VOEREN – FORONS – FOURONS

Les Fourons ou la manipulation de racistes francophones par la France pour déstabiliser la Belgique / De Voeren of de manipulatie van Franstalige racisten door Frankrijk om in België verdeeldheid te zaaien

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Les manoeuvres politiques de la France pour déstabiliser la Belgique / De politieke maneuvers door Frankrijk om in België verdeeldheid te zaaien

(affiche au « Café des Francophones » (sic), donnée en 1980 par son propriétaire (néerlandophone) à mon père et à moi-même / poster in het « Café des Francophones » (sic), die in 1980 aan vader en mezelf door zijn (Nederlandstalige) eigenaar gegeven is)

Verkeersborden : de franskiljonse onverdraagzaamheid / Panneaux de signalisation: l'intolérance fransquillonne

1 Ontledingen / Analyses

1769

Paul E. Raucq, Dr. Sc., membre de l’Acad. Roy. des Sciences d’ Outre-Mer, BXL, LB 26/8/1988

 

Pourquoi taire l’appartenance ancienne de Fouron au duché de Limbourg, comme la plus grande partie du plateau de Herve et le pays de Sprimont? …  L’ancienne capitale du duché est mieux connue actuellement sous le nom de Dolhain, par suite de cette nuance qu’ont les Belges d’oublier leur histoire.

 

Dans les “Délices des Pays-Bas”, sous-titré “Description Géographique et Historique des XVIII provinces Belgiques” (éd. de 1769), paru une première fois sous la signature de J.-B. Chrystyn, chancelier de Brabant (mort en 1690), les Pays-bas néerlandais sont décrits comme “provinces Belgiques” et la Principauté de Liège, sans y être incluse, fait l’objet de tout un chapitre (t.4, pp. 73-204), en y comprenant Stavelot-Malmédy, en raison du fait que ce pays est “enclavé dans les Pays-bas, avec lesquels il a un commerce considérable”, quoique faisant partie de la basse Allemagne.’

 

Généralités / Over het algemeen

 

Albert Lacambrie (avocat à Bruxelles), Pour en finir avec H…   /

Malgré la faiblesse de ses moyens, la France ne peut se faire a l’idée qu’ elle n’est plus une grande puissance , une puissance a l’échelle mondiale. Aussi rêve-t-elle de se constituer une sorte de « commonwealth » francophone. Elle intrigue dans tous les pays à minorité francophone (Canada, Suisse, Belgique) ainsi que dans ses anciennes colonies ou elle a créé une intelligentsia francisée… Elle garde dans ses anciens territoires d’outre-mer de solides positions économiques et militaires. Elle cherche même à renforcer ses positions dans les anciennes colonies et territoires belges considérés comme appartenant a la francophonie.

Dans les trois pays à minorité francophone la stratégie est exactement la même. A partir de sentiments de frustration habilement entretenus on y provoque la création de centres d’agitation d’autant plus efficaces qu’ ils sont diffus et cauteleux.

Le tout baigne dans une ambivalence remarquable. On poursuit à la fois un meilleur équilibre entre populations différentiées par la langue (pseudo-fédéralisme axé sur le pluralisme linguistique) et une distanciation de plus en plus poussée. En allant crier « Vive le Québec libre » le chef de l’Etat français s’est « oublié » et a fait naître des soupçons. Les Canadiens sont échaudés.

Nous assistons ici au triomphe du nationalisme linguistique avec tout ce qu’il a de naturellement machiavélique. Les populations sont dopées par une propagande sournoise faite de dogmes, de mythes, d’ affirmations gratuites, de mensonges. de contre-vérités. La voix de la raison est  systématiquement étouffée. Les convergences d’intérêt et de destin sont refoulées au profit d’une mythologie.

Une étude comparative entre l’ agitation francophone au Québec, au Jura et en Wallonie révèle clairement l’objectif final poursuivi.

En ce qui concerne la Suisse et la Belgique la préoccupation a un double aspect :

1) Petits pays jadis aux frontières du Pré Carré , aujourd’hui de l’Hexagone, ils offrent un champ d’action commode aux manigances. Celles-ci tendent :

. à renforcer l’influence française,

. à la diffusion non compromettante de mots d’ordre favorables à la politique française,

. à s’approprier des richesses de tout ordre,

. à étayer une revendication territoriale toujours utile après un chambardement politico-militaire.

Voici comment l’intelligent Alexis de Tocqueville, qui fut Ministre des Affaires Etrangères sous la Deuxième Republique (1848), formulait cette politique : « Donc, limiter l’action de la France aux pays voisins du nôtre, tels que Belgique, Suisse et Piémont. N’y appuyer aucun mouvement de rébellion organisée mais, en même temps , ne jamais perdre une occasion de proclamer l’attachement de la France nouvelle aux principes de liberté et de tolérance. Concretiser cet attachement en faisant fermement comprendre aux puissances dominantes en Europe centrale et orientale que, si la France leur laissait les mains libres hors de sa zone traditionnelle d’influence, elle entendait en compensation que nul ne lui disputât ce qu’elle tenait pour son droit de regard sur la situation des Etats limitrophes. »

2) L’ autre aspect est plus dogmatique et à plus long terme. Dès le XVIe siècle la France a cherché à faire de la langue un instrument politique. En 1539, François I, par son Edit de Villers-Cotteret, decrète que le dialecte de l’Ile de France sera la seule et unique langue officielle du royaume. Tous les dialectes non conformes seront désormais ignorés, proscrits: l’occitan, le provençal, le gascon, etc. Ainsi que les langues non françaises: le corse, le basque, le breton, l’alsacien, le lorrain et, bien-entendu , le flamand , ce « jargon vaseux » du seul apanage français n’ayant pas encore réintégré la Mère Patrie !

En même temps, on voue au dialecte de l’Ile de France un véritable culte. On le pare de toutes les qualités. Malheur à celui qui met en doute la supériorité de la langue française ! Même ses. déficiences évidentes sont élevées au rang de vertus.

Le nationalisme linguistique est un pur produit de la politique française d’assimilation,  d’uniformisation, de centralisation et d’expansion. Au fil du temps, il a alimenté le « Mal Français ». En Europe, il n’a trouvé de copies conformes qu’au XIXme siècle. Par mimétisme, il a engendré le nationalisme allemand dont la France fut ensuite une des principales victimes.

L’ exploitation politique de l’ argument linguistique devint un système.  

En 1601, Henri IV, l’aimable Vert-Galant, accueille les députés de la Bresse, territoire savoyard entre la Saône et le Jura, récemment annexé au royaume. Il leur dit textuellement ceci :

« Il estoit raisonnable que, puisque vous parlés naturellement françois vous fussiés subjects à un roy de France. Je veux bien que la langue espagnole demeure à l’ Espagnol, l’ allemande à l’Allemand; mais toute la françoise doibt estre à moy ».

En affirmant le principe que « la langue est la nation toute entière », la Révolution Française a consacré cette utilisation de la langue comme outil politique. Il apparu bientôt combien cette affirmation était. ambivalente. Elle signifiait :

– que tous les territoires sous autorité française devaient être systématiquement francisés,

– que les aires de langue française échappant à la souveraineté française devaient être annexées à la France. Ce que les armées jacobines firent aussitôt.

Dans les Pays-Bas méridionaux, les classes dirigeantes étaient à ce moment profondément francisées. Dès lors la Belgique toute entière fut annexée à la République une et indivisible. De 1793 à 1815 cette annexion entraina une francisation encore plus poussée. Celle-ci fut ensuite reprise et approfondie après la Révolution de 1830.

De là la réaction « flamande ». Celle-ci fut lente à se déployer. Elle se heurta a des sommets d’incompréhension. Les impatiences flamingantes ne firent qu’accroître ces incompréhensions. En fin de compte l’Etat-Nation belge unitaire et jacobin de 1830 accoucha de deux Régions-Nations unitaires et jacobines à son image.

C’est dans ce contexte qu’ il faut situer la stratégie de l’ agent Happart. Il s’ agit de creuser davantage le fossé entre les deux Régions-Nations afin de déstabiliser la Belgique et de l’empêcher de jouer ses atouts. Notre pays, en effet, détient le centre décisionnel de l’Europe en gestation. alors que ce centre devrait tout naturellement se situer en France. Inde ira !

En 1963, on promet aux « Flamands » de fixer une fois pour toute la frontière linguistique. Il y aura des côtes mal taillées mais, qu’à cela ne tienne, on aura enfin la paix linguistique. Beaux joueurs, les Flamands acceptent à la dernière minute l’ échange entre Mouscron-Commines (35.000 habitants) et les Fourons (5.000 habitants).

Et puis les misères recommencent. Il importe que l’ agitation linguistique se poursuive sans désemparer . La famille Happart, expropriée en région liégeoise, s’installe en terre fouronnaise, annexée à la « Flandre » à la demande des « Wallons ». Aussitôt l’étendard de l’agitation est levé. Il s’agit d’émouvoir toute la francophonie et de provoquer des réactions  »  flamandes » .

Pour heurter violemment les « Flamands », encore meurtris par un siècle de lutte pour le  recouvrement de leur identité et de leur langue, rien de tel que de les insulter avec insolence. Monsieur le Bourgmestre refusera obstinément de parler aussi bien le néerlandais que la langue du terroir, qui est un dialecte limbourgeois. Et voilà le monde politique belge tout entier secoué par la fièvre du nationalisme linguistique. Une véritable paranoia s’ en est emparée.

Tout l’arsenal des commentaires juridiques au sujet de l’attitude du Bourgmestre ne tient pas devant ce principe démocratique élémentaire que la majorité, qui gouverne, se doit de respecter la minorité.

L’esprit obsédé par l’idéologie nationaliste jacobine, qui mène au totalitarisme, un obsédé linguistique ne peut concevoir la richesse d’une diversité activée en vue de l’ interfécondation. Etranger au terroir fouronnais il ne peut comprendre que, grâce à leur position intermédiaire entre trois grandes aires linguistiques, le Limbourg historique ainsi que l’ancien comté de Dalem sont appelés à jouer un rôle de charnière au sein du « Pays sans Frontières », l’Eurorégion Meuse-Rhin.

« Retour à Liège » n’est qu’un leurre. Pour l’obtenir il faut l’ accord des « Flamands ». Ce n’est pas en les provoquant qu’on l’obtiendra. En réalité, il s’agit d’autre chose. L’objectif est de relancer l’agitation linguistique afin de déstabiliser le pays.

En Suisse, on tente d’utiliser la même tactique dans les communes de Vellerat et de Moutier, voisines du nouveau canton de Jura. Mais les Suisses restent généralement allergiques aux émois linguistiques. 

Personne ne nous enlèvera de la tête que derrière Happart se profile « l’universelle arragne », la France. Le vacher fouronnais manoeuvre avec une astuce diabolique, qui ne peut que lui être inspirée. C est du style Louis XI le plus pur. Cet homme, qui réussit à tenir toute la vie politique belge en suspens, est manifestement manipulé, téléguidé. Il faut être benêt pour ne pas le voir. . .

 

Albert LACAMBRIE

 

 

STEUNGROEP  VOEREN

 

Met verbijstering heeft V1aandedren vernomen hoe de Heer Fons Kadereel (Ekeren) in Voeren op 8 april 1979 beide benen misdadig werd overgetrapt.

Op 20 mei oversloeg dezelfde knokploeg-Happart het echtpaar Vroonen-Daems uit Teuven  en vernielde hun wagen.

Dit zijn twee ergerlijke feiten uit een hele reeks van de jongste twee jaren.

Een materiële solidariteit met de slachtoffers is eerst aangewezen. Vandaar dat ondergetekenden U verzoeken deze steunoproep te willen publiceren en zo nodig toe te lichten. Zij hauden toezicht op de inning en uitkering van de bedragen die integraal worden uitgekeerd aan materiële schadeloosstelling.

Zij willen via juridische weg de schade terugvorderen ten aanzien van de Gemeente Voeren en de Happart-groep. Dienaangaande werd klacht bij de Prokureur ingediend.

De uitgekeerde sommen worden dan teruggestort door de betrokkenen aan de Voeraktie.

Hoogachtend,

 

Lic. Jef Laridon (De Panne) – West-Vlaanderen

Prof. Jef Maton (Deurle) – Oost-Vlaanderen

Lic. Lionel Vandenberghe (Zoersel-Antwerpen)

Adv. Johan Sauwens (Bilzen) Limburg

Kamerlid Willy Kuijpers (Herent) – Brabant

 

REKENING : 979-3407966-70

met vermelding : « Steunoproep ».

var Willy KUIJPERS

Swertmolenstraat 23 3020 HERENT

 

(met foto: …:

 

 

STEMMEN   UIT VLAANDEREN

 

* DE LIMBURGSE PROVINCIERAAD, 22 JUNI 1979 : EENPARIG WERD EEN MOTIE GOEDGEKEURD WAARIN ONOMWONDEN WERD GESTELD DAT DE VOER ONBETWISTBAAR DEEL UITMAAKT VAN VLAANDEREN EN LIMBURG, dat het groeiend klimaat van geweld en gewapende terreur wordt afgekeurd en dat de bevoegde instantîes hieraan op kordate wijze paal en perk dienen te stellen.

De toepassing van de taalwet moet aan een strenge controle worden onderworpen.

De Voerstreek moet op sociaal-ekonomisch, kultureel en toeristisch vlak verder uitgebouwd worden en ge­integreerd in de Limburgse samenleving. De provincieraad zal een permanent OVERLEGCOMITE oprichten om te komen tot een daadwerkelijke pacificatie in de streek. (B.v.L., 22 juni jl.)

 

* VLAAMSE ACTIEGROEPEN op do. 24- mei ’79 vóór het Koninklijk paleis :

« Republiek Vlaanderen*, « Koning der Walen », « Boudewijn schoot ons in de rug », « Boudewijn, gedenk de Sjah ! »

 

* H.CAMPS, B.v.L., 25 mei ’79 :

Koning Boudewijn zal nu allicht zelf al wel ingezien hebben dat hij beter niet de hand drukt van een weinig civieke rebel als Happart, die medeburgers terroriseert en voor wie de demokratie zich uitdrukt met kracht van vuistslagen en fietskettingen. Voor ons kan er geen sprake zijn van nog maar eens een wijziging aan het Voerstatuut toe te staan. De symboolwaarde van de Voer geldt even goed voor de Vlamingen…

 

* V.V.O.,VERBOND VAN VLAAMS OVERHEIDSPERSONEEL : « De burgemeester van Voeren, hoofd van de politie, is niet bij machte de orde te handhaven : hij moet vervangen worden door een regeringscommissaris.

Er blijkt maar één mogelijkheid om de WALEN duidelijk te maken dat de Voer VLAAMS is : afschaffing van de faciliteiten !

 

* C.V.P. IN EEN OFFICIEEL COMMUNIQUE : DE TAALGRENS EERBIEDIGEN !

De basis voor een communautaire vrede in ons land zal slechts gelegd kunnen worden indien de FRANS-TALIGE PARTIJEN UITDRUKKELIJK VERKLAREN DAT ZIJ OOK DE TAALGRENS ZULLEN EERBIEDIGEN. Wat er ook gezegd worde, de C.V.P. stelt vast dat de taalgrens sinds 1963 vastligt.

 

* TINDEMANS :

« Als net echter blijkt dat de franstalige partijen niet meer akkoord gaan met de huidige taalgrens, dan blijven de incidenten in de Voerstreek voortduren, maar niet door ONS toedoen. »

(M.a.w. : de herrie is HUN SCHULD)

 

* H.SCHILTZ :

« De Franstaligen passen de faciliteiten in Wal­lonië niet toe voor de Vlamingen, maar nemen er in Vlaanderen zelf geen genoegen mee. »

 

* GOUVERNEUR VANDERMEULEN IN DE VOERSTREEK, 27 mei : « DE VOERSTREEK MAAKT INTEGRAAL DEEL UIT VAN LIM­BURG EN VLAANDEREN. »

« WIJ HEBBEN VERDRAAGZAAMHEID GELEERD ALS VLAMINGEN, MAAR WAAR WIJ NIET VERDRAAGZAAM KUNNEN ZIJN, KUN­NEN WIJ HARD ZIJN. »

 

* VOLKSVERTEGENWOORDIGER KUIJPERS W. : « Wij eisen het ontslag van GRAMME! »

 

* VERMEYLENFONDS (Uit D.S,14 juni 1979)

De Voer behoort definitief tôt het Vlaamse grondgebied en de taalwetten van 62-63 moeten geëerbiedigd worden.

 

* H. CAMPS in het B.v.L., 27 mei ’79 :

De Vlamingen in de Voerstreek zijn nu genoeg getergd en gekweld. Elke provocatie van morele of fysieke aard aan hun ardes moet voortaan door het politiek gezag konsekwent onduldbaar worden verklaard.

 

* JOSE HAPPART in Het Nieuwsblad, 30 mei ’79 : Desnoods met HARDE MIDDELEN zal ik de strijd voort-zetten totdat de Voerstreek een statuut krijgt dat te vergelijken is met dat van Brussel…

 

* PREMIER MARTENS IN HET PARLEMENT, 30 mei ’79 : « Het Voerstatuut wordt niet gewijzigd ‘.’

« … het regeerakkoord bevat geen enkele verbintenis voor een welbepaalde streek van het land. » « Ik kan slechts betreuren dat Happart zich aan deze afspraak (met de Koning) niet heeft gehouden. »

 

N.v.d.r. : PREMIER MARTENS SPREEKT IN NAAM VAN DE REGERINGSPARTIJEN, DUS OOK HET 5.D.F., de P.S.

de P.S.C.

Dat Happart zich niet aan zijn woord zou houden dat hadden wij hem wel op voorhand kiinnen vertellen.

 

* DE VOERENAARS :

WILLEN HAPPART VOOR HET GERECHT !

 

* MANU RUYS in D.S., 31 mei ’79  :

Het kamerdebat over de jongste incidenten in de Voerkwestie is het VLAAMSE STANDPUNT TEN GOEDE GEKOMEN. EENSGEZIND hebben de Vlaamse woordvoerders, met op kop de Limburgse kristendemocraat, M. RUTTEN, die het probleem voortreffelijk inleidde, geen twijfel laten bestaan over hun wil de Voerstreek in Vlaanderen te houden… GRAMME zal HARD ZIJN BEST MOETEN DOEN om het geschokte vertrouwen van de Vlamingen te herwinnen. IEDEREEN IS NU VERWITTIGD (OOK DE KROON).

 

* P.S.C._kamerlid DEVOS en P.S-.-kamerlid PERDIEU stellen in een wetsvoorstel voor DE FACILITEITEN IN DE GEMEENTEN AAN DE TAALGRENS AF TE SCHAFFEN

 

* GUIDO FONTEYN in het N.B., 12 juni T9 (de dag na de Europese verkiezingen) :

In Voeren bezorgde herrieschopper Happart de Vlaamse lijsten een overwinning …

Aïs van het getal uitgebracht stemmen de gewone blanco en ongeldige stemmen afgetrokken worden blijkt dat de Retour à Liège-ploeg minder dan dui-zend stemmen behaalde.

 

* Het C.V.P.-BUREAU van het arrondissement TONGEREN-MAASEIK :

De Voer is en blijft behoren tot Limburg en Vlaan-deren. DAAROVER WORDT NIET MEER ONDERHANDBLD. Het bureau dringt aan op daadwerkelijke bestraffing van strafrechterlijk feiten : de faciliteiten mo-gen hierbij niet aïs een rem worden aangewend.

 

* DE STATEN-GENERAAL VAN DE 50 VLAAMSE CULTUUR- EN STRIJDVERENIGINGEN, 23 JUNI 1979 TE BRUSSEL : « WIJ WILLEN BAAS ZIJN IN ONS EIGEN VLAANDEREN EN DAARTOE HOORT OOK DE VOERSTREEK.

ALS DIT NIET KAN VERWEZENLIJKT WORDEN IN HM HUI-DIGE BELGIE, DAN ZAL HET GEBEUREN ZONDER BELGIE. »

 

* IJZERBEDEVAART 1 JULI 1979 : 70.000 AANWEZIGEN !! VOORZITTER COENE MET VOOR HEM 10 VOERSE JONGEREN DIE 10 VLAAMSE LEEUWENVLAGGEN DRAGEN ! !

 

« DE VOER is en blijft VLAAMS »

« Het zijn geen Happarts of geen koningen die daar iets aan zullen veranderen.

Alleen is het dringend dat België naar de Voer nieuwe auditeurs of koninklijk kommissarissen stuurt om er de orde te handhaven en de francofone terreur te beteugelen. »

Na een enorme OVATIE voor de Voer en de A.F-invalide, FONS MASEREEL, ging hij verder : »0ok zonder Belgïe kan Vlaanderen zijn toekomst aan. »

 

 

Van Impe H. (prof. de droit (VUB)), La liberté linguistique, LB, s.d.

 

L’ARTICLE 23 de la Constitution belge établit la liberté de l’emploi des langues au profit des citoyens et impose dès lors des obligations linguisti­ques aux autorités publiques. La liberté individuelle est celle des personnes privées. Les pouvoirs publics ont, en la matière, des devoirs qui découlent logiquement des droits linguistiques de la po­pulation.

Il va de soi que le bourg­mestre ou l’échevin d’une commune qui n’est pas capa­ble de s’entretenir dans la langue de sa région avec ses concitoyens viole la liberté constitutionnelle des langues de ses administrés.

Les différentes lois sur l’emploi des langues ne déro­gent pas à l’article 23 de la Constitution; elles ne limitent pas la liberté linguistique. Bien au contraire, elles orga­nisent la liberté des langues. De ce fait, elles ne doivent pas et elles ne peuvent pas être interprétées de façon restric­tive.

Rappelons que, entre la promulgation de la Constitu­tion et le vote des premières lois sur l’emploi des langues, c’est-à-dire entre 1831 et 1873, la liberté linguistique est restée lettre morte pour l’immense majorité des Bel­ges : la bourgeoisie absolue imposait sa langue aux Fla­mands, aux Wallons et aux germanophones (de l’est de la province de Luxembourg). Les lois linguistiques n’étaient pas des lois de con­traintes mais des lois protec­trices pour les petites gens !

 

La jurisprudence du conseil d’Etat est par trop timide. On révoque un bourgmestre in­capable d’exercer ses fonc­tions, mais on n’ose pas desti­tuer des conseillers commu­naux tout aussi incapables de remplir leur mandat. Or, ces élus sont appelés, non seule­ment à accomplir des tâches politiques, mais aussi à pren­dre des décisions d’ordre ad­ministratif ou juridictionnel (disciplinaire) sur base de dossiers qu’ils ne savent pas lire. Nous songeons plus par­ticulièrement à la nomination du personnel communal et aux sanctions à infliger éven­tuellement au personnel qui a pourtant le droit d’être enten du ! Soulignons, par ailleurs, que les conseillers commu­naux doivent pouvoir com­muniquer avec la population. Il s’agit d’une exigence démo­cratique élémentaire.

Ils agissent dans ces cas en méconnaissance de l’article 3 ter de la Constitution (rela­tif aux communautés linguis­tiques) puisqu’ils veulent exercer des fonctions publi­ques au sein d’une commu­nauté dont ils ignorent la lan­gue et ils poussent l’outrecui­dance jusqu’à prétendre qu’ils ont le droit le plus ab­solu d’ignorer la langue de leurs administrés. On se croi­rait parfois au Moyen Age ! * **

Les « facilités » ont été ac­cordées à des fins humanitai­res (pour les moins jeunes) et pédagogiques (pour les jeu­nes). En Suède, les étrangers bénéficient de cours accélérés de langue suédoise afin de les intégrer dans la communauté. Dans la périphérie de Bruxel­les, il faudrait pareillement organiser des cours de néer­landais afin de permettre aux jeunes immigrés de s’adapter en apprenant la langue de la région.

Le mot « immigrés » a deux significations : d’une part, les travailleurs immigrés (géné­ralement d’origine étrangère) et les personnes qui changent de région linguistique. Dans la périphérie de Bruxelles, il s’agit, le plus souvent, de « dormeurs » immigrés. Les intéressés continuent à exer­cer leurs activités profession­nelles et autres à Bruxelles-Capitale, mais viennent pas­ser la nuit dans une des com­munes environnantes où l’air est meilleur et… les terrains moins chers. Le phénomène des communes dortoirs n’est d’ailleurs pas récent. Aussi longtemps que les intéressés se bornent à dormir, il n’y a pas trop de problèmes : ils peuvent continuer à bénéfi­cier de facilités de guichet. Mais lorsqu’ils veulent acca­parer des fonctions publi­ques, tout en étant incapables de s’acquitter des devoirs de leurs charges, le problème change complètement, puis­qu’ils foulent aux pieds la liberté constitutionnelle de l’emploi des langues des habi­tants autochtones.

En faisant jouer le principe majoritaire, lesdits francophones se rendent coupables d’une ten­tative de génocide culturel. Or, les droits culturels constituent un chapitre essentiel dans les traités internationaux qui protè­gent les droits fondamentaux de rhomme. Ces traités ont été rati­fiés par la Belgique. * **

D’aucuns défendent l’idée qu’un fancophone, même s’il se trouve dans une région non fran­cophone, peut exercer la plénitu­de de ses droits politiques… dans sa langue à lui, en bafouant le droit de la population autochto­ne à l’emploi de sa propre langue. Pareil incivisme linguistique est contraire aux articles 3 bis, 3 ter et 23 de la Constitution, articles dont la portée s’éclaire à la lectu­re de l’article 59 bis.

On est frappé par le parallélis­me qui existe entre de telles pré­tentions de certains francopho­nes et les affirmations d’Hitler qui soutenait que toute personne de souche allemande avait tous les droits d’allemand, même lors­qu’il était citoyen d’un autre Etat. C’était cet autre Etat qui devait s’incliner devant la quali­té d’allemand. Le national-socia­lisme en matière linguistique ne semble hélas pas être le mono­pole du IIIe Reich. * **

La législation sur l’emploi des langues en matière administrati­ve était inspirée par un souci d’apaisement. Après un quart de siècle d’application, il faut re­connaître que l’objectif poursuivi est en grande partie atteint. Sauf à Bruxelles-Capitale, dans la périphérie bruxelloise et à Fourons, les problèmes sont pratiquement résolus. En d’autres termes, pour plus de quatre cinquièmes de la population belge, il n’y a plus de véritables problèmes dans ce domaine.

Quels problèmes subsistent et devraient encore pouvoir trouver une solution, conformément à l’esprit et à l’économie générale de la Constitution révisée ?

En premier lieu, la situation anti-démocratique dans certai­nes communes de la périphérie bruxelloise où, par un abus de droit, des inadaptés sociaux en­tendent imposer leur langue à la communauté flamande locale, s En deuxième lieu, la situation anti-sociale existant dans la ré­gion bilingue de Bruxelles-Capi­tale. Dans certains services com-munaux et dans certains C.P.A.S., le bilinguisme n’est pas effectif. Les Flamands se voient imposer le français, même par des médecins, lesquels se condui­sent en vétérinaires puisqu’ils ne savent pas communiquer avec leurs malades. Comme ces petites gens se trouvent dans une posi­tion de demandeurs, ils ne peu­vent se défendre en exigeant le respect de leur liberté linguisti­que constitutionnelle.

La récente campagne qu’a dû mener la Commission néerlan­daise de la culture présidée par M. Hugo Weckx (art. 108 ter de la Constitution) et qui se rapporte à la délivrance des cartes d’identi­té, prouve clairement que, pour les Flamands de Bruxelles, la li­berté est toujours un vain mot. * **

L’article 3 ter de la Constitu­tion (La Belgique comprend trois communautés : la communauté française, la communauté fla­mande et la communauté germa­nophone) est l’article-clé de l’Etat trinational qu’est devenue la Belgique depuis 1970. Il s’agit d’un article inséré en 1970 et révisé en 1980.

Les communautés linguisti­ques doivent apprendre à se res­pecter mutuellement, à ne pas s’immiscer dans leurs affaires in­térieures respectives et à ne pas se voler des mandats publics. La place de T. Van Overstraeten n’est pas au Conseil régional wallon. La place de M. J. Hap-part n’est pas à la tête d’une commune flamande. Tout impé­rialisme est à proscrire.

Rappelons que les Flamands de Flandre ont dû lutter pendant plus d’un siècle pour jouir enfin de leur liberté constitutionnelle. Les petites gens de Bruxelles qui sont Flamandes devront-elles en­core attendre longtemps la mise en œuvre pour eux de l’article 23 de la Constitution, article qui date de 1831 ?

Enfin, n’oublions pas la troi­sième communauté du pays, nos compatriotes germanophones (de l’est de la province de Liège). Quand pourrons-ils régler eux-mêmes l’emploi des langues dans leur région ?

En guise de conclusion, nous exprimons le souhait que le Con­seil de la communauté française fasse désormais preuve de tolé­rance linguistique en reconnais­sant et respectant le caractère bilingue de Bruxelles et que, de son côté, le Conseil régional wal­lon tienne mieux compte de l’existence de la communaué ger­manophone et de ses droits légi­times.

 

H. Van Impe

 

 

in: José Fontaine, L’avenir des Fourons, in : Toudi, 30, p.8-11

 

Jean-Louis Xhonneux, partisan de José Happart :

‘Ma langue maternelle est le platdutch.’ (p.9)

 

(p.9) « On recommence, depuis quelques années, à monter des pièces de théâtre en platdutch à Plombières. »

 

1963

Arthur GILSON, Comment les Fourons sont vraiment passés au Limbourg, LB 31/12/1987

 

« La Libre Belgique » du 28 décembre fait état d’une étude de M. Marcel Hotterbeex consacrée aux conditions dans lesquelles les Fourons ont été tranférés au Limbourg.  Son exégèse aboutit à une conclusion : « Le transfert des Fourons a donc été le fait d’une majorité acquise grâce au poids de la Flandre ».

 

Pour avoir vécu tous les événements qui ont conduit, malgré mon opposition répétée, à la modification de mon projet de loi sur ce point, je dois considérer que la conclusion de M.  Hotterbeex pourrait relever plus de la polémique que de l’histoire.

On ne peut, en effet, sans manquer d’objectivité, passer rapidement sur le rôle important joué par les Wallopns et les francophones, spécialement par la représentation socialiste, particulièrment fournie, au cours des travaux de la commission de l’Intérieur de la Chambre. Je pense à MM.  André Cools, Terwagne, Gruselin, Harmegnies…

Or, c’est à la commission, d’abord, que tout s’est déterminé.  Après intervention du

francophone socialiste M. Demets, réclamant le transfert au Hainaut de Mouscron-

Comines, l’ancien bourgmestre socialiste de Liège, M. Gruselin, renchérit en

proposant d’imposer un priincipe rigoureux à la base de la loi, à savoir : « Toute

commune flamande dans une province flamande, et toute commune wallonne dans

une province wallonne », ce qui impliquait aussi, d’après lui, que les Fourons soient

transférés au Limbourg.  Tous les francophones de la commission firent chorus. Les

Flamands, eux, hésitaient, car ils étaient partagés.

Finalement, ils se rallièrent à la condition réaffirmée qu’il en aille bien de Mouscron-Comines d’une part et des Fourons d’autre part, ce qui fut expressément convenu.

L’ancien ministre Vanderpoorten se fit l’interprète de la commission en rédigeant le texte nécessaire.

Je fus seul à m’y opposer par deux fois, mais la commission vota les amendements.  L’article 1 de la loi ainsi modifiée fut voté à 1’unanimité, de même que l’ensemble de la loi. Quelques semaines plus tard seulement, des voix s’élevèrent pour réclamer le maintien des Fourons à Liège.

 

Malheureusement, les Flamands, partagés à l’origine, avaient dû faire campagne en faveur du nouveau principe qui inspirait la loi pour faire accepter unanimement que Mouscron-Comines (un ou deux sièges de députés) soient transférés en Wallonie.

La proposition ultérieure des Wallons (qui étaientpourtant à l’origine des nouveaux textes de garder Moucscron-Comines, mais de reprendre les Fourons est ainsi apparue aux Flamands comme une duperie et ils se sont élévés tout de suite et unanimement cotre cette volte-face.

D’où des débats rendus plus difficiles à la Chambre et au Sénat, les deux présidents des partis de la coalition veillant toutefois prudemment à assurer les majorités nécessaires pour que la loi votée telle qu’elle sortait des travaux de la commission de lintérieur.  Ce qui explique que tant de voix wallonnes ou francophones se soient jointes pour le vote fïnal, en dépit des objections soulevées.

On en retiendra, en tout cas, que les parlementaires socialistes wallons furent bien mal inspirés au moment d’arrêter le texte définitif à soumettre au Parlement et qu’il leur fut impossible de revenir sur les termes de l’accord conclu en commission, quand certains d’entre eux voulurent refuser cette fois le transfert des Fourons en Flandre, tout en exigeant celui de Mouscron-Cominés en Wallonie.

Je constatais, dans « La Libre Belgique » en 1965 : « Il était devenu psychologiquement et politiquement impossible d’obtenir des Flamands que le principe nouveau, voulu apr les Wallons, ne’ sorte qu’unilatéralement ses effets… » Mais j’étais bien placé pour ajouter : « Il reste aujourd’hui que ce rattachement – purement administratif il est vrai et sans influence sur le régime linguistique des communes intéressées – n’en est pas moins contesté.  C’est un fait auquel un homme politique ne peut manquer de porter son attention.»

