Dans le monde francophone, il existe nombre de préjugés à propos du français. Ils font l’objet d’une propagande intense,- dans le milieu de l’enseignement et des médias -, au service de l’impérialisme français. Ils sont évidemment faux.
PLAN
1 Préjugés
2 Rectifications
3 Conséquences
4 Absurdités et pauvreté du français ou la vérité en marche
1 Préjugés à propos du français
« Beauté supérieure » ; « Clarté & concision » ; « Génie » ; « Logique » ; « Nombre important de locuteurs » ; « Nuances » ; « Richesse » ; « Souplesse » ; « Supériorité » ; « Tolérance » ; « Unité » & « ‘Notre’ langue »
2 Rectifications
En vérité, il n’en est rien .
Toutes les langues sont évidemment belles et ceci n’a rien à voir avec la linguistique.
Le français est bien moins clair, truffé d’illogismes et peu nuancé, que toutes les langues voisines. Et il est beaucoup moins riche que les langues germaniques et les autres langues romanes.
Ses règles d’orthographe ont été volontairement discriminatoires.
L’autoritarisme de l’Académie française n’en permet même pas l’unité et le français a été utilisé pour écraser toutes les autres langues là où il a été introduit .
Après des décennies de francisation forcée, le français y reste toujours bien artificiel…
On nous a bien trompés et on nous trompe toujours.
2.1 Difficulté extrême de la langue française
Mercier Jacques, Les maîtres de la langue française, éd. La Renaissance du Livre, 2003
(p.153) « Le français, qui nous semble si simple, est une langue très difficile, pleine de menus traquenards. Je connais des étrangers qui le parlent à merveille, mais qui trébuchent encore devant l’emploi du si avec l’indicatif. »
André Gide, Ainsi soit-il. |
in: MARTINET, A., Le français sans fard, 1974, p.929 pp.93-94.
» Une langue paraîtrait facile ou difficile dans la mesure où sa structure, son lexique, son expression parlée ou écrite rappellent ou non la structure, le lexique et l’ expression de la langue ou des langues dont l’ étudiant possède une connaissance préalable.” » Une langue facile en soi sera celle où, à chaque génération, tombera dans l’oubli un lot de procédés et de formes difficiles à retenir et à manier parce que peu fréquents et ne s’ intégrant pas dans des complexes analogiques assez puissants . Une langue difficile sera celle d’ une communauté traditionaliste et exigeante, où les interventions prolongées des adultes auront empêché, outre l’élimination de distinctions fort utiles, ce qui pourrait bien être une décantation salutaire . Le français, en tant que langue de culture employée et diffusée par les classes qui sont les dépositaires de cette culture est, dans le sens que nous venons de définir, une langue difficile. »
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Jacques J.-M., Pensez Europe 93: parlez esperanto, Revue de l’ organ. des études, 10, déc. 1990
(p.39) “Ainsi, 12 terminaisons verbales suffisent à exprimer toutes les nuances du présent, du passé et du futur. Quelle différence avec la langue russe qui en a 157, l’allemand 364, l’anglais 652 et le français qui bat le record avec 2265 (sauf erreur ou omissions).”
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Gratius Adrien, Niveler l’enseignement ?, Le Vif 18/10/2002
« La langue française écrite est inutilement compliquée. »
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2.2 Manque de clarté
Martinet André, Le français sans fard, PUF, 1969
(p.61) (…) on dit du français, depuis plus de deux siècles, qu’il est une langue claire. Du point de vue de la structure même de la langue, la chose n’a aucun sens : dans cette langue du calembour, les sources de confusion foisonnent, et l’on ne saurait dire que le français est clair qu’en décrétant que ce qui n’est pas clair n’est pas français. Ce qui est vrai, c’est que, pendant longtemps, l’idéal de ceux qui utilisaient le français a été moins d’exprimer ce qu’ils ressentaient que d’en faire part à autrui ; le devoir était moins envers soi-même qu’envers la société. Les pensées de ceux qu’on a appelés, en France, les « Philosophes » ont sans doute été moins profondes que celles des philosophes allemands qui leur ont succédé, mais elles ont atteint un vaste public (…). Ce qui était clair, ce n’était pas la langue dont ces « Philosophes » faisaient usage, mais bien les idées qu’ils développaient et la façon dont ils usaient de la langue à cette fin. D’une façon un peu parallèle, on a pu être tenté de désigner comme de belles langues celles qui ont servi de moyens d’expression à des écrivains et à des poètes qui visaient à la beauté comme nos « Philosophes » visaient à la clarté. Dans l’un et l’autre cas, on aurait tort d’attribuer à la langue ce qui n’est qu’une réussite personnelle à partir de matériaux qui étaient à la disposition de tous. Aucune beauté n’est conférée une fois pour toutes à une langue du fait des œuvres littéraires qui en ont fait usage. La répétition de ce qui est beau aboutit au cliché. C’est l’œuvre qui est belle en son unicité, ce n’est pas la langue.
(p.83) (…) pour tous ceux, et leur nombre croît de jour en jour, qui n’auront jamais à faire de thèmes latins, l’apprentissage de la grammaire n’a de sens que parce que, seule, elle permet de « mettre l’orthographe » : comment accorder les participes si l’on ne sait identifier un objet direct ? Les anglophones savent très bien écrire leur langue sans l’aide de la grammaire, parce que lorsque, dans leur langue, la forme écrite du mot change, ce changement va toujours de pair avec une modification dans la prononciation : lorsque play devient plays ou played, la phonie /plei/ devient /pleiz/ ou /pleid/. Ceci rend inutile l’exercice de la dictée. La forme du radical invariable s’apprend par la lecture et les fautes d’ « orthographe d’usage » ne sont pas plus fréquentes, à niveau d’instruction égal, chez les anglophones que chez les Français. La graphie anglaise est sans pitié pour les étrangers parce qu’elle ne permet pas de (p.84) retrouver la phonie à partir de la graphie : comment celui qui connaît les équivalences read = /ri:d/, sea = /si:/, meal = /mi:l/ peut-il deviner que meadow est /’medou/ et steak /steik/ ? Mais, sans être idéale pour ceux dont l’anglais est la première langue, son acquisition ne réclame pas, semble-t-il, d’exercices spécifiques répétés quotidiennement : pour qui connaît /’medou/ et /steik/, les contextes permettent normalement de les retrouver sous les formes écrites meadow et steak. L’orthographe française ne facilite pas la tâche des étrangers : tout serait plus simple, pour eux, si on pouvait leur dire que le présent de l’indicatif de chanter ne connaît que les trois formes chante, chantons et chantez. Mais la forme écrite, celle avec laquelle ils prennent, en général, contact tout d’abord, permet le plus souvent d’identifier les phonèmes dont se compose le mot. Pour les Français, les variations qui ne correspondent à aucune différence dans la prononciation réclament ce que nous avons appelé un dressage, dressage qui doit absorber près du tiers de l’énergie des instituteurs et de leurs élèves. L’existence, dans leur langue, d’une orthographe grammaticale représente, pour tous les francophones, un terrible handicap. Si le temps qu’on consacre, souvent en vain, à son acquisition était mis à profit pour autre chose, le Français ne serait peut-être plus le monsieur qui ignore la géographie et qui est si faible en calcul mental. L’apprentissage de règles aussi dénuées de fondement rationnel dans la langue contemporaine que celle de l’accord des participes passés après l’auxiliaire avoir contribue à entretenir chez lui un certain « juridisme », un goût pour l’abstraction gratuite qui paraît d’autant plus séduisante que ses fondements dans les faits n’apparaissent pas. Il l’éloigné de l’opération abstractive elle-même, passage du concret à l’abstrait par l’application du principe de pertinence, opération qui fonde la science. Ceci nous vaut des mathématiciens et des grammairiens, mais peu de physiciens et de vrais linguistes.
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Joseph Hanse ou le savoir passionné, LB 02/06/1993
– Le français est-il une langue si difficile? – Très! Plus je vieillis, mieux je me rends compte du point auquel il est nuancé (sic). On vante à tort sa clarté: il n’ est pas d’autre où l’ on fasse aussi aisément des jeux de mots!”
Stéphany Pierre, Comment défendre le français des Belges, LB 01/08/1988
(Joseph Hanse) “C’est une langue difficile … Rivarol la proclamait la langue la plus claire du monde; ce n’est pas mon avis; aucune langue ne se prête autant au jeu de mots, à l’amphibologie. Je coirs, contrairement à d’autres que le français est une langue cohérente (sic), mais elle comporte, à côté de la cohérence logique, une cohérence analogique (sic): c’est, dans une certaine mesure, ce qui fait sa richesse et sa beauté, mais cela entraîne des obscurités et des difficultés.”
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Le concept de clarté dans les langues et particulièrement en français, Colloque de l’Institut des hautes Etudes en Belgique 18-19 mai 1988, Revue de l’ Institut de sociologie, 1-2, 1989 Marc Wilmet, exposé de synthèse (pp. 109-115)
“La clarté n’ est pas plus inhérente au français qu’à n’importe quelle langue.” ‘Il existe un mythe de la clarté.’ (p.111) – homophones: not. “Cinq saints ceints de leur ceinture et portant dans leur sein le seing du Saint-Père.” – 36 graphies de VER – polysémie
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2.3 Langue illogique
Le français, langue idiote ?, LB 23/07/2007PAR JACQUES MERCIER
C’est Jean-Jacques Jespers, au fil de ses « agaceries » dans le Jeu des Dictionnaires, qui m’a fait découvrir ce site : « Français langue idiote » sous-titré : « La vérité sur les innombrables illogismes en français, langue qui a servi et sert l’impérialisme français dans le monde. La vérité sur la langue utilisée par les racistes qui méprisent injustement ceux qui s’expriment dans une autre langue que le français. » Une attaque en règle des amoureux de la langue ? Si on veut, mais c’est surtout un répertoire des illogismes que nous connaissons, mais qui sont peut-être aussi le sel de la langue ? Ne prenons que l’absurdité des prononciations avec ces exemples : « Nous notions ces nations. L’inertie est amortie. Seul un initié comprend notre amitié. Il y en a plus et ils sont plus grands. Il but, c’était son but II convient qu’ils nous convient II a traversé deux lacs pour mettre ses lacs. Marc a bu du marc. Nous te portions nos portions, je sens par tous mes sens que Brassens est à Sens. Le résident et sa famille résident dans cette villa » Autre exemple ? Les illogismes dans la formation d’un nom à partir d’un verbe : bloquer donne blocage, mais remorquer donne remorquage et truquer donne truquage. Transiger donne transigeance et négliger donne négligence. Dans le domaine de la sémantique, on peut relever aussi les dérivations des composés qui changent de genre. La feuille, mais le chèvrefeuille. Une ligne, mais un interligne. Une nef, mais un aéronef. Un embâcle, mais une débâcle. Mais… Ajoutons cette pensée de Kyrios Valéry : « Si te langage était parfait, l’homme cesserait de penser. » •
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2.4 Manque d’unité
Martinet A., Walter H., Dict. de la prononciation française dans son usage réel, France expansion, 1973
(préface) “Des recherches poursuivies au cours des trente dernières années ont montré que l’unité de la prononciation française était une vue de l’esprit et ne correspondait à rient de réel. Quelle que soit la classe sociale ou le groupe culturel retenu comme digne d’ imitation …”
(Avant-propos) “Les variations (…) atteignent un mot sur cinq, même dans les milieux cultivés.”
(p.16) “L’illusion de l’unité de la prononciation française” ‘Une série d’ enquêtes … apporte définitivement la preuve que les Français cultivés non-méridionaux ne s’accordent ni sur le nombre de phonèmes qu’ils distinguent, ni sur la façon dont ils les réalisent, ni sur ceux qu’ils choisissent pour tel ou tel mot.”
(p.18) (informateurs) “Trois de nos informateurs évoluent essentiellement dans les milieux mondains, 8 sont en contact avec les milieux d’ affaires, 11 peuvent être considérés comme appartenant à des milieux intellectuels ou artistiques ou étant en rapport fréquent avec ces milieux.”
Au Conseil international de la langue française, VA 16/10/1973 2 propositions “La première est relative à la publication d’ un “Dictionnaire de la prononciation française dans son usage réel”, ouvrage qui a été réalisé par une équipe animée par M. Martinet, professeur à la Sorbonne. On apprendra à la lecture de cet énorme volume que, sur les 50.000 mots du vocabulaire, 10.000 ont une prononciation instable.”
Goosse André, Les variations régionales de la phonologie, LB 28/06/1982 “Les partisans d’ une orthographe strictement phonologique raisonnent plus d’ une fois comme si tous les francophones avaient le même système articulaire.” “J’ ai consacré deux chroniques en 1974 au Dictionnaire de la prononciation française dans son usage réel dû à la collaboration d’ André Martinet et d’ Henriette Walter. Il est fondé sur l’ usage de dix-sept informateurs habitant paris, et il fait disparaître l’ illusion de l’ uniformité que représenterait le langage de la bourgeoisie parisienne.” “Il faut se réjouir de voir des chercheurs français conscients que notre langue ne présente pas l’ uniformité supposée par des linguistes à qui Paris cache la France et la francophonie.”
Vaute Paul, mais quel français parlez-vous donc?, LB 03/03/1988 “On peut utiliser ‘le’ Walter (Henriette Walter, Le français dans tous les sens, Laffont, 1988) comme un véritable lexique franco-français, ce qu’il est certaine manière, mais aussi comme l’épopée érudite (…) qui nous dit comment et pourquoi 21 mots différents, selon les pays ou les régions, désignent la serpillère (comme wassingue, cinse, loque, panosse en Suisse, torchon en Belgique, …), comment et pourquoi seize verbes désignent l’action de tourner la salade (dont brasser, touiller, fatiguer, terbouler, …), (…).” “Il n’ y a guère qu’ une langue française mais il est plusieurs manières de la parler.”
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Jacqueline Remits, “Crolle”, “kot” et “posture” entrent dans le dictionnaire, Le Soir illustré, 17/11/88, pp. 27-28
(p.27) “Même en France, même à Paris, le français est largement diversifié, comme il l’ est en dehors des frontières françaises.”
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Hella A., Le français, langue de clarté?, VA 17/12/1973
“La clarté du français n’est que relative. Elle apparaît surtout comparée à celle des autres langues (…) De plus, aucune autre langue ne peut affirmer qu’il n’existe pour ainsi dire aucun écart entre ce qu’elle est dans la bouche du peuple et ce qu’elle devient dans les textes de ses plus grands écrivains.”
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Goosse André, L’ E dit muet, in: façons de parler, LB 25/08/1975
“A nous, Belges, ainsi qu’ aux habitants de l’ est de la France, ‘eu’ ouvert paraît la prononciation normale, tandis que c’ est ‘eu’ fermé pour la plus grande partie de la France, on peut en donner comme illustrations ces rimes de Brassens et ces graphies de Boris Vian: mais les brav’s gens n’aiment pas que l’on prenne une autre route qu’eux. (Brassens) Si j’ étais pohéteû Je serais ivrogneû j’ aurais le nez rougeû Une grande boîteû Où j’ empilerais Plus de cents sonnais Où j’ empilerais Mon ouevreû complait. (Vian cité par Claudine Demols et Joseph Motoul, Français 6 (1), p.45).
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André Goosse, L’ E muet (suite), in: Façons de parler, LB 01/09/1975
“Combien de Wallons disent “un m’lon”, “la f’melle”, “la m’ringue”, “il faut “s’mer”, “les pâqu’rettes”, toutes prononciations en France? Inversement, ils élident, contrairtement à ce qui se fait à Paris, “nous s’rions”, “vous s’riez”, “nous aim’rions”, ou encore, à Liège, devant un h bien aspiré, “dans l’ hangar”.
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Landroit Henry, Une panosse est-elle une wassingue ?, LL, 16-28/04/1989
Il existe 20 mots pour désigner le ‘torchon’ et la ‘loque à reloqueter’ belges., c-à-d ‘serpillière’. = faubert, chiffon (Breton); torche (Bordeaux); chiffon des pavés (Toulouse); emballe (Boulogne), …
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Vaute P., mais quel français parlez-vous?, LB 03/03/1988
De Bruxelles à Kinshasa, de Paris à Wallis-et-Futuna, les mots n’ ont pas toujours le même sens et les sens n’ont pas toujours le même mot.
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Aurembou Marie-France, Aspects phonétiques de l’Atlas de l’Ile de France et de l’Orléanais: unité ou diversité?, in: Les dialectes romans de France à la lumière des atlas régionauxc, pp. 379-400, in: Colloques …nationaux du CNRS, 930, 1973
(p.379) “Nous avons choisi l’ étude de 5 voyelles orales pour lesquelles nos parlers continuent souvent des prononciatons attestées au XVIIe siècle et qui ont disparu de la prononciation moderne.” Il s’ agit de l’ évolution de la diphtongue romane OI, quelle que soit son origine (> wè, wa, è) (dans ces parlers), du problème posé par la chute du OE provenant de la labialisation conditionnée de E central, de l’ évolution du O long et fermé latin diphtongué, de la fermeture de l’ O en U.
