La régionalisation : une nuisance pour la culture en Belgique
1958 |
Elisée Legros, A l’occasion du centenaire de la « Société de Langue et de Littérature wallonne », in : Orbis, TVII, 1, 1958, Louvain
LA FONDATION DE LA « SOCIÉTÉ LIÉGEOISE DE LITTÉRATURE WALLONNE » ET LE RÔLE DE CELLE-CI DE 1856 À 1897
(p.220) Quant à la Société d’Émulation, patronnée par le prince-évêque ami des lumières, François-Charles de Velbruck, on sait qu’elle couronna en 1780 le mémoire d’un adversaire du patois, qui annonçait déjà les campagnes de la Révolution contre les parlers nuisibles à la culture — et à la nation — françaises.
(p.225) Un patriotisme à la fois « belge et liégeois » (c’est le titre même d’une pièce de vers de Baileux) anime les lauréats de la Société à ses débuts, comme les participants à ses banquets, où le traditionnel toast au Roi rappelle l’occasion même qui provoqua la création (ce toast conservé jusqu’aujourd’hui, parfois avec des commentaires et des invites). On fête spécialement les grandes dates anniversaires de la Belgique et les événements dynastiques ; quand le roi vient à Liège en 1860, dans un concours spécial la Société couronne des pièces intitulées Nosse pèron (par André Delchef), Li tchant dès tièsses di hoye (par Gustave Masset) et Tchant dès Bèljes (par Théophile Bormans) : on n’y voit pas la moindre opposition entre l’hymne à « notre vieux perron » (emblème des libertés liégeoises) et le « chant des Belges », qui proclament à l’envi l’union des Flamands et des Wallons, ou des Wallons et des Tîhons (Thiois) ; quant au « chant des têtes de houille » (c.-à-d., d’après leur blason populaire, des habitants de la ville de Liège), il est on ne peut plus dévoué au bon roi d’une patrie qui n’a pas sa pareille ; il suffit de parcourir aussi le rapport sur ce concours pour comprendre que l’étranger redouté, auteur « d’injustes et d’aveugles attaques », est l’Empereur des Français.
(p.226) Précisons aussi que ces fervents du wallon (qu’on appelle alors parfois des « wallonnistes »), en 1860, à l’époque de l’annexionnisme de Napoléon III, comme ils le faisaient déjà vers 1843 et 1848, tout en saluant volontiers les idées françaises de liberté, ne se sentent nullement attirés vers l’État français. Nos chansonniers patoisants rejoignent nos écrivains de langue française, et, dans le concours des Vrais Liégeois, Bailleux n’hésitait pas à voir « une protestation contre l’imitation de l’esprit français dans ce qu’elle a de mauvais, de malsain pour notre esprit bourgeois, et nos tendances loyales et démocratiques ».
(p.227) C’est un Flamand même, J.-H. Bormans, qui proposa à la Société de chercher à délimiter la Wallonie, initiative dont on voudrait faire aujourd’hui également un des signes de la prise de conscience wallonne. Et c’est un autre Flamand, le professeur Jean Stecher — qui, pas plus que Bormans, n’avait renié ses origines —, que la Société chargeait en son nom de prononcer en 1861 le discours de remise des prix : se félicitant dès les premiers mots de l’honneur que son origine flamande lui vaut, il en profite pour prêcher l’union nationale (2). Si des allusions au mouvement flamand et aux « flamingants » sont assez fréquentes dans les premiers tomes du Bulletin et de l’Annuaire, c’est qu’on avait vu dans la création de la Société le désir de susciter un « mouvement wallon » parallèle au mouvement flamand. C’est une idée que les dirigeants — Grandgagnage, le secrétaire Bailleux, Picard et Stecher lui-même — ont tour à tour rejetée : il ne s’agit pas de chercher à détrôner la langue française au profit du wallon. Tout en aimant le patois et en déplorant parfois sa disparition possible, on ne voulait pas faire de lui plus qu’un parler bon pour la vie familière, la poésie et la chanson, le théâtre… et la science. Les textes abondent à ce propos; il fallait en effet désarmer les préventions de ceux, qui, par exemple, sous ce prétexte, s’étaient assez vivement opposés à ce que le Conseil communal de Liège allouât d’emblée un subside (3).