Tout cela m’inspire une dernière réflexion : on devrait toujours se garder d’exploiter les inconvénients d’une situation qu’on a soi-même contribué à créer créer !

 

1964

Prof. Dr. R. Derine, Aktuele Vlaamse standpunten, Standaarduitg., 1964

 

(p.66) De Voerstreek ? Wat al stemming heeft men rondom die zes dorpen met 4.200 inwoners niet gemaakt ! Is het zo een bewijs van de Vlaamse machtswellust, aïs men bedenkt dat door dezelfde taalgrensregeling 71.070 personen van West-Vlaanderen naar Henegouwen werden overgeheveld ? Geeft (p.67) men er zich rekenschap van dat Wallonie door de taalgrenswet een winst boekte van 64.176 inwoners ? Men zou menen dat de provincie Limburg een winst heeft geboekt op de provincie Luik. In feite verloor Limburg 2.531 personen, omdat o.m. het arrondissement Tongeren 5.504 inwoners afstond aan het arrondissement Luik. Daarenboven is gans de herrie omirent de Voerstreek kunstmatig opgeschroefd tôt een Waalse staats-zaak. De Walen zelf rekenden te voren de Voerdorpen tôt het Vlaamse grondgebied. Bijv. in het ontwerp van fédérale grond-wet, dat in 1947 werd ingediend door Waalse socialistische, libérale en kommunistische volksvertegenwoordigers, de heren Blavier, Frère, Grégoire, Lahaut, Leclercq en Rey, staat in ar-tikel 3 : «De gemeenten Moelingen, ‘s Graven-Voeren, St.-Pieters-Voeren, St.-Martens-Voeren, Teuven en Remersdaal worden bij Vlaanderen gevoegd». Trouwens, in de kommissie van de Kamer werd de huidige regeling aanvankelijk aange-nomen met achttien stemmen tegen één. Naarmate éditer stemming werd gemaakt in de Voerdorpen, eerst door konser-vatieven en pas later door de M.P.W., om uit elke Waalse on-tevredenheid politieke munt te slaan, brokkelde de meerder-heid af en groeide het uit tôt een Waalse grief.

 

1977 

Les Fourons et les socialistes, LB 08/06/1977

 

AYANT lu l’éditorial que nous avons consacré au « marchandage des Fourons », M. Arthur Gilson ­- qui était ministre de l’intérieur en 1961 et qui a, nous dit-il, « revécu avec intérêt l’aventure parlementaire des Fourons » grâce à notre article – confirme que ce ne fut pas un marchandage flamand-wallon, écrivant:

« C’est vrai que le socialiste hennuyer Demets a été le premier à souhaiter le rattachement de Mouscron-Comines au Hainaut et à évoquer le rattachement des Fourons au Limbourg. Mais ce ne sont pas les Flamands qui ont répondu à cette invite.  C’est, au contraire, le Liégeois Gruselin qui, « au nom de ses collègues wallons », a estimé que ce double rattachement devait constituer « la solution fondamentale »du projet.  J’ai manifesté mon désaccord et – chose étonnante – M. Verroken a pris une position intermédiaire, limitant le transfert à la région de Mouscron et maintenant Comines et les Fourons dans leur province d’origine.»

M.Gilson, qui joint à sa lettre une note faisant écho aux travaux de la commission de la Chambre, le 15 février 1962, rappelle que l’amendement de M. Vanderpoorten reprenant les modifications proposées par MM.  Demets et Gruselin fut voté par 20 voix contre une et deux abstentions, l’ensemble du projet étant ensuite voté à l’unanimité.  Avant de passer au vote des amendements, le ministre avait indiqué, une fois de plus, les raisons pour lesquelles le gouvernement proposait le statu quo (Le gouvernement, dit-il, a voulu tenir compte de la population qui désire le statu quo.  Il y a aussi des raisons politiques : si elles sont distraites, Comines et la région des Fourons deviennent deux îlots linguistiques séparés respecti­vement par un corridor flamand et wallon .). Et M. Gilson d’ajouter, dans sa lettre :

– Quand le sort de Comines vint au vote, un membre interrogea la commission pour savoir si cela devait entraîner le transfert des Fourons au Limbourg.  Ce sont, encore une fois, les Wallons et Bruxellois qui ont opiné.  On est donc loin d’une opération combinée entre Flamands et Wallons.  C’est purement et simplement la volonté des Wallons à laquelle les Flamands ont fini par souscrire.  Quant à la représentation wallonne, elle comprenait MM.  Cools, Gruselin, Harme­gnies, René Lefebvre, Decker, Devos, De Cooman, Demets et Juste.  Les Bruxellois francophones étaient MM. Piron, Bracops et Saint-Remy. le rappelle que le projet, modifié contre mon gré, a été adopté à l’unanimité.»

Versé au dossier des Fourons, Pour éclaircir un point d’Histoire délicat, ce témoignage de Gilson confirme la responsabilité des socialistes wallons (parmi lesquels M. Cools !) dans le transfert des Fourons au Limbourg, même si, par la suite, des socialistes liégeois cherchèrent à faire oublier ce pas de clerc…

 

1978

 

in: Voeren, 15 jaar Limburg, aug. 1978, nr. 7

 

(p.2)15 jaar geleden werd de Voerstreek aangehecht bij de provincie Limburg. Aldus behoort zij definitief tot het Nederlandse taalgebied. Het welvaart- en welzijnsbeleid van dit gebied zal dan ook tôt stand komen in het Vlaamse gewest en de Nederlandse cultuurgemeenschap.

De regeling voor de Voerstreek in 1963 maakte deel uit van een crompromis waarbij o.m. de streek van Komen-Moeskroen met inwoners in het Franse taalgebied werd opgenomen. De Vlaamse inwoners van Komen-Moeskroen hebben met grote burgerzin en loyauteit de door het Belgische parlement goedgekeurde regeling nageleefd.

 

Tot onze spijt moeten wij vaststellen dat de andere partij het akkoord van 1963 niet altijd heeft gerespecteerd. Het is schokkend vast te stellen dat in dit gebied gedurende de «oorbije 15 jaar Vlaamse mensen en Vlaamse instellingen steeds opnieuw het mikpunt waren van agressie en regelrecht vandalisme.

Ik zou graag willen dat alle gezaghebbende Franstalige politici en publicisten ondubbelzinnig hun afkeuring zouden uitspreken ten aanzien van dergelijk criminele activiteiten.

De huidige regering is tôt stand gekomen met de grote, wellicht overmoedige, ambitie pacifikatie tussen de gemeenschappen tot stand te brengen.

Pacifikatie – « het stichten van vrede » – kan echter niet tot stand komen door het ijdele gedroom van halfzachte idealisten. Pacifikatie komt tot stand in overleg en sanén zoeken naar een kader waarin reële problemen en tegen-stellingen nauwkeurig worden omschreven en naar een oplossing kunnen toe-groeien. Pacifikatie is geen statisch geqeven maar een dynamisch begrip, het resultaat van onze wil om te slagen, van onze inspanningen om door het nemen van rationele beslissingen een groeiende mate van vrijheid en gelijkheid te bereiken.

Nu binnen het jaar door de aangekondigde verkiezingen de weg naar Europa ook voor Vlaanderen definitief opengaat moet er duidelijk worden gezegd dat wij voor ons continent en open samenleving willen waarin niet alleen de burgers maar ook de cultuurgemeenschappen elkaars eigenheid eerbiedigen.

Dnlangs heb ik gepleit voor een cultureel verdrag tussen Vlaanderen en Wal­lonie. De bedoeling van een cultureel verdrag is met de verdragspartner tot een ontmoeting te komen op al de terreinen, waar men een eigen inbreng meent aan te treffen in het beschavingspcoces. Het gaat hier om veel meer dan om cultuur in de eng-traditionele zin. Het gaat hier cm de vormgeving van de menselijkheid. Daarin heeft elke cultuur een eigen en onvervangbaar aandeel.

Een cultureel verdrag tussen Vlaanderen en Wallonie is een akkoord tussen staten waarvan de grenzen definitief vastliggen en waar aan de taal- en onderwijswetgeving niet kan worden geraakt.

In de unitaire staat hadden Vlaamse inwoners in Wallonie geen enkel recht aïs Vlamingen. Franstaligen hebben in Vlaanderen altijd op een onvoorstel-baar tegemoetkomende houding kunnen rekenen.

In de komende fédérale staat kan men naar menselijke oplossingen zoeken (p.3) voor de reële problemen uan de anderstaligen in elk taalgebied. Maar men moet de « rechten uan de mens » niet gebruiken aïs voorwendsel voor misplaatste agressie.

Ik doe een beroep op Eerste Minister Tindemans en op allé leden van de regerinq opdat zij allé consequenties zouden trekken uit het beginsel dat door de Grondwet en de Belgische wetten werd bekrachtiqd : de Voer is Vlaams !

Maurits COPPIETERS;                                      Voeren, 29 juni 1978

Voorzitter uan de CULTUURRAAD voor  •

de NEDERLANDSE CULTUURGEMEENSCHAP.

 

« De Voer 15 jaar Limburg-Vlaanderen », resultaat van 164 jaar Vlaamse bewustwording »

(p.4)

Tien jaar Limburg ging ongemerkt voorbij, vijftien jaar wordt met luister gevierd. Meerdere initiatieven werden genomen, die reeds een groot succes kenden, en, zo hopen we, met glans voortgezet worden. Dit is de eerste keer sinds 1963 dat de bevolking van de Voerstreek openlijk « ja » zegt tegen de nieuwe (en aanvankelijk bevreemdende) politieke indeling « Voeren bij Vlaanderen ».

De parlementsverkiezing van 1977, waarbij voor het eerst een bepaalde « partij  der ontevredenen » niet meer de helft van de stemmen kon behalen is daar nietvreemd aan. Er is iets aan het « boezjeren ». (met faciliteiten : ça bouge). Bij deze feestelijkheden hoort een schets van het verleden en een blik van de toekomst.

 

VOORGESCHIEDENIS

 

Sommigen stellen dat de Vlaamse bewustwording in Overmaas slechts met de volkstelling van 1930 of met de oorlog 1914-1918 zou zijn begonnen. Zo is het niet. De Vlaamse bewustwording begon toen men, na de val van diktator Napoléon (Waterloo 1914) weer alles in het Nederlands ging doen. De kerkregisters werden weer in die taal bijgehouden. Het franskiljonse België belette echter aanvankelijk een herleving van de volkstaal bij de gemeentebesturen. Een meer offensief karakter kreeg de bewustwording van Overmaas aïs in 1911 in het kollege van Visé een afdeling werd opgericht van de Vlaamse opstandingsbeweging, het Davidsfonds.

 

Wie leemten ontdekt in deze uiteenzetting (en die gaten zijn er zeker in een zo korte geschiedenis van Overmaas) dele ons dat mede, in het vooruitzicht van een latere verbeterde uitgave.

 

(p.5) Circa 1912 werd te Sint-Martens-Voeren een meeting gehouden uoor de vervlaamsing van het hoger onderwijs (het zou tot 1930 duren vooraleer nederlandstalig hoger onderwijs in België ingericht werd. Qnbegrijpelijke toestanden)!

De oorlog 14-18 bracht in Qvermaas geen verandering. Wel werd in Brussel binnenskamers (Raad van Vlaanderen) over de toekomstige grenzen (verwezenlijkt in 1963) tussen de Vlaamse en de Waalse staat (begin van verwezenlijking in zicht) gepraat.

Het toekennen van rechten aan de Nederlandse taal in hetgerecht en de administratie brachten tenslotte met zich mee dat de talentellinq van 1930 een biezonder belang kreeg : daarvan zou afhangen welke de officiële taal was van elke gemeente. Voor Overmaas werd die talentelling duidelijk vervalst ten voordeel van het Frans. Korrekties moesten worden doorgevoerd. Tenslotte, werd de Voerstreek als Nederlandstalig erkend; de Platdietse streek ging de weg van de verfransing op.

 

In lokale bladen vierde de hetze tegen alles wat Vlaams was hoogtij.

Toch leefde in de Voerstreek en in de Platdietse streek Vlaams bewustzijn op.

Men nam met 400 man deel aan de IJzerbedevaart. Elf-julivieringen vonden

plaats, onder andere in Montzen en in Homburg.

Zowel voor als na de talentelling kreeg Overmaas de steun van Flor Grammens.

Officiële diensten in de Voerstreek werden nu aanqepast aan de Vlaamse

aard van de bevolking : de Waalse doeaniers lieten de plaats over aan Vlaamse;

belastingen, Registratie en Domeinen, Bruggen en Wegen, arbeidsvoorziening

en werkloosheid kwamen « onder » Tongeren of Hasselt. Waters en Bossen werden

vanuit Hasselt beheerd, ook voor het Hertogenwald (Eupen).

Van groot belang is dat er een treinverbinding ontstond tussen Montzen en Tongeren.  Men ging in Tongeren nederlandstaliq middelbaar onderwijs volgen. Alhoewel Overmaas niet tot hun kiesqehied behoorde, richtten Limburgse volksvertegenwoordigers van meerdere partijen zitdagen in in onze streek. Steun vanuit het Vlaamse vasteland gaf de plaatselijke leiders moed. Noemen we enkele leidende figuren uit die tussenoorlogse periode : leraar Langohr,

uit Montzen; Dr. Veltmans, pastoor van Sint-Martens-Voeren van 1920 tot 1948,

de famille Walpot te Moelingen ….

Er was gestage vooruitgang …

(p.7) Tot in 1940 de tweede voor de tweede maal een wereldoorlog ook de sociale

verhoudingen grondig kwam wijzigen.

Na de oorlog ontstonden nieuwe politieke verhoudingen. Met wapen uan de repressie

werd in anti-Ulaamse (en antikristelijke) zin toegepast. Waar niemand in

Overmaas met de « vijand » had « gekollaboreerd » werden tientallen mensen

gevangengezet, enkel op grond van hun Vlaamse overtuiging. Zelfs de

uitzonderingsrechtbanken konden tegen hen niets weerhouden; ze werden allen

naar huis gestuurd met een « non-lieu ». Hun werd echter opgelegd zich van Vlaamse aktie te onthouden, anders …

Typisch is dat de spoorwegbrug van Wezet, die op het einde van de oorlog vernield was, niet terug opgebouwd werd;  intussen werd, waar vroeger de spoorlijn door de Platdietse streek en de Uoerstreek naar Tongeren voerde, autobusdiensten naar Luik en Verviers uitgebouwd. Overmaas-la-défunte …

In dat klimaat moest de volkstelling (inclusief talentelling) van 1947 gehouden worden. In Overmaas zoals elders waren de onregelmatigheden legio. De veldwachter vulde zelf de vraag in « welke taal spreèkt U… ». Hij vulde « Frans » in. Een algemene verontwaarding over deze gang van zaken mondde uit in het ver-werpen van het begrip talentelling. Deze was immers één groot bedrog geworden. Het harmelcentrum legde de grondslagen voor de latere uastlegging van de taalgrens. Haar rapport noemde de Voerstreek Vlaams.

 

(p.8) Aan een herindeling van de provincies durfde toen echter nog niemand denken. De roep « los van Luik » klonk nog steeds aïs een onrealistische slogan. De Voerstreek was zozeer in moeilijkheden geraakt dat de aktie niet meer vandaaruit kon gevoerd worden. We zeggen wel : aktie, want Vlaams was de streek gebleven: zo kerk en school. Collard stelde zelfs vanaf 1957 die scholen onder Vlaamse inspektie (waren ze dan daarvoor onder Franstalige inspektie : niet te geloven !) Maar de langzame wurging leek niet meer te ontkomen. De pijnloze maar zekere verfransing.

Toch was er Vlaams overleg. Er werd vergaderd in Moresnet, in Wezet (met Amter, de sekretaris van het Davidsfonds) in Brussel in de Kajotterscentrale (de stem van Veltmans werd er van een bandje beluisterd), in Zichen-Zussen-Bolder (met Wirix). Van al dit werk-tegen-de-omstandigheden-in was Jozef Franssens de spil. Hij stichtte bovendien het tijdschrift Heem (de eerste jaargangen onder titel De Bond).

Een klinkend resultaat werd, in 1961 bereikt. Een autobuslijn (Boffé, Nijssen) voerde dagelijks 26 leerlingen naar Tongeren. De afzondering was doorbroken. De onkosten van de bus (tweehonderduizend fr. per jaar) betaalde Vlaanderen. Een anekdootje : een franskiljonse dame uit Moelingen liet zich over de bus smalend uit. Een vlaamsgezinde dame antwoorde haar : »als ge eens wist wat U nog boven het hoofd hangt ». Was dat bluf of wist die dame dat er een taalgrensregeling op komst was? Na enkele jaren bleek dat de bus naar Tongeren een noodzaak was : in 1967 gingen 115 kinderen dagelijks over en weer naar Tongeren. Dit feit heeft mede gespeeld toen de beslissing moest vallen of de provincie ja dan neen een middelbare school zou oprichten in onze streek.

 

LIMBURG

Dan ging men in België de grens vastleggen tussen het Vlaamse en het Waalse gewest (van Brussel aïs gewest is men pas in de laatste jaren gaan spreken). Voor ons van belang is dat Gruselin, Luiks volkvertegenwoordiger, als eerste het voorstel deed dat de Voerstreek zou bij Limburg kotnen. Men was in Luik de katolieken liever kwijt ! Qok werd er aan gedacht in de platdietse streek een drietalig regime in te voeren.

Men herinnert zich nog de emotionaliteit waarmee deze zaak in Qvermaas – met de hypokriete steun van de Luikenaars – werd gevoerd. Hoofdargu ment tegen Limburg was de ekonomische band met het nabije Waalse landsgedeelte. Achteraf blijkt dat wij met Luik evengoed hahdel drijven nu we Limburgers geworden zijn,

Een jaar lang werd, onder het toezien van de Vlaamse en Waalse pers, radio en televisie, over ons gediskuteerd. Nu eens was beslist dat we bij Limburg waren, dan veranderde het weer. Op een dag werd « polver » gekocht om de kameren te schieten bij een stemming die ons bij Limburg voegde. De wapenhandelaar in Tongeren deelde ons mede dat er iets was misgegaan in de senaat. Geen kameren, wel uitbundige vreugde bij de Franskiljons.

 

(p.10) Op die dag in 1962 hebben zich heel wat Vlamingen uit de Voerstreek laten meesleuren in een stroom waar ze nu moeilijk uit geraken. Tenslotte kwam de Voerstreek bij Limburg, zij het met faciliteiten voor de 5 percent franstaliqen aldaar, en met een spéciale kommissaris om de integratie van die vijf percent in de Vlaamse gemeenschap te bevorderen … De rest van Overmaas kreeg ook recht op faciliteiten, binnen een franstalig en Luiks kader; vanzelfsprekend kwam van toepassing van deze laatste faciliteiten nooit iets in huis. De uitvoering van de taalwet ging op 1 september 1963 in werking. Met een grote tegenmanifestatie zetten franskiljons en Luikenaars een zeker irrédentisme in. « La lutte continue ». Het franstalige België is een valsspeler : de Jekervallei en de Komen en Moeskroen in hun kas slaan, en dan over hun tegenprestatie herrie maken.

Een période van moeilijkheden was begonnen. Bij de qemeenteverkiezing van 1964 kwamen schepenkolleges aan de macht, die op handige wijze dit « verzet » koppelden aan de oude dorpspolitiek, ze zetten onmiddelijk een offensief in tegen hun eigen Vlaamse gemeentescholen, en richtten onwettig franstalig gemeentelijk onderwijs in, onder het motto : doe maar, later wordt het toch goedgekeurd. Wat dan ook gebeurd is. Deze politiek mondde uit in de oprichting van een grote Vlaamse provinciale school te ‘s Gravenvoeren (totale ùitgaven tôt nu toe ça. honderd miljoen) en een klein franstalig gemeenteschooltje te Sint-Martens-Uoeren. Daarnaast bestaat er nog een bloeiende Vlaamse vrije school op de Plank.

Uastberaden was kamerlid Piet Wirix van Tongeren. Waar Waalse politiekers zich enkel in de Uoerstreek lieten zien bij de verkiezingen, kwam hij voor maandelijkse zitdagen naar de dorpen van de Voerstreek. Vanuit Aubel kwam men hem uitschelden en letterlijk bespuwen.

Het centrale bestuur nam gedurende lange tijd een mosselachtige houding tegenover de Voerstreek aan. Niemand zei gewoon dat de Voerstreek Vlaams was. In 1970-1971 werd gedacht om de Uoerstreek met een « speciaal statuut » te bedenken van direkte afhankelijkheid van het ministerie van Binnenlandse Zaken.

Dit wangedrocht zag nooit het leven. In 1977 verklaarde burqemeester Dodemont

eindelijk dat aan een « retour à Liège » niet meer te denken was.

Positieve punten waren dan weer de oprichting van een bisdom Hasselt in 1967 met daarin een dekanaat Sint-Martens-Uoeren. De post ging over van Luiks naar Has-selts bestuur. Met de postnummers werd het een probleem. Door onbeslistheid in Brussel kregen welgeteld zes gemeenten in heel België, géén nummers, omdat men ervoor aarzelde om Limburgse nummers toe te kennen. Uolgens het motto  » doe maar, later wordt het toch goedgekeurd » lanceerden enkelen toen onofficiële cijfers. Prompt kregen wij daarop nummers van 3790 tôt 3799 aan-sluitend op 3700 Tongeren. Maar … in de boekjes met postnummers staan die niet, zodat post voor ons nog steeds de gekste omzwervingen maakt door heel Belqië vooraleer hier te belanden. Wat hebben ze op de post veel tijd …

Positief is dat onder Limburg harmonieën en schutterijen nieuw leven kregen; feestzalen werden verbeterd, reizen van de Bond van Grote en Jonge gezinnen ging met zeven bussen op tocht door de nieuwe provincie. Er ontstond een biezondere belangstelling vanwege schilders voor en in onze streek. Weer op een ander terrein : de Boemerang-aktie in 1969 ten voordele van sklerotische kinderen bracht bij een autotocht 34.000 fr.

 

(p.11) De heropbloei van het Vlaamse gemeenschapsleven na 1963 leidde tot de oprichting van een Algemeen Kultureel Komitee van de Voerstreek en kreeg zijn officiële erkenning in het Kultureel Centrum te Sint-Martens-Voeren (Ministerie van Nederlandse Kultuur). Kern daarvan was de 18e eeuwse pastorij, vroeger kapittelhuis. Het werd, ter nagedachtenis aan die bekende Vlaming die van daaruit zo een grote invloed op het gebeuren in Overmaas uitoefende, Veltmanshuis genoennd. We kregen een muziekakademie.

Positief is de ontwikkeling van het toerisme naar de Voerstreek. Dit toerisme is ontstaan uit de belangstelling van zovele Vlamingen voor dit stukje vaderland, maar ook uit het initiatief van de plaatselijke VVV (1964) en uit de steun van onze provincie.

Aan het algemene Vlaamse leven narn de Voerstreek vanaf 1961 deel. IJzerbedevaarten, marsen naar Brussel en Antwerpen.

Positief is de versteviging van het overleg. Na de bijeenkomsten die hoger aangehaald werden – (b.v. te Moresnet) – en nadat in een café tegenover de Guillemins in tuik reqelmatig vergaderingen plaats hadden om het blad « De Voer » op te stellen (de heer Franssens kwam met trein toe vanuit Halle), na vêle vergaderingen in Hasselt en Neeroeteren (Werkgemeenschap Oost-België), kwam eindelijk. het overleg in de Voerstreek zelf tôt stand rondom de partij Voerbelangen. Uit dat overleg ontstond de viering van 27 augustus, vijftien jaar timburg.

De kerk hield, behalve in Remersdaal, stand. Wel dient te worden opgemerkt dat de ene nederlandstalige mis die in het begin van de jaren zestig nog in Aubel bestond, werd afgeschaft … door deken Kinet, zoon van een Waalse doeanier die voôr 1940 in Sint-Martens-Voeren dienst deed.

Ondertussen is overal de bevolking gevoeliger geworden voor haar milieu, het natuurlijke en het kulturele. Voor de natuur heeft men in de mooie Voerstreek meer oog gekregen, niet op de laatste plaats omdat blijkt dat zovele toeristen ze mooi vinden.

Te vermelden is dat vêle oude boerderijtjes van de ondergang behoed worden omdat Maastrichtenaars er hun weekendhuisje van maken. Jammer dat onze kastelen ontoegankelijk blijven.

NEGATIEF

 

« Le sang coulera » wist gemeentesekretaris Filip Pinckers (geboren en getogen in Gulpen) te vertellen. Een andere (dienstdoende) gemeentesekreta­ris, J.L. Xhonneux, lokte incidenten uit bij de eerste steenlegging van de provinciale school. Hij was toen vergezeld van een groepje jonqeren. Bij de viering van 20 jaar Vlaamse Volksbeweging oefende deze groep « bewakingsopdrachten » uit om te zien hoe de vierders zich gedroegen. De rest ligt nog vers in het geheugen : dagelijkse intimidatie van al wie niet naar de zin van de Franskiljons handelde, beschadiging van eigendommen, slaqen en verwondingen, bekladding en belediqende affiches, en tenslotte brand-stichting. Na een bezoek van leden van ons overlegkomitee aan mihister Boel kwam hier een eind aan.

 

(p.12) EEN NIEUW PERSPEKTIEF

Over onze récent ondernomen stappen leze men elders in dit nummer. Opmerkelijk is hoe we overal een veranderde mentaliteit ontmoeten : eindelijk is men er hogerhand toe gekomen om de wet van 1963, die ons bij Vlaanderen voegde, zijn effekt te doen sorteren.

Het einde van deze donkere période is in zicht. De Voerenaren gaan een toekomst tegemoet met tenminste dat éne probleem, het taalprobleem, minder.

Gemeentepolitiek.  Het wegvallen van de taalstrijd beqint echter een leegte aan te tonen. Tôt nu toe verborg elke politieke onbekwaamheid zich achter emotionele woordenkramerij. Dat begint te veranderen. Ledereen zal stilaan moeten bewijzen wat hij waard is, in een gemeentepolitiek waar taalpolitiek niet meer op de eerste plaats staat. Kommissaris Peeters zal

ons hierin niet tegenspreken. De gemeenteverkiezingen van 1982 en 1988 dienen een leefbaar Uoeren naar voren te brengen. Het zou jammer zijn aïs onbestuurbaarheid mocht uitmonden

in de fusie (na afschaffing van het uitzonderingsregime) van Voeren met Riemst of Lanaken. Zou niet iedereen de Uoerstreek liever aïs een eigen, autonome gemeente zien ?

Dorp en gemeente . Het zou wel een zo kunnen zijn dat de « fusie » van 1976 dieper gaat ingrijpen in het leven van onze streek dan de taalproblemen. Tôt 1976 vielen dorpen en gemeenten ongeveer samen. Tussen politiek en verenigingsleven was een toestand van evenwicht ingetreden, die zich in de loop der jaren, niet zonder botsingen, had ontwikkeld. Door ervaring wist iedereen waar hij aan toe was. De fusie begint haar invloed te krijgen. Uooreerst is er de Planck. Daar is men niet altijd even entoesiast geweest over Sint-Marten. De Planck behoort nu even direkt tôt de gemeente Uoeren aïs het voormalige gemeentecentrum Sint-Marten. De Planck met kerk, school, winkel, café’s, eigen kermis : het zevende dorp binnen onze gemeente. Dit is nieuw.

Breder gezien : bestaande of nieuw ontstane persoonlijke en familiale tegenstellingen, groepsbelangen (kulturele verenigingen, sociale organisaties …) gaan een nieuwe wijze meespreken in onze gemeentepolitiek. Het zou jammer zijn indien een of ander dorp zijn eigen leven zou opgoven om een aanhangsel te worden van een grotere kern (Sint-Pieter bij Sint-Marten of Sint-Marten bij ‘s-Gravenvoeren).

Het zou echter evenzeer jammer zijn aïs de in zichzelf goede dorpsmenta-liteit sommigen een deelname aan politiek van de ganse gemeente zou beletten. leder dorp doet er best aan « erbij » te zijn. Afzijdig blijven brengt niemand voordeel.

Na het uitsterven van het franskiljonisme kunnen onze zeven dorpen weer gesloten gemeenschappen worden, die allé deelnemen aan een konstruktief gemeentebeleid.

 

GEMEENSCHAP

 

Het wordt tijd om ook een punt te zetten achter een oude diskussie. Sommigen hebben het bestaan van een « franstalige gemeenschap  » in Uoeren voorgesteld.

In 1963 waren er vijf (5) percent franstaligen in de Uoerstreek. Moedwillig – om politieke redenen – heeft men sindsdien wat Ulaamse kin-deren verfranst. Nu blijkt dat deze jeugd het moeilijk krijgt : ze wordt niet geaccepteerd, blijft vreemd. Daar moeten degenen die ze zover gebracht hebben nu maar voor instaan. De Uoerstreek mag er in geen geval onder lijden. Dat ze hun plan trekken ! En niet de gang van zaken (en de openbare orde) verstoren.

(p.13)

Na honderd drie en dertig (133) jaar verwaarlozing door Wallonie is er plots vanuit Vlaanderen iets gebeurd in de Voerstreek : we kregen een hèle kulturele infrastruktuur cadeau. Oit heeft op de eerste plaats zijn eigen waarde voor de ontwikkeling van onze gemeenschap. Maar het brengt ook mee dat zich nieuwe krachten in de streek komen vestigen. Er was een tijd dat we enkel hooggeschoolden exporteerden. Dm maar enkele namen te noemen : dokter Walpot; dierenartsen Pinckers, Roex, Janssen; architekt Pinckers; leraars Walpot, Kerff, Janssen, Kevers …. Daarvoor kregen we vroeger Walen in de plaats, die het niet nodig vonden zich aan te passen. Nu komen er vanuit het Ulaamse vasteland apotekers, verpleegsters, leraars … Ze nemen aktief deel aan het leven hier.

Onze gemeenschap in de Voerstreek wordt uollediger; ze wordt ook ingewik-kelder.

De Voerstreek sluimerde tengevolge van de jarenlange verwaarlozing door de openbare besturen in het Luikse tijdperk, door haar gering aantal inwoners en het gebrek aan plaatsen die er te bekleden waren. Een gemoedelijke gemeenschap zonder grote problemen. Het uitbouwen van nieuwe strukturen en de aanwezigheid van gespecialiseerd personeel stelt de eisen wat hoger. We moeten allen met onze zaken wat beter in orde zijn. Maar ja in andere streken wordt het leven er ook niet eenvoudiger op.

 

JEUGD

In de donkere jaren 1944-1961 was het quasi onmogelijk om aan de jeugd te vertellen dat een andere toestand nog mogelijk was. Er heerste berusting. Wie een zwakke waarschuwing liet horen werd voor extremist gehouden. Gedurende deze 17 jaren bleef het onstaan van een generatie politieke krachten achterwege. Men spreekt van de « verloren generatie ». Er blijkt nu echter een gezonde belangstelling te bestaan bij de jeugd, voor de gemeentepolitiek. Bewijs : de flinke aanweziqheid op politieke vergaderingen. Een goede raad : oppassen, maneuvers doorzien, en zich voor al niet laten ontmoedigen wanneer er misbruik wordt gemaakt van Uw vertrouwen. Want dat ook is politiek …

Zo geraakt het « gat » in de kontinuiteit (1944-1961) stilaan gevuld. De leemte van de verloren generatie slijt uit.

Zo gaan we onze 20e verjaardag en ons zilveren jubileum hoopvol tegemoet.

 

(p.15) Gemeenteraad

zitting d.d. 5 juni 1978

Punt 1 : Verbouing van schoolgebouw e,n gementehui – overeenkomst.

Laat ons hopen dat het de bedoeling is ervoor te zorgen dat pu-blieke zittingen ook inderdaad door het publiek kunnen geuolgd worden, want de méthode van « trap met zeel » is een aanfluiting van een elementair democratisch recht.

Pant 4 : Benoeming van een klerktypiste in vast verband

Wij hebben nog steeds bezwaren tegen de wijze waarop deze vacante

betrekking werd gepubliceerd en de wijze waarop de voorafgaande-

lijke taalexamenG werden georganiseerd.

Ons komt voor dat men tegen de letter en de geest in van de wet deze streek té vaak behandelt aïs een klein Brussel, met een tweetalig statuut. Hiertegen zullen wij ans met alle mogelijke middelen verzetten

en al degenen die een derqelijke houding aannemen of voorstaan, beschouwen aïs « gevaarlijk » voor onze gemeenschap en onze streek.

Pant 5 : Benoeming in contractueel verband van een klerk-typiste

LIEVER IEMAND VAN BUITEN DE VOER, besloot het gemeentebestuur. 8 van de 15 gemeenteraadsleden kozen nog liever voor een dame uit Warsage dan voor een meisje uit Teuven ! DAT IS PAS « ZORGEN VOOR EIGEN MENSEN » !

En wie van de meerderheid heeft voor Francine uit Teuven gestemd. Als je de heren gemeenteraadsleden zelf zou moeten geloven : wel de helft van R. à L. ! Zoek het zelf maar uit, wij denken er het onze van.

 

ONTHOUD DAT « TOPPUNT » (Gehoord op de R.T.B.E.)