(p.396) DISCUSSION Kurt Baldinger “Nous nous trouvons, pour la première fois dans ce colloque, dans une région qui est très voisine de Paris. Si l’on a pu s’imaginer que dans la France qui est tellement centralisatrice, il n’y avait plus de dialectes ou de traits intéressants, on voit qu’en fait, à vingt ou trente kil:omètres de Paris, il y a une zone extrêmement intéressante de faits très curieux, qui posent des problèmes nouveaux, surtout celui de l’influence du français de Paris sur une zone qui résiste quand même beaucoup plus qu’ on ne le pensait.”
Mgr Gardette “On pensait qu’il n’y avait pas de patois, à cette place-là. Et vous nous en apportez beaucoup. Vous nous avez montré qu’il y a un Ouest français, assez différent de l’Est et beaucoup plus conservateur.”
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GOOSSE A., Retour à l’ orthographe, in: La Libre Belgique, 15/6/1981
“J’ ajouterai que l’ unité de l’ orthographe assure au français son unité à travers la francophonie (sic) entière, alors que la_phonétique et la phonologie varient selon les régions, au point de rendre la communication difficile, par exemple entre les Québécois et les ‘vieux Continentaux’. »
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2.5 Manque de souplesse
Hasquin H., Le français, langue des sciences et des techniques, LS 08/12/1981
“On peut regretter que la langue française soit plus rigide, plus guindée que sa grande rivale.”
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Cy. P., Parlons bien, parlons ouaibe, LS 24/10/1997
Daniel Blampain, prof. de linguistique à l’ISTI : « Si la langue française était plus souple, nous aurions moins de problèmes pour accepter les nouveautés. » |
2.6 Grande pauvreté
Martinet André, Le français sans fard , pp.17-18, 1974
« Lorsqu’ on aborde le chapitre du lexique, la position du français n’ apparaît plus sous un jour favorable: le français est une langue où chaque mot doit être appris à part: méchanceté ne saurait être retrouvé à partie de méchant, non plus qu’ amertume à partir d’ amer, comme on forme sans difficulté en anglais, badness, naughtiness et bitterness, à partir de bad, naughty et bitter . …Là où l’ allemand dérive de blind « aveugle », un substantif B1indheit, le français d’ aujourd’ hui présente le latinisant cécité . … Pour l’ Ita1ien, qui dit cicco pour « aveugle », le substantif cecità apparait comme un dérivé naturel, car il y a moins de disparité qu’ en français entre la forme « popu1aire »et la forme « savante » . L’ anglais , qui dérive simplement blindness à partir de blind ne se prive pas d’ emprunter largement, com,mme le français, aux langues classiques et connaît le terme coecum . Mais il n’ a pas abandonné les ressources de la composition, si bien qu’ on peut, en anglais, exprimer un beaucoup plus grand nombre de notions qu’ en français, sans cesser d’ employer des formes connues de tous . »
(p.19) » Il est certain que, du fait de la possibilité de combiner plus librement les unités de sens, une personne qui connaît bien les 3000 mots de la langue anglaise verra ses besoins communicatifs mieux satisfaits que celui qui pratique, avec une égale aisance, les 3000 homologues français . «
(p.59) » Un lexique pauvre réclamera un emploi extensif de la polysémie. » » Un lexique s’ étend soit en tirant de nouveaux termes de son propre fonds, soit en cherchant ailleurs et en intégrant ce dont il a besoin . Les langues diffèrent beaucoup en ces matières : les unes se créent facilement des ressources par la composition ou la dérivation, d’ autres ont plutôt recours à l’emprunt, d’ autres enfin utilisent sans réticence les différents procédés de l’enrichissement.
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Martinet André, Le français sans fard , pp.94-95, 1974
Le français, en tant que langue de culture emp1oyée et diffusée par les classes qui sont les dépositaires de cette culture est, dans le sens que nom venons de définir, une langue difficile, Sans doute est-il parlé aujourd’hui par de larges couches prolétariennes et paysannes qui n’ ont ni le loisir niles moyens de cultiver chez eux-mêmes des exigences linguiques et d’imposer à leurs enfants des traditions de beau parler qui leur sont étrangères. Mais ce ne serait pas une boutade de dire que le français populair n’est pas vraiment le français. Plus que la plupart des autres langues nationales,le français a été essentiellement la propriété d’une classe degens aisés et cultivés qui ont cherché à fixer la langue lorsqu’ils ne l’ont pas compliquée à loisir, sans, bien entendu, se préoccper des besoins éventuels de masses paysanes généralement patoisantes et d’un prolétariat urbain longtemps margin et toujours méprisé. D’un Anglais qui ne parle pas salangue selon des critères admis dans la bonne société, on pourra dire qu’il ne parle pas l’anglai du Roi, mais qui osera dire qu’il ne sait pas l’anglais? Il est fréquent, au contraire, d’entendre dire d’un Français unilingue qui se fait parfaitement entendre de ses compatriotes, qu’il ne sait pas le français parce qu’en accord avec l’écrasante majorité de ces derniers il emploie des tours traditionnellement classés comme incorrects. S’il y a, comme on le dit depuis près de quarante ans, une crise du français, c’est que l’évolution des moeurs et des techniques tend à éliminer les classes oisives qui assuraient la survie des traditions linguistiques, et à faire de la langue française le bien commun de quelque cinquante millions de personnes trop absorbées par la lutte pour l’existence pour qu’elles puissent, même avec le concours de l’école, intégralement un instrument linguistique mal adapté à leurs besoins.
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Malherbe Michel, Les langages de l’humanité, Une encyclopédie des 3000 langues parlées dans le monde, éd. Laffont, 1995
(p.84) mots: français : = 90.000 – anglais: + de 200.000
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WOLFF P., Les origines de l’ Europe occidentale, 1970 , p.17
“ Le vocabulaire de la langue anglaise est plus riche que celui de la langue française: 240.000 mots en anglais pour 93.000 en français’. » “Cette richesse vient aussi d’ une plus ou moins grande aptitude à assimiler des mots étrangers . Ces créations lexicales sont sans doute l’ un des aspects les plus superficiels d’une langue . Cependant, la richesse lexicale, la finesse plus ou moins grande de l’analyse correspondent à des tendances psychiques profondes . »
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Goosse André, in: Nouvelles suites, in: façons de parler, LB, s.d. /LA DERIVATION LEXICALE DU FRANCAIS/
« Il serait souhaitable, certes, que les familles lexicales se constituent sans entraves, selon les besoins du locuteur ou de la communication. Malheureusement, la dérivation française soufre d’un double handicap: à peu près aucun procédé ne joue librement, automatiquement, et très souvent la famille sémantique regroupe des mots de forme différente (père, paternel,; eaux, aqueux; aveugle, cécité; loucher, strabisme …). »
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2.7 Orthographe lamentable
L’orthographe française: = „objectivement absurde“
(J.M. Klinkenberg) (in : Willy Bal (UCL) (correspondance privée))
Ruytinx-Sasson L., LA CAUSE DE L’ORTHOGRAPHE EST-ELLE PERDUE ?, s.r., p.33-36
1. Les Championnats nationaux d’orthographe ( n° 102) 2. Réformistes et réformateurs
a) Evolution En général, la réforme de l’orthographe est considérée comme un outrage aux institutions. Celui qui s’en fait le promoteur accepte à priori de lutter contre l’inertie, mais aussi contre l’hostilité qui, si elle n’est pas générale, n’est amputée que de ce qu’elle cède aux sceptiques et aux ironistes. Révolution refusée parce que contraignante ou révolution refusée parce que aliénant une certaine culture qui reste « la culture, ou refusée parce que détournant d’objectifs plus bouleverseurs, elle se heurte à toutes les auto-défenses : psychologiques, économiques, cultur’elles, politiques. Le réformiste est iconoclaste. Quelle est l’image qu’il faut arracher à ses griffes ? non, ce n’est point une pyramide millénaire ; non, ce n’ est point non plus la trace fragile d’une civilisation éteinte ; est-ce alors une oeuvre pure et sans tache, consécration immaculée dd’une pensée lentement mûrie et décantée qui ne saurait être profanée ? Point. Création ampoulée du XIXe siècle, l’orthographe que nous nous imposons n’est pas vénérable et ne fut vénérée que le jour de sa fixation, celle-ci constituant – alors – une réponse à une nécessité. Etait-ce la bonne réponse ? C’était surtout le bon moment, et il y eut fixation. Le réformateur est le réformiste qui a réussi.
L’orthographe n’apparait pas comrne un vieux système à culbuter, mais comme une succession d’adaptations ( 13e s., 1530, 1660, 1853, 1935…): XIIIe s. : évolution rapide de la langue parlée ; 1530 : Robert Estienne introduit le trait d’union ; 1660 : les grammairiens de Port-Royal préconisent une orthographe phonétique ; XVIIIe s. : on s’occupait d’autre chose, mais on note à cette époque 1′ apparition de nombreux ouvrages destinés aux typographes et qui n’existaient pas, en France, (p.34) jusque-là. Ils traitent d’un ensemble de problèmes que Mme Catach groupe sous l’appellation d’orthotypographie. 1740 : apparition de l’accent circonflexe ; XIXe s. : – fixation de notre orthographe. « L’orthographe de l’Académie et la grammaire minutieusement normative de Noël et Chapsal sont les seuls exposés agréés du dogme » ( 1) au moment où, en 1832, la connaissance de l’orthographe devient obligatoire pour l’accession à tous les emplois » publics » ( 2). – La sixième édition du Dictionnaire, en 1835, joue alors un rôle normatif. – toute une série de réformistes se manifestent, plaident en vain ; 1966 : – chute du règne du réformiste Beslais ; – reconnaissance officielle des projets de René Thimonnier.
Ce ne sont que des dates parmi d’autres qui pourraient prêter à développement. Mais notre orthographe, la vraie, n’existe bien que depuis 1832. Parmi les grands hommes de l’histoire de la pensée humaine elle n’en a troublé que fort peu. Emergeant de l’analphabétisme généralisé, le produit de l’enseignement obligatoire en pays francophones a donné à l’humanité combien de petits hommes « sachant mettr’e l’orthographe » ? .
D’une part, l’orthographe française d’avant 1835 est variable dans le temps et dans l’espace. Mais elle évolue en fonction de critères puérils : faire savant, faire latin ; en fonction de critères esthético-graphiques : par exemple roy, icy . en fonction du prix de la miche de pain ou de la redingote : les clercs calligraphes sont payés à la ligne; en fonction de critères linguistiques auxquels on croit toujours : les distinctions homonymiques ( sain, saint, sein, seing, ceint cinq) D’autre part, cette orthographe, une fois fixée, se fait vilipender.
Entre 1740 et 1760, 30 % (3) des mots ont été « corrigés » par l’ Académie elle-même, sans heurter ni la majorité analphabète, ni les intellectuels puisque personne ne se souciait de se conformer à une orthographe codifiée.
( 1) P. BURNEY L’Orthographe. P.U.F., » Que sais-je ? « , p. 31. (2) ib. (3) R. THIMONNIER, Code orthographique et grammatical. Hatier, p. 21.
(p.35) Répétons-nous, 1’ « orthographe française » immuable n’existe pas et n’a jamais existé. Citons Mme Catach, qui dans son minutieux relevé » Orthographe et lexicographie « , écrit sous le rubrique « La variance orthographique » . Sur 500 modifications effectuées par l’Académie dans sa huitième édition, et relevées par Grevisse. (il y en a une centaine de plus en réalité). on compte 60 % environ de suppressions de variantes. Contre 4 % d’ajouts… Pour nous en tenir au seul Petit Larousse Illustré. quelques chiffres pourront donner une idée de l’ampleur de ce mouvement : sur 2.451 mots relevés dans nos listages (variantes, mots latins et mots étrangers) nous trouvons, en l’espace de sept années seulement (1962-1969), plus de 380 « corrections » (suppressions de mots, suppressions ou ajouts de variantes et modifications diverses) soit 15,54 %’.. « (1).
De 1740 à 1835, chaque édition du Dictionnaire de l’Académie apportait des modifications importantes portant sur des catégories de mots. La dernière édition apporte 505 adaptations de mots. Depuis, les auteurs de dictionnaires prennent leurs responsabilités, rnais leurs voies sont nécessairement divergentes. Aux aberrations historiques de l’orthographie du français s’ajoute maintenant une mouvance adaptative dd’ auteur. Exemples ( 2 ) : dessouler (Littré) ; dessoûler ( Petit Larousse Illustré, 1962) ; astracan ( Littré) ; astrakan, astracan ( Robert).
Qu’ont proposé les réformismes du 20e siècle ? Nous trouvons, dans le Rapport général ( 3) élaboré par la Commission placée sous la présidence de A. BESLAIS, un tableau comparatif de projets récents, ceux de DAUZAT ( 1940), LAFITTE-HOUSSAT (1950), BEAULIEUX (1952), de la Ligue pour une réforme de l’Orthographe ( s.d.) et celui de la Commission de réforme ( BESLAIS – 1952). En suivant l’ordre selon lequel est présenté le tableau, nous constatons que – presque tous les auteurs suppriment les » h grecs « , mais pas tous les » h grecs » ; – l’unanimité est plus grande pour ramener les pluriels à une seule forme, en S; – le bon sens et le courage l’emportent pour s’attaquer aux doubles consonnes ;
(1) N. CATACH…, Orthographe et lexicographie. t. 1, Didier. 1971, p. 168, (2) id., p, 57. (3) Rapport général sur les modalités d’une simplification éventuelle de l’orthographe française. élaboré par la Commission ministérielle d’études orthographiques, Didier. Paris, 1966, pp. 14-15.
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Leleux J., De l’orthographe et de son enseignement (1), p.5-14, Revue de la direction générale de l’organisation des études, n° 8-10, 1983, p.6-7
Une dernière raison d’apprendre l’orthographe est d’ordre psycho-social. On sait que chargé par l’ Académie française, en 1673, d’élaborer une réflexion sur la transcription , l’historien Eudes de Mézeray , assura dans la première version de son «Cahier de remarques sur l’orthographe française » qu’il convenait de choisir l’orthographe ancienne (donc la plus compliquée, J.L.) parce qu’elle distingue les gens de lettres d’avec les ignorants et les simples femmes. Les Académiciens ne repoussèrent pas cette idée. Ainsi née sur la base d’une distinction sociale, l’orthographe française a continué de dénoncer les illettrés. Une « faute » déshonore le scripteur; à l’inverse, la maîtrise de l’orthographe est un signe d’instruction, la preuve de l’appartenance à l’élite culturelle. Autrement dit, celui qui ne respecte pas les graphies passe pour être un ignorant. Etiquette dangereuse, car de là à incapable ou imbécile, il n’y a pas loin pour beaucoup (plus aptes à juger sur la forme que sur le fond, beaucoup plus difficile à apprécier). Orthographier correctement est donc une nécessité pour donner aux autres bonne opinion de soi. Enfin, nul n’ignore que l’on requiert des secrétaires, dactylos, etc. une connaissance parfaite de l’orthographe sous peine d’être refusés ou licenciés. Et même n’a-t-on pas vu des candidats cantonniers ou … fossoyeurs recrutés à partir d’une épreuve de dictée! (A l’inverse, voit-on des futurs ministres passer un examen d’orthographe avant d’être désignés ??) Ne pas se soucier de l’enseignement de l’orthographe va donc à l’encontre des intérêts, des élèves les plus malmenés par la vie. H. Huot a raison : «… Il est nécessaire d’apprendre l’orthographe aux enfants, surtout de milieu modeste – si l’on ne veut pas les vouer à l’échec ou les enfermer dans leur classe d’origine… » Ainsi des raisons psychologiques, sociales, linguistiques militent en faveur d’un apprentissage de l’orthographe
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Diro, Une nouvelle grammaire, 2. Et l’ orthographe? , LB, s.d.
L’ apprentissage de l’ orthographe du français n’ est que chausse-trapes “car le français écrit est loin d’ être phonétique: on dit “wazo” et l’ on écrit “oiseau”, dont on ne pronon aucune lettre … Ces graphies françaises furent au centre de nos six ans, mais nous l’ avons oublié. Nous nous sommes accommodés de l’ illogique. Nous aimons l’ archaïque qui nous révèle l’origine étymologique de nos mots, … D’ autres langues ont fait peau neuve, comme l’espagnol, le portugais, le norvégien, le danois, l’ allemand, le russe, le néerlandais: ils écrivent fotografie, farmacie et sigaret … comme ils les prononcent. Je ne discuterai pas ce charme désuet de notre façon d’ écrire, je veux seulement attirer l’ attention sur les difficultés des enfants et sur leurs performances assez déplorables.”
