Le français, langue truffée de stupidités: l'orthographe
PLAN
0 Introduction: l’orthographe française, un obstacle au développement de l’intelligence
1 Analyses
1.0 Introduction
1.1 Les signes diacritiques
1.2 Le trait d’union
1.3 Prononciation
2 Illustrations
3 Conséquences
0 Introduction: l’orthographe française, un obstacle au développement de l’intelligence
Katzner Kenneth, The languages of the world, Routledge 2002
(p.49) French spelling reflects the language as it was spoken four or five centuries ago and is therefore a poor guide to modern pronunciation. Silent letters abound, (…).
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Jules Feller, Notes de philologie wallonne, 1912, éd. Vaillant-Carmanne
(p.74) Le français a des graphies mauvaises, inutilement compliquées, dues au pédantisme ou à l’ignorance.
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André Goosse, Retour à l’ orthographe, LB, 15/06/1981
“L’absurdité de notre orthographe, qui est, en vérité, une des fabrications les plus cocasses du monde, est bien connue. Elle est un recueil impérieux ou impératif d’une quantité d’erreurs d’étymologie artificiellement fixées par des décisions inexplicables. (Valéry, Variété, Bibl. de la Pléiade, p.1078) (texte de 1935)
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André Hella, L’orthographe n’est pas le plus important, AL 10/04/1991
“Beaucoup sont très attachés à ces bizarreries /d’avant la tentative de réforme/ parce qu’ils y voient un moyen facile de donner l’illusion de leur supériorité.”
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Jean-Pierre Stroobants, Les petits Wallons sont-ils bêtes, Le Vif, 01/08/1986
A l’âge de dix-sept ans, 41 % des jeunes Flamands ont le bonheur d’accomplir des études sereines : ils n’ont pas eu à doubler de classe. Seuls 23 % des francophones connaissent cette joie. Du côté des filles, la différence est encore plus nette : 62,5 % de Flamandes, contre 36,4 de francophones. Si l’on prend les dernières statistiques disponibles — à savoir celles de l’année scolaire 81-82 — on s’aperçoit, qu’à dix-sept ans, le nombre d’élèves francophones masculins enregistrant un retard de deux ans est plus important que le nombre de ceux qui ont doublé une seule fois ou, pire, de ceux qui n’ont jamais doublé : ces catégories totalisent respectivement 27,8, 26,9 et 23,3 % de l’ensemble ! 14 % des garçons de Wallonie et Bruxelles ont même trois années de retard, ou plus (contre 3,1 en Flandre). A ces données il n’est pas mauvais d’adjoindre celles qui concernent l’école primaire : ne dit-on pas que les premières années d’école sont décisives pour un enfant ? On constatera donc avec effroi (et une triste constance) qu’à l’âge de onze ans, plus de 23 % des petits francophones ont une année de retard et que 8,7 % ont déjà dû doubler deux fois (21 et 7.1 % pour les filles). Le Pr. André Bouckaert (UCL) affirme que l’apprentissage de la langue française, de son orthographe illogique et sa grammaire compliquée, serait plus difficile que celui du néerlandais.
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Diro, Une nouvelle grammaire, LB, …/08/…, 2. Et l’ orthographe?
“Le français écrit est loin d’être phonétique: on dit ‘wazo’ et l’ on écrit ‘oiseau’, dont on ne prononce aucune lettre … Ces graphies françaises furent au centre de nos six ans, mais nous l’avons oublié. Nous nous sommes accommodés de l’illogique;”
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Jacques Mercier, Les maîtres de la langue française, éd. La Renaissance du Livre, 2003
Michèle Lenoble-Pinson (Facultés St-Louis) : l’accord du participe passé. En Communauté française (ic) de Belgique, on a calculé qu’en douze années de formation fondamentale et secondaire, les élèves passent quatre-vingt-cinq heures à apprendre les règles d’accord du participe passé. (p.51)
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From: « Bròc » <Brocalan@yahoo.fr> Newsgroups: soc.culture.breton Sent: Wednesday, December 28, 2005 7:26 PM
Cerquiligni, de la commission permanente sur la langue française et « Il est frappant de constater que la langue latine la moins latine est
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Jean Guion, Nos enfants et l’ orthographe, Parents et enfants, Le Centurion, Paris, p.30
(…) le nombre d’ exceptions est parfois presque aussi important que le nombre de mots qui suivent la règle. Voici les résultats: – mots commençant par al- et all-: 87 % d’ exceptions. – ac- et acc- 32 – an- et ann- 32 ap- et app- 72 at- et att- 37 ar- et arr- 92
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Raphaël Duboisdenghien, Psycholinguistique / Bien écrire pour bien parler, LS 15/12/00
José Morais, professeur de la faculté des Sciences psychologiques et de l’Education de l’ULB : « L’orthographe influence la perception de la parole. »
Dyslexie néfaste « Au fil de ses études, l’équipe conduite par le Pr Morais est arivée à l’idée que les personnes ayant une connaissance de la transcription orthographique de la parole, correcte ou non, développent inconsciemment une stratégie qui implique, une attention aux segments des mots. Notamment lors de conditions d’écoute dificiles. »
« (…) il semble de manière plus claire qu’un grand nombre des enfants qui ont de sérieuses difficultés d’apprentissage de la lecture et de l’écriture ont des anomalies spécifiques au niveau de la perception de la parole. »
« L’orthographe agit également sur la rétention des mots entendus. Associée à la perception de la parole, elle augmente le nombre d’indices pemettant de se rappeler un message. Dans le cerveau, les représentations phonologiques – présentes dès la plus jeune enfance – activent automatiquement les images orthographiques installées progressivement pendant la scolarité. »
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Viroux R., HARO SUR LE FRANÇAIS, Le Chaînon, Bulletin de l’Association des Anciens de l’Athénée de Charleroi, n° 70, déc. 1977, p.15
DANS UNE LETTRE du Courrier des Lecteurs, je relève: «Pourquoi aurait-il fallu inventer des institutions si compliquées pour faire continuer les Belges à cohabiter au sein de l’État belge ? ». C’est bien simple: c’est parce que les Flamands n’ont pas voulu continuer à être dominés et culturellement colonisés dans une langue autre que la leur ! Le français n’a pu être imposé non plus aux gens des Cantons de l’Est, malgré les efforts, après la guerre de 1914-1918, du général Balsa, qui avait pour mission, en gouvernant ces cantons, d’enfransquillonner les habitants. Pour les Wallons, c’était plus facile : le français n’était pas difficile à comprendre et le fait que les riches l’employaient était un stimulant comme moyen pour grimper à l’échelle sociale. En ne connaissant que le français, on pouvait étudier à l’Université de Gand et à l’Université coloniale d’Anvers, par exemple, et devenir chef de gare à Bruges. Les Wallons en ont donc profité sans vergogne. Ils étaient d’autre part encouragés à abandonner leur langue pour le français par les punitions encourues si on parlait wallon à la récréation, avec, en corollaire, le système de délation, qui a même continué pendant la guerre ! Croyez-vous qu’il y ait « nation » plus artificielle que la française ? C’est nier la présence dans ce pays d’Alsaciens, de Flamands, de Bretons, de Basques, de Catalans, d’occitans, d’italiens (Nice et Corse) !
Quant au mot « patois », que je relève Quin 97, p. 14), je m’insurge contre ce terme : « patois »“ est apparenté à « patte », « pataud », c’est-à-dire « malhabile » (Pourquoi l’un a-t-il deux t et l’autre un seul ? Demandez aux Français !). Or, avec une patte, on ne peut réaliser une besogne aussi finie qu’avec une main ! Un langage qui mérite d’être appelé « patois » est celui qui, par exemple, dit le contraire de ce qu’il veut dire.
Un exemple frappant est celui du français, qui appelle « h aspiré » un h qu’on ne peut, si on le prononce, qu’expirer, qui met les séances « en matinée » l’après-midi, qui appelle c article défini » un article « définissant », « pronom démonstratif » un pronom qui se contente de montrer mais qui ne démontre rien, qui appelle « impératif passé un impératif futur antérieur, qui dit «je soussigné» alors qu’on est « soussignant », qui donne à «sans doute» un sens presque diamétralement opposé à ce que sans doute signifie, qui dit : « n’ayez pas peur de voyager en avion, tous les avions ne tombent pas », alors qu’il veut dire « ils ne tombent pas tous » !!! Il faut comprendre autre chose : certains tombent, d’autre pas !!! Ils ne disent pas, bien sûr, « le village quand j’habite », la conjonction de temps ne s’accordant pas avec l’idée de lieu de « village », mais ils disent « le jour où l’on (que vient faire ce « 1 » ?) s’est connu », qui est aussi bête !
Ils disent « Pas plus tard qu’hier, j’ai pensé à vous », voulant dire : « Il n’y a pas longtemps » ils devraient donc dire : « Pas plus tôt qu’hier » !!! Quant à l’orthographe, qu’ils devraient appeler « orthographie », Gaston Paris en dit, dans « L’Orthographe », collection c Que sais-je » n’ 695 p. 53 : « Plus on y réfléchit, moins on la comprend 1 » et cite vingt-quatre graphies possibles pour le son è !!
Dans « Trois aspects du français contemporain », p. 1 0 -Larousse 1966-, Albert Dopagne écrit qu’il y a « quarante-six façons d’écrire le son o long » et plus encore d’écrire le son an, comme, dans « enfant » ». La lettre x a cinq valeurs : axe, examen, six, sixième, deux. On ne sait pas encore comment il faut écrire des mots de tous les jours comme « clef » ou « clé », « cuillère » ou c cuiller », et pourquoi écrit-on « plat », mais « plafond » ‘?, « va » , mais « vas-y » ?
Avez-vous déjà pensé à la bêtise que vous dites en employant « maintenant », En tenant la main de qui ? p.ex. (au téléphone) « Maintenant, je raccroche ». En wallon, on dit « asteûre » (= à ç’-t-eûre-ci ; à l’eûre qu’il èst ; à ç’momint-ci). Avez-vous déjà pensé que « merci » est le raccourci de « je vous demande merci » et veut donc dire « pardonnez-moi ». En wallon, on dit « grâces » ! La composition des mots est encore plus idiote : celui qui touche au salaire est un salarié, un spécialiste des oreilles est un auriste, l’habitant du Condroz (en wallon « on Condrozî ») est un Condruzien !’! Dernièrement, j’ai dû être hospitalisé, c’est-à-dire accueilli dans un hôpital : j’avais un poumon mal en point, une affection pulmonaire, quoi ! En fait, c’était une pneumonie ! Leur vocabulaire scientifique ne vaut pas mieux. Ils ont inventé « ordinateur » pour obéir à leur complexe vis-à-vis de l’anglais et ne pas dire « computer », que tout le monde emploie, même les Russes, sauf les Espagnols et les hispanisants, qui disent « ordenador », ce qui se justifie, puisque le verbe « ordenar » existe. En revanche, si un aspirateur aspire, un ordinateur n’ordine pas, le verbe « ordiner » n’existant pas ! De même, pour un mille-pattes, ils ont inventé le nom «scientifique » « myriapode ». N’ayant pas été élèves à l’Athénée de Charleroi, ils ne savent pas que « mille » se dit en grec « kilo » et que « myria » veut dire « dix mille » ! Ça, ç’a m’a tout l’air d’être un PATOIS ! Le manque de temps m’interdit de donner plus que quelques exemples et de remplir quelques numéros du Chaînon. Le ridicule ne tuant pas, le français existe toujours et nous continuerons à être culturellement colonisés, sans pouvoir apprendre notre langue, le wallon, à l’école. Il faut apprendre le français le mieux possible, en l’évaluant à sa propre value, pardon, « valeur », sans négliger d’étudier aussi le néerlandais et l’anglais.
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1 Analyses
1.0 Introduction
Amusons-nous avec l’orthographe, Intermédiaire, N° 39, 6/11/1987
L’ alphabet est composé de 26 lettres. Il est divisé traditionnellement en 6 voyelles et 20 consonnes.
Les voyelles (sauf y) peuvent être surmontées d’un accent : aigu sur e (é), grave sur a,e,u , circonflexe sur a, e, i, o, u . Elles peuvent être (sauf a et y) surmontées d’un tréma. On trouve également les “ligatures” æ,œ, où deux voyelles sont soudées l’une à l’autre. Enfin, une cédille est placée sous la consonne c .
