans les arrondissements flamands, devenait nettement (sic) minoritaire en Wallonie. »

 

1980

André Goosse, Le français dans le monde (suite), LB 29/09/1980

 

« En effet, il n’ y a pas de raison, ni historique, ni linguistique, de couper de la Wallonie, la moitié nord de la France, et de disloquer ainsi la première francophonie. »

 

1987

A. Williot-Parmentier, Les Wallons, Français depuis toujours, LS 14/01/1987

 

« Comme la vérité est la connaissance, l’appréciation et l’énonciation de la réalité, nous pouvons affirmer que nous la détenons en nous disant Français. »

« L’ éminent linguistique (sic) qu’ est le profeseur Ruelle, de l’ Académie de langue et de littérature françaises, l’ a écrit, dit et répété: nous sommes des Français depuis toujours » /= mon maître et ami Pierre Ruelle/  Cela est irréutablement prouvé par la linguistique, l’éthologie et l’ethnologie. »

« Les Wallons d’outre-douane jouissent de leur nationalité, et les autres, qui sont la majorité, connurent cette justice l’ espace de vingt années, entre 1794 et 1814, sous la république et le premier Empire. En dehors de cette heureuse parenthèse, les Wallons eurent à subir, dès la fin du règne de Charlemagne, le joug étranger. »

 

« Sous la main de la nation »

La révolution française et les bibliothèques,

Exposition conçue par le ministère de la culture, de la communication, des grands travaux, et du bicentenaire.  Direction du livre et de la lecture.

organ. Jean gattegno – Dir. du livre et de la lecture.

 

(p.30) Thème 6 Le vandalisme

« Le ‘vandalisme’ (le terme est de l’ abbé Grégoire) de l’époque révolutionnaire n’ est pas niable, encore ne faut-il pas en exégérer l’ ampleur. »

 

Réf. courrier relatif au transport à Paris de livres saisis en Belgique et en Allemagne. (A.N. F17 1203)

 

« Le livre est en prioncipe épargné.  On doit cependant déplorer le brûlement d’ouvrages de religion ou de droit féodal, généralement organisé par des patriotes locaux.  L’ objet ivre subit malgré tout certaines mutilations: enlèvement d’ armoiries sur les reliures, rature dans les textes des mentions à la royauté, découpe des gravurs et d’ enluminures, … autant d’outrages dûs plus à l’ignorance qu’à l’idéologie. »

(p.35) « Pendant que certains révolutionnaires s’en prennent aux livres et plus encore aux archives qui gardent trace des droits féodaux abolis, les autorités parisiennes prennent conscience de ce que les volumes entreposés dans les dépôts constituent une véritable mémoire de la connaissance de l’Humanité, et qu’il importe d’en assurer la préservation et la transmission aux génératons futures. »

– par des mesures législatives et des circulaires destiniées à sensibiliser les autorités locales, … »et à enrayer les initiatives désordonnés des patriotes des villes et des bourgs. » (p.35)

 

1987

André Méan, une certaine idée de la Wallonie, LB 14/12/1987

 

(Paul-Henry Gendebien)

« Les Wallons ont toujours, dans leur histoire, été ouverts sur la France, Paris, mais aussi sur l’Europe et sur le monde. »

 

1987

Henri Freson 1200 BXL

 

L’ argument selon lequel la Wallonie aurait été mise à sac par les Français est aveugle. (LS, 19/02/1987)

 

1987

Maurice Lebeau, 4020 Bressoux – LS 19/02/1987

 

Par la langue, la pensée, la culture, et la volonté tant de fois exprimée au cours de l’ histoire, les Wallons sont des Français.

 

1988

Armand Dalem: “Ce ne sera ni Byzance, ni Trafalgar pour les Wallons”, LB 24/11/1988

 

« Les Wallons sont un peu comme les Lapons du marché commun.  Ils n’ont pas besoin d’Etat pour exister;  Leur enracinement n’est, d’ailleurs, pas repli frileux sur soi puisque les Wallons ont toujours, dans leur histoire, été ouverts sur la France, Paris, mais aussi sur l’Europe et le monde. »

(P.-H. Gendebien, in: A. Méan, Une certaine idée de la Wallonie, LB, 14/12/87)

 

1988

J.H., Les Belges de A comme Absil à Z comme Zwentibold,roi, LB 13/10/1988

 