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Guion Jean, Nos enfants et l’orthographe, Parents et enfants, Le Centurion, Paris, p.30
… le nombre d’ exceptions est parfois presque aussi important que le nombre de mots qui suivent la règle. Voici les résultats: – mots commençant par al- et all-: 87 % d’ exceptions. – ac- et acc- 32 – an- et ann- 32 ap- et app- 72 at- et att- 37 ar- et arr- 92
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1981 |
Goosse A., Retour à l’ orthographe, LB, 15/06/81 “L’absurdité de notre orthographe, qui est, en vérité, une des fabrications les plus cocasses du monde, est bien connue. Elle est un recueil impérieux ou impératif d’une quantité d’erreurs d’étymologie artificiellement fixées par des décisions inexplicables. (Valéry, Variété, Bibl. de la Pléiade, p.1078) (texte de 1935)
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1981 |
Goosse A., L’ orthographe encore, LB, 29/06/1981 “Joseph Hanse a constaté qu’il y a, à l’intérieur d’un même dictionnaire ou, plus souvent encore; d’un dictionnaire à l’autre, de fâcheuses contradictions. Dans sa brochure, il a pris surtout en considération les noms composés et leur pluriel. (Orthographe et grammaire, Politique nouvelle, 1980, Conseil Intern. de la langue Fr., 28 p., Paris) Les composés! … Voilà bien un domaine dont la complexité décourage l’observateur aussi bien que l’ usager soucieux d’écrire correctement!”
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1989 |
Loos Baudouin, faut-il réformer l’ orthographe française?, LS 28/03/1989 “Rendre au français cette cohérence qui lui fait défaut.” “J’ai préféré me consacrer à la normalisation orthographique entre dictionnaires, car il existe encore trop de contradictions lexicographiques.”
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1989 |
Goosse André, L’âge d’or est un mythe, LB 29/04/1989 “A aucun moment de l’histoire du français, l’orthographe n’a été familière à la majorité.” …”ou (à) l’élite même.”
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1990 |
Goosse André, Les rectifications de l’ orthographe française, LB 10/08/1990 Paul Valéry, à propos de ce qu’ il appelle notre ‘criminelle orthographe’: “L’ absurdité de notre orthographe, qui est, en vérité, une des fabrications les plus cocasses du monde, est bien connue.”
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1990 |
Augustin Paul, Orthographe logique?, LB 10/04/1990 “Ne faut-il pas regretter le temps scolaire sacrifié en vain à retenir des exceptions, qui aurait pu servir à acquérir soit une ouverture d’ esprit, soit des connaissances supplémentaires?”
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2000 |
Duplat Guy, La libération joyeuse de la langue, LB 27/09/2000Jean-Marie Klinkenberg, vice-président du Conseil supérieur de la langue française : « Les professeurs ont un rôle très important auprès des jeunes. Ils doivent honnêtement admettre que l’orthographe qui braque tant de gens est objectivement absurde et ne répond à aucune cohérence. Tous les linguistes le savent, (…). Les professeurs doivent dire, à la fois, qu’elle est absurde et nécessaire. »
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2.8 Autoritarisme et anarchie
Lamensch Ph., Claude Duneton: Curieuse langue …, Télémoustique, s.d., pp 8-12
(p.10) Duneton : “Il est de bon ton de louanger l’Académie, les manuels ne s’en privent pas mais c’est incroyable. Pensez donc : cette Académie s’est créée dans des conditions politiques extrêmement douteuses, tout à fait antidémocratiques … Lorsqu’on louange l’Académie et Richelieu, son fondateur, c’est un peu comme si Hitler avait fondé un Ministère de la Culture et de la Censure, qu’il avait gagné dans l’Europe entière et que 300 ans plus tard, les manuels d’histoire écrivaient “Aah!” quand même, cet Hitler, quel grand homme!”. C’est exactement la même situation. Bon, l’Académie a donc fixé les règles de la langue française, et c’est ainsi qu’au XVIIIe siècle, le français est devenu une langue très pure – c’ est à dire très épurée – très internationale, une langue de prestige, quoi, dont le seul défaut était de ne pas être parlée par le peuple de France!”
(p. 12) “L’anglais est bien la langue que parle la nation anglaise (pas britannique), tandis que le français n’ est pas la langue de la nation française.”
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Maury Pierre, Les opposants … et les Belges!, LS 07/12/1990
Jean Molino, prof. à la fac. des lettres de Lausanne: « La France serait-elle la seule propriétaire de la langue française? »
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O.M., Une féminisation peu souhaitable, LB 15/02/1994
Selon l’Académie française, la réforme belge risque de jeter la confusion. Le 13/12/93, le « Moniteur Belge » publiait l’arrêté du gouvernement de la Communauté française relatif à la féminisation des noms de métiers, fonction, grade et titre dans les documents émanant du secteur public.
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Goosse A., Féminisation: il faut raison garder, LB 09/03/1994
« Il y a dans tout usager du français un conservateur qui sommeille et qui, non content de refuser ce à quoi il n’est pas habitué (ce qui et son droit), prétend donner à son refus, des fondements objectifs, surtout esthétiques. »
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Maury P., L’Académie répond à l’Académie, LS 18/02/1994
« L’Académie française elle-même a introduit dans son dictionnaire, en 1932-1935, plusieurs dizaines de féminins nouveaux, dont certains d’abord été critiqués. »
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Van Rompay Frans, Quand Druon militarise le français, LS, 11/10/1994
« Au cours d’une émission télévisée, en mars 1993, Mme Rey-Debove, du dictionnaire Robert, déclarait que ses compatriotes ont toujours eu des rapports quasi ‘hystériques’ avec leur langue. Peut-on en douter quand l’ histoire de la langue foisonne d’exemples: les réfections savantes sur le latin classique, au XVIe siècle; la naissance du pouvoir discrétionnaire de l’Académie française, au XVIIe siècle; …; un gouvernement républicain et démocratique qui joue les lexicographes dictatoriaux, au XXe siècle; la sacralisation d’ une orthographe obsolète et élitiste, emblème d’ un prestige creux et garante de la perennité des carcans linguistiques au XXIe siècle et au-delà; la conviction profonde que toutes les langues doivent allégeance à la langue française, quel que soit le siècle envisagé … »
« La langue française doit-elle vraiment être la seule langue sous tutelle au monde? »
« Croire que le français est la plus belle au monde, c’est faire preuve de chauvinisme (de bon aloi, parce que inévitable: on ne peut trouver beau que ce que l’ on ne connaît pas); s’ enorgueillir de l’ influence que cette langue exerce sur les autres langues, mais estimer par ailleurs qu’ elle ne peut s’ abaisser à subir la leur, c’ est faire preuve d’ arrogance et étalage de sa supériorité. »
Dans ‘Figaro Magazine’ du 26 juin dernier, M. Maurice Druon, secrétaire permanent de l’ Académie française, faisait parâtre un article surprenant. Il y emprunte, de son propre aveu, la terminologie militaire pour traiter de la situation de la langue française. Vraisemblablement, M. Druon considère la langue française comme un instrument de guerre au service de la puissance politique, économique … de la France: « Elle (la France) ne restera à la hauteur de l’ histoire que si elle continue de disposer d’ une dissuasion nucléaire planétaire suffisante, c’ est-à-dire sans cesse au point; et que si sa langue demeure une langue universelle. »
« Dans un tel contexte, les conjectures et les extrapolations menacent. Par ses prises de position, M. Druon, le théoricien, a pris le risque d’ accréditer certains arguments avancés par des analystes qui tentent de voir clair dans les motivations profondes de la pernicieuse politique française au Rwanda. Il se trouve soudainement et malgré lui en prise directe sur la réalité tragique du jour. Une théorie, fût-elle d’ Académie, peut, lorsqu’ elle tombe entre des mains irresponsables, conduire aux pires excès sur le terrain. C’est ainsi que Mme Colette Braeckman (‘Le Soir’ du 25.6.94) se refuse à l’idée que la défense de la francophonie contre les Tutsis anglicisés en Ouganda puisse coïncider avec la protection d’un régime digne des nazis. »
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C.D.B., André Goosse: dites Eurolande, AL 08/01/1999
André Goosse, secrétaire perpétuel de l’Académie de littérature et de langue française recommande l’usage d’Eurolande et de centime. On dit bien Irlande, Hollande, Zélande. “Il n’y a qu’une exception: Groenland que nos amis français appellent Gro-enland”.”
– Avez-vous été consulté par l’Académie française? – L’Académie française ne consulte personne; elle décide.
ZIZANIE / C.D.B., Euroland ou Eurolande?, AL 08/01/1999
Pour le linguiste Maurice Gillet, responsable du Dictionnaire étymologique de la langue française, c’est le mot même qu’il faut bannir, avec ou sans e. “Euroland n’est pas absurde, mais c’est un anglicisme ou un germanisme. Quant à son emploi avec un ‘e’, c’est doublement absurde, d’abord parce qu’on devrait dire lande euro, mais surtout parce que le mot français lande a divergé depuis très longs de son équivalent anglais ou allemand pour prendre un tout autre sens.”
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2.9 Une langue restée étrangère
Pirlot G., Espéranto: langue … naturelle!, in: L’ARA qui r’lie, 21, Mai 1989, A.R. Andenne, p.37-38
(p.38) « Peut-on qualifier de ‘naturelle’ la langue maternelle qui donne tant de soucis à nos potaches? Combien d’entre eux n’éprouvent-ils pas de grandes difficultés à s’exprimer naturellement dans leur propre langue truffée de règles, d’exceptions, de chausse-trappes en tout genre? S’ils pouvaient suivre leur élan naturel, nul doute qu’ils auraient tôt fait de simplifier la langue et de la rendre plus régulière, plus logique, moins artificielle! »
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Jeangette Dominique (prof. de français au Collège Saint-François-Xavier (Verviers), Le français en quête de sens, LB 26/02/2004
La langue maternelle s’apparentant de plus à plus à une langue étrangère pour les élèves, (…). (…) Manque de culture générale, lacunes en orthographe, en vocabulaire, expresion écrite médiocre, ce sont là les symptômes d’un mal plus profond : la langue maternelle (sic) leur devient une langue étrangère.
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3 Conséquences
3.1 Dyslexie
Gauthy Pierre, Les dyslexies, LB, 30/01/1981
“Il y aurait plus de dyslexies en région francophone que flamande, dues sans doute aux difficultés inhérentes à l’ orthographe française.”
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3.2 Gros problèmes en lecture
FRANCE 3 – 20.50, Des racines et des ailes, VA 07/04/1999
Entre 10 et 20 % des Français … pourtant passés par l’école, sont incapables de lire et comprendre un texte simple.
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Lamensch Michelle, « Ils lisent comme ils zappent », LS 20/04/2002
Joan Marblie (prof. français à Bruxelles – Athénée des Pagodes) : « Des auteurs comme Racine ou Corneille, que j’abordais il y a 20 ans, sans avoir l’impression que c’était infaisable, représentent actuellement, pour mes élèves, un exercice périlleux, terrible ! Ils ne savent pas lire Racine tout seuls. Je dois le lire avec eux, leur expliquer le contexte, etc., tellement le texte leur semble difficile. « Le Rouge et le Noir » ? C’est la première fois que plus de la moitié de ma classe ne l’a même pas lu. Parce qu’ils n’y arrivent pas, c’est trop compliqué… |
Baus Monique, Le cours de français, facile et dévalorisé, LB 09/06/2007
» Les profs de français dénoncent la tombée en désuétude de leur cours. » Les Facultés de Namur viennent de les sonder sur les grands enjeux de leur matière. Selon eux, le français est devenu, en secondaire, un cours facile et dévalorisé. Une grande enquête vient de sonder les professeurs de français du secondaire en Communauté française. Intéressant, à l’heure où l’intensification des matières de base figure parmi les priorités de campagne de la plupart des partis. Avec, en arrière-plan, le verdict-couperet de l’enquête Pisa: les performances dans leur propre langue des élèves des écoles francophones de Belgique sont déplorables. Ici, on est dans le vécu des enseignants. Des profs qui témoignent de la tombée en désuétude de leur matière. Les Facultés universitaires de Namur (FUNDP) ont sélectionné une septantaine d’écoles afin de mener leur consultation. Plusieurs critères essentiels ont été respectés, dont le juste équilibre entre établissements d’enseignement général, technique, professionnel et à discrimination positive, et une répartition géographique des écoles par province. Bref, près de 1100 professeurs ont été consultés. Dont près de 400 ont répondu au questionnaire.
Les acquis en lecture et en écriture sont clairement insuffisants. Les enfants a ter, en prélude, que les professeurs sont majoritairement satisfaits de leur profession. Le premier motif qui pourrait les conduire à changer de métier est, pour les femmes, la lassitude générale (20 pc) et, pour les hommes, l’opposition à la hiérarchie (17pc).
Quatre compétences
(…) les professeurs du 3e degré sont encore respectivement 73 pc à juger le niveau d’acquisition de l’écriture « peu » ou « non acquis » et 62 pc pour la lecture. « Cela montre qu’en six ans d’études, on constate peu d’améliorations sensibles. »
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3.3 Perte de temps importante à l’école et mauvais résultats
Henry Landroit, L’ orthographe existe. A qui la faute?, Le ligueur, 22, 1986
La règle de l’accord du participe passé est rarement intégrée avant onze-douze ans.
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Gauthy P., Coman fo-t-il écrir?, LB 07/01/1994
“On passe un tiers du temps scolaire à leur bourrer le crâne de ce fatras d’ illogismes considéré comme notre patrimoine culturel, au détriment des connaissances utiles!” “Que l’orthographe de notre langue soit bizarre, personne ne le contestera.” ‘On rencontre plus souvent des mots dont on ne prononce pas une seule lettre, comme oiseau (wazo) que des mots qui s’ écrivent comme ils se prononcent.” “C’est la fantaisie qui précède à l’ usage des consonnes redoublées.”
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Gratus Adrien, L’intelligence d’un pays, en trois chiffres, LB 05/08/2002
Dans les écoles francophones, un facteur dont on ne parle jamais, c’est qu’il faut savoir que plus de la moitié du temps passé durant toute la durée des études à étudier le français, est passé à étudier des règles d’orthographe imbéciles et qui ne servent strictement à rien. (..) Mais peu d’intellectuels francophones sont capables d’avoir le recul nécessaire pour faire cette analyse.
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Bouillon Pierre, Pourquoi est-on si nul en français ?, LS 20/04/2002
Les députés du parlement de la Communauté française (sic) ont débattu du degré de « maîtrise de la langue française » de nos élèves – on les sait globalement médiocres, (…).
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Klein Dorothée, Le français, un pont aux ânes, Le Vif, 29/05/1998, p.36-37 Enquêtes à l’ULG et à l’UCL.
(p.36) “De 60 à 70 % des étudiants en 1re candidature, toutes spécialités confondues, ignorent la signification du mot ‘corollaire’, qui apparaît pourtant fréquemment dans les syllabus. Plus de 80 % d’entre eux sont également incapables de donner un synonyme de ‘stigmatiser’ ou de ‘dichotomie’. La plupart confondent ‘effraction’ et ‘infraction’ ou ‘induire’ et ‘déduire’ …” “… les candidats universitaires ont grosso modo le même degré d’acquisition de leur (sic) langue, quelle que soit l’orientation choisie. Pour des raisons évidentes, les romanistes réussissent toutefois l’exercice / en analyse logique et en grammaire, en compréhension/ mieux que les autres, avec une mmoyenne de 63 %.” “…le résultat moyen ne dépassait … 40 % en vocabulaire!” “C’est un lieu commun de dire que les étudiants ne connaissent pas leur (sic) langue maternelle, observe Solange Mélon, chercheuse au département de français de l’Insitut supérieur des langues vivantes (ISLV) de l’Ulg.”
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Mouton Olivier, Que faire pour éviter la catastrophe en sciences?, LB 08/04/1998
“Les petits francophones n’ont vu, à ce moment /en deuxième secondaire/, que 39 pc des matières sur lesquelles ont interroge contre 74 pc ailleurs”, vu l’analyse internationale des programmes officiels pour les matières scientifiques.
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Caron Cédric, Les étudiants de 1re candi n’ont pas le niveau requis, VA 14/12/2006 Une recherche menée aux facultés de Namur montre un déficit de connaissances par rapport aux attentes des profs
« On constate que les étudiants dégagent bien l’idée principale d’un texte. Mais c’est moins bon en ce qui concerne la rigueur. On attend d’eux qu’ils soient précis : qu’ils utilisent les mots scientifiques à bon escient et qu’ils les orthographient correctement», explique Michèle Monballin, collaboratrice du projet. « Ils manquent parfois d’un savoir- ‘ faire de base, comme résoudre une équation du second degré. Des concepts comme « rural » ou « foncier », indispensables en histoire, ne sont pas connus», poursuit-elle. (…) Une autre.collaboratrice reprend:’ «Les professeurs pensent partir de zéro, mais en fait leur enseignement se base sur un savoir. Et les étudiants ne le possèdent pas toujours. Pour suivre un cours de biologie, il faut connaître le sens de mots comme « tissu » ou « organisme ». Un niveau de langage soutenu comme « il n’est pas de mise » n’est pas toujours saisi. » Ayant pris connaissance du problème, les professeurs ont adhéré à la démarche : « 7/s ne sont pas retirés dans leur tour d’ivoire. Ils prennent du temps pour expliquer ce qu’ils savent inconnu, maintenant qu’ils connaissent la situation. Certains ont d’ailleurs ajouté un glossaire à la fin de leur syllabus, se réjouit Marc Romainville, directeur du projet. « Ce qui est inquiétant, c’est le hiatus qu’il y a entre les connaissances que l’on attend des étudiants et leurs connaissances réelles », explique-t-il. Et de préconiser qu’« il faudrait plus de dialogue entre le supérieur et le secondaire. Une cause d’échec à l’université est que tous les nouveaux étudiante n’y sont pas égaux. Le diplôme de secondaires n’a pas la même valeur d’une école à l’autre. Nous n’avons pas de bac, comme en France, qui permet de s’assurer que tout le monde a bien acquis le même niveau. Nous maintenons d’ailleurs les passeports. Ceux-ci font office de choc pour les étudiants. Ils se rendent comptent de la situation. »
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3.4 Une orthographe lamentable
3.4.1 Fautes chez les écrivains
Hella André, Les fautes que commettent les bons écrivains, VA s.d.