Cela donne au total 42 représentations graphiques : 21 pour les voyelles (6 simples + 9 avec accent
+ 4 avec tréma + 2 << ligatures >>) et 21 pour les consonnes : 20 simples + c cédille.
Toutefois, pour des raisons matérielles d’ impression typographiques – le clavier des machines servant à composer la revue Intermédiaire ne disposant pas des caractères adéquats – nous avons été amenés à utiliser, lorsque c’ était nécessaire, des notations différentes, se rapprochant de l’ écriture courante et ainsi plus compréhensibles pour les non-initiés.
Ci-dessous le tableau des signes phonétiques qui seront utilisés dans la suite de cette série d’articles consacrés à l’orthographe :
Au total 37 sons, soit 12 sons voyelles orales + 4 sons voyelles nasales + 3 semi-voyelles ou semi-consonnes + 14 consonnes orales + 4 sons consonnes nasales.
Il n’ y a donc qu’ une correspondance relative entre les 42 représentations graphiques des lettres et les 37 sons de la langue française.
1 Voyelles
- a) orales
[à ] a postérieur vase, pâte
[ à ] a antérieur bac, patte
[é ] é fermé blé, jouer, foetus
[è ] è ouvert père, être, jouet, laitage
[e] e (prononcé) je, premier
[eú] eu fermé peu, voeu
[eù] eu ouvert peur, boeuf
[i] i cri, île, naîf, lyre
[ó] o fermé dos, dône, gauche, peau
[ò] o ouvert bol, maximum
[u] u dur, dû
[ou] ou cou, ou, goût
- b) nasales [an] an plan, chambre, vent, temple
[in] in brin, pain, faim, plein
[on] on bon, pompe
[un] un brun, parfum
2 Semi-voyelles ou semi-consonnes
[y] yod = diable, pied, lieu, lion,
i consonne yeux, yoga, travail, paille
[d] u consonne huile, ruer,
[w] ou consonne ouate, oui
Consonnes a) orales [b] b sonore bal
[d] d sonore dur
[f] f sourd fer, photo
[g] g sonore gaz, bague
[j] j sonore jeu, agir, rougeole
[k] k sourd cap, képi, chrome, cueillir
[1] 1 lit
[p] p sourd pas
[r] r rue
[s] s sourd . sac, celui, ça, nation
[t] t sourd
[v] v sonore vie, wagon
[z] z sonore zéro, rose
[ch] ch sourd chat
- b) nasales
[m) m mur
[ n] n nez
[ gn] ligne
[ng] ng dancing
Albert Doppagne (ULB), Trois aspects du français contemporain, Larousse, Paris, 1966
Galant homme, ma première idée sera femme, évidemment. Mais, ni femme ni évidemment ne contiennent la lettre a alors qu’ils en contiennent le son. Essayez avec le son o, mais soyez prudents : évitez le terme le plus simple, le plus naturel, le mot eau, qui, lui, s’écrit grâce à la collaboration de trois voyelles… sauf la bonne ! Je vous laisse le soin – joie ou tristesse – de poursuivre dans cette voie l’examen de notre système graphique. Vous arriverez à cette énormité totalement incompatible avec nos prétentions d’organisateurs et d’ordonnateurs : en français, chaque caractère du clavier de la machine à écrire peut servir à plusieurs fins et, inversement, chaque fois que vous devez représenter un son par écrit, il faut choisir entre un nombre souvent élevé de possibilités. Mon regretté maître Antoine Grégoire avait dénombré, par exemple, quarante-six façons de transcrire en français le simple son ô (o, ô, os, oh, au, aus, aulx, eau, haut, hauts, a », aô, « ut, ot, ots, ôt, ôts, ault, auld, etc.). Et il n’y a rien là d’exceptionnel dans notre système, vous pouvez trouver plus de façons encore pour écrire le son au, que vous entendez deux fois dans le mot enfant.
Quand se posa la question d’écrire le français, aux temps carolingiens, on a trouvé naturel de se servir des caractères que l’on connaissait, ceux qui, jusque-là, avaient servi à écrire le latin. Ce premier pas contenait en germe toutes nos difficultés actuelles et nos drames à venir. L’idée géniale, l’attitude héroïque eût été, avant que l’écriture se fût répandue dans le peuple, que l’instruction fût devenue obligatoire, de compléter notre alphabet à l’aide d’une série de signes nouveaux destinés à représenter les sons français que le latin ignorait. Nos quatre voyelles nasales, par exemple, que vous entendcz en prononçant un bon vin blanc. Il est évident que ut devrait s’écrire en une lettre et blanc en trois lettres puisque le c est muet. Dans le domaine des consonnes, songez à l’apport précieux qu’auraient fourni trois signes nouveaux, un pour représenter ce que nous écrivons ch [∫] dans chou, un autre pour gn [ɲ] prononcé comme dans campagne, un troisième pour ll ou ill [ij] comme fille ou nouille. On aurait dû adapter en adoptant. Au lieu de cela, on n’a cessé de compliquer les choses, d’embrouiller l’écheveau, et aucune bonne volonté n’a trouvé l’audience nécessaire pour généraliser une simplification. Car on pouvait aussi supprimer quelques lettres parmi celles qui se livraient une concurrence gênante (voyez où nous en sommes avec c, cc, k, q, qu, cqu dans couper, accolade, képi, coq, quitter, acquérir). Ronsard avait songé à assigner une mission unique et précise au g : écrire g là où il se prononce comme Gustave, mais écrire j là où il s’entend comme Gilbert. Pourquoi ne l’a-t-on pas écouté ?
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André Goosse, L’Académie et l’orthographe, LB 04/04/1987
“On peut dorénavant écrire j’appelle ou j’appèle, aiguë ou aigüe, les appas ou les appâts d’une femme.” J’amoncelle ou -cèle, et j’appelle – j’appèle -cellerai -cèlerai -ellerai ou –èlerai -cellerais ou -cèlerais etc. que -celle ou -cèle.
!! Seulement pour les verbes: pas pour ‘amoncellement’. Allè/égrement: affé/èterie; allé/ègement. !! Abrègement (clt), pourtant dans d’autres dictionnaires: abrégement. !! Et les formes verbales: slt: allégerait et abrégerions.
aiguë > * > aigüe ambiguë > * > ambigüe
arguer ou argüer
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André Hella, Il y a des doubles usages, mais …, AL 31/08/1988
C-à-d. des cas où l’on peut choisir entre 2 modes, d’abord grammatical ou entre 2 graphies. Il y a (1) ceux qui ne sont liés à aucune nuance de signification, (2) ceux qui, au contraire, peuvent en introduire une, (3) ceux qui sont dus à l’illogisme des règles existantes et pour lesquels l’usage est hésitant.
ex. Je ne sais plus QUE/QUOI dire. |
Dupont J., La réforme de l’orthographe, Revue (Direction de l’organisation des études), 9/11/89, p. 45-48
(p.45) Il /=cet article/ se limite à quelques considérations très générales sans remettre en évience les nombreuses aberrations linguistiques du français qui sont suffisamment connues.
JUSTIFICATION
Dans la vie socioculturelle, l’orthographe a une importance capitale à l’instar du code de la route. Son importance n’est cependant pas « ontologique ». Il s’agit d’une simple convention et une convention peut toujours être remplacée par une autre, comme une loi peut être remplacée par une autre loi.
(p.46) Aux plans de la culture et de l’éducation, l’alternative se présente comme suit. La connaissance porte à la fois :
– sur des réalités fondamentales telles que l’univers, les particules, la matière inerte, les végétaux, les animaux, les êtres humains, les sociétés, les comportements, les artefacts issus de la technologie, etc.
– sur les signes qui servent à identifier ces réalités primordiales. L’aberration actuelle réside dans le fait :
qu’on perd beaucoup trop de temps à étudier des signes conventionnels qui ont une importance très relative; qu’on néglige beaucoup trop l’apprentissage des réalités essentielles.
(…) Il y a quarante ans, dans les réunions internationales, les représentants des pays latins s’exprimaient généralement en français. Actuellement, les itaiens, les espagnols et les portugais préfèrent utiliser l’anglais. Même en France, des revues scientifiques sont éditées en anglais.
(p.47) Les tolérances permanentes sont d’ailleurs très hétéroclites et, à titre d’exemples, elles concernent
l’ l’accentuation : – Allègrement ou allégrement – Liserer ou lisérer – Evènementiel ou événementiel 2′ les permutations de lettres: – Acuponcture ou acupuncture – Dégasoliner ou dégazonner – Anévrisme ou anévrysme – Deusio ou deuzio – Bancable ou banquable – MOI ou mou – Cadogan ou catogan – Paiement ou payement – Chah ou shah – Sanscrit ou sanskrit – Czar ou tzar
30 la présence ou l’absence de lettres – Calebombe ou calbombe – Saoul ou soul – Chypriote ou cypriote – Thune ou tune – Rantanplan ou rataplan – Vermouth ou vermout 4′ les redoublements insolites: – Abatage ou abattage – Chanlate ou chanlatte – Baluchon ou balluchon – Innomé ou innommé – Canette ou cannette 5′ la variété des terminaisons: – Absidal ou absidial – Colonage ou colonat – Agalactie ou agalaxie – Compartimentage ou – Aiguisage ou aiguisement compartimentation – Axène ou axénique – Cyclonal ou cyclonique – Carotteur ou carottier – Cymbalier ou cymbaliste (p.48) – Deuton ou deutéron – Hispanisant ou hispaniste – Monadisme ou monadologie – Sanicle ou sanicule
6′ l’emploi du singulier ou du pluriel – Abat-son ou abat-sons – Cure-dent ou cure-dents
7′ la présence ou l’absence de tirets – Etats-uniens ou Etatsuniens – Porte-mine ou portemine
– Sapote ou sapotille – Sapropel ou sapropèle – Zoologiste ou zoologue – Porte-greffe ou porte-greffes – Sus-dénommé et susnommé
8′ les graphies disparates ou anormalement nombreuses: – Aïoli ou ailloli – Etaiement, étayement ou – Becqueter, béqueter ou becter étayage – Cari, cary, carry ou curry – Fantasme ou phantasme – Entonnage, entonnement – Yaourt, yogourt ou yoghourt ou entonnaison
90 etc., etc., car les exemples sont légions et souvent farfelus.
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Goosse / BON USAGE – 15/12/2007 – Bellefontaine (conférence)
S’il faut mettre 2 ‘r’ à chariot : cata en France.
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Goosse / BON USAGE – 15/12/2007 – Bellefontaine (conférence)
Nouvelle orthographe : approbation totale de l’Acad. fr. (dans sa commission du Dictionnaire) puis changement de cap OR on a été habitué à lire Pascal, Mme de Sévigné avec l’orthographe actuelle. différente de leur époque Ø Si la passion ne permet pas d’apprécier l’importance quantitative ;.. ex. nénufar > Acad. fr. nénuphar)
soutien-gorge : origine verbale, donc pas d’ –s
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Henry Landroit, L’orthographe existe, A qui la faute?, Le ligueur, 22, 1986
La règle de l’accord du participe passé est rarement intégrée avant onze-douze ans. |
J. Leleux, De l’orthographe et de son enseignement (1), p.5-14, Revue de la direction générale de l’organisation des études, n° 8-10, 1983, p.6-7
Une dernière raison d’apprendre l’orthographe est d’ordre psycho-social. On sait que chargé par l’Académie française, en 1673, d’élaborer une réflexion sur la transcription , l’historien Eudes de Mézeray , assura dans la première version de son «Cahier de remarques sur l’orthographe française » qu’il convenait de choisir l’orthographe ancienne (donc la plus compliquée, J.L.) parce qu’elle distingue les gens de lettres d’avec les ignorants et les simples femmes. Les Académiciens ne repoussèrent pas cette idée. Ainsi née sur la base d’une distinction sociale, l’orthographe française a continué de dénoncer les illettrés. Une « faute » déshonore le scripteur; à l’inverse, la maîtrise de l’orthographe est un signe d’instruction, la preuve de l’appartenance à l’élite culturelle. Autrement dit, celui qui ne respecte pas les graphies passe pour être un ignorant. Etiquette dangereuse, car de là à incapable ou imbécile, il n’y a pas loin pour beaucoup (plus aptes à juger sur la forme que sur le fond, beaucoup plus difficile à apprécier). Orthographier correctement est donc une nécessité pour donner aux autres bonne opinion de soi. Enfin, nul n’ignore que l’on requiert des secrétaires, dactylos, etc. une connaissance parfaite de l’orthographe sous peine d’être refusés ou licenciés. Et même n’a-t-on pas vu des candidats cantonniers ou … fossoyeurs recrutés à partir d’une épreuve de dictée! (A l’inverse, voit-on des futurs ministres passer un examen d’orthographe avant d’être désignés ??) Ne pas se soucier de l’enseignement de l’orthographe va donc à l’encontre des intérêts, des élèves les plus malmenés par la vie. H. Huot a raison : «… Il est nécessaire d’apprendre l’orthographe aux enfants, surtout de milieu modeste – si l’on ne veut pas les vouer à l’échec ou les enfermer dans leur classe d’origine… » Ainsi des raisons psychologiques, sociales, linguistiques militent en faveur d’un apprentissage de l’orthographe.
