Réactions dans la presse de la part de lecteurs éclairés aux tentatives d’affaiblissement économique et social de la Belgique que nos politiciens se complaisent à diviser.

 

Textes de :

Sylvain Di Graci

Roger Viroux

Michel Mauroy

Flore Smet-Boccart

Jean Fivet

 

 1 Sylvain Di Graci

(Etudiant en 2e licence en Sciences de gestion à Mons-Hainaut)

Que manque-t-il à la Wallonie?, in : LB 14/04/2007

Alors que la Flandre poursuit sa croissance, qu’elle s’affiche parmi les régions les plus riches d’Europe, la pauvre Wallonie, elle, stagne. Que lui manque-t-il pour s’aligner sur sa sœur ? Tout d’abord, la voie du développement passe par un changement profond des mentalités. Il est plus que temps de promouvoir le culte de l’effort, le sens des responsabilités et des devoirs. Ces valeurs doivent être inculquées en premier lieu au sein de la famille et, à défaut, au moins par l’enseignement. Malheureusement, ce secteur, alors qu’il est le pilier de notre essor, est dévalorisé et victime d’un sous-financement. Les pistes de solution, élaborées par notre gouvernement visant l’égalité des chances dès l’enseignement primaire, n’ont-elles pas pour effet pervers un nivellement par le bas ? Ne serait-il pas plus judicieux de hisser nos chères têtes blondes en récompensant l’effort et le mérite?                                   

Le défi, le dépassement de soi et la satisfaction du devoir accompli sont autant de facteurs susceptibles de relever notre économie en formant nos enfants au goût d’entreprendre. Pourtant, notre classe politique, par ses décisions, semble décidément tout faire pour étouffer dans l’œuf tout esprit d’entreprise. Et les quelques timides mesures censées améliorer le

statut social de l’indépendant sont insuffisantes pour redynamiser l’économie. Comment justifier qu’un indépendant qui a travaillé toute sa vie ait droit à une pension inférieure à un pensionné du chômage ? D’autre part, le système politique doit, lui aussi, évoluer. La démocratie est gangrenée par des politiciens qui ont oublié que leur mission est avant tout de servir les citoyens, et non leurs intérêts. L’assistanat entretenu par une classe politique a plus pour objectif de conserver un terreau d’électeurs que d’aider les individus à s’élever. Dans cette optique, tout le système d’attribution des revenus de remplacement doit être corrigé. Le bonheur ne passe-t-il pas par le sentiment d’existence et d’indépendance ?

Aussi la multitude de gouvernements pour si peu d’habitants paralyse complètement le système, le rendant non seulement inefficient mais aussi inefficace. Enfin, à l’aube des

Elections, recentrons le débat non pas sur des querelles communautaires politico-politiciennes, mais intéressons-nous aux vrais besoins des Belges. Une sécurité d’emploi me diminution de la pression fiscale et retour aux valeurs traditionnelles.

 

2 Roger Viroux (Bambois / Fosses-la-Ville)

QU’EST-CE  QUI   SE PASSE  CHEZ  NOUS  ? , s.d.

Que fait notre gouvernement ?

1 On sait depuis longtemps – nos paras le disaient depuis les événements du Rwanda – – que nos dix paras, partis pour une mission humanitaire, donc non armés, ont été assassinés, c’est aux Français qu’on le doit. Ce sont eux, qui ont payé le speaker de Radio Mille Collines pour exciter les Hutus contre les Belges. Les raquettes qui ont abattu l’avion du Président Habyarimana provenaient de chez eux.

Les soldats français patrouillaient avec les milices hutues dans Kigali. Plus tard, pour arrêter la déroute des Hutus et barrer la route au RPF, ils ont monté l’ »Opération Turquoise », établissant une ligne de séparation, derrière laquelle les Hutus ont continué le massacre des Tutsis.

Le speaker de radio Mille Collines s’est réfugié en France. Qu’attend notre gouvernement pour demander son extradition ?