Si nous relevons des incorrections commises par de bons écrivains, c’est pour y rendre attentifs les lecteurs, qui ne manqueront sans doute pas de faire des rapprochements avec eux-mêmes. Ce sont les fautes de conjugaison qui nous frappent le plus. Le passé simple est évidemment le temps le plus estropié. On trouve chez Huysmans (A rebours) : » D’un commun accord ils requérirent (pour requirent) la séparation de corps ‘. Chez Saint-Exupéry (Courrier Sud) : » Les lampes à arc, toutes à la fois, luirent » (pour luisirent). D’aucuns découvrent un passé simple à des verbes qui n’en ont point, ainsi « extrayai « , « absolvai » « dissolvèrent ,’, « distrayèrent « , etc. Il n’est pas tellement rare de tomber, même dans d’excellents journaux, sur des barbarismes aussI flagrants que : » Ils déduirent » (pour déduIsIrent), » elles équivalèrent » (pour équIvalurent), » ils vivèrent » (pour vécurent) et » il recouvrit (pour recouvra) la santé « . Le passé simple n’est pas seul à faire les frais de ces distractions ou de cette Ignorance. VoicI en vrac d’autres incorrections. « se départissait », pour départait, chez Giraudoux, Martin du Gard, Jacques Perret et Vialar. « Excluât « , pour exclût, chez Giraudoux (Les aventures de Jérôme Bardini). « Leurs nez bleuâtres saillissaient (pour saIllaIent) entre leurs joues creuses », chez Flaubert (Sa1ammbô). D’ autres auteurs, pourtant de qualité eux aussi, paraissent ne pas savoir que » saillissait » signifie jaillissait et que » saillait » a le sens de ressortaIt. s’avançait en dehors . ainsi, on peut lire chez La Varende « La pomme d’Adam saillissante » (pour saillante). » Elle giserait à jamais dans cette caisse hermétique » (Marguerite Yourcenar, Mémoires d’Hadrien) : gésir n’a pas de conditionnel, et s’il en avait un, ce serait « gésirait » ou « gîrait ». » Vêtissaient » d’orages, pour vêtalent. chez Lamartine (La Chute d’un ange). « Cela me stupéfait » (pour stupéfie) chez Flaubert (Correspondance). « Poigner » pour poindre chez Alphonse Daudet et » poigna » pour poignit chez Huysmans. Ce verbe poindre, au sens de piquer, n’est plus guère usité d’ailleurs que dans le proverbe : .« Oigner vilain, il vous poindra; poignez vilain, il vous oindra ». Au sens de commencer à paraître, il est plus couramment employé; mais ses formes verbales se limitent à l’infinitif et au futur. « Je partirai dès que le jour poindra » . « On entendait des voix bruisser » (pour bruIre) chez Giono et « Le papier bruissa » chez Gide, alors que ce verbe n’ a pas de passé simple. .. Il arrive aussi que des écrivains confondent le passé antérieur de l’indicatif et le plus-que-parfait du subjonctif. Ainsi , « S’il avait eu du laudanum, je n’y eus pas (pour je n’y eusse pas) coupé d’un baiser. (Giraudoux) « Je n’eus point (pour n’eusse point) réussi ». (Francis Carco) ! Mais la conjugaison n’est pas la seule pierre d’ achoppement. Des règles d’accord semblent méconnues parfois, surtout celles du participe passé . » L’insensible distance qu’avait mis (pour mise) entre eux la fin de leur précédent entretien » (Roger Martin du Gard) ; « Une doctrine nous est léguée … C’ est celle que nous ont transmis (pour transmise) nos maîtres » (Gide). Les temps surcomposés sont lourds du fait qu’ils ont deux participes ; ils sont toutefois indispensables dans certaines subordonnées pour exprimer l’antériorité par rapport à une principale dont le verbe est déjà à un temps composé. C’est le cas dans les phrases suivantes . « Quand il a eu terminé sa tournée d’agences, il a tâché de mettre au point son organisation à lui » (Jules Romains) ; « Quand il a eu fini, il s’est adressé à moi en m’ appelant son ami » (Camus). Par contre, les temps surcomposés ne se justifient en aucune manière dans ces extraits . « Je ne devais la revoir qu’après mon amputation, quand on m’a eu coupé (pour quête » (Kessel) quand on m’a coupé) la main droite » (Blaise Cendrars) : « La cousine Richard qui, à minuit, bien vivante et revenant de Paris, avait été morte (pour étaIt morte) à huit heures » (Marie Noël). Ces formes sont à éviter quand il s’ agit de verbes conjugués avec être. La règle moderne veut que le participé détaché en tête de phrase se rapporte au sujet du verbe personnel qu’il précède. Tous les écrivains sont assez loin de la respecter en toute occasion : « Sitôt sortis de Sousse et de l’abri de ses collines, le vent commença de souffler » (Gide) ; « Arrivé dans une ville nouvelle, une femme découverte le matin dormait le soir dans ses meubles » (Montherlant) ; « Lui ayant ramassé son sac, elle remercia d’une voix aimable » (Marcel Aymé). Il faut avouer que. surtout pour la dernière phrase. une grande attention est nécessaire pour que l’équivoque soit évitée. Les modes sont assez souvent employés à contre-temps. Avant que régit le subjonctif et après que l’indicatif. Il arrive que s’ observe l’inverse… Exemples : « Avant que les deux enfants eurent (pour eussent) présenté le feu et le tambourin pour la « Il fallut plusieurs jours et plusieurs nuits avant que nous pûmes (pour pussions) distinguer » (Maurice Toesca). En ce qui concerne après que, nous savons que l’usage est en train de changer. Nous regrettons d’autant plus que c’est une transformation syntaxique que rien ne justifie. Ce qui nous surprend plus encore, c’est de constater que le subjonctif n’est pas toujours présent après les verbes de crainte et de sentiment. Ainsi : « Car elle ne vint pas, comme si elle craignait que nous fûmes (pour fussions) gênés l’un par l’autre » (René Benjamin) ; « En s’étonnant que son sang avait pu (pour eût pu) brûler dans ses veines » (Marcel Aymé) ; crainte que le policier pourrait (pour puisse) le trouver en bas l’assombrit » (Francis Carco). Quant la conjonction que remplace une autre, elle régit ordinairement le même mode, sauf ce qui concerne le si conditionnel. Cette règle n’est pas toujours observée . « Dès que la lumière redevint normale et que de nouvelles bouteilles eussent été (pour eurent été) apportées » (Maurice Druon) ; « Alors. disait Adrien, si quelque part un enfant est malade et qu’il faut (pour qu’il faille) un médecin » (Aragon). Ce sont des incorrections flagrantes.
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Hella André, Des fautes chez les grands écrivains, VA 11/02/1974
Les plus grands noms de la littérature ne sont pas à l’abri des fautes contre la grammaire et même contre l’orthographe. Le plus souvent, ce sont les conjugaisons de verbes irréguliers, particulièrement celles de vêtir, départir, luire, poindre et saillir. (Delille, « Paradis perdu ») « De leurs molles toisons, les brbis se vêtissent » ; « Les sauvages vivaient et se vêtissaient du produit de leurs chasses » (Chateaubriand – Mémoires d’Outretombe), « Voilà la place vide où ma mère à toute heure, vêtissait l’indigence ou nourrissait la faim. » (Lamartine – Milly). Asseoir : « Il faut que je m’asseois » (Jules Romains – Lucienne). Roger Martin du gard (Les Thibault) : « Cette assurance satisfaite dont il ne se départissait jamais. » Poindre : plus connu à des temps conjugués. On dit : Je poignais, je poignis, poignant, mais qui se sert de poindre et même de son participe passé point. Il n’est pas étonnant dès lors qu’on lise ou, surtout, entende un monstre grammatical tel que « poigner ., méme sous la plume d’écrivains renommés . » Une effroyable terreur poigna Des Esseintes (J.-K Huysmans – » A Rebours ») : Les poitr’ines ne respiraient plUs. poignees d’angoisse » (Estaunié – Un Simple ») Ce pataquès, nous l’avons retrouvé maintes fois chez Alphonse Daudet. Précisons que cet étrange infinitif, que très peu de francophones connaissent signifie littéralement piquer et. par contamination, blesser. faire mal, qui est son acceptation la plus courante. Autre sens encore, et tout différent : pointer, apparaître. Ainsi dans « Nous avons vu poindre les premiers rayons du soleil « Saillir a des conjugaisons qui varient selon ses deux significatiins. La première est jaillir. la seconde. être en saillie. Dans le premier cas, i1 se conjugue comme finir, dans le second conme sortir. La confusion est fréquente, même chez un ecriv’ain de haut rang comme Flaubert. qui était, de plus un travailleur méticuleux : « Leurs nez bleuâtres saillissaient entre leurs joues creuses. fendillées par des rides profondes . (Salamimbo).(sic) Des barbarismes très divers se rencontrent chez d’autres grands noms François Mauriac ecrit . l’allée gravée . pour gravelée, dans Le Mystère Frontenac. Alphonse Daudet qui, décidemnent, paraît une cible idéale pour le crayon rouge du pion, a conmmis des négligences aussi lourdes que « Dans ce frénetisme de vivats » pour frénésie (dans L’Immortel) et « Elle tombe à genou sur un prie-Dieu. et s’y prostre « . pour. s’y prosterne dans L’Immortel également). Des erreurs de conjugalnon telles que « il résoud » (pour résout) ou « résolva » (pour résolut) sont moins rares qu’on ne pense, de même un très mauvais emploi des majuscules et des tirets. A l’heure actuelle, les maisons d’éditions possèdent leurs lecteurs. Qui sont généralement eux-mêmes des écrivains de qualité, ainsi que leurs correcteurs, qui sont des grammairiens vétilleux.
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Hella André, Des incorrections chez de bons écrivains, VA 30/12/1987
De bons et même de grands écrivains commettent des incorrections. Si elles me paraissent intéressantes à relever, c’est parce qu’elles sont autant de pièges grammaticaux dans lequels plus d’un risque de tomber.
Conjugaisons
Les fautes de conjugaison ne sont pas tellement rares. Les formes du passé simple semblent les plus méconnues. J.-K. Huysmans écrit : » D’un commun accord ils requérirent (pour requirent) la séparation de corps. Et Saint-Exupéry . » Les lampes à arc luirent (pour luisirent). Ce malencontreux » luirent » se rencontre aussi chez Aragon et La Varende. On trouve chez Mauriac « Elle ne recouvrit (pour recouvra) ses sens que sur la première marche « . De même » dissolvèrent » chez Jacques Perret. » extrayâmes » chez Jean Duché, » distraya » chez Daniel Halévy et » bruissa » chez Léon Daudet et André Gide, alors que les verbes dissoudre, extraire, distraire et bruire n’ont pas de passé défini. Sous l’influence de l’adjectif stupéfait, stupéfier est parfois supplanté par » stupéfaire », même chez Flaubert : » Cela m’a stupéfait « . D’ excellents auteurs tels que Châteaubriand, Alphonse Daudet et Jules Renard ont paru ignorer que l’infinitif de poignant était poindre, au sens de piquer, et non » poigner « , qui est à rejeter. Ce qui étonne, c’est la confusi’on assez fréquente entre le passé antérieur de l’indicatif et le plus-que-parfait du subjonctif, dans le cas où celui-ci est considéré comme seconde forme du conditionnel passé : » S’il avait eu du landanum, je n’y eus (pour eusse) pas coupé d’un baiser » (Giraudoux). Mais comment échanger ma nature contre celle que je lui voyais ! Je n’eus (pour eusse) point réussi (F. Carco). Il n’est pas moins surprenant de voir des noms illustres de la littérature appliquer à des verbes irréguliers la construction interrogative réservée aux verbes en er. à la seule première personne du singulier de l’indicatif présent : » Que voulé-je d’elle ? » (Giraudoux) – » Cousé-jé ? « (Colette). Qu’est-ce que je veux d’elle ? et Est-ce que je couds ? ont sans doute été jugés trop lourds et trop maladroits. C’était pourtant la seule façon correcte de s’ exprimer. En dehors de quelques verbes monosyllabiques souvent employés tels que ai-je, puis-je, vais-je, etc, il s’impose en effet pour des raisons d’euphonie, d’éviter la forme interrogative inversées à la première personne du singulier de l’indicatif. Il est même conseillé d’ étendre cet interdit aux verbes en -er, car si régulières que soient les formes pensé-je, aimé-je, etc, elles prêtent à confusion. du moins pour l’oreille, avec d’autres temps. Parmi , autres » monstres » morphologiques, je retiendria encore . » excluât » (pour exclût) chez Giraudoux, » vêtissaient » (pour vêtaient) chez Lamartine, » se dissoude » (pour se dissolve) chez Victor Hugo, » se départissait » (pour se départait) chez Cocteau et Roger Martin du Gard, » eusse été d’accord » (pour eût été) chez Roger Vailland, » la pomme d’Adam saillissante » (pour saillante, le sens du verbe étant ici « être en saillie » et non » jaillir « ) chez La Varende.
Syntaxe
Parmi les règles qui concernent la syntaxe d’accord, ce sont évidemment celles du participe passé qui sont les plus bousculées. Chez d’excellents écrivains s’observe même la tendance à rendre le participe invariable dans les propositions relatives quand le sujet y est inversé . » L’insensible .distance qu’avait mis entre eux la fin de- leur précédent entretien (R. Martin du Gard) – « Une doctrine nous est léguée… C’est celle que nous ont transmis nos maitres » (Gide) – « Quels malheurs n’ avaient pas causé les femmes ce jour-là ! » (Giraudoux). Le subjonctif est loin d’être employé dans tous les cas où il est de rigueur. Cela se remarque tout particulièrement : – Dans les concessives, même si elles énoncent un fait présent ou passé : » Le verre n’est pas de mon art, bien que j’y entends quelque chose » (Claudel) – » Aussi . il ne nous a jamais donné le prix, quoiqu’il n’y a que nous qui sachions danser » (Proust). – Après les verbes, noms et adjectifs de crainte ou, plus généralement, de sens affectif . « La crainte que le policier pourrait Se trouver en bas l’assombrit » (F. Carco) – » En s’étonnant que son sang avait pu brûler dans ses veines » (Marcel Aymé). Les pronoms relatifs sont assez fréquemment source d’incorrection, surtout dont . » Un ami dont on se console de la mort » (Mauriac) pour . » Un ami de la mort duquel on se console » – » Je flaire une comédie dont je ne suis pas dans le secret » (Montherlant) pour » Je flaire une comédie dans le secret de laquelle je ne suis pas « . Il arrive qu’un mauvais emploi de dont engendre un véritable charabia, comme dans cette phrase de Pierre Benoit : » Il y a quelque chose dont je vous serai reconnaissante de tout de suite me dire, commença Mme Périadès « . Certains écrivains, et non des moindres, n’hésitent pas à faire dépendre une surbordonnée d’une préposition comme s’il s’agissait d’un nom complément. Or, si cette construction est légitime après pour (« il a économisé cet argent pour quand il sera retraité »), elle ne l’est point après les autres prépositions : » J’ai souvent songé à comment vous serez quand vous serez vieux » (Montherlant). – » Tout de partout, des visages qui rient, avec comme s’ils avaient changé leurs nez et leurs moustaches » (Giono). » Jeannot n’a rien contre qu’on chasse Maria » (Aragon). A la différence des autres types d’erreur, celui-ci ne me parait pas dû à l’inattention, mais bien plutôt à une désinvolture provocante que certains écrivains aiment d’afficher à l’égard de la grammaire. |
3.4.2 Fautes dans la presse
Dans des situations difficiles, il serait presque nécessaire d’évaluer de façon individuelle chacun d’entre eux en mesurant le degré de progrès réaliser par rapport à leur propre niveau en début d’année. (in : LB 17/12/2002)
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Les maisons à ossature en acier présentent l’avantage d’une capacité de construction et elles coûteraient, selon leurs promoteurs, entre 5 et 20 pc. moins chères que les maisons traditionnelles.
(LB 17/12/2002, p.20) |
On ne fait évidemment aucun commentaire sur ce point au siège de la société. Pas plus qu’on estime que l’OPE sur BBL ait pu avoir la moindre influence sur la décision.
(LB 13/11/1997, p.13) |
« Mais il s’en prenait à de jeunes scouts » ne sont pas conformes au jugement dont l’agence Belga était sensée donner un compte-rendu. (LB 02/11/2002, p.5)
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Le père et le fils auraient semble-t-il, déjà eu une altercation avec ses deux jeunes, dans l’après-midi, près de la place de Montignies-sur-Sambre. (VA 01/10/2002, p.25)
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Les Hurlus regrettent la mauvaise habitude qu’ils ont pris. (LB 13/11/2006) |
Etc.
