Au sujet de la vision de la culture en France…                                                                      

2000

Guy Jucquois, Christophe Vielle éd., Le comparatisme dans les sciences de l’homme, Approches pluridisciplinaires, Méthodes en sciences humaines, De Boeck Univ. 2000

 

in : Deliège Robert, Méthode comparative en ethnologie

 

(p.227) Si l’on peut voir un lien de filiation intellectuelle entre les Lumières et l’ethno­logie, les philosophes ne s’encombrent pas vraiment de problèmes méthodologiques et ils ne s’étendent guère sur la manière de mieux connaître ces sauvages qu’ils commen­cent à admirer. À lire ROUSSEAU, on se rend parfois compte que, selon lui, il n’y a guère de différence entre le sauvage et le solitaire et pour connaître celui-là, l’introspection peut parfois suffire. C’est d’ailleurs, et assez paradoxalement peut-être, le mérite que lui reconnaît LÉVI-STRAUSS. Certains se sont, en tout cas, élevés contre cette lecture de rousseau et, partant, contre l’importance accordée à ce dernier dans les sources intellectuelles de la discipline : l’apologie de rousseau, c’est « l’éloge de l’autre et de sa pureté, de la transparence sans obstacle, de l’intersubjectivité comme moyen de connaissance, de l’esprit humain comme laboratoire d’intervention » (voir, par exemple, kilani 1994a, p. 81

 

(littératures comparées)

in : Swiggers Pierre, Desmet Piet, Comparatisme linguistique

 

(p.162) Le dernier facteur (étudié pour la première fois par chevalier 1976) explique pourquoi c’est l’Allemagne qui est devenue le centre des études de grammaire comparée : si les conditions « intellectuelles » et matérielles (philologiques) étaient réunies en France pour que naisse là l’enseignement de la grammaire comparée au début du XIXe siècle (cf. darmesteter 1883 ; filliozat 1941), la position très forte des Idéologues a empêché que l’étude historique et comparative des langues prenne le dessus sur la grammaire générale. Certes, les « initiateurs » de la linguistique compa­rée en Allemagne — Friedrich schlegel, August-Wilhelm schlegel, Franz bopp et « l’architecte » de l’Université de Berlin, Wilhelm VON humboldt — ont pu acquérir en France et en Angleterre les connaissances nécessaires pour ériger la grammaire comparée des langues indo-européennes en discipline académique. Mais en fait, déjà avant l’époque des Idéologues, il y avait eu un blocage de la « perspective compa­rative » en France : en 1768, le père jésuite Gaston Laurent cœurdoux (1691-1779) envoya à l’abbé barthélémy un mémoire avec des informations relatives à l’Inde, lui fournissant d’intéressants renseignements sur l’histoire de l’Inde et sur les langues et les littératures du pays. Dans ce mémoire, lu en 1785 à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, mais publié seulement en 1808, cœurdoux a inséré plusieurs listes de mots :

(…) (p.185) En second lieu, on constate que si la France perd son rôle dominant dans la «nouvelle linguistique » qui se met en place, c’est surtout par l’incapacité d’intégrer une perspective ethnographique différentielle. C’est dans le repli sur la différence (des langues) que la typologie linguistique et plus tard la grammaire historico-comparative ont pu se développer. Il est vrai que maupertuis et, dans une moindre mesure, TURGOT (cf. SWIGGERS 1992a, vol. II, chap. 9 et 10) avaient déjà relevé une « différentialité » conceptuelle (presque) irréductible et un principe de variation interne aux lan­gues, mais les Idéologues ont étouffé dans l’œuf l’exploitation linguistique de ces vues. Les quelques linguistes français (ou francophones) qui pouvaient apporter, au début du XIXe siècle, une contribution importante étaient trop immergés dans l’étude d’une langue ou de quelques langues spécifiques (comme SILVESTRE de sacy ou abel-rémusat), ou n’avaient aucune position institutionnelle en France (de pou-gens, balbi ou de mérian).

 

2002

Incertitudes à Avignon, LB 13/11/2002

 

Le ministre français de la Culture cherche non sans peine un successeur à Faivre d’Arcier pour diriger le festival d’Avignon. Les candidats français, soit refusent, soit ne conviennent pas.

Suivant ‘Le Monde’, il cherche à l’étranger.

 

2003

Parijs is niets meer, NRC 08/02/2003

 

De navelstaarderij van de Franse intellectuelen

« De Franse intellectuelen hebben even geen mening over de oorlog in Irak. Liever hebben ze het over de macht van de homoseksuelen of het revolutionaire erfgoed. Het debat is niet urgent : incest bepaalt toon en inhoud  »

Bernard-Henri Lévy zei : « De enige goede despoten zijn dode despoten. »

 

Lees toch « L’obsession anti-américaine » (Jean-François Revel).

 

2003

M.P., Petit Goncourt, combines minables, VA 25/10/2003

 

Les jurés Goncourt ont décerné leur prix 15 jours avant la date fixée pour des basses manoeuvres éditoriales, donc strictement économiques et non littéraires.

Au lieu de couronner un vrai beau roman, Farrago, de Yann Apperry, ou Les âmes grises de Philippe Claudel ou De la Guerre d’Alice Ferney, ces deux derniers de deux petites maisons d’éditions jamais primées, les Jorge Semprun, Françoise Mallet-Joris et Michel Tournier se sont ridiculisés et un peu plus décrédibilisés en choisissant le laborieux La Maîtresse de Brecht. Son auteur avait quitté son éditeur habituel, Le Seuil, pour, un éditeur plus ‘goncourable’, Albin Michel.