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25 avril 2011 Cas où le S ne se prononce pas [z] entre deux voyelles
Sauriez-vous répondre ? 1-Les mots suivants s’écrivent-ils avec S ou SS ? res(s)urgir, res(s)aler, sus(s)urrer, as(sy)métrique. 2-Le S de ABASOURDI se prononce-t-il [s] ou [z] ? Les réponses sont à la fin de l’article et dans l’article. Règle générale Un S placé entre deux voyelles se prononce [z]. Pour avoir le son [s] on double la lettre s.
Exceptions : Voici ci-dessous les cas où le S ne se prononce pas [z] entre deux voyelles
Prennent une seule S* entre deux voyelles tout en se prononçant [s] les mots suivants : susurrer, (in)vraisemblable, (in)vraisemblance, vraisemblant, invraisemblabilité, primesautier, primesautière, tournesol (L’Académie, édition 1694, 1718 donnait tourne-sol) ainsi que :
Des mots commençant par le préfixe dé- et dont le radical commence par S comme : désacralisation, désacraliser désaisonnalisation désaisonnaliser désaper désectorisation désectoriser déségrégation désensibilisateur désensibilisation désensibiliser désexualisation désexualiser désiliciage désocialisation désocialiser désolidariser désorption désulfitage désulfiter désulfuration désulfurer désynchronisation désynchroniser
Des mots commençant par dys- dysenterie dysentérique dysesthésie dysesthésique
Des mots commençant par le préfixe privatif a- et dont le radical commencent par s asémanticité asémantique asepsie aseptique aseptisation aseptiser asexualité asexué asexuel asialie asociabilité asocial asymbolie asymétrie asymétrique asymptomatique asymptote asymptotique asynchrone asyndète asynergie asystolie
Certains mots commençant par re- ou ré- et dont le radical commence par S resaler resalir resarcelé resemer réséquer résipiscence resocialisation resucée resurchauffer resurgir ou ressurgir
Des mots commençant par le préfixe para- dont le radical commencent par s parasol parasexualité parasismique parasympathique parasynthétique
Des mots commençant par anti-, bio-, iso-, nano-, poly-, tétra-, ultra- Exemples : antisocial, bioserveur, nanoseconde, etc.
*un s ou une s, une l, une elle, une f, etc. Voir une curiosité : Le nom et le genre des lettres – l’h, le h, un h, une h, un ache – l’s, le s, une esse – etc.
Remarque : le s de abasourdi se prononce bien [z]
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Les profs buchent leur orthographe, AL 24/10/2008
Et ils ne la bûchent plus! La nouvelle orthographe débarque dans les écoles, les profs de français doivent oublier pour mieux enseigner. • Cédric FLAMENT
Réformer pour mieux enseigner? Pas sûr. Mais c’est en tout cas la philosophie de la ministre de la culture Fadila Laanan et de son collègue de l’enseignement Christian Dupont, considérant que « les irrégularités de la norme orthographique ont contribué à donner du français une image de langue difficile et, pour beaucoup, ont grevé lourdement l’apprentissage de l’écrit. » Avant d’en arriver à l’espéranto, on rénove donc l’orthographe française. Et l’on invite les profs concernés à enseigner «prioritairement» les graphies rénovées. À Namur, les circulaires sont en train de tomber dans les casiers des profs concernés : ceux de français (question : ceux de géographie, d’étude du milieu ou de sciences sociales, par exemple, peuvent-ils continuer à écrire à l’ancienne ?) Pour les jeunes élèves, pas de soucis. Pour ceux en fin de cycle, il faut désapprendre et replancher sur la bonne orthographe. Et pour nos lecteurs qui ne fréquentent les classes, voici ce qu’il faut savoir.
1 Les noms composés avec •• trait d’union du type porte-avion (verbe + nom) ou après-ski (préposition + nom) forment leur singulier et leur pluriel comme s’ils étaient des noms simples : seul le second élément prend la marque du pluriel, et seulement quand le nom composé est au pluriel. On n’écrira plus des lave-vaisselle et des après-midi mais on écrira des lave-vaisselles et des après-midis.
2 Dans les numéraux composés exprimant un nombre entier, tous les éléments qui ne sont pas des noms sont reliés par des traits d’union. On n’écrira plus quatre mille deux cent trente-deux mais on écrira quatre-mille-deux-cent trente-deux. Allez, pour le plaisir, indiquons qu’en fonction de cette nouvelle règle, vingt et un tiers et vingt-et-un tiers correspondent à des valeurs différentes : 20 + 1/3, 21/3 (= 2I x 1/3). Simple, non? 3 Prenez i’accent grave. » Conformément à la prononciation la plus courante, on écrit avec un accent grave le e qui est à la fois situé en fin de syllabe et suivi d’une syllabe avec «e» muet, notamment dans les formes verbales puisse-je, dusse-je, trouve-je… et dans les mots pour lesquels l’usage hésitait entre les graphies «é» ou «è. On n’écrira plus règlement et réglementer mais on écrira règlement, réglementer.
4 On ne met pas d’accent circonflexe sur «i» et «u». On n’écrira plus août, bûcher, connaître et île mais on écrira août, bûcher, connaître et île. On ne maintient l’accent circonflexe que pour éviter les confusions de sens, comme entre un homme mûr et un mur de brique. 5 Le tréma. Dans les mots ter-* minés par «-gue(s)», le tréma se met sur le « u » effectivement prononcé. On n’écrira plus exiguë ou ambiguïté mais on écrira exiguë et ambiguïté.
5 Les mots empruntés à des langues étrangères s’écrivent avec des accents conformes aux règles du français et forment leur pluriel comme les mots français. On n’écrira plus un pedigree et des maxima mais on écrira un pedigree et des maximums.
6 Le participe passé de iais-• ser suivi d’un infinitif ne varie pas (s’alignant sur celui de faire suivi d’un infinitif). On n’écrira plus Ses sœurs, il les a laissées faire mais on écrira ses sœurs, il les a laissé faire. •
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Maurice Grévisse, Code de l’orthographe française, 1952
C’ est avec la première édition du Dictionnaire de l’ Académie en 1694 que fut appliquée une orthographe plus unifiée pour le français après la simplification apportée par des imprimeurs des Pays-Bas comme Christophe PLANTIN, ‘Waesbergue’ et les ‘Elzévirs’ (sic) (p.12) Des changements orthographiques interviennent dans les éditions suivantes (1718 / 1740 / 1762; 1798: aucune modification notable (p.18) 1835,; 1878 / 1935: peu de modifications)
(p.55) “IV Les misères de l’orthographe française.”
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SEPT REGLES pour nous simplifier (sic) l’orthographe
1 Les noms composés avec trait d’union du type porte-avion (verbe + nom) ou après-ski (préposition + nom) forment leur singulier et leur pluriel comme s’ils étaient des noms simples : seul le second élément prend la marque du pluriel, et seulement quand le nom composé est au pluriel.
Ex. : Ancienne orthographe Nouvelle orthographe un cure-dent(s), des cure-dents un cure-dent, des cure-dents un cure-ongle(s), des cure-ongle(s) un cure-ongle, des cure-ongles une garde-robe, des garde-robes une garde-robe, des garde-robes (inchangé) un garde-barrière, des gardes-barrière(s) un garde-barrière, des garde-barrières un lave-vaisselle, des lave-vaisselle un lave-vaisselle, des lave-vaisselles un sèche-cheveux, des sèche-cheveux un sèche-cheveu, des sèche-cheveux un après-midi, des après-midi un après-midi, des après-midis un sans-papier(s), des sans-papier(s) un sans-papier, des sans-papiers
Ne sont pas concernés les noms composés incluant un déterminant (un trompe-l’œil, des trompe-l’œil ; un sans-le-sou, des sans-le-sou).
2 Dans les numéraux composés exprimant un nombre entier, tous les éléments qui ne sont pas des noms sont reliés par des traits d’union. Ex. : Ancienne orthographe Nouvelle orthographe vingt-cinq vingt-cinq (inchangé) vingt et un vingt-et-un quarante et unième quarante-et-unième quatre mille deux cent trente-deux quatre-mille-deux-cent-trente-deux
Ne sont donc pas concernés les noms dizaine, vingtaine, centaine, millier, million, milliard… Dès lors, vingt et un tiers et vingt-et-un tiers correspondent à des valeurs différentes : 20 + 1/3,21/3 (= 21 x 1/3).
3 Conformément à la prononciation la plus courante, on écrit avec un accent grave le e qui est à la fois situé en fin de syllabe et suivi d’une syllabe avec e muet :
a. au présent (de l’indicatif, du subjonctif et de l’impératif), au futur et au conditionnel des verbes tels que céder, interpréter, régler (où l’infinitif présente la séquence é + consonne(s) + er). Ex. : Ancienne orthographe Nouvelle orthographe je cède, cède je cède, cède (inchangé) je céderai je céderai elle considérerait elle considérerait ils interpréteront ils interpréteront
b. au présent (de l’indicatif, du subjonctif et de l’impératif), au futur et au conditionnel de tous les verbes en -eler ou -eter (qui entraînent leurs dérivés en -ment). Ex. : Ancienne orthographe Nouvelle orthographe je pèle, pèle je pèle, pèle (inchangé) il ruisselle, un ruissellement il ruisselé, un ruissèlement elle halètera elle halètera (inchangé) tu étiqueterais tu étiqueterais
Attention : l’accent grave remplace désormais la double consonne qui suivait le e auparavant. Ne sont pas concernés appeler, jeter et leurs composés.
c. dans les formes verbales puissé-je, dussé-je, trouvé-je…
d. dans les mots pour lesquels 1 usage hésitait entre deux graphies : é ou è. Ex. : Ancienne orthographe Nouvelle orthographe allégement ou allégement allégement allègrement ou allègrement allègrement assèchement mais sécheresse assèchement, sécheresse avènement mais événement avènement, événement crème mais crémerie crème, crémerie règlement mais réglementer règlement, réglementer
Ne sont pas concernés les préfixes dé- et pré-, qui demeurent identiques partout (dégeler comme dégel ou déconfiture ; prélever comme prélèvement ou prémonition) ; les é à l’initiale des mots (élevage, émeraude etc.) ; médecin el médecine.
4 On ne met pas d’accent circonflexe sur / et u. Ex. : Ancienne orthographe Nouvelle orthographe août août bûcher bûcher connaître, elle connaît connaître, elle connait île île
On maintient néanmoins l’accent circonflexe dans deux cas : – pour éviter une confusion de sens : je croîs, elle crût (du verbe croître) et je crois, elle crut (du verbe croire) ; payer son dû et manger du pain ; un homme mûr et un mur de brique ; à coup sûr et sur le coup ; rompre le jeûne et un jeune garçon… – pour uniformiser la conjugaison des verbes : au passé simple, nous vîmes ou vous reçûtes comme nous chantâmes, vous chantâtes ; au subjonctif imparfait et plus-que-parfait, il fit, elle voulût, elle eût voulu comme elle chantât.
5 De façon générale, le tréma interdit qu’on prononce deux lettres en un seul son (mois). Dans les mots terminés par -gue(s), le tréma se met sur le u effectivement prononcé. On procède de même dans leurs dérivés qui contiennent la suite -gui-. Un tréma apparait également sur le u dans toute la conjugaison de arguer (à prononcer différemment de narguer) et dans les mots terminés en -geure (à prononcer différemment de rongeur).