Uw kinderen wijsmaken dat ze Walen zijn, allé moeite van de wereld doen om ze dat in te pompen. Uw pastoor verwijten dat hij Uw gekke streken niet zo maar volgt en gewoon de taal blijft verder spreken die hij tegen U altijd heeft gesproken. Om die reden de kinderen en hun ouders moreel verplichten t.g.v. de Eerste Communie naar een vreemd en anderstalig dorp trekken en … DAAR GAAN VRAGEN OF DE PASTOOR GEEN NEDERLANDS KAN SPREKEN ! ! !

 

 

(p.16) zitting dd.  6 juli  1978

Punt 5   Mededelingen.

Onder dit agendapunt zaten twee moties uit Oison en Pepinster. Waar bemoeien die vreemden zich toch mee ?

Anderstalige moties die bovendien getuigen van onbegrip en vij-andigheid t.o.v. de autochtone bevolking en haar uolksgenoten zouden geweerd moeten worden vermits zij enkel de bedoeling hebben de sfeer te verpesten.

Punt 6 : RRijksweg N 39 te Moelingen – riolering

Eensgezind stemden de gemeenteraadsleden de uituoering hiervart goed.

Net werd daar ook hoog tijd.

Deze dringende toestand bestaat echter nog op zoveel andere plaatsen in de streek, te veel om allemaal op te sommen.

Wij zullen er eens een lijstje van opstellen.

VOERENAARS die in dit verband klachten hebben zouden wij willen  vragen deze aan een van onze gemeenteraadsleden over te maken.

Punt 11 : Verschillende Toelagen

De manier waarop de gemeentelijke culturele subsidies werden ver-eeld is gewoon WRAAKROEPEND.

Al of niet FICTIEVE francofiele verenigingen werden met ongeveer 75 % van het geld bedacht terwijl de klassieke streekverenigingen, uiteraard met Vlaamse inslag, het met de kruimeltjes moeten doen. Een flagrant voorbeeld :

fransgezind feestcomité Moelingen                                               20.000 fr.

Vlaams feestcomité Moelingen                                                        0— fr.

De gefusioneerde harmonie Teuven-Remersdaal werd

voor de gelegenheid gesplitst en ontving        50.000 fr. KARNAVALSVERENIGINGEN bestaan voor de gemeenteraad blijkbaar niet of, volgens de uitleg van de heer PINCKAERS; ze doen toch niets

waar het grote publiek wat aan heeft ! ! !

Van Colla Van Reeth, noteerden wij de volgende uitspraak over de voetbalploeg van ‘s Gravenvoeren : « … is dat een francofone vereniging, allé jong ! » (samen met een duidelijk gebaar).

Minister van Cultuur Pinckaers verklaarde daarna plechtig en dus … geloofwaardig : »Elke vereniging ontvangt subsidie volgens prestaties ».

(sta ons toe hier bij inwendig te vloeken en met onze rechter wijsvinger op onze slaap te tikken).

Van punten 12, 13, 14 onthouden wij alleen de uitroepen « kreperen, kapot vallen, … » en de rest van zijn gebruikelijke woordenschat die Van Reeth nog maar eens tien minuten lang uitbraakte en waarmee dit geacht qemeenteraadslid weer maar eens bewees dat hij een « primitief » is.

 

(p.17) Daar zie je nu wat die show in aanwezigheid van de R.T.B.F. je heeft opgeleverd hé, monsieur Ulrici !

Houd er de uolgende keer rekening mee dat :

« In zake de inschrijvingen op aanbestedingen uitgeschreven door de

gemeente Voeren de taal dient gebruikt te worden welke de taal is

van de binnendienst, in dit geval net Nederlands (art. 8, 10° en 10 van het K.B. van 18 juli 1966, houdende de coordinatie van de wetten op het gebruik van de talen in bestuurszaken, het advies van de

Vaste Commissie voor Taaltoezicht van 6 mei 1965 nr. 114, 903, 973″).

 

Door gemeenteraaslid BROERS werd er terecht op qewezen dat men voor een degelijke weideafsluiting langs de nieuwe weg te Sint-Pieters-Voeren, het geld beter aan de boeren had gegeven om het zelf in orde te brengen. Nu kost het de gemeente bijna het dubbele en het is ook nog slecht uitgevoerd.

 

Chronologie

1979

Manipulation de l’information par des collabos francophiles…

 

LEUGEN’ = Immédiatement, ils se sont attaqués aux clients du café Lang.

Les femmes et enfants francophones se sont cachés, dans les caves ; le mobilier des terrasses ser­vait; d’une part de bouclier et d’autre part d’arme offensive. C’est ainsi qu’une chaise passa au travers de la vitrine du café Lang, mais, plus grave, armé d’une autre chaise, Hubert Broers (54 ans) s’attaqua  à Arthurine Claessens (46 ans), invalide de guerre, et lui fractura la prothèse qui lui permet de marcher. C’est probablement en­core par une chaise que Mlle Goffard, 16 ans, a été blessée. Elle a dû être hospitalisée à Bavière et y restera pendant ‘quelques jours.

Journal d’Aubel, 27  juni  1979.

 

* H.Broers (54) heeft die Mlle niet eens gezien.(Zat die niet in de kelder ?)

 

1979

J.v..H., De Voerstrek : pasmunt voor francofonen, in : Alternatief, 31, 1979, p.7-9

 

« Met oog op een gemakkelijke , maar onvolkse administratieve regeling maakten de Franse revolutionnairen op het einde van de 18e eeuw de Voerstreek van Brabant los en voegden ze bij het Departement van de Ourthe, de latere provincie Luik. » (p.7)

(p.7-8) Het Nederlandstalig karakter van de Voerstreek werd tot de publikatie van de volkstelling van 1947 nooit betwist. Alle filologen en onderzoekers bevestigen het : Charles Coquebert de Mombret (1806-1814), Kurth (1898), Grammens (1932), Legros (1948),Boileau (1954) en nadien ook nog het Harmelcentrum. (…) Bij het provincie bestuur /in Luik/ bestond er zelfs een Nederlandstalige afdeling speciaal voor de Voerstreek. Eens heeft de Bestendige Deputatie van Luik een vezoek om een Franstalige school in Voeren op te richten, afgewezen als zijnde onwettelijk. Zelfs de Wallingantische burgemmester Dodemont van Voeren zegt in KOERIER (2 maart 1977) : « De aard van de Voer is Vlaams-Platdiets. »

(…) Op basis van de uitslagen van de talentelling van 1947 begonnen de leerlingen in de school van Remersdaal hun studie in het Nederlands en vanaf het vierde leerjaar werd het Frans dan de voertaal.

Remersdaal is nu de haard van het gewelddadige Wallingantisme van gedeculturaliseerde verfranste jongeren. 

Door de wet van 8 november 1962 (van kracht sinds 1 september 1963) werd de Voerstreek bij Limburg, arrondissementTongeren, gevoerd. (…) de faciliteiten in Vlaams gebied werdenomgebogen tot een verfransingsmechanisme. (…) Ook de inriching van franstalige kleuter- en lagere scholen heeft, theoretisch althans, de integrtie van de Franstalige minderheid op het oog. Maar er is geen contrôle op het onderricht van het Nederlands in deze scholen : de Waalse inspecteur die ervoor zou moeten instaan, kent geen Nederlands en de meeste leerkrachten bezitten niet de vereiste diploma’s om Nederlands te onderwijzen !

 

1979

Journal d’Aubel, 27 juni 1979

 

Le président du T.A.K., M. Crommelynck, en compagnie d’une jeune fille, habillée d’une tenue militaire, a pu se rendre sur la tombe du curé Veltmans, pour y déposer une gerbe de fleurs.

 

/opmerking bij de foto:/

Ziet er dat lief meisje zo militaristisch uit !

 

1979

Où sont les véritables terroristes ? / Bimestriel de combat et d’information, Le Foron, 3, 1979

 

in : Voeren, Tijdschrift voor behoud van eigen aard en cultuur, 10, 1979

Tijdschrift tegen iedereen die onze streek bedreigt.

 

WIST GE…

* Dat volgens de Luiksgezinden de Voerenaars aan politiek doen in hun kerken ! In Remersdaal hebben zij zelf voet aan wal gekregen… het resultaat beleefden wij op 27 mei jl., t.g.v. hun alternatieve communieviering :

– de « bronkpalen » waren rood en geel geverfd en bevlagd met de Luikse perron,

– op het altaar stonden vazen in geel-rode kleuren,

– naast het altaar stond de vlag van de « Pourons » (Luikse vlag),

– de mis werd uitsluitend in het Prans opgedragen,

– na de mis werd er in de kerk geapplaudisseerd (zoals op een politieke meeting),

– buiten stak kasteelheer PALMERS (Ottegraven) een speech af en speelde de harmonie de Valeureux Liégois

En onze lieve pastoor COLIN, een sirids 3 jaar ingeweken Hollander, speelt daar mee mee.

 

GEEN POLITIEK IN ONZE KERKEN  !

 

(…) -* Dat José Happart en zijn bende ervoor gaan zorgen dat Vlaamse arbeiders in Luikse bedrijven worden ontslagen ( = BROODROOF ).

Laat ons lachen, de Vlaamse arbeiders zijn de enigen in het Luikse die nog WERKEN. José, voor wie « werken » iets onbekends is, zal dat natuurlijk niet weten.

 

(…) –  En dat zouden v/ij allemaal zo rnaar moeten slikken, terwijl zij onze feesten telkenscompromitteren en aanvallen ! ! !

DAT VREEMD GSSPUIS UIT BRUSSEL, DE JURA EN AOSTA HEEFT HIER WEG TE BLIJVEN ! !

 

/Le Journal d’Aubel, 1979; …/

 

 

De moraal

De Vlaming is maar goed zolang hij zich aanpast.

Als de Waal zich moet aanpassen, wordt hij onbeschoft. ZO is het ALTIJD geweest, MMAR ZO zal het niet eeuwig blijven!

 

LIEGEN

Dat kunnen Journal d’Aubel, met J.-Jj. Xhonneux, en de makers van FORON bijzonder goed… en zo wordt de opninie van de doorsnee-Luiksgezinde gevormd.

Hier enkele voorbeelden :

Journal  d’Aubel, 22 juni 1979,   ondertekend J.-L. X.

 

1980

La quatrième fête du peuple fouronnais: pas d’incidents, des discours « musclés », LB 22/09/1980

 

« Henri Mordant, président du rassemblement wallon, dénonce l’action gouvernementale et déclare : « Il faut se débarrasser (sic) des Flamands d’une façon ou d’une autre. »

 

1980

J. Dz., Nos femmes et le Communautaire, LB 14/01/1980

 

Le leader néerlandophone de l’opposition, interrogé par A2:

« Il a tout de même accusé la France de financer l’action francophone fouronnaise. »

 

1983

Guido Fonteyn, Voeren, een heel Happart verhaal, Soethoudt essay, 1983

(p.61-89)

 

FEITENDOSSIER VOERSTREEK

 

(29.9.1977 – oktober 1982)

Donderdag 29 september 1977

De banden van 5 auto’s worden beschadigd voor de school te ‘s-Gravenvoeren (auto’s van kursisten).

Vrijdag 30 september 1977

‘s Nachts wordt een ruit ingeslagen van de nieuw-bouw’van de Provinciale School te ‘s-Gravenvoeren.

 

Vrijdag 14 oktober 1977

 

Huizen worden met eieren besmeurd, zoals bij Broers te ‘s-Gravenvoeren. Twee ruiten van een paviljoen van de Middelbare School te ‘s-Gravenvoeren wor­den ingegooid met extra zware stenen.

 

Zondag 22 januari 1978

 

Te Remersdaal wordt een groep Vlaamse wandelaars (hoofdzakelijk kinderen) aangevallen door een 30-tal frankofielen. Ook de begeleidende ziekenwagen van het Vlaamse Kruis werd aangevallen. Een van de twee ter hulp gesnelde rijkswachters werd licht gewond.

 

Februari 1978

 

Plak- en verfakties tegen gouverneur Roppe: «ROPPE COCHON» enz.  De rijkswachtoverheid laat betijen.

 

Zaterdagmorgen 25 maart 1978

Twee zeer grote dubbelglasramen met bakstenen verbrijzeld bij dr. Jaak Nijssen (St.-Martensvoeren).

 

(p.62)

Eén groot dubbelglasraam met baksteen verbrijzeld in het kantoor van de V.V.V. (St.-Pietersvoeren).

 

Eind maart 1978

 

Iedere nacht verft men slogans met openlijke beledigingen aan het adres van aftredend gouverneur Roppe van de provincie Limburg. Iedere nacht wordt er met gele en witte plastiekverf en met spuitbussen op de wegen, wegwijzers en privaateigendom geschilderd. Ook gemeentelijke gebouwen worden vol geschilderd en vol geplakt: o.a. het vroegere gemeentehuis van Sint-Pieters-Voeren, gebouw waarin de Action Fouronnaise-groep haar thuishaven heeft.

 

Donderdagmorgen 30 maart 1978

 

Eén raam verbrijzeld bij de familie Janssen (‘s-Gravenvoeren).

 

Woensdag 29 maart tot en met zondag 2 april 1978

 

De auto, waarin het Vlaamse gemeenteraadslid G. Theunissen met kind zat, werd toegetakeld te Re-mersdaal, de auto van Léon Smeets eveneens. In een Vlaams café te Moelingen kwam er bomalarm ! Te St.-Martensvoeren worden vier autobusserr be–schadigd. Remersdaal wordt afgesloten door een gewapende knokploeg van 100 man. Een comb’ï-wagen van de rijkswacht werd toegetakeld en de adjudant geslagen.

 

Maandagmorgen 3 april 1978

 

Eén zeer groot dubbelglasraam werd ingeslagen bij leraar Palmans. Twee grote glasramen werden ver­brijzeld in het huis van de familie Sweron-Haveneers, dagelijkse beheerders van het Veltmanshuis.

 

Zaterdagnacht 8 april 1978

 

Grote reklameborden van de motowedren worden grondig vernield evenals de privéborden van het restaurant «Het Rode Bos».

 

Vrijdag 21 april 1978

 

‘s Nachts wordt aan het Kultureel Centrum een geborduurde vlag gestolen en volgens zegslieden te Sint-Martens-Voeren in frankofone kring verbrand.

 

Zondag 23 april 1978

De Voer zit vol Luikse en Brusselse vechtersbazen. Overal ziet men ze rondrijden met helmen en stok-ken op de achterzetel. Te VGravenvoeren, in Fri-tuur Wijn’ants, trachten een 10-tal knokkers een gevecht uit te lokken. Wat later slagen diezelfden daarin te Moelingen, in café Oud-Moelingen. De. rijkswacht dient manu militari op te treden.

 

Donderdag 4 mei  1978 – Hemelvaartdag

De kerken van de Voer worden behangen met zware beledigingen aan het adres van de pastoors; de sleutelgaten van de kerkdeuren blijken dichtge-smeerd met snel hardende stof. In de week vooraf-gaande aan deze akties tracht men ‘s nachts de pastoor van ‘s-Gravenvoeren te intimideren om hem ertoe te dwingen voor de eerste keer in de Voerge-schiedenis de Plechtige Communie in het Frans te organiseren.

 

Zaterdag 13 mei 1978

Een bus van Vlaamse toeristen die te Remersdaal een café bezochten, werd zwaar beschadigd door inderhaast samengetrommelde jonge vechtersbazen (A.F.-leden en Walen uit Aubel).

 

Zondag 14 mei 1978

 

Piet Nijssen, een zoon van dr. Jaak Nijssen, wordt te Teuven door een 15-tal jongeren, behorende tôt bovenvermelde groep aangevallen, neergeslagen en geschopt.

 

Zaterdag 20 mei 1978                         

 

Allé Vlaamse verkeersborden en V.V.V.-borden te Moelingen, De Plank en Teuven worden met zwarte verf volledig overdekt.

 

Donderdag 25 mei 1978 – 11 uur

 

Koen Nijssen, een andere zoon van Dr. Nijssen, komt terug van de judoles in het Paviljoen en wordt door een omvangrijke groep A.F.-leden tegenge-houden. Hij wordt nog tijdig door rijkswachters ontzet die door broer Bart Nijssen ter hulp werden geroepen.

 

Zaterdag 27 mei 1978

 

De mooie, grote opschriften van de Provinciale School te ‘s-Gravenvoeren worden stuk geslagen en in de Voer gegooid. Ook de nederlandstalige ge-huchtnaamplaatjes worden vernield te ‘s-Graven­voeren.

 

Zondag 28 mei 1978

 

A.B. uit Sint-Martens-Voeren wordt door een auto achtervolgd en klem gereden.

 

Maandag 29 mei 1978

 

Mia Broers-Debougnoux, vrouw van de Vlaamse lijsttrekker, wordt op haar weg naar de zaal van de Vlaamse harmonie in de Boomstraat door twee mannen, A. Belboom en zijn zoon, tegengehouden en mishandeld.

 

Zondag 4 juni 1978

 

Een bus toeristen uit Vlaanderen worden bij café-bezoek te ‘s-Gravenvoeren geprovoceerd door fran-kofielen en Waalse café-bezoekers.

 

Dinsdag 14 juni 1978

 

Bomaanslag (molotov-cocktail) tegen de nieuwe apoteek te Sint-Martens-Voeren. De bom werd ge-gooid in de richting van een voorraad zéér brand-baar en ontplofbaar materiaal. Deze aanslag had de 5 personen die in het huis sliepen (tweegezinswoning) het leven kunnen kosten. Slechts door gelukkige omstandigheden werd dit verijdeld. De woning wordt gehuurd van een Vlaams gemeenteraadslid die met zijn familie onder hetzelfde dak woont.

 

Woensdag 15 juni 1978

 

De sekretaresse van de V.V.V. de Voerstreek wordt op straat voor haar woning door jeugdige vechters-bazen geïntimideerd.

 

Zondag 9 – maandag 10 juli 1978

 

3 uur ‘s morgens: het treinhuisje te Remersdaal wordt met brandbussen vernield.

 

Maandag 10 juli 1978

 

Zondagavond, kermis op De Plank: Vlamingen worden beschimpt en geprovoceerd door jongeren uit Remersdaal en Teuven.

 

Dinsdag 11 juli 1978

 

Dinsdagmorgen: de Vlaamse Leeuw wordt gestolen aan het kommissariaat van de Voerstreek. Deze vlag werd eigenaardig genoeg de avond tevoren opge-hangen en zô dat elke voorbijganger eraan kon.

 

Vrijdag 14 juli 1978

 

Vrijdagnacht, 12 uur, na een vergadering’van A.F.-militanten in het vroegere gemeentehuis van Sint-Pieters-Voeren bedreigen 14 deelnemers aan deze vergadering 8 meisjes die op kamp zijn bij de familie Lemmens : de deur wordt geforceerd en beschadigd… (een meisje heeft de hèle nacht door gebraakt van de angst).

 

Dinsdag 15 – zondag 27 augustus 1978

 

Het A.F. plakt de Voer vol en schildert erop los, de burgemeester en de arrondissementskommissaris houden de Vlamingen aan de draai, -slechts door tussenkomst van Minister Boel krijgen de Vlamin­gen toelating voor hun feest.

 

Zondag 27 augustus 1978

 

Remersdaal wordt afgezet door gewapende benden, een jongeman wordt in het ziekenhuis geslagen en een inwoner van Remersdaal slaat bij ongeluk zijn eigen vrouw. Resultaat: de Vlamingen hebben het gedaan !

 

Zondag 3 september 1978

 

Autokaravaan met vlaggen en affiches trekt door de Voer; binnenstraatjes worden aangedaan om de Vlaamse lijsttrekker te provoceren, getoeter en ge-brul… dezelfde autokaravaan trekt ook voorbij de rijkswacht (wat blijkbaar mocht).

 

Maandag 4 september 1978

 

De twee jongste kinderen van dr. J. Nijssen worden door een autobestuurder bedreigd. Plakken en schilderen zonder ophouden.

 

Zaterdag 9 september 1978

6 uur ‘s morgens: H. Dodemont, Vlaams gemeente-raadslid wordt bij zijn eigen huis aangevallen en afgeranseld. ‘s Avonds snijdt een jongere uit de Jura géraniums af aan de Apotheek Brouwers. Carlo Brouwers wordt bij protest diets gemaakt dat dat-zelfde mes ook zijn keel aan kan. Na bezoek van rijkswacht worden er klevers op het uitstalraam geplakt.

 

Zaterdag 9 – zondag 10 september 1978

 

‘s Nachts, tôt ‘s morgens vroeg 6 uur: nachtlawaai met het opzet de Vlaamse gezinnen aan de overkant van de straat wakker te houden: trompettengeschet-ter, gebrul en lawaai van een muziekinstallatie.

 

Zondag 10 september 1978

 

Tijdens de optocht wordt er geschreeuwd tegen de Vlamingen hoewel «betogen» volgens de burgemees-ter verboden was.

 

Woensdag 13 september 1978

 

Kermis te Moelingen: de Vlaamse optocht wordt gehinderd met de bedoeling een vechtpartij uit te lokken.

 

Zondagmorgen 24 september 1978

 

Rond lu.30: vechtersbazen lokken aan een friet-kraam ruzie uit en takelen enkele jonge mannen toe.

 

Daarna trekt een groep van een 80-tal naar de Vlaamse verenigingszaal te ‘s-Gravenvoeren en pakt er systematisch iedere Vlaming die de zaal verlaat aan. Resultaat: 4 ernstig gewonden en een 10-tal lichtgewonden. Zelfs de bijgeroepen dokter-van-dienst wordt aangevallen. Twee rijkswachters waren aanwezig. De aanvallers bespuwen de rijkswachters.

 

Dinsdag 26 september 1978

 

Een Waalse groep trekt met hanevlaggen en strijd-vaandels urenlang door ‘s-Gravenvoeren. Ze gaan overal langs waar ze weten dat ze Vlamingen kunnen provoceren. De heer Happart steekt op het Kerk-plein een anti-Vlaamse toespraak af en roept op tôt geweld.

 

Zondag 29 oktober 1978

 

Overal liggen spijkers en kraaiepoten. Ganse schoen-dozen vol worden er geraapt: vooral te Moelingen, Teuven en Sint-Martens-Voeren. Volgens informan-ten was dit een geplande aktie van het A.F. Tiental-. len auto’s rijden hun banden stuk, ook de rijkswacht.

 

Donderdag 2 november 1978

 

Van de auto van Jean Geelen, geparkèerd naast het ouderlijke huis, Mannekensput te ‘s-Gravenyoeren, wordt de voorruit met een zware steen ingegoôid. Te-Teuven vindt de pastoor zijn kerkdeur geblokkeerd:. ‘s nachts werden de sleutelgaten volgestopt met snelhardende materie. Niemand kan binnen. De ruiten van een rijkswachtcombi worden te Remers-daal stukgegooid.

 

 

Vrijdag 3 november 1978

 

Voor de apotheek en de rijkswacht, einde Sint-Martens-Voeren, liggen spijkers en kraaiepoten.

 

Donderdag 7 december 1978

 

Tijdens de turnles van een 25-tal vrouwen te Teuven wordt eeri zware steen door een ruit van het paro-chielokaal gegooid. Enkele vrouwen worden (geluk-kig slechts licht) gekwetst door glassplinters. (Oog-getuigen zien een zoon Pinckaers razend snel wegrij-den).

 

Vrijdag 8 december 1978 (‘s nachts)

 

De Parochiezaal te Teuven wordt beklad, de deur uit haar hengsels gelicht! 5 daders worden betrapt en aangegeven. (Achteraf blijkt bij ondervraging door de rijkswacht de getuigenis te kloppen). Straatlawaai bij mevr. Keyenberg. Deze dame opent haar raam. Er wordt prompt op haar geschoten (waarmee?), een ruit wordt in elk geval naast haar hoofd verbrijzeld. De daders werden door getuigen herkend (deze getuigen werden achteraf bedreigd). De opschriften van de Provinciale Middelbare School worden afgebroken en weggegooid (de da­ders werden door een getuige herkend: Kerffs en Erens uit ‘s-Gravenvoeren).

Bij J.M. Ernon, kinesitherapeut te ‘s-Gravenvoeren, wordt een ruit stuk geschoten met een loden balletje.

 

Dinsdag 12 december 1978

 

Op de rijkswacht meldt men een bomalarm voor de Provinciale Middelbare School.  De rijkswacht is. verplicht een hèle week constant de wacht bij het/ gebouw op te trekken.

 

Woensdag 13 december 1978

 

Het verenigingslokaal van de schutterij te Sint-Martens-Voeren wordt beklad. Het hèle dorp wordt volgeschilderd met beledigingen aan het adres van Vlamingen.

 

Zaterdag 9 – zondag 17 december 1978 (de ganse week)

 

Vlamingen die gaan plakken voor de verkiezingen worden bedreigd en klem gereden.

 

Zaterdag 16 – zondag 17 december 1978

 

Zaterdagnacht Straatgevecht te Moelingen: twee ernstig gekwetsten. De auto van K. Walpot beschadigd, de auto van J. Linder zwaar toegetakeld.

 

Zondag 17 december 1978

 

In twee stembureaus (Sint-Martens-Voeren nr. 2 en ‘s-Gravenvoeren nr. 6) worden samen een 300-tal stembrieven beschadigd met zoutzuur, in de urnen. (Vermoedelijke dader: Stassen). Stassen wordt door de rijkswacht opgepikt, onder-vraagd en… vrijgelaten onder bedreiging van een 130-tal betogers voor het rijkswachtgebouw. De leden van het opnemingsbureau kunnen niet naar huis wegens bedreiging van franskiljonse knokploe-gen. De rijkswachtbescherming is zwak. Substituut Boyen en notaris Hougaerts zijn getuigen.

 

Zondag 28 januari 1979

 

46 wandelaars worden op hun tocht aangevallen te Sint-Martens-Voeren. De rijkswachters zien zich verplicht de wandelaars te beschermen. Op De Plank ontstaat een ernstig handgemeen na een vuistslag in het voile gelaat van een rijkswachter: 7 rijkswachters worden gewond en twee betogers (enkelen ernstig). De dokter van dienst die werd bijgeroepen om de gewonden te verzorgen wordt, op de parking van de rijkswacht ( ! ) door Luiksgezinden aangevallen. Zijn auto wordt beschadigd en hij moet rechtsomkeer maken. Door hem werd klacht inge-diend bij de burgemeester en de gerechterlijke in-stanties. In de week daarop schrijven de franstalige kranten schandalige leugens en staat de gésproken pers toe dat er openlijk bedreigingen worden geuit aan het adres van de Vlamingen in de Voerstreek. Wij citeren Happart van het A.F. : « Als de Voer niet bij het formatieberaad wordt betrokken, zal men voor iedere Vlaamse deur een rijkswachter moeten zetten. »

 

Vrijdag 9 t/m maandag 12 februari 1979

 

Verscheidene Vlamingen ontvangen anonieme tele-foonoproepen, waarin ze worden uitgescholden en bedreigd. Sommige bedreigingen staan i.v.m. boycot van handel. In Teuven ontvangt een vrouw voor de zoveelste maal een telefonische doodsbedreiging.

 

Eind februari 1979

 

Happart dreigt tegenover persmensen en in zijn persconferenties herhaaldelijk met geweld.

 

Vrijdag 2 maart 1979

 

De piratenzender «Fouron Wallonne» gaat de ether in, zwak, doch tegen alleb verbodsbepalingen en wetten in.

 

Zaterdag 10 maart 1979

 

De kantine van de ‘s-Gravenvoerse voetbalploeg rijkswachters worden gewond en twee betogers (enkelen ernstig). De dokter van dienst die werd bijgeroepen om de gewonden te verzorgen wordt, op de parking van de rijkswacht (!) door Luiksgezinden aangevallen. Zijn auto wordt beschadigd en hij moet rechtsomkeer maken. Door hem werd klacht inge-diend bij de burgemeester en de gerechterlijke in-stanties. In de week daarop schrijven de franstalige kranten schandalige leugens en staat de gésproken pers toe dat er openlijk bedreigingen worden geuit aan het adres van de Vlamingen in de Voerstreek. Wij citeren Happart van het A.F. : « Als de Voer niet bij het formatieberaad wordt betrokken, zal men voor iedere Vlaamse deur een rijkswachter moeten zetten. »

 

Vrijdag 9 t/m maandag 12 februari 1979

 

Verscheidene Vlamingen ontvangen anonieme tele-foonoproepen, waarin ze worden uitgescholden en bedreigd. Sommige bedreigingen staan i.v.m. boycot van handel. In Teuven ontvangt een vrouw voor de zoveelste maal een telefonische doodsbedreiging.

 

Eind februari 1979

 

Happart dreigt tegenover persmensen en in zijn persconferenties herhaaldelijk met geweld.

 

Vrijdag 2 maart 1979

 

De piratenzender «Fouron Wallonne» gaat de ether in, zwak, doch tegen alle verbodsbepalingen en wetten in.

 

Zaterdag 10 maart 1979

 

De kantine van de ‘s-Gravenvoerse voetbalploeg (met franstalige inslag) brandt af. Provocatie? De officiële versie van de rijkswacht luidt: kortsluiting. Happart schuift het in de schoenen van de Vlamin-gen. Was dat de bedoeling? De Vlamingen vinden het verdacht en sfeerscheppend.

 

Zondag 11 maart 1979

 

Waalse betogers gooien in ‘n café (Wijnants) te ‘s-Gravenvoeren de ruiten in met glazen en bierflesjes. Een Vlaamse toeschouwer te Moelingen wordt aan het hoofd gekwetst. Langs de betogingsroute wor-den Vlaamse toeschouwers aangevallen. De heer Hamelryckx, wiens famille op het Kerkplein te ‘s-Gravenvoeren woont, wordt brutaal aangevallen en geslagen. Zijn duur fotoapparaat wordt vernield. ‘n Vlaams toeschouwer voor het café Wijnants wordt zwaar gewond. ‘s Avonds worden café-bezoe-kers door dronken manifestanten aangevallen (ko-mend uit het café bij G. Lang). Diezelfde aanvallers bekegelen de tussenbeide gekomen rijkswachters met bierglazen en flesjes; een rijkswachtofficier wordt gekwetst. De ruiten van de Kursaal te ‘s-Gravenvoeren worden ‘s nachts stukgegooid met glazen en bierflesjes. G. Lang (‘s-Gravenvoeren) en Heutz (Remersdaal) vallen opnieuw dienstdoende rijkswachters aan. Zij worden prompt meegenomen en opgesloten. Bij H. Broers (Vlaams leider) komen doodsbedreigingen en bedreiging tôt brandstichting binnen (telefonisch). Muytjens dreigt de hond van caféhouder Wijnants te zullen «kapot» rijden.

 

Maandag 12 maart 1979

 

De hond van caféhouder Wijnants wordt «kapot» gereden.

 

Zondag 8 a’pril 1979

 

T.g.v. een filmvoorstelling waarop een 140 mensen aanwezig waren en waarheen ook een 30-tal leden van het T.A.K. waren gekomen, viel Happart eerst met een 35-tal bendeleden het Cultureel Centrum aan. Daarna groeide zijn groep aan tôt meer dan 100 (na een oproep op een jeugdbal te Aubel). Vanuit een hogergelegen weide werden er kruiwagens vol stenen aangevoerd. De rijkswacht moest schuilen tegen deze steenregen. Hun wagens werden zwaar beschadigd, ramen van het Cultureel Centrum wer­den stukgegooid. De 50-jarige Fons Madereel werd half-dood geslagen met stangen en kettingen (de twee benen gebroken op 5 plaatsen – zware vlees-wonden en hersenschudding). Daarna werd hij in het riviertje de Veurs geworpen. De auto’s van Theunissen G. en andere mensen die huiswaarts moesten, werden beschadigd. Met een lange ketting over hoogspanningsdraden werd de hèle streek zon-der elektriciteit gezet (Happart).

 

Zaterdag 5 mei 1979

 

Intimidatiebetoging van ongeveer 110 Voerse wal-linganten t.a.v. het nederlandstalig Vormsel in de kerk te Sint-Martens-Voeren. Ze stapten op naar het huis van de deken o.l.v. Happart en Goffart.

 

Zaterdagnacht 5 mei 1979

 

Het rijkskultureel Centrum wordt beklad. De stra-ten worden volgeschilderd met zware beledigingen aan het adres van de Deken Frijns: o.a. hakenkrui-sen aan dé kerkingang en op de kerkhofmuur.

 

Zondag 20 mei 1979

 

Happart en zijn bende verstoren de wandeling van 500 Vlamingen. Later wacht dezelfde groep ‘de wandeling op met rieken, knuppels, ijzeren stangen en gebruikt deze tegen de optredende rijkswacht. Te« ‘s-Gravenvoeren bekogelen diezelfde Happart-ben-deleden de rijkswacht met stenen en gebruiken tegen de ordediensten allerhande slagtuig. Verscheidene rijkswachters, waaronder een kapitein, worden ern-stig gekwetst. Later op de dag worden de ruiten van verscheidene auto’s ingegooid (o.a. deze van dr. J. Nijssen en E. Vroonen). Jean Vroonen en zijn vrouw, die van de feestweide terugkeren worden voor de rijkswachtgebduwen door een 100-tal Happartmanifestanten tegengehouden en afgetuigd. De auto werd zwaar beschadigd. Na de nodige verklaringen aan de rijkswacht keert slachtoffer Vroonen met zijn echtgenote naar huis en wordt voor de tweede maal, ter hoogte van het postkan-toor tegengehouden. Aïs in een razernij storten Luiksgezinden onder leiding van Happart zich op de auto, dansen erop; slaan de ruiten stuk, tuigen Jean Vroonen een tweede maal af, trekken zijn vrouw uit de wagen en takelen haar toe. Slechts na tussenkomst van de zoon en de broer van het slachtoffer lopen de belagers weg: 100.000 fr. schade, een zwaargekwetste J. Vroonen en zijn vrouw achterlatend. Dan wordt het Rijkskultureel Centrum aangevallen. De koeien uit de naburige weide worden in de hof gejaagd, de auto van G. Sweron wordt met zware keien bekogeld en betrapt: 30.000 fr. schade.