(in : La Vie wallonne, 31, 1957, P- I99-2O5. un rappel des principaux témoignages (poèmes, chansons, articles) montrant le passage à la Société des sentiments « belge et liégeois » du début à la réaction antiflamingante de la fin du siècle (ib., p. 194-199). (2) On ne saurait surestimer l’action politico-culturelle de Jean Stecher à Liège. Voir notamment, dans le même sens, sa « Lettre aux éditeurs » dans la réédition du « Théâtre liégeois » déjà citée, sa conférence de 1858 (Flamands et Wallons) publiée dans l’Annuaire 1859 de la Société d’Émulation, comme son « Étude sur les proverbes » qui précède le dictionnaire des Spots. Sur Stecher, lire la notice de J. feller, dans l’Annuaire 23 de la Soc. de Litt. wall., p. 69-100, ainsi que Wallonia, 18, 1910, p. 33-46. (3)Un des premiers lauréats de la Société et un de ses anciens membres (il est vrai qu’il n’y fit que passer), André Delchef, écrira même en 1881 que le wallon agonise et que « ce n’est pas un crime de le laisser mourir de sa belle mort » (voir la publication collective Liège — Histoire — Arts — Lettres — Sciences — Industrie — Travaux publics, p, 342),
(p.228) Sur le mouvement flamand même, on s’exprime avec certaines nuances. On déclare à l’occasion sympathiser avec l’action d’un romancier comme Henri Conscience et avec les travaux des philologues, tout en désapprouvant la « croisade contre la langue française » ; les « fanatiques » de Gand et d’Anvers, suspects de séparatisme, suscitent déjà des protestations ou des adjurations. Un seul texte assez formel, mais postérieur, sous la plume de Picard en 1868 (Bull, n, p. 32), voit dans la fondation de la Société comme une riposte aux revendications flamandes ; ce texte même situe la réaction sur le terrain littéraire, voire scientifique : on aurait appliqué le vers d’Edouard Wacken : « Pourquoi n’aurions-nous pas de lyre ? », à la rivalité flamande et wallonne.
(p.229-230) Grandgagnage : « La langue est donc donc le seul symbole qui relie entre eux les Wallons des différents âges et des différentes contrées » (Bull. I, p. 16). C’est le point de vue du linguiste qui n’a cure des limites administratives et des enclaves héritées de la féodalité.
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1981 |
St., Attention, patrimoine culturel en danger!, LS 02/08/1981
« Des centaines de millions de livres dorment dans les caves de l’université à Louvain-la-Neuve. »
(Julien Ries, prés. du CCL (Biblio du centre Cerfaut-Lefort)) « Regardez le centre de documentation de la KUL: il occupe une cinquantaine de groupes uniquement pour rassembler des livres et des objets sur l’histoire de Flandre. Ils investissent pour conserver leur identité. Dans le Sud, nos politiciens n’estiment pas cela nécessaire. »
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1990 |
Pierre Maury, Si l’ignorance coûte cher, essayez la bibliothèque!, LS 20/11/1990
« En 1969, la Bibliothèque de l’Education nationale a subi le plus grand bouleversement de son histoire, vieille de plus d’un siècle: le partage en 2 sections, néerlandophone et francophone. »
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1994 |
Claire Diez, Ces ailes vitalisantes que l’ on veut rogner …, LB, 20/10/1994
A peine né, le rayonnant festival des Arts à Bruxelles est menacé d’étranglement. Inacceptable! Il avait fallu deux ans à Frie Leysen et Guido Minne, les directeurs artistiques du KunstenFESTIVALdesArts, pour convaincre les ministres compétents des différentes communautés pour soutenir leur ambitieux festival à Bruxelles en mai dernier. « Le 19 septembre, le ministre Tomas proposait par un courrier unilatéral que le festival connaisse un rythme biennal. Le 27 septembre, le ministre Hugo Weckx, son collègue flamand en culture, annonçait unilatéralement une réducton de l’intervention de sa Communauté (19,8 millions à la place de 40 millions) en suggérant également une biennale. » « Pour le conseil d’administration du festival des Arts, cette suggestion de biennale serait inspirée par la pression régionaliste qui s’ exerce sur les responsables politiques belges. « Dans ce pays, le rapprochement des Communautés fait peur. C’est une mauvaise politique électorale. Les projets qui s’ inscrivent dans l’ apartheid culturel sont plus rassurants. Nous voulons préserver l’ essence même d’un festival d’envergure pour une Belgique fédérale et internationale. Nous demandons au moins trois éditions annuelles. Qu’on laisse le temps et les moyens de décoller plutôt que de nous coller au tarmac! » »
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1994 |
Ma.D. et E.S., Dehousse dédaigne le néerlandais, LS, 22/10/1994
Le TAK et le Vlaamse Volksbeweging ont empêché la tenue d’ une conférence (en français) d’ « Explorations du monde », mardi soir, à Gand. Et les menaces ont porté: les organisateurs ont annulé le cycle de conférences prévu dans la ville flamande.
