antidèmocracîye dins l' monde / antidemocracy in the world

PLAN

1 Analyses : Hannah Arendt, Cicero, Adolf Hitler (Mein Kampf), Boris Pahor, …

2 Documents

1 Analyses

Hannah Arendt, L’impérialisme, Calmann-Lévy, 1982

 (p.15) “L’expansion en tant que but politique permanent et suprême, voilà l’idée clé de la politique impérialiste.”

 (p.72) “le racisme (est) la principale arme idéologique des politiques impérialistes”

(p.75) C’est “en ce siècle créateur de nations et dans la pays de l’amour de l’humanité que nous devons chercher les germes de ce qui devait plus tard devenir la capacité du racisme à détruire les nations et à annihiler l’humanité.”  (p.79) “Aussi paradoxal que cela puisse paraître, les fait est que ce sont les Français qui, avant les Allemands ou les Anglais, devaient insister sur cette idée fixe d’une supériorité germanique.”

(p171) “Le nazisme et le bolchevisme doivent plus au pangermanisme et au panslavisme (respectivement) qu’à toute autre idéologie ou mouvement politique.”

 

Hannah Arendt, Les origines du totalitarisme, Le système totalitaire, Ed. du Seuil, 1972

(p.28) “On aurait tort de croire que l’inconstance oublieuse des masses signifie qu’elles sont guéries de l’illusion totalitaire qu’on identifie à l’occasion avec le culte de Hitler ou de Staline; il se pourrait bien que le contraire fût vrai.”

(p. 47) “Les mouvements totalitaires sont des organisations massives d’individus atomisés et isolés.”

(p.51) Les nouveaux chefs de masse: échecs de la vie professionnelle et sociale, perversions et désastres de la vie privée.

(p.62) “Les opinions artistiques, largement répandues, de Hitler et de Staline, et leur persécution des artistes modernes, n’ont jamais détruit l’attrait qu’avaient les mouvements totalitaires pour les artistes d’avant-garde; cela dénote chez l’élite un manque du sens de la réalité, ainsi qu’un désintéressement perverti, deux caractères qui ne ressemblent que trop au monde fictif et à l’absence d’intérêt personnel parmi les masses.”

(p.80) “La fiction la plus efficace de la propagande nazie fut l’invention d’une conspiration juive mondiale.”

(p.90) “C’est à l’heure de la défaite que devient visible la faiblesse inhérente à la propagande totalitaire. Privés de la force du mouvement, ses membres cessent immédiatement de croire au dogme pour lequel ils étaient prêts à sacrifier leur vie.”

(p.125) Tous ceux  qui ont sérieusement étudié la question de la structture de l’Etat totalitaire sont au moins d’accord pour dire qu’elle n’est pas monolithique mais que deux sources d’autorité co-existent (ou s’affrontent): le parti et l’Etat.

(p.130) “La multiplication des services était extrêmement utile au constant déplacement du pouvoir.”

(p.131) “En 1933, un institut pour l’étude de la question juive (Institut zur Erforschung der Judenfrage) fut fondé à Munich.”

(p.142) “Il peut être ‘moins coûteux de s’emparer par la conquête des biens et des ressources des autres nations que de les acheter à des pays étrangers ou que de les produire à domicile’.” (William Ebenstein, The Nazi State, p.257, s.d.)

(p.175) “Hitler mit en circulation des millions d’exemplaires de son livre où il déclarait que, pour réussir, un mensonge doit être énorme – ce qui n’empêcha pas les gens de le croire, lui.”

 

Jean-Louis Calvet, in: Colette Cova, Le pouvoir des langues, in: Intermédiaires, 19, 1987

 

 » L’ expansion d’ une langue dans l’ espace et dans le temps est toujours l’expression d’ une autre expansion, militaire, économique, religieuse, culturelle . » (J.-L. Calvet, in: La guerre des langues et les politiques linguistiques, l987)

 

Alain de Benoist, Vu de droite, Anthologie critique des idées contemporaines, 1977, éd. Copernic

 

(p.524-sv.) L’idée coloniale de la France

(p.527) « En 1927, il se fonde à Bruxelles une Ligue anti-impérialiste dont la présidence est confiée à Albert Einstein. »

 

RUSSIE / Trois de guerre en Tchétchénie, AL 30/09/2002

 

L’administration tchètchène pro-russe mise en place par Moscou est d’une part décimée par les attentats des indépendantistes qui qualifient ces responsables de « traîtres », et accusée de pratiquer une justice sommaire et expéditive.

 

Drieu GODEFRIDI, L’empire américain n’en est pas un, LB 14/08/2003

 

Loin de nourrir des projets ethnocentriques, les Américains n’entendent imposer aucune valeur, seulement deux instruments : la démocratie et le règne de la loi.

 

Juriste, philosophe, codirecteur de l’Institut Hayek Institute (http://www.fahayek.org)

 

Un grand quotidien allemand publiait récemment une opinion du philosophe allemand Jürgen Habermas à propos des récents événements en Irak. Habitué à participer aux débats de société, Habermas exprime ce qui apparaît comme la quintessence de la vision européenne du monde. Etudions d’abord la version qu’il esquisse du modèle européen. Le projet européen est celui d’une « domestication de la violence étatique par le droit international ». De cette domestication, les Nations unies doivent être l’instrument privilégié. Certes, reconnaît Habermas, l’Onu se montre encore trop souvent sélective en matière de droits de l’homme, mais elle n’en reste pas moins un jalon essentiel sur la route qui conduira l’humanité à l’état du droit cosmopolitique souhaité par Kant.

Que les Nations unies élisent à la tête de la Commission onusienne des droits de l’homme un pays à l’expertise aussi indiscutable que la Libye traduit, en effet, une conception « sélective » en matière de droits de l’homme. S’agissant de la domestication de la violence étatique, les références de l’Onu depuis sa création au lendemain de la Seconde Guerre mondiale sont de la qualité de celles de l’organisme qui l’avait précédée, la Société des Nations (SDN), qui domestiqua avec beaucoup d’autorité la violence étatique de 1920 à 1946, l’une des périodes les plus paisibles de l’histoire de l’humanité.