« Un précieux « Dictionnaire de l’ Histoire de Belgique » qui n’ ignore ni les réformes institutionnelles récentes, ni le monde artistique (de Ghelderode à hergé). »

« On remarqera …, une tendresse imprévue pour Napoléon Ier, avec un paragraphe consacré au « souvenir napoléonien » qui est resté très vivace en Wallonie. »

 

1988

Jean Tordeur, Pierre Ruelle déclare son amour à la France, LS 28/03/1988

 

« La réalité de cet héritage partagé le portera à dire tout haut que la Wallonie et « un lambeau arraché de la patrie française ». »

 

1988

P. J. Marnegie, Histoire d’une nation introuvable / Le prof. Perin ne trouve point ce qu’il ne cherche pas, L’UNION – BELGIQUE D’ ABORD, Sept/oct 1988, p.228

 

Il serait sans doute de bonne guerre, après la lecture du récent ouvrage du prof. François Perin – “ Histoire d’une Belgique introuvable ” – que ce qui est excessif est insignifiant. Ce serait, il est vrai. un peu court face à un brillant dialecticien, redoutable dans les débats au cours desquels il a la riposte cinglante, et machiavélique lorsqu’il argumente la plume à la main. Car dans cet homme de gauche au verbe fascinant il y a de l’ évêque d’ Autun qui sommeille. Cet ancien ministre du Roi ne trouve pas la Belgique parce qu’il ne la cherche point : il n y a de pires sourds que ceux qui ne veulent pas entendre l Son histoire est donc le bien triste récit d’un homme aveuglé dont les digrtessions en d’autres temps auraient été consifdérées comme des manifestations d’incivisme.  Ne prennent-elles point pour option le séparatisme et comme objectif lontain, la disparition de la Belgique!

 

Adversaire de taille au talent égaré, le prof Perin s’ oppose aux maîtres les plus prestigieux de nos universités d’Henri Pirenne à Godefroid Kurth en passant par le vicomte Terlinden et le prof. Stevens. Il nous dénie trois mille ans d’existence. Deux mille nous suffisent depuis César et la conquête de la Gaule. Bien entendu l’érninent magistère ne nous trouve rien de commun avec les “ braves peuplades celtiques ”. Les Français viendraient-ils en droite ligne de Clovis? Et les Italiens de la Louve romaine?

 

Pour François Perin le « mal belge” serait incurable. A force de le répéter et de l’entendre dire par des voix aussi as tucieuses que celle du pionnier du Mouvement populaire wallon (avec le révolutionnaire André Renard), il y a des naïfs qu finiront par y croire. La méthode Coué aidant, des esprits impressionnables seront gagnés à une cause que nous croyons de nature à faire le malheur des Belges Si la même insistance était utilisée par ceux qui estiment nos compatriotes auraient tôt fait d’abandonner les chimères!

Wilfried Martens, auquel il est difficile de ne pas reconnaître une expérience du pouvoir, a déclaré au cours d’une interview qu’à part les journalistes et les parlementaires, la grande masse était indifférente aux problèmes de la régionalisation, mis à part des abcès de fixation du type Happart/Fourons qui constituent l’exception qui confirme la règle. Des enquêtes récentes ont prouvé l’attachement pour le moins passif à la Belgique d’ une majorité de la population. M. Moraux niquet, dans une chronique intitulée-“ L’Espoir subsiste ” écrit : “ On ne compte que 15 % au Nord et 14 % au Sud de vrais séparatistes inconditionnels. Ce qui vient à dire que le sentiment d’appartenance à une communauté existe dans une large couche de la population (85 %) ”.

M. Perin considère pour après-demain (un demi-siècle) et au conditionnel, la perspective d’intégration de la Wallonie à la france, de la Flandre aux Pays-Bas, des cantons de l’Est à l’Allemagne, Bruxelles s’inscrivant dans un district fédéral européen. Comment un esprit aussi brillant peut-il en arriver là alors que  » la connaissance conduit à l’unité comme l’ignorance à la division (Rama Kirsh- na) « . La réponse semble devoir se situer dans le passé et la collaboration avec l’anarchisant André Renard. Ancien ministre de la Réforme des Institutions (1974-1976) et spécialiste du droit constitutionnel, Perin voit la réalisation de ses détestables prédictions lorsque l’Europe aura été gagnée à une monnaie européenne. Dans “ Le Soir  » du 11 et 12 juin 1988, Jo Gérard écrit :  » Je lis avec stupeur qu’ aucun sentiment national n’est perceptible dans nos provinces en 1830 ”. L’ auteur de ces lignes (François Perin Ndlr) n’ a jamais lu les nom breux journaux belges de l’époque, ignore l’ existence de pétitions signées par quatre cent mille Belges, les discours de nos leaders de l’époque, etc.  C’est sidérant de proférer de telles énormités.  Déjà en 1789, lors de la révolution bra bançonne, le sentiment national s’exprime d’abondance dans la presse et les discours (la devise nationale “ L’Union fait la force  » fut publiée dès 1790).  Ca- lomnier calomnier, il en restera toujours quelque chose, clamait Beaumarchais. A ce titre, cette histoire de Belgique, malgré le brio de l’écrivain, est une mauvaise action.