 

2004

M.V., Le livre est-il en crise ?, in LB 24/09/2004

 

Hubert Nyssen : « Les Grands Prix sont devenus des lieux de concentration du pouvoir de grandes maisons. Des jurés qui se renouvellent peu et ont leurs habitudes, y font bien leur boulot puisqu’il s’agit de donner un prix à des gens désignés d’avance.

 

2005

P.D.T. (Bruxelles), A propos d’un anniversaire / Contre Sartre, LB 13/07/2005

SARTRE INTELLECTUEL TOTAL? En réalité Sartre est partiel, partial et sectaire.

Partiel. Il a toujours volontairement ignoré et carrément méprisé comme son compère Heidegger (« La science ne pense pas ») , les dé­couvertes scientifiques. Comme si celles-ci ne pouvaient avoir aucune implication philosophique.

Dans ses années de formation, il se montre insensible aux théories de la relativité d’Einstein (qu’il n’y ait pas de temps ni d’espace absolus s’op­pose tout de même à toute la philo­sophie classique!) et à la physique quantique avec la place fondamen­tale qu’elle accorde au hasard. (…)

A dire vrai, Sartre et une bonne par­tie de la philosophie ne vivent pas seulement dans un monde « préeins­teinien », mais aussi « prédarwinien ». Pour eux, tout se passe comme si, comme dans le créationnisme, l’homme était apparu d’un coup, sous sa forme d’homme occidental actuel. Partial, avec un mutisme vo­lontaire (complice !) concernant des événements majeurs de son temps.

On le voit féliciter Fidel Castro, mais où était-il lors de l’érection du mur de Berlin l Nulle part.

Il vient visiter la bande à Baader dans sa prison. Mais quand a-t-il été visi­ter les dissidents russes dans leur asile psychiatrique

ou les intellec­tuels chinois victimes de la Révolu­tion culturelle ? Jamais.

Il soutient les Algériens lors de leur  guerre, mais qu’a-t-il fait lors de l’in­vasion du Tibet par les communistes chinois ? Rien… (…) Faut-il continuer ? Comme pensée partiale à sens unique, de gauche ex­trême, on fait difficilement pire.

Sectaire, par refus de toute discus­sion avec ceux qui ne partagent pas ses idées (Raymond Aron, par exemple).

« Les anticommunistes sont des chiens. » La phrase.. est bien connue et ne doit être minimisée. Sartre dé­teste les chiens et plus il en crève, mieux c’est. Les 100 millions de morts dues au communisme ne sont qu’un « détail de l’Histoire » ou alors une nécessité comme le pensait le professeur boiteux des « Démons » de Dostoïevski. (…)

Quant à l’écrivain…

Comparés à ses grands contempo­rains, Nathalie Sarraute, Beckett, Claude Simon, Duras, son écriture et son théâtre apparaissent ringards. Chose curieuse, il le reconnaît dans son interview, mais, dit-il dans un tour de passe-passe, s’adressant à des bourgeois, il devait écrire « bourgeois ». Tant pis pour la littérature… Ses meilleures œuvres semblent être sa monumentale biographie de Flaubert, « L’idiot de la famille », et son autobiographie « Les Mots » où avec une verve communicative, je l’avoue, il raconte, si l’on peut dire, sa propre idiotie, préférant à Phè­dre, Pardaillan.

Il refusa le prix Nobel. Geste de re­belle l Que non. Caution objective donnée aux autorités soviétiques qui obligèrent Pasternak à refuser le sien.

 

Les victimes des années noires réclament à Paris comme à Berne, LB 28/01/1997

 

Le gouvernement français de faire la lumière sur les spoliations qui ont frappé la communauté juive pendant la guerre.

Ce patrimoine a été quasiment dissimulé depuis la Libération.  Nouvelles estimations: 1.878 objets au Louvre et 85 au Musée d’Orsay … 

La Cour des Comptes se demande “comment une situation troublante a pu se pérenniser près de cinquante ans sans que quiconque, à commencer par la Direction des musées de France, s’en émeuve.”

 

Alan Riding, A case of disappearing library works, IHT 01/07/2005

 

Seven years ago armed guards accompanied the transfer of 10 million books from France’s historic national library (…) to the ultramodern new library on the Left Bank. Yet last autumn, after a theft of ancient Hebrew manuscripts prompted an inventory, a confidential report disclosed that no fewer than 30,000 registered books were missing.

Le Figaro published details of that report, including the fact that 1,183 documents were also missing.

 

J.H., Mitterrand a visité la pyramide du Louvre, LB 05/03/1988

 

“C’est le chantier chéri du président de la République, comme Beaubourg pour Pompidou ou Orsau pour Giscard.”

 

Joëlle Meskens, Bibliothèque de France: terminus Kafka, LS 06/11/1998

 

Le personnel du dernier grand monument cher à François Mitterrand est en grève depuis deux semaines.

La bibliothèque a coûté 48 milliards de francs.  Mais les nombreux dysfonctionnements (dont un ‘bug’) paralysent le monument depuis son ouverture!

Il avale un budget annuel de fonctionnement de 6 milliards de francs!

 

C.H., Amont en piste, in: Hebdo Dimanche, 29/01/1989

 

“Depuis mon dernier tube “L’amour, ça fait passer le temps”, en 1976, je n’ ai pas cessé de chanter sur scène avec une centaine de galas par an.  Mais ce n’ était pas à Paris, alors les médias m’ignoraient.  Or, dans mon métier, c’est encore à Paris que tout se fait, se décide, et il faut passer par les médias.”

 

La Grande Arche s'effrite...

(in: VA, 07/08/2014)

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