2 A Byzance, au moment où lès Turcs étaient devant les portes de la ville, les savants discutaient du sexe des anges. Nous n’avons rien appris ! Alors qu’un groupe de gens, qui sont allés habiter dans les petits villages flamands entourant Bruxelles, ce qu’on appelle en grec « la périphérie », sont affli­gés d’un complexe de supériorité et refusent de parler quelques mots de néerlandais, on perd son temps à analyser cela. Pendant ce temps, les Français mettent leurs pattes sur la Générale et Tractebel, un fleuron de notre industrie. Ne vont-ils pas essayer de s’approprier Electrabel ? Si cela se faisait, ce serait eux qui fixeraient le prix du kilowatt que nous consommons, ce sont eux qui domineraient notre industrie avec des conséquences encore plus graves que l’affaire de Vilvorde !

Ah ! Le sexe des anges !

 

3 Michel Mauroy (Jodoigne) in : Vers l’Avenir 05/03/2005

Wallon, Francophone ou Français ?

Dans plusieurs courriers reçus de l’Office National de Pensions, j’ai pu lire, avec stupeur, qu’ils émanaient du Bureau Régional du Brabant Français. J’habite dans le Brabant Wallon et, que je sache, nous ne sommes plus au temps des ducs de Bourgogne.

De la même manière, je n’éprouve pas plus de plaisir d’entendre parler de la ‘Communauté Française de Belgique’ qu’un Flamand à qui on dirait qu’il fait partie de la ‘Communauté Hollandaise de Belgique’ ou qu’un germanophone de la ‘Communauté Allemande de Belgique’.

Ceux qui, en plus du fédéral, des provinces et des régions, ont imaginé et créé le concept politique de la ‘Communauté Française de Belgique’ ont été évidemment, d’abord, des pourvoyeurs d’emploi mais aussi, sans le savoir, des visionnaires, car française elle le devient et belge elle ne l’est presque plus. On l’appelle d’ailleurs actuellement tout simplement la ‘Communauté Française’.

Il n’est donc pas étonnant que les Français (que le nombrilisme empêche d’avoir un minimum de connaissance des autres pays, même voisins), qui en entendent parler, croient, pour la plupart, qu’il s’agit d’une communauté regroupant des émigrés de France.

Le ‘fransquillonnage’ presque général des médias audio-visuels belges est là pour les conforter dans leur opinion.

De plus les films et feuilletons présentés sont, soit français, soit doublés par des Français.

Nous connaissons la puissance de ces médias qui se targuent même de façonner et créer des ‘stars’ et qui fournissent de nouveaux éléments au monde politique.

Il n’est donc pas étonnant que, outre les inévitables frimeurs et/ou chichiteux, des gens qui, comme moi, font partie de la francophonie profonde de la Belgique, veuillent parler comme à la télé ou à la radio.

C’est ainsi que :

Comme on démarre une émission, on démarre aussi sa voiture.

On serait même partisan de la suppression des liaisons, surtout depuis le passage à l’euro. On entend prononcer : ‘cen(t) euros, deux cen(ts) euros, vin(gt) euros, quatre-vin(gts) euros,…..’.

Méthode très pratique pour dissimuler une orthographe déficiente.

On ne va plus à la toilette, on va aux toilettes (les Belges devraient-ils, à leur tour, chercher pour en trouver une propre ?).

On ne déjeune plus le matin, mais on prend son petit déjeuner ou son petit déj.. Il y en a même qui ‘petit déjeunent’.

Certains, timidement, après avoir pris leur petit déjeuner, prennent leur repas de midi et leur repas du soir.

D’autres, des intrépides, n’hésitent plus et comme dans l’émission ‘Place Royale’ (place où on doit pourtant trouver les plus belges des Belges), déjeunent à midi et dînent le soir et, s’ils veulent souper, ils doivent se lever la nuit.

Comme s’ils voulaient tous, à l’instar des Français, s’intégrer au monde du spectacle, du jeu, de la nuit,… où les gens soupent si tard, se couchent si tard, se lèvent si tard qu’ils ne peuvent déjeuner (sortir du jeûne de nuit) que vers midi.