 

1988

Philippe Gerday, Une nation introuvable: la dernière histoire belge de François Perin, LB 11/05/1988

 

« Le mouvement flamand, né vers la fin du 19e siècle avec l’ aide d’ un bas-clergé hostile à la fois au français véhicule de la pensée laïqueet républicaine (sic), et au néerlandais véhicule du protestantisme du Nord (sic), poussera ainsi les nationalilstes pangermaniques du Nord à collaborer avec les nazis pour faire éclater la belgique, là où les rexistes ultra patriotes au Sud se vendaient aux Allemands pour conforter leur nationalisme belge (sic) sur fond de mythe bourguignon. »

 

1989

Delforge, P. , in: Monde, France, Wallonie, chronlogies révolutionnaires, TOUDI, 1989, p. 227-244

 

Révolution atlantique (p.228)

D’ après Godechot, la Révolution française n’aurait été “qu’un aspect d’une révolution occidentale, ou plus exactement atlantique , qui a commencé dans les colonies anglaises

d’ Amérique peu après 1763, s’ est prolongée par les révolutions de Suisse, des Pays-Bas (de Wallonie), d’Irlande avant d’atteindre la France entre 1787 et 1789.  De France, elle a rebondi (en Wallonie), aux Pays-Bas, a gagné l’Allemagne rhénane la Suisse, l’Italie” (8). La Révolution française s’intègre ainsi dans la grande révolution atlantique.

Pour les opposants de cette thèse, en mettant sur le même plan les révolutions française, suisse, italienne, irlandaise … on minimise la Révolution française, on lui enlève sa signification propre. D’autres objections ont été émises contre l’ école atlantique.  J. Godechot répond à toutes les critiques notamment dans le livre qu’il a publié dans la Collection Clio (9). Il y précise aussi les limites dans le temps et dans l’espace. .

 

Sans négliger l’importance de la révolution anglaise de 1688, ni la publication de l’ Encyclopédie en 1750, ni du Contrat social en 1762, le début de la révolution, dans les faits, est peut-être à placer en 1767, lorsque le conflit entre les colonies d’Amérique et la métropole commence à prendre l’allure d’une révolteetlorsque,en 1768, les “natifs” eGenèveobtiennentleurpremiertimide

succès. La datation finale est plus malaisée. 1799 et le coup d’Etat de Napoléon? 1815 et le Congrès de Vienne ? 1830 et le retour de flamme de la révolution? 1848 ? Les guerres napoléoniennes et le mouvement de propagande qui les accompagne, les révoltes des colonies espagnoles d’ Amérique permettent d’ écarter les deux premières dates. Godechot,quant à lui, choisit 1848. “La Révo1ution de 1848 clôt le cycle révolutionnaire ouvert quatre-vingts ans auparavant, mais en ouvre un autre qui, lui, trouvera son terrain d’élection, non plus en Occident, mais en Orient et prendra son essor en Russie en 1905 et surtout en 1917” (10).

Nous acceptons ce choix pour la France et le monde. Toutefois, en ce qui concerne la Wallonie, quelle date retenir ?.Le 18juin 1815 et la défaite de Waterloo ? Le 21 juillet 1831 et la prestation de serment de Léopold sur la Constitution du peuple belge ? Avril-mai 1886 et la répression sanglante des manifestations ouvrières wallonnes ? L’ absence de travaux d’histoire sur la période fin 18ème et début 19ème siècles concernant la Wallonie empêche d’apporter une réponse à cette question. Par conséquent, nous avons choisi d’arrêter  (p.229) la chronologie de la révolution wallonne au début de la période napoléonienne. 