3.4.3 Fautes chez nos hommes (et femmes) politiques
La langue française martyrisée, LB 24/01/1992
Il n’ y a pas que dans les journaux que la langue et l’ orthographe sont parfois soumises à rude épreuve. Même dans le saint du saint de la francophonie que devrait être le Conseil de la Communauté française, on en découvre des vertes et des pas mûres. Ainsi le très cultivé Philippe Monfils a-t-il laissé diffuser, jeudi, une version écrite de son intervention à la tribune où nous est révélée l’ existence d’un conflit ignoré à ce jour, tant des géostratèges que des chroniqueurs sportifs : « la Guerre du Golfe « . Le même nous apprend un peu plus loin que l’ essentiel, pour l’homme politique, est « qu’on croit (sic) qu’il fera ce qu’il dit ». Quant à telle décision annoncée mardi par Bernard Anselme, elle serait rien moins qu’ « un extraordinaire avoeu (sic) d’impuissance ». Nathalie de ‘t Serclaes, pour sa part, croit avoir compris, à travers les élections du 24 novembre, « ce que nos concitoyens voulait (sic) d’ abord et avant tout ». Et d’ ajouter que la réalité quotidienne ne peut se satisfaire de bonnes intentions car « c’est d’actions concrètes sur le terrain dont (sic) elle a besoin ». Quelle grande fête de l’ esprit !…
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3.4.4 Fautes dans le milieu professionnel
B.C. (Faimes), QUELLE ORTHOGRAPHE!, in : CTR 06/10/2006
Je suis francophone et, depuis peu, je dois m’occuper du recrutement de nouveaux collaborateurs dans le cadre de mon travail de chef de district pour une chaîne de supermarchés. J’ai donc soigneusement épluché les curriculum vitae qui nie parvenaient. Sur les septante premières lettres que j’ai pu voir, une cinquantaine comportaient des fautes de langage ou d’orthographe ! Je vous laisse deviner où elles ont atterri. Il me semble tout de même primordial de s’adresser à un employeur potentiel dans un français irréprochable. Il n’est déjà pas aisé de trouver un emploi, autant faire relire sa missive par une personne compétente avant de l’envoyer, si l’on est hésitant dans la rédaction de son courrier. C’est pourquoi les propos de monsieur Leterme sur l’aptitude des francophones à apprendre le néerlandais me font bien rire, quand je vois que beaucoup ont déjà du mal à maîtriser correctement le français!
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3.4.5 Fautes dans les concours
1989 |
Un seul “o” faute aux championnats du monde d’orthographe, LB 04/12/1989 “252 finalistes ont planché, samedi, sur la dictée proposée par Bernard Pivot.”
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1991 |
Des écoliers champions de la dictée, LB 01/06/1991 ‘Ils étaient 77 de 6e primaire à participer au Championnat national francophone d’orthographe.’ “Les lauréats qui ont fait moins de 5 fautes dans la dictée sont les suivants: – avec une faute: Maud Barthélemey (école Notre-Dame de Bastogne); …”
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1993 |
Pièges et finesses de la langue française, LB 13/12/1993Un professeur du nord de la France et un habitant des Landes ont accompli un sans-faute. A l’issue de la finale, Bernard Pivot leur a remis les nouveaux trophées, les » Dicos d’or ». Participants : 115.665.
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1996 |
Finale des Dicos d’ or: pas un seul zéro faute!, LS 17/12/1996
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2000 |
Balfroid Liliane, “Frappés” a sérieusement frappé les concurrents de Jodoigne, LB 01/03/2000 APPLAUDIS: applaudi, applaudit, applaudits, applaudies, aplaudis ENTHOUSIASMES: enthousiasthmés, enthousiashmés, enthoushiasmés, entousiasmés COURONS: courrons PRENONS: prennons BIENFAITS: biens faits, biens-faits, biensfaits, bienfait PERSEVERANCE: persévérence, pérsévérance, percéverance, percévérance, percévérence, pércevérence SEANCE: scéance ENDURANCE: andurance, endurence PANTOUFLES: pantouffles
+ participes passés
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2001 |
Dictée / Sans-faute à 11 ans, VA 07/05/2001Samedi, Sébastien C., 11 ans, élève de l’école communale de Blanmont (Chastre, Brabant wallon) a remporté avec un sans-faute la finale de la dictée du balfroid. … Sur 15.000 quarts de finalistes.
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2002 |
Orthographe / Deux Belges primés à la dictée des Amériques, AL 08/04/2002 Un Bruxellois de 15 ans et un senior professionnel ont été proclamés « Grand Champion » de leur catégorie lors de la finale. Les candidats se sont imposés avec 12 et 10 fautes .
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2002 |
Pas de zéro faute chez Pivot !, LS 14/01/2002« C’est à Paris, à l’Université de tous les savoirs, que les 205 finalistes des Dicos d’or 2001 nt tenté de déjouer les pièges tendus par le grand maître en la matière, Bernard Pivot. Et son équipe.
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2002 |
Rinchart Johan, Samedi, le Balfroid 2002 fut clôturé, LB 29/04/2002Très petit taux de réussite au grand jeu de la dictée. 60 des 536 participants ont fait moins de six fautes. La finaliste gagne avec une faute.
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2004 |
Balfroid Liliane, Un score globalement honorable pour une dictée équilibrée, LB 10/03/2004 Aucun sans-faute parmi les 52 meilleures dictées lors de la demi-finale du Brabant wallon du concours Balfroid.
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2004 |
Concours Balfroid – Peu ont fait moins de six fautes, LB 10/05/20045,26 % des … 798 finalistes ont fait moins de 6 fautes à la dictée.
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2005 |
Daloze, Complexes, cet enseignement, ces enseignants, ces enseignés …, LB 18/04/2005 Balfroid 2005 : 200 qualifiés de moins (636 contre 832) pour la finale. Un zéro faute à Houffalize lors d’une demi-finale d’une jeune Albanaise 5 ans après son arrivée chez nous.
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3.6 Retards … pour la vie
Stroobants Jean-Pierre, Les petits Wallons sont-ils bêtes, Le Vif, 01/08/1986
A l’âge de dix-sept ans, 41 % des jeunes Flamands ont le bonheur d’accomplir des études sereines : ils n’ont pas eu à doubler de classe. Seuls 23 % des francophones connaissent cette joie. Du côté des filles, la différence est encore plus nette : 62,5 % de Flamandes, contre 36,4 de francophones. Si l’on prend les dernières statistiques disponibles — à savoir celles de l’année scolaire 81-82 — on s’aperçoit, qu’à dix-sept ans, le nombre d’élèves francophones masculins enregistrant un retard de deux ans est plus important que le nombre de ceux qui ont doublé une seule fois ou, pire, de ceux qui n’ont jamais doublé : ces catégories totalisent respectivement 27,8, 26,9 et 23,3 % de l’ensemble ! 14 % des garçons de Wallonie et Bruxelles ont même trois années de retard, ou plus (contre 3,1 en Flandre). A ces données il n’est pas mauvais d’adjoindre celles qui concernent l’école primaire : ne dit-on pas que les premières années d’école sont décisives pour un enfant ? On constatera donc avec effroi (et une triste constance) qu’à l’âge de onze ans, plus de 23 % des petits francophones ont une année de retard et que 8,7 % ont déjà dû doubler deux fois (21 et 7.1 % pour les filles). Le Pr. André Bouckaert (UCL) affirme que l’apprentissage de la langue française, de son orthographe illogique et sa grammaire compliquée, serait plus difficile que celui du néerlandais.
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Un francophone sur dix est illettré, LS 27/09/2001 Illettrisme : la situation de personnes qui ont oublié ou maîtrisent mal leur apprentissage initial de l’écriture et de la lecture. En Communauté française (sic), il y a environ 400.000 analphabètes (totaux ou partiels), soit 10 % de la population censée lire et écrire. Il y a en Wallonie près de 230.000 personnes illettrées (soit environ 10 % de la population adulte).
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4 Absurdités et pauvreté du français ou la vérité en marche
0 Introduction
Contrairement à ce qu’une propagande bien orchestrée nous a toujours inculqué et inculque encore par le truchement de l’enseignement et des médias, le français n’est pas aussi riche qu’on le croit généralement. A présent, il est même démontrable que cette langue est plus pauvre que toutes ses voisines, romanes et germaniques.* Encore actuellement, par sa pauvreté, ses absurdités grammaticales et orthographiques innombrables, elle est l’opium de communautés linguistiques opprimées, victimes d’un racisme francophone tout à fait injustifié.
Voici un échantillon parmi des milliers d’exemples trouvés. Que justice soit rendue à ceux à qui on a fait croire qu’ils seraient idiots s’ils ne parlaient pas (uniquement le) français…
* En matière de vocabulaire, on estime le nombre de lexèmes
en français (Encyclopédie Larousse)et en italien à +- 125.000 mots
en anglais (Oxford Dictionary) et en espagnol : +- 180.000 mots
en allemand (Sachs-Villatte) et en néerlandais (Van Dale) : +- 215.000 mots.
* Voir André Martinet, Le français sans fard, 1974, pp.11-19
1 Orthographe
« Plus on y réfléchit, moins on la comprend. »
(Gaston Paris, in : Que sais-je ?, L’orthographe, 685, p.53)
L’idéal serait qu’à chaque son corresponde une seule graphie. C’est très loin d’être le cas en français.
1.1 Relation graphie – phonétique
1.1.1 un son : plusieurs graphies
1.1.1.1 Il existe 46 façons d’écrire le son /õ/ et plus encore pour le son /ã/.
« Mon regretté maître Antoine Grégoire avait dénombré, par exemple, quarante-six façons de transcrire en français le simple son /õ/ . Et il n’y a rien d’exceptionnel dans notre système, vous pouvez trouver plus de façons encore pour écrire le son /ã/, que vous entendez deux fois dans le mot ‘enfant’. »
(Albert Doppagne, Trois aspects du français contemporain, p.10)
ex.
– eau /o/, alors que la lettre représentant normalement ce son, la lettre ‘o’ n’y figure pas, mais bien les autres voyelles.
– même prononciation pour ‘o’ dans ‘rose’, que pour ‘aulx’ (pluriel de ‘ail’)
– Posez la question à vos connaissances :
« Comment écrivez-vous le son /w/ comme dans le mot ‘wallon’ ? Réponse logique : « w ».
« Et le son /a/ comme dans ‘aller’ ? » Réponse : « a ».
« Et le son /z/ comme dans ‘zèbre’ ? » Réponse : « z ».
« Et le son /o/ comme dans ‘oser’ ? » Réponse : « o ».
Ce qui ferait ‘wazo’ ; or le français écrit ‘oiseau’, dont aucune lettre ne se prononce avec sa valeur réelle.
– Posez la question : « Quels sont les sons que ‘e’ peut représenter ? »
Personne ne dira « /a/ » ; pourtant c’est le cas dans ‘femme’, ‘évidemment’, ‘solennel’, …
– Remarquez l’absurdité : « Tu veilles sur les groseilles, puisque tu dois veiller sur le groseillier. »
1.1.1.2 Il y a 26 graphies pour le son /ε/ (mes), 23 de /ẽ/ (pain), etc.
(in : L’orthographe, Collection ‘Que sais-je ?’, 685, p.39)
1.1.1.3 Il y a 12 graphies pour /sẽ/ : ceins, ceint, ceints, cinq, sain, sains, saint, saints, sein, seins, seing, seings.
(in : A. Doppagne, Trois aspects du français contemporain, p.66)
1.1.1.4 Sept graphies pour /s/ :
<c> ce ; <ç> maçon ; <s> se ; <sc> science ; <ss> assez ; <t> action ; <x> dix
1.1.1.5 Pas de différence de prononciation entre consonnes simples et doubles :
- : agrandir – aggraver ; aliter – allonger ; chariot – charrette ; idiote – sotte
1.1.1.6 Même prononciation pour :
– Caen, camp, camps, khan, khans, quand, quant, qu’en (= 8)
– tan, tans, tant, taon, taons, temps, t’en (= 7)
– cent, sans, s’en, sens, sent
– ces, c’est, ses, s’est
– chante, chantes, chantent
– geai, jais
1.1.1.7 Faiblesses du système :
froc > défroquer ; mastic > mastiquer
George <> gorge ; gager <> garder
1.1.2 une graphie, plusieurs sons
1.1.2.1 <eu>
seul /∂/
peu /ø/
gageure /y :/
heure /∂:/
1.1.2.2 <x>
axe /ks/
exact /gz/
dix /s/
dixième /z/
excellent, exciter /k/
deux /-/
1.1.2.3 <c>
ac : tabac, estomac /-/ — hamac, bac /k/
oc: escroc, broc /-/ — troc /k/
ouc: caoutchouc /-/ — bouc /k/
<ch>
archéologie, archangel /k/ — archevêque, archétype, bronchite /∫/
<ct>
aspect /-/ — abject /kt/
succinctement /-/ — distinctement /kt/
exact /-/ > exactement /kt/
1.1.2.4 <d>
pied /-/ — sud /d/
1.1.2.5 <e>
femme /a/ — gemme /ε/
1.1.2.6 <en>
pendre, stentor /ã/ — appendice, mentor /ẽ/
NB Pourquoi dit-on « un examen /ẽ/ de l’abdomen /εn/ » et non « un examen /εn/ de l’abdomen /ẽ/ » ?
1.1.2.7 er
premier /je/ — fier /jε:/
1.1.2.8 f
clef /-/ — chef /ε/
1.1.2.9 gn
gnôle — gnôme /gn/
ignorer – agnostique /gn/
1.1.2.10 gui
aiguille /gчi/ — aiguière /gj/
linguiste /gчi/ — droguiste /g/
inguinal /gчi/ — sanguinaire /g/
1.1.2.11 guons
larguons /g/ — nous arguons /gy-/
1.1.2.12 il
fournil, fusil /-/ — avril, fenil /il/
1.1.2.13 ille
myrtille /l/ ou /ij/ — Bastille /ij/
tranquille /il/ – grille /ij/
1.1.2.14 iller
briller /ij/ — osciller /l/
1.1.2.15 imm
immangeable /ẽm/ — immoral /imm/
1.1.2.16 um
parfum — ultimatum
1.1.2.17 mn
damner, automne /n/ — amnésique, insomnie, indemniser /mn/
1.1.2.18 oi
oignon, encoignure, Jodoigne /É/ — moignon, toile, poids /wa/
1.1.2.19 p
ap: drap /-/ — cap /p/
oup: coup /-/ — croup /p/
1.1.2.20 qua
reliquat /k/ — adéquat /kw/
quarante /k/ — quadragénaire /kw/
quadrille /k/ — quadrature /kw/
1.1.2.21 qui
aquilin /k/ — aquifère /kчi/
équilibre /k/ — équidistant /kчi/
équivalent /k/ — équilatéral /kчi/
antiquité /k/ — ubiquité /kчi/
1.1.2.22 s
as: coutelas /a/ — as /as/
os: dos — os
rs: je pars — mars
us: détritus — hiatus
1.1.2.23 t
at: état — fat /(t)/
et: jardinet — net
1.1.2.24 tien
chrétien /t/ — aoûtien /sj/
1.1.2.25 z
raz /ra/ — gaz
1.1.2.26 x
flux, reflux — anthrax, index
1.1.2.27 Varia
1) chercher /∫εr∫e/
2) sens
/sãs/ dans sens (nom)
/sã/ dans je sens
/sẽs/ dans Brassens
3) summum: se prononce: /sÉmÉm/
4) je fais — nous faisons
5) rhume — rhum
6) une règle dit : ‘s’ entre deux voyelles se prononce /z/: mais resurgir – résurgence; susurrer
7) une règle dit: ‘n’ devant ‘b, m, p,’ devient ‘m’
mais bonbon, bonbonne, bonbonnière, embonpoint, néanmoins, perlinpinpin, tinmes, vinmes, mainmise, mainmorte, …
8) compact /kt/ alors qu’il a comme dérivé compacité
exact /a/ alors qu’il a comme dérivé exactitude
9) aspect /ε/ et respect /ε/ font la liaison avec la voyelle qui suit en négligeant le ‘t’
- aspect imposant /k/
respect humain /k/
De là des absurdités comme:
Nous notions ces nations.
Le pétrole s’étoile.
L’inertie est amortie.
Seul un initié comprend notre amitié.
Il y en a plus et ils sont plus grands.
Il but, c’était son but.
Il convient qu’ils nous convient.
Il a traversé deux lacs pour mettre ses lacs.
Marc a bu du marc.
Ce n’est pas un porc, c’est un porc-épic.
Nous te portions nos portions.
Je sens par tous mes sens que Brassens est à Sens.
Le résident et sa famille résident dans cette villa.
Donne-moi ton os de poulet, tu auras deux os de canard.
On peut jouer au jeu suivant, une variation de graphie ne correspond pas nécessairement à une de prononciation et vice-versa:
les > très (même prononciation, graphie différente) > lèse (même graphie, prononciation différente) > maître (même prononc., …) > mais > mets > met > et > été > avez > chanter > terrible > éther > terre > ver > vert > verte …
Judiciaire (avec ‘c’ = /s/) s’écrit différemment mais se prononce comme pénitenciaire (avec ‘t’ = /s/) qui vient de pénitence, qui s’écrit comme mais se prononce différemment de bestiaire.