 

Maandag 21 mei 1979

 

De  rijkswachtgebouwen te  Sint-Martens-Voeren worden door een 120-tal Happartfans belegerd. Geen enkele vlaamsgezinde Voerenaar durft nog door zijn eigen streek rijden.

 

Dinsdag 22 mei 1979

 

Boudewijn, koning der Belgen, ontmoet aan de autostradeafrit van Verviers bendeleider Happart !

 

Dinsdag 22 t/m 26 mei 1979

 

Na de autostrade-bijeenkomst worden de franstalige herrieschoppers vrijgelaten. De reakties in Vlaan-deren zijn zeer hevig; het feit dat de koning enkele vlaamsgezinde Voerenaars in Hasselt ontvangt kan daar niets aan veranderen.

 

Zaterdag 26 mei 1979

 

Aan de Provinciale Middelbare School die pfficieel geopend wordt, zijn de telefoonverbindingen doorgesneden.

 

Zondag 27 mei 1979

 

Voor de eerste maal in de Voertraditie werd er in de kerk van Remersdaal een franstalig kommuniefeest georganiseerd door de dorpspastoor van Remers­daal, die een Nederlander is. Happart deelt aan de pers mee dat « sommige verklaringen van gouverneur Vandermeulen door de franstaligen worden aange-voeld aïs een ware oorlogsverklaring ».

 

Donderdag 7 juni 1979 (‘s nachts)

 

Het praalgraf van pastoor Veltmans (te Sint-Mar-tens-Voeren) werd zwaar beschadigd; beeld en tekst op het graf werden besmeurd. De kerkdeur van Sint-Martens-Voeren werd beschilderd met hakenkruisen en SS-tekens. De kerkmuren werden volgekalkt met anti-Vlaamse slogans. Het oud-gemeentehuis en de posterijen werden beklad en besmeurd. Op de trap-pen van het H. Hartbeeld staat sinds gisteren de slogan: « Messe en français ». Meerdere privaatwo-ningen werden beschadigd. Op alle verkiezingsaffiches werd de Vlaamse tekst overschilderd. De spoorwegbrug en de openbare weg werden volgekalkt met slogans tegen de Vlaamse inwoners van de Voerstreek.

 

Donderdag 7 t/m 10 juni 1979

 

Honneux en de A.F. roepen op tot « niet-stemmen » bij de Euro-verkiezingen. In de nacht van vrijdag op zaterdag 9 juni werd de gevel van de woning van burgermeester Dodemont met teer beschilderd.

 

Zondag 10 juni 1979

 

Euro-verkiezingen. Heethoofdige frankofonen o.l.v. Happart verbrandden hun oproepbrieven voor de verkiezingen: bendevorming voor het stembureau.

 

Donderdag 14 juni 1979

 

Omstreeks lu.30 hebben «onbekenden» de ruiten ingegooid bij M. Schoonbroodt (VGravenvoeren) en bij Ernst (‘s-Gravenvoeren).

 

Dinsdag 19 juni 1979

 

De plaatselijke Vlaamse harmonie werd op het ogenblik dat ze het Limburgs volkslied speelde, met bierglazen bekogeld. De Vlamingen bezorgden de Luiksgezinde bierglazengooiers een aframmeling.

 

Zondag 24 juni 1979

 

Op het kerkhof van St.-Martensvoeren werd zondagnacht het graf van pastoor Veltmans met aal besmeurd.

 

Zagerdag 11 – zondag 12 augustus 1979

 

T.A.K.-voerkamp. Happart en zijn kornuiten stoken andermaal herrie: ze gooiden met loden knik-kers. Jean Kloos werd aangevallen en gekwetst.

 

Zondag 19 augustus 1979

 

Een aantal VMO-ers, die van zinnens waren Happart cens duchtig onder handen te nemen, werden onder-schept door de rijkswacht.

 

Eind augustus 1979

 

Gramme vaardigt samenscholingsverbod uit.

 

26 augustus 1979

 

Opnieuw rumoerige nacht te Voeren. Vlamingen werden door Franstaligen met stenen bekogeld. Een tiental Vlamingen werden door de rijkswacht opgepakt en pas rond 1 u. vrijgelaten.

 

i September 1979

 

Radio Uilenspiegel in de ether.

 

Zaterdag 15 – zondag 16 september 1979

 

Troisième fête du peuple fouronnais. Happart en Dodemont spraken opnieuw anti-Vlaamse, opruien-de taal.

 

Zondag 23 september 1979

 

De luiksgezinde cafébaas van het café Les Sports, de franskiljon Grosjean schiet op Vlamingen; Kaspar Heuschen kreeg een kogel in de hais; André Gillaer, een zestienjarige jongen kreeg er één in het been en Freddy Pinckers werd door een schampschot aan het hoofd gewond.

Arrondissementskommissaris Peeters vaardigde een samenscholingsverbod uit. Grosjean werd de dag daarop vrijgelaten !

 

Maandagavond 26 september 1979

 

De ruiten van een Vlaams café in Sint-Martensvoe-ren vliegen stuk. Luiksgezinden belaagden de woningen van twee slachtoffers die de nacht ervoor gewond werden. De Harde Kern in Voeren dreigt om het recht in eigen handen te nemen.

 

Begin oktober 1979

 

Minister van Justifie Van Elslande verklaarde dat de Voerenaars die hun stembrieven verbrand hadden, niet zouden vervolgd worden! De Vlaamse Voerenaren eisten in een vijftien pun-tenprogramma het herstel van de rechtsstaat.

 

Woensdag 10 oktober 1979

 

Het T.A.K. kondigde op een persconferentie aan dat het op 21 oktober in Voeren zou wandelen.

 

Woensdag 17 oktober 1979

 

Het Leuvense Studentenfront betoogt in Tongeren voor de arrondissementswoning van Peeters en eist van hem dat de T.A.K.-wandeling mag doorgaan.

 

Donderdag 18 oktober 1979

 

Op een persconferentie riep Happart op tôt geweld.

 

Zondag 21 oktober 1979

 

De T.A.K.-wandeling wordt een kleine veldslag. De VMO bezet het gemeentehuis van Voeren. De in-boedel wordt vernield.

 

Maandag 29 oktober 1979

 

Het samenscholingsverbod wordt opgeheven.

 

Eind oktober 1979

 

De Vlaamse Voerenaren verwerpen het speciaal statuut.

 

Vrijdag 2 november 1979

 

De boerderij van Lemmens te St.-Pietersvoeren werd met hakenkruisen beklad.

 

Zondag 11 november 1979

 

De oudstrijders mogen niet op straat komen.

 

Zondag 25 november 1979

 

Gillard werd uit zijn auto gesleurd en door Luiks-gezinden afgetroefd. Montulet, lid van de Happart-bende, bedreigt de aanwezige rijkswachters met een geweer dat zoon Snoeck uit de bagageruimte van zijn auto haalde.

 

Februari: karnaval

 

De traditionele optocht wordt verboden, de Vlamingen mogen slechts in groepjes van vijf op straat komen. Zelfs dan worden zij bedreigd en geïntimi-deerd door Happart J. met achter zich een 35-tal knokkers.

 

 

Zaterdag 23 februari 1980

 

Cafébaas Goffard van Moelingen haalt zijn geweër boven en mikt op Vlamingen.

 

Week 1 t/m 9 maart

 

Bij Vlaming R. Snoeck te Sint-Pieters-Voeren worden 20 sierbomen omgehakt.

Bij fruitkwekers W. Gaens te ‘s-Gravenvoeren worden een 30-tal fruitboompjes in zijn plantage vernield.

Bij landbouwer H. Goessens te ’s-Gravenvoeren wordt het landbouwalaam vernield (allen gekende Vlamingen, slachtoffers).

 

9 maart 1980

 

Ondanks het feit dat de « wandeling » werd toegelaten en de rijkswacht-overheid garanties had gegeven viel de Happartbende gesteund door F.G.T.B.-knok-ploegen 2.000 Vlamingen aan te Remersdaal. De avond ervoor hadden wij T.V.-beelden gezien waarin werd getoond hoe vernoemde bendeleden zich met karrevrachten stenen bewapenden en hoe ieder huis in de dorpskom van Remersdaal werd uitgerust.

Zonder enige vorm van directe bedreiging toonden J. Snoeck en zwangere schoondochter zich elk met een longrifle in het venster van zijn woning. Zonder dat er sprake was van enige directe bedreiging opende hij het vuur.

Bij de reconstructie en het vooronderzoek werden Vlaamse getuigen afgeschrikt en bij de reconstructie had Happart blijkbaar de leiding.

 

10 maart 1980

 

De Happartbende betoogt te Verviers en gooit bij de minister van Binnenlandse Zaken de ruiten stuk. (Bekend door Gramme na de senaatscommissie -9.000 fr. schade.)

 

11  maart 1980

 

De Happartbende valt de rijkswacht te Sint-Mar-tens-Voeren aan.

Bij een charge van de rijkswacht gooien ze bij Vlamingen de ruiten in, o.a. in café Splendid, en organiseren ze raids op Vlaamse woningen en ge-bouwen. O.a. in het bivakheem «De Komberg» worden 26 ruiten ingegooid.

 

14-15 maart 1980 (nacht)

 

De wagen van Monique Wijnants wordt omgedraaid en zwaar beschadigd (in Visé).

 

April 1980

 

De Jeugd-voetbalploeg van SK-Moelingen wordt op het terrein van Merméé aangevallen door een bende knokkers o.l.v. José Happart. Vlaamse ouders-supporters worden afgeranseld en auto’s beschadigd.

 

Mei – oktober 1980                                   

 

In de periode van mei tot oktober, een période die als rustig werd bestempeld gebeurden volgende feiten:

–  de auto van Albert Heusschen uit Teuven ging in de vlammen op vlak voor zijn huis;

– de  ruiten  van deken Frijns werden ingeslagen (grote dubbelglasramen);

– spijkers worden voor banden van Vlaamse au’to’s gelegd (o.a. voor de auto’s van de C.D.O.-T.V.-ploeg die op dat ogenblik te » Voeren werkt;

 

21 februari 1981

 

Moordaanslag op Léon Banken.

 

30 maart  1981

 

F. Lognoul jr., Hilde Theunissen en haar zusje Use worden in de Hoogstraat te ‘s-Gravenvoeren tôt tweemaal toe lastig gevallen en geïntimideerd.

 

11 april 1981 (3 u. ‘s morgens)

 

Een zware baksteen vèrbrijzelt de étalage van de apotheek te Sint-Martens-Voeren. Poging tôt ruitentikken bij F. Lognoul te ‘s-Graven­voeren.

Spijkers op de opritten van sommige huizen van Vlaamsgezinden (o.a. bij V. Theunissen).

 

Einde mei 1981

 

De Voer wordt weer cens vol geschilderd met slo­gans, ook op privaateigendom en op de kerk te Sint-Pieters-Voeren (tot op het dak). Bij Théo Walpot te Moelingen wordt het huis besmeurd.

 

26 mei 1981

 

Vlamingen die de slogans willen verwijderen op het huis van Walpot worden vanuit het café des Sports met glazen bekogeld (door ongeveer 20 personen waaronder een 6-tal F.G.T.B.-ers uit Visé). Huub Broers wordt op privéterrein (samen met Jean Cloos) klem gereden en aangevallen.

 

31 mei 1981

 

Een 90-tal Vlaamse wandelaars worden te Teuven (op het kruispunt) met stenen bekogeld. Happart verzamelt te Remersdaal en te Sint-Pieters-Voeren een tôt de tanden gewapende bende van een  150-tal personen waartussen heel wat F.D.F.- en     A F.G.T.B.-militanten worden opgemerkt. Vanuit Sint-Pieters-Voeren valt deze bende een groep van een 80-tal wandelaars aan waaronder vrouwen, kinde-ren en zelfs enkele gehandicapten. Resultaat: een tiental gekwetstén bij de wandelaars en verscheidene rijkswachtcombi’s ernstig beschadigd. Achteraf wordt gemeld dat een rijkswachthelicopter vanuit een huis werd beschoten en getroffen. Een vlag van de R.W. uit Verviers wordt door de Vlamingen afgenomen.

Vanuit de café Rademakers (‘s-Gravenvoeren) wor­den wegrijdende bussen bekogeld.

 

2 juni 1981

 

2 forellenvijvers van Snoeck worden leeggelaten, een  300-tal kg. vis ontsnapt in de Voer. Jean Heusschen, Vlaamsgezind gemeenteraadslid, die van een begrafenis terugkomt met vrouw en zus, wordt klemgereden door Georges  Pinckaers uit Teuven (lid van Hérisson) en krijgt op straat een pak rammel. Ook zijn zus houdt er een blauw oog aan over.

 

3 juni 1981

 

In Remersdaal, op camping Hacienda, wordt een poging tot brandstichting tijdig opgemerkt: tegen het chalet-woonhuis (uit hout) van de eigenaar-uitbater werden benzineflessen tôt ontbranding ge-bracht.

 

Juli 1981

 

Koeien van gemeenteraadslid Theunissen Gilla worden verminkt. De boer vindt ‘s morgens verscheidene van zijn melkkoeien terug met afgesneden tepels !

 

Eind augustus – begin september 1981

 

De weidraden bij boer Wijnants Cretien en G. Theunissen worden op verscheidene plaatsen doorgeknipt en de runderen weggejaagd.

 

9- 20 september 1981

 

Bijna iedere nacht wordt de Voer volgeklad. Sint-Pieters-Voeren, de standplaats van Happart is er het ergste aan toe. Vooral de kerk, de kerkhofmuur en het dak moeten het ontgelden. In de nacht van dinsdag 15-16 september schilderen onbekenden zo maar eventjes een 50-tal keren, en zéér netjes, FOURON WALLON op de weg tussen ‘s-Gravenvoeren en Sint-Martens-Voeren. De rijks-wacht heeft natuurlijk niets bemerkt.

 

19  september 1981

 

Vlaming Sluismans vindt de voorruit van zijn woon-huis stukgeslagen (hij is de schoonzoon van gemeen­teraadslid Theunissen).

 

20  september 1981

 

Voor het huis van gemeenteraadslid Linder worden er spijkers gestrooid. Resultaat: een half dozijn kapotte banden.                                                  

T.g.v. zijn toespraak te Remersdaal (5e feest van de francofielen) roept Happart voor de zoveelste keer op tot geweld en wordt er een zwartboek verspreid waarvan de O.C.M.W.-voorzitter J.L. Xhonneux de verantwoordelijke uitgever is. Het boekje van de A.F. staat vol leugens en laster aan het adres van de Vlamingen.

 

5 oktober 1981

 

In de nieuwgebouwde jeugdherberg te Sint-Martens-Voeren worden ongeveer 45 grote dubbelglasramen kapot geslagen en muren en deuren worden bewerkt met een houweel (?). Voor ongeveer 300.000 fr. schade.

 

De week van 5-11 oktober 1981

 

De A.F. roept bij monde van haar voorzitter José Happart op tôt geweld.

In Remersdaal worden huizen en beschutte plaatsen gevuld met een heus arsenaal aan slag- en werptuig.

 

11 oktober 1981

 

Te Remersdaal wordt een rijkswachter neergeslagen door een A.F.-militant, hij dient gehospitaliseerd te worden.

Na de afkondiging van een wandel- en manifestatie-verbod raken een 2000-tal Vlamingen slaags met de rijkswacht (ook met een 1600-tal aanwezig): onge­veer 15 rijkswachters gewond en een 30 à 40 Vlaam-se manifestanten.

In Mheer slaan 5 A.F.-militanten 2 autobussen aan diggelen. Twee van de daders worden  door de rijkspolitie aangehouden, de drie anderen rijden op de politiemannen in. Na een waarschuwing vuren-deze op de wagen van de vluchters (tweemaal). Ernst uit Remersdaal en Gerardy uit Teuven worden aangehouden en bestraft: 17.000 gulden boete. ‘s Avonds worden Vlamingen in Kinkenberg (‘s-Gravenvoeren) met stenen bekogeld.

 

11-12 oktober 1981 (‘s nachts)

 

In net Voerense buurdorp Sippenaken worden drie auto’s van Nederlanders uitgebrand als zogenaamde represaille voor het optreden van de Nederlandse rijkspolitie.

De A.F., waarvan Happart de voorzitter is, eist de verantwoordelijkheid op.

 

6 november 1981

 

Beschadigingen aan privéwoonsten n.a.v. de naken-de verkiezingen.

 

7-8 november 1981 (‘s avonds)

 

De zoon van Pol Dodemont wordt opzettelijk door een auto aangereden. De auto verdwijnt. Men meent de bestuurder, een zekere Meens uit het Waalse buurdorp Berneau, herkend te hebben. Zoon Dode­mont heeft een gebroken arm en moet enige tijd gehospitaliseerd worden.

Tijdens de stemverrichtingen: een 5-tal A.F.-mili-tanten (o.l.v. Happart) trachten voor de zoveelste keer de verkiezingen te boycotten: zij nemen in hun respectievelijke stemlokalen hun stembiljetten in ontvangst en gaan er mee aan de haal. De actie lukt maar gedeeltelijk. Te Luik worden de stembiljetten door Happart in het openbaar verbrand!

Dan volgt een periode van betrekkelijke rust. Happart trekt een ander masker aan en bereidt zich voor ap de gemeenteraadsverkiezingen. Happart moet zich ook nog voor verscheidene van zijn daden (o.a. de zaak Vroonen) verantwoorden en vindt het waarschijnlijk gezonder zich wat kalm te houden. Met de voile ondersteuning van de Luikse socialisten (vooral Dehousse en Mottard) slaagt Happart, ondanks hardnekkig verzet van de meer gematigde Luiksgezin-den, er uiteindelijk toch in op de lijst een plaats te veroveren. Hierbij krijgt hij ook de steun van J.-L. Xhonneux, secretaris-generaal van de A.F. en O.C.M. W.-voorzitter.

 

11 september 1982

 

Bij L. Hanssen, enig Vlaams kandidaat uit Remersdaal, worden de voorruiten kapot gegooid.

 

16-17 september 1982

 

Henri Cremer (Krindaal,  Sint-Martens-Voeren) schiet op Vlamingen, bij een huiszoeking worden bij de dader 3 geweren in beslag genomen. Cremer staat bekend aïs A.F.-militant en vermoe-delijk lid van de groupe Hérisson.

 

9-10 oktober 1982

 

Te Moelingen wordt in de nacht vôôr de verkiezin-gen het huis van de Vlaamse kandidaat E. Walpot aangevallen. De voorruiten van het huis sneuvelden, en de voordeur werd ingebeukt. Volgens de familie Walpot was het Happart die de aanval leidde.

 

10 oktober 1982

 

Tijdens de zitting van het hoofdbureau te Moelingen (vredegerecht) werden een 100-tal Vlamingen die op de uitslag stonden te wachten van uit het café des Sports aangevallen door een gewapende bende. De rijkswacht die slechts in geringe getale aanwezig was werd compleet onder de voet gelopen, vier van hen dienden te worden weggevoerd met ernstige ver-wondingen.

 

11 oktober 1982 (na de verkiezingen)

 

Einde van het geweld.

 

1984

Tourisme: les Fourons à Paris, LB 09/11/1984

 

Une délégation des élus francophones de la périphérie bruxelloise et des Fourons se rendra à Paris, les 14 et 15 novembre, pour expliquer aux Français les problèmes qu’ils rencontrent, Une conférence-débat sera notamment organisée au Centre culturel Wallonie-Bruxell es, situé près de Beaubourg.

Dommage que ces produits d’exportation ne nous rapportent que sarcasmes et ridicule…

 

1986

Frans Meertens, Veltmans, de flamingant van Voeren, Lanaken, 1986

 

(p.82) Vandaag is Voeren een wespennest geworden waarover de ganse wereld praat. De bedoeling van de francofonen is de vlaamse taal totaal verbannen en te vervangen door het frans. Daarvoor zijn allé middelen goed: verachting tonen aan iemand die vlaams spreekt, ruiten ingooien, wagens beschadigen, en ergere beestigheden. Het gaat niet uit van de enkele Walen die in Voeren wonen maar van enkele fanatiekelingen rond Happart die weinig of geen Frans kennen.

 

(p.85) Ik parkeer m’n wagen tussen een groep spelende kinderen. Ze voetballen met een voddebal. Ik zeg in het dialekt:

« Ik heb een mooie bal voor U, wil je hem hebben? »

In het frans; aarzelend: « Oui, monsieur. »

« Kom maar, is hij niet mooi? »

« Certainement monsieur. »

« Je ben een beleefd kind, ben je niet van Voeren? »

• »Oui, j’habite là. »

« Kun je geen plat spreken? »

 

(p.86) De ouders kunnen niet begrijpen dat ze met « Frans alleen » nergens meer terecht kunnen, ook niet in het Walenland waar de jobs eerst bedeeld worden aan de echte walen en de « flamins de Fouron » maar weinig kans maken. Dat een ingeweken waal zijn miljoenenjob te danken heeft.aan de eenvoudige boerenmensen en fabriekswerkers die fanatiek francofoon willen zijn en zich zelfs walen durven noemen is een grenzeloze dwaasheid die niemand begrijpt.

 

1986

Ce qu’écrivait « La Gazette de Liége », LB 20/01/1986

 

Le hasard fait que nous avons récemment eu en main l’édition du 2 novembre 1962 de « La Gazette de Liège » publiant, en première page, un long compte-rendu des travaux de la séance publique de la Chambre consacrée au problème des Fourons.

 

Nous citons

« M. Moyersoen, président de la Commission de l’Intérieur, insiste sur le fait que c’est un socialiste wallon qui a proposé le marchandage à propos des Fourons.

– on attendait avec impatience l’intervention de M. Vanderpoorten à qui l’on attribue généralement l’initiative d’avoir fait passer les Fourons au Limbourg.

Ses explications ont été lumineuses.  Ce n’est pas lui qui eut cette idée, mais bien un socialiste wallon qu’il nommera d’ailleurs : M. Paul Gruslin.  C’est lui qui proposa d’envoyer ces six communes « où l’on parlait flamand » dans une province flamande et la Commission, à l’unanimité moins une voix, celle de M. Saint-Remy, fit passer la suggestion ».

A l’intention des historiens… ou de ceux qui ont la mémoire courte.

 

Le président du Syndicat national du personnel de police et de sécurité (SNPS) s’en prend à Jean-Marie Happart, blessé lors d’échauffourées avec la police fédérale, le 9 juin, à Fourons.

Paul van Keer regrette que Jean-Marie Happart « continue à répandre un récit mensonger et à calomnier les policiers concernés ». « Si M. Happart, comme il serait normal de l’attendre d’un sénateur, avait respecté la loi, alors, il n’y aurait pas eu d’incidents. Si M. Happart avait gardé ses mains dans ses poches et ne les avait pas utilisées contre les policiers, il n’y aurait pas eu non plus toutes ces dificultés. Si M. Hapart avait laissé les barrières à leur place, une fois encore, il n’y aurait pas eu de problèmes avec les services d’ordre », souligne Paul van Keer.

Lequel, estimant que certains abusent de leur immunité parlementaire, ironise sur la nécessité pour M. Happart de provoquer des incidents pour avoir son nom dans les journaux et pour montrer sa tête à la télé.

 

1986

Fouron: un point d’histoire, LB 20/01/1986

 

Une controverse, alimentée par le professeur Perin / collabo francophile/, sur les véritables origines de la question fouronnaise pourrait s’éclairer d’un jour nouveau.

Pour l’éminent professeur liégeois, qui le répète à longueur d’articles et de conférences, la proposition initiale de transférer les Fourons à la province de Liège aurait été faite, en 1962, en commission de l’Intérieur de la Chambre, par un député libéral flamand, M. Vanderpoorten.  De fait, l’amendement prévoyant ce transfert a été signé par M., Vanderpoorten, mais c’est sans doute parce que, en qualité de plus jeune juriste de la commission, il s’en était vu confier la rédaction.  Tout semble indiquer cependant – comme M. Gilson. l’a déclaré quelques années plus tard dans une retentissante interview à notre journal – que l’idée du transfert des Fourons a germé dans l’esprit de l’ancien député socialiste liégeois Gruslin.

 

1986

A Liège, les Fourons ne font pas recette, LB 13/10/1986

 

« Peu de monde à la manifestation de soutien.  José Happart propose de s’effacer si l’on modifie le statut des Fourons. »

 

1986

André Leysen: « José Happart ternit notre image », LB 17/10/1986

 

« Il va trop loin », souligne le président de la FEB qui lance un appel à la solidarité des régions. »

 

1987

in: VOEREN Aktueel, 2, 1987

 

(p.10)  De bekrompen Action Fouronnaise doet in ‘Le Foron’ (86/4) een aanval op de kennis van het Nederlands. Ze verwijten minister Dam-seaux dat hij in de Waalse scholen vanaf het 5de leerjaar het onderwijs van onze taal verplichtend maakte. Ze noemen de de-pothouder van Jupiler-bier te Verviers een flamingant, al is hij gewoonweg een drietalige Vlaming. In de jaren 52-62, toen ik zelf in Verviers woonde, waren in de laken-weversstad drie industrielen, de hoofdin-specteur van Waters en Bossen, de inspec­teur van de Accijnzen, … allemaal drietalige Vlamingen, en lid van onze BVOB (Bond van de Vlamingen van Oost-Belgie). Voeg daarbij dat vier van de vijf bioscoop-uit-baters eveneens Vlamingen waren.

In hun bekrompenheid verzetten de Happar-tisten zich tegen het aanleren van de over-grote meerderheid der Belgen (fameuze va-derlanders, die tisten!) en ze verdedigen de verouderde Waalse opvatting dat ze ‘met Nederlands niet kunnen doen’. De ééntalige Happart wenst dat de Waalse (ook de frans-kiljonse in Voeren) schooljeugd Engels en Spaans leert (en wat kan de doorsnee-Voere-naar met die talen doen?). « Kennis van Ne­derlands helpt kennis van Engels », zegde onze leraar.

Dat heel wat Walen heel anders denken en handelen dan de Voer-fransdollen, willen we hier aantonen.

 

« Notre Jean a étudié un an à l’athénée de Tongres », zegden me ouders uit Crisnée. Een twaalftal Waaltjes van het atheneum van Crisnée kwamen een jaar lang in Tongeren studeren en er in een Nederlandstalig gezin verblijven. « Inzake verstandelijke en geestelijke ontwikkeling doet doet enorm veel goed », zegde de Waalse atheneumprefect.

 

« Weldra spreektook u Nederlands », komt regelmatig een Waal op de RTBF – voor het   TV- journaal als slot van een reclame-spot om Nederlands te leren – verklaren.

« Onze kinderen moeten Nederlands leren », zegde me een Waalse restauranthouder van Sart-lez-Spa. Waarom?

Zijn antwoord: « De vele Vlaamse hoteleige-naars, campingsexploitanten en restaurant-houders die zich in het gebied van Maas en Ardennen hebben gevestigd, doen gouden za-ken. Zij zijn immers de taal machtig die 60 % van de klanten die hier in de zomer ver­blijven of in de winterweekends hier een (p.11) lekker etentje gebruiken. » En Yvonne Frans-sens, de Vlaamse uitbaatster van ‘La Chanille’ bevestigde dit.

« Van de Vlamingen hebben wij veel te leren », vertelde me een Waalse boer uit de streek van Ciney. « Vlamingen zijn harde werkers, rustige en vriendelijke mensen. Wallonie zou veel verder staan, hadden wij hun taal en ook wat van hun levenswijze geleerd », besloot hij.

« Met Vlaamse syndicalisme is beter dan het Waalse », zei me een Waals arbeider van Co-ckerill te Seraing, « het Vlaams syndicalis­me is redelijker, pragmatischer en realis-tischer. Wij, Walen, worden te zeer opgejaagd voor nevenproblemen, voor politiek en taalstrijd die er niet toe bijdragen om ons een cent meer te laten verdienen. Wou Gillon niet dat wij ten strijde zouden trekken voor de Voerstreek? Mijn grootmoeder was afkomstig uit die streek en ik betreur het dat mijn vader me nooit de taal van mijn grootmoeder liet leren. Nu Wallonie econo-misch meer en meer achteruit boert, zou ik wel graag in een Vlaamse fabriek gaan wer-ken, maar ik ken de taal niet. Vlaanderen heeft economisch de match tegen Wallonië gewonnen. »

 

« De Franse school van Sint-Martens-Voeren is een slechte school », zegde me een Waal die in Aubel woont. Zijn zus die in de Voerstreek woont, stuurt haar dochtertje naar die school. « Ik zal ‘t u bewijzen », vervolgde hij, « met een passage uit de toe-spraak van de koning op 20 juli jl. » Hij toonde me in een krant volgende tekst uit genoemde rede: « Het is ook onontbeerlijk dat het onderwijs respect aanleert voor de anderen, welke ook de verschillen mogen zijn in filosofische, economische, sociale en culturele opvattingen. De geest van ver-draagzaamheid mag er geen zijn van passieve onverschilligheid, maar wel van eerbied voor de mens en voor zijn fundamentele rechten, bij ons en elders in de wereld. Dat leert men nooit te vroeg. » En onze Waal uit Aubel besloot: « Dat res­pect voor de Vlamingen en voor hun taal leert men niet in de Franse school van Voeren. De jeugd, vooral de Fransgezinde jeugd van de Voerdorpen, moet die verdraag-zaamheid opnieuw ontdekken. »

 

1988

Hans van Laar, Voeren 1988, uitg. Grammens

 

(p.113) Maar er zijn ook voor de diverse dorpen afzonderlijk aanwijzingen, zoals de ‘doodsbrief in appendix II, waarin wordt gesproken over « de eerste rang flaminganten en separatisten van Moelingen ». Een van hen was aangetrouwde familie van de priester Frans Meertens. Maar er zijn meer aanwijzingen voor Moelingen. In een in 1986 in het BRT-programma Panorama uitgezonden reportage over de Voerstreek vertelde een inwoner van Moelingen over zijn moeder, die in de jaren ’30 boeken van het Davidsfonds in een vitrine uitstalde. De winkelruit werd meermaals ingegooid. Er waren niet alleen Vlaamsgezinden in Moelin­gen, maar blijkbaar ook andersdenkenden. Dan is er ook nog de verzets-groep van de ‘s-Gravenvoerense arts Jules Goffin, waartoe ook enkele inwoners van Moelingen behoorden. En net als in ‘s-Gravenvoeren was ook daar een vereniging van Belgischgezinde oud-strijders. Het bestaan van een Belgischgezinde en een Vlaamsgezinde groep in Moelingen rond de tweede wereldoorlog en een oppositie tussen hen is dus niet onaannemelijk.

 

(p.114) Voor St. Pietersvoeren beschik ik, afgezien van de resultaten van de talentellingen, niet over aanwijzingen, maar voor Teuven en Remersdaal weer wel. De bekendste Belgischgezinde van Remersdaal was het schoolhoofd Cravatte, die in de tweede helft van de jaren ’50 overging tot de geleidelijke verfransing van het lager onderwijs. De anti-Vlaamsgezindheid en Fransgezindheid van graaf Lionel de Sécillion, de vroegere burgemeester van Teuven, is al eerder genoemd. Hij was een van de initiators van het verzet tegen de overheveling van de Voerstreek. In haar licentiaatsverhandeling « Taalvoorkeur en Taalgedrag bij de Gemeenteraadsverkiezingen in de Voerstreek » (Katholieke Universiteit van Leuven, 1986) schrijft Christine Debougnoux dat De Sécillion reeds in de jaren ’30 uiting gaf aan zijn Belgisch- en Fransgezindheid : « (Hij) bracht toen een aantal verkozenen uit de Voerstreek en de Duitstalige gemeenten samen in een « Comité de Défense’. Dit komitee ontstond naar aanleiding van de vervlaamsing van een aantal administratieve diensten in navolging van de wet van 28 juni 1932 op het gebruik van de talen in bestuurszaken. Het komitee besloot dat het Frans behouden moest worden aïs administratieve taal en dat de gemeenten van de Voerstreek hun berichten in de twee talen moesten blijven opstellen » (p. 153)

 

(p.115) Maar ook de Limburgsgezinden voelen zich in hun rechtsgevoel aangetast. Reeds lang verzetten zij zich tegen Happait, die hun taal negeert, en eindelijk leken zij van hem verlost door de uitspraak van de Raad van State. Maar hun verwachting dat het toen snel met Happart gedaan zou zijn, werd, zo ervaarden zij dat, door politieke inertie de grond ingeslagen.

 

1988

La Volksunie évoque un « pouvoir parallèle », LB 06/02/1988

 

C’est en tout cas l’opinion de son chef de groupe à la Chambre, Hugo Coveliers, chef du groupe Volksunie à la Chambre, estime « qu’un pouvoir parallèle s’est développé dans notre pays et entretient des relations avec le pouvoir officiel, relations qui ne sont apparentes qu’au sommet de la pyramide du pouvoir ».