La définition que propose Habermas de la position américaine prend les mêmes libertés avec la réalité, mais dans le sens, cette fois, d’une caricature gênante pour son auteur. Comparant le projet américain à celui des empires de l’Antiquité qui propageaient, par les armes, les valeurs de leur civilisation au(x) profit/dépens des « barbares », Habermas assimile ce qui ne peut l’être. Les opérations militaires américaines en Afghanistan et en Irak répondent d’ abord et avant tout à des préoccupations de sécurité. Habermas l’admet pour l’Afghanistan, mais récuse l’existence d’un lien entre le régime de Saddam et aI Qaeda : sans doute considère-t-il comme propagande les informations publiées par la presse sur l’aide apportée par Saddam à al Qaeda (« The Daily Telegraph », 21/04/2002), puis par al Qaeda à Saddam (« WorldNetDaily », 28/031/2003), de même que les informations sur l’hébergement, par Saddam, d’émissaires d’Ossama Ben Laden (« The Daily Telegraph », 27/04/2003), sur le financement, par l’Irak, de al Qaeda (« The Guardian », 16/04/2003), et jusqu’à l’appel de Ben Laden au meurtre des Occidentaux présents en Irak, diffusés par al-Jazeera le 11 février 2003. Par la force des choses, certaines de ces informations peuvent être douteuses, mais il est encore plus douteux qu’elles soient, toutes, totalement erronées.

N’importe, lutter contre le terrorisme à l’aide de bombes, de missiles, d’avions et de blindés, poursuit le philosophe allemand, n’a aucun sens: le salut « ne peut venir que d’une mise en réseau parallèle des services d’information et des administrations pénales, du contrôle des flux financiers et, d’une manière générale, de la surveillance des relations logistiques ». A moins que ne s’incarnent l’Omnivoyant de Nicolas de Cuse ou le démon de Laplace, on voit mal comment surveiller la totalité des « relations logistiques » mondiales (j’avoue ma perplexité par rapport à l’acception exacte de cette expression) ou contrôler les flux financiers mondiaux, vieux rêve marxien.

Traiter les terroristes et ceux qui les hébergent, les entraînent et les financent par la terreur et l’effroi confronte, naturellement, les Etats-Unis à la nécessité de remplir le vide des régimes défaits. Loin de nourrir les projets ethnocentriques de la Rome et de la Grèce antiques, ou de l’Europe jusqu’aux années 1960, les Américains n’entendent imposer aucune valeur, seulement deux instruments : la démocratie et le règne de la loi.

Décrire les Etats-Unis comme un hegemon hobbésien qui ambitionne d’imposer ses valeurs au reste du monde, ce que fait Habermas, conduit à masquer les deux grandes questions dont la réponse conditionne l’intelligence des récents événements.

D’abord la question de l’origine de l’hyperpuissance américaine. Ce qu’il est convenu d’appeler l’empire américain n’est pas un empire comme l’humanité en a vu naître et mourir à maintes reprises. En toute rigueur terminologique, l’empire américain n’en est pas un : le concept d’empire suppose la soumission d’Etats, de territoires à un gouvernement central; rien de tel ici. Au surplus, la plupart des empires puisaient une partie au moins de la richesse (parfois très relative) de leurs élites dans les ressources des territoires soumis. Autrement

dit, la plupart des empires devaient une part au moins de leur prospérité à leurs victoires militaires. Les Américains ont renversé le paradigme de la force (les Britanniques leur avaient ouvert la voie) : c’est de leur prospérité que naissent leurs formidables capacités militaires.

S’interroger sur l’hyperpuissance américaine revient à rechercher les causes de cette prospérité. (Il n’est pas dit que le résultat de cette recherche plaise à Habermas).

Ensuite, la misère du arabo-musulman. Les Occidentaux ignorent généralement que non seulement il y eut un Empire arabe, fondé par les successeurs immédiats du Prophète Mahomet aux VIIe et VIIIe siècles, mais encore l’un des plus fabuleux de l’histoire de l’homme, rivalisant en étendue et en splendeurs avec l’Empire romain lui-même. Jusqu’au XVe siècle le monde musulman et l’Europe chrétienne firent jeu égal, l’avantage allant le plus souvent aux musulmans, puis l’Europe prit le dessus, de manière de plus en plus nette, jusqu’à la complète dislocation de l’Empire ottoman, dernier avatar de la domination islamique. Comme l’a montré Bernard Lewis, ce ne sont pas tant les armées musulmanes qui perdirent en valeur, que les armées, et surtout les armes, européennes qui gagnèrent en technicité et en efficacité.

Pourquoi ? La réponse est connue : l’essor de l’économie de marché et la révolution industrielle sont des phénomènes spécifiquement européens. Rien de comparable en terre d’islam, dont un aspect au moins paraît radicalement inconciliable avec la modernité : le fixisme normatif. Le progrès, qui surgit avec la Renaissance, suppose de constantes évolutions normatives. Or l’écrasante majorité des docteurs de la loi islamique s’accordent

depuis mille ans sur ce point: les normes islamiques du vivre en commun ont été arrêtées une fois pour toutes au Xe siècle. Ce fixisme normatif est indubitablement pris l’un des motifs majeurs du retard par le monde musulman sur le monde occidental . En imposant la démocratie, les Américains imposent le principe de la libre discussion du contenu des normes par la communauté des citoyens.

L’histoire dira si ce coup de pouce américain au destin de la civilisation arabo-musulmane augure d’une nécessaire et souhaitable renaissance islamique, mais une chose est certaine : rien n’est pire pour ces peuples que le maintien du statu quo actuel, synonyme de tyrannie et de misère, jusqu’au gazage et aux charniers.

Les causes de l’hyperpuissance américaine, les motifs du retard arabo-musulman : voilà des sujets dont la réflexion est digne de l’intelligence, du savoir et des préoccupations morales de Jürgen Habermas. L’apologie du statu quo ne l’est pas.

 

Serge Schmemann, Yuri Gagarin’s lesson for China’s astronaut, IHT 23/10/2003 

 

« Authoritarian regimes are forever in search of spectacular displays to assert their greatness and legitimacy, ant to divert people from whatever subversive complaints and frustrations they may harbor. Great feats, vast squares, grandiose monuments and endless self-praise are as much a fixture of these regimes as secrecy and intolerance.”

 

Marcel Perreaux (Arlon), Relisons les classiques, in : VA 01/12/2009

 

« Le budget devrait être équilibré; les finances publiques devraient être comblées; la dette publique devrait être .réduite; l’arrogance de l’adminis­tration devrait être abolie et contrôlée; et l’aide aux pays étrangers devrait être diminuée de peur que Rome ne tombe en faillite. Les gens doivent encore apprendre à travailler, au lieu de vivre sur l’aide publique.»