 

(8)-(10) GODECHOT, Les révolutions, 1770-1779, PUF, 1970 (Coll. Nouvelle Clio)

 

1989

Liège, le 13 février 1989

 

 

Madame le Bourgmestre,

Monsieur le Bourgmestre,

 

Je prends la liberté de cet envoi pour attirer votre attention sur une activité qui va être organisée le 21 mars prochain dans toutes les municipalités de France.

En effet, ce jour là, dans chaque municipalité de France, on va commémorer la Déclaration des Droits de l’Homme en plantant un arbre de la Liberté (un bouleau).

 

La Wallonie étant très proche par sa langue, sa culture et ses principes démocratiques de l’Etat français, nous souhaitons que toutes les communes de Wal1onie fassent de même pour prouver leur attachement indéfectible à la Communauté de langue française d’Europe.

 

Cette lettre est également envoyée à la commune de Fourons qui fait, bien entendu, partie de cette Communauté.

 

Pourriez-vous, s’il vous plaît, nous communiquer votre décision afin que nous puissions en informer l’ensemble de la population wallonne et les autorités françaises ?

 

En vous remerciant anticipativement de la bonne attention que vous réserverez à la présente, je vous prie d’agréer, Madame le Bourgmestre, Monsieur le Bourgmestre, l’expression de ma

considération distinguée et de mes amitiés wallonnes les meilleures.

 

José HAPPART

 

1989

S. Cordier, Ph. Bughin, Quand Mariembourg était française: un souvenir vivace, conté par toute une cité, AL 16/05/1989

 

1990

Chût (La Wallonie), in: Dans la presse, parfum principautaire – face aux oppresseurs, pp.17-18, Le Foron, Mai 1990/2

 

(p.18) « Nos ancêtres ne voulaient pas être romains; ils ne le sont pas devenus.  Pas plus qu’ ils n’ aceptèrent e devenir espagnols, ou allemands.  Par ailleurs, ils se sentaient proches de la France, et ma foi, ils en sont encore bien proches. »

 

1990

De Gaulle

Jean-Paul Conrardy, Arquennes, LS 19/06/1990

 

« Il est grand temps que Bruxelles dédie un emplacement à la mémoire du général de Gaulle. »

 

1991

in: LD, 91, n° 3

 

Jean Godinache, conseiller provincial:

 

(p.1) « Ces conquérants, relativement bien cultivés comme les Français, les Espagnols et les Autrichiens et d’ autres beaucoup moins appréciés comme les Hollandais et les Allemands, ont influencé la vie de notre région. »

 

1992

H. Boniver, Le 11 novembre et Jemappes, (Erezée) LB 20/11/1992

 

« au journal télévisé de 19h30, nous pouvions voir la cérémonie d’ anniversaire de la victoire française à Jemappes en 1792. »

 

1992

La Wallonie au futur, Actes du Congrès 1992

 

Le défi de l’Education / Institut Jules Destrée

Projet d’ouvrage : livre d’histoire

Ouvrages de référence ou modèles :

Différents modèles ou propositions ont tout d’abord été formulés :

Modèles : un livre réalisé au et sur le Québec (…)

Proposition : éditer le livre de F. Rousseau (…) (p.412)

(p.413) Les grands chapitres du livres :

Ch.3 Suivre les grandes lignes du livre de F. Rousseau (du Xe siècle à la révoltuion française)

 

2. Le dialecte – la France – Jean Leroy

(p.419) La France

a France = modèle culturel

De France, nous viennent les « maîtres », les classiques, la culture enseignée dans les écoles. Elle est le point de repère ; son patrimoine culturel est le nôtre. (…)

 

d. France = modèle politique

« Attrait pour la France « républicaine et laïque », quand la Flandre est monarchiste et catholique. Courant républicain liégeois et hennuyer, rattachisme, 14 juillet fêté à Mons comme à Liège. L’adoption du coq comme symbole de la Wallonie fut pour certains militants wallons une référence explicite à la France des libertés. »

 

1993

Charles de Gaulle et la Belgique, LS 30/10/1993

 

Il faut dire que le général avait déclaré en 1963 : J’aime bien les Wallons.. mais nous ne pouvons briser la Belgique.  Je comprends très bien qu ils ne se plaisent pas dans le cadre actuel de leur pays. Mais compte tenu de l’état du monde et de l’Europe, on ne peut pas s’offrir le luxe de faire éclater la Belgique.  Cela ferait exploserle Marché commun.