1.1.3 Prononciation non fixée
referendum /ã, ẽ ou ε/
au-dessus: /odsy, od¶sy, odεsy /
août /u, ut, au, aut/
1.2 Système orthographique maladroit
1.2.1 Certaines lettres changent de prononciation d’après leur entourage phonétique
- c :
1 /s/ : ce, ci
2 /k/: car, comme
g:
1 /g/: gaz, guerre
2 le ‘j’ de Jean : Georges
Conséquences
– Quand l’Académie française décide de remplacer bull-carrier par vraquier, elle doit écrire ce dérivé de vrac avec ‘qu’.
– turc > turque, grec > grecque
– léguer > légataire
– long > longue
1.2.2 Certains sons s’écrivent différemment d’après leur provenance étymologique.
- ‘f’: fameux, faux; ‘ph’ pharmacie, photo mais fantastique, fantasme (ou phantasme), pourtant du grec φ-
1.2.3 Le trait d’union
Pourquoi y a-t-il un trait d’union à:
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Pourquoi n’y a-t-il pas de trait d’union à:
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à-coup |
acompte |
aéro-club |
aéronaval |
au-dehors |
en dehors |
contre-manifester |
contrecarrer |
contre-proposition |
contretemps |
état-major |
état civil |
faux-fuyant |
faux col |
grand-mère |
grand’ route |
passe-montagne |
passepoil |
porte-drapeau |
portefaix |
porte-monnaie |
portefeuille |
sans-coeur |
sans argent |
sur-le-champ |
sur le fait |
tourne-disque |
tournebroche |
trente-cinq |
cent cinq |
ultra-son |
ultraviolet |
Pourquoi …
entrebaîller s’entraider |
s’entr’égorger s’entr’aimer |
entre-choquer |
a-t-il, vas-y ?
1.2.4 Le tréma
Il se met sur les voyelles ‘e, i, u’ pour indiquer que la voyelle qui précède doit être prononcée.
- aiguë, ambiguïté, ciguë
NB L’accent circonflexe joue le rôle d’un tréma dans ‘piqûre’ !
1.2.5 Le changement d’orthographe amène un changement de prononciation sans que les nouvelles lettres soient prononcées.
- un oeuf /¶f/ > des oeufs /ø/
un boeuf /¶/ > des boeufs /ø/
! Il y a même un changement de prononciation sans changement d’orthographe:
un os > des os ; Jésus-Christ – le Christ
1.2.6 Orthographe non fixée
2 possibilités
abstentionniste |
abstentioniste |
appui-main |
appuie-main |
aulne |
aune |
avoir à faire à |
avoir à faire à |
balluchon |
baluchon |
bonace |
bonasse |
carbonnade |
carbonade |
chateaubriand |
châteaubriant |
clef |
clé |
coquard |
coquart |
cuiller |
cuillère |
desuète |
desuette |
fanton |
fenton |
fourmi-lion |
fourmilion |
gonnelle |
gonelle |
granit |
granite |
gruau |
gruo |
haussière |
aussière |
hellébore |
ellébore |
herscheur |
hercheur |
heuristique |
euristique |
kleptomane |
cleptomane |
l’eau a été bénie |
l’eau a été bénite |
licier |
lissier |
lys |
lis |
mal famé |
malfamé |
mal venu |
malvenu |
margotter |
margoter |
mariolle |
mariole |
marsault |
marseau |
nénuphar |
nénufar |
oekoumène |
ékoumène |
pain d’épices |
pain d’épice |
paraphe |
parafe |
payement |
paiement |
penthode |
pentode |
pharamineux |
faramineux |
redan |
redent |
remmaillage |
remaillage |
sacquer |
saquer |
saoul |
soûl |
strass |
stras |
téléphérique |
téléférique |
toquard |
tocard |
3 possibilités
chevaine |
chevenne |
chevesne |
haschisch |
haschich |
hachisch |
margotter |
margoter |
margauder |
poult de soie |
pout de soie |
pou de soie |
1.2.7 Dérivation absurde
1.2.7.1 Poids de l’étymologie sur l’orthographe
– th prononcé /t/: acanthe, thème
– ph /f/: pharmacien parce que venant du grec /φ-/
mais fantaisie, fantastique alors qu’il vient aussi du grec /φ-/
– rh: comme dans rhomboèdre mais on a rythme, alors qu’il vient du du grec en passant par le latin ‘rhythmus ‘
– Pourquoi bâton, râteau? Parce que l’accent circonflexe provient d’un ‘s’ du latin.
Pourquoi alors moutier (< L monasterium) et été (< L aestas, aestatis)?
– Pourquoi in + l donne-t-il illogique mais inlassable?
– Pourquoi sylvestre (< L silva) et abîme (< grec abyssos)?
– Pourquoi boudoir, dortoir, parloir, urinoir et auditoire, laboratoire, réfectoire?
– Pourquoi agréger — agglomérer, apparaître — apercevoir?
De même, long et allonger, lourd alourdir, grave aggraver, grand agrandir.
– Pourquoi astreindre — contraindre?
– évaluer – évaluation, évoluer – évolution, suer – sudation,
puer – puanteur, conspuer – ?, muer – mue, ruer – ruée, habituer – habitude
1.2.7.2 Illogismes dans la formation des noms abstraits
bonnet |
bonneterie |
coquet |
coquetterie |
|
|
? |
marqueterie |
tablette |
tabletterie |
|
|
pur |
pureté |
fier |
fierté |
|
|
cher |
cherté |
sûr |
sûreté |
1.2.7.3 Illogisme dans la formation du féminin
des noms
chat |
chatte |
rat |
rate |
|
|
préfet |
préfète |
boulet |
boulette |
|
|
bibliothèque |
bibliothécaire |
relique |
reliquaire |
|
|
paysan |
paysanne |
persan |
persane |
des adjectifs
coquet net |
coquette nette |
complet replet |
complète replète |
|
|
sot |
sotte |
pâlot |
pâlote |
|
|
lapon |
lapone |
frison |
frisonne |
1.2.7.4 Illogismes dans la formation d’un adjectif à partir d’un nom
limon |
limoneux |
sable |
sablonneux |
|
|
Jamaïque |
Jamaïquain |
Amérique |
Américain |
|
|
poivre |
poivré |
vanille |
vanilliné |
|
|
circonstance |
circonstanciel |
substance essence existence |
substantiel essentiel existentiel |
|
|
lune |
lunatique |
hanse |
hanséatique |
1.2.7.5 Illogismes dans la formation d’un adjectif à partir d’un verbe
critiquer manquer |
critiquable inmanquable |
expliquer communiquer |
explicable communicable |
|
|
croire |
croyable |
boire |
buvable |
|
|
risquer attaquer |
risquable attaquable |
confisquer pratiquer |
confiscable praticable |
|
|
négliger |
négligent |
obliger changer |
obligeant changeant |
1.2.7.6 Illogismes dans la formation d’adverbes à partir d’un adjectif
vrai |
vraiment |
gai |
gaiement |
|
|
ingénu |
ingénument |
goulu assidu éperdu |
goulûment assidûment éperdument |
1.2.7.7 Illogismes dans la formation d’un nom partir d’un verbe
bloquer |
blocage |
remorquer truquer |
remorquage truquage |
|
|
transiger |
transigeance |
négliger |
négligence |
1.2.7.8 Illogismes dans la dérivation : 2 orthographes différentes
donner |
donateur donneur |
million |
millioniène millionnaire |
nom |
nominal, nomination, innom(m)é nommer, prénommer, surnommer, innombrable |
nul |
annuler, annulation nullité, nullement |
patron |
patronner impatroniser |
patte |
pattu pataud |
ponton |
pontonage pontonnier |
souffler |
essouffler boursoufler |
tonner |
tonnerre détoner |
tradition |
traditionalisme traditionnel |
1.2.7.9 Illogismes dans la conjugaison
épeler |
j’épelle |
peler |
je pèle |
|
|
jeter |
je jette |
acheter |
j’achète |
|
|
coudre |
je couds |
résoudre |
je résous |
|
|
servir |
servant |
asservir |
asservissant |
|
|
inclure |
inclus |
exclure |
exclu |
|
|
mouvoir |
mû |
émouvoir |
ému |
|
|
croître |
crû |
accroître |
accru |
|
|
mettre (mis) |
hormis parmi |
1.2.7.10 Différences dans l’orthographe des noms composés
chef d’oeuvre |
chef-lieu |
sans argent |
sans-cœur |
sous-estimer |
surestimer |
|
|
grand-père |
f. grand-mère |
grand-oncle |
f. grand-tante |
grand-duc |
f. grande-duchesse |
|
|
le sauve-qui-peut |
le cri de ‘sauve qui peut’ |
1.2.7.11 Différences dans l’orthographe des adjectifs composés
une leçon non sue |
un poète non-conformiste |
1.2.7.12 Différences dans la dérivation des noms
timon |
timonier |
canon |
canonnier |
|
|
sermon |
sermonner |
ramon |
ramoner |
|
|
limon |
limonade |
citron |
citronnade |
|
|
pigeon |
pigeonneau |
saumon |
saumonneau |
|
|
ad + long > |
allonger |
ad + lourd > |
alourdir |
|
|
cristal |
cristalliser |
canal |
canaliser |
|
|
ad + profond > |
approfondir |
ad + plan > |
aplanir |
|
|
excursion |
excursionniste |
feuilleton |
feuilletoniste |
|
|
moisson |
moissonner |
poumon |
époumoner |
|
|
tympan |
tympaniser |
tyran |
tyranniser |
|
|
tension |
attention |
|
|
baron |
baronnie |
colon |
colonie |
|
|
coller |
accoler |
cou, col |
racoler |
pauvre plan |
appauvrir aplanir |
long lourd |
allonger alourdir |
grand grave |
agrandir aggraver |
religion relation |
coreligionnaire corrélation |
1.2.7.13 Dans les dérivations de mots latins et grecs, les illogismes fourmillent :
du latin :
abbreviatio |
abréviation |
abscessus |
abcès |
aggredi aggregare agglomerare |
agresser agréger agglomérer |
litus, litoris |
littoral |
ad + percipere ad + prope |
apercevoir approcher |
aurum |
or |
auricula |
oreille |
gemellus |
jumeau |
pellis (peau) |
pelisse, pellagre |
thesaurus |
trésor |
postumus |
posthume |
quadrifurcus |
carrefour |
du grec :
summetrix |
symétrie |
phantastikos |
fantastique |
kh- |
chaos kilo caractère |
(-)rh- |
rythme rhume hémorragie hémorroïdes |
okto |
octaèdre, octogone |
kinèsis |
karyokinèse |
holos |
(h)olographe |
akolouthos |
acolyte |
1.2.7.14 Autres illogismes dans la dérivation ou l’apparentement
abdiquer |
abdication |
absorber |
aborption |
âcre |
acrimonie |
Anjou |
angevin |
anoblir |
ennoblir |
anode |
cathode mais anhydride |
appétit |
apéritif |
arôme |
aromatique |
astreindre |
astringent |
auberge |
héberger |
Bacchus |
bachique |
balle |
balistique |
ballade |
baladin |
banal |
bannir |
banlieue |
banlieusard |
Baptiste |
batiste |
baie |
abée |
baril |
barrique |
barque |
barcarolle, embarcation |
barrique |
barricade |
bastille |
bastion |
bâtard |
batardeau |
battre, battue |
bataille, embat(t)re |
battu |
courbatu |
Bayonne |
baïonnette |
bec |
becquée |
bonhomme |
bonhomie |
bonne |
bonasse |
butte |
buter |
câble |
encablure |
calotte |
calotin |
canne |
canette |
caoutchouc |
caoutchoutier |
carème |
quadragésime |
carré |
quadrature, quatre, équarrir, équerre, esquarre = escarre |
chariot |
charrette |
chat |
chaton, chatte |
châtain |
chataigne |
chœur |
coryphée |
cil |
dessiller |
clapper |
clapoter |
Cluny |
clunisien |
colère |
choléra |
collier |
accolade |
combattre |
combatif |
concourir |
concurrent |
coma comtat |
comateux comtadin |
consonne |
consonance, consonantique |
corps |
corporel, corsage |
correctionnel |
correctionaliser |
cour |
courtois |
courir |
chasse à courre |
court |
raccourcir, courbatu |
cote |
quotité |
côte |
coteau |
cotte |
cotillon |
craie |
crayeux, crayon |
crâne |
alicrane |
crû |
décru |
daim |
daine |
dalle |
dalot |
débit |
débirentier |
démarquer |
démarcation |
dorer |
daurade |
échelle |
échelon, échelier |
dû |
redû ; indu > indûment |
électroponcture |
aquapuncture |
éléphant |
olifant |
éthylène |
acétylène |
Faënza |
faïence |
famille |
familial, familier |
fente |
fanton |
fer |
ferraille |
fer-blanc |
ferblantier |
feuille |
cerfeuil |
flux |
afflux, reflux, influx ; superflu |
folâtre |
follet |
follement |
affolement |
fourmiller |
fourmilier |
fût |
futaie, futaille |
gaîne |
dégainer |
Gand |
Gantois |
gars |
garçon |
geai |
cajoler |
gémellaire |
jumeau |
fusil |
fusiller, fusilier |
gentil |
gentiment |
geôle |
enjôler (cf cajoler) |
gond |
engoncer |
Goth |
gotique |
goût |
ragout |
grâce |
gracier |
gratter |
gratin |
Halfen |
alfénide |
homme |
homicide |
hectique |
étique |
honneur |
honorer |
hors |
hormis |
hutte |
cahute |
icône |
iconographie |
il fait |
fainéant |
imbécile |
imbécillité ; — docile – docilité |
infâme |
infamie |
innommable |
innom(m)é — nommé |
Jacques |
jaquette |
jeûner |
déjeuner |
La Palice |
lapalissade |
Laos |
Laotien |
lier |
licol, licou |
loquace |
élocution |
mamelle |
mammifère |
Mansart |
mansarde |
Massiquot |
massicot |
maure |
moricaud |
Metz |
messin |
monnaie |
monétaire |
mors |
remords |
nommer |
nomination |
huile |
oléiforme, olé(i)fiant |
ordonner |
ordinateur |
paletot |
paltoquet |
parement |
parmentier |
pâtir |
compatir |
pâture |
paturon |
pic |
pivert |
poix |
empois |
pôle |
polaire |
pont |
ponceau |
printemps |
printanier |
prud’homme |
prud’homal |
puis |
puîné |
puits |
puisatier, épuiser |
queue |
équeuter |
râteau |
ratisser |
rationnel |
rationaliser |
résonner |
résonance |
sens |
forcené |
siffler |
persifler |
sirop |
siroter, sirupeux |
sonner |
sonore |
souffler |
boursoufler |
suiffer |
ensuifer |
soûler |
dessouler |
sûr |
assurance |
tabac |
tabagie, tabatière |
tanner |
tanin |
tiers |
tierce |
tordre |
retors |
train |
traîner |
trappe |
chausse-trape, attraper |
trône |
trôner, introniser |
tâter |
tatillon |
vallée |
dévaler |
vent |
vantail |
verglas |
verglacer |
voix |
voyelle |
voûte |
voussure |
groseillier |
cornouiller |
2 Morphologie
2.1 Prononciation non fixée
bleuet |
bluet |
margauder |
margot(t)er |
marte |
martre |
saurer |
saurir |
2.2 Doublets
abajoue |
bajoue |
abreuvage |
abreuvement |
alcaliser |
alcaniser |
analgésie |
analgie |
s’en fiche |
s’ en ficher |
macératé |
macéré |
mièvrerie |
mièvreté |
rapprendre |
réapprendre |
rensemencer |
réensemencer |
vêlage |
vêlement |
2.3 Illogismes dans la formation des noms à partir d’autres noms
orange |
oranger |
banane |
bananier |
|
|
artillerie |
artilleur |
cavalerie |
cavalier |
infanterie |
fantassin |
|
|
chêne |
chênaie |
pin |
pineraie |
Diminutifs tantôt en -icule, tantôt en –ule
animal |
animalcule |
globe |
globule |
mont |
monticule |
valve |
valvule |
dent |
denticule |
oeuf |
ovule |
grain |
granule |
|
vésicule |
|
canicule |
partie |
particule |
2.4 Illogismes dans la formation du féminin
des noms
Franc-Comtois |
Franc-Comtoise (pourquoi pas Franche-Comtoise?) |
des adjectifs
crétin |
crétine |
malin |
maligne |
2.5 Illogismes dans la formation d’un nom partir d’un verbe
apparaître |
apparition |
paraître |
parution |
|
|
chanter |
chanteur |
présenter |
présentateur |
|
|
imiter |
imitateur |
profiter |
profiteur |
|
|
porter transporter |
porteur transporteur |
importer exporter |
importateur exportateur |
|
|
interférer conférer |
interférence conférence |
transférer |
transfert |
|
|
scruter |
scrutateur |
exécuter |
exécuteur |
persécuter |
persécution |
discuter |
discussion |
|
|
livrer |
livraison |
délivrer |
délivrance |
|
|
élider |
élision |
élucider |
élucidation |
|
|
soigner |
soigneur |
accompagner |
accompagnateur |
témoigner |
témoin |
|
|
attendre |
attente, attentif, attention |
tendre |
tension |
2.6 Illogismes dans la dérivation de noms abstraits à partir d’adjectifs
agile |
agilité |
habile |
habileté |
|
|
ancien |
ancienneté |
chrétien |
chrétienté |
facile |
facilité |
difficile |
difficulté |
|
|
poli |
politesse |
hardi |
hardiesse |
|
|
familier |
familiarité |
régulier |
régularité |
2.7 Illogismes dans la formation de verbes à partir d’adjectifs
court |
raccourcir |
étroit |
rétrécir |
long |
allonger |
2.8 Dérivation des noms d’habitants à partir de noms de lieux
Béziers |
Biterrois |
Boulogne |
Boulonnais |
Bourges |
Berruyers |
Bourgogne |
Bourguignons |
Bourgoin-Jullien |
Berjolliens |
Bresse |
Bressan |
Castelnaudary |
Chauriens |
Charleroi |
Carolorégiens |
Charleville |
Carolopolitains |
Châteauroux |
Castelroussiens |
Château-Thierry |
Castelthéodoriciens |
Chevreux |
Chevrotins |
Evreux |
Ebroïciens |
Fontainebleau |
Bellifontains |
Gap |
Gapançais |
Hesbaye |
Hesbignons |
Le Mans |
Manceau |
Madagascar |
Malgache, Madécasse |
Monaco |
Monégasques |
Pau |
Palois |
Pont-à-Mousson |
Mussipontains |
Pont-Sainte-Maxence |
Maxipontains |
Saint-Denis |
Dionysiens |
Saint-Etienne |
Stéphanois |
Saint-Omer |
Audomarois |
Terre de Feu |
Fuégiens |
Vaux-sous-Chèvremont |
Valcaprimontois |
!! Pont-de-Loup : Lupipontains : du L lupi : génitif de ‘lupus’ : qui n’a rien à voir avec Pont-de-Loup (Funderlo (840), Ponderlous (1143), Pondreloes ( ?) (1180), Ponderlues, Ponreluez (13e s.))