 

Ces quelques phrases, qui semblent tellement actuelles sont de Cicéron, en… 55 avant Jésus-Christ.

Moralité: la crise dure depuis 2064 ans.

 

Adolf Hitler, Mein Kampf / Mon Combat

Vol.1

 

(p.41) Je détestais déjà le Parlement, mais non pas tout à fait en tant qu’institution. Au contraire, mes tendances libérales ne me permettaient pas d’envisager un autre mode de gouvernement. La pensée d’une quelconque dictature m’aurait apparu, rapprochée de mon attitude vis-à-vis de la maison des Habsbourg, comme un crime contre la liberté et contre toute raison,

Ma réelle admiration pour le Parlement anglais y contribuait beaucoup : elle m’avait été inspirée, sans que je m’en rendisse compte, par les innombrables journaux que j’avais lus étant jeune et je ne pouvais m’en défaire ainsi sans façon. La dignité avec laquelle la Basse Chambre elle-même s’acquittait là-bas de ses obligations et que notre presse nous présentait sous de si belle couleurs, m’en imposait beaucoup.

Pouvait-il donc y avoir une forme plus élevée du gouvernement d’un peuple par lui-même ? De là, précisément, mon inimitié pour le Parlement autrichien : je tenais l’ensemble de ses errements pour indignes de son glorieux modèle. Mais un nouvel argument vint alors s’ajouter aux miens.

 

(p.41) / au Parlement/

C’est dans ces dispositions que je pénétrais pour la première fois dans ces lieux aussi vénérables que décriés. D’ailleurs, je ne les vénérais qu’en raison de la noblesse magnifique de l’édifice : une merveille grecque en terre allemande.

Mais il me fallut bien peu de temps pour me révolter en présence du lamentable spectacle qui se déroulait sous mes yeux !

Quelques centaines de représentants du peuple étaient présents, qui avaient justement à trancher une question économique importante. Cette journée me suffit à faire provision de réflexions pour plusieurs semaines.

La valeur intellectuelle des discours restait à un niveau bien bas, pour autant d’ailleurs qu’on pouvait les suivre ; car quelques-uns de ces messieurs ne parlaient pas l’allemand, mais le slave, leur langue maternelle, ou même un dialecte. J’avais l’occasion d’entendre de mes propres oreilles ce que je ne savais jusqu’alors que par les journaux. Une masse grouillante de gens gesticulant, s’interpellant l’un l’autre sur tous les timbres, et, dominant le tout, un lamentable vieux bonhomme tout en nage, agitant violemment sa sonnette, et s’efforçant tantôt par des appels au calme, tantôt par des exhortations, de ramener dans le ton un peu de la dignité parlementaire. Je ne pus m’empêcher de rire.

Je revins quelques semaines plus tard. Le spectacle était changé, à en être méconnaissable. La salle était complètement vide. On y dormait ; quelques députés étaient assis à leurs places, et se regardaient (p.42) en bâillant ; l’un d’eux « discourait ». Un vice-président était présent, et considérait la salle d’un air visiblement ennuyé.

 

(p.44) Mais au fin fond de cette belle invention de la démocratie, on peut observer un phénomène qui se manifeste scandaleusement de nos jours, avec une intensité croissante : c’est la lâcheté d’une grande partie de nos prétendus « dirigeants ». Quelle chance, pour eux, lorsqu’ils ont à prendre des décisions de quelque importance, de pouvoir s’abriter sous le parapluie d’une majorité ! Il suffit d’avoir vu une seule fois un de ces larrons de la politique, mendier avec inquiétude, avant chacune de ses décisions, l’approbation de la majorité, s’assurer ainsi les « complices » nécessaires et pouvoir, en tous cas, se laver les mains de toute responsabilité : un homme droit, un homme de coeur ne peuvent concevoir qu’hostilité et répulsion vis-à-vis de pareilles méthodes d’activité politique, tandis qu’elles attireront, au contraire, tous les caractères mesquins. Celui qui se refuse à prendre personnellement la responsabilité de ses actes, et qui cherche au contraire à toujours se couvrir, n’est qu’un misérable et un lâche. Et quand les dirigeants d’une nation sont de pareils avortons, on en subit bientôt les graves conséquences.

On n’a plus le courage d’agir avec fermeté ; on aime mieux subir des injures ignominieuses que faire l’effort de prendre une résolution, et nul ne se mettra en avant pour payer de sa personne, si quelque décision exige une exécution sans faiblesse.

Car il est une chose que l’on ne doit pas, que l’on n’a pas le droit d’oublier : la majorité ne peut jamais remplacer un homme. Elle représente toujours non seulement les sots, mais encore les lâches. Et aussi vrai que cent cervelles creuses ne peuvent valoir un sage, de cent couards on ne tirera jamais une résolution héroïque.

 

Hans-Peter Kunisch, Vor dem Ersten Weltkrieg wurde von Minderheiten nicht gesprochen, SDZ 22/09/2010

 

(Boris Pahor (Slowenien) Schrifsteller)

/die italienischen Faschisten/

 

« Ich war sieben Jahre alt, als sie das slowenische Kulturhaus in Triest anzündeten. Dann zwangen sie viele Leute, andere Namen anzunehmen. Auch die Sprache zu sprechen, war verboten. »

 

Evil lurks in us all, in : Alquin, March 2001, from « The Observer »

 

A new study shows that crude loyalty to our social group and blind obedience make tyranny possible anywhere.

“The majority of people apparently have a psychological tendency to obey and conform.” (…)

“The controversial programme /a BBC programme called “Five steps to tyranny”, on the nature of evil/ argues that everyday prejudice can quickly develop inio full-blown oppression and even genocide. The first step to tyranny, it suggests, is the creation of ‘in’ and ‘out’ groups based on irrational prejudice.” (…)

 

(Professor Zimbardo of Stanford University) “More crimes are committed in the name of obedience than disobedience: “It is those who follow any authority blindly who are the real danger.”

 

‘The free market is only for poor people’ / The Irish Times, 30/04/1993

 

Linguistic guru who disturbs the political orders

Professor Noam Chomsky’s theories on language have called into question the political ideology of left and right, writes Fintan O’Toole, who met him in Dublin this week

 

PROFESSOR Noam Chomsky, who bas been in Dublin all this week to lecture at the Phi­plosophy Department of UCD, is, for much of the mainstream intel­lectual debate, a curiously contradic­tory figure.