M. Coveliers s’exprimait en ces termes à l’occasion d’une conférence de presse

consacrée « au contexte politique lié à la bande de Nivelles. »

« A la suite de l’affaire des tueurs du Brabant, a fait observer M. Coveliers, il devient nécessaire d’instaurer un contrôle permanent parlementaire sur les services politiques et de démilitariser la gendarmerie.»

 

ZONES D’OMBRE.  Le député Volksunie a en outre indiqué « que de nombreux méfaits ne sont pas éclaircis dans notre pays, que des enquêtes restent inachevées, qu’il existe des nominations politiques et des incertitudes concernant les activités de certains enquêteurs ».

 

UNE LISTE. M. Coveliers a encore évoqué « une liste des organisations subversives », transmise par le ministère de 1’Intérieur aux brigades de gendarmerie, reprenant notamment les noms des C.C.C., du F.R.A.P., du « Westland New Post », du V.M.O., de Were Di, du Vlaams Blok, de l’Action Fouronnaise et du V.A.K.A. M. Coveliers se demande encore si un certain nombre de ces groupements ne sont pas répertoriés sur cette liste pour des raisons purement politiques.

 

1988

 J.Fr. Deliège, José Happart chez les Suisses, LB, 12/02/1988

 

Malgré l’interdiction du gouvernement, il prend la parole à Moutier … et met en garde les Wallons

 

Moutier, petite ville du Jura, dans le canton germanophone de Berne, veut par le truchement de son maire autonomiste, son rattachement au canton francophone du Jura.

Pourtant, pour des raisons financières et religieuses (ils sont protestants), maints francophones jurassiens n’en veulent pas, les autonomistes étant en majorité catholiques.

« Bravant l’interdit, José Happart s’est donc exprimé à Moutier, sans aucun problème, devant 200 militants autonomistes et toute la presse écrite et audiovisuelle suisse, et cela sans faire dans la dentelle: « Dans l’ Etat suisse, vous avez les Allemands, dans l’ Etat belge, nous avons les Flamands.  Ce sont les mêmes germains, impérialistes, refusant aux citoyens le droit de vivre dans leur langue et dans leur culture. »  

 

1988

Th. E., Fourons: trois voies pour payer le personnel, LB 03/03/1988

 

« Mais l’une d’entre elles va faire du bruit: la Communauté française a versé 1,9 millions à l’Action fouronnaise. »

 

1989

Jean Brasseur, Pour Armel Wynants, commissaire d’arrondissement /francophone/ adjoint de Fourons, les lois linguistiques sont de la dynamite !, AL 10/08/1989

 

« Les Fouronnais authentiques étaient en général bi-, tri- ou quadrilingues. Traditionnellement, ils parlaient leur dialecte fouronnais et apprenaient le néerlandais et le français. Les plus âgés avaient souvent une bonne connaissance du dialecte wallon ou de l’allemand (…) Ils ne se sentaient ni Flamands, ni Wallons. »

  

1993

Pierre Ubac, Génération Fourons, De Boeck Univ., 1993

 

Hans Van Laar:

 

(p.37) Même si les Fouronnais maîtrisaient le néerlandais, cette langue ne jouait qu’un rôle mineur dans la vie quotidienne fouronnaise avant 1962 : « Une fois qu’on avait quitté l’école, il n’y avait plus guère de place pour le néerlandais », expliquent K. Deprez et A. Wynants.3 A partir de ce moment, les Fouronnais utilisaient essentiellement le dialecte fouronnais et le français dans cet ordre de fréquence.

Le néerlandais occupait dans la culture et la société fouronnaises une position plus faible que le français. Mais ceci n’était pas dû uniquement à des circonstances régionales où le dialecte et le français suffisaient. C’était lié dans une mesure appréciable également à la situation géo-politique de Fourons. La frontière nationale avec le Limbourg hollandais était autrefois une véritable barrière. De ce fait, il n’y avait presque pas de liens économiques avec la région de langue

néerlandaise et les Fouronnais n’étaient donc guère dépendants de leurs connaissances du néerlandais qui, dès lors, contrairement au français, n’avait pratiquement aucune valeur économique. De même, le néerlandais à Fourons était dépourvu de tout arrière-pays politique administratif ou culturel. De ce fait, il n’était pas évident pour les Fouronnais de s’identifier avec une entité étatique et culturelle

néerlandophone.

 

Daniel Conraadts (Li):

 

(p.115) « Ik ben francophone »

Les conceptions des Fouronnais francophones, qui s’appuient sur le droit des peuples à l’autodétermination, ne pouvaient que se heurter aux thèses défendues par le mouvement flamand axées sur le droit du sol (sic). Côté néerlandophone, on refusait, en outre, de remettre en cause la loi fixant la frontière linguistique. La façon dont Jan Duysens, élu Volksunie du groupe Voerbelangen (Intérêts Fouronnais)

au conseil communal des Fourons, interprète cette situation est révélatrice de cette mentalité qui prévaut chez beaucoup d’habitants du Nord du royaume. «Pour les Flamands, lorsqu’un accord est donné, il faut le respecter jusqu’à la mort. Les Wallons ont eu une autre mentalité, quand ils trouvent une loi injuste, ils veulent la changer alors qu’ils l’avaient votée à l’origine. Pour nous, c’est inacceptable parce qu’on ne sait jamais où l’on s’arrêtera », commente-t-il. Une manière de voir qui est aussi significative du complexe de l’olievlek (tâche d’huile), qui hante bon nombre de Belges néerlandophones. Cette tâche d’huile a entraîné la francisation progressive des alentours de Bruxelles. Beaucoup de Flamands prédisent donc que si la Flandre lâche du lest et accepte une modification du statut des Fourons, elle se retrouvera en butte au même type de revendications de la part des francophones dans la périphérie bruxelloise. « Lors de la fixation de la frontière linguistique,

le transfert de Mouscron-Comines au Hainaut avait suscité une vive opposition du CVP de Flandre occidentale», ne manque pas de rappeler l’ancien Premier ministre Wilfried Martens. « Si on devait modifier le statut des Fourons, il faudrait donc aussi remettre en question celui de Mouscron et Comines.»3

 

3 Entretien du 31 mars 1993, avec Daniel Richard et Daniel Conraads

 

(p.116) Le comportement de la majorité des Fouronnais depuis trente ans va donc à l’encontre des fondements politiques du Mouvement flamand.

En 1962 et 63, certains Fouronnais qui parlaient mal, voire même pratiquement pas, le français se déclarèrent pourtant francophones. « Ik ken Frans niet, maar ik ben francophone », martelaient péremptoirement certains d’entre eux.

 

Pour les partisans du maintien en province de Liège « être francophone c’était un choix et non un état. C’était une manière d’affirmer leur volonté de vivre avec la population d’une région qui n’est pas flamande », souligne Pierre Derriks, le premier commissaire d’arrondissement adjoint qui officia dans les Fourons de 1963 à 1967. Et ce choix a opéré une mutation linguistique rapide de nombreux Fouronnais. Ces francophones malhabiles ont appris à maîtriser de mieux en mieux le français en oubliant le néerlandais et le patois. Aujourd’hui, beaucoup de leurs enfants sont devenus des unilingues francophones qui ne connaissent plus le néerlandais ni même le platdutsch.

 

« Lorsque les Flamands invoquent le droit du sol cela ne signifie pas à leurs veux que le territoire doit être considéré comme sacré mais bien que les gens qui y habitent ont reçu la langue flamande comme un héritage qui se transmet de génération en génération. La langue est donc pour eux un critère objectif ; ils n’ont pas à choisir d’être flamands. Cet héritage collectif s’impose à eux » explique François Perin, ministre et ancien professeur émérite (droit public) de l’Université de Liège.4 Dans les Fourons, une petite population parlant un dialecte proche du néerlandais a, au contraire, adopté une attitude qui se situe exactement à l’opposé de celle que tout le Mouvement flamand a défendu depuis un siècle. « Si les Flamands acceptaient l’autodermination des Fourons, tout l’édifice politique et philosophique du Mouvement flamand s’écroulerait », pronostique François Perin.

Il ne faudrait cependant pas s’imaginer que ces Fouronnais constituaient une minorité particulièrement choyée au sein de la province de Liège.

 

4   Entretien avec Daniel Richard et Daniel Conraads, le 16 février 1993

 

(p.139) Apartheid à la cour de récréation

 

Cette violence endémique n’a fait que creuser encore un peu plus le fossé qui, quelques mois avant le passage officiel au Limbourg en 1963, avait divisé de nombreuses familles fouronnaises. La tension était quasi-permanente et la psychose des « promenade s» flamingantes s’installa. Chaque week-end ou presque la rumeur annonçait l’incursion du TAK et du VMO dans les six localités. En dehors des échauffourées qui connurent un grand retentissement médiatique, on ne comptait plus les actes d’hostilités qui empoisonnaient la vie quotidienne. On sectionnait les clôtures des fermiers appartenant à l’autre bord linguistique de façon à disperser leur cheptel dans la nature. On sabotait les pompes d’alimentation du bétail. On éparpillait des clous sur la route.

« Lors des années les plus tendues, j’ai subi jusqu ‘à 14 crevaisons en un seul mois », rappelle François Detry, l’ancien président de l’Action fouronnaise.

 

(p.134) Le 9 septembre 1984, Joseph Snoeck fut condamné à huit jours de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Verviers et, le 27 juin 1985, il fut acquitté par la cour d’appel de Liège. Si cette fusillade du 9 mars n’eut guère de conséquences judiciaires pour lui, elle eut, en revanche, des séquelles professionnelles très dommageables. La majeure partie de la clientèle de Joseph Snoeck se trouvait, en effet, en Flandre. De nombreux clients néerlandophones boycottèrent sa pisciculture qui subit plusieurs actes de sabotages et fut en outre sérieusement endommagée par un violent orage en juillet 1985. Et tous ces avatars entraînèrent finalement la faillite du tireur de Fouron-St-Pierre.

 

L’entrevue d’Ensival

 

Si le dimanche 9 mars 1980 est resté dans les annales fouronnaises comme la journée la plus funeste de ces trois décennies, les Fourons vécurent d’autres heures sombres.

Entre 1978 et 1980, la violence y fut le lot quasi-quotidien de la population.

Le dimanche 20 mai 1979, malgré l’interdiction de toute manifestation décrétée par les autorités communales, une nouvelle « promenade » flamande se déroule à Fouron-le-Comte. Selon un scénario devenu classique, des contre-manifestants francophones se heurtent aux gendarmes. Plusieurs de ces partisans du Retour à Liège sont interpellés. Le soir même, 150 Fouronnais francophones se rassemblent devant la gendarmerie de Fouron-St-Martin pour réclamer leur libération. La tension est à son comble. Une voiture pilotée par un Fouronnais flamand, Jan Vroonen, fonce dans la foule et touche plusieurs personnes. Cinq francophones seront arrêtés et transférés au parquet de Tongres où ils seront inculpés pour « rébellion et destruction ».

Cette journée du 20 mai, fertile en incidents, eut aussi une conséquence politique inattendue. Le 22 mai, profitant d’une visite royale à Verviers, José Happart – grâce la médiation de Georges Gramme, alors ministre de l’Intérieur et voisin des Fourons, puisqu’il habitait Battice – obtint un entretien de quelques minutes avec le roi au bord de l’autoroute. Cette entrevue d’Ensival provoqua un énorme tollé dans la presse et le monde politique flamand.

 

(p.135) Coups de feu aux Pays-Bas

 

Les coups de feu tirés par Joseph Snoeck ne furent pas un cas isolé dans l’histoire troublée de ce « temps des gourdins ». A Plusieurs reprises, on fit parler la poudre dans ces villages agricoles. C’est un miracle si, finalement, on ne dénombra aucun tué.

Dans la soirée du 23 au 24 septembre 1979, René Grosjean, le patron du Café des Sports, à Fouron-le-Comte, un bistrot considéré comme l’un des quartiers généraux des francophones, ouvrait le feu sur un groupe de néerlandophones. Le tenancier tira une vingtaine de balles de 22 long. Il blessa trois Fouronnais flamands.

Le 21 février 1981, Léon Bancken, le principal animateur du horde vlaamse Voerkern, qui circulait en voiture dans les Fourons, fut victime d’un attentat vers 4 heures du matin. Les coups de feu ne l’atteignirent pas. Cette affaire ne fut jamais élucidée et certains parlèrent d’une mise en scène.

Le dimanche 9 octobre 1981, le conflit fouronnais s’exporta aux Pays-Bas et un jeune francophone frôla la mort à Mheer, un village hollandais surplombant Fouron-le-Comte où les manifestants du TAK avaient laissé leurs cars pour gagner le territoire fouronnais à travers bois et champs.

Ce jour-là, cinq jeunes gens avaient décidé de rallier le village hollandais pour s’en prendre aux bus des « promeneurs » flamingants. « Nous sommes arrivés à Mheer à bord de deux voitures. Nous avons brisé les vitres d’un des deux cars. Nous avons ensuite voulu faire de même avec celles de l’autre bus. Les policiers hollandais sont intervenus. Nous avons foncé pour tenter de rejoindre nos voitures. J’ai été ceinturé ainsi qu’un de mes compagnons avant d’avoir pu les atteindre. Les trois autres ont réussi à fuir. Les policiers ont tiré sur eux de face. Il va eu cinq ou six coups de feu. Une balle a pénétré dans le capot. Elle est passée par l’allume-cigare puis s’est fichée dans le siège arrière qui était heureusement inoccupé», se souvient Jean-Marie Ernst.

Jean-Marie Ernst et l’autre jeune Fouronnais qui n’avaient pas réussi à fuir ont été arrêtés et jugés en référé (procédure d’urgence) par le tribunal correctionnel de Maastricht. Ils ont été condamnés à un mois de prison (dont trois semaines avec sursis) pour détérioration de biens d’autrui et port d’armes prohibées.

(p.136) Cet épisode transfrontalier suscita de vives inquiétudes en région maastrichtoise. Lors du procès, le procureur de la reine souligna qu’il fallait éviter que le paisible Limbourg hollandais ne devienne le champ de bataille des hordes flamingantes et wallingantes. Pour protester contre l’incarcération des deux jeunes gens à Maastricht, des Fouronnais francophones s’en prirent à des Hollandais habitant Sippenaken, village belge où plus de 40 % de la population est originaire des Pays-Bas. En guise de représailles, trois voitures appartenant à des Hollandais de cette petite localité voisine des Fourons furent ainsi incendiées.

 

Fusillade contre un café francophone

 

Dans la nuit du 30 au 31 juillet 1983, vers 2 heures du matin, une dizaine d’habitués étaient accoudés au comptoir du café Chez Liliane, un bistrot francophone du centre de Fouron-le-Comte. Soudain, des détonations retentissent. Les clients croient tout d’abord à des pétards. L’un d’eux cependant crie : « Mon bras ». Les occupants du café comprennent alors qu’ils ont été pris pour cible par un tireur. Au total, cinq personnes ont été touchées par des projectiles d’une 22 long Remington Magnum. Les auteurs de cet attentat furent arrêtés quelques jours plus tard. 11 s’agissait de trois jeunes militaires anversois membres du VMO. Le tireur fut condamné à quatre ans de prison, ses deux complices à une année de détention. Ici encore, comme en bien d’autres épisodes de l’affaire fouronnaise, les versions concernant les mobiles des militaires diffèrent très sensiblement. Selon le juge d’instruction, le trio avait agi de manière totalement irréfléchie après une soirée très arrosée. Selon José Happart, les trois hommes étaient venus, ce soir-là, dans les Fourons pour l’abattre. Ne le trouvant pas, ils se seraient alors rabattus sur les clients de Chez Liliane.

Des cinq victimes de cette fusillade, Francis Claessens fut le plus sérieusement atteint. Une balle lui fit éclater un coude. Depuis lors, il a conservé une invalidité permanente évaluée à 5 % . Ce handicap l’a contraint à changer de travail. Il était apprenti couvreur et il est devenu coiffeur à Fouron-le-Comte.

Pourtant, les pires séquelles qu’il a conservées de cet attentat sont d’ordre psychologique. « Après l’opération, j’ai passé ma deuxième nuit d’hospitalisation dans un placard pour que personne ne puisse savoir où j’étais. Pendantun mois, ma femme (qui avait reçu un éclat dans la jambe lors de la fusillade) et moi, on se réveillait au moindre (p.137) bruit et nous allions loger chez mes beaux-parents. Aujourd’hui encore, quand la date anniversaire de l’attentat approche, je deviens nerveux, irritable, je ne peux plus dormir. Passionné de football, j’allais chaque semaine au Standard. Aujourd’hui je ne supporte plus la foule. Il y a trois ans , je suis retourné au stade de Sclessin, j’ai dû quitter la tribune après dix minutes.»

 

La terrible bastonnade de Fons Madereel

 

A plusieurs reprises, il s’en fallut de très peu pour qu’il y ait mort d’homme dans les Fourons ; ce qui aurait peut-être transformé ce petit territoire de 50 kilomètres carrés en mini-Ulster continental.

Celui qui, en ces années noires, a vu la mort de plus près est, sans doute, Fons Madereel, un quinquagénaire anversois sympathisant du TAK, lors la terrible bastonnade qui lui fut administrée dans la soirée du 8 avril 1979 aux abords de la Veltmanshuis, le centre culturel de la Communauté flamande, de Fouron-St-Martin. Ce soir-là, le TAK y avait organisé une projection des « images non-censurées » de la contre-manifestation flamande du  11 mars.  Un groupe de Fouronnais francophones tenta de pénétrer dans la salle. Il s’ensuivit des incidents violents. « Les Flamands ont chargé. Ils avaient des battes de base­ball et se servaien t des couvercles de poubelles en guise de boucliers. Nous avions des barres de fer et nous les avons bombardés avec les pierres du ballast du chemin de fer tout proche. Les Flamands fonçaient vers nous en hurlant dans  l’obscurité. C’était impressionnant. Dans un creux de la prairie, ils ont été freinés par la boue. Quelques uns d’entre eux ont réussi à franchir rapidement cet obstacle, mais ils se sont retrouvés en infériorité numérique face à notre groupe qui se repliait. Madereel a été coincé. Il a été frappé à coups de barres de fer. Il a eu les deux jambes cassées en plusieurs endroits », raconte un des participants à la bagarre.

La relation de l’affrontement diverge ensuite, selon les témoignages. D’après certains, un francophone s’apprêtait à achever Fons Madereel en lui écrasant la gorge avec une barre de fer lorsqu’un de ses compagnons lui cria d’arrêter. On jeta alors la victime dans la Veurs, un petit affluent de la Voer. Selon d’autres, les Flamands réussirent in extremis à extirper l’Anversois du piège où il était tombé. Atteint de cinq fractures aux jambes et de blessures à la tête, Fons Madereel mit de longs mois à se remettre de cette effroyable raclée.

 

(p.140) Les enfants ne furent, hélas, pas épargnés par les conséquences du conflit. Jusqu’en 1991, l’école communale de Fouron-St-Martin était le seul établissement où cohabitaient des sections maternelles francophones et néerlandophones. Pour ces bambins, l’heure de la récréation sonnait cependant à des heures différentes de manière à éviter les bagarres linguistiques entre gosses âgés de 3 ou 4 ans. Depuis lors, cet « apartheid des récrés » a disparu puisque – conséquence de la guerre scolaire de septembre 1991 – l’école de Fouron-St-Martin ne compte plus de section néerlandophone et que, depuis 1992, elle a troqué son statut communal contre celui d’établissement libre dépendant du centre culturel et sportif des Fourons.

Le refus des partisans du Retour à Liège d’admettre le transfert des six villages à la province du Limbourg se manifesta régulièrement lors des élections législatives par l’autodafé public des convocations électorales. Certains se livrèrent aussi à des actes de sabotages des urnes on y déversant de l’acide sulfurique. Georges Stassen, un des militants les plus actifs du groupe Hérisson et de l’Action f ouronnaise réussit ainsi à endommager 150 bulletins de vote au bureau électoral de Fouron-St-Martin le 17 décembre 1979. « Quelques gouttes d’acide sont tombées à l’extérieur de l’urne et la personne qui me suivait a signalé aux assesseurs qu’il s’était passé quelque chose d’anormal. Les gendarmes ont procédé à des recherches toute la soirée pour me retrouver ainsi que la fiole qui contenait l’acide. Ils n’ont rien pu prouver. Par prudence, mon père avait enterré la veste que je portais ce matin-là». José Happart devait pratiquer le même sabotage quelques minutes plus tard lorsque le stratagème fut éventé. « Les gendarmes m’ont interpellé alors que j’étais dans ma voiture. Ils m’ont fouillé, mais j’ai réussi à faire sortir la petite bouteille d’acide de ma poche et à la faire tomber entre les deux sièges. Ils ne l’ont pas trouvée, mais j’avais eu chaud », avoue-t-il aujourd’hui.

 

(p.142) L’un ou l’autre Fouronnais proposa aussi de commettre des actes de sabotage spectaculaires. Bizarrement, une suggestion quasi identique fut émise, à quelque temps d’intervalle, dans les rangs francophone et néerlandophone. Côté francophone, un militant préconisa de dynamiter le tunnel ferroviaire de Remersdael (le plus long de Belgique) sur la ligne de trafic marchandises Montzen-Anvers. Ce sabotage économique aurait, en effet, eu à ses yeux l’avantage de couper l’approvisionnement en matériel de l’usine Ford à Genk, au Limbourg. Côté flamand, un membre du harde Vlaamse Voerkern proposa, lui, de commettre un attentat contre le viaduc de Fouron-St-Martin situé sur la même ligne de chemin de fer et à quelques encablures du tunnel visé par son a/ter ego francophone ! Etrange similitude d’intention. De là à penser que certaines personnes extérieures aux Fourons tentèrent de provoquer une escalade délibérée de la violence en manipulant quelques militants fouronnais un peu trop exaltés, il n’y a qu’un pas que, tant du côté francophone que flamand, d’aucuns ne sont pas loin de franchir.

L’Action fouronnaise affirme n’avoir noué de contacts internationaux qu’avec le seul groupe Bélier, qui rassemble les éléments les plus radicaux du mouvement autonomiste du Jura suisse. Le harde Vlaamse Voerkern, dirigé par Léon Bancken, un Limbourgeois originaire de Zichem-Zussen-Bolder, village distant d’une trentaine de kilomètres des Fourons, tissa des liens avec les autonomistes basques de l’ETA. Lors de certaines fêtes flamandes, les drapeaux rouge, vert et blanc de l’Euskadi tapissaient les murs du Kursaal à Fouron-le-Comte.

 

« Contrairement à ce que pensent beaucoup de Fouronnais pro-liégeois, je ne suis absolument pas anti-wallon.1 J’ai de la famille et des amis en Wallonie et le patron de la firme où je travaille est d’origine wallonne. J’ai été chef du bureau de poste de Fouron-St-Martin de 1960 à 1963. Ensuite, j’ai quitté la région et n’y suis revenu que très épisodiquement. La création du harde vlaamse Voerkern remonte au printemps 1979. Suite aux incidents du 20 mai, la voiture de Jan Vroonen avait été sérieusement endommagée par des francophones. Beaucoup de Fouronnais flamands avaient

 

1 Entretien avec Daniel Conraads, le 1er mai 1993

 

(p.143) peur et plusieurs d’entre eux m’ont demandé de constituer un petit groupe pour les défendre contre les attaques des sympathisants de Happar t», raconte Léon Bancken. «Je déterminais la stratégie du harde Voerkern, mais j’y ai toujours prôné la non-uiolence. Je me suis surtout opposé à toute utilisation d’armes à /eu. En septembre 1979, deux membres de notre groupe avaient amené une volumineuse boîte en carton à l’une de nos réunions. Cette boîte contenait une mitraillette et ces jeunes gens voulaient s’en servir pour tirer sur le café de René Grosjean, le francophone qui, dans la nuit du 23 au 24 septembre 1979, auait ouvert le feu sur plusieurs Flamands. J’ai réussi in extremis à les dissuader d’utiliser cette arme.»

Léon Bancken reconnaît que le horde ulaamse Voerkern noua des contacts avec les autonomistes basques.

« Nous auons été contactés par la branche militaire de l’ETA. En juillet 1980, j’ai participé avec cinq jeunes de notre groupe à un camp d’entraînement de l’ETA au pays basque. Nous y auons appris à utiliser des explosifs et on nous a remis un fascicule contenant les noms des produits nécessaires pour les fabriquer. Nous auons aussi assisté aune réunion de l’ETA militaire dans un village de montagne à une cinquantaine de kilomètres de Saint-Sébastien. La garde civile espagnole a fait irruption et a arrêté tout le monde. Nous avons été détenus pendant trois jours», explique-t-il.

 

Léon Bancken affirme que le harde Vlaamse Voerkern n’a jamais utilisé les techniques apprises lors du stage au Pays basque. A une exception toutefois : « En 1982, nous avons tenté de faire sauter le perron de Liège pendant la nuit. Nous avons commis une erreur dans la manipulation des fils du détonateur et notre bombe n’a jamais explosé. Nous auons repris tout notre matériel ; ce qui explique que personne ne s’est jamais rendu compte de cette tentative auortée », révèle-t-il.

 

En 1981, Les membres de ce groupuscule flamand envisagèrent d’enlever Philippe Busquin, à l’époque ministre de l’Intérieur, qui avait, à leurs yeux, le tort de ne pas parler néerlandais et d’être trop favorable aux francophones des Fourons. Le horde vlaams Voerkern avait aussi planifié en détail le rapt de José Happart.

 

1993

Les Fourons ont trente ans, LB 01/09/1993

 

La frontière linguistique a aujourd’hui trente ans. Jour pour jour.  Le 1er septembre 1963, entraient en effet en vigueur les lois linguistiques du 8 novembre 1962 et des 30 juillet et 2 août 1963.  La première concernait la fixation de la frontière linguistique et l’adaptation de celle-ci à des limites administratives.  S’inscrivant dans le contexte d’une importante mobilisation de la Flandre – dont les marches flamandes sur Bruxelles constituèrent assurément le point d’orgue-, cette loi présentée par le ministre Arthur Gilson au nom du gouvernement fixait le nouveau tracé de la frontière linguistique.

Elle transférait, au nom du principe de l’homogénéité linguistique, une série de communes et de hameaux d’une région à une autre.  C’est ainsi que les communes de Mouscron-Comines furent intégrées au Hainaut et celles des Fourons à la province du Limbourg.  Dans 25 communes sises sur la frontière linguistique, les minorités se virent garantir des « facilités » en matière administrative et d’enseignement.

 

1994

Guy Daloze, Comment José Happart a ‘récupéré’ un demi-million, LB, 15/04/1994

 

José Happart cherche à assurer la subsistance de son mouvement, Wallonie région d’Europe.  Il l’obtient du PS … Un TCT et une ‘aide exceptionnelle’ d’un million accordée par la … Communauté française.  Cette subvention se compose en effet en réalité de deux parties:

« -500.000 F alloués à José Happart en remboursement des avances qu’il a consenties pour financer le fonctionnement de l’ asbl au cours des années 1986, 1987 et 1988;

   -500.000 F attribués à l’asbl pour assurer son fonctionnement en 1989, en ce incluse la prise en charge de la brochure de WRE asbl, les frais de téléphone,de poste, d’ électricité, de location de bureau, de photocopies, etc. »

« Doué d’un sens aigus du marchandage, José happart a donc récupéré sa mise (nous ignorons s’ il a présenté des factures).  Grâce à l’argent de la Communauté française (un comble pour ce régionalise échevelé!) et donc de tous. »

 

De plus, une somme de 30 millions est prévue en 1990 pour la création du Centre culturel et sportif des Fourons.  La famille Happart recevra un accord de principe pour placer les fonds reçus en avance pour le Centre.

 

1997s

Albert Stassen, in : http://www.action-fouronnaise.be/AF/Baerten/Stassen.htm

Comment un flamingant réécrit (sic) l’Histoire des Fourons

 / et comment un fransquillon local interprète à sa façon l’histoire écrite par un professeur d’université /

 

Réfutation des allégations du Prof. Jean BAERTEN (VUB) dans

 « Harde Vlaamse koppen, de Boeren van Voeren (1995)  & Voeren 1921-1995 , de Belgische democratie op Drift (1997)

 

par Albert STASSEN

 

En 1995 et 1997 le professeur d’histoire à la VUB Jean Baerten, originaire de Tongres publia successivement « Haarde Vlaamse koppen : de boeren van Voeren » et « Voeren 1921-1995 de Belgische democratie op Drift. »

 

Il s’agit de deux ouvrages de 112 et 206 pages qui prétendent constituer des ouvrages historiques alors qu’il ne s’agit que de pamphlets flamingants pseudo-historiques. Les  pages qui suivent tenteront de souligner les plus flagrantes libertés avec l’histoire que l’on doit déplorer dans ces deux livres, malgré les innombrables recherches historiques qu’il y a lieu de reconnaître à leur auteur.

 

Dans le premier ouvrage, il commence fort en accusant les Limbourgeois néerlandais de faire croire que les Fourons seraient une région d’élevage comparable au Pays de Herve et qu’un changement de paysage coïnciderait avec la frontière.

Il avoue aussi laisser aux philologues des discussions sans fin sur le caractère « néerlandais » ou « allemand » des dialectes thiois parlés entre Liège et Aix , mais il ne se gène nullement tout au long de ses deux livres pour assimiler les utilisateurs du dialecte fouronnais à des flamands.

 

Dans sa première partie qu’il titre « Fourons ne fait pas partie du Pays de Herve », il tire des conclusions hâtives du fait que le tissage à domicile était moins répandu dans les Fourons que vers Thimister-Clermont alors que seule la distance explique cela.

Il constate que les structures agraires sont différentes mais doit reconnaître que tant à Thimister qu’à Fouron-le-Comte 65% des habitants possèdent 75% de la superficie. Ce n’est certes pas le cas à Fouron-Saint-Martin tandis mais les situations sont tellement différentes d’un village à l’autre dans le Pays de Herve mais aussi dans les Fourons que tirer des conclusions différentes pour les Fourons relève de l’absurde. Il suffit pour s’en convaincre de regarder les structures agraires de Teuven. Le hameau de Nurop est depuis longtemps divisé en une multitude de petites parcelles dont les habitants sont propriétaires tandis que le village de Teuven et les abords de Sinnich sont constitués de grands domaines.

 

Dans les conclusions de ce chapitre agricole J Baerten délire en affirmant que seule la partie wallonne du duché de Limbourg et du comté de Dalhem participa à l’industrialisation. Or celle-ci était aussi absente de villages tels que Hombourg, Warsage, Bombaye etc.. uniquement parce qu’ils étaient trop distants aussi de Verviers.  Il affirme aussi que les Fourons dans leur ensemble ne passèrent pas à l’économie laitière, contrairement au Pays de Herve. Or il est évident que celle-ci était aussi présente dans les Fourons (sauf à Fouron-le-Comte et Mouland) que dans le reste du Pays de Herve et même plus qu’à Warsage ou Bombaye, plus orientés vers les cultures…Contrairement à ce qu’il affirme, la possession foncière n’est pas plus en des mains extérieures dans les Fourons qu’ailleurs au Pays de Herve. Nurop et Fouron le Comte en sont de parfaits exemples.

 

Sa seconde partie est intitulée « Fourons : un territoire flamand depuis des siècles ».

Il commence par dénigrer le peu d’arguments de l’historien liégeois Jean Lejeune, lequel disposait selon lui de peu d’éléments  pour démonter le caractère francophone des Fourons.  Sans vouloir prendre la défense de J Lejeune qui n’a guère approfondi l’histoire locale de nos contrées, force est de constater que J Baerten et,  sans doute J Lejeune aussi, ne sont pas en mesure de comprendre les spécificités de ces régions.

On le voit à la p 41 (renvoi 58) quand il relate le recensement du 15 octobre 1846 à Hombourg (dont faisait partie Rémersdael) où 89% des habitants se déclaraient « flamands ». J Baerten s’inspirera très utilement des conclusions que nous avons développées à ce sujet dans l’opuscule « Centenaire du Doyenné de Montzen »  paru en 1988, où nous démontrons la farce que constituait tous les 10 ans le recensement linguistique en Belgique où, contrairement à la France, on ne demandait pas aux habitants s’ils parlaient autre chose que les langues dites de culture (français, ABN…) mais où, à défaut d’une telle précision, ils étaient amenés, au gré du sentiment de l’agent recenseur à déclarer « flamand » ou « allemand » le dialecte local qui , tant scientifiquement que linguistiquement , ne peut être assimilé à l’une ou l’autre de ces langues. La seule conclusion exacte qui peut être tirée des dits recensements est que les Fouronnais , comme les Hombourgeois d’ailleurs utilisaient quasi exclusivement un parler germanique mais qui n’est ni le néerlandais ni le « flamand », ni l’allemand.

J Baerten prétend que durant les années 1970 et 1980 des politologues de l’ULG auraient publiés dans le CRISP que la langue première du duché de Limbourg était le wallon et que les contacts entre l’administration et les villages se seraient déroulés en français.