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1995 |
Lombard contre Uylenspiegel, LB, 15/02/1995
Liège a refusé de prêter un de ses tableaux de Lambert Lombard (Liège 1505-1566) à l’exposition « Fiamminghi » (…) qui ouvre ses portes à Bruxelles le 24 février. Le bourgmestre, Jean-Maurice Dehousse, a refusé que Lambert Lombard soit assimilé un peintre flamand. « La littérature francophone ne s’approprie pas non plus Tijl Uylenspiegel », a-t-il déclaré. Il est vrai que la Flandre du XVIe siècle (qui, aux yeux des Français, incluait les Liégeois) n’a rien de commun avec la Flandre d’ aujourd’hui.
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1995 |
Philippe Farcy, Fiamminghi en otage, LB, 27/02/1995
Cette décision a suscité le 25 février la rédaction d’une motion très ferme de la part de tous les scientifiques venus à Bruxelles pour l’occasion, dont certains sont mondialement connus comme Begemann (New York), Da Costa Kaufmann (Princeton), Faries (Indiana University) , Monbeig-Goguel et Béguin (paris), Kloek (Amsterdam), Vlieghe (Anvers), Serrao (Coïmbra), Winner (Rome), Oberhuber (Vienne). » La brièveté du texte n’en a que plus de poids: « Les participants au colloque lié à l’exposition désapprouvent cette décision (celle du collège échevinal) qui leur semble fondée sur le refus de voir les réalités historiques telles qu’ elles sont. Ils rejettent toutes formes de politisation des manifestations artistiques. »
« Réduire la question aux limites géographiques actuelles tient de l’escroquerie morale. Si la position liégeoise est inadmissible, le fait de voir la Région flamande décréter que l’exposition est ambassadrice des Flandres fausse aussi le jeu parce qu’ on tente de faire croire que les artistes exposés aux beaux-Arts étaient des Flamands comme ns compatriotes d’aujourd’hui. »
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1998 |
Olivier Mouton, Vers un protocole d’accord culturel Flandre-Communauté française, LB 30/10/1998
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1998 |
Freddy De Pauw, La dynastie belge, DS 19/02/1998
de juffrouw aan het “Onthaal” bij het Museum van de Dynastie: “Je ne comprends pas le flamand ….”
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1998 |
Olivier Mouton, Vers un protocole d’accord culturel Flandre-Communauté française, LB 30/10/1998
Foire du livre d’Anvers axée cette année sur le livre de la communauté ‘française’.
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1998 |
Dirk Martens, Een gebouw in een stad is als een woord in een zin, DS 04/07/1998
Franstalige erkenning voor jan tanghe, de architect die Brugge redde. De prijs: “Grand Prix de l’architecture de la Belgique 1998”
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1999 |
Olivier Mouton, Promouvoir la francophonie en Flandre: c’est le pari d’une asbl, LB 30/01/1999
Association pour la Promotion de la francophonie en Flandre, initiative subsidiée par la Communauté française. Une revue: ‘Les Nouvelles de Flandre’. Dans le premier n°, “le secrétaire général du Conseil international de la langue française, Hubert Joly, prône une politique mondiale de la langue française pour l’an 2000. Pire: il “ose” assimiler les francophones de Flandre à une minorité …”
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1999 |
O.M., Ces subsides que l’on ne peut voir, LB 30/04/1999
La Cour d’arbitrage rejette un recours du gouvernement flamand contre le budget de la Communauté française. Cela concernait le point relatif aux 12,5 millions de BEF (310.000 euros) de subsides accordés aux associations francophones de la périphérie.