Ex. : Ancienne orthographe Nouvelle orthographe aiguë, aiguës aiguë, aiguës ambiguë, ambiguïté ambiguë, ambiguïté exiguë, exiguïté exiguë, exiguïté il argue, arguer, nous arguons, arguant il argue, arguer, nous arguons, arguant gageure gageure
6 Les mots empruntés à des langues étrangères s’écrivent avec des accents conformes aux règles du français et forment leur pluriel comme les mots français. Ex. : Ancienne orthographe Nouvelle orthographe pedigree pedigree revolver revolver un barman, des barmen un barman, des barmans un box, des boxes un box, des box un match, des matches un match, des matchs un maximum, des maxima un maximum, des maximums
7 Le participe passé de laisser suivi d’un infinitif ne varie pas (s’alignant sur celui de faire suivi d’un infinitif). Ex. : Ancienne orthographe Nouvelle orthographe Mes biens, je les ai laissé saisir. Mes biens, je les ai laissé saisir, (inchangé) Ses sœurs, il les a laissées faire. Ses sœurs, il les a laissé faire. Elle s’est laissée tomber. Elle s’est laissé tomber.
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1.1 Les signes diacritiques
1.1.0 Introduction
1.1.1.1 Analyses
Henri Crombez, Amusons-nous avec l’orthographe, in : Intermédiaire, 1988, s.d.
Comme pour le choix entre a ou â, nous donnons ci-après une liste non exhaustive de mots pour lesquels on hésite entre e ou é, entre è ou ê,… L’orthographe indiquée est celle qui figure dans nos dictionnaires de référence et qui est parfois en contradiction avec celle de l’Académie. Les mots sont classés dans l’ordre alphabétique des syllabes qui englobent e, ou é, ou è, ou ê.
be : benêt [be], besicles [bé] (1′ Académie est revenue à cette forme en 1987, après avoir admis bésicles en 1975), Benelux [béné-]
bé : bélître (forme indiquée dans les dictionnaires, en dépit de l’ Académie : belître), bénédicité, hébétement [bè]
blè : emblème <> blê : blême
bré : abrégement [brè], ébrécher <> brè : brèche, brème (poisson) <> brê : Brême (ville)
ce : placebo [sé] <> cé : cicérone
ché : chéchia, chéneau (gouttière) <> chè : chènevis (grain de chanvre) <> chê : chêneau (jeune chêne)
cre : credo [kré] <> cré : crémier, crépi, crépon (crêpe épais), crépu <> crè : crème, crèche, Crète (île) <> crê : crêpe, crêper (friser), crête
de [dé] de facto, desiderata (nmp.), decrescendo, candela, moderato <> dé : décubitus, déficit, déstructurer, détritus, candélabre <> dè : dèche
drè : drève (mot courant en Belgique et dans le nord de la France)
drê : drêche (résidu de l’orge après brassage) (…)
Réflexions concernant les lettres e, é, è, ê
Rêvons encore… Au jeu télévisé : Des chiffres et des lettres, de même que pour remplir des grilles de mots croisés, on ne tient pas compte des accents. C’est le cas également, répétons-le, lorsqu’un texte est écrit sur PC en caractères majuscules. Voici deux phrases dactylographiées . « IL A LA TETE PRES DU BONNET » et « LE BEBE A TETE SON POUCE ». Aucune difficulté pour les comprendre malgré l’absence d’accents. Le contexte exclut toute ambiguïté, alors que TETE notamment est tantôt le nom tête, tantôt le participe passé tété. Entre parenthèses, relevons une fau te dans le Petit Robert, édition de 1983, page 1953, au verbe téter, dans un exemple donné : « Enfant qui tête (sic) son pouce ». Ceci montre que même les dictionnaires ne sont pas infaillibles. Nous n’irons pas jusqu’à souhaiter la suppression des accents, d’autant plus qu’il y a une sensible différence de prononciation entre les sons le], (é] ou (è]. Mais ne pourrait-on pas envisager le remplacement de l’accent circonflexe par un accent grave, ê devenant è et la prononciation restant la même. On pourrait ainsi écrire blême *blè- me comme emblème, baptême *baptème comme barème, alêne * alène comme arène, crête *crète comme l’île de Crète, crêpe *crèpe comme crème, trêve *trève comme grève,… Ne trouvez-vous pas que ce serait une fameuse simplification ? En fait, il serait souhaitable d’avoir le son le], qu’iI soit prononcé, sourd ou instable, représenté par la lettre e, le son ((é) représenté par é et le son (è] par è. Tout ceci n’est qu’un rêve. N’en parlons plus. Mais parlons plutôt de l’orthographe actuellement imposée qui, malheureusement, donne lieu à bien des hésitations.
fre : fret <> fré : fréter, affréter <> frè : affrètement <> frê : frêle, frêne gé : angélus, gélule, géhenne <> gè : gène (élément de chromosome) <> gê : gêne (maPaise) gre : égrener [gre] ( = égrainer [grè]) grê : grêle, grêlon gué : guépard, guérilla, guérillero <> guê : guêpe hè : bohème (vagabond) <> hê : Bohême (région) le : céleri, vilenie, télescope [lè], muleta [lè], alea jacta est [lé]d’ lé : ollé, tollé, aléa, téléscripteur, olé – alléluia, allégement [lè) b lê ol :é a ro lên <> e lè : alèse ( – – alaise) N.B. : allègrement, figure dans les dictionnaires avec allégrement (orthographe de l’ Académie); Pour Larousse, allegro est l’adverbe et allégro est le nom; pour Robert, allegro est aussi l’adverbe d’ mais il admet, pour le nom allegro ou allégro; Hanse conseille allégro dans tous les cas; idem pour allegretto et/ou allégretto; préférer linoléum à linoleum me : cameraman [mé] <> mé : ca- méra, méli-mélo, mémento, mé- morandum, mérinos <> mè : mè- che <> mê . mêler N.B. : média : on écrit dorénavant : un média au singulier, des médias au pluriel; parfois des mass media ou des mass médias pe : penalty [pé], desperado <> pé : pécher, pécheur espéranto, impétigo <> pè : pèlerin <> pê : pêche (fruit)d’ pêcher. , pêche (aux poissons)d’ pêcher, pêcheur; pêne (de serrure) ple : plenum (Robert), plénum (Larousse) pre : prescience [pré] <> pré : préteur (de Rome), prétérit, prévenance [prè] <> prê : prêteur (sur gages) N.B. : impresario (Robert)d’ imprésario (Larousse); prétentaine = pretentaine = pretantaine re : refréner, registre, repartie (réplique), retable, requiem, torero, arboretum <> ré : rébellion, récognitif réduplication, réflecteur, régénérer, réglementaire [rè], rémouleur, réplétion, toréador, orémus <> rè : barème, arène <> rê : rêne (courroie), rêche, eurêka [ré] N.V. : préférer référendum à referendum, refréner à réfréner. revolver [ré]d’ mais révolvériser (ou revolveriser); resurgir = ressurgir, mais résurgence; réviser, réviseur, révision (en dépit de l’ Académie qui écrit ces mots sans accent)
sce : proscenium [sé] <> scé , scénario se : assener [sé], senior [sé]d’ inversement comme diversement [se] sé . séniorité, sécréter, exquisément; sénescence et séneçon (en dépit de 1′ Académie qui écrit ces deux derniers mots sans accent) N.B. : senestre = sénestre; préférer liseré à liséré; miserere = miséréré spé : spécimen sté . sténo te : Te Deum [té], confiteor <> té . ténor,. téter, antéchrist, critérium (en dépit de l’ Académie : criterium) tê : têtard, étêter N.B. : par intérim (en Belgique, on emploie aussi ad interim) tre : tremolo = trémolo ve : veto <> vé : vélin (parchemin)d’ vélum, vénerie, véranda, événement [vè] <> vê : vêler, vêpres N.B. : avé ouAve Maria xe : exequatur <> xé : xérès N.B. : phylloxera = phylloxéra (puceron)
Distinguer les finales : -et : chenet, foret (mèche)d’ fret <> -êt : benêt, forêt, genêt . -èle : atèle (singe) <> êle : grêle -ème : barème, bohème (vagabond), crème, emblème, théorème <> ême : baptême, Bohême (région) d’ carême -ène : arène, troène <> -êne : alêne, pêne (de serrure), rêne (courroie) -ète : Crète (île)d’ interprète <> – ête : arête, crête -ève : grève <> -êve : trêve -genèse est le suffixe normal (sans accent sur le e de ge), mais on trouve dans les dictionnaires . , . glycogenèse (Larousse)d’ glycogenèse (Robert)d’ ovogenèse (Larousse et Robert), parthénogénèse (Larousse et Robert) Comme il est difficile pour les auteurs des dictionnaires d’arriver à se mettre d’ accord !
Tranformations de voyelles, e, e, e, ê
En général, quand on connaît l’orthographe d’un mot, on en déduit – ou on devrait en déduire, car il y a malheureusement des exceptions – celle d’autres mots qui appartiennent à la même famille. Ainsi, pâle s’écrivant avec â, on en déduit que pâleur, pâlot s’écrivent aussi avec â. Avec les lettres e, é, è, ê, il n’en va pas de même. On assiste à un véritable « brassage » entre ces lettres. Nous nous contenterons de signaler ici quelques cas de tranformations : è devient é : artère, artériel; confrè- re, confrérie ê devient é . tempête, tempétueux; suprême, suprématie e devient é : rebelle, rébellion; tenace, ténacité e devient è . semer, je sème, je sèmerai é devient è : écrémer, j’écrème, mais reste é dans j’écrémerai er [é] devient èr : léger,légère; légèreté et [è] devient èt ou ét : discret, discrète, discrétion etc.
La lettre ë
Le tréma placé sur une voyelle détache celle-ci de la voyelle qui précède. La prononciation de ë varie, selon la place que cette voyelle occupe dans le mot. ë ne se trouve jamais au commencement d’un mot. A l’intérieur, on a, avec la prononciation [è] : taël ( – – tael, ancienne monnaie chinoise)d’ maërl ~~an~erl, sable calcaire), noël (spirituel) et parmi les noms propres : Israël, Raphaël, Noël. N.B. : Le ë n’est pas prononcé dans les noms propres suivants : Mme de Staël [al] et Saint-Saëns [an-s]. A la fin, on a canoë [é], et avec un « e instable » [(e)] le nom ciguë et les féminins des adjectifs en -gui,. aiguë, ambiguë, exiguë, contiguë. (Ceci, afin d’ éviter la confusion avec gue de algue, par exemple).
Note; L’Académie a décidé en 1987 d’abroger la faculté qu’elle avait accordée en 1975 de mettre le tréma sur la voyelle prononcée : * aigUed, * argUer, *gageUre,… Il faut donc continuer à écrire aiguë, et sans tréma : arguer [gu-é], gageure [ju].
Quelques mots pour lesquels on hésite, qui s’ écrivent sans tréma : paella . coefficient, coexistence, coextensif coercition, incoercible; goéland, goéletted’ goémon; moelle, moellon, moelleux; poêle, poêlon.
Transformations : ë devient é dans israélien, raphaélique, canoéiste.
Henri Crombez
Il y a certaines règles logiques qu’on peut admettre, mais à côté de cela, combien ne trouve-t-on pas d’anomalies, de « chinoiseries » – comme je les appelle – dans la langue française. Je voudrais bien qu’on m’explique pourquoi, par exemple, si on a conservé le ê de grêle dans grêlon d’ on a transformé le ê de crêpe pour crépon ? Pourquoi ces règles différentes pour les verbes en-er qui ont un e ou un é à l’avant-dernière syllabe de l’infinitif; on écrit, au futur simple :je sèmerai mais j’écrémerai, alors que la prononciation de èmerai ou de émerai est la même . [èmré] ? Ce sont des sources d’ agacement dont on voudrait bien se passer.
Mais ne nous énervons pas. Nous terminons l’analyse de ces quatre voyelles e, é, è et ê, qui aura été longue et pas toujours facile à cerner Rassurez-vous. La suite avec les autres voyelles i, o, u, y, puis avec les digrammes représentant un son-voyelle : ai, au,.. an, en in,… puis avec les Con- sonnes, ne présentera plus les mêmes difficultés. Ah ! il reste la lettre e avec tréma.