 

On the one hand, as Professor of Modern Languages and Linguistics at the prestigious Massachusetts Insti­tute of Technology, bc is at the pinna­cle of academic life, a theorist of languaee whose work since the late 1950s is so influential as to make him the équivalent in linguistics of Freud in psychology or Einstein in physics, a figure recognised even bv his critics as having shifted the framework of understanding in his field.

 

On the other hand, as a persistent critic of American foreign policy and domestic politics, he is regarded as a dangerously disreputable figure. .

A child of the “ Great Depression » born in Philadelphia n 1928, he is both an exemplar and a harsh critic of the American dream.  Though his father was a respected Hebrew scholar, many of his aunts and uncles were unemployed victims of the De­pression and part of the great Jewish tradition of radical political dissent.

 

Noam Chomsky’s natural brilliance as a mathematician, linguist and phi­losopher may, in the classic American pattern, have taken him to a position of honour and influence, but he had another kind of education besides the University of Philadelphia and Har­vard.  From early adolescence, he spent much of his time hanging around anarchist bookshops and of­fices, and the dissenting, Romantic traditions which he imbibed there make him as much a child of the Great De­lightenment as of pression.

 

Far from being contradictory, his linguistic theories and his politics have a common root which is the shift he has forced in traditional ways of understanding human nature.  This shift is equally uncomfortable for the political right and the political left.  Since those categories began to take coherent shape in Europe, the right bas argued from the existence ot a fundamental and immutable human nature, the left from the belief that there is no such thing as a fundamen­tal human nature, and that people are essentiallv formed by the conditions in which they live.

 

Chomsky bas disturbed the peace by suggesting, in his scientific work on language, that there is a fundamental human nature, but then proceeding to draw radical political conclusions from it.  What Professor Chomsky has done since the publication of his revo­lutionary work, Syntactic Structures, in 1957 is to go back to the basic perception of the Enlightenment phi­losophers who helped to undermine absolutism in the 18th century, that, as he puts it, « the ability to use lan­guage in the normal way was regarded as the crucial feature that distin­guished human beings from automata.  They understood that language ha d as its nature a creative character, that it was the crucial respect in which human beings were undetermined, and therefore free. »

 

(…) His criticism of American foreign policy bas been public and sustained since his involvement with the anti­-Vietnam War movement in the 1960s, and he is unenthusiastic about the arrival of the Clinton administration, arguing that « there’s only one party in the US, “ the business party » and pointing out that Clinton’s campaign slogan, « A Mandate for Change », has merely borrowed from the Republican Eisenhower.

 

Andreas Schwarz, „Recht, nicht Rache“ , Lux. Wort 21/09/2005

 

Simon Wiesenthal, der im Dritten Reich 14 Konzentrationslager überlebte, hatte den grössten Konflikt in den siebziger Jahren mit dem damaligen SPÖ-Bundeskanzler Bruno Kreisky, selbst Jude und vor den Nationalsozialisten geflohen. Wiesenthal warf ihm vor, in seinem ersten Minderheitskabinett 1970 vier Minister mit NS-Vergangenheit engagiert zu haben.

 

Hannah Arendt, Le gouvernement totalitaire, p. 86-93, in : Attila Özer, L’Etat, Flammarion 1998

 

(p.92) Le totalitarisme, tel que nous le connaissons aujourd’hui dans ses variantes bolchevique et nazie, est issu de dictatures à parti unique qui, comme les autres tyrannies, ont employé la terreur comme moyen pour instituer le désert de l’absence de compagnie et de l’esseulement. Or, lorsqu’il est parvenu au calme bien connu qui est celui des cimetières, le totalitarisme, loin d’être satisfait, transforme aussitôt et avec une vigueur accrue l’instrument que constituait la terreur en une loi objective du processus. Dans les conditions qui sont celles du totalitarisme, la terreur ne se contente pas de survivre à toute opposition politique témoignée à celui qui dirige, elle s’accroît après qu’une persécution par­ticulièrement impitoyable a liquidé tous les ennemis, réels et potentiels. La crainte devient sans objet lorsque le choix des victimes se trouve entièrement libéré de tout rapport avec les pensées ou les actions des individus. Si la crainte est, sans conteste, la tonalité absolument domi­nante des pays totalitaires, elle ne peut plus servir de (p.93) guide pour des actions particulières : elle a cessé d’être un principe d’action. […]

 

Pour insuffler le mouvement à un corps politique dont la terreur constitue l’essence, aucun principe d’action, emprunté au champ de l’action humaine – vertu, hon­neur, crainte — n’est plus utile ni nécessaire. Ce corps politique se fonde, au contraire, sur un principe nouveau qui, lui, fait entièrement litière de l’action humaine comme acte libre, et il substitue au désir et la volonté mêmes d’agir la soif de connaître la loi du processus selon lequel opère la terreur. Les êtres humains, pris ou jetés dans le processus naturel ou historique, à seule fin d’en accélérer le mouvement, ne peuvent être que les ins­truments ou les victimes de sa loi interne. Or, selon celle-ci, ils peuvent être aujourd’hui ceux qui procèdent à l’élimination des « races et des individus inaptes » ou « des classes vouées à disparaître et des peuples déca­dents » et, demain, ceux qui devront, pour les mêmes motifs, être eux-mêmes sacrifiés. Ce dont la domination totalitaire a besoin, en guise de principe d’action, c’est d’une préparation des individus qui les destine à remplir aussi bien la fonction de bourreau et celle de victime. Or, cette double propédeutique, succédané du principe d’action, n’est autre que l’idéologie.

 

Hayek, Le caractère négatif des prérogatives de l’état de droit, p.191-196, in : Attila Özer, L’Etat, Flammarion 1998

 

(p.195) Ces trois grandes « négatives » – la Paix, la Liberté et la Justice – sont en fait les seules fondations indispen­sables de civilisation que le pouvoir doive assurer. Elles sont forcément absentes dans la situation « naturelle » de l’homme primitif, et les instincts innés de l’homme ne les lui font pas assurer à ses semblables. Elles sont {…] les fruits les plus importants – mais encore impar­faitement assurés — des règles de civilisation.