Certains peuvent se souvenir du temps où on se moquait en le parodiant d’un commentateur sportif français qui disait très souvent ‘Tout à fait, mon cher Thierry’ à son collègue.

Actuellement, il semblerait qu’il est devenu de bon ton de glisser le plus souvent possible des ‘tout à fait’ dans la conversation.

On perçoit une réelle satisfaction chez certaines personnes quand on leur pose une question fermée à laquelle elles peuvent répondre par cette locution adverbiale.

On va même jusqu’à répondre ‘tout à fait’ à des questions telles que ‘Vous habitez à Waterloo ?’ ou ‘Vous êtes dans votre camion ?’. Quand on sait que ‘tout à fait’ est synonyme de ‘entièrement, complètement’, la réponse est pour le moins inadéquate.

Lors du jeu radiophonique qui se déroulait précédemment, le matin, sur Fréquence Wallonie

(Ah ! Tiens ! dans son appellation actuelle on ne parle plus de Wallonie. Serait-ce un

hasard ?), deux dames avaient eu le grand plaisir de glisser des ‘tout à fait’ dans leur très

courte conversation avec le meneur de jeu, l’une sept fois, l’autre neuf fois.

La lauréate de ce concours secondaire étant une enseignante, on peut raisonnablement penser

que ce tic verbal pourrait devenir une véritable épidémie. Heureusement, on peut espérer que

les générations montantes seront mieux conscientes du ridicule.

Momentanément, résistent encore généralement les ‘septante’ et ‘nonante’, mais, pour combien de temps ?

En effet, ce n’est déjà plus le cas pour nos envoyés spéciaux à l’étranger (de la RTBF notamment) qui, payés par des Belges et s’adressant à des Belges, parlent de ‘soixante-dix’ et ‘quatre-vingt-dix’. Frimeurs ? Gênés d’être Belges ? Demandeurs d’emploi chez TF1 ? De plus, dans les écoles flamandes, les ‘septante’ et ‘nonante’ sont oubliés. Manière comme une autre de dédaigner la francophonie belge.

Lors du discours inaugural des J.O. d’Athènes, le président du C.I.O. aurait pu, devant le monde entier faire savoir qu’il est Belge et que la francophonie de Belgique existe en disant ‘nonante-six’ et bien non, il a fallu qu’il dise ‘quatre-vingt-seize’.

On se rappellera, il y a quelques années, Monsieur Collignon, alors président du Parlement Régional Wallon (prônant dans son allocution la nécessité de garder au sein de l’Europe la spécificité de la Région Wallonne) a lancé tout naturellement un sonnant ‘quatre-vingt-dix-huit’ qui n’était pas (et ne l’est pas encore) spécifiquement wallon. La crédibilité du discours politique n’y a rien gagné cette fois-là non plus. Je ne mets pas en doute les capacités qu’il avait à remplir cette fonction, mais, je trouve bizarre et même contre nature que les parlementaires de la Région Wallonne (soi-disant garants de l’intégrité et de la pérennité de la Wallonie) aient pu élire à ce poste un notoire et avoué rattachiste à la France. Je commence à lire, parfois et de plus en plus, quelques ‘soixante-dix’ et autres périphrases de ce genre dans mon quotidien pourtant intitulé ‘Vers l’Avenir Brabant Wallon’. J’ai noté avoir lu dans le programme de Télékila du dimanche 6 mars 2005 que « l’humoriste François Pirette commémore à sa façon le ‘cent soixante-quinzième'(sic) anniversaire de la Belgique ». Il semble que nous ne parlons pas tous de la même Belgique.

Je ne conteste absolument pas le droit de chacun de s’exprimer dans le français qui lui convient, d’autant plus que, pour nous Belges, cela ne pose aucun problème de compréhension (les Français ont rarement cette faculté), je fais simplement un constat que, personnellement, je déplore.