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Henri Crombez, Amusons-nous avec l’orthographe, Intermédiaire, 1, 1988
Amusez-vous – c’est une façon de parler – à écrire en minuscules les mots ci-après (dont aucun ne vous est inconnu) en plaçant, le cas échéant, accents et trémas : ARENE, ALENE; BAREME, CAREME; BENET, CHENET; CREPON, GRELON; MOELLE, POELE; ARBORETUM, MEMORANDUM; INVERSEMENT.’ DIVERSEMENT; CAMERA, CAME ; CANOE, CANOEISTE; FRET, FRETER; GUEPE, GUEPARD; TELESCOPE, TELESCRIPTEUR; VELIN, VELUM; PAELLA,CANDELA; MEMENTO, VETO;. MELI-MELO, SCENARIO; TENOR, SENIOR; COEFFICIENT, GOELETT E; EDEN, FEERIE; DEFICIT, PENALTY … Comptez un point par réponse exacte. Si vous avez obtenu un score supérieur à 25/40, félicitations ! Les mots suivants s’ écrivent de deux façons, l’accent marquant la différence de signification : CHENEAU, GENE, PECHEUR, PRETEUR. Comment doit-on prononcer. ARGUER, BESICLES, FEERIE, GAGEURE, INVERSEMENT, PRESCIENCE ?
les lettres e, é, è. ê
Voici deux phrases dactylographiées : « lL A LA TETE PRES DU BONNET » et « LE BEBE A TETE SON POUCE ». Aucune difficulté pour les comprendre malgré l’absence d’accents. Le contexte exclut toute ambiguïté, alors que TETE notamment est tantôt le nom tête, tantôt le participe passé tété. Entre parenthèses, relevons une faute dans le Petit Robert, édition de 1983, page 1953, au verbe téter, dans un exemple donné : » Enfant qui tête (sic) son pouce ». Ceci montre que même les dictionnaires ne sont pas infaillibles.
be : benêt [be], besicles [bé] (l’Académie est revenue à cette forme en 1987, après avoir admis bésicles en 1975), benelux /bene/ bé : bélître (forme indiquée dans les dictionnaires, en dépit de l’Acédémie : belître), bénédicité, hèbétement /bè/ blè : emblème ~ blê : blême bré : abrégement [brè], ébrécher ~ brè : brèche, brème (poisson) ~ brê : Brême (ville) ce : placebo [sé] ~ cé : cicérone ché : chéchia, chéneau (gouttière) ~ chè : chènevis (grain de chanvre) ~ chê : chêneau (jeune chêne) cre : credo [kré] ~ cré : crémier, crépi, crépon (crêpe épais), crépu ~ crè : crème, crèche, Crète (île) de : [dé] de facto, desiderata (n.m.pl.), descrescendo, candela, moderato ~ dé : décubitus, déficit, déstructurer, détritus, candélabre ~ dè : dèche drè : drève (mot courant en Belgique et dans le nord de la France) drê : drêche (résidu de l’orge après brassage) . e : edelweiss /e],féerie [fé(é)ri] é : éfaufiler (faire de la charpie), éden – è : ès (ès lettres) NB : enamouré /an-na/ ou néamouré /é-na/ fe : défenestration ~ fé : féverole [fè], afféterie [fè] ~ fê : fève ~ fê : fêler. fre: fret ~ fré : fréter, affréter ~ frè : affrètement ~ frê : frêle, frêne gé : angélus, gélule, géhenne — gè : gène (élément de chromosome) ~ gê : gêne (malaise) gre: égrener /gr’e’/ (= égrainer [grè]) gué : guépard guérilla, guérillero ~ guê:guêpe hè : bohème (vagabond) – hê : Bohême (région) le : céleri, vilenie, télescope [lè], muleta [lè], alea jacta est /lé/ — lé : aléa, téléscripteur, olé = ollé, tollé, alléluia, allégement /lè/, boléro — lè : amèse (= alaise) – lê : alêne
N.B. : allègrement, figure dans les dictionnaires. avec allégrement (orthographe de l’Académie); Pour Larousse, allegro est l’adverbe et allégro est le nom; pour Robert, allegro est aussi l’adverbe , mais il admet, pour le nom, allegro ou allégro ; Hanse conseille allégro dans tous les cas; idem pour allegretto etlou allégretto; préférer linoléum à linoleum.
me : cameraman /mé/ — mé : caméra, méli-mélo, mémento, mémorandum, mérinos — mè : mèche – mê : mêler
NB : média : on écrit dorénavant : un média au singulier, des médias au pluriel ; parfois des mass media ou des mass médias pe : penalty [pé], desperado ~ pé : pécher, pécheur, espéranto, impétigo — pè: pèlerin ~ pê: pêche (fruit), pêcher; pêche (aux poissons), pêcher, pêcheur; pêne (de serrure) ple : plenum (Robert), plénum (Larousse) pre : prescience /pré] ~ pré : préteur (de Rome), prétérit, prévenance /prè/ (sic) – prê : prêteur (sur gages) NB : impresario (Robert), imprésario (Larousse) : prétentaine = pretentaine = pretantaine re : refréner, registre, repartie (réplique), retable, requiem, torero, arboretum ~ ré : rébellion, récognitif, réduplication, réflecteur, régénérer, réglemetnaire /rè/, rémouleur, réplétion, toréador, orémus ~ rè : barème, arène ~ rê : rêne (courroie), rêche, eurêka /ré/
N.V. : préférer référendum à referendum, refréner à réfréner, revolver /ré/, mais révolvériser (ou revolveriser) ; resurgir = ressurgir; mais résurgence; réviser, réviseur, révision (en dépit de l’Académie qui écrit ces mots sans accent)
sce : proscenium [sé] ~ scé : scénario se : assener [sé], senior [sé], inversement comme diversement [se] sé : séniorité, sécréter, exquisément ; sénescence et séneçon (en dépit de l’Académie qui écrit ces deux derniers mots sans accent)
N.B. : senestre = sénestre; préférer liseré à liséré; miserere = miséréré spé : spécimen . sté : sténo, te : Te Deum [té], confiteor ~ té : ténor, téter, antéchrist, critérium (en dépit de l’ Académie : criterium) — tê : têtard, étêter . N.B. : par intérim (en Belgique, on emploie aussi ad interim) tre : tremolo = trémolo ve : veto ~ vé : vélin (parchemin), vélum, vénerie, véranda, événement [vè] ~ vê : vêler, vêpres N.B. : avé ou Ave Maria xe : exequatur ~ xé : xérès N.B. : phylloxera = phylloxéra (puceron)
Distinguer les finales : -et : chenet, foret (mèche),fret ~ -êt : benêt, furêt, genêt -èle : atele (singe) ~ êle : grêle -ème : barème, bohème (vagabond), crème, emblème, théorème ~ ême : baptême, Bohême (région), carême -ène : arène, troène ~ -êne : alêne, pêne (de serrure), rêne (courroie) -ète : Crète (île), interprète ~ – ête : arête, crête -ève : grève ~ -êve : trêve -genèse est le suffixe normal (sans accent sur le e de ge), mais on trouve dans les dictionnaires : glycogenèse (Larousse), glycogénèse (Robert), ovogenèse (Larousse et Robert), parthénogénèse (Larousse et Robert) Comme il est difficile pour les auteurs des dictionnaires d’arriver à se mettre d’accord !
Tranformations de voyelles, e, é, è, ê En général.quand on connaît l’orthographe d’un mot, on en déduit – ou on devrait en déduire – car il y a malheureusement des exceptions – celle d’autres mots qui appartiennent à la même famille. Ainsi, pâle s’ écrivant avec â : on en déduit que pâleur, pâlot s’écrivent aussi avec â. Avec les lettres e. é. è, ê, il n’en va pas de même. On assiste à un véritable « brassage » entre ces lettres. Nous nous contenterons de signaler ici quelques cas de tranformations : è devient é . artère, artériel; confrère, confrérie ê devient é : tempête, tempétueux; suprême, suprématie e devient é : rebelle, rébellion; tenace, ténacité e devient è : semer, je sème, je sèmerai é devient è : écrémer, j’écrème, mais reste é dans j’écrémerai er [é] devient èr : léger, légère; légèreté et [é] devient èt ou ét : discret, discrète, discrétion etc.
Il y a certaines règles logiques qu’on peut admettre, mais à côté de cela, combien ne trouve-t-on pas d’anomalies, de « chinoiseries » – comme je les appelle – dans la langue française. Je voudrais bien qu’on m’explique pourquoi, par exemple, si on a conservé le ê de grêle dans grêlon, oti a transformé le ê de crêpe pour crépon ? Pourquoi ces règles différentes pour les verbes en-er qui ont un e ou un é à l’avant-demière syllabe de l’infinitif; on écrit, au futur simple : je sèmerai mais j’écrémerai, alors que la prononciation de èmerai ou de émerai est la même : [èmré] ? Ce sont des sources d’agacement dont on voudrait bien se passer. Mais ne nous énervons pas. Nous terminons l’analyse de ces quatre voyelles e, é, è et ê, qui aura été longue et pas toujours facile à cerner. Rassurez-vous. La suite avec les autres voyelles i, o, u, y, puis avec les digram mes représentant un son-voyelle : ai, au,… an, en, in, puis avec les consonnes, ne présentera plus les mêmes difficultés. Ah ! il reste la lettre e avec tréma.
La lettre ë
Le tréma placé sur une voyelle détache celle-ci de la voyelle qui précède. La prononciation de ë varie, selon la place que cette voyelle occupe dans le mot. ë ne se trouve jamais au commencement d’un mot. A l’intérieur, on a, avec la prononciation [è] : taël ( = tael, ancienne monnaie chinoise), maërl merl, sable calcaire), noël (chant rituel) et parmi les noms propres : Israël, Raphaël, Noël. N.B. : Le ë n’est pas prononcé dans les noms propres suivants : Mme de Staël et Saint-Saëns [an-s]. A la fin, on a canoë [é], et avec un « e instable » [(e)] le nom ciguë et les féminins des adjectifs en -gu; aiguë, ambiguë, exiguë, contiguë. (Ceci, afin d’ éviter la confusion avec gue de algue, par exemple).
Note; L’Académie a décidé en 1987 d’abroger la faculté qu’elle avait accordée en 1975 de mettre le tréma sur la voyelle prononcée : *aigüe. *argüer. *gageüre,… Il faut donc continuer à écrire aiguë. et sans tréma : arguer [gu-é].gageure [ju].
Quelques mots pour lesquels on hésite, qui s’écrivent sans tréma : paella; coefficient, coexistence, coextensif, coercition, incoercible; goéland, goélette, goémon; moelle, moellon, moelleux; poêle, poêlon.
Transformations : ë devient é dans israélien, raphaélique, canoéiste.
OUEU diphtongue prononcée [weù] dans joueur,…; [weu] dans joueuse,… et avec un x muet final -oueux dans boueux, noueux »..
5e série : autres diphtongues ascendantes
Nous examinons maintenant quelques autres cas de combinaisons de voyelles représentant une diphtongue.
OI Cette diphtongue, d’un emploi très fréquent, se prononce [wa], exactement comme oua dans ouate. On la trouve au commencement du mot : oiseau, oisif,…; à l’intérieur : poireau, moignon, voirie, boisson, poil,…; à la fin : loi, émoi,… Avec consonne(s) muette(s) finale(s) : -oid : froid + composés sang-froid, chaud-froid, …; -ois : bois, pois,…; -oit : toit, exploit,…; oix : choix, noix, poix, … ; poids; -oigt : doigt. Remarques : Exceptionnellement, ‘oi’ se prononce /o/ dans oignon, oignonade, oignonière. Pour Hanse, encoignure se prononce /enco-/ et peut s’ecrire comme il se prononce.
On trouve aussi ‘oi’ précédé d’un ‘e’ muet dans les verbes seoir, asseoir, surseoir; mais on écrit au futur : je m ‘assoirai et, bizarrement, je surseoirai.
OIE diphtongue, composée de oi et d’un e muet, nonce [wa] dans des mots comme oie, foie, joie, soierie, aboiement, larmoiement, tutoiement,… N.B. : On écrit voirie, plaidoirie.
OÏ diphtongue prononcée [wa] se rencontre à l’intérieur de mots comme boîte, accroître,… avec un t muet final . -oît : benoît, de surcroît,…
oi ou oî? Sans accent : boiter, (boiteux), goitre, (goitreux) Avec accent : boîte, (emboîter), cloître, benoît, saint Benoît, noroît, suroît, de surcroît, par surcroît. OE est une diphtongue prononcée /wa/ dans moelle, moellon, moelleux. A ne pas confondre avec le digramme prononcé [eu] dans foehn et roentgen, le digramme prononcé /ou/ dans Boer, moere et groenendael ; avec la succession de deux voyelles [o + è] dans coefficient, coercition, incoercible, coextensif. OÊ est une diphtongue prononcée [wa] dans poêle et ses dérivés poêlon, poêlée, poêler, poêlier.