Il enchaîne (p 43) en affirmant que les Fourons étaient administrés en flamand. Et il cite notamment (p 47) le fait que les registres paroissiaux de Teuven  ne sont pas rédigés en latin en 1620-1626 mais en « néerlandais »  Pour un historien, affirmer pareil anachronisme dans une région où cette langue qui n’était pas encore née est révélateur. Il confond allègrement (car sans cela toute sa théorie s’écroule) tout au long de ses deux livres les mots « vlaams », « nederlands », « diets » (flamand, néerlandais, thiois). En l’occurrence, il aurait dû citer un 4ème mot, à savoir « Brabançon » car la langue écrite utilisée au 17ème siècle par certains curés originaires de cette contrée était effectivement le « Bromesch » qui était aussi la langue écrite (non parlée) de la plupart des gens instruits chez nous lorsqu’ils correspondaient avec l’autorité ducale installée en Brabant.

Jamais le terme « néerlandais » ne peut être utilisé pour qualifier ces écrits car le Bromesch (qualification dialectale de cette langue) n’a pas donné naissance au néerlandais. J Baerten répète pourtant un peu plus loin, à propos d’un écrit de l’Ordre Teutonique à Fouron-Saint-Pierre, la même erreur flagrante et inadmissible pour un « historien »   .

 

A la page 48 une carte délimite les territoires « «  flamands » et « wallons »  de l’ancien duché de Limbourg (Dolhain) et de l’ancien comté de Dalhem. On y trouve Bilstain parmi les villages « flamands » mais aussi Raeren, Walhorn, Eupen, Lontzen, etc…et évidemment les « 9 communes de la région de Montzen-Welkenraedt ainsi que les Fourons et Aubel … Il se base notamment sur le fait que les us et coutumes de la Cour de justice de Hombourg (et de Limbourg) étaient selon lui rédigés en « Vlaams » . Ils sont en Brabançon. Mais il est vrai que durant l’ancien régime les bans du duché de Limbourg étaient dénommés « quartiers flamands » et « quartiers wallons ». 

Encore une fois J Baerten utilise le terme « vlaams » à tort et à travers. S’il avait utilisé ici le terme « diets » (thiois), sa carte aurait été presque valable sauf si le terme thiois est entendu dans l’acception « ancien néerlandais » ou « néerlandais moyen » car , dans ce cas la nécessaire distinction avec l’ancien allemand doit aussi apparaître et c’est là que surgit le problème majeur car J Baerten évacue ce problème.  En réalité , compte tenu de la connotation politique  qu’ont pris par la suite les mots « Vlaams », « Flamand », seules les acceptions   « Diets »,», « Thiois » dans le sens « idiôme germanique » peuvent être admises linguistiquement.

 

Mais J Baerten se complait à parler constamment de rédaction en « néerlandais » à l’époque de Charles-Quint..(p 51 !) alors qu’à ce moment cette langue doit encore attendre près de 300 ans pour…naître.

 

L’auteur attache énormément d’importance à la splitsing judiciaire qui serait intervenue à l’intérieur du comté de Dalhem entre les villages « wallons » ressortissant à la cours de justice de Dalhem et les villages « flamands » ressortissant à la cour de Fouron-le-Comte, laquelle statuait en « flamand » (lire en « brabançon ») . Il situe cette séparation avant le traité de partage entre les Provinces Unies et le pouvoir espagnol (1661), lequel attribua plusieurs villages wallons (dont Dalhem et Olne) aux Provinces Unies (Pays-Bas) tandis que Fourons restait espagnol.  Les assertions de J Baeten qu’il dit reposer notamment sur B Dumont (qui ne tire pas les conclusions que tire J Baerten) nécessitent une étude approfondie des archives.

 

Ensuite il s’intéresse de nouveau au Duché de Limbourg et considère que les recours tirés des registres du XVIIIe siècle au Ban de Montzen ou de Walhorn sont rédigés en « néerlandais »… Il en tire la conclusion que ceux qui présentent le duché de Limbourg comme une principauté unilingue francophone prennent une certaine liberté avec la vérité.  Nous ne connaissons pas d’historien régional sérieux qui ait affirmé pareille idiotie.

Il ne perçoit pas non plus de trace du français dans les actes notariés dans les Fourons sauf quand une des parties contractantes provient d’un village wallon. Mais il continue à soutenir que la langue utilisée est le néerlandais.

 

A l’époque autrichienne J Baerten fait grand cas d’une contre-proposition de l’intendant Ransonnet du duché de Limbourg suite à la réforme administrative de 1787 qui ne tenait pas compte des limites dialectales. Ransonnet proposait quant à lui d’en tenir compte mais ne fut pas suivi. J Baerten en tire des conclusions anachroniques « il ne fait aucun doute que Ransonnet traitait le principe de la territorialité pour sortir des problèmes linguistiques. L’homme avait une vision claire des choses mais était manifestement né trop tôt. » . Continuellement, tout au long des différentes périodes historiques J Baerten essaye de mettre en évidence les applications du principe de la territorialité (appliqué à la limite entre dialectes germaniques et romans) sous l’ancien régime tant au comté de Dalhem qu’au duché de Limbourg. Il serait intéressant de comparer avec ce qui se faisait dans le reste du duché de Brabant à la limite entre le « païs roman » et le « Bromesch ».

 

A la page 60, J Baerten nous apprend que le comté de Looz (actuel Limbourg) aurait été rattaché à Spa ( ?) sur le plan administratif lors de l’arrivée des Français (1794). Mais les Français adoptèrent bientôt des répartitions plus rationnelles bases essentiellement sur les distances (C’est en fait notre thèse exposée depuis toujours pour expliquer la frontière établie alors au nord des Fourons entre les deux départements de l’Ourthe et de la Meuse Inférieure.

 

A la page 65 on peut lire que Fouron-Saint-Pierre appartenait au comté de Dalhem sous l’ancien régime ! !) alors qu’il s’agissait d’une terre d’Empire appartenant à l’Ordre Teutonique.

A la même page il se plaint du fait que, malgré son importance démographique, Fouron-le-Comte ne fut pas préféré à Dalhem comme chef-lieu de canton alors qu’ailleurs les français tenaient compte de ce critère. Il attribue ce choix au fait que ce n’étaient que des fermiers et flamands de surcroît. C’est peu probable et pour s’en convaincre il suffit de constater le nombre de villages au sud de Dalhem pour se rendre à l’évidence. Le choix était purement géographique (distances)

 

Il aborde ensuite les recensements linguistiques dans les Fourons au XIXème siècle sans évoquer l’anomalie de ces recensements par rapport au fait dialectal pourtant incontestable à cette époque. L’illettrisme régnait encore à la fin du siècle dans une frange importante de la population qui ne savait s’exprimer que dans le dialecte local. Qu’on ait fait passer celui-ci pour du flamand ou de l’allemand d’un recensement à l’autre n’est pas pris en compte par J Baerten .

 

Il donne d’intéressants chiffres sur la population étrangère dans les Fourons en 1856 et en 1900 et écrit même l’histoire à l’avance en 1995 (p 74) « La présence de néerlandais dans les villages fouronnais est à ce jour mise en évidence par les francophones parce qu’ils pourraient faire vaciller la majorité en 2000. Ils avancent que nos voisins du nord seraient venus ici uniquement pour des raisons fiscales. Pourtant, dans les recensements de 1856 et 1900 nous avons rencontré pas mal de néerlandais… » Il est vrai qu’il ne fait pas la proportion mais elle avoisine les 12 %.  Les chiffres du début du XXème siècle seraient aussi intéressants à comparer.

 

Dans les conclusions (p.78) J Baerten fait l’éloge de l’Ancien régime où le principe de la territorialité aurait été selon lui respecté (villages thiois gérés en thiois, villages wallons gérés en wallon ou français) mais tout cet équilibre aurait été mis à mal par le régime Napoléonien qui aurait fait la part belle aux cantons mélangés en plaçant de surcroît les Fourons dans deux arrondissements. Il oublie de préciser que l’ancien régime connaissait plus de limites encore , des enclaves et autres singularités et que l’appartenance linguistique ou dialectale des villages n’était pas un critère pour le régime français où seule la distance par rapport au chef-lieu comptait. Pour le surplus on signalera que dans le canton d’Aubel , principal concerné, les villages à dialecte germanique étaient largement dominants .

 

Dans ses conclusions générales, J. Baerten évoque les deux occupations allemandes (avec rattachement au Limbourg) qui, selon, lui tentèrent un « rattrapage » par rapport à la francisation entreprise depuis 1801 dans le département de l’Ourthe puis la province de Liège. Il considère aussi que ce serait le fait que ce soit l’occupant qui ait imposé le rattachement qui le fit mal voir et provoqua les résultats du recensement de 1947. Il oublie évidemment que les Fouronnais se rappelaient beaucoup plus en 1947 les effets pervers du recensement précédent que la parenthèse teutonne.

 

Il refuse ensuite qu’on puisse traiter les Fouronnais d’asexués linguistiques, ce qu’ils étaient pourtant en grande majorité avant 1963 mais il a raison quand il écrit qu’il suffit de leur donner des structures pour qu’ils s’épanouissent. Et de lorgner vers le sort enviable fait à la Communauté Germanophone. Si on avait doté les Fouronnais du statut spécial prévu par la Constitution, ni à Liège, ni au Limbourg mais avec un régime comparable à celui de Bruxelles, jamais on n’aurait parlé d’un « problème fouronnais ». Mais il y a peu de chance que ce soit cela que J Baerten ait voulu dire.

Enfin il s’en prend encore une fois à la faiblesse du dossier scientifique de J Lejeune et prétend avancer quant à lui des arguments scientifiques.

Pourtant il n’a pas voulu comprendre la spécificité de cette population (que J Lejeune n’a pas comprise non plus). Elle ressemble en définitive à celle du Grand-Duché ou de l’Alsace. De souche germanique incontestable par son dialecte qui fait partie de ses entrailles, elle est orientée économiquement, scolairement, géographiquement et historiquement vers la francité.  Pour J Baerten, il s’agit d’un reniement à ses origines. Pour la population concernée, pas du tout mais au contraire, elle ressent cette double appartenance comme une richesse, un plus mais qui va de soi lorsqu’on est situé à la limite de deux cultures. C’est ce qui peut constituer la force d’une contrée (Bruxelles, Bâle, Strasbourg, …)

 

Dans son second livre, un véritable pamphlet contre le comte Lionel De Sécillon, il analyse la période 1921- 1995 en prenant cette fois de gros risque car il classifie quasi toutes les grandes familles fouronnaises en leur attribuant un  sexe linguistique  et, on s’en doute il trouve plus de « vlaamsgzinde » (flaminguants) qu’il n’y en a eu … surtout pour la période d’avant 1963…

 

Il part évidemment d’un postulat de départ complètement faux qu’on pourrait résumer sous forme de définitions : Il ne voit en gros à Fourons ( , comme tout flamingant) que des « vlamingen » encadré par des « vlaamsgezinde » d’une part et , d’autre part,  des francophiles (dont bon nombre sont à ses yeux des « vlamingen ») . Il ne voit que de très rares francophones. Mais le sens qu’il attribue à ces mots est franchement ahurissant :

Pour lui, un « vlaming  » est à Fourons un sujet d’origine belge ou néerlandaise connaissant le dialecte local ou l’ayant entendu dans sa jeunesse , vivant dans les Fourons, qu’il connaisse ou non l’ABN et même s’il s’illustre par  des actes wallingants

Un Vlaamsgezind (flamingant) est pour lui un vlaming fidèle à ses origines et qui milite pour la cause flamande.

Un francophile est pour lui un fouronnais généralement d’origine wallonne venu s’implanter dans les Fourons et qui  y défend la cause francophone mais ce peut aussi être un « vlaming » qui a renié ses origines, lequel n’aura jamais la qualité de francophone.

Un francophone est pour lui un Fouronnais d’origine wallonne (donc extérieure aux Fourons).

 

Sur de telles bases il est évidemment inévitable qu’un certain nombre de personnages décrits dans le livre ne partageront nullement les orientations qui leur sont attribuées et d’aucuns se retourneront assurément dans leur tombe.

 

Il commence par s’en prendre à ceux qui estiment qu’il aurait fallu traiter les Fourons de façon spécifique sur base du dialecte qu’ils revendiquent comme n’étant pas flamand. S’il avait fallu faire une exception pour les Fourons, il craint qu’il n’ait fallu la faire pour toute la Flandre car alors l’ABN qui n’était pratiqué nulle part dans les couches populaires en Flandre n’aurait jamais pu devenir langue d’enseignement, de culture et d’administration.

C’est là qu’il apparaît que J. Baerten n’a rien compris.  Sans aller jusqu’à pousser son raisonnement à l’extrême, la Flandre devrait s’interroger sur l’opération « ABN » entreprise au XIXe siècle.  On peut en tous cas considérer que cette uniformisation linguistique basée sur les cogitation de deux professeurs d’universités, un gantois et un hollandais ont créé de toute pièce une nouvelle langue en faisant réellement table rase du patrimoine linguistique notamment du West-flandrien, du flandrien, du Brabançon, du Limbourgeois . Les spécificités de ces langues de terroir ont été gommées et disparaîtront à la prochaine génération qui les ignore désormais.

Les Grand-Ducaux, eux, ont plutôt fait confiance à des langues existantes depuis des siècles, le français et l’Allemand, puis ils ont entamé une vigoureuse campagne pour le maintien du parler de leur terroir, le Lëtzebuergesch (francique mosellan) . A ce jour on peut sans risque de se tromper affirmer que la seule langue régionale européenne qui se sauvera dans 50 ans est le Luxembourgeois. Toutes les autres auront disparu irrémédiablement (comme langue parlée) tandis que les langues dites de culture à commencer par les plus réduites en locuteurs (les langues scandinaves, l’ABN puis, plus tard l’allemand et le français) verront progressivement leur sphère d’influence fondre comme neige au soleil. Les dernières conquêtes de ces langues disparaîtront les premières (c’est comme langue de l’université qu’elles se sont imposées en dernier lieu au début du XXème siècle et c’est comme langue universitaire qu’elles disparaissent déjà au profit de la future langue universelle, l’anglais.  Pour s’en convaincre, il suffit de voir le nombre de chaires universitaires scandinaves où seul l’anglais a cours. C’est la même chose aux Pays-Bas et il apparaît qu’en Flandre cela se pratique aussi mais qu’il est interdit d’en parler.

Dans de telles conditions la politique Luxembourgeoise n’est-elle pas plus efficace. Jamais (sic) le Luxembourgeois n’a rêvé de faire de sa langue une langue universitaire mais à ce jour il la pratique tandis que les différentes langues typiques qui peuplent la Flandre sont mourantes chez les moins de 40 ans.

Le constat est évidemment le même en Wallonie où le wallon, le picard, le gaumais, le Platdutch et le Luxembourgeois ne se maintiennent que (sic) dans les troupes de théâtre à destination d’un public de plus de 40 ans.

 

Si, pour son émancipation,  le mouvement flamand avait prôné un système à la luxembourgeoise (2 première années scolaires en parler régional puis progressivement , l’apprentissage de la langue de culture que tant les petits wallons que les petits flamands avaient peine à pratiquer voici 80 ans, à savoir le français, chaque parler régional aurait été sauvé et on n’aurait sans doute pas connu de problèmes linguistiques en Belgique.

 

Les leaders du mouvement flamand ont cru qu’il fallait uniformiser leurs parlers respectifs… Ils les ont reniés, oui.

En effet, pour utiliser un terme que M. Baerten comprend, puisqu’il est Tongrois, quand un élève tongrois ne peut plus « kalle » mais doit « spreken » à l’école sous peine de se faire taper sur les doigts par son instituteur, (J. Baerten en a probablement été victime lui-même), il s’agit d’une atteinte non seulement à un patrimoine culturel mais aussi une atteinte aux droits de l’homme dont la langue usuelle fait partie.

 

Dès qu’on veut uniformiser, il faut bien savoir jusqu’où vont les limites des territoires dont on veut uniformiser la langue. Or dans le cas de l’ABN qui est une langue partie du « hollandais » dans le domaine linguistique des parlers « niederdeutsch », la frontière avec l’aire d’influence du haut allemand ne pouvait que donner lieu à des accrochages.

Le long de la frontière germano-hollandaise le problème fut réglé par le tracé de la frontière politique, sans tenir compte le moins du monde des spécificités dialectales locales, lesquelles étaient identiques de part et d’autre de la frontière politique.

Il n’en fut pas autrement plus au sud dans les Fourons, les « 10 communes » et les communes actuellement germanophones.

La spécificité dialectale aurait imposé un seul et même territoire pour une zone partant des environs de Tirlemont le long de la frontière linguistique en direction de Ruremonde et de là vers le Rhin au nord de Dusseldorf puis vers Benrath sur le Rhin, en direction de  Moenchengladbach , l’ouest d’Aix et l’est d’Eupen pour suivre ensuite la frontière dialectale romane jusque Tirlemont.  La zone comprise dans ce triangle est celle où l’on parle le francique Rhéno-mosan aussi appelé le Limbourgeois ou le Francique Carolingien (et oui, c’était la langue du grand Charles !) mais que tout le monde appelle en fait le « plattdutch ». Certes il existe des nuances entre le dialecte de St Trond et celui de Dusseldorf ou celui d’Eupen mais ils appartiennent à une même famille entre les lignes des isoglosses de Panningen et de Benrath.

Les principales nuances ont toutes, sur la carte, une forme de banane et l’on distingue ainsi d’ouest en est,  une zone intermédiaire avec le Brabançon, le Limbourgeois de l’ouest, le Limbourgeois central (avec Maestricht, et Mouland) , le Limbourgeois de l’Est avec Fouron le Comte, Heerlen et Möenchengladbach), une  zone intermédiaire entre le limbourgeois de l’est et le ripuaire de Cologne et Aix avec notamment les 4 autres villages fouronnais, les 10 communes, le canton d’Eupen (sauf Raeren qui est ripuaire) etc…

 

La similitude dialectale n’a nulle part été prise en compte dans la fixation des frontières  et il faut dès lors constater que toutes les frontières humaines sont des frontières arbitraires, imposées pour la plupart par le glaive ou des traités où les populations étaient transférées comme du bétail d’un maître à l’autre. Les frontières nationales ou provinciales imposées en 1794, 1800, 1815, 1816 (traité des limites) 1830, 1839, 1914 1918, 1940, 1945, 1963 pour ne parler que des plus récentes sont toutes arbitraires et aucune n’a tenu compte des populations . Tout au long des siècles, les dominateurs successifs ont certes commis de multiples exactions matérielles à l’égard des populations mais ils n’ont jamais obligé quiconque à parler une langue déterminée. C’est le XIX et surtout le XX qui ont engendré ce fléau (dans le sillage de l’instruction obligatoire)

Avant cela, es prédicateurs et prêtres brabançons ou colonais qui échouaient dans les contrées proches des Fourons apprenaient les rudiments du dialecte local pour pouvoir tenir leur prêche qui restait fatalement teintée de leur idiome d’origine.

Certes les actes écrits se passaient dans la langue du pouvoir central (brabançon en l’occurrence) mais les délibérations se prenaient évidemment en dialecte local (dans un beau mélange wallon-plattdeutsch » aux Etats du Duché de Limbourg.-)

 

En l’absence d’une frontière dialectale fiable dans l’espace de l’ancien duché de Limbourg pour déterminer les limites des aires d’influence respectives de l’Allemand, de l’ABN  naissant et du français vers lequel ces contrées étaient économiquement tournées,  il était fatal que cela donne lieu à des affrontements . On a vu ainsi les sieurs Grammens, Franssens, Langhor, parler d’une terre flamande pendant que Bischoff parlait d’une terre allemande avant la 2ème guerre. Des philologues locaux tels René Jongen, Léo Wintgens, Armel Wynants et d’autres ont entre-temps remis les pendules à l’heure durant les 30 dernières années et c’est donc avec un amusement certain qu’on redécouvre à la fin du 2Oème siècle un pseudo-historien tongrois (qui commence par dire qu’on s’y perdrait à déterminer la limite entre l’allemand et le flamand) ressasser des arguments maintes fois entendus chez les pseudo-scientifiques de l’entre-deux guerres.

 

Sans critère fiable pour déterminer la limite entre la zone revenant à l’allemand et celle revenant au néerlandais, il ne saurait être question de fixer cette limite sans tomber dans l’arbitraire. Or les germanistes n’ont pas de critère car les langues allemandes et ABN sont toutes deux établies sur le même domaine germanique.  En clair tout le nord de l’Allemagne aurait très bien pu (si les conquêtes politiques l’avaient permis) parler à ce jour ABN tout comme l’ensemble des Pays-Bas et de la Flandre pourrait très bien parler aujourd’hui allemand si les convulsions politiques en avaient décidé ainsi.

 

Par conséquent la région située au carrefour des 3 langues n’a pas accepté qu’on détermine à sa place la limite d’influence des langues et ce n’est évidemment pas la farce décennale du recensement linguistique (qui ignorait le fait dialectal) qui a pu clarifier la situation.

La dite région opta rapidement pour un système hybride avec certains services en français, d’autres en néerlandais et d’autres en allemand.

Avant 1914 on prêchait en flamand à Aubel centre, en français à Saint-Jean-Sart et en allemand à La Clouse (3 localités situées sur la même commune d’Aubel). L’administration était en français à Hombourg et on parlait allemand en chaire de vérité (et patois derrière les piliers au fond de l’église) et à l’école 

Les lois de 1932 furent vraiment ressenties comme une ingérence intolérable du pouvoir central dans une région paisible qui craignait à juste titre que cela n’ébranle un fragile équilibre qui convenait à tous.

 

Tout cela, J. Baerten ne veut pas le comprendre et c’est ce qui le mène à   se fourvoyer dans ses descriptions du comportement des acteurs locaux de l’époque dans les Fourons.

 

Dans sa description des acteurs locaux de la politique teuvenoise, il prend souvent comme critère pour déterminer l’opinion politique d’un conseiller communal, le fait qu’il ait choisi pour ses enfants un école francophone ou néerlandophone. Il ignore que cela ne veut rien dire, que par soucis de bilinguisme, bon nombre de fouronnais placent leurs enfants dans l’autre régime linguistique (encore aujourd’hui).

Il existe des flamingants incapables d’aligner 5 mots d’ABN  correctement comme il existe des wallingants incapables de parler correctement français. Cela fait partie de la réalité fouronnaise et les critères de J Baerten paraissent bien dérisoires dans de tels cas.

Il essaie aussi de faire croire que les leaders « francophiles » faisaient volontiers appel à des candidats originaires de Wallonie. Il devrait savoir que s’ils n’étaient pas vraiment assimilés à la population locale, ils n’avaient électoralement aucune chance.

Les conclusions relatives à Teuven (p 23) sont par ailleurs sujettes à caution mais comme ces lignes sont remplies de sous-entendus, il est difficile de savoir de qui il parle.

 

A Rémersdael J Baerten considère comme « importé » tout qui est né à Moresnet, Hombourg ou Aubel … alors que ce sont de bons patoisants comme les fouronnais.

Il essaye d’opposer linguistiquement la liste « Hollands » de 1958 (emmenée par un « ex-néerlandais » et celle d’un « importé » de Rochefort (qui a vécu dès 6 ans à Rémersdael en parfait patoisan !) André Schmets, Il écrit : « tegenover de te Vlaams bevonden lijst Hollands ontstond in 1958 de francofilele lijst van de Waal Schmets »  alors que seules des contingences locales hors de tout contexte linguistique opposaient ces listes. Baerten délire ensuite complètement quand il écrit que le décès de L Hollands (1960) fut « une catastrophe pour les flamands » notamment à cause du passage de Straetmans dans l’autre camp. La quasi inexistence de flamands se revendiquant tels à Rémersdael à cette époque suffit à démontrer l’absurdité de ces phrases.

De même en 1970 lorsque V Taeter opposa une seconde liste à dominante francophone , J Baerten essaye de la cataloguer « la plus flamande » parce que le 3ème élu,J Rouvroye (ex néerlandais éprouvant des difficultés en français), a prêté serment en néerlandais.

Bref il essaye désespérément de dépeindre comme flamands tous ceux qui ne sont pas originaires de Wallonie…

 

A Fouron-Saint-Pierre il détermine aussi le sexe linguistique tant des individus que des listes en fonction du lieu de naissance. Le hasard fait qu’une majorité de conseillers ne sont pas natifs de Fouron-Saint-Pierre (mais il semble ignorer qu’ils ont pour la plupart épousé une autochtone) . En 1938 il considère ainsi que la liste « flamande » de London a cédé sa majorité en 1938 par des remplacements au profit de non-autochtones . 

Dans un chapitre intitulé « La chasse aux flamands » il évoque à sa manière l’épisode de J.  London, qui était certes flamingant mais ne fut pas écarté au lendemain de la guerre pour cette raison mais pour sa collaboration avec le régime allemand.

Dans la rivalité Geurts/Steins, où les protagonistes se servaient apparemment de l’argument linguistique pour dénigrer leur challenger aux autorités de tutelle, J Baerten ne se rend pas compte qu’il est bien difficile de donner une coloration politique linguistique à des individus qui se groupent en fonction d’autres critères.  En 1958, J Baerten croit déceler une polarisation plus poussée avec une liste CVP (J London), une PSC (avec le duo Geurts/Steins…) et une liste Stassen. Il nous paraîtrait étonnant que les colorations CVP et PSC mentionnées par J. Baerten  figurent sur les documents officiels pour la simple raison que ces deux partis n’en formaient qu’un seul à l’époque. D’autre part, ce parti n’avait pas l’habitude de laisser afficher son nom par l’une des listes en compétition dans les communes où, comme à Fouron-Saint-Pierre toutes les listes d’intérêts communaux étaient généralement de son obédience, ce qui est aussi le cas pour la 3ème liste évoquée.  En 1964 la « récréation » des intérêts communaux divers est évidemment terminée et les listes sont alors « Retour à Liège » et la liste flamande. Et J Baerten d’y aller d’un nouveau couplet sur le caractère non autochtone de la majorité des conseillers.

Ainsi Maurice Stassen né à Aubel en 1922 mais venu habiter Fouron-Saint-Pierre à 8 ans est un « waal » . Sa mère est pourtant la fille du bourgmestre Schoonbroodt de Fouron-Saint-Pierre qui présida aux destinées de Fouron-Saint-Pierre pendant près de 3 décennies… (jusqu’en 1921).

J Baerten découvre aussi que sous le même nom de famille on peut voir des soutiens de listes différents dans les familles Geelen, Snoeck…

Il fait aussi grand cas du fait que Maria Vaessen, l’épouse de l’ancien bourgmestre Steins, soutient en 1964 la liste flamande, ce qu’elle fit encore, devenue veuve, en 1970 . E J Baerten de conclure « de fransquillonne, comme son mari, elle redevient une femme fouronnaise flamande ». Il est vrai que sa famille originaire de Veurs (Fouron-Saint-Martin) était bien teintée flamande depuis longtemps. 

En conclusion il constate une relative stabilité linguistique à Fouron-Saint-Pierre où, selon lui, seule la famille Crutzen d’origine plutôt flamande en politique est devenue « francophile » suite à l’influence de la répression…

 

On doit reconnaître à J Baerten une documentation fouillée sur Fouron-Saint-Pierre mais il sous-estime très nettement l’importance des mariages dans la filiation linguistique des personnages qu’il décrit.

Il est évident que la paix des ménages exigeait que celui qui portait la culotte impose à son partenaire sa vision linguistique (car à l’époque on ne divorçait pas). Mais dans ses classifications il classe arbitrairement comme « étranger » au village des personnes dont le côté maternel est de pure souche locale…

 

A Mouland, J Baerten relate la lutte entre Walpot et Tossings avant, pendant et après la 2ème guerre mondiale. Il affirme que les seuls reproches faits à Walpot, arrêté après la guerre, relèvent de son flamingantisme. Walpot prétendait appliquer la loi, y compris la loi linguistique très controversée de 1932. J Baerten affirme aussi que la seule présomption de flamingantisme suffisait à le maintenir en détention.  Toujours est-il que Tossings revint aux affaires en 1946 et ce avec une liste unique.

Il fut toutefois renversé en 1952. « La Meuse » du 13 janvier 1953 affirme que c’était le triomphe d’une liste prônant le bilinguisme. J Baerten considère pour sa part la liste « Janssen » comme flamande homogène. Il relève un rapport du commissaire d’arrondissement qui constate, « plutôt que des querelles linguistiques, des luttes de clans axées sur quelques personnalités remuantes ». Il y a une section FNC « Tossings » à Mouland tandis que celle du bourgmestre Janssen est affiliée à la section de…Visé. La situation se maintient en 1958 mais bascula en 1964 après le rattachement.

 

J Baerten reconnaît que des familles importantes de Mouland sont partagées assez tôt entre le clan « francophile » et le clan flamand (ex la famille Broers)  mais  les familles « flamandes » qui passent ainsi dans l’autre camp sont qualifiées d’ « opportunistes » par lui…

 

A Fouron-Saint-Martin c’est la personnalité de Jean Teney, flamand convaincu mais prudent qui émerge seul. J Baerten relève que malgré des plaintes introduites contre lui au lendemain de la guerre, il ne fut pas inquiété. Il le devrait au fait qu’il n’aurait pas encouragé l’implantation des organisations corporatistes limbourgeoises à Fouron-Saint-Martin. Il conforta d’ailleurs sa majorité en 1946. En 1952 il parvint à réaliser une liste unique et il meurt en 1957.

J Baerten relève que l’échevin Vaessen le remplaça durant un an mais ne put se maintenir face à une liste « francophile » emmenée par Albert Lang qui devint bourgmestre mais meurt en 1961. Il est remplacé par Joseph Beuken jr. (lequel se montra, comme on le sait, peu francophile au moment du rattachement au Limbourg et passa d’ailleurs dans l’autre camp après le rattachement). Ceci implique que J Baerten doit reconnaître qu’il généralise beaucoup trop le caractère homogène des listes présentées. La liste qu’il présente comme francophile l’est dans sa majorité mais pas intégralement.  Les contingences locales autres que linguistiques jouaient encore fortement jusqu’aux élections de 1958.

Sa manie à cataloguer les gens en fonction de leur origine lui est encore une fois fatale. Il considère la présence de J Beuken sur la liste Lang comme normale puisque J Beuken provient de Melen. Pour J Baerten un vrai « wallon » sur une liste « francophile » est une situation normale. Ce qu’il oublie une fois de plus, c’est que J Beuken est bien intégré à Fouron- Saint-Martin, dans les milieux flamands. J Baerten ne nous dit rien non plus de son mariage…

 

A Fouron-le-Comte J Berten relève en 1921 deux listes : la catholique avec 8 sièges et la libérale avec 1 siège. C’est le seul village fouronnais où l’on relève une luttte politique « nationale ».  Le bourgmestre catholique Jean Steenebruggen se maintient jusqu’en 1930 (année de son décès) malgré une dissidence des « Travailleurs Chrétiens » qui lui prennent deux sièges en 1926. Son successeur Alphonse Hanssen né à Aubel d’un père hollandais et d’une mère belge a été bourgmestre de … Mheer (Limbourg Hollandais) pendant 3 ans mais devint belge par son mariage. Il ne put se maintenir en 1932 où apparurent …6 listes. Il fut seul élu de la sienne. Une liste emmenée par Armand Belboom emporte 5 sièges et confie le maïorat à Henri Broers. Sans qu’il ait d’aucune manière qualifié de flamande ou de francophile l’une des listes jusque là, voilà que J Baerten décrète que cette liste qui se maintint jusqu’à la 2ème guerre mondiale était une liste flamande qui perdit ses deux piliers  H Broers et A Belboom au début de la guerre. Hubert Belboom lui succède jusqu’à la fin de la guerre où le poste de bourgmestre est confié à Julien Stassens, originaire de Teuven, lequel rafle 7 des 9 sièges aux élections de 1946.

C’était manifestement une liste de rassemblement mais que J Baerten considère comme francophile…alors que le thème linguistique n’était peu ou pas abordé.

La liste d’opposition nantie de 2 siège en 1946 se voit qualifiée de flamande et obtient la majorité en 1952. Parmi ses élus, il cite l’ancien militaire du Congo Max Michiels. Il reconnaît toutefois que la liste porte le nom de « « Nationale Unie » mais qu’elle était en fait la liste flamande du groupe des « Piejkvotten » tandis que Stassens était le leader des « Roemelen ». Simplifier à ce point la lutte des Piejkvotten et de Roemelen à une lutte « flamands » – « Wallons » relève de l’enfantillage car ces luttes folkloriques n’ont à cette époque aucune connotation linguistique.  La liste Piejkvotten renforce légèrement sa majorité en 1958.

J Baerten s’étonne que même dans la liste majoritaire (de Michiels) qu’il taxe de flamande, il puisse y avoir des élus originaires de Wallonie, (Hessel de Visé, Ernens de Hombourg et Tychon de Berneau). Ce n’est évidemment pas difficile puisque, pas plus que sa rivale, cette liste n’est « flamande ». Elle est seulement composée de façon homogène de Piejkvotten comme l’autre est tout aussi homogènement composée de Roemelen .

 

Il s’étonne alors que sa « majorité » flamande perde les élections de 1964. Il dit « Le 11 octobre fut un jour noir pour les flamands de Fouron-le-Comte car leur majorité bascula par le passage du bourgmestre Michiels vers l’opposition francophile. La défaite 6-3 était pour lui comparable à celle de Fouron-Saint-Martin  6 ans auparavant après le décès de J Teney. Il attribue en fait les défaites flamandes aux pertes (par décès ou transfuge) d’un candidat porteur de voix.