Pauvre Région Bruxelloise et pauvre Région Wallonne dont les habitants renient leur culture francophone propre en singeant d’autres populations à qui ils n’ont rien à envier. Ainsi, je ne crois pas qu’il soit valorisant pour notre intelligence de chercher à imiter des gens qui, en général, ont un Q.I. bien inférieur au nôtre. En effet, (lu dans ‘Vers l’Avenir’) des chercheurs de l’université de Vienne ont établi un Top 50 des pays en fonction des Q .I.

moyens de leurs habitants. Avec un Q.I. moyen de 100, la Belgique se classe à la onzième place en compagnie de la Chine et de la Grande-Bretagne. Loin derrière arrivent… les Etats-Unis (rien d’étonnant quand on connaît la facilité avec laquelle l’américain moyen gobe les foutaises en tous genres) et ensuite … la France. Il n’y a vraiment pas de quoi nous complexer. Les résultats de cette enquête n’ont, sans doute, pas été publiés en France car les autoroutes ne sont toujours pas éclairées.

Je n’ai nullement l’intention de fonder le ‘Wallon Bloc’, je ne compte pas non plus me battre contre des moulins et je sais qu’une langue vivante évolue fatalement.

Je veux tout simplement exprimer mes regrets de constater que les Belges qui ont tellement à exporter, notamment leur savoir-faire, ne peuvent pas ou ne veulent pas simplement conserver leur richesse multiculturelle exceptionnelle.

De même que nos principales sociétés industrielles, financières et autres sont absorbées par les multinationales, nos caractéristiques linguistiques disparaissent progressivement dans un langage qu’on tend à aseptiser de tout belgicisme ou accent régional et, ainsi, à le priver de sa convivialité belge.

Pour une région dont les spécialités sont déjà fondues dans la masse par les groupes

internationaux, il est urgent qu’elle préserve, valorise et fasse connaître ses spécificités

traditionnelles et culturelles si elle veut être autre chose qu’un point anonyme sur la carte de l’Europe.

« Në ratind ni après l’s-ôtes po t’ fé valë,

lë cë quë n’ së vante ni, c’ èst ré d’ lë. »

« N’attends pas les autres pour te faire valoir,

celui qui ne se vante pas, c’est rien de lui. »

Ce dicton wallon, bien de circonstance, a été, depuis toujours, appliqué avantageusement par les Français, bien qu’ils ne l’aient, sans doute, jamais entendu.

Je ne me fais aucune illusion et je prévois, que, vu l’évolution actuelle, dans, au maximum,

trois générations, plus personne ne parlera wallon (ni bruxellois).

J’ai personnellement souvent confirmation de ce mauvais présage. En effet, régulièrement, je m’adresse en wallon à certains de ma génération (comme moi, de pure souche wallonne) qui me répondent d’office en français. De plus, actuellement, certains jeunes le comprennent encore, mais, très rares sont ceux qui le parlent. Malgré la bonne volonté de quelques enseignants qui donnent des cours de wallon, il ne pourra pas résister, car c’est dans la famille et dans la vie courante qu’il aurait dû et devrait être présent.

Et si le ‘fransquillonnage’ continue sa progression, bientôt, pour parler comme un Belge, il faudra parler flamand.

J’imagine, dans un futur proche, une institutrice commençant son cours d’histoire ainsi :

« Bonjoure, nous allons démarrer le coures en parlant de la Vallonie.

C’était une petite région qui devait son nom au fait que, jadis, une partie de sa population y parlait le vallon. Il y a quelque quarante-dix ans, certains vieux utilisaient encore, parfois, ce langage. »

Et si Barnabe-Anatole, assis au premier rang lui demande :

« N’y avait-il pas, aussi, quelques américains du Visconsin qui parlaient vallon entre eux ?» Elle répondra, ravie de cette opportunité :

« Tout à fait, tout à fait, tout à fait, tout à fait, tout à fait… ».

J’espère qu’elle ne terminera pas sa série par « putain de bordel de merde » (expression qui a l’avantage de réunir les trois mots que les Français prononcent le plus souvent).