 

Les idées omniprésentes de Friedrich A. Hayek, l’homme qui a transformé la vie de tout le monde  (Brussels, 09/02/2003)

Brian Crowley

 

Les idées omniprésentes de Friedrich A. Hayek, l’homme qui a transformé la vie de tout le monde

par Brian Crowley

Le débarquement des troupes alliées sur les plages de Normandie constitue le point de non-retour dans la bataille militaire contre les forces totalitaires de l’Axe en Europe. Même cinquante ans plus tard, cet événement tient une place prépondérante dans notre conscience historique. Toutefois, il est facile aujourd’hui d’oublier qu’une bataille intellectuelle a aussi été livrée contre les idées et les méthodes de ces sociétés enrégimentées et intolérantes – des idées et méthodes qui, pendant la guerre, en étaient venues à exciter l’imagination populaire comme celle des élites en Occident. Mai 1999 marque le centième anniversaire de la naissance de Friedrich August Hayek, l’économiste lauréat d’un prix Nobel qui allait conduire l’équivalent intellectuel de l’assaut du jour J contre la planification centralisée et l’embrigadement étatique de la vie des individus dans la période d’après-guerre.

(…) l’attribution d’un Prix Nobel en 1974, trente ans après la parution de La route de la servitude.

(…) Les critiques de Hayek ont prétendu qu’il soutenait que la moindre intervention étatique mènerait automatiquement et inévitablement au totalitarisme, mais il n’a en fait rien dit de la sorte. Ce qu’il a dit est que chaque intervention force le gouvernement à faire un choix: ou bien il se laisse entraîner dans une spirale interventionniste qui le mènera beaucoup plus loin que ce qu’il prévoyait au départ, ou bien il retire son intervention originelle. Il n’existe en effet aucun point d’équilibre. Ou bien on suit la logique interventionniste, qui mène petit à petit à d’importantes pertes de liberté, ou bien on rebrousse chemin. Les ingérences aux limites strictes ou ciblées de façon précise, qu’il s’agisse de subventions agricoles, de contrôle des loyers, de commerce dirigé ou de gestion de la demande, ne sont qu’un mythe.

(…) Mais les idées de Hayek se répandirent bien au-delà de la Grande-Bretagne. Les privatisations sont maintenant un phénomène répandu à l’échelle du globe, y compris au Canada où des compagnies telles que CN, Air Canada et Pétro-Canada sont passées dans les mains du secteur privé. D’autres développements, comme l’appui croissant au libre-échange et à l’impôt à taux fixe, le démantèlement et la privatisation de services publics comme Hydro-Ontario, l’arrivée de la compétition dans les services téléphoniques, tout comme l’idée de crédits de pollution négociables consacrée dans l’Accord de Kyoto sur les gaz à effets de serre, découlent naturellement d’une compréhension hayékienne de la réalité.

 

 

Pierre Milza, Mussolini, , Libr. Arthème Fayard 1999

 

(p.120) Combien de vocations subversives l’humiliation causée par la pauvreté et par le spectacle de l’injus­te sociale – perçue de l’intérieur par celui qui en a été la victime pas seulement le témoin ému – a-t-elle produites, que ce soit au début du siècle ou à d’autres moments de notre histoire ? Combien d’humiliés, de révoltés, d’« envieux » si l’on veut – pour ceux qui ont rien, la faim de justice sociale est-elle tout à fait distincte du désir de revanche? – ne  sont-ils pas  devenus  par la suite « authentiques et nobles figures de la révolution » ?

 

Rudolf Rezsohazy, Méditation sur la dictature, LB 18/04/2003

 

Par quelles voies les dictatures disparaissent-elles ?

Les dictateurs représentent souvent des cas psychiatriques : ce sont des mégalomanes qui ont un orgueil démesuré, qui se croient infaillibles, qui surestiment leur puissance, qui ont la folie des grandeurs, qui peuvent aller jusqu’au délire. Saddam Hussein, Mobutu, Bokassa, Kim Il-Sung, Mao, Hitler, etc. étaient de cet acabit-là.

Leur système d’action est caractérisé par une logique du tout ou rien qui ne connaît que la victoire ou la mort, qui fait fi des calculs et des intérêts, sans parler de la population. Le système d’action des démocraties est basé sur l’équilibre des intérêts, la négociation, le compromis. Les deux systèmes d’action sont incompatibles. Le dialogue entre eux est voué à l’échec. Les dictateurs ne comprennent que le langage de la force.

 

Luc De Brabandere, Stanislas Deprez, in : LB 03/06/2008

 

HANNAH ARENDT (1906-1975)

 

Hannah Arendt naît à Linden en Allemagne, le 14 octobre 1906. Issue d’une famille juive progressiste, elle est une étudiante surdouée qui lit Kierkegaard et Kant dès l’adolescence. Elle se tourne naturellement vers la philosophie et la théologie, sui­vant les cours de Husserl, Karl Jaspers et Martin Heidegger. Ce dernier la fascine. De son côté, Heidegger est sensible à l’intelligence et au charme de son étudiante : ils ont une liaison. Dès 1933, elle est briève­ment arrêtée par la Gestapo et doit fuir l’Allemagne. A Paris, où elle s’était réfugiée, elle est à nouveau arrêtée en 1940. Elle réussit heureuse­ment à s’enfuir pour les Etats-Unis, où elle travaille comme journaliste. Elle publie « Les Origines du totalitarisme » en 1951, où elle compare les régimes hitlérien et stalinien. Cette même année, elle est naturalisée américaine et enseigne dans différentes universités. Son chef d’oeuvre est sans conteste « Condition de l’homme moderne » – titre plus restrictif que l’original anglais « The human condition » -, qui paraît en 1958. Trois ans plus tard, elle assiste au procès d’Adolf Eichmann pour le compte du journal « The New Yorker ». Elle en tire un livre, « Eichmann à Jérusalem », très critiqué par les associations juives car Arendt y présente Eichmann comme un fonctionnaire du système d’extermination et non comme un ignoble bourreau. Hannah Arendt n’en continue pas moins ses analyses politiques – elle se présente d’ailleurs -comme une théoricienne du politi­que plus que comme une philosophe. Elle meurt le 4 décembre 1975.

 

« La Condition de l’homme moderne » est une analyse de la situation de l’homme. Arendt distingue trois manières complémentaires d’être humain : le travail, l’œuvre et l’action.