Ses classifications à Fouron-le-Comte sont des plus absurdes mais il faut lui reconnaître des recherches très fouillées.

Il écrit ainsi à propos de la famille Lhomme : « Plusieurs fois nous avons constaté que des anthroponymes francophones témoignent certes d’une immigration wallonne mais sans nécessairement signifier une appartenance francophile. Lhomme en est un bel exemple. L’ouvrier Hubert et un commerçant homonyme n’hésitèrent pas à soutenir la liste flamande de Michiels. En tant que pensionné, Hubert signa aussi la liste Broers en 1970. L’agriculteur Arsène et l’étudiante Danielle signèrent 6 ans plus tard la même pour la fusion. Cela n’empêche pas Arsène et René en 1963 et en 1965 de demander un enseignement en français. Il était donc possible à la foi de demander en même temps le rattachement au Limbourg et un enseignement en français »

Chacun qui connaît Arsène Lhomme, une des figures les plus typiques de Fouron-le-Comte sait qu’il était un Piejkvot convaincu et donc partisan de Max Michiels, que lors de la splitsing du village en flamands et wallons remplaçant les traditionnels Piejkvotten et Roemelen il devint un flamand très modéré (que ses démarches de 1963 et 1965 expliquent.). Il est un fervent praticien du patois typique de Fouron-le-Comte. Sa fille Danielle mariée à un négociant en fourrage d’Aubin-Neufchateau, pur wallon anti-flamand est enseignante à l’école provinciale flamande où elle enseigne le …français mais elle habite Aubin-Neufchateau…

Voilà des réalités fouronnaises que Jean Baerten ne pourrait comprendre car il ne connaît pas les gens dont il parle et leur parcours parfois complexe. La simplification est ici la pire erreur et il la commet bien trop souvent.

 

Dans sa synthèse sur l’ensemble des familles de la commune il commet aussi différentes erreurs.

Relevons au passage son classement abusif des Dodemont de Rémersdael dans le camp flamand (p 62) tout comme différentes simplification abusives dans son résumé des pages 63-65.
Il ose donner des pourcentages « flamands/wallons » en 1952 à Fouron-Saint-Martin alors que la configuration du Conseil Communal n’a pas été organisée linguistiquement.

Contrairement à son affirmation (p 65), il n’y a évidemment pas de majorité flamande à Rémersdael en 1958. Il n’y a même pas un élu qui se revendiquait flamand à cette époque dans cette commune. Le décès du bourgmestre Léon Hollands n’apporta aucun « désarroi dans le camp flamand »   car il n’y avait pas de camp flamand à Rémersdael, pas plus en 1958 qu’en 1970 où la seconde liste n’était pas non plus flamande.

En conclusion : les généralisations et simplifications que commet J Baerten pourraient paraître « normales » dans un pamphlet flamingant mais il prétend que ses deux livres sont des œuvres à caractère historique car il se revendique de sa qualité d’historien.

En fait il déshonore la corporation des historiens qui tiennent à des analyses objectives.

 

Dans la partie relative à la commune fusionnée (p 67) on constate dès la première page qu’il vaut mieux être natif de Hongrie et d’opter pour la langue flamande plutôt que de naître à Sippenaeken (Joseph Pinckaers) ou Eupen (Jean-Louis Xhonneux).
Dans les conclusions du chapitre, il affirme que les 6 communes fouronnaises en province de Liège eurent plus de difficultés à s’émanciper des noblions francophones que les autres communes flamandes. Il ne vise pas seulement Rémersdael et Teuven mais aussi Fouron-le-Comte et plus spécialement le « rentier A Hanssen, ex-néerlandais devenu belgiciste et donc antiflamand et francophile » Celui qui écrit cela s’affirme historien…

A la page 72 il revient encore une fois sur les effets de décès de bourgmestres auxquels il attribue des déconfitures flamandes. Dans le cas de Rémersdael, c’est évidemment inexact.  Il ne comprend pas non plus que des personnes non natives des Fourons mais de la Wallonie aient pu devenir bourgmestres dans les Fourons. C’est généralement par mariage qu’ils sont devenus fouronnais et comme il n’existe aucune différence ni de langue ni de mentalité avec les communes liégeoises voisines dont ils proviennent, leur intégration fut facile…

 

A la page 82, J Baerten se désole de voir dans le comité de défense formé par les bourgmestres suite à l’application des résultats du recensement de 1930, le nom de Henri Broers (« qu’on n’attendait pas dans ce comité »), une preuve de plus qu’il a classé arbitrairement comme flamands des personnes qui n’avaient nullement d’accointances flamandes à cette époque. Il s’étonne de l’absence du bourgmestre Janssen de Mouland « qui aurait mieux convenu dans cet aéropage que son collègue Broers ». 

 

(p. 87) Il se plaît à souligner que les fouronnais ne s’entendent pas sur le caractère de leur patois. Ils affirment que ce n’est pas du néerlandais mais un patois allemand  alors que, dit J Baerten, les dialectologues s’arrachent les dents la dessus. Il souligne que Grammens avait remarqué que les Fouronnais essayaient par ce biais d’avoir un régime identique aux habitants de la région de Montzen (qui étaient passés au français après la première guerre mondiale et échappèrent ainsi aux conséquences administratives du recensement de 1930).

L’auteur souligne aussi que les Fouronnais ne pouvaient évidemment pas prétendre mieux parler le français que l’ABN car s’ils parlaient une autre langue que le patois, c’était en fait le wallon, au contact avec les agriculteurs du sud. Il faut souligner ce trait exact dans l’analyse de l’auteur car elle reflète la vérité.

Il exhibe aussi une question parlementaire de 1936 de M Vaes qui tempêtait au Sénat contre le fait que les bourgmestres de deux communes flamandes (Rémersdael et Teuven) ne connaissaient pas le flamand et il demandait au ministre si cette raison était suffisante pour ne pas appliquer la loi linguistique de 1932. Non répondit le ministre. Juste auparavant J Baerten a tout de même évoqué le fait que les Fouronnais rechignaient à appliquer les résultats du recensement parce qu’au moment de celui-ci, ils n’avaient pas connaissance des conséquences administratives inédites qu’auraient ces résultats.

 

Il titre le chapitre relatif au recensement de 1947 « La vengeance des francophiles ». … Et il essaye encore de prouver qu’une majorité de fouronnais se seraient déclarés flamands à ce recensement là…car, pour lui, ceux qui sont bilingues sont évidemment flamands…

Il évoque les affirmations de manipulations de Van Laar et les réfutations d’A Wynants et dit que si on peut comprendre que beaucoup de francophiles se sentirent roulés par l’application du recensement de 1930, il ne comprend pas pourquoi la « vengeance » n’est venue qu’en 1947 et pas aux élections communales de 1938 où, selon lui les majorités flamandes se trouvèrent renforcées. 0r ce n’étaient pas des majorités flamandes mais de purs intérêts locaux qui existaient avant guerre jusqu’au clichage de la frontière linguistique. Et c’est bien pour cette raison qu’aucun mouvement n’apparut aux élections communales de 1938 qui avaient des enjeux purement locaux. La question linguistique ne monopolisait pas encore l’opinion fouronnaise à cette époque.

 

A la page 104 il évoque des manipulations dans les « déclarations du père de famille » en décembre 1954 et avril 1955 concernant la langue parlée par les enfants en application du régime scolaire dans l’enseignement. Il signale des délibérations communales annulées pour ce fait. Il constate que des « majorités flamandes » telles que celles de Janssen à Mouland et Michiels à Fouron-le-Comte se livrent à ce jeu pro-francophile, de même que « l’ex-néerlandais et vlaamsgezind (« flamingant ») Hollands à Rémersdael « et le francophile Steins à Fouron-Saint-Pierre. J Baerten se désole ensuite en écrivant : « De ce qui précède on peut tirer la conclusion que même des bourgmestres flamands sortirent du droit chemin pour faire plaisir aux francophiles ».  Aucun des bourgmestres classés comme flamands voire flamingants n’avait évidemment ce profil et cette attitude pro-francophone en est même la preuve mais J Baerten ne veut pas comprendre car cela détruit toute sa thèse selon laquelle tout qui naît fouronnais est flamand et tout qui naît à Aubel, même s’il ne parle que le patois est francophile (Steins)…

 

(p.109) J. Baerten essaye de monter un épingle la lettre des 4 bourgmestres « de l’ouest » (ceux de Rémersdael et Teuven ne l’ont pas signée) le 25 octobre 1961 qui écrivaient que leurs communes étaient flamandes mais qu’ils demandaient un enseignement renforcé du français.  J Baerten croit pouvoir y déceler la fin du terrorisme qu’aurait exercé L De Sécillon sur les autres collègues… alors qu’il s’agissait tout au plus d’une manœuvre, certes maladroite et manipulée, pour tenter d’obtenir l’enseignement renforcé du français.

 

A la page 113, J. Baerten essaye de faire croire que lors d’une réunion des mandataires fouronnais tenue à Aubel en 1961, le sénateur Baltus aurait admis le caractère flamand des Fourons. Albert Baltus avait le platdutch comme langue maternelle (il est originaire de Hombourg) et connaissait très bien la situation. Il précisa d’ailleurs au Sénat que le néerlandais avait dans les Fourons le même rôle que le latin, celui d’une langue morte qu’on utilise dans le rituel et à l’école mais jamais sur la cour de récréation ni en rue. Ceci était bel et bien la vérité. J Baerten lira très utilement l’opuscule consacré aux 20 ans du rattachement des Fourons au Limbourg.

J Baerten parle de clichés quand les francophones refusent que leur dialecte soit considéré comme du néerlandais (p 126) . Il devrait pourtant savoir qu’aucun dialecte ne peut être assimilé à une langue de culture. Chaque dialecte est en réalité une langue qui a eu politiquement moins de chance. L’impérialisme des langues de cultures leur a octroyé une aire d’influence débordant sur des territoires appartenant à des langues voisines qu’elles soient proches phonétiquement ou non (les exemples suivants sont faciles à comprendre : le français en Bretagne, en Flandre française ou en Alsace,   le néerlandais en Frise, ou l’Allemand à Malmedy avant 1918.) Mais dans les territoires appartenant à des langues de la même famille, l’impérialisme n’en est pas moins aussi envahissant. Le dialecte limbourgeois de Tongres a dû céder devant l’ABN et tant pis si M Baerten se plaisait à « kalle » durant sa jeunesse. Aujourd’hui il doit « spreken » même quand il revient à Tongres.  Le fait de cataloguer comme « néerlandaise » la langue parlée par des enfants alors qu’ils s’exprimaient en platdutch était une véritable atteinte aux droits de l’homme (la pratique a par ailleurs été condamnée par la Cour Européenne des Droits de l’Homme mais la Belgique n’a toujours pas entériné la chose)

Il est évident que le reste des enfants de la Flandre ne parlait guère plus l’ABN que les petits fouronnais mais contrairement à ces derniers les familles de Flandre acceptaient d’abandonner leur culture séculaire aux savoureuses expressions typiques et lui préférait un ersatz unifié pour former une « grande » nation. C’était un choix mais il ne fallait pas vouloir l’imposer à ceux qui ne se sentaient aucune affinité avec cette décision… J. Baerten considère (p 138) « qu’on a dénationalisé les enfants avec les facilités prévues pour une minorité francophone mais qui furent exploitées par une majorité francophile dont on avait chauffé les esprits »…

Et le droit des gens dans tout cela ? S’il plaisait aux fouronnais de parler désormais plutôt français qu’ABN ? C’était un droit humain inaliénable mais il n’en a cure. IL appelle cela de la « dénationalisation »…

Et puis il s’étonne que les parents qui à Mouland signaient pour un enseignement en français étaient «  laamssprekend »…

Dans ses conclusions à la page 153, il ne cache plus son fond. « il n’y avait pas de raison de traiter le dialecte fouronnais autrement que les autres dialectes flamands pour déterminer la langue de l’enseignement . Ce problème aurait dû être réglé légalement et de façon étanche avant qu’on ne reconnaisse des facilités ». Dans son esprit donc, il aurait fallu renier le dialecte au profit de l’ABN comme l’on fait les flamands et puis examiner si les quelques francophones immigrés pouvaient recevoir des facilités. Elle est belle la démocratie à la Baerten. C’est en définitive exactement un énergumène à la Grammens !

Dans sa conclusion (dont il existe une version française qui résume assez bien ses thèses) il nie qu’il y ait eu un problème fouronnais (!) Il aurait suffi selon lui d’un commissaire spécial pour mettre le bourgmestre de Teuven Lionel de Sécillon au pas en 1932 …

 

Quand on a fini de lire la prose de Jean Baerten on est convaincu que des énergumènes de ce type sont irrécupérables pour la démocratie.  Quand une population se rebelle contre l’imposition d’une langue qu’elle estime contraire à ses intérêts, il y voit de la manipulation , du terrorisme intellectuel , des pressions inadmissibles…

 

Toujours est-il que le bilan de 40 ans de luttes sournoises avant 1963 et de 40 autres années de lutte ouverte après 1963 est lamentable. Une population qui avait vécu en harmonie parfaite jusque là s’est divisée de façon définitive en deux clans opposés avec des clivages dans les familles et les villages, en coupant la vie associative en deux. Tout cela parce qu’on a voulu régler le sort des fouronnais sans se soucier de leur avis.

Si le régime existant avant 1932 avait subsisté, il est probable que les Fouronnais dans leur ensemble seraient restés attaché à leur dialecte mais auraient tous adopté le français comme langue de culture et d’enseignement, comme cela s’est pratiqué dans la région voisine à l’est (où le théâtre dialectal est très vivant).

Maintenant le dialecte est en voie de disparition dans les Fourons, au profit de deux langues étrangères à la région, l’ABN et le Français.
Le XXème siècle présente cette particularité d’avoir à la fois généralisé l’enseignement des masses en Europe mais d’avoir en même temps favorisé la plus grande aliénation culturelle de tous les temps, à savoir la disparition en Europe de centaines de langues régionales originales, savoureuses, pittoresques et qui faisaient partie du patrimoine de l’humanité. Il a sauvé (mais aussi détruit) beaucoup de belles pierres mais il aura abandonné un patrimoine au moins aussi estimable que sont ces langues régionales au profit de langues de culture qui disparaîtront chacune à leur tour au XXIIe siècle.

L’affaire des Fourons n’en est qu’un épisode sans doute célèbre parce qu’il se déroule à la limite de deux plaques tectoniques, celle de la romania et de la germania… mais c’est toujours à ces limites que se déroulent les tremblements de terre …

                                                                                                          Albert STASSEN

 

1997

 

Em. Prof. Dr Jean Baerten (VUB), Voeren 1921-199, De Belgische democratie op drift, 1997

 

(p.192) Conclusion

 

Le problème fouronnais a été expliqué de diverses manières.

L’explication économique, déjà écartée dans mon livre précédent (287), me paraît, après un nouvel examen, toujours aussi insuffisante : les Fouronnais n’ont été dépendants de l’industrie liégeoise que plus tard et en une proportion moindre par rapport aux Limbourgeois aux­quels on les a rattachés. Ce facteur me paraît maintenant d’autant moins apte à expliquer la francisation en tenant compte de l’argumen­tation développée dans la brochure publiée par « Le Grand Liège ». Le ministre Gilson, qui refusa de voter en 1962 son propre projet de loi amendé, se dit convaincu par celle-ci (288) : »Le recensement de 1930 s’enquérait de la langue dont il est fait communément usage. Les habi­tants de la Voer répondirent en toute sincérité : le flamand. On avait *• tout simplement omis d’ attirer leur attention sur l’emploi de la langue véhiculaire dans les relations économiques. Celle-ci était déjà et prati­quement depuis un siècle, le français (…). Les six communes furent considérées comme unilingues flamandes (…). Il s’ensuivit une grève administrative perlée et, instruite par l’expérience, une majorité écra­sante déclara, en 1947, parler le plus fréquemment le français. (…) La Voer s’était vengée ». Contrairement au ministre, je retiens de ce texte :

1° En tant que Flamands les Fouronnais pouvaient, pendant un siè­cle, entretenir parfaitement des relations économiques avec des fran­cophones.

2° On ne voit pas pourquoi il fallût, par une grève administrative, refuser à ces Flamands une administration conformera leur langue maternelle, sauf si les grévistes ignoraient la langue néerlandaise ou ne voulaient pas l’utiliser.

D’autres refusèrent, par ailleurs, de reconnaître le patois local comme néerlandais. On aurait pu en dire autant du tongrois ou du gantois etc. Le refus d’accorder cette même langue de culture aux Fouronnais, parce qu’ils parlaient le « plat », fait partie de l’arsenal idéo­logique utilisé aussi ailleurs afin de maintenir le français comme seule langue de la science, du droit et de l’enseignement.

 

L’opposition entre Belgicisme et Flamingantisme proposée par le sociologue néerlandais Hans van Laar dans son livre de 1988 (289), ne constitue qu’un phénomène marginal qui se greffa sur l’idéologie dominante développée par les leaders politiques. Dans un article en (p.193) français, publié en 1993 (290), il développa un point de vue marxiste. Pour les richissimes nobillons de Sécillon et de Fûrstenberg, cette explication matérialiste du fondement de leur leadership politique pourrait convenir. Il faut, à mon avis, avant de pouvoir généraliser ce point de vue, davantage de recherche soqiographique que ce qui trans­paraît dans cet article dépourvu de notes.

Ma thèse consiste à nier qu’il y eût jamais un problème fouronnais dans le sens que la population dans son ensemble aurait souffert de la législation linguistique. Seuls ses leaders avaient des problèmes avec elle, soit parce qu’eux-mêmes ignoraient le Néerlandais soit que leur personnel était incapable de s’exprimer eii cette langue ou refusait de l’employer. Ailleurs en Flandre on avait également dû se débarrasser d’administrations francisées au service d’une bourgeoisie francophile. Evidemment, de par la dépendance accidentelle de la région fouron-naise de la province de Liège – alors que le Limbourg néerlandais lui eût mieux convenu (291) – les leaders y disposèrent de plus de liberté ‘ de mouvement pour saboter les lois linguistiques. Pourquoi ceux qui, dans les années ’30, prônèrent le bilinguisme lorsque leurs communes furent classées unilingues néerlandaises, se fâchèrent-ils tant contre Grammens quand celui-ci vint, en 1930, exiger le bilinguisme des avis et communications, instaurée par la loi de 1921 ? Les bourgmestres, qui avaient toujours appliqué le système bien connu « pour les Flamands la même chose », exigèrent alors des droits pour l’ancienne minorité priviligiée. Ils refusèrent de s’adapter et firent en sorte que, au moyen de fortes pressions sociales et d’idéologie belgiciste décrivant la néerlandisation comme anti-belge, une partie de la population se montrât aussi conservatrice qu’eux. Pourtant, il y eut également d’an­ciens combattants parmi les flamingants qui, au cours des années vingt et surtout des années trente, obtinrent aux élections d’importantes minorités, voire même des majorités. On utilisa la répression de l’après-guerre pour liquider, sans raison, des figures telles.que Lpndon et Walpot, Teney n’y échappant que de justesse. Même un flamingant des plus modérés, tel que Henri Broers, bourgmestre de Fouron-le-Comte (1932-1941), se permit de critiquer l’unilinguisme du juge de paix de Dalhem, mais cela ne servit à rien : en 1962 la situation était la même!

Il y avait évidemment des gens raisonnant à l’envers : si nous avons besoin du Français pour la justice, l’administration et l’enseignement moyen, nous avons avantage à bien le connaître.-Dès lors, plus on disposait (p.194) de temps pour saboter l’application des lois – avec le soutien des ministres francophones-, plus on vit croître le nombre de ses adhé­rents. Ce fut une réaction en chaîne. Le fait que, une fois les protecteurs partis pour Londres, pendant la guerre, on fut enfin obligé de néerlandiser, contribua à confondre cela avec une attitude pro-allemande, alors que le contraire était vrai. Cette réaction eût été superflue si on avait écouté, avant 1940 et non après, la Commission permanente de contrôle linguistique. Un rexiste tel que de Sécillon était évidemment tout aussi allergique que ses co-parlisans de Flandre (292) à toutes les nouveautés que, suite à l’application du suffrage universel, le Parlement instaura afin de rencontrer les desiderata des Flamands. En commun avec de Fùrstenberg et leur secrétaire Kevers, de Sécillon in­fluença autant que possible les autres bourgmestres. De ce qu’on fit croire n’importe quoi à la population, voire même à ses élus, nous nous en sommes rendus compte à la lecture du rapport de l’enquête liégeoi­se en 1962, dont nous avons rejeté les conclusions tant dans le domai­ne économique que sur le plan linguistique et culturel. Quel lavage de cerveau! Il s’en faut du reste beaucoup que la population fût francisée : non seulement le bourgmestre Teney nous en livre le témoignage avant le transfert; mais s’il en avait été autrement, on ne comprendrait pas pourquoi « Action Fouronnaise » dût organiser, dans les années 70 et  80, des leçons de Français destinées aux adultes. Il est compréhen­sible que, très attachée à son dialecte thiois, une partie de la popula­tion fût effrayée par la « néerlandisation ». On trouve, en effet, sembla­ble distanciation par rapport à la « hollandisation » dans le village voi­sin, Mheer dans le Limbourg Néerlandais. C’est typique des régions excentriques. Même si, à Mheer, l’on correspondait longtemps en Français (et en Allemand), alors qu’on y parlait le même patois que dans les Fourons, le Néerlandais finit par prendre le dessus grâce au fait qu’un enseignement Néerlandais fut organisé dans la région tant au niveau primaire que moyen (293). La province de Liège favorisa, par contre, la francisation en n’offrant aucun enseignement moyen à ses milliers d’habitants flamands. Afin de ne pas perdre une année dans les écoles secondaires francophones, un certain pourcentage de la population scolaire des Fourons fréquentait les écoles primaires des villages wallons voisins. Dans le but d’empêcher la ruine de l’école communale, Remersdaal décida, en 1954, de la transformer en école de transmutation. Le dernier chaînon de la réaction fut atteint, dix ans ‘ plus tard, dans cinq des six villages : un enseignement en français aux niveaux frôbelien et primaire. Cela était .tout aussi illégal que ce que (p.195) Remersdaal avait improvisé. Et donc le gouverneur du Limbourg, comme son collègue liégeois l’avait fait auparavant, cassa toutes ces décisions. Certes, depuis le transfert, des facilités linguistiques avaient été accordées aux francophones, mais celles-ci devaient s’intégrer dans la législation existante : contrôle de la déclaration des chefs de famille (qui devaient être seize) et absence d’école francophone dans un rayon de 4 km.

A nouveau les ministres wallons s’écartèrent de la légalité tandis que leurs collègues flamands fermèrent les yeux : Collard, qui rattacha pourtant les Fourons au canton scolaire de Tongres avant leur transf­ert au Limbourg, ne suivit pas la décision du gouverneur de Liège à l’encontre de Remersdaal et le gouvernement Leburton-Tindemans-De Clercq réduisit par arrêté royal la distance légale de moitié. Ainsi le ministre Calewaert put empêcher l’envoi d’un commissaire spécial. Comme le Conseil d’Etat eut besoin de trois ans pour invalider l’arrêté royal, les écoles acquirent droit de cité grâce à des subsides officiels, jugés ensuite illicites. Au sujet du personnel enseignant recruté en Wallonie, l’inspection ne fut pas tendre : il ne disposait pas de la con­naissance approfondie du Néerlandais lui permettant d’enseigner cette langue réglementairement renforcée. Dès lors la deuxième langue fut ou bien délaissée ou bien massacrée pour des élèves en majorité flamands qui étaient parvenus à déjouer le contrôle linguistique tron­qué. Ainsi, les adeptes du bilinguisme sacrifièrent, pour des raisons politiques,’ une génération entière en la dénationalisant. Du fait que maintenant les écoles francophones dépendent, par le truchement d’ASBL, de la communauté française – ce qui est également illégal – on peut déduire qu’il y a encore de bonnes raisons de douter de la qualité des leçons de Néerlandais imposées par la loi. Si les plans de la Ministre-présidente passent, la langue Néerlandaise pourra doréna­vant être remplacée par d’autres. En définitive, la démocratie belge n’est-elle pas à la dérive? C’est à cette conclusion que l’on aboutit éga­lement sur le plan administratif. D’accord, ‘José Happart fut démis de ses fonctions de bourgmestre pour méconnaissance du Néerlandais, mais son carroussel a tourné longtemps à cause de l’hésitation des par­tis flamands au pouvoir à faire tomber le gouvernement. Finalement, le pays s’est tout de même trouvé au bord du gouffre parce que les par­tis francophones voulaient (et veulent toujours) maintenir leur influ­ente dans le territoire que la Constitution reconnaît comme flamand. Sous la pression de l’ancien bourgmestre des concessions menaçant le principe de territorialité ont été concédées, en 1988, par la loi dite de (p.196) pacification et, en 1995, par l’arrêté royal dit des antennes. Aussi long­temps que des excellences francophones font des visites officielles dans les Fourons nous nous trouvons dans la « Belgique de papa ». A présent : « Retour à Liège » tente de réaliser « de fait » le statut bi-région-al biscornu dont il rêve depuis 1992. Lors d’une négociation commu­nautaire ultérieure il ne faudra plus que signer des textes mis au goût du jour!

De 1921 à 1995 l’histoire des Fourons nous montre la même image désolante : la démocratie belge à la dérive! Dans un certain sens, le pré­sident du P.R.L. Louis Michel avait raison lorsqu’il proclama en 1986 : « Happart, ce sont les Flamands qui l’ont fabriqué7 » (294). Non pas s’il estime qu’ils ne devaient rien entreprendre contre lui, afin de ne pas le rendre célèbre. Mais plutôt, si l’on considère que les politiciens fla­mands au pouvoir, trop longtemps enfermés dans des partis bilingues, se sont montrés trop laxistes envers ses prédécesseurs, les de Sécillon et consorts – sur les traces desquelles il s’est lancé -, et envers lui-même pour encore lui donner l’occasion, depuis son siège d’échevin, dont le Conseil d’Etat l’avait pourtant également exclu, de menacer de remet­tre en marche le carroussel.

 

Les électeurs fouronnais semblent cependant petit à petit se concilier avec le Limbourg. Cela s’est manifesté d’abord dans les élections pro­vinciales et parlementaires (295). En ce qui concerne la commune, ils ont, en 1994, réduit à un siège la majorité pro-liègeoise. A présent, on compte également à nouveau plus d’élèves dans l’enseignement obliga­toire néerlandophone que dans le francophone. Raison de plus pour ne pas céder sur le statut et de se montrer vigilant pour que, d’ici l’an 2000, l’influence wallonne n’y augmente subrepticement. Car, il est évident que c’est le but du dernier A.R., arraché au lendemain des dernières élections. Certes, les interprétations divergent – euro oblige – mais on ne nous fera pas croire que la partie demanderesse se serait contentée d’un rat mort. A nouveau, c’est le Conseil d’Etat qu’on attend pour confirmer ou infirmer les doutes de différents juristes flamands. Pour indispensa­ble qu’il soit, il est d’une lenteur crispante.

Si seulement on avait envoyé un commissaire spécial pour mettre dé Sécillon au pas, la Belgique et les Fourons s’en porteraient mieux, sur­tout si on avait écouté, en 1932, A. de Schryver pour faire coïncider les frontières provinciales avec la frontière linguistique. Happart n’aurait jamais existé et ce livre non plus. Les peuples heureux n’ont, en effet, pas d’histoire.

 

2000

Philippe Lawson, A Fourons, la liste Retour à Liège veut faire annuler le vote, LB 10/10/2000

 

Huub Broers (de Voerbelangen), professeur de français, et futur maïeur des Fourons, précise que les questions linguistiques et communautaires n’occuperont plus la « une » de l’actualité à Fourons : « Les francophones n’ont rien à craindre.  Je veux diriger la commune dans un esprit de dialogue et de concertation, un peu comme le francophone Jean-Pierre Detremmerie le fait à Mouscron.  Il n’y aura pas de discrimination entre Flamands et francophones. »

 

2000

Philippe Leruth, Battus et vainqueurs …, AL 09/10/2000

 

Le vote des citoyens européens a été décisif à Fourons.

 

2001

Guido Logie, Voeren, oh, Voeren, Neerlandia, 2, 2001, p. 36-37

 

In Nederland 2000 14 hebben we uitgebreid bericht over de situatie in de Limburgse gemeente Voeren. Dankzij de stemmen van de Nederlanders die voor het eerst aan de gemeenteraadsverkiezingen mochten deelnemen, wist Voerbelangen het Franstalige Retour à Liège te verslaan. Huub Broers werd de nieuwe burgemeester maar meer dan zes maand na de overwinning is hij evenwel nog altijd niet benoemd.

Reden: de Franstaligen tonen zich, zoals te verwachten was, slechte verliezers. Ze dienen de ene klacht na de andere in tegen de nieuwe burgervader waardoor de benoeming door de koning steeds maar weer moet worden uitgesteld.

 

Broers erfde van zijn belagers een torenhoge schuld! minimaal 140 miljoen frank. Om die enigszins te kunnen afbetalen, zou hij de gemeentebelastingen fors moeten doen stijgen. Het ligt voor de hand dat hij zijn toevlucht liever niet tot die maatregel neemt; dat zou hem bij de volgende verkiezingen wel eens zwaar aangerekend kunnen worden. Daarom besloot hij tot de verkoop van onder meer een aantal huizen dat eigendom is van het Openbaar Centrum voor Maatschappelijk Werk. Maar in die huizen wonen Franstaligen die daar door Retour à Liège ondergebracht zijn. Een mooie gelegenheid voor de verliezers van Retour om eens flink keet te schoppen. Wie niet slim is, moet sterk zijn. De bekende retoriek was niet van de lucht: Broers bezondigde zich aan etnische zuivering. Het talent van de broers Happart en hun entourage om rellen uit te lokken is omgekeerd evenredig met hun talent om fatsoenlijk te besturen. Bij de tweede poging tot Openbare verkoop van de gemeente-eigendommen kwam het tot vechtpartijen met de ordestrijdkrachten zoals dat toch al jaren niet meer in het anders zo vredig ogende gebied was voorgevallen. En – hoe is het mogelijk – Jean-Marie Happart liep daarbij een paar kneuzingen op. Dat kon niet onopgemerkt voorbijgaan. De sterke man van de Franstalig socialisten, Elio Di Rupo, bemoeide zich ermee. Hij eiste op hoge toon een onderzoek naar het optreden van de politie en de verantwoordelijkheid van Huub Broers voor het geweld. Daarmee was het dossier Voeren weer naar de nationale politiek opgetild. Het was uitkijken naar wie welk konijn uit de hoge hoed zou toveren om de gemoederen wat te bedaren en vooral om aan Broers’ financiële probleem wat te verhelpen. De tovenaar daagde op in de persoon van de nieuwe Vlaams minister van Binnenlands Bestuur, Paul Van Grembergen, de opvolger van Johan Sauwens, de man die levenslang slechte herinneringen zal meedragen aan de altruïstische heilige uit Tours, Martinus. De minister wil de Voerense huizen door de Vlaamse Huisvestingsmaatschappij la ten aankopen. De Franstaligen mogen er blijven wonen en Huub zal enkele tientallen miljoenen binnenhalen om de geërfde schuld wat te verlichten. Nu alleen nog die burgemeesterssjerp definitief in handen krijgen. De zeventig verenigingen gegroepeerd in de Culturele Raad Voeren stuurden minister van Binnenlandse Zaken Antoine Duquesne een brief met het verzoek: « Help a.u.b. de democratische spelregels respecteren en geef ons onze burgemeester die wij gekozen hebben, aan wie wij ons vertrouwen geven en op wie wij recht hebben als onze burgervader. »

 

Duquesne heeft al beloofd dat uiterlijk tegen het einde van juni de beslissing valt over Broers’ burgemeesterschap. Hoop doet leven. Maar misschien moet er dan toch nog iets met die gemeentebelastingen gebeuren…

 

2001

Philippe Lawson, Fourons dans les filets de la flamandisation (sic), LB 07/06/2001

 

Huub Broers (bourgmestre ff des Fourons) : « On oublie que c’est la majorité flamande qui a décidé de prolonger le bail pour le bâtiment abritant l’école francophone à Fouron-Saint-Martin. On épingle seulement des actes tels que la vente d’immeubles communaux occupés par des francophones, la révision du jumelage avec la commune jurassienne de Velerat, les drapeaux … »

« Après 40 ans de Retour à Liège, les Flamands n’ont jamais eu la possibilité de louer une habitation dans la commune de Fourons. (…) »

 

« Je ne peux maintenir le jumelage avec une ville dont le maire nous traite de racistes et qui a mis un panneau à l’entrée de sa commune disant que Fourons est une commune wallonne occupée par la Flandre. »

 

2003

in : Walo+ Gazète, 18, 2003, p.9

 

L’AIDLCM / une organisation qui feint de défendre les communautés linguistiques minoritaires en Europe, mais qui est en fait une marionnette de la France /

constate que la population locale francophone des Fourons continue à subir les brimades de l’autorité locale et des autorités supérieures (province du Limbourg et la Région flamande) qui se basent pour cela sur les circulaires Martens, Peeters et Vandenbrande, déjà dénoncées, mais toujours en application ;

dénonce les manoeuvres de la majorité communale des Fourons visant à concéder la télédistribution à une société flamande qui limitera l’offre de programmes en français, atteinte grave à la liberté d’information que subissent déjà les francophones de la périphérie bruxelloise ;

exige le retrait immédiat des circulaires Martens, Peeters et Vandenbrande qui ne sont que des mesquineries linguistiques exercées à l’égard de la population francophone. 