A moins que les Flamands, poussés par la montée des eaux qu’on annonce imminente, n’envahissent la Wallonie et soient contraints, comme l’ont été leurs aïeux, d’apprendre d’abord le wallon pour s’intégrer. Ce ne serait pas nécessairement un pis-aller, le métissage Flamands-Francophones a très bien réussi à Bruxelles (en Wallonie aussi) et, au moins, nous resterions entre Belges.

Il est à supposer que c’est en prévision de ces modifications climatiques que les Hollandais, plus prudents, achètent déjà tous les camps de vacances et campings des Ardennes.

Je reviens à la réalité.

En tant que Belge, je suis heureux d’avoir vécu en même temps que Merckx, Justine, Kim et nos champion(ne)s de motocross (discipline où nous dominons le monde depuis des décennies), de tennis de table, de judo, d’escalade,… pour ne citer que quelques-unes de mes satisfactions sportives.

Je n’oublie pas Brel, nos grands de la BD, Dirk Frimout, le chocolat, nos bières,…

Bref, je m’enorgueillis de tout ce qui, dans le monde entier, fait et a fait connaître notre pays qui n’est petit que par sa taille.

Comme francophone de Belgique, j’ai eu la chance d’étudier dans ma jeunesse le français avec l’aide de Maurice Grévisse, notamment par son précis de grammaire française.

Ma langue maternelle est le wallon du Brabant, ce qui m’a permis de vivre dans la

convivialité de ce dialecte de la langue d’oïl qui, au cours des siècles, a incorporé, assimilé et adapté certains mots, expressions et tournures de phrases provenant des diverses entités culturelles qui entourent ma région.

Que les chansons humoristiques ou blagues soient en wallon du Brabant ou des autres contrées de Wallonie, elles perdraient tout leur sel et toute leur saveur si elles étaient chantées ou racontées dans une autre langue.

Quant à moi, je suis un Wallon nostalgique qui vous promet, si l’avenir le lui permet, de déjeuner le matin, de dîner sur le coup de midi et de souper à la soirée et cela qu’il vive jusqu’à septante ou nonante ans.

Je vous promets aussi que, si mon quotidien s’intitule un jour ‘Vers l’Avenir Brabant Français’, je résilierai immédiatement mon abonnement.

Quant à ceux qui, comme moi, sont fiers d’être Belges, fiers d’être Wallons, fiers d’être francophones de Belgique, il est grand temps qu’ils le fassent savoir et qu’ils réagissent contre toutes ces agressions sournoises sur leur identité.

En attendant, Twarté vo bé torto’.

Michel Mauroy Chaussée de Charleroi, 301 1370-Jodoigne-Souveraine.

 

‘Së të n’ vous pës veûy èt ètinde

lë sofleû d’ boles èt lès mauvaîsès linwes,

Rawaîte të tchén èt choûte lès mouchons.’

Traduction française :

‘Si tu ne veux plus voir et entendre / les ‘sofleûs d’ bole’ et les mauvaises langues,

regarde ton chien et écoute les oiseaux.’

Interprétation de l’expression ‘sofleû d’ bole’ :

Traduction littérale : ‘souffleur de boules’.

Représentation imagée : la grenouille de la fable de La Fontaine.

Une certaine ressemblance avec l’expression flamande ‘dikke nek’ (‘gros cou’).

Par l’air qu’il déplace aussi désagréablement, le ‘sofleû d’ bole’ peut être proche du ‘pèteû d’ pwès’ (en français : péteur de pois) qui, pour garder son apparence guindée, doit tellement serrer les fesses qu’il ne peut émettre que des pets d’un volume égal à un petit pois.

Cette expression vise les chichiteux, les prétentieux, les ‘m’as-tu vu’ et, en général, ceux (on les rencontre partout) qui veulent paraître ce qu’ils ne sont pas.

Elle concerne toute personne qui veut, selon ses propres critères des valeurs, rehausser son apparence par des artifices et des attitudes empruntées qui atteignent fréquemment le ridicule.