- De Marneffe considère ‘lo’, l’us’ comme dérivé du vieux saxon ‘lagu’, anglo-saxon : ‘lago’ avec le sens de bas-fond, lieu humide. Pour Pont-de-Loup, l’élément ‘lo’ aurait la signification de ‘forêt’(C.G. Roland, Toponymie namuroise , in : Annales de la Société archéologique de Namur, T.23, 1899,)
2.9 Dérivation d’adjectifs, noms ou verbes sous l’influence du latin ou du grec,
par impuissance de le faire directement à partir du mot de base français
du latin
abréger |
abréviation |
absoudre |
absolution |
avorter |
abortif |
bouc |
hircin |
bouche |
oral ; du grec : stomatite |
cire |
cérine, cérifère |
corps |
corporel |
gencive |
gingival |
guerre |
belliqueux ; du grec : polémologie |
huile |
oléagineux |
langue |
lingual ; du grec : glossite |
odorat |
olfactif |
œil |
oculiste ; du grec : ophtalmologue |
or |
auréole |
ordonner |
ordinateur |
ortie |
urticaire |
ours |
ursidé |
peau |
pelleterie |
pourrir |
putrescible |
rage |
rabique |
sacrement |
sacramental |
soie |
sériciculture |
sommeil |
insomnie |
teindre |
tinctorial |
titre |
titulature |
veuf |
viduité |
vide |
vacuité |
du grec :
vigne |
ampélographie |
animal |
zoologique |
dent |
odontologue |
enfant |
pédagogie |
lait |
galactogène |
nez |
rhinite |
oreille |
otologie, otite |
poumon |
pneumonie |
trésor |
thésauriser |
pou |
phtiriase |
reptile |
(h)erpétologie |
2.10 La parenté d’un adjectif n’est pas parfois pas apparente
bouche |
buccal oral verbal |
cheval |
chevalin équestre hippique |
doigt |
dactylé digital |
eau |
aqueux hydraulique |
père |
paternel parricide |
pou |
pédiculaire pouilleux |
sel |
salé saupoudré halogène |
soleil |
ensoleillé héliaque |
vaincre |
invaincu invincible |
ville |
urbain citadin politique |
Aussi :
Le juge rend la justice judicieusement.
2.11 Autres illogismes dans la dérivation ou l’apparentement
abbaye |
abbatial |
abdomen |
abdominal |
abstrait |
abstraction |
accent |
accentuer |
accroc |
accrocher |
acheter |
achat |
acier |
acéré |
agraire |
agrarien |
aigu |
acuité |
ail |
aïoli, alliacé, allyle |
aimable |
amabilité |
air |
aérer |
aisselle |
axillaire |
ajuster |
ajutage |
albâtre |
alabastrite |
Alcée |
alcaïque |
allègre |
allègrement |
aller |
préalable |
alleu |
allodial |
ambroisie |
ambrosiaque |
Américain |
américaniser |
année |
biennal |
annuler |
nullement, nullité |
araignée |
érigne, érine |
articulation |
arthrite |
asepsie |
aseptique |
atteindre |
attentatoire |
avocat |
avocassier |
Babeuf |
babouvisme |
babouin |
babine |
barbe |
imberbe |
bâton |
bastonnade |
beau |
bellâtre |
bête |
bestial |
beurre |
butyrique |
bœuf |
bovin, bouvier, bouvion |
borgne |
bornoyer |
Borinage |
Borain |
bouillir |
échauboulure |
braise |
brasier, embraser |
bref |
brièveté |
buvette |
buvetier |
Byzance |
byzantin |
cadavre |
cadavérique |
cauchemar |
cauchemardesque |
caviar |
caviarder |
Ceylan |
Cinghalais |
chair |
charnel, charcutier, carnivore |
chandelle |
chandelier |
change |
cambial |
chaux |
chauler, échaudage |
chèvre |
caprin |
chien |
chenet, chenil, canin, cynodrome |
Chypre |
cipriote |
cigogne |
ciconidés |
clore |
occlure |
coccyx |
coccygien |
cœur |
courage |
contrat |
contractuel |
contredire |
contradiction |
contrefaire |
contrefaçon |
contrepoint |
contrapuntiste |
copain |
copine |
coq |
cochet |
cor |
corset, corniste |
Corneille |
cornélien |
corrompre |
corrupteur |
coudre |
couture |
couler |
eau courante, coulant |
Coutances |
Cotentin |
craindre |
crainte |
crapaud |
crapouillot |
cuir |
curée |
cuivre |
cuprifère |
cygne |
cycnoïde |
déformer |
difforme |
démontrer |
démonstration |
dépense |
dispendieux |
Descartes |
cartésien |
diacre |
diaconat |
dimanche |
dominical |
Dinant |
dinanderie, dinandier, Dinantais |
discours |
discursif |
doigt |
digital |
échecs |
échiquier |
éclipse |
écliptique |
école |
scolaire |
écorcher |
décortiquer |
empreindre |
empreinte |
enfer |
infernal |
enflammé |
inflammation |
entonner |
intonation |
éponge |
spongieux |
équitable |
— inique |
estomac |
stomacal, stomachique |
étain |
étamer |
été |
estival |
éternel |
sempiternel |
étudiant |
estudiantin |
étuver |
étouffée |
évangile |
évangéliaire, évangélique |
évêque |
archevêque |
faisan |
faisandeau |
faix |
affaisser |
faner |
fenaison |
faux |
falsifier |
feindre |
feinte |
fémur |
fémoral |
feu |
fouée, fouage |
fève |
féverole |
Florence |
Florentin |
fonds |
foncier |
forêt |
forestier |
fort |
force |
fougue |
foucade |
frais |
fraîcheur |
français |
franco- |
frein |
réfréner, effréné |
froid |
frileux |
frontière |
frontalier |
fruit |
fructifier |
gibier |
gibecière, giboyeux |
glose |
glossaire |
glotte |
glossite |
glucide |
glycogène, glycérine |
gosier |
dégoiser |
gouge |
goujon |
goûter |
déguster |
grain |
égrener, grenaille, grenier |
grammaire |
grammatical |
gravier |
dégravoyer, engraver |
grue |
grutier |
hautbois |
hautboïste |
herse |
harceler |
hoplite |
panoplie |
humour |
humoristique |
invaincu |
invincible |
ivoire |
éburnéen, ivoirin |
jambe |
ingambe |
jas |
surjaler |
javelle |
enjaveler |
jonc |
jonchaie |
joyau |
joaillier |
justice |
judiciaire |
lapin & lièvre |
lapereau & levraut |
ligne |
linéal |
lion |
léonin |
liqueur |
liquoreux |
livre |
libraire |
lombes |
lumbago |
lunette |
lunetier |
Macédoine |
Macédonien |
mâchoire |
maxillaire |
main |
menotte, manuel |
malemort |
malédiction, malpropreté, malveillance |
malgré |
maugréer |
Mars |
martial, martien |
méfait |
malfaiteur |
mer |
marin |
mère |
maternel |
mesurer |
mensuration |
militaire |
militarisme |
moine |
(Paray-le-)Monial, moniale, monacal, monachisme |
moitié |
mitoyen, métayer |
Monaco |
Monégasque |
monarque |
monarchie |
mont |
monceau |
mordant |
amordancer |
moudre |
mouture |
Moyen-Age |
médiéval |
mutuel |
mutualité |
néoplasme |
néoplasique |
nerf |
névralgie, neurologie |
Nevers |
Nivernais |
nez |
nasal |
nid |
nicher, nichée, dénicher |
occiput |
occipital |
œuf |
ovale, ovoïde, ovaire |
opium |
opiacé |
oreille |
auriculaire |
oreillons |
ourlien |
Orléans |
alénois |
ortie |
urticant |
osier |
oseraie |
osmose |
osmotique |
ours |
ursidé |
ovaire |
ovarien |
oxygène |
anoxémie |
pain |
panifiable |
paire |
apparier |
paix |
paisible |
papier |
papeterie |
papillon |
papilionacé |
parisien |
parisianiser |
patriarche |
patriarcal |
pavement |
pavimenteux |
peau |
dépiauter |
peindre |
peinture |
peine |
pénal |
pelisse |
surplis |
père |
paternel |
Pérouse |
pérugin |
personnel |
personnalité |
pièce |
dépecer |
pied |
pédestre |
pierre |
perré |
pin |
pignade |
plafond |
plafonnier |
plaindre |
plainte |
plein |
plénier, plénitude |
pléonasme |
pléonastique |
poing |
empoigner |
polaire |
polariser |
porc |
porcherie |
pou |
épouiller |
poumon |
pneumonie, pulmonaire |
pourpre |
purpurin |
prêtre |
presbytéral |
prix |
déprécier |
prognose |
pronostic |
psaume |
psautier |
quart, quatre |
écarteler, écarter |
queue |
caudal, accouer, écouer, couard |
rage |
rabique |
ranimer |
réanimation |
recouvrable |
irrécouvrable |
rein |
rénal |
religieux |
irréligieux |
religion |
irréligion |
remède |
irrémédiable |
replet |
réplétion |
reproche |
irréprochable |
reproduire |
reprographie |
ressusciter |
résurrection |
revers |
réversible |
Rhin |
rhénan |
savate |
savetier |
scandale |
esclandre |
sec |
siccatif |
séisme |
sismique |
semer |
ensemencer, inséminer |
sénevé |
sinapisme |
serein |
rasséréner, sérénité |
signe |
signer, seing |
singe |
simiesque |
sorcier |
sorcellerie |
souris |
souriceau, souricière |
stalactite |
stalagmite |
sucer |
succion |
teigne |
tignasse |
teindre |
teinture, tinctorial |
témoin |
témoigner |
tempête |
tempéter, tempétueux |
tenace |
ténacité |
ténia |
ténifuge |
térébinthe |
térébenthine |
tigre + lion |
tiglon = tigron |
torsion |
torticolis |
tracteur |
tractoriste |
transsibérien |
transcrire |
tronc |
tronche, tronçon, tronculaire et tronconique (de : tronc + cône) |
trouble |
trublion |
truite |
trutticulture |
ultime |
pénultième |
Venise |
vénitien |
ver |
vermisseau |
vin |
vendange |
Vulcain |
volcan, vulcanologue |
zinc |
zingueur, zincifère |
3 Sémantique
3.1 Dérivation = composés changeant de genre
la feuille |
le chèvrefeuille |
le comté |
la France-Comté, la vicomté |
une ligne |
un interligne |
une nef |
un aéronef |
la sphère, une atmosphère |
le planisphère, un hémisphère |
une forme |
un uniforme |
un programme |
une anagramme |
un embâcle |
un débâcle |
- Les diminutifs en –(i)cule sont tantôt masculins, tantôt féminins
un ventre |
un ventricule |
un animal |
un animalcule |
une partie |
une particule |
|
la canicule |
|
une vésicule |
- Illogisme étymologique
éplucher |
L ex-pillucare: arracher les poils à |
écheveler |
enlever les cheveux à |
échauder |
enlever au chaud |
énerver |
enlever les nerfs à |
hématome |
couper du sang |
hémophile |
qui aime le sang |
piscine |
étang où il y a du poisson |
oléiforme |
qui a la forme de l’huile |
condamner par contumace |
par orgueil |
octave |
les 7 jours qui suivent une grande fête religieuse |
- Impuissance dans la fabrication du féminin de certains noms
un agent |
féminin ? |
un amateur |
|
un auteur |
|
un compositeur |
|
un écrivain |
|
un tyran |
3.5 Illogismes divers
‘h’ aspiré qu’on expire |
Le double ‘v’ qui n’est pas un double ‘v’ |
Le point d’interrogation qui n’est pas un point |
Le point d’exclamation qui n’est pas un point |
Les diphtongues ‘ou’, ‘eu’, ‘au’, ‘eau’. Or, il n’y a qu’ un son et le mot originel, grec, ‘dis’ + ‘phtongos’ signifie ‘deux sons’. |
L’article défini est l’article qui définit le nom qui suit, donc c’est un article définissant. |
L’article indéfini est l’article qui laisse le nnom qui suit indéfini ; c’est donc un article indéfinissant. |
Le ‘e’ muet. Dans ‘le gendre’, le deuxième ‘e’ est muet, le premier ne l’est pas. Définition (Le Petit larousse) au mot ‘muet’ : ‘e’ muet … qu’on ne prononce que peu ou pas. |
L’impératif passé est un impératif futur antérieur. En effet, comment peut-on donner un ordre au passé ? |
L’accent circonflexe est plutôt un accent ‘acuflexe’. |
3.6 Aberrations, voire oppositions
achalandé |
qui a des clients |
compris : bien fourni en marchandises |
congru |
suffisant |
portion congrue : déficiente |
contravention |
infraction |
sanction de l’infraction |
contremanifestant |
opposé au manifestant |
un manifestant … |
contrepoids |
opposé au poids |
un poids … |
contre-amiral |
opposé à l’amiral |
le premier grade d’un officier de la marine |
contremaître |
opposé au maître |
un responsable … |
coupe sombre |
1) dans un bois |
qu’on ne remarque pas, insensible |
2) dans un budget |
qu’on remarque, sensible |
|
défendre |
1) prendre la défense de, être pour |
|
2) interdire, être contre |
|
|
impétrer |
demander qch |
l’impétrant : celui qui a obtenu qch |
pédologie |
1) étude des sols |
|
2) étude des enfants |
|
|
sans |
sans argent : |
il n’y a pas d’argent |
sans doute |
il y a du doute = peut-être ex. Il viendra sans doute demain : ce n’est pas sûr |
|
végéter |
1) pousser (plante) |
|
2) vivre d’une vie diminuée (personnes, animaux) |
|
|
viande de bœuf |
|
gén. de la vache |
de vive voix |
|
personne n’imagine que ce soit de morte voix |
décimer |
tuer un sur dix |
tuer une majorité de |
écumer |
1) produire de l’écume |
|
2) enlever l’écume |
|
|
par dérivation erronée :
gaster (ventre) > gastrite (inflammation de l’estomac) hémophile : litt. ‘qui aime le sang’ ! haltérophile : litt. ‘qui aime les haltères’ hématome : litt. ‘qui divise le sang’ |
3.7. Franchement idiot
une séance en matinée |
Elle a lieu l’après-midi. |
un procès verbal |
Il est écrit. |
un thé dansant |
Le thé ne danse pas. |
une soirée dansante |
La soirée ne danse pas. |
une sauterie |
On n’y saute pas, on y danse. |
des petits pois … moyens |
|
une famille nombreuse |
Ce n’est pas une famille mais un ménage ; s’il n’y en a qu’un, il ne peut pas être nombreux, mais il peut y avoir de nombreux enfants. |
avoir une idée derrière la tête |
Les idées sont plutôt dans la tête. |
brûler un feu rouge |
D’abord, ce n’est pas un feu, ce qui suppose des flammes ou une flamme, mais une lumière ou une lampe, et on ne brûle pas ces choses-là. |
faire de l’alpinisme dans les Pyrénées |
|
une place assise et une place debout |
Une place n’est ni assise ni debout, ni couchée, ni pendue. |
De guerre lasse, ils se sont rendus. |
Ce n’était pas la guerre qui était lasse. |
tomber dans les pommes |
Quelles pommes ? |
donner un coup de téléphone, un coup de fil |
Donner un coup de pied ou de poing (frapper avec le pied ou le poing) se comprend. |
des souliers habillés |
Ils habillent,donc sont habillants mais c’est celui qui les porte qui est habillé. |
du prêt-à-porter |
C’est en réalité du prêt à être porté. |
Celui qui tue sa sœur commet un fratricide. |
Du latin ‘frater’ (frère). |
le plus extrême |
On ne peut être ni plus ni moins extrême. |
au grand maximum |
Le maximum ne peut être qualifié de grand ou petit. |
faire du vélo |
Quand quelqu’un fait de la tarte, le résultat est de la tarte mais on va à vélo. |
faire l’Islande |
L’Islande n’existait sans doute pas. |
en première page dans le journal |
Si c’est en première page, ce n’est pas dedans. |
une rue passante |
Une rue ne passe pas, elle reste là. |
C’est un prêté pour un rendu. |
incompréhensible ! |
prendre l’ascenseur pour descendre |
|
traverser un pont |
On suit le pont et on traverse le cours d’eau. |
avoir les bras retroussés jusqu’au coude |
|
une fin de non-recevoir |
Plutôt une fin de recevoir. |
rendre service, rendre hommage, rendre les honneurs |