 

Et de Gaulle aurait encore dit plus tard à Robert Liénard . C’est un drame pour le peuple wallon de dépendre aujourd’hui d’un autre peuple qui ne fera rien d’autre que l’étouffer en attendant de l’absorber un jour!

 

1993

DW, 92, Juin 93, p.29

Sur: le /Mensuel,/périodique de la MJ d’ Onnezies:

 

(p.29) « Nous tombons, ravis, sur un texte assez étonnant: le procès-verbal d’une assemblée tenue en l’ église d’Onnezies, il y a 200 ans, (le 17 février 1793) à l’issue de laquelle fut décidée la réunion à la ‘république française’.  Décision prise par acclamation par des représentants d’une quinzaine de localités des hauts-Pays … »

 

1993

Eric Meuwissen, Charles de Gaulle et la Belgique, LS 30/10/1993

 

1993

O. Mouton, Charles de Gaulle et notre petit pays, LB 29/10/1993

 

« Charles de Gaulle a toujours été clair dans sa position vis-à-vis de notre pays, poursuit M. /François/ Depagie, admirateur de De Gaulle.  Il ne voulait en aucun cas encourager un démembrement de la Belgique.  Il n’était pas question, pour lui, de crier un « Vive la Wallonie Libre ».

 

1993

Olivier Mouton, Charles de Gaulle et notre petit pays,  LB 29/10/1993

 

,, Charles de Gaulle a toujours été clair dans sa position vis-à-vis de notre pays, poursuit M. Depagie /, président du Cercle d’études Charles de Gaulle en Bezlgique/..  Il ne voulait en aucun cas encourager un démembrement de la Belgique.  Il n’était pas question, pour lui, de crier un “ Vive la Wallonie libre!»

 

DEUX FACETTES

 

,,Je n’ai jamais trouvé d’homme politique en Belgique ayant la stature d’un Charles de Gaulle, souligne le fervent passionné de l’ancien Président français.  C’est un des aspects qui m’a attiré en lui. L’autre facette, c’est qu’en étudiant sa vie, ce sont trente années d’histoire d’Europe qui défilent devant nos yeux.  Enfin, le fait qu’il n’ait jamais fait cela pour lui-même.  Il a mis toute sa force au service de la grandeur de son pays.  C’est un peu lui qui a sorti la France du gouffre. »

Cela n’empêche pas ce fervent adepte de reconnaître les aspects négatifs du personnage. « Il est évident qu’il a été réélu pour le problème de l’Algérie, qui n’a pas été résolu comme il aurait dû l’être.  Si sa politique étrangère brillait comme un phare, il est également vrai que sa politique sociale fut un échec ».

 

1994

Les nouveaux sans-culottes devraient relire les sources, LB 10/09/1994

 

“La Libération, 1944: fin de l’occupation allemande.  Fleurus, 1794: début de l’occupation française.  Peu de points communs, en apprance, entre ces deux événements.  Le mouvement Wallonie libre les considère pourtant, l’un et l’autre, comme “des victoires pour aujourd’hui”.

 

1995

José Fontaine, Charles Plisnier (1896-1952), in: Solidarité française Wallonie-Bruxelles, , 2e trim. 1995, p. 24

 

Plisnier fonde en 1913 un mouvement prônant la réunion de la Wallonie à la France.

Plisnier fut un des orateurs du Congrès wallon de 1945.  Il était favorable à un ‘retour’ de la Wallonie dans le giron de la France.

 

1995

José Mespouille, Mémoire réveillée, cinquante ans plus tard: Coup de Semonce, VA 28/10/1995

 

« Les Wallons, à en croire les historiens, ne se sont jamais sentis très bien dans une Belgique unitaire. »

Le Congrès national wallon se tint en octobre 1945, sous la présidence de Joseph merlot.  Plus de mille personnes, représentant les forces vives de la Wallonie, y assistèrent dans le but de définir une politique communeaux Wallons qui permettrait de résoudre la question wallonne.

Dix heures de discours, en deux jours, « aboutirent à un premier vote où plus d’ un tiers des participants réclamèrent le rattachement à la France.