L’homme est avant tout un animal laborans, c’est-à-dire un être qui a besoin de travailler pour assurer sa subsistance. Le travail est donc un processus vital, dont l’homme ne peut s’affranchir totalement, sauf à se reposer sur le travail d’esclaves. Les Grecs, d’ailleurs, considéraient les travailleurs comme des animaux et pas comme de véritables êtres humains. Cette conception a été complètement renversée à partir de la Renaissance, où l’on a vu dans le travail la source de toute richesse et la dé­finition même de l’homme. Aujourd’hui, ceux qui travaillent sont jugés dignes et les chômeurs sont mal vus. Mais il y a là un piège, remarque Arendt : si nous vivons seulement pour travailler et consommer, nous restons au niveau de la vie animale. Les citoyens grecs profitaient de leur liberté pour penser et faire de la politique. La société des loisirs qui est la nôtre risque quant à elle de nous enchaîner dans notre rôle d’ani­maux consommateurs.

Le travail doit sans cesse être recommencé : nettoyer la cuisine, tra­vailler à la chaîne. L’œuvre, par contre, dure, et c’est à ce titre qu’elle constitue un monde humain. Nous devenons véritablement humains, dit Arendt, parce que nous transformons le monde et nous y laissons no­tre « empreinte » : bâtiments, avions, pylônes électriques, tableaux, films… Par nos œuvres, nous créons le monde, nous faisons de la nature une culture. L’animal laborans se fait homofaber, artisan. Il laisse une trace de lui à travers l’objet qu’il a fabriqué. L’œuvre n’est pourtant pas sans danger, elle non plus. Pour un fabricant, en effet, le seul critère est l’utilité ou la valeur marchande : s’il est rentable de raser une forêt pour utiliser le bois, on détruit la forêt ; s’il est économiquement plus intéres­sant d’en faire un parc naturel pour visiteurs, on la laisse en place. Même l’art est devenu un immense marché : on investit dans Van Gogh comme dans une entreprise chimique.

Hannah Arendt distingue une troisième sphère : l’action. Seule cel­le-ci libère vraiment l’humain. Agir, c’est prendre une initiative, autre­ment dit faire naître un commencement. Par la parole et l’action, l’ac­teur se découvre sujet libre, et ouvre une relation avec d’autres sujets humains. En parlant et en agissant, on montre aux autres qui on est. En même temps, on invite les autres à agir et à parler eux aussi. On déploie un espace public. Pour Arendt, le travail est du domaine privé : on peut vivre en autarcie, en produisant tout ce qui est nécessaire à la subsis­tance. A la limite, l’œuvre elle-même peut être privée : un ermite peut se bâtir une cabane sans que personne d’autre que lui ne la voie. Mais l’ac­tion est nécessairement publique, car elle est une parole ou un geste adressé par quelqu’un à quelqu’un. C’est pourquoi l’action est politique. Le politique, c’est la mise en commun des paroles et des actes en vue de créer et recréer sans fin un espace où chacun est appelé à être sujet, libre et responsable de l’humanité.

 

Hannah Arendt, « Condition de l’homme moderne », Calmann-Lévy (Pocket Agora n°24), 1983. Un ouvrage, très lisible, qui a fait date.                                                                                             

 

Sylvie Courtine-Denamy, « Hannah Arendt », Hachette (Pluriel référence n°886), 1998. Une introduction parunespéciaïisted’ArendtetdujudaJsme.

Sur www.lalibre.be vous trouverez cette page téléchargeable et des liens pour aller plus loin.

 

P.V., Hitler a-t-il été un émule de Staline?, LB, 27/10/1988

 

concernant le monopole idéologique de l’ état,

la centralisation des pouvoirs,    

la mise sous tutelle ou persécution des Eglises,

la liquidation physique des opposants,

le système concentrationnaire,

la volonté de conquêtes guerrières, …

 

Olivier Mouton, L’air de la guerre dans un pays déchiré, LB, 02/03/1994

 

Jean Hatzfeld, journaliste en ex-Yougoslavie pour ‘Libération’.

“S’il y a eu tant de guerres depuis le début de l’humanité, ce n’est pas uniquement pour des raisons politico-économiques.  Je pense en effet que le premier temps d’un conflit est une période d’euphorie, d’excitation très forte.  On ne se rend pas compte de la perte, pour n’en voir que les avantages, dont celui du bouleversement de la vie quotidienne.  Le premier geste de guerre est celui de ne plus aller travailler.  Plus de dettes, plus de problèmes avec son banquier; on peut conduire sa voiture dans les sens interdits.  Dans un pays comme la Yougoslavie qui sortait de quarante ans de titisme, de bureaucratie, de vie extrêmement poussiéreuse, cela s’est d’autant plus manifesté;”

 

Robert Verdussen, Les Israéliens et le génocide: entre l’ignorance et l’obsession, LB, 27/03/1994

 

Tom Segev (ds: ‘Le septième million’, éd. Liana Levi) parle de la “collaboration dans l’entre-deux guerres mondiales, entre le sionisme et le nazisme naissant dans le but de faire venir le plus grand nombre de juifs allemands en Palestine”.

 

Pol Mathil, Jean-Paul Collette, Le gardien de la mémoire/ Simon Wiesenthal, LS, 17/02/1994

 

Les partis démocratiques n’ont pas aujourd’hui de programme à l’adresse des jeunes. Seuls les dictatures en ont.

“Les anciens nazis ont été nombreux, à de très hauts postes, dans le système de la RDA qui a pourtant toujours accusé la République fédérale de fascisme!”

“Le constat d’avoir à la fois les nazis et les communistes contre moi m’a donné la preuve que j’étais sur le bon chemin.”

 

Marcel Linden, Les services secrets mis en accusation, LS 04/01/1999

 

Un ancien ministre allemand /Andreas von Buelow/, réputé pour son sérieux, dénonce les services occidentaux, qui saboteraient la lutte contre les mafias.

Mafia, drogue, terrorisme: les services secrets occidentaux, et en premier lieu la CIA américaine et le Mossad israélien, auraient, pour financer leurs opérations de subversion contre des régimes ennemis, engagé une “relation symbiotique” avec la criminalité organisée du monde entier. (…)

Pour Andreas von Buelow, les Etats européens doivent se libérer de leur “condition de vassal” à l’égard des Etats-Unis et tenter d’imposer dans les faits l’Etat de droit et le respect du droit international.

 

PENDANT QUE LA GAUCHE DIABOLISE, LA DEMOCRATIE PASSE AU ROUGE.

par Edgard Flandre, ancien sénateur, in : Ardennes Magazine, 139/2000

 

Démocratie, mot clef mot tabou, stigmatisant tout auditoire, tarte à la crème aussi du dirigisme mondial, il permet tout sous condition que l’on se l’attribue !