|
les riverains de route nationale |
|
boire du café au lait dans une tasse |
|
une tartine de confiture |
|
un calmant nerveux |
|
une mauvaise herbe |
|
traîner en longueur |
|
le temps matériel |
|
dormir sur les deux oreilles |
|
ambidextre |
qui a deux mains droites |
jardin d’enfants |
|
jardinière d’enfants |
|
répondre au signalement de |
|
aller à pied |
|
à tue-tête |
|
avoir une bosse à son chapeau |
|
du savon noir |
|
une modiste |
|
ballodrome |
|
le souverain pontife |
|
un solipède |
|
Cet article a paru sous la signature de … |
|
remettre du cœur au ventre de qn |
|
Son dîner lui est resté sur le cœur. |
|
tourner une page |
|
J’ai fermé la bonde avec une bonde. |
|
école maternelle |
|
coup de coin |
|
l’épithète détachée |
|
être mangé aux mites |
|
du sirop pour la toux |
|
grève de la faim |
|
un pulvérisateur |
Il ne fait pas de poudre. |
une lune de miel ensoleillée |
|
saupoudrer de sel, de sucre |
|
énerver |
|
se suicider |
|
circuler |
|
un consommé |
Il n’est pas consommé. |
éventrer une porte |
|
journal hebdomadaire |
|
paratonnerre |
|
piscine |
|
ductile |
du latin ‘ductilis’ (malléable) |
débosseler |
|
ecchymose |
|
syncope |
|
dépôt de mendicité |
? |
aller à cheval sur un âne |
|
casque en tête |
|
genou en terre |
|
écumer |
|
élider |
= écraser |
emblaver de pois |
|
surplus |
|
café chantant |
(in : Le tambourinaire, texte choisi d’A. Daudet, Numa Roumestan) |
un beau brun |
1) homme 2) couleur brune |
Je soussigné |
|
surajouter |
= ajouter en surcroît |
un bec de gaz |
|
maintenant |
|
tirer la langue |
|
naufragé |
= navire brisé |
3.8 Obscur
Je l’aime plus que ma sœur. |
1) ma sœur = sujet : = que ma sœur l’aime 2) ma sœur : complément : = que je n’aime ma sœur |
C’est le voisin qui a découvert le parricide. |
1) le meurtre 2) le meurtrier |
Il faut punir l’infanticide. |
1) le crime 2) celui qui l’a commis |
J’ai hérité de ma tante. |
1) les biens de ma tante 2) de ma tante elle-même |
J’ai ici du drap d’un frère de Sam. Duquel ? |
1) de quelle sorte de drap ? 2) de quel frère de Sam. |
Ils se regardent dans la glace. |
1) réfléchi : a regarde a, b regarde b 2) réciproque : a regarde b, b regarde a |
Tous les avions tombent. — Tous les avions ne tombent pas. |
Résultat : il n’en reste plus en l’air. — Aucun ne tombe. Mais il faut comprendre : ‘certains avions ne tombent pas.’ |
Ils sont sortis avec leur chien. |
Avaient-ils un seul chien ou chacun avait-il son chien ? |
les deux premiers |
le premier d’une série et le premier de l’autre ou le premier et le deuxième d’une série |
Il s’est tué hier. |
volontairement ou accidentellement |
paix sur la terre aux hommes qu’Il aime qui l’aiment |
|
Ne ment pas qui veut. |
|
Il y a du papier à emballer dans la chambre. |
|
fournir une maison de pain |
|
l’amour de Dieu |
|
marcher au canon |
|
Ce chien, je le ferai chercher. |
|
Il en vient. |
1) ‘en’ pronom : wallon : il è vint 2) ‘en’ adverbe : wallon : il è d’vint |
Quel fruit peut en tirer la pensée ? |
(Châteaubriand, Génie, II, I4, V, chap.1) |
3.9 Manque de nuances
allumer |
1 une allumette : lui faire produire du feu 2 une cigarette : y mettre le feu 3 une lampe : lui faire produire de la lumière 4 un feu : faire démarrer un feu |
corriger |
1 indiquer les fautes 2 supprimer les fautes 3 punir |
louer |
1 donner en location 2 prendre en location 3 louanger |
hôte |
1 celui qui reçoit 2 celui qui est reçu |
dédoubler les rangs une classe |
en faire un avec deux en faire deux avec un |
un grand magasin |
1 un magasin qui est grand de son espèce 2 un magasin où on vend toutes sortes de marchandises |
accoucher |
1 mettre un enfant au monde 2 aider à mettre un enfant au monde |
baisser abaisser |
On abaisse une chose pour qu’elle ne soit pas si haute, on la baisse pour qu’elle soit basse. Pourquoi alors ‘baisser la tête’, ‘baisser les yeux’ ? |
L ante : avant anti : contre |
mais antidater mais antéchrist |
centrifuge vermifuge |
qui fuit le centre qui fait fuir les vers ? |
hémophile |
qui aime le sang |
philologie |
discours sur l’amitié ? |
3.10 Pléonasmes admis
s’avérer exact – s’avérer faux |
coopérer avec |
empêchement dirimant |
économie domestique |
transporter au-delà de |
une secousse sismique |
être repu de fatigue |
un faux prétexte |
une preuve probante |
le milieu ambiant |
Il n’y a pas de meilleur antidote contre l’ennui que le travail. |
applaudir des deux mains |
l’apanage exclusif |
coïncider avec |
s’immiscer dans |
caractéristique particulière |
au fur et à mesure |
saupoudrer de sel |
se suffire à soi-même |
traîner en longueur |
saule marsault |
3.11 Vocabulaire bêtement compliqué
la céphalgie |
le mal de tête |
la copocléphilie |
le fait de collectionner des porte-clefs |
une épistaxis |
un saignement de nez |
un kinésithérapeute |
quelqu’un qui soigne par le mouvement |
un odontologue |
le spécialiste des dents |
l’ophtalmologie |
la science qui soigne les affections des yeux |
la philuménie |
la collection de boîtes d’allumettes |
la tyrosémophilie |
la collection de couvercles de boîtes de fromage |
unciforme |
en forme de crochet |
la philatélie |
la collection de timbres-poste |
la cuniculiculture |
l’élevage du lapin |
la polémologie |
la sience de la guerre |
l’haltérophile |
mais philatéliste |
la gingivite |
l’inflammation des gencives |
sapide |
qui a de la saveur |
tinctorial |
qui sert à teindre |
la mytiliculture |
l’élevage des moules |
3.12 Multiplicité des sens
agriculture horticulture |
travail de l’ ‘ager’, du champ travail de l’ ‘hortus’, du jardin |
aviculture cuniculiculture |
travail de l’ ‘avus’, oiseau ? Non, élevage. élevage du lapin |
riziculture |
travail ou élevage du riz ? Non, action de faire pousser le riz. |
motoculture |
travail, élevage ou action de faire pousser les motos ? Non, travail des champs à l’aide d’une machine à moteur. |
monoculture |
travail, élevage, action de faire pousser ou travail des champs à l’aide d’un mono ? Non, culture d’un seul genre de plante. |
|
|
fumigène exogène |
qui engendre la fumée qui engendre l’exo ? Non, qui se forme à l’extérieur. |
|
|
géographe orthographe |
fait de la géographie devrait être quelqu’un qui s’attache à l’ ‘orthographie’ |
|
|
thermomètre géomètre |
un appareil une personne |
4 Catégories grammaticales
4.1 Orthographe grammaticale
emploi du trait d’union |
|
Il ne joue aucun rôle. |
Dis-je cela ? (verbe conjugué – pronom personnel sujet) |
Prends-le. (verbe conjugué – participe passé conjugué) |
|
!! Laisse-toi tomber. Laisse-toi faire. |
‘toi’ sujet de tomber ‘toi’ complément de faire |
4.2 Article « défini »
l’année de la femme |
= l’année de toutes les femmes |
Il a donc ici une valeur indéfinie.
4.3 Article « indéfini »
Il ne distingue pas de l’adjectif numéral.
un, une |
|
Dans les autres langues, on diffère. |
|
ARTICLE |
NUMERAL |
W on, one, on- |
onk (, yin(k), yun, ink) |
NL een |
één |
E a(n) |
one |
D ein(e ) |
eins |
I un(a, o) |
uno |
R adyin’ |
ras |
4.4. Adjectif possessif
Il a mal à la tête. |
mais Il a mal à sa pauvre tête. |
Il a les mains dans ses poches. |
Pourquoi ? |
4.5 Adjectif numéral
illogisme dans l’orthographe |
|
trente, quarante, cinquante, … |
raison étymologique, mais déroutante pour le commun des mortels |
soixante-et-onze, soixante-douze, …, quantre-vingt-dix-neuf |
formation absurde |
trente-cinq |
cent cinq |
4.6 Adjectif multiplicatif
simple, double, triple, quadruple, … Continuez !
En néerlandais, on ajoute -voudig |
au numéral ordinal pour tous les nombres. |
En anglais, -fold |
|
En allemand, -faltig |
|
4.7 Verbe
Conjugaison
Indicatif présent
peler > je pèle appeler > j’appelle épeler > j’épèle |
pouvoir > je peux mouvoir > je meus |
répéter > je répète téter > je tette |
clore > il clôt enclore > il enclot éclore > il éclot |
fileter > je filète feuilleter > je feuillette |
taire > il tait plaire > il plaît |
dire > vous dites médire > vous médiser maudire > vous maudissez |
rompre > il rompt vaincre > il vainc |
résoudre > je résous coudre > je couds |
jeter > je jette crocheter > je crochète |
prendre > je prends joindre > je joins |
asseoir > j’assieds surseoir > je sursois |
Indicatif passé simple
croître > il crût |
décroître > il décrut |
Indicatif futur simple
asseoir > j’assoirai |
surseoir > je surseoirai |
Participe présent et adjectif verbal
exiger |
part. présent : exigeant adj. verbal. exigeant |
négliger |
part.présent : négligeant adj. verbal : négligent |
à 5 heures sonnant = à 5 heures sonnantes
Participe passé
crû (de : croître) >< cru (de : croire) dû (de : devoir) >< du (art. partitif) |
mais plu (de : plaire) = plu (de pleuvoir) pu (de : pouvoir) = pu (de : paître) |
absoudre : part. passé masculin : absous féminin : absoute |
conduire > il a conduit nuire > il a nui |
Subjonctif présent
valoir : que je vaille |
prévaloir : que je prévale |
Déficiences
je clos tu clos il clot |
pas de pluriel (pourquoi ?) |
Emploi des modes incertain
Le plus que je puis (indicatif) faire. puisse (subjonctif) |
|
Confusion dans la conjugaison
je suis |
des verbes être ou suivre |
nous peignons |
des verbes peindre ou peigner |
Emploi des auxiliaires
Ensuite, il a grimpé. Ensuite, il est monté. |
Pourquoi ? |
Il est mort. |
Pas de différence entre action et situation. |
Accord du verbe
Plus d’un (= au moins deux) est venu. |
Moins de deux (= au plus un) sont partis. |
4.8 Nom
4.8.1 Genre et nombre
orgue est masculin au singulier féminin au pluriel |
Cet orgue est une des plus belles que j’ai entendues. |
un(e ) perce-neige |
|
un(e ) entrecôte |
|
un(e ) après-midi |
|
4.8.2 Pluriel
4.8.2.1 Noms simples
voyager à pied(sans doute pour faire un unijambiste) |
des arbres en fleur mais des prairies en fleurs |
une moustache ou des moustaches |
un mille-fleurs mais un mille-feuille |
des verres antibuées des peintures antirouilles des antigels |
pluriel changé : ail > aulx œil > yeux |
4.8.2.2 Noms composés
un coupe-tige mais un coupe-cigares |
des garde-boue mais des gardes-chasse |
un presse-citron mais un presse-fruits |
des in-quartos mais des in-folio |
des crève-cœur des croque-morts |
des sans-souci des sans-culottes |
des guet-apens ou des guets-apens des après-midi ou des après-midis |
une reine-claude > des reines-claudes (nom propre) |
un fac-similé > des fac-similés (adverbe) |
un en-tête > des en-têtes (pas de sens pluriel) |
un bonjour > des bonjours un bonhomme > des bonshommes |
des derniers-nés des nouveau-nés |
un bonjour > des bonjours (jour n’a pas un sens pluriel) un pourboire > des pourboires (boire est un verbe) |
|
4.8.3 Formation
4.8.3.1 Composés
Pourquoi soutien-gorge et pas soutient-gorge, alors que essuie-mains, passe-partout, …
4.8.3.2 Abstraits
long > longueur court > ? |
Ce meuble ne peut entrer ici à cause de sa longueur. Ce qui est pratique, c’est sa … ( ?) |
4.9 Adjectif qualificatif
L’adjectif qualificatif qui précède ‘gens’ est du féminin ; après ‘gens’, il est du masculin. Toutes ces petites gens sont heureux. |
la fille premier-née (pourquoi ? = premièrement (adverbe) ; pourquoi alors : la fille dernière née ?) |
six heures sonnantes mais à six heures sonnant, six heures durant |
place : un homme chauve – une chauve-souris |
des robes flambant neuf ou _ neuves |
|
Confusion adverbe –adjectif
des portes larges (= largement !) ouvertes |
des mélodies impromptu (pas d’accord) |
des fleurs fraîches (= fraîchement !) écloses |
étant donné(e ) sa stupidité |
des personnages tout-puissants des personnes toutes puissantes |
des vers impromptus (accord) |
4.10 Pronom relatif
Le pronom relatif ‘où’ est en réalité un adverbe interrogatif.
Pourquoi ne dit-on pas : « La ville sans tu habites ? »
parce que ‘quand’ amène une idée de temps et pas de lieu, alors que ‘ville’ est un lieu.
¨Pourquoi dit-on alors : « le jour où je t’ai vu » et pas « le jour quand je t’ai vu » ?
ce qui reste à faire = ce qu’il reste à faire |
Fais ce qui te plaît. = Fais ce qu’il te plaît. |
4.11 Pronom personnel
Je le laisse faire ses devoirs. lui |
Elle emportait avec elle toute sa fortune. soi |
inutile : Si L’ on sait et que L’ on dit où L’ on va, on peut partir. |
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4.12 Prépositions
dans le journal mais sur le palmarès |
boire dans un verre |
mangé aux mites aux vers |
montrer au doigt |
4.13 Adjectif numéral
trois cent |
mais trois cents hommes |
4.14 Compléments
J’obéis à mon père. |
= Mon père sera obéi. |
J’écris une lettre à mon père. |
= Une lettre sera écrite. = « Mon père sera écrit ». |
5 Varia
Idioties par colonisation culturelle
W Inzès-Monts (dans les monts, sur les hauteurs) |
> F Aisemont (qui ne veut rien dire) |
Symboles chimiques
sodium = Na(trium) |
antimoine = Sb (stibium) |
potassium = K(alium) |
tungstène = W(olfram) |
azote = N(itrium) azote > nitrate, nitrite |
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6 Conclusion
Le français est par excellence la langue du quiproquo et de l’à peu près, d’où l’abondance des jeux de mots comme :
pleurer devant un accident de terrain
être ceint et sauf
vêtu de probité candide et de lin blanc (V. Hugo)
Le duc d’Anjou partit enfin, tout chargé d’argent et de malédictions (Michelet)
On dit qu’en anglais, on écrit ‘caoutchouc’ et qu’on prononce ‘élastique’, mais en français on écrit ‘caoutchouc’ et on prononce ‘béton armé’.
Le résultat de ces difficultés gratuites et idioties est 42 % de retards à la fin de l’école primaire dans les classes dont la langue de base est le français, contre 17 % dans les classes de régime néerlandophone.
(in : LB 28/02/1975)