Les ténors du Congrès demandèrent alors un second vote plus raisonnable et la quasi totalité se rallia à la solution du fédéralisme. »

 

1998

Philippe Paquet, Roger Dehaybe se sent bien en administrateur général, LB 24/03/1998

 

Administrateur générale de l’Agence de la Francophonie (l’ex-Agence de coopération culturelle et technique), il affirme: “Je n’ai jamais présenté Napoléon comme un modèle de démocratie.  Mais, si l’on m’avait donné à choisir entre la domination française ou la domination hollandaise, je confirme que j’aurais préféré rester sous la première.  Je serais le premier à m’insurger contre un régime napoléonien en 1798 – mais Guyillaume d’Orange n’était pas plus démocrate que Napoléon.  Dans les propos incriminés /nous étions Français (avant la défaite de Waterloo), c’éait tout de même autre chose (LB 18/11/97) /, je faisais seulement référence à la situation linguistique.”

 

1998

Yves Cavalier, L’adieu à la Vieille dame, LB 19/05/1998

 

Le Groupe Suez aura mis 10 ans avant de passer à l’assaut final sur la générale de Belgique. 

“Les aléas de notre histoire économique et financière ont voulu qu’il (= le groupe Suez) soit français.  Il aurait pu être italien, allemand ou néerlandais.”

 

1999

Daniel Laroche, Un sommet de la francophonie à Bruxelles, in: Francité, 26 / hiver 1999, p.8

 

“(…) la “Belgique romane”, comme on dit quelquefois, est au monde l’une des régions les plus anciennement de langue française.”

 

2000s

Cercle d’études Charles de Gaulle, François Depagie, 010/84.40.47

 

2002

Eric Meuwissen, « Je l’aime votre Belgique », LS 26/02/2002

 

– Hugo a dit de Waterloo : « Fausse montagne, faux lion ».

–          Au Sénat en 1871, lors de la discussion qui se clôtura par le vote de l’expulsion de Hugo du territoire belge, le sénateur de Ribaucourt aurait, en évoquant le grand poète, parlé de « l’individu dont il s’agit » . La phrase injurieuse (sic) fera fortune. Et Victor Hugo furieux contre les parlementaires belges se fendit d’un vers assassin : « Et pour comble d’effroi, les animaux parlèrent. Un monsieur Ribaucourt m’appelle individu. »

Un vers qui pour d’aucuns illustrera à jamais la mesquinerie (sic) de la petite Belgique et des ses hommes politiques à l’égard d’un des plus grands écrivains de tous les temps.

 

2003

Le divorce belge mène à la France, VA 07/04/2003

 

Le Tournaisien Jean-Noël Marquebreucq rappelle cette citation de Malraux : « La France n’est vraiment la France que quand elle porte l’espérance de l’Humanité. »

René Swennen, avocat liégeois : « (…) Demain, tous se réjouiront d’être français. »

Marc Wilmet (ULB) : « Les livres d’histoire parlent de période espagnole, période autrichienne, période hollandaise, mais d’occupation française … »

 

2007

La France, oui, le Grand-Duché, non, AL 23/08/2007

 

Guy Denis (RWF) :

« Les Wallons se sont toujours battus aux côtés des Français, et cela depuis Vercingétorix. »

 

« En 1950, la Wallonie était au bord de l’insurrection. (..) Les Wallons /étaient/ prêts à monter sur Bruxelles pour prendre le pouvoir. »

 

« En Wallonie, nous sommes, et avons toujours été francophones. Si l’on remonte au 9e siècle, avec la cantilène de Sainte-Eulalie, on constate que nos régions étaient déjà francophones. Et puis, qu’on arrête de dire que les Wallons n’ont pas la volonté d’apprendre d’autres langues. Si la Flandre et la Wallonie dissocient leur destin, nos jeunes apprendront toujours le flamand, vous verrez ! »

 

2007

Perin : Même brel, qui était un belge typique puisqu’il habitait Bruxelles, qu’il était issu d’une famille flamande et qu’il chantait en français, a dû aller à Paris pour rencontrer le succès, in : LB 06/11/2007

 

2020

FB 02/12/2020

José Fontaine

 

Le 1er octobre 2003, voici ce que le directeur actuel de la RTBF écrivait dans Télé-moustique :

« La RTBF a une mission de service public de et dans la Communauté française. C’est notre cahier des charges. On a donc vocation à être la vitrine culturelle de cette Communauté et à en être proche. En tant qu’acteur déterminant de cette Communauté, la Wallonie doit donc avoir une place sur nos antennes… »

J’ai lu cette phrase à des militants du FDF dans e TGV qui nous menait tous ensemble (j’y étais le seul Wallon) à une conférence des peuples de langue française à Sète en 2005. Ils ont admis que pareille déclaration était d’une insigne maladresse.

 

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