Quant à moi, je l’appelle volontiers DEMONcratie car si la démocratie est le moins mauvais système de régime politique, c’est encore un mal de par ses composantes.

En réalité, la démocratie représentative est devenue une particratie dans laquelle les représentants élus par le peuple ont bien plus le souci obligatoire de plaire à leur chef de parti que d’être les porteurs des aspirations de leurs électeurs.

Si vous dérogez de la règle, vous êtes éliminés. J’en ai personnellement éprouvé la dure réalité lorsque élu direct sénateur au parti Ecolo en 85 parce que agriculteur biologique de profession, et voulant promotionner cette forme d’agriculture, je fus démissionné après 2 années de mandat, pour avoir pris personnellement une position anti-avortement (estimant que l’avortement reste une mauvaise solution).

Ainsi, l’élu n’a guère le choix et doit, pour plaire à son parti, courber la tête sur bien des points. Il doit aussi apprendre à devenir hypocrite, sinon c’est la sanction . Si ici, j’en offusque plusieurs, qu’ils me pardonnent, car en politique, l’hypocrisie devient de la diplomatie et ils me diront que c’est différent.

D’accord, je dirai donc que les représentants élus doivent devenir de parfaits diplomates. En attendant et à cause de ce qui vient d’être dit, la plupart des électeurs ne retrouvent que rarement dans leur élu, la volonté de représentativité de leurs opinions.

Une autre forme de démocratie dite chrétienne, est devenue une vague dilution homéopathique de la monarchie de droit divin, où le « divin » a été remplacé par l’autorité ecclésiale qui aujourd’hui essaye à grand peine de « chapeauter », mais sans y arriver, ses représentants politiques.

Beaucoup d’observateurs s’entendent d’ailleurs pour dire qu’en Belgique par exemple, la démocratie chrétienne (qui n’a plus grand chose de « chrétien ») gagnerait tout autant à rejoindre le clan arc-en-ciel (rouge-bleu-vert).

Comme cela, l’opposition disparue, tout le monde serait d’accord sur tout. En fait, les partis de droite ayant déserté devant la diabolisation exercée sur l’extrême-droite, le grand virage gauchiste s’est réalisé déjà depuis longtemps en vue du gouvernement mondial, aujourd’hui déjà effectif de par ses pressions et diverses influences. Une autre forme de démocratie est la démocratie « populaire » inspirée qui de Marx, qui de Lénine, ou encore des deux pour les extrêmes.

En réaction aux influences judéo-chrétiennes et se targuant d’humanisme, de laïcisme, de liberté, de fraternité, d’égalité, brassant les populations, les différentes philosophies et races: c’est cette démocratie populaire qui domine aujourd’hui, certes sous une forme camouflée, masquée par son gant de velours (pour l’instant du moins).

En réalité, de la gauche à la droite tous se retrouvent comme larrons en foire et hors vue du « cinéma » médiatique, s’entendent à merveille pour le plus grand profit de leurs intérêts communs au sein de leurs réunions secrètes.

Apres avoir effleuré une droite devenue inexistante, venons-en maintenant à « l’extrême-droite » ou appelée comme telle. Depuis longtemps déjà toute pensée, toute parole, tout discours, toute concertation, toute action qui prônerait le retour à une certaine censure, à une certaine conscience du patriotisme, à une certaine morale chrétienne voire même laïque, à l’autorité parentale, à une certaine discipline, à une maîtrise de soi, au courage, au goût à l’effort, à une prise de position anti-avortement, anti-drogues, anti-euthanasie… ainsi donc, si vous êtes « partisan » de ce qui vient d’être énuméré et que vous le dites, vous serez d’office classé à l’extrême-droite par … la gauche plurielle, unanime et aujourd’hui réunie.

Vous serez en plus assimilé aux SS de Hitler, dénoncé comme néo-nazi et atteint de la peste brune ou noire, et ce même si vous êtes un anti-nazi, un anti-Hitler un non raciste, un non antisémite, un non xénophobe … comme votre serviteur car l’amalgame est prôné depuis longtemps et la diabolisation de la droite réalisée.

Ce coup est de « maître » surtout quand on sait que ces « maîtres » font eux-aussi partie des « Sages de Sion », des loges secrètes, et du gouvernement dit invisible.

Non, croyez-moi, Haider ne représente pas vraiment grand-chose, malgré son million d’électeurs, mais par contre, ses opposants sont tout, dans le Tout et ils peuvent tout « Demain et ses nouvelles » sont déjà aujourd’hui, et c’est une « dictature » gantée d’un velours d’humanisme (pour le moment) qui s’installe, sachez-le.

Conseil : ne réagissez surtout pas, car vous en ferez les frais en étant classé à l’extrême-droite, voire aussi de néo-nazis et ce même si vous êtes resté un des rares vrais démocrates dignes de ce nom.

 

R. VIROUX, Bambois, in : AL 16/03/2000

 

Récemment, Arte a consacré une émission à la Jeunesse hitlérienne.

On y voit l’emprise d’adultes sur la jeunesse. N’y a-t-il pas un semblable abus de pouvoir quand certaines directions d’ écoles font réciter devant les caméras de la TV une leçon bien apprise, impliquant un pays étranger, évoquant des choses auxquelles ils ne comprennent rien. Ceux qui organisent ces manifestations sont certainement opposés à ce qu’il y ait des enfants soldats, mais pas aux enfants perroquets. Se rendent-ils compte que ces enfants perroquets offriront moins de résistance à devenir des fanatiques ? […]

 

Corentin De Salle, Le Mal radical, LB 05/12/2005

 

Que fut, en réalité, l’Irak de Saddam? On déplore, à juste titre, les attentats quotidiens qui meur­trissent ce pays. Mais a-t-on seulement idée des tréfonds de l’horreur atteints par ce régime en son crépuscule néronien? Le règne saddamite brilla d’un éclat hideux et cataclysmique. Un ré­gime de terreur et d’épouvanté. Une dé­vastation collective. Un cauchemar per­manent. Quatre millions d’exilés. 500 000 Kurdes annihilés. 200 000 chii­tes massacrés. 4 500 villages rasés. Des milliers de cadavres de femmes et d’en­fants aux chairs calcinées par les gaz. 260 charniers découverts lors de la libé­ration. 300 000 corps déterrés par des fa­milles folles de désespoir. Des opposants plongés vivants dans des cuves d’acide ou broyés dans des bennes à ordure. Des yeux arrachés, des corps suspendus et mutilés, des enfants de dissidents enfer­més dans des sacs remplis de chats affa­més. Ces raids infâmes des Feyadin diri­gés par l’abominable Udaï, digne fils de son père, se saisissant au hasard de villa­geoises (130 cas recensés) pour les déca­piter et clouer leur tête aux portes des maisons.