 

2003

Guido Sweron, Op 1 september 2003 is Voeren 40 jaar bij Vlaanderen, in: De Zes, nov. 2003 – jan. 2004

 

Veel ouders (ook Vlaamssprekende) stuurden hun kinderen naar die verfransingsscholen. Puur en alleen onder de sociale druk van de groep waartoe ze behoorden in die door ‘Le Grand Liège’ gefinancierde scholen werden in Voeren de kleine Waaltjes gekweekt, die er aanvankelijk niet of weinig waren : de puurste vorm van cultureel neo-kolonialisme. Hierbij dient nog aangestipt dat in die Franstalige scholen de kwaliteit van het onderricht in de Nederlandse taal beneden alle peil lag en dat de kinderen als dusdanig Nederlandsonkundig en Vlaamsvijandig werden geïndoctrineerd. Zo smeedde men vanuit Luik aan de bestendiging van de zogenaamde wil van het volk. (…)

 

Nadat de Voerstreek door de Waals-Luikse agressie een nationaal (en internationaal) bekend podium was geworden, konden de Vlaamse machtspartijen niet anders dan op dat podium een zichtbare aanwezigheidspolitiek voeren, Dat deden ze dan , ook, wel-is-waar schoorvoetend. Vooral de VU, CVP en Vlaams Blok deden opgemerkte moeite om het Voerensymbool te recupereren . (…)

 

‘Luik misbruikt de Voerstreek doelbewust als een uitlaatklep en frustratiesignaal t.o.v.  een welvarend Vlaanderen. Dit moet stoppen’ (Fonteyn).

 

Op dit vlak is er weinig of niets veranderd, al moet gezegd worden dat Luik en dus ook Le Grand Liège in de loop van de jongste decennia veel van hun macht en uitstraling hebben verloren. Luik is politiek een gevaarlijke krabbenmand gebleken en krijgt regelmatig de weinig benijdenswaardige titel ‘het Palermo aan de Maas’ toebedeeld, Verscheidene Luikse politici, die zich graag op het Voerense podium actief lieten zien, bleken achteraf typen van weinig stichtend allooi.

 

2004

Op 1 september 2003 is Voeren 40 jaar bij Vlaanderen, in : de Zes, 2, 2004

 

Half oktober 1962 werd het volledige wetsontwerp over de definitieve taalgrensregeling uiteindelijk in de Belgische Senaat aanvaard, met 81 stemmen voor, 56 tegen en 12 onthoudingen.

 

Op haar beurt keurde de Kamer op 31 oktober 1962 het (gewijzigde) wetsontwerp goed met 139 ja-stemmen, 56 neen- en 12 onthoudingen, De overheveling van de les Voerdorpen naar Limburg en Vlaanderen was daarmee een feit.

Voeren kreeg binnen het communautair gespleten België meteen een symboolfunctie die het kleine, geïsoleerde stukje Vlaanderen en zijn kwetsbare gemeenschap nog héél veel miserie zou berokkenen. VOEREN werd vanaf dot ogenblik door Wallonië immers gezien als een bewijs van de Vlaamse overmacht in België (l’état Belgo-Flamand) en de politieke minorisering van het zuidelijke landsgedeelte.

Op 1 september 1963 werd de wet op de taalgrensregeling van kracht.

Diezelfde maand al startte  » L’Association Régionale pour la Défense des Libertés » (Luiksgezinde, lokale politici) met de eerste Franstalige lagere school in de Voerstreek (in Remersdaal) en financierde die zelf volledig tot in 1967.

De uitbouw van een Franstalig onderwijsnet was op zijn minst onbillijk, maar toch werd in 1973 zelfs een wijziging van de taalwetgeving goedgekeurd om Franstalige scholen in Voeren te regulariseren.

Veel ouders (ook Vlaamssprekende) stuur- den hun kinderen naar die verfransingsscholen, puur en alleen onder de sociale druk van de groep waartoe ze behoorden. In die door ‘Le Grand Liège’ gefinancierde scholen werden in Voeren de kleine Waal- tjes ‘gekweekt’ die er aanvankelijk niet of weinig waren: de puurste vorm van cultureel neo-kolonialisme. Hierbij dient nog aangestipt dat in die Franstalige scholen de kwaliteit von het onderricht in de Nederlandse taal beneden alle peil lag en dat de kinderen als dusdanig Nederlandsonkundig en Vlaamsvijandig werden geïndoctrineerd, Zo smeedde men vanuit Luik aan de bestendiging van ‘de zogenaamde wil van het volk’.

In de jaren 1963 tot 1970 was de agitatie vanuit Luik (Le Grand Liège, het Mouvement Populaire Wallon, nationale politici) enorm. Vlaanderen was voor de Voerenaars héél ver weg, Vlaamse politici wisten de Voerstreek nauwelijks liggen en Limburg was op dot ogenblik te zwak om een krachtig integratieproces te schragen, Vlaamse actiegroepen reageerden, maar deze hulp was onvoldoende om de Voerenaar een veilig gevoel te bezorgen, en ze betekenden vaak koren op de molen van de Luikse agitatoren en hun geëngageerde Waalse pers.

 

Het was bijna de logica zelf dat bij de gemeenteraadsverkiezingen van 1964, 1970 en 1976 de traditionele, lokale machthebbers, verenigd in de partij ‘Retour à Liège’, met de enorme steun vanuit de (toen nog) economische grootmacht Luik, in elk van de les Voerdorpen de meerderheid behaalden. (…)

 

Het Vlaamsgezinde bevolkingsdeel biedt de meeste, voor de hand liggende mogelijkheden, kansen en hulpmiddelen. De Luiksgezinde groep en zeker de Happartclan heeft zo goed ais geen lokmiddelen of argumenten meer om de inwijkende Nederlanders aan zich te binden. Hun afwijzingsstrategie t.o.v. de ‘Hollanders’ werkt overigens ten voordele van het Vlaamse kamp.

 

3. ‘Happart heeft de macht naar zich toegehaald omdat hij zichtbaar het ‘almachtige’ Luik achter zich had staan: logistiek, intel- lectueel, organisatorisch, tinancieel, juridisch ‘ (Fonteyn).

 

– Dat is nog altijd zo, maar Happart is van het actieve, lokale politieke niveau verdwenen : hij heeft in de ogen van de Voerenaars eieren voor zijn geld gekozen. Zijn tweelingsbroer, senator Jean-Marie Happart, speelt ter plaatse nog wel een belangrijke rol als doorgeefluik voor zijn broer-Waals minister, en zijn neef Gregorie probeert als gemeenteraadslid de ‘harde’ te spelen, maar dat lukt maar héél magertjes.

Uiteraard blijft Happart als PS-politicus en partijbonze een moeilijke tegenspeler voor ~ de Vlaamse Voerenaars, maar zijn dreige- menten om terug op het Voerense toneel ~ actief én met geweld te verschijnen, maken voorlopig weinig indruk en zij kunnen de zaak van RàL alleen maar schaden.

4. Happart verstoorde met zijn tactiek van geweld en acties de plaatselijke vrede en duwde de autochtone leiders opzij, ten bote van zijn eigen politieke carrière en die van zijn clan. Hij slaagde er daarbij niet in het Luiksgezinde kamp te versterken en uit te breiden, integendeel’ (Fonteyn).

Dat klopt volledig. Vlaamse woordvoerders in Voeren durven wel eens spottend stellen: ‘Al is Happart niet had bestaan, dan hadden ze hem ten dienste van de Vlaamse zaak moeten uitvinden!’

 

2004

Voeren / Waal (sic) bedreigt burgemeester, DS 05/01/2004

 

De Voerense burgemeester Huub Broers was telefonisch bedreigd nadat hij aan de RTBF vertelde dat hij een einde had gemaakt aan de verbroedering met de Zwitserse gemente Vellerat. De burgemeester van dat dorp maakte zich onlangs openlijk zorgen over de onderdrukking (sic) van de Franstalige Voerenaars en de inauguratie van de Nederlandse taal.

 

2004

Une rue sur cinq pourrait changer de nom à Fourons, LB 02/09/2004

 

A la demande de la direction des postes, le conseil communal de Fourons a adopté le principe de changement de nom de 40 des 200 rues de la localité.

La majorité fouronnaise (Voerbelangen) a procédé à un lifting en puisant des noms

de rues dans l’histoire locale. Avec un caractère germanique trop prononcé dit

l’opposition francophone.

 

— L’opposition francophone, composée de gens qui n’ont jamais voulu s’intégrer à cete région de langue germanique, voudrait rayer de la carte les toponymes bien germaniques…

Les nazis n’ont pas fait mieux. Les fascistes français non plus.

 

2006

Martens Wilfried, Mémoires pour mon pays, éd. Racines, 2006

 

CARROUSEL DANS LES FOURONS

 

(p.128) Euphorie

 

Les six communes fouronnaises appartenaient à la province de Liège. Elles étaient habitées par des Wallons et des Flamands mais ils parlaient, pour la plupart, un dialecte germanique, si l’on excepte quelques châtelains et quelques Wallons importés. En 1962, le législateur voulut fixer une fois pour toutes la frontière linguistique entre les régions culturelles néerlan-dophone et francophone. Deux faits se sont alors produits et, ici, je cite Théo Lefèvre. Il rapporte que, d’une part, les socialistes liégeois ont demandé au CVP de retirer les Fourons à la province de Liège car les élec­teurs, en majorité catholiques, de ces communes les empêchaient d’avoir la majorité absolue au conseil provincial liégeois. D’autre part, le diction­naire flamand de Jan Verroken démontrait que les Fourons étaient plus flamands que Mouscron-Comines.

 

Une solution apparut à tous comme logique : rattacher les Fourons au Limbourg et Mouscron-Comines au Hainaut. Personne ne voyait d’objection à cette proposition! Sauf nos amis de l’arrondissement de Courtrai, certains leaders CVP de la Flandre occidentale comme Berten De Clerck et Dries Dequae, et Robert Devos, bourgmestre de Mouscron, qui étaient extrêmement mécontents. Rationnellement, leur argumen­tation me paraissait juste : il y avait déséquilibre entre les 45 000 habitants du sud-ouest de la Flandre transférés en région wallonne et les maigres 4000 Fouronnais concédés à la Flandre. Mais, pour nous, l’obtention d’une frontière linguistique stable et d’une Flandre linguistiquement homogène était un enjeu qui méritait qu’on paie le prix ! L’euphorie fut grande lorsque cette frontière linguistique fut fixée à la Chambre, le 31 octobre 1962. Les Fourons étaient, certes, rattachés au Limbourg contre le gré de leurs habitants. Mais personne ne pouvait pressentir quels conflits allaient voir le jour !…

 

2006

Wilfried Martens, Mémoires pour mon pays, éd. Racines, 2006

 

CARROUSEL DANS LES FOURONS

 

(p.128) Une question de loyauté fédérale

 

La plupart des objectifs pour lesquels nous nous battions au Vlaams Actiecomité apparaissent aujourd’hui aux jeunes générations comme complètement dépassés. La jeunesse flamande a le privilège d’être instruite (p.129) depuis des décennies dans sa langue maternelle. Un néerlandophone peut, sans problème, gravir l’échelle sociale et obtenir une promotion dans le secteur public. L’action flamande menée par ma génération a donc porté ses fruits.

Il va de soi que les Flamands se servent aujourd’hui de leur langue. L’homogénéité linguistique de la communauté reste néanmoins mena­cée. Les déboires autour des Fourons et des communes bruxelloises à facilités l’ont prouvé. Il s’agit d’une question essentielle, au cœur même de notre régime fédéral. Et c’est la raison pour laquelle il me semble nécessaire d’approfondir le sujet.

 

En février 1962, lors de mon discours au congrès du WB sur le fédéra­lisme d’union, j’ai insisté sur un point: il fallait, d’urgence, arrêter de saper l’homogénéité culturelle de la Flandre. Je ne disais pas cela parce que je considérais le territoire flamand comme une chose sacrée mais parce qu’il y allait de la raison de vivre du fédéralisme belge. Un amalgame comme la Belgique où différentes cultures vivent côte à côte ne peut en effet fonctionner que si les différentes communautés respectent pro­fondément leur identité culturelle et linguistique. C’est ma profonde conviction. Un État fédéral qui ne respecte pas ce principe et où une communauté linguistique viole l’homogénéité de l’autre, sombrera inévi­tablement dans des conflits linguistiques.

Pour éviter cela, chaque entité fédérée doit être compétente sur un terri­toire nettement délimité et disposer d’une langue officielle. Des facilités peuvent éventuellement être envisagées afin de permettre aux person­nes qui parlent une autre langue de s’adapter pendant une période de transition. Ce message n’a pas été entendu lors des négociations de Val Duchesse et il est apparu clairement que le système des facilités linguis­tiques définitives accordées aux communes de la périphérie bruxelloise était une source de conflits futurs. On a fait croire à l’opinion publique francophone que le principe de territorialité reposait sur un nationa­lisme des plus contestables. Cette présentation des choses est malhonnête : il est clair qu’un pouvoir politique sans territoire définitivement établi ne peut pas fonctionner. C’est tellement évident qu’il ne viendrait jamais à l’idée de demander à des Bretons, des Frisons ou des Wallons de céder une partie de leur espace socioculturel à des concitoyens parlant une autre langue ! Telle est pourtant la pression qui a été exercée sur les Flamands, notamment dans la question des Fourons. Une pression qu’ils n’avaient, eux, jamais pratiquée.

 

Carrousel et vaudeville

 

(p.130) Et le vaudeville continua! Lors des élections communales de 1982, «Retour à Liège» obtint une fois de plus la majorité (62%) et José Happart recueillit la majorité des voix de préférence (869 sur 2803). Il fut présenté comme bourgmestre par ses corréligionnaires mais comme il ne connaissait pas le néerlandais, le gouvernement hésitait à le nommer. Pour éviter un court-circuit fatal, le compromis suivant fut adopté : la nomination de Happart comme bourgmestre serait décidée le 4 février 1983, mais elle ne deviendrait effective que le 31 décembre afin de lui donner le temps de « rafraîchir » sa connaissance du néerlan­dais. Bien que ce « rafraîchissement » ne soit pas très apparent, le ministre de l’Intérieur, Charles-Ferdinand Nothomb l’autorisa à prêter serment, le 30 décembre. Une vague d’indignation souleva la Flandre où l’opinion publique estimait qu’un homme qui méprisait le monde néerlandophone jusqu’à la phobie culturelle, ne pouvait deve­nir bourgmestre d’une commune flamande. Les Fouronnais flamands interjetèrent appel auprès du Conseil d’État, une instance plus apte que le gouvernement à juger d’un conflit concernant l’application de la loi linguistique. Comme le pays se trouvait au bord d’une catastrophe socio-économique, le gouvernement estima d’ailleurs qu’il avait (p.131) d’autres chats à fouetter et une sorte de « trêve de Dieu » fut instaurée dans l’attente de l’arrêt du Conseil d’État.

 

Je ne me suis jamais laissé entraîner dans l’atmosphère émotionnelle que le « bourgmestre » Happart entretenait astucieusement dans l’opinion publique. Il multipliait les initiatives qui ne pouvaient qu’exaspérer l’opi­nion flamande: des bambins flamands étaient exclus d’une école communale pour des raisons insignifiantes, une auberge de jeunesse flamande était contrainte à la fermeture et, au conseil communal, José Happart refusait de prononcer le moindre mot en néerlandais.

 

(p.132) Il est tout à l’honneur de Jean Gol et d’André Cools d’avoir vu clair: ils ont publiquement pris des distances par rapport au happartisme. Ils ont probablement perçu que, tôt ou tard, les Fourons se retourneraient contre la Wallonie parce que la Flandre, attaquée dans son intégrité, serait de moins en moins disposée à répondre aux besoins financiers wallons.

L’inéluctable se produisit le 30 septembre 1986. Le Conseil d’État annu­lait la nomination du 4 février 1983. Il considérait qu’un bourgmestre d’une commune située sur le territoire flamand devait pouvoir utiliser le néer­landais dans l’exercice de sa fonction sans avoir besoin de traducteurs ou d’interprètes. On pouvait penser que le rideau était définitivement tombé sur l’affaire Happart, mais c’était une erreur. J’ai participé à l’émission domi­nicale de la RTBF Faire le point, face à une assemblée choisie de journalistes francophones, dont Christiane Lepère. Je fus abasourdi: personne ne voulait admettre l’arrêt du Conseil d’État, même si son argumentation était considérée comme solide!

 

Le lendemain, Charles-Ferdinand Nothomb interjeta appel auprès de la Cour de cassation, où il espérait bien obtenir raison. Cette démarche me reste en travers de la gorge. J’avais laissé persister le désordre fouron-nais pendant trois ans, dans l’espoir de voir les parties opposées s’accommoder de la décision du Conseil d’État. Mais voilà que Nothomb ne l’acceptait pas et entamait une nouvelle bataille de procédure! La question restait donc sans solution sur le plan national. L’impuissance de mon gouvernement à résoudre ce problème envenima inévitablement la question. Le 5 octobre, j’ai déclaré à la BRI que l’arrêt du Conseil d’État devait être appliqué selon la lettre et selon l’esprit: Happart n’était plus bourgmestre, il ne pouvait même pas briguer un poste d’échevin et moins encore celui de bourgmestre faisant fonction.

 

Mais nous n’avions pas tout prévu. Happart agit comme si le Conseil d’État n’avait pas rendu d’arrêt. Démis de sa fonction de bourgmestre, il se fit réélire par le conseil communal comme échevin et devint même premier échevin, ce qui lui assurait la présidence du conseil communal. Le gouverneur du Limbourg réagit en annulant ou suspendant chaque fois les décisions prises dans ces conditions par le conseil.

 

(p.133) Le 14 juillet 1789, Louis XVI notait dans son journal qu’il ne s’était rien passé de particulier. La prise de la Bastille lui avait complètement échappé. J’aimerais lire les journaux de Spitaels, Moureaux, Dehousse, Maystadt, Deprez et beaucoup d’autres. Peu d’entre eux ont été conscients d’avoir lourdement hypothéqué en 1986-1987 la toute jeune organisation fédé­rale du pays. J’ai été très étonné d’entendre certains de mes «anciens combattants» comme Philippe Moureaux critiquer, récemment, dans le débat sur l’arrondissement électoral Bruxelles-Hal-Vilvorde l’attitude de leurs collègues flamands. À les entendre, ceux-ci mettaient la survie du pays en j eu. Ils ont même déclaré que : « Les Flamands se dirigent tout droit vers la fin de la Belgique », en se posant en gardiens du fédéralisme belge. Ce n’était pas très crédible !

 

(p.140) Le soir du 13 octobre, j’ai vécu un moment politique des plus heureux. La coalition gouvernementale ne sortait pas seulement saine et sauve des élections, mais mieux encore, elle était renforcée ! Le CVP et le PSG récupéraient la moitié des voix qu’ils avaient perdues en 1981. Personnellement, j’avais 60000 voix de préférence. La presse constata que ce résultat confirmait le succès d’une politique de redressement menée par le gouvernement et son Premier ministre, Wilfried Martens. Un journaliste du Monde écrivit qu’il ne comprenait pas pourquoi les Belges avaient voté en masse pour moi, alors que j’avais l’air d’un simple petit fonctionnaire !… En France, on a l’habitude d’une classe politique qui a plus de panache et un comportement plus élitiste, la majorité des hommes politiques venant de la prestigieuse ENA (École nationale d’ad­ministration). Il est bien connu que j’ai suivi un parcours beaucoup plus populaire !

 

(p.148) Le carrousel continua en 1987 (Happart se faisait régulièrement élire par le conseil communal premier échevin et bourgmestre faisant fonction, vote que le gouverneur du Limbourg annulait tout aussi régu­lièrement), mais la Belgique exerçait la présidence de l’Union européenne durant les six premiers mois de l’année et je me voyais mal expliquer à mes collègues Kohi, Thatcher et Mitterrand que la stabilité du pays était menacée par Happart.

À la veille des vacances, deux avis du Conseil d’État, siégeant en cham­bres réunies, devaient mettre fin au carrousel ; ils soulignaient que l’arrêt du 30 septembre 1986, qui interdisait explicitement qu’Happart exerce la fonction de bourgmestre faisant fonction, devait être exécuté. Une véritable gifle pour le PSC… mais j’avais l’impression que celui-ci commen­çait cependant à se résoudre à l’inévitable. Nous aboutîmes enfin le 3 juillet en Conseil des ministres au compromis tant attendu. Il n’était pas ques­tion qu’Happart soit bourgmestre faisant fonction, ce qui impliquait concrètement que les autres échevins devraient accomplir les actes de gestion de la commune.

 

(p.150) Je me souviens fort bien de l’été 1987. Je me sentais épuisé après toute une année consacrée à éteindre les brûlots politiques, à canaliser les tensions et à écouter douloureusement les protestations des groupes de pression flamands et wallons qui vivaient des bouffonneries fouronnai-ses. Mais je parvins à libérer mon esprit et à profiter intensément des plaisirs de la Provence. Je sentais bien que les tensions autour de Verhofstadt et des Fourons allaient renaître, mais je me révoltais instinctivement contre l’idée qu’elles provoqueraient la chute de mon gouvernement.

 

(p.151) Happart était un prétexte

 

« Le chemin est long du projet à la chose», a écrit Molière. J’étais à peine rentré que le MOC-ACV rejetait les décisions du conclave budgétaire. Et quand Guy Verhofstadt fit à la fin septembre la proposition de concur­rencer les mutuelles par des assurances privées, ce fut le commencement de la fin. Le vice-Premier ministre libéral réagissait ainsi à la publication d’un dossier judiciaire consacré aux placements et aux caisses des mutuel­les. Le mouvement ouvrier chrétien s’employa rapidement à le faire disparaître de la scène politique… (…)

 

Coup de semonce

 

Le compromis du 3 juillet prit vite l’eau. Durant les vacances, éclata «la guerre des juges»: le juge liégeois Bartels avait obligé José Happart à signer deux attestations en qualité de bourgmestre faisant fonction. C’était évidemment du pain bénit pour les sociaux-chrétiens francopho­nes dont les ministres vinrent me proposer de revoir le dossier des Fourons (p.152)  dans un cadre plus large, par exemple via une loi interprétative sur la connaissance des langues dans les Fourons et dans les autres commu­nes à statut linguistique spécial. En même temps, Happart annonçait qu’il ne signerait plus que les actes destinés aux Fouronnais flamands dans l’espoir qu’ils seraient annulés systématiquement par l’autorité de tutelle.

 

C’en était trop ! Je suis un homme patient mais je suis par-dessus tout un légaliste. Je ne pouvais accepter que des hommes politiques qui devaient respecter l’État de droit mangent leur parole. Je refusais d’être naïf et de croire encore dans le gentlemen’s agreementdu 3 juillet alors que la situation se détériorait sur le terrain. J’envoyai donc le 20 septembre un premier coup de semonce. J’annonçai lors de débats télévisés que le gouvernement allait prendre une initiative de dépannage pour rendre défi­nitivement impossible le carrousel fouronnais. Ce qui provoqua la colère de Gérard Deprez qui ouvrit le feu : « Martens est devenu l’otage des extré­mistes de son parti», déclara-t-il.

Le président du PSC était allé trop loin. J’étais furieux, et mon parti aussi. Les groupes parlementaires exigèrent le 23 septembre que la question soit réglée clairement par le gouvernement avant la reprise des travaux parle­mentaires ; il fallait exécuter l’arrêt du Conseil d’État selon lequel Happart ne pouvait être bourgmestre faisant fonction et rétablir la légalité. Sinon, il était évident qu’il n’y aurait plus de gouvernement.

 

Gérard Deprez incorrect

 

Le communiqué des groupes CVP n’était en fait que le rappel du compro­mis de juillet auquel les partenaires francophones du gouvernement s’étaient ralliés. Gérard Deprez le jugea cependant inacceptable. Et le 3 octobre, il vint me voir chez moi, à Gand. Ce ne fut pas une conversation amicale. Je lui dis sans détour que je n’avais pas apprécié ses déclarations incorrectes des dernières semaines. « Mais c’est toi, Wilfried, qui as mangé ta parole », répon­dit aussitôt le président du PSC. « Avant les vacances, il n’était pas question de sanctions contre Happart, et maintenant il doit brusquement partir. En soutenant le point de vue du CVP, tu as perdu ton rôle d’arbitre. » Sûr de lui, il alla plus loin encore: «Une crise est inévitable si nous continuons ainsi. Je n’accepterai plus de compromis. La formule de « déshabiller » Happart en mai a fait rire de nous. C’était un monstre, même si Joseph Michel assurait que c’était du béton. La seule chose que je puisse encore accepter, c’est un travail législatif sérieux, une loi qui règle une bonne fois la connaissance linguistique des mandataires des communes à statut spécial. »

 

(p.153) Ces propos me stupéfièrent: le président du PSC voulait une nouvelle législation, mais il ne parvenait pas à respecter l’actuelle! Comment pouvais-je prendre sa proposition au sérieux ? Je lui fis part de mes objec­tions : « Gérard, comprends-tu bien à quel point le législateur est ligoté? L’avis du Conseil d’État dit clairement que le législateur doit rester dans le contexte constitutionnel de l’article 3 bis. On n’arrivera pas à un consen­sus politique en dehors de ce cadre. »

Mais il n’y avait rien à faire. Deprez tenait beaucoup à la loi interpré­tative. Je lui conseillai de prendre contact avec Jean-Luc Dehaene pour étudier avec lui la possibilité d’un projet de loi. Jean-Luc avait à l’époque la réputation d’être un négociateur extraordinaire qui pouvait résoudre les tensions les plus irrationnelles.

 

La dérive d’un intellectuel

 

Mais comment en était-on arrivé là ? Qu’est-ce qui avait conduit Gérard Deprez à joindre son sort depuis tout un an à celui de José Happart ? Lui, l’intellectuel brillant doté d’un tel savoir-vivre, ne devait quand même pas se faire d’illusions ! Craignait-il que le PS devienne incontournable après les prochaines élections si le joker Happart se liait totalement à Spitaels ? Ou bien y avait-il des motifs plus profonds ? Une certaine sympathie pour Happart n’était évidemment pas surprenante ; tous deux siégeaient au Parlement européen et y entretenaient un contact régulier.

Deprez voyait peut-être en Happart le brise-glaces grâce auquel il pourrait remplacer Verhofstadt par Spitaels. Le président du PS avait entamé après les vacances une offensive de charme dans laquelle il se disait prêt à prendre des responsabilités gouvernementales avec les sociaux-chrétiens. Je n’excluais pas que Deprez veuille faire une fleur à Spitaels. Il a confirmé1 qu’il avait vu Spitaels à deux reprises, chez un ami commun, avant les élections de décembre « parce qu’il était acquis à l’idée qu’il fallait ramener les socialistes dans un gouvernement, d’autant que l’opposition du PS, mis à part le volet institutionnel, était moins dure et qu’il était notam­ment convaincu par l’idée d’une réforme fiscale ».

Je ne veux cependant pas donner de Gérard une image négative. Il a peut-être joué un rôle peu brillant dans l’affaire Happart, mais sa vie est beaucoup plus significative et riche que cela.

 

1 Jean-François Furnémont, Guy Spitaels, au-delà du pouvoir, Luc Pire, Bruxelles, 2005.

 

(p.154) Nous nous entendons toujours bien, et c’est merveilleux car nos affrontements auraient pu dans bien des cas engendrer une réelle antipathie. C’était un Wallon au sang chaud qui avait dû quitter la cité de la Dyle à cause du « Leuven Vlaams » et qui en avait gardé un traumatisme. Mais je crois qu’il n’a jamais pris mal ma lutte pour l’homogénéité linguistique flamande. Même si, sur le plan communautaire, il n’hésitait jamais à bousculer sans ménagements les Flamands.

Car il avait un caractère emporté. Je me souviens ainsi d’une réunion au Lambermont durant laquelle il m’adressa de manière inattendue une sèche remarque : j’avais, selon lui, trop peur des socialistes ! Je reçus une lettre d’excuses le lendemain, alors que j’avais déjà oublié l’incident. Gérard Deprez était un homme amical, plein de tact, large d’idées, géné­reux et d’une fréquentation agréable. Nous avons pu résoudre ensemble bien des difficultés.

Je ne lui ai pas tourné le dos lorsqu’il a quitté le PSC en 1998 pour créer le MCC (Mouvement des citoyens pour le changement) avec lequel il se rapprocha des libéraux francophones de Louis Michel. Il est demeuré, à mes yeux, fidèle au projet chrétien-démocrate. C’est pourquoi j’ai voulu le garder au sein du groupe PPE du Parlement européen après les élections de 1999 même s’il figurait sur une liste commune PRL-FDF-MCC.

 

2007

Phi. Le., Le « plattdutsch » autorisé au conseil communal de Fourons, AL 15/12/2007

 

RECOURS • Le 25 octobre, les conseillers francophones de Fourons avaient tenté de contourner le rejet catégorique par la majorité flamande de leur proposition de           

motion sur l’usage du français au conseil communal, en s’exprimant en « plattdutsch ». « Interdit » avait aussitôt décrété le mayeur, Huub Broers qui l’utilise en collège, et avait laissé deux de ses colistiers intervenir en dialecte régional.              

Le conseiller « Retour aux Libertés », Benoît Houbiers a interrogé le gouverneur de la province sur ce traitement différencié. Le néerlandais n’est exigé que pour les communications écrites au sein du conseil, lui a répondu Steve Stevaert. Pour les échanges oraux, le dialecte est admis, pour autant qu’il relève du champ linguistique

flamand. Le wallon n’aura donc pas cours au conseil fouronnais. Mais plus question d’en proscrire le « plattdutsch » !                     

 

2008

WALLONIE-BRUXELLES / À l’écoute des Fouronnais, AL 09/04/2008

 

Après les germanophones et les représentants de la périphérie bruxelloise, une délégation des francophones de Fourons a été entendue lundi par les coprésidents de la commission Wallonie-Bruxelles: «Courroucée» à les entendre décrire leur situation, Antoinette Spaak a estimé que «si la Flandre demandait son adhésion à l’Union Européenne, elle aurait les mêmes problèmes de mépris de ses minorités que la Roumanie naguère». Philippe Busquin a constaté que la perte de la majorité communale s’est traduite à Fourons par un « effritement de la démocratie ».

 

2008

Fourons compte sur deux négociateurs, in : AL 20/10/2008

 

Alors que le dialogue commu­nautaire va entrer dans le vif du sujet, les Fouronnais fran­cophones ont reçu le soutien de deux des acteurs francophones de cette négociation. Olivier Maingain, le président du FDF, est un habitué de la « Fête du Peuple fouronnais», mais sa présence, et celle du ministre wallon Jean-Claude Marcourt, y avaient, hier, une signi­fication particulière.

Auraient-ils dû se tenir à une cer­taine réserve ? C’était l’avis du dé­puté wallon écolo Bernard Wes-phael. « Il n’y a que du côté franco­phone qu’on soulève cette objection. Pourquoi devrions-nous renoncer a nos convictions ?», s’insurge Olivier Maingain, qui entend mettre le dos­sier fouronnais, « celui de la périphé­rie, et ceux qui n’ont pas été réglés au gré de la population sur la table des négociations, quand les sujets difficiles seront abordés de manière mature et ouverte ».

« Défendre les francophones, même s’ils sont peu nombreux comme à Fourons, est légitime. Et affirmer notre so­lidarité avec eux ne relève pas de la provocation », complète Jean-Claude Marcourt.

Les Fouronnais prennent note. Comme un de leurs hôtes : Damien Thiéry, bourgmestre non nommé de Linkebeek. « Cette histoire est un grand remake de ce que Jos éHappart a vécu ici a Fourons : aujourd’hui, la non-nomination de bourgmestres fait tache d’huile en périphérie bruxel­loise », lance à la tribune l’échevin francophone, l’ancien mayeur José Smeets, en répétant son « appel au secours devant le mur de laflamandi-sation qui se dresse entre nos commu­nes et la Communauté française ».

Périphérie et Fourons, même com­bat : José Happart l’illustre à sa ma­nière : « Si on ne parvient pas a obte­nir des droits pour 4 ooo paysans, on ne les obtiendra jamais pour la Wallo­nie et Bruxelles», conclut le prési­dent du Parlement wallon.

 

Phi. Le.

 

2009

in : M.B., Des noms trop flamands ?, DH 17/01/2009

 

Des modifications toutefois mal vues par le groupe de l’op­position Retour aux libertés, qui voient en ces nouveaux noms une « nouvelle arme de flamandisation ». En effet, parmi les nou­veautés, de nombreux noms à consonance flamande tels que Septemberstraat, Grijzegraaf ou Krommejong.

–    Une accusation démentie par Huub Broers qui explique simplement rendre leurs noms d’origine aux choses, sans rajou­ter me devant, « cela n’a pas de sens, et partout où on peut traduire, on le fait.« . Et le mayeur d’ajouter : « Je ne fais que suivre les noms donnés par le géomètre de la province de Liège au XIXe siè­cle. » Rien n’est simple dans les Fourons, surtout lorsqu’on tente de résoudre un problème.

 

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