Un conseil pour terminer ce chapitre. Si vous aviez à écrire : » DANS UN CLOITRE, UN MOINE BOITEUX ET GOITREUX PRIAIT BENOITEMENT SAINT BENOIT, ASSIS SUR DES MOELLONS DEVANT UN POELE A BOIS », n’utilisez que des caractères majuscules. Vous risquerez moins de vous tromper.
Henri Crombez
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Jacques Lacant, in: Défense de la langue française, 156, 1991, p.3 (in: LS 17/06/1991)
“J’avoue ma tendresse pour l’accent circonflexe, bouc émissaire des simplificateurs (…), il éclaire l’origine et le sens d’un mot”, écrit sans rire Jacques Lacant dans “Défense ….” “
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1.1.1.2 Les signes diacritiques en français
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accent aigu |
accent grave |
accent circonflexe |
tréma |
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à (rare) |
â |
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é |
è |
ê |
ë (rare) |
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î |
ï |
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ô |
ö (exceptionnel) |
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ù (exceptionnel) |
û |
ü (exceptionnel) |
1.1.1 L’accent aigu
allè- = allégrement |
allegro = (pfs) allé- ; allegretto = allé- |
assener /e/ = asséner |
bélître = be- |
chéroub = chérub (de Kerub) |
cicérone = cice- |
criterium = criterium mais uniquement corynébactérium |
deleatur – déficit, … |
demiard /e/ (Lexis) |
écaille – lepidodendron, lépidoptère |
glycogenèse = glycogénèse |
linoleum = -léum |
liseré = liséré |
miserere = miséréré |
phylloxéra = -era (Hanse) |
plénum = plenum |
référendum = refe- et récépissé (Lexis) |
réfréner = refré |
réviser = re-; réviseur= re-; révision = re- |
revolveriser = révolvé- |
rodeo = -déo |
séneçon = se- |
senescence = sé- |
sénestre = sé- |
spleen, spleenétique = splénétique |
tremolo = tré- |
1.1.2 L’accent circonflexe
in: Goosse, A., Servir la cause du français dans le monde, LB, 14/01/1995
ACCENTS « … des dizaines de mots n’ont pas d’accent quoiqu’ils se soient trouvés dans la même situation que d’autres qui en sont pourvus; pourquoi ‘plaît’ (latin placet) et ‘tait’ (latin tacet), ‘soûler’ et ‘dessouler’, ‘jeûner’ et ‘déjeuner’, etc? »
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arô/ome, aromate |
côté, accotement |
éperdu, -ûment |
cône, conique |
icône, iconoclaste |
trône, détrôner mais introniser |
cotte, cotillon |
épître, chapitre, pupitre |
ba/âtardeau (ba-: acad.) et bâtard, |
diplôme, diplomate |
symptôme, -omatique |
fantôme, -omatique |
dû, due(s); mû, mue(s), redû, redue(s), crû, crues |
drôle, drôlesse, drolatique |
pôle, polaire |
fût, futaille |
débucher, embûcher |
assidu, -ûment |
grâce, gracier, gra/cieux disgrâce, disgracier, disgracieux |
câble, encablure |
infâme, infamie |
jeûner, déjeuner |
côte, coteau |
côlon, dolichocôlon, … mais colique, …+ dérivés |
râteler, ratisser |
crâne, craniologie |
canoë, canoéiste |
soûler, dessouler |
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… |
syndrome – symptôme
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in : André Hella, Ces fautes qui, obstinément, reviennent (bis), VA 6/02/1995
Accent très capricieux, au point de verser souvent dans l’incohérence : côte – coteau cône – conifère pôle – polaire diplôme – diplomatique jeûne(r ) – déjeuner tâter – tatillon traîner – drainer abîme – cime -ûment sauf absolument, ingénument, résolument
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Parlaire (montserrat@quebecmail.com – IP : 212.194.54.63) vous a envoyé un message privé ce 09/09/2007 à 09h54 depuis le forum de PPCC WEB. J’ai pris connaissance de votre note sur la langue française publiée sur le forum de PPCC WEB.
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deux possibilités
arôme = arome |
chateaubriand = châteaubriant |
craqure = craqûre |
dessouler = -oû- (Le) |
il éclôt, enclôt = éclot, enclot |
mea culpa = meâ culpâ : des _ _ (Hanse, p.574) |
nûment = nuement |
paturon = pâ- |
ptôse = ptose |
nirvana = -âna = -āna |
orthographe de départ (en latin ou en grec) non respectée
l’oméga grec > ô : symptôme / o : axiome, zone (in: Pierre Burney, L’orthographe, PUF, 1967, p.40) |
agonie < gr. agônia : combat > agônarque |
infâme < L infamis < fama > famé, malfamé |
dérivation illogique
-aître > -aissance |
alcôve > alcoviste |
bête > bétail |
boîte > boiter |
cône > conique, conifère, conicité |
congru > congrûment – ambigu > ambigument |
dû > due(s); mû > mue(s); redû > redue(s); crû > cru(e(s)) |
dû > indu |
frais > fraîche, fraîcheur |
fût > futaille, futaie, futé |
grâce, disgrâce > gracier, gracieux, disgracier, disgracieux (Hanse, p.456) |
marais > maraîcher |
pôle > polaire |
râper > rapière |
râteau > ratisser |
résolument, absolument, éperdument et assidûment, crûment, (in)dûment, goulûment, (in)congrûment, continûment, nûment (Hanse, p.47) |
sûr > assurer |
conjugaison illogique
j’eus , …, nous eûmes, vous eûtes – ils / elles eurent |
je connais, tu connais, il connaît / -ait |
autres illogismes
craqure ou craqûre – piqûre (Lexis) |
deuxième – extrême |
moelle – poêle |
1.1.3 L’accent grave
piu = più
1.1.4 Le tréma
Des équivalents empiriques du tréma sont conservés dans : cahier, envahir, trahir. (in: Pierre Burney, L’orthographe, PUF, 1967, p.41)
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Le tréma: aussi sur une voyelle qui ne se prononce pas : Saint-Saëns, Mme de Staël. (Hanse) |
ambigu, contigu, exigu, aigu >
ambiguë, contiguë, exiguë, aiguë; ambiguïté, contiguïté, exiguïté (, acuité !) — piqûre
iambe = ïambe
maëre = mere
taël= tael /aɛ/ (Lexis)
hypoïde > hypoiodeux
taël = tael
1.2 Le trait d’union
1.2.0 Généralités
Pierre Burney, L’orthographe, PUF, 1967
(p.41) Trait d’union : les contradictions y fourmillent tellement à tel point qu’il est impossible de trouver quelqu’un qui possède toutes les ‘finesses’ de ce chapitre abracadabrant de l’usage.
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in : Trait d’union, s.r.
Trait d’union. – On met un trait d’union :
1° Entre les divers éléments de certains mots composés : Chou-fleur, eau-de-vie, tire-bouchon, aigre-doux, va-et-vient, sous-entendu, sur-le-champ. etc.; – et en particulier dans les composés commençant par les préfixes après, arrière, avant. demi, ex (1), extra (2), mi, nu, semi, ultra (3), vice : Après-midi, arrière-pensée, avant-bras, demi-mesure, ex-député, extra-lucide. mi-carême, nu-tête, semi-double, ultra-violet, vice-roi.
L’Académie met le trait d’union dans les mots suivants commençant par les préfixes contre ou entre : contre-allée, contre-amiral, contre-appel, contre-approches, contre-attaque, contre-courant, contre-digue, contre-enquête, contre-épreuve, contre-expertise, contre-fiche, contre-fil, contre-fugue, contre-hacher, contre-hachure, contre-haut (en), contre-indication, contre-indiquer, contre-jour, contre-latte, contre-lettre, contre-marée, contre-mine, contre-miner, contre-mur, contre-murer, contre-pied, contre-poil (a), contre-pointe, contre-pointer, contre-police, contre-porte, contre-révolution, contre-révolutionnaire, contre-sangle, contre-taille, contre-terrasse, contre-tirer, contre-torpilleur, entre-déchirer (s’), entre-détruire (s’), entre-deux, entre-dévorer (s’), entre-donner (s’), entre-frapper (s’), entre-ligne, entre-nœud, entre-nuire (s’), entre-soutenir (s’), entre-suivre (s’), entre-temps, entre-tuer (s’), entre-voie.
L’Académie marque par une apostrophe l’élision de l’e dans les cinq verbes : s’entr’aimer. entr’apercevoir, s’entr’appeter. s’entr’avertir, s’entr’égorger.
Elle écrit en un seul mot : contralto, contravis, contrebalancer, contrebande , contrebas (en), contrebasse, contrebatterie, contrebattre, contrecarrer, contrechâssis, contrechef, contrecoeur (à), contrecoup, contredame, contredire, contrefaçon, contrefacteur, contrefaction, contrefaire, contrefaiseur, contrefort, contremaître, contremander, contremarche, contremarque, contremarquer, contrepartie, contrepoids, contrepoint, contrepoison, contreprojet, contreproposition, contrescarpe, contreseing, contresens, contresigner
(1) Servant à marquer ce qu’une personne a été et ce qu’elle a cessé d’être (2) Sauf extrajudiciaire, extraordinaire, extravagant (3) Sauf ultramontain, ultramontanisme.
Contretemps, contrevallation, contrevenir, contrevent, contrevérité, contrordre, entraccorder (s’), entraccuser (s’), entracte, entradmirer (s’), entraide, entraider (s’), entrebâillement Entrebâiller, entrebattre (s’), entrechat, entrechoquer, entrecolonne, entrecolonnement, entrecôte Entrecouper, entrecroiser (s’), entrefaite, entrefilet, entregent, entrelacement, entrelacer Entrelacs, entrelarder, entremanger (s’), entremêler, entremets, entremetteur, entremettre (‘s) Entremise, entrepont, entreposer, entrepôt, entreprendre, entresol, entretaille, entretailler (s’) Entretenir, entretoile, entretoise, entrevoir, entrevous, entrevue, entrouverture, entrouvrir
Remarques
1 Les composés commençant par les préfixes anti, archi, co, inter, intra (1), sub, super, s’écrivent en un seul mot, sans trait d’union : antialcoolisme, archifou, cosignataire, intertropical, intraveineux, sublunaire, superfin. 2 Le trait d’union se met après non entrant en composition avec un nom ou un infinitif et après quasi entrant en composition avec un nom : Non-intervention. non-paiement, non-recevoir. – quasi-contrat. quasi-délit. (Mais non solvable, non seulement.etc.; quasi mort,quasi jamais.etc.).
2° Entre le verbe et le pronom personnel (ou ce, on) sujet postposé : Sais-je? vois-tu ? prend-il? est-ce? dit-on. Remarque. – Quand il y a un t analogique intercalé, on le met entre deux traits d’union : Dira-t-il. parle-t-elle ? croira-t.on ?
3° Entre le verbe à l’impératif et le pronom personnel complément qui suit : Crois-le, dites-moi, retirez-vous, rappelle-toi. Remarque. – S’il y a deux pronoms après l’impératif, le second, comme le premier, doit être précédé du trait d’union : Dites-le-moi, donne-les-lui. Mai on ne met pas de trait d’union si les pronoms sont compléments d’un infinitif qui suit : Veuille me prévenir. Osez le lui dire.
4° Entre les particules ci. là. et les mots qu’elles accompagnent : Celui-ci, celui-là. ce livre-ci, cet homme-là, ces deux-ci; ci-dessus, là-dessus, ci-joint. ci-gît; là-bas, là-haut, jusque-là; de-ci. de-là; par-ci, par-là (2),
(1) saut l’expression latine intra-muros. (2) On écrit sans trait d’union là contre, de là, par là, dès la.