 

Iran ou la barbarie ordinaire. 100 000 exécutions. Des délinquants fouettés pu­bliquement. Des femmes lapidées. Des voleurs mutilés. Le spectacle, surréaliste et démoniaque, de ces femmes aux lon­gues djellabas noires pendues à des grues de construction, improbables oiseaux sacrifiés au nom d’un dieu sau­vage.

La Corée du Nord? L’enfer sur terre. Le dernier cercle de Dante. Deux mil­lions de morts d’une famine que rien – ni crise politique, ni guerre, ni catastrophe naturelle – n’explique si ce n’est un entê­tement absurde à poursuivre les idéaux communistes. Une population paysanne famélique réduite, certains hivers, à re­courir au cannibalisme. Des troupes d’en­fants en guenille prenant d’assaut des trains remplis de pommes de terre escor­tés par des soldats. Le mémorial de Kim Il Sung, d’un coût de 200 millions de dol­lars, une armée forte d’un million d’hom­mes. L’argent de l’aide internationale dé­tourné et consacré prioritairement au renforcement de la puissance nucléaire et à la fabrique de missiles à tête balisti­que vendus à l’étranger. En définitive, une gigantesque machine à tuer. (…)

 

L’un des objectifs, louable, de l’éducation est de développer l’ouverture d’esprit. Cela passe par l’éradication systématique de tout préjugé. Le problème, c’est que beaucoup d’éduca­teurs, plutôt que remplacer ces préjugés par des connaissances, préfèrent sou­vent installer dans l’esprit des injonc­tions morales très fortes qui ont en com­mun le fait d’interdire de porter des juge­ments de valeur sur les peuples, les tradi­tions et les civilisations.

 

(…) Hannah Arendt fait cette remarque profonde : « Plus un homme est libre de tout préjugé, moins il sera adapté à la vie purement sociale. » En ce sens, ls préjugés constituent un prérequis à la constitution de l’espace politique (qui est, lui, le lieu des ‘jugements’). Nous partageons tous un certain nombre de préjugés. Cette précision nous permet d’infléchir l’analyse de Bloom sur un point fonda­mental: il est impossible de vider dura­blement l’âme de tous les préjugés. Ils re­viennent fatalement car aucun homme ne peut vivre sans préjugés: personne n’est doté d’un discernement tel qu’il puisse adopter une position personnelle sur la multitude d’informations qui lui parviennent à tout moment. Une telle ab­sence de préjugés exigerait une vigilance surhumaine. Dès lors, les préjugés réap­paraissent sous une forme pathologique : xénophobie, antisémitisme et anti-améri­canisme.

 

Pour des esprits « disneylandisés », le mal est incompréhensible. Persuadés que l’ensemble des habitants de la pla­nète pensent exactement comme eux, ils restent dubitatifs face à des explosions de haine frénétique au Rwanda ou en ex-Yougoslavie. Elles sont assimilées à des catastrophes naturelles. Cette mince pellicule homogénéisatrice appliquée sur la diversité par les éducateurs moralis­tes se craquelle et laisse suppurer le mal. On convoque alors les commo­des théories marxistes : le mal doit avoir une origine économique. Le sous-développe­ment – cause des con­flits – doit nécessairement pro-céder d’une exploitation . Nord-Sud qui, dans ce schéma exonérant totalement le tiers-monde de toute responsa­bilité, est le fait, d’une part, du passé colonial européen, d’autre part – et surtout – de l’actuel impérialisme améri­cain.

Il faut dénoncer ce men­songe nocif de l’équivalence morale des cultures. Tous les hommes sont naturellement égaux en droit et en dignité mais les traditions culturelles sont inégales en fait et en va­leur. L’infériorité ou la supé­riorité ne peut évidemment se jauger qu’au regard de tel ou tel aspect de cette tradition (la liberté, l’égalité, le statut des femmes, etc.) sans préjuger d’autres dimensions potentiellement en­richissantes contenues dans les cultures extra-occidentales. Mais ces dernières renferment aussi des éléments archaï­ques, choquants, condamnables, détesta­bles. Par exemple, la barbarie de la Charia, l’indéniable misogynie de la culture japonaise, le racisme virulent de telle ou telle ethnie en Afrique, l’incommensura­ble mépris des castes supérieures vis-à-vis des membres de castes inférieu­res ou hors castes en Inde, le fondamen­tal égoïsme de l’hindouisme, la cruauté de certaines pratiques chinoises, etc.

Tout cela est gommé, tu et tabou. Interdire radicalement tous les juge­ments de valeur en la matière, en amal­gamant malhonnêtement ces derniers à des jugements racistes (portés sur les peuples et non sur les cultures) traduit, en réalité, une indifférence pour le mode de pensée des populations extra-occiden­tales. Dire que tout est « équivalemment » bon revient, en définitive, à considérer que nous n’avons plus besoin d’autrui pour progresser dans la recherche d’une vie meilleure et que, contrairement à l’at­titude d’Hérodote et d’autres grands fon­dateurs de la tradition occidentale, nous n’avons plus besoin des cultures extérieu­res pour y confronter nos valeurs et s’ins­pirer d’éléments extérieurs. Les préjugés maintiennent au contraire une dynami­que évolutive et un souci pour autrui qui permet à ce dernier d’éviter la tentation solitaire du mal radical.

 

2 Documents

Aldous Huxley (1939)

China wereldwijd op zoek naar grondstoffen

(De Morgen, 04/10/2010)

the wrong T-shirt

(The Economist, 14/05/2011)

oil...

(The Economist, 24/02/2018)

New riot-control technology

(The Economist, 13/08/2011)

Les sourds étaient maltraités

(VA, 14/04/2012)

All power tends to corrupt

(The Economist, 01/11/2011)

Circus politicus: qui détient vraiment le pouvoir en Europe?

(VA, 21/02/2012)

Qu'est-ce que le populisme ?

(UBU, 03/01/2013)

De meest corrupte landen in de wereld

(HLN, 04/12/2014)

Falsificaciones sin fronteras

(EP, 05/2015)

Translate »
Share This
error: Alert: Content is protected !!