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2000 |
Fourons: bilinguisme enfin!, in: Le Soir 08/09/2000: Un son et lumière bilingue aux Fourons Lors des « Journées du Patrimoine » à Fouron-Saint-Pierre (château de la
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2001 |
C. Ern., La Cinémathèque est sauvée, VA 09/06/2001
« Catherine Deneuve s’était émue elle-même et en personne de cette histoire bien belge, et donc forcément un rien absurde, que celle de la Cinémathèque Royale de Belgique: (…). L’une des plus gigantesques au monde avec ses 100.000 copies et ses 40.000 films originaux. Le Conseil des Ministres a décidé de réintégrer la dotation de la Cinémathèque royale de Belgique dans le budget général des dépenses de l’Etat. « La Cinémathèque a la chance de se trouver à Bruxelles et pas en territoire flamand », explique Yvan Ylieff. Mais à l’avenir? « On ne peut évidemment se prononcer qu’ à court terme. On ne sait pas ce que la Belgique sera demain… »
Ceci signifie le retour sans conditions de la Cinémathèque sour le giron fédéral …
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2001 |
BRUXELLES / Un achat de 200 millions, AL 01/03/2001
Kladaradatch, flamand ou français comme nom ? Les Communauté française et flamande revendiquent toutes deux l’achat de l’ancien cinéma, situé en face de la bourse de Bruxelles.
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2002 |
Paul Vaute, Un vent régional aux Archives, LB 25/01/2002
Une partie des sources de notre passé déménage vers la Flandre ou la Wallonie. (ARG = Archives générales du Royaume)
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2002 |
Le livre francophone est épuisé, VA 25/02/2002
En Communauté française (sic), le livre ne représente plus que 3 % du budget culturel. En Flandre, les bibliothèques disposent de trois fois plus de moyens. (…) Pour que le livre soit réintroduit à l’école et qu’il y soit gratuit, il faudrait lui affecter un budget de 260 millions de F. A comparer aux 3 milliards qu’on a consacrés à l’achat d’ordinateurs! |
2002 |
Monique Baus, La fureur des livres, LB 19/10/2002
« Le budget culture 2002 de la Communauté Wallonie-Bruxelles révèle en effet quelques évolutions intéressantes par rapport à l’année précédente (+ 114,1 millions de FB pour la RTBF, + 98,2 millions pour la musique, + 73,2 pour le théâtre et + 39 entre autres pour l’éducation permanente qui caracole nettement en tête depuis longtemps) mais aussi (…) 9,4 spectaculaires millions enlevés à la lecture publique, clairement parent pauvre de la culture, depuis quarante ans. (…) La différence avec la région flamande fait réfléchir. Le budget de la lecture publique francophone (423 millions de FB en 2002, pour 432,4 en 2001) est en effet … cinq fois inférieur à celui qu’on accorde au nord du pays ! »
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2003 |
Christophe Mercier, Richard, reprends-toi !, LB 11/04/2003 (architecte et spectateur enthousiaste) Promettre puis faire le gros dos, voilà ue technique politique éprouvée. Mais quelle mouche a piqué Richard Miller ? On ne peut soupçonner ce spécialiste de Cobra de manquer de sensibilité culturelle. (…) le « kunstFESTIVALdesarts » qu’il a menacé d’étrangler en ne tenant pas sa promesse d’augmenter les subsides. Cet événement pointu et bicommunautaire entend transcender les frontières culturelles et propose des spectacles internationaux, une véritable fenêtre sur le monde. (…) Le Ministre voit dans cete initiative « une opération flamande » (!). Peut-être parce que les politiciens néerlandophones sont plus généreux que lui ? (…) Richard Miller ose déclarer que « les artistes francophones n’ont pas assez de retour du festival », quand le même événement investit plus d’argent que son subside dans des projets d’artistes francophones et dans la programmation internationale des salles de sa Communauté. Ce repli régionaliste, de mauvaise foi, est des plus suspects en cette période électorale. De quoi alimenter les craintes du milieu artistique, qui voit le milieu politique prendre des décisions à l’emporte-pièce, sans le moindre respect de la parole donnée.
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2004 |
La Flandre au secours de Flagey…, LB 08/12/2004
LE MINISTRE FLAMAND DE LA CULTURE Bert Anciaux a annoncé mardi qu’il va injecter 1,5 million d’euros en 2005 et 2006 dans l’asbl qui gère le Centre culturel Flagey à Ixelles, pour le sauver de la faillite. Mais l’asbl devra se transformer en institution flamande subsidiée et modifier la composition de son conseil d’administration et de son assemblée générale, pour que ces organes soient composés de deux tiers de représentants flamands. M. Anciaux a précisé que la direction artistique de Flagey resterait autonome et continuerait à élaborer une programmation internationale. Il dit ne pas vouloir que Flagey devienne une entité flamande fermée et lance des ponts vers d’autres cultures, dont celle de la Communauté française.