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1.2.1 Trait d’union ou non
1.2.1.1 Deux possibilités
adjectifs démonstratifs, indéfinis et pronoms
On met un trait d’union entre les pronoms qui, après l’impératif, sont étroitement
liés à celui-ci phonétiquement. Certains auteurs suppriment le second
trait d’union. Mieux vaut le mettre. (Hanse 1983)
Ce — Qu’est ceci, qu’est cela, qu’est ce ci, qu’est ce là. Le trait d’union est facultatif (Burney, 1967, 98)
apico(-)dental |
aplat = à-plat |
atropo-isomérie = atropoisomérie /-ↄi-/ !!! |
audiovisuel = audio-visuel |
baisemains = baise-mains |
big-bang = big bang |
boui-boui = bouisbouis |
bronchopneumonie = broncho-pneumonie |
cacha-fio = cachafio |
chloroiodure = chloro-iodure ; chloroiridate = chloro-iridate |
chouchou = chou-chou |
cinétir = ciné-tir |
col-vert = colvert |
compte(-)chèques, compte(-)courant, compte(-)rendu |
contremine = contre-mine |
contreminer = contre-miner |
contremoules = contre-moules |
contremurer = contre-murer |
contrepasser = contre-passer |
contrepercer = contre-percer |
contrepeser = contre-peser |
contre-planter |
contre-plaquer |
court-métrage = court métrage |
cowboy = cow-boy |
cracra = cra-cra |
croque(-)mitaine |
croque(-)note |
cylindraxe = cylindre-axe |
dare-dare = dare dare |
dento(-)labial |
dento(-)lingual |
donjuanesque = don-juanesque < Don Juan donjuaniser = don-juaniser ; donjuanisme = don-juanisme |
double-chœur, … ; double-commande = double commande double-fond = double fond |
en-cas = encas |
en-cours = encours |
entre(-)temps (Lexis) |
étasunien = états-unien |
extra(-)fort |
extraterrestre = extra-t.. et supraterrestre |
face à face = face-à-face |
fair(-)play (Hanse 1983, Lexis) |
fait-divers = fait divers ; fait-tout = faitout |
fluviomarin = fluvio-marin |
fourmi-lion ou fourmilion |
froufrou = frou-frou ; froufrouter |
gagnepain – gagne-pain |
gas-oil = gasoil (Lexis) |
génio(-)glosse ; génio(-)hyoïdien |
glacio(-)eustatisme |
goal(-)average (Hanse 1983) |
grand(-)ensemble |
gri(-)gri |
hale(-)bas |
hand(-)ball (Hanse 1983) |
in pace = in-pace |
infrarouge = infra-rouge |
infrason = infra-son (Hanse 1983, 506) |
je-ne-sais-quoi = je ne sais quoi |
lieudit = lieu-dit > lieuxdits = lieux-dits |
long-métrage = long métrage |
macroinstruction = macro-instruction |
maître-autel = maître autel |
mal(-)en(-)point (Lexis) |
mangetout = mange-tout |
mille(-)feuille |
mille(-)pertuis |
minicassettes = mini-cassettes ; minijupes = mini-jupes |
Moyen Age = moyen âge = Moyen-âge = moyen-âge (Hanse 1983) |
moyen(-)métrage |
negro(-)spiritual /twↄl/ (Hanse 1983) |
néo(-) … sauf devant i/u : …-… (Hanse 1983) |
nilocongolais = nilo-congolais |
non(-)engagé |
osso (-) bucco : pl. des _ _ (Hanse 1983) |
parti pris : “ éviter le trait d’union ” (Hanse 1983, p.671) |
passe-avant = passavant |
pause (-) café : pl. les pauses-café (Hanse) |
photo(-)électrique, photo(-)élasticité, photo(-)émetteur, … (Le) |
photoélasticimètre = photo-élasticimètre ; photo-électricitté = photoélectricité photoélection = photo-élection ; photoémetteur = photo-émetteur & photocourant, … |
piapiac = pia-piac |
pied-fort = piéfort ; pied-droit = piédroit ; pied-mont = piémont |
pipe(-)line |
pis-aller : ‘-‘ quand n.m. mais au pis aller : locution adverbiale. (Hanse 1983) |
plein(-)emploi |
porte(-)mine |
porte-aiguille > pl. porte-aiguille(s) |
porte-éponge(s) ; porte-fût(s) ; porte-greffe(s); porte-hauban(s) |
portemine = porte-mine > pl. porte-mine(s) = portemines porte-montre > pl. porte-montre = porte-montres porte-outil(s) ; porte-torpille(s) |
présalé = pré-salé |
quart (-) monde |
quintefeuille = quinte-feuille |
radioactif = radio-actif, radioactivité = radio-activité, … radio-activation |
radioréveil = radio-réveil |
ric-(à-)rac |
sain(-)bois |
sans(-)gêne |
séderbande = séder-bande |
sensorimoteur ou sensori-moteur (Hanse 1983) |
souïmanga = souï-manga |
sous-barbe, … ; sousbande = sous-bande, … sous-gorge = sougorge, sous-pied = soupied!!!; sous-lit = sourlit !!! |
sus-bande = susbande |
tape(-)cul |
terre : un esprit terre à terre (ou terre-à-terre) |
terrenoix = terre-noix |
têtebleu = tête-bleu |
thermo-ionique = thermoïonique |
tic(-)tac (Lexis) |
tierce(-)feuille |
tire(-)fond |
tire-bouchonner = tirebouchonner |
train-train, n.m., écrit aussi traintrain, a couramment remplacé trantran : Le train-train quotidien. (Hanse 1983) |
tralala = tra-la-la |
tri(-)voiturette |
ultra(-)son |
ultra(-)violet |
vice (-) versa (Hanse 1983) |
1.2.1.2 Dérivation
pause (-) café > les pauses-café (Hanse 1983) |
Don Quichotte > don-quichottisme < (Lexis) |
tic(-)tac > tictaquer (Lexis) |
Feldmarschall > feld-maréchal (Lexis) |
vers libre > vers-libriste |
nord-ouest > nordouester |
tictac = tic-tac > tictaquer |
tire-bouchon > tire-bouchonner = tirebouchonner |
claque-dent > claquedent |
quart-de-rond > quarderonner |
1.2.1.3 Trait d’union dans un cas, pas dans un cas similaire
André Hella, Ces fautes qui, obstinément, reviennent (bis), VA 06/02/1995
Le trait d’union, tout aussi fantasque que le circonflexe :
deux cents, deux-centième compte-gouttes, compte rendu en dehors, en dedans, en dessous – au-dehors, au-dedans, au-dessous deçà delà – de-ci de-là – par ci par là
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André Hella, ce fantasque trait d’union, AL 06/09/1989
“Dans son édition de 1935, le dictionnaire de l’Académie oppose sans raison 39 mots en contre- avec trait d’union à 43 sans trait d’union.”
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Suppression de l’apostrophe et du trait d’union dans les verbes composés. Exemple : entrouvrir, entrecroiser (l). Trait d’union. — Est-il ou est il… (Burney 1937, 101)
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Cas :
a pari ; aplat = à-plat ; aparté < I a parte ; à-pic |
abaisse-langue, abat-jour, abat-son, …: inv. |
abribus, abrivent |
accroche-coeur, des accroche-coeurs |
acquit-à-caution, des acquits-à-c. |
aéro-club ; aérodrome ; aérogare |
aérodynamique, aéronaval, aéronef, .., aéro-club |
agnus-castus (n.m.) ; agnus dei (n.m.) & agnus-dei (autre sens) |
aigre-doux ; aigrefin < ? |
anarcho-syndicalisme |
antidater |
antigel |
anti-induction = antiinduction ; anti-inflammatoire = antiinflammatoire anti-isomorphe = antiisomorphe |
à-peu-près |
à-plat ; ados, adroit, atout, aval |
au-dedans et en dedans |
au-dessous et en dessous (in : Jean Boisson, Les inexactitudes et singularités de la langue française, Lamertin-Fischbracher, 1930) |
autocar, auto-école, autobus, autoradio, autorail, auto-marché, auto-stop, auto-scooter, autoroute |
à-valoir, acompte, à-venir ou avenir |
avant : Je viendrai AVANT MIDI. et Je suis venu AVANT-HIER. (Hanse 183, 137) |
ave maria (un) |
avenir – à-propos |
ayant droit ; ayant cause |
baisemain |
banc brocheuse & banc-balance |
Bassilly & Haut-Ittre |
betterave < bette + rave |
bicentenaire, tricentenaire (Hanse 1983, 212) mais cent(-)cinquantenaire, ou le cent cinquantième anniversaire |
bidonville |
bien-disant, bien-pensant ; bienfaisant, bienséant, bienveillant, bienvenant ; un journal BIEN PENSANT, bienveillant, etc. (Hanse 1983, 166) |
bienfait ; bien-fondé ; bienheureux ; bien-jugé ; bien-pensant ; bienséant ; bientôt ; bienveillant ; bienvenu |
bioénergétique |
boutefeu, boute roue, boute-selle, boute-hors, boute-charge |
brise-glace = _-_s ; brise-lames ; brise-copeaux ; brise-mottes |
bronchopneumonie = broncho-pneumonie broncho-pyorrhée; broncophonie |
calebas (< cale + bas) ; cale-pied |
cap-hornier |
céphalo-rachidien et céphalothorax |
ces hommes-là, ce point de vue là, ce marchand de vin là, ces deux-là (Hanse 1983, 537) |
chantefable , chantepleure (Lexis) |
chante-perce ; chantepleure !!! |
chasse-clou, -goupille –marée, mouches, -pierres, -roue |
cinéroman ; cinétir = ciné-tir |
cis-addition = transaddition cisalpin ; cispadan(e): qui est au-delà du Pô (L Padus) ; cisrhénan |
compte(-)chèques, compte(-)courant, compte(-)rendu MAIS compte-touts, … |
contravis et contre-appel |
contre-braquer, etc. ; contrebuter, etc. |
contre-buter mais contrecarrer |
contrechamp = contre-champ contrecoeur = contre-cœur contrebattre contredire contre-disposer contre-dégager contrecoller contrefaire contre-manifester contremarcher contreficher contre-forger contre-hacher contre-mailler contremarquer |
contre-emploi, etc. ; contrescarpe |
contrefort et contre-digue |
contrepointer |
contre-poser |
contre-profiler |
contre-sceller |
contre-sempler |
contresigner |
contre-sommer |
contre-tailler |
contre-tenir |
contre-tirer |
contre-torpiller |
contrevaller |
contrevenir |
contreventer |
courte-graisse, courte-lettre … ; courtepointe, … |
débitmètre |
don quichotte (un) |
engoulevent (anc.fr. engouler : avaler) : pas de trait d’union |
en-tête, entêté (Lexis) |
en-tête, surplace, entre(-)temps |
entrebâiller, entresol, … entre-déchirer, … entrefenêtre = entre-fenêtre s’entr’égorger entrerail(s) |
entrecôte (sg : mieux –s ?) entrecuisse entre-bande entre-nerf entre-nœud entrepont entre-rail entresol entrevoie |
entre-greffer, surgreffer |
entreprendre entretenir entre-tisser s’entre-tuer s’entrechoquer s’entre-déchirer s’entre-dévorer s’entremêler et entr’apercevoir, s’ entraccorder, s’ entraccuser, s’ entr’aimer |
état-major et état civil (Hanse 1983) |
exo-crânien = extra-crânien – intracrânien |
exo-crânien = extra-crânien ; intracrânien |
extracapsulaire = extra-capsulaire, extracourant = extra-courant, … extra-muros, extra-utérin, … ; extrapoler, … |
fac-similé ; noli-me-tangere |
faitout = fait-tout (casserole en F) et plafond, hautbois, chaufour, clepsydre (Hanse 1983, 201) |
faradmètre (Lexis) |
feld-maréchal (de Feldmarschall) – feldspath, feldwéber |
fleur de lis – fleurdelisé ; vert-de-gris – vert-de-grisé |
flic flac; fric-frac, tic-tac |
fréquencemètre |
gensdelettre |