Selon ces critères, on pourrait dire que le Belge qui fransquillonne dans son langage est un ‘sofleû d’ bole’.

 

4 Flore SMET-BOCART (Falaën)

Honorons notre drapeau, in : VA 26/06/04

 Les héros de l’Yser et de la Lys, des camps de la mort, des tortures des prisons, des stalags, qui ont donné leur vie, ne sont pas morts pour un lion ou un coq : ils sont morts pour la patrie et l’honneur du drapeau.

Messieurs les politiques, souvenez-vous des paroles du roi Léopold III : « Restez unis ».

Quand nous regardons l’arrivée d’une étape du tour de France et que nous voyons, au sommet d’un grand col, flotter notre drapeau, nous sommes fiers d’être belges.

Si vous voulez voir vivre fraternellement deux communautés, venez à Falaën et vous serez édifiés.

 

 5 R. V., Eloge de la folie, in : LM 01/01/1993

 Vivons-nous dans un pays de fous ? On peut se le demander, quand on voit les députés flamands : Anciaux, Barbé, Bourgeois A., Bourgeois M., Buisseret, Caudron, Chevalier, Cortois, Dû-pré, Hancké, Maesoul, Olivier et Platteau, et les députés wallons : Busquin, Coeme, Collait, De Decker, Defeyt, De-jonckheere, De T’Serclaes, Eerdekens, Grimberghs, Knoops, Langendries, Morael, Mois, Onkelinx, Pierard, Santkin, Simons, Spaak, Stengers, This-sen, Thys, Van der Biest et Winkel s’a­charnent à affaiblir notre pays.

Il y a tant de Wallons devenus Fla­mands et surtout de Flamands devenus Wallons, qu’il est bête de dire : « Les Flamands sont comme ci et les Wal­lons comme ça ! »

II n’est rien de plus absurde que les sondages à propos de tout et de rien, que publient nos journaux : autant de % de Flamands disent « oui » ; autant de % de Wallons disent « non », sans ou­blier les Bruxellois qui disent encore autrement.

Je serais curieux de voir les résultats de ces sondages province par province. Il est très probable que les Namurois et les Luxembourgeois ne réagissent nul­lement comme les Hennuyers ou les Liégeois. Cela ne me surprendrait pas qu’une province wallonne et une pro­vince flamande ne réagiraient de la même façon, à rencontre des autres.

Pourquoi ne le fait-on pas ? Parce que les « différences » s’estomperaient. En attendant, on concocte de générali­ser le commerce extérieur, ce que des états fédérés depuis longtemps comme la Suisse, l’Allemagne ou les Etats-Unis n’ont garde de faire. Les régions pourront même conclure des traités in­ternationaux.

Comme une certaine propagande or­chestrée à Paris a réduit le Canada à la seule province du Québec, nous pour­rons conclure des traités aussi avec des morceaux de pays. C’est vraiment exal­tant ! Les étrangers ne comprennent pas ce détricotage. Ce n’est pas éton­nant, car moi non plus. Nos industriels et nos diplomates crient casse-cou et leur compétence doit être tout de mê­me bien supérieure à celle de politi­ciens qui peuvent disparaître aux pro­chaines élections. Mais ce sont les politiciens qui décident et comme nous avons sans doute le record mondial du nombre de ministres… Si certains sont certainement compétents, on peut douter de la capacité de tous !

 

6  L’UNION FAIT LA FORCE, in : Le Messager  01/01/1993

 – « L’Union fait la force », Mossieû,

Qwè-ce qui ça vout dîre ?

– Et bin, m’ fi, vos m’avoz ieû,

Pace qu’i gn-a rin d’ pîre,

Qui d’ rèsponde à ç’-t-afêre-là !

D’mandoz auzès minisses !

Is duvrin.n’ rèsponde à ça,

Zèls qu’ont foutu l’ tchinisse.

 

Jean Fivet (Wasab) 

 

 

 

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