… Fadila Laanan s’en émeut
LA MINISTRE DE LA CULTURE de la Communauté française Fadi la Laanan dit s’étonner de l’annonce de M. Anciaux et annonce un réexamen du dossier en concertation avec le ministre-Président bruxellois Picqué. Mme Laanan parle de « véritable OPA » tant au niveau de la composition des organes représentatifs qu’au niveau du fonctionnement de l’asbl. Elle s’inquiète par ailleurs de la défense des artistes et des productions issus de la Communauté française au sein de Flagey et regrette ce type d’attitude qui « détricote les efforts faits pour mener à bien des dossiers bicommunautaires sur une base volontaire ». (Belga)
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2007 |
Ixelles / Nouvelle bibliothèque flamande, Vlan 07/11/2007
10 000 livres en néerlandais, en espagnol, portugais et italien.
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2007 |
Wouter Van Driessche, De belpopblues, Knack, p.20-23
(p.22) De Waalgrens
‘Vlaanderen en Wallonie, dat zijn echt andere landen’, zegt Christof Cocquyt, ex-manager , van Soulwax en tegenwoordig de man achter Gabriel Rios. ‘We brengen er zelfs andere singles uit. Gabriëls eerste plaat, Ghostboy, deed pas iets in Wallonië toen het in Frankrijk begon te lukken. En ook veelzeggend: in de Waalse charts werd vaak de Franse platenfirma vermeld. Niet ons moederhuis in Vlaanderen.1 ‘We hebben inderdaad de indruk dat je, om van Brussel tot in Luik te geraken, nog al-tijd langs Parijs moet passeren’, beamen ze bij An Pierlé & White Velvet, de enige Belgische groep die aan beide kanten van de taalgrens ongeveer evenveel platen verkoopt. ‘Zelfs voor de Waalse groepen zélf lijkt dat nog altijd te gelden. Girls In Hawaii en Ghinzu begonnen ook pas (p.23) big time te marcheren toen ze van de Franse pers de zegen gekregen hadden.’
(…) C’est arrivé près de chez nous
Plus: hoe absurd is het niet dat Het Muziekcentrum en Court Circuit, de officiële steunpunten voor muziek in respectievelijk Vlaanderen en Wallonie, niet eens naar elkaar linken op hun websites? En dat Vlaamse en Waalse groepen overheidssteun kunnen vragen om in Zuid-Afrika en China te gaan optreden, terwijl de beide gemeenschappen nog altijd geen cultureel akkoord hebben met elkaar?
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2008 |
Exposition « Curieuse Wallonie » aidée par… la Flandre!, LB 13/02/08
L’HISTOIRE EST TRÈS BELLE
jeudi s’ouvre, au palais des Beaux-Arts, la superbe exposition montée par Laurent Busine sur « Trésors anciens & nouveaux de Wallonie, ce curieux pays curieux » (lire notre « Grand-Angle » de jeudi dernier). C’est le pendant de l’expo sur les trésors des musées flamands (« De Bosch à Ensor ») présentée il y a trois ans. L’expo permettra au public de découvrir la richesse des musées wallons, mêlée à des œuvres d’art contemporaines. Mais monter une telle expo coûte cher et Paul Dujardin, le directeur du Palais, avait demandé à la Communauté française un important financement Mais on connaît l’état des finances francophones. Après des efforts, les francophones ont rassemblé 150 000 euros (50 000 de chez la ministre Lanaan, 50 000 à la présidence de Marie Arena et 50 000 à la Région wallonne chez Rudy Demotte). On parle aujourd’hui de remonter un peu ces montants. Mais, malgré ça, ce n’était pas suffisant et, fin 2007, Bert Anciaux, ministre flamand de la Culture, ayant encore une ligne de crédits en faveur de Bozar, a décidé d’octroyer lui aussi 150 000 euros pour cette expo sur les trésors wallons ! Une initiative étonnante dans le contexte crispé actuel, mais une initiative sympathique. Bert Anciaux y voit la preuve que lorsque les Communautés se mettent ensemble, elles peuvent faire beaucoup. Du côté francophone, on rappelle que la Communauté avait aidé « Bruges 2002, capitale de la culture ». Reste que ce cas est exemplaire et montre les dangers d’une cogestion de la culture par les deux communautés : l’une est beaucoup plus riche que l’autre et celle qui paie sera en définitive celle qui décidera (sic). (G.Dt)
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