gentilhomme, gendarme |
grippeminaud < grippe + minaud |
guili-guili |
hochequeue et hausse-queue |
in (-) pace, in situ, intra-muros |
in pace = in-pace : n.m.; in-plano |
infrarouge = infra-rouge ; infra-sonore ; infraclusion |
infrastructure, infrarouge ; infra-acoustique ; infrason = infra-son (Hanse 1983, 506) |
intra-utérin, intramuros, intramusculaire (Hanse 1983, 514) |
iso-agglutination ; isoamyle ; iso-anticorps ; isobare |
je-m’en-fichisme, -foutisme je-ne-sais-quoi : je ne sais quoi |
justaucorps |
lèchefrite |
mâchefer |
malsain, … ; mal-semé |
marche-palier ; marchepied |
matefaim |
méli-mélo et micmac |
mezza voce, mezzo-soprano, mezzotinto |
miam-miam et micmac |
mi-côte, .. ; millouin < mi-loin ; minuit |
mille(-)feuille ; mille-fleurs, mille-pattes ; mille(-)pertuis ; mille-raies |
mono : toujours attaché : monoacide, monoïdéisme, mais mono-iodé (Hanse 1983) |
monocorde – double-corde (Lexis) |
moyen âge, moyen-courrier, moyen(-)métrage, moyenne-indice |
né : a fille premier-née mais la fille dernière née ? |
néo-calédonien, néocapitalisme |
non-belligérant, … ; nonchaloir, nonobstant, nonpareil |
non-directif |
non-directif non(-)engagé |
oligo-élément |
palma-Christi ; lacri/yma-christi |
panafricain ; pan-nègre |
pare-feu, … ; parepain pare-soleil ; pare-chocs pare-balles ; parachute, parafoudre, parapluie, paratonnerre |
parlant(s) français (les) cf les ayant-droits, les ayants-cause (Hanse 1983) |
passe-avant = passavant passepoil, passe-droit, passe-pied, passerose, passe-volant, … |
paterfamilias, pater-noster, … |
petit – microanalyse & micro-informatique, micro-onde |
pissenlit ; pisse-vinaigre |
porte-allumettes, … porte-aiguille > pl. porte-aiguille(s) porte-bride(s) porte-drapeau, … porte-éponge(s) porte-fût(s) porte-greffe(s) porte-hauban(s) portemanteau portemine = porte-mine > pl. porte-mine(s) = portemines porte-montre > pl. porte-montre = porte-montres porte-outil(s) porte-torpille(s) |
portefaix et porte-drapeau |
portefaix, porte-fort, … (Lexis) |
portefeuille, trépied, sèche-cheveu |
postscolaire, postsonoriser; post-scriptum |
post-t…. : post-tonique, .. + post-scriptum, autrement : postromantique, postscolaire, … |
pour-cent ; pourboire, pourparlers |
quelqu’un, quelques-uns |
railroute |
raz de marée et rez-de-chaussée |
sain(-)bois ; sainfoin |
social-révolutionnaire, socio-économique, sociodramatique |
soubassement, soubattre, soupape, soupente, soupeser; soustraire, sous-tendre, soupçon ; soussigner, sous-sol, souvenir |
souscrire, soustraire ; sous-traiter |
sous-tasse = soutasse |
strato-volcan; stratovision |
sus-bande = susbande sus-dénommé ; … susdit ; … |
talcschiste |
tapecul |
téléachat, téléalarme, téléécriture ; télé-enseignement |
terrenoix = terre-noix terrefort |
thermo-électrique thermoïonique = thermo-ionique pyro-électricité radio-actif = radioactif, radio(-alignement, radio(-)électricien, … |
tire-feu ; … tirefiler = tire-filet tire-bouchon > tire-bouchonner = tirebouchonner |
tournebouler = tourne-bouler tournebride, … tourne-disque(s), … tourne-fil, … tourne-gants |
tournebroche tourne-disquemain tourne-pierre tournesol tourne-vent tournevis |
tranchefil, … tranche-gazon, … |
tranchefile, tranche-montagne, tranchelard, tranche-gazon, … |
trans-addition transaction |
trivoiturette = tri-voiturette tricycle |
ultra-marin ultramontain ultrason = ultra-son ; ultraviolet = ultra-violet |
ultraviolet = ultra-violet (Lexis) |
variocoupleur et vaso-motricité |
vicomte < bas lat. vices comes ; vice-roi |
vingt et un mais cent un et trois cent un (Vingt-et-un ou vint et un, LB 07/02/2005) |
yé-yé et youyou et yo-yo |
zigzag |
1.3 Prononciation
PLAN
1.3.0 Introduction : le français et son orthographe tout à fait stupide
1.3.1 Les sons et les lettres correspondantes : analyse et constat
1.3.2 Les lettres et les sons correspondants : analyse et constat
1.3.3 Le nombre de lettres correspondant aux sons : analyse et constat
1.3.4 Bibliographie
1.3.0 Introduction : le français et son orthographe tout à fait stupide
Albert Doppagne, professeur à l’ULB, Trois aspects du français contemporain, Larousse, Paris, 1966
(p.11) Des phrases comme « Les poules du couvent couvent et se sauvent souvent » ou « Combien d’as as-tu? » (au jeu de cartes) sont des exemples qu’on pourrait muliplier sans peine. (p.11) L’ignorance d’un mot a fait triompher une graphie arbitraire, le c initial de cercueil, par exemple, qui ne rappelle en rien le sarcophage primitif. (…) « Legs » n’a rien de commun avec léguer, mais vient de ‘laisser’ et devrait s’écrire « lai » ou « lais »; « poids » ne vient pas de « pondu »s comme veut nous l’indiquer le d, mais de pensum et devrait s’écrire « pois ». Ne serez-vous pas d’accord avec moi pour qualifier de bêtise cette obstination à nous imposer « baïonnette » quand on sait que cette arme eut pour berceau Bayonne ?
|
NB Le mot « oiseau » est prononcé /wazo/ et constitue un record du fait qu’aucun des 4 phonèmes ne correspond à la lettre à laquelle elle est liée directement : /w/ pour « w », /a/ pour « a », /z/ pour « z » et /o/ pour « o ».
|
1.3.1 Les sons et les lettres correspondantes : analyse et constat
PLAN
1.3.1.0 Généralités
1.3.1.1 Les voyelles
1.3.1.2 Les consonnes
1.3.1.3 Les combinaisons de voyelles et de consonnes
1.3.1.4 Les lettres muettes
1.3.1.0 Généralités
Série 1 :
27 façons d’écrire /a/
12 façons d’écrire /ǝ/
32 façons d’écrire /e/
55 façons d’écrire /ɛ/
1.3.1.1 Les voyelles
27 façons d’écrire /a/
/a/ |
a |
paonne (Lexis) |
|
à |
à, déjà |
|
aa |
afrikaans |
|
aast |
Saint-Vaast /sẽva/ |
|
ac |
estomac, tabac |
|
ach |
almanach |
|
achs |
almanachs |
|
acs |
lacs (Hanse 1983), entrelacs, estomacs |
|
act |
exact |
|
acts |
exacts |
|
ae |
groenendael, Eben-Emael |
|
aë |
Mme de Staël |
|
ah |
ah, bah |
|
ai |
douairière (anc. prononciation) |
|
ap |
drap, baptême |
|
aps |
draps |
|
ars |
gars |
|
as |
verglas |
|
at |
chat |
|
ât |
bât, dégât |
|
ats |
chats, je bats |
|
âts |
appâts (Hanse 1983), bâts, dégâts |
|
atz |
Batz(-sur-Mer), Ressons-sur-Matz |
|
az |
raz de marée, lapiaz ,Veysonnaz (Sion) |
|
e |
femme, prudemment, solennel |
|
ha |
habiter, cahin-caha |
|
hâ |
hâte |
NB
- Il existe souvent une confusion entre /a/ et /α/.
/a:/ |
â |
hâte |
|
aâ |
Baâlon (France) |
|
ae |
Welkenraedt |
12 façons d’écrire /ǝ/
/ǝ/ |
ai |
faisan, faisais |
|
e |
petit |
|
ep |
Nepveu (= Neveu (Pierre)) |
|
eu |
meugler, beugler (Lexis) |
|
euh |
euh |
|
o |
bacon /bekǝn/, De Broglie /brǝj/ |
|
ö |
röntgen |
|
œ |
œil, rœntgen |
|
œu |
œuf, cœur |
|
on |
monsieur |
|
ou |
rough /rǝf/ |
|
u |
dum-dum : balle _, dundee /dǝndi/ , hunter /ǝntǝr/, pub, pick-up |
NB
/ǝ:/ |
eu |
heure, beurre, heurt |
32 façons d’écrire /e/
/e/ |
a |
bacon /bekǝn/ |
|
æ |
næ |
|
ais |
je nais (Belgique) |
|
aîs |
naît (Belgique) |
|
aix |
paix |
|
e |
aguerrir, confiteor, fennec, revolver, guérillero |
|
é |
été |
|
ê |
eurêka |
|
ed |
pied |
|
eds |
pieds, assieds |
|
ée |
féerie /feri/ (Lexis) |
|
éent |
ils siéent (du verbe seoir) |
|
ées |
entrées |
|
eh |
eh, narguileh, sakieh /-kje/ |
|
ei |
alzheimer (maladie d’) ; edelweiss (Lexis) ; eider /edɛr/ |
|
eix |
Champeix |
|
elz |
Beauwelz , Morlanwez |
|
ers |
Villers (arrondisssement de Verviers) |
|
es |
s’ esbaudir (Lexis) ; Deshaies // (Guadeloupe) /deɛ/ ; Estrées (famille) /etre/ |
|
és |
étés |
|
etz |
Cardinal de Retz /re/ (Mercier 1999) ; Gretz /gre/ ; Metz (Fontaine-l’Evêque) /me/ |
|
ex |
Échenevex, Ornex, au Grand-Saconnex (Suisse) |
|
ey |
geyser /ᴣezɛr/ |
|
ez |
chantez, Grez |
|
hay |
Jehay-Bodegnée |
|
hé |
hé |
|
heid |
Chauveheid, Chevrouheid |
|
hez |
Chabrehez, Hez (Queue-du-Bois) |
|
œ |
fœtus, œnologie |
|
oë |
canoë |
|
œh |
mœhringia /merẽᴣja/ (= meringia) |
|
oës |
canoës |
55 façons d’écrire /ɛ/
Bien plus que les 35 graphies possibles relevées dans l’ouvrage de Pierre Burney (L’orthographe, PUF, 1967, p.38).
/ɛ/ |
a |
lady (Hanse 1983) ; milady (Lexis); airedale /ɛrdɛl/ |
|
æ |
æschne /ɛskn/ |
|
ai |
délai, Hainuyer, maire; paire (Burney 1967) |
|
aî |
chaîne, paraît (Burney 1967) ; maître |
|
aid |
laid (Burney 1967) , plaid |
|
aids |
laids (Burney 1967) |
|
aie |
craie ; monnaie (Burney 1967) ; paiement, sagaie (Lexis) |
|
aient |
frayer > fraient /frɛ/ |
|
aies |
craies /krɛ/ ; monnaies (Burney 1967) |
|
ais |
connais, relais |
|
ait |
lait (Burney 1967) |
|
aît |
connaît |
|
aits |
laits (Burney 1967) |
|
aix |
faix (Burney 1967) |
|
ay |
tramway (Burney 1967) ; cayleyenne (Lexis) ; crayeux /ɛj/, crayère /ɛj/ |
|
aye |
payement (Lexis); Braye |
|
ays |
tramways (Burney 1967) ; Ways (Genappe) |
|
e |
cher (Burney 1967) |
|
é |
Émery /em(∂)-, εm-/ |
|
è |
mère (Burney 1967) ; bohème, mètre |
|
ê |
fête (Burney 1967) ; Bohême, prêtre |
|
ë |
Noël (Burney 1967) |
|
ea |
dreadlocks |
|
ect |
aspect (Burney 1967) |
|
ects |
aspects (Burney 1967) |
|
eds |
Mouilleron-en-Pareds |
|
ee |
Leernes |
|
ef |
chef-d’œuvre (Lexis) |
|
efs |
chefs-d’œuvre |
|
egs |
legs (Hanse 1983, 545)) |
|
eh |
dahabieh , keffieh |
|
ei |
peine (Burney 1967), reine |
|
eî |
reître (Lexis) |
|
eilz |
La Tour-de-Peilz (Lac Léman) |
|
ep |
sept (Burney 1967) |
|
es |
tes ; Besnard /b∂n-/ (pfs : /bε-/) (peintre fr.) ; (auj.) /bεs-, b∂-, bε-/ |
|
ès |
après, congrès, excès |
|
est |
il est; Crest-Voland /krε-/ |
|
et |
béret |
|
êt |
acquêt, intérêt ; conquêt (Lexis) |
|
ets |
mets |
|
êts |
acquêts ; intérêts ; conquêts (Lexis); revêts ; Villers-Cotterêts |
|
etz |
Cardinal de Retz /rɛ/ (Mercier 2004) |
|
ey |
colley (Lexis), hockey, Bazegney (Bayon); ébeylière (Lexis) ; il seyait ; bey (Burney 1967) |
|
eys |
beys (Burney 1967) |
|
ez |
recez = recès |
|
haies |
Deshaies (Guadeloupe) /deɛ/ |
|
hais |
hais |
|
hait |
hait |
|
hay |
hayon (Lexis) |
|
haye |
La Haye /laε/ |
|
hê |
hêtre |
|
hee |
jonk(he)er (Lexis) |
|
œ |
œstre |
|
œx |
Château-d’Œx (aussi: /e/) |