Grands personnages religieux de l'histoire de Belgique

PLAN

1 Généralités

2 Chronologie

 

1 Généralités

Chanoine Michel Dangoisse, VIVRE AVEC LES SAINTS, LA SAINTETE… A LA BELGE, p.17-26, in: Pâque Nouvelle, 3/1998

 

(p.17) Les saints belges sont bien trop méconnus par les Belges eux-mêmes, toujours si prompts à se sous-estimer et à admirer tout ce qui vient de l’étranger.  D’où les lignes qui suivent.

 

Un soir, passant dans la forêt des Ardennes, au sud de la frontière belge entre l’actuelle Abbaye d’Orval et Montmédy, Grégoire de Tours, au VIe siècle, s’arrêta dans un monastère dont l’abbé Walfroy (Vulfilaïcus) lui raconta sa curieuse histoire. (On trouve aujourd’hui dans la région l’Ermitage Saint-Walfroy).

 

L’abbé, né en Lombardie, après un pèlerinage au Moyen-Orient, fut séduit par les stylites.  Arrivé chez nous il s’était mis en tête de se construire une colonne en haut de laquelle il se tenait debout, pieds nus, été comme hiver: mais en hiver les ongles lui tombaient des pieds et des glaçons lui pendaient à la barbe ! De toute la région des pèlerins (p.18) accouraient pour  le voir… Mais voilà que deux évêques -sans doute l’évêque de Trèves et l’évêque de Tongres – passent par là.  Ils ne témoignent d’aucune admiration pour ce genre de performance spirituelle, mais au contraire lui font quelques reproches : « Tu n’es pas sur la bonne voie.  Qui es-tu pour t’égaler à Siméon d’Antioche ? » Ensuite, motif emprunté à leur expérience : « Le climat de ce pays ne permet pas d’affronter ce genre de vie.  Descends plutôt et habite avec les frères que tu as groupés autour de toi ».  Il n’osa pas résister aux évêques qui lui dérouillèrent les jambes dans une petite promenade et l’invitèrent à dîner.

 

Examinons leur méthode.  Pas la moindre menace de sanction, mais pas de compliment non plus (ce n’est pas dans nos habitudes).  « Dans son pays, note J. Leclercq, il aurait eu plus de discours et moins de bonhomie ».  Puis un des prélats, sans rien lui en dire, sans crier gare, passe immédiatement aux actes : il envoie des ouvriers jeter à bas sa colonne.  Le lendemain, il n’en trouva plus que des débris, mais n’osa pas la reconstruire.  « Voilà pourquoi, conclut-il inconsolable, j’habite maintenant ce monastère, au milieu de mes frères ».  C’était sans doute mieux pour gouverner un monastère…

Cet épisode est révélateur de la mentalité chrétienne des Belges.  Nos évêques sont restés un peu les mêmes : aucun enthousiasme pour les excentricités, même pieuses.  Walfroy est d’ailleurs le seul stylite connu en Occident.  Et c’était un méridional… Pratiques et soucieux de bonne administration, les évêques ne s’embarquent pas dans des discussions de principes, mais passent à l’action.  Sous des dehors amicaux, on sentait une autorité ferme qui coupe court aux discussions.

 

Les racines de l’Europe sont chrétiennes.

 

Ainsi notre évangélisation doit beaucoup aux moines, religieux évêques venus des pays étrangers : la foi nous est venue par des étrangers. Celui qui, est sans doute notre premier évêque venait vraisemblablement d’Arménie ou de Grèce : saint Servais (« Sarbatios ») distingua dans le combat contre l’hérésie arienne au Concile de Rimini en 359,

où il a résisté à toutes les pressions ; saint Athanase le cite comme un des grands défenseurs de la foi authentique ; on le trouve aussi à un Concile dans l’actuelle Bulgarie.  Il participe à Cologne à un Concile qui dépose un évêque notoirement hérétique et apostat : « Je sais, dit Servais, ce que cet évêque a enseigné, lorsqu’il niait la divinité du Christ.  Mon avis est qu’il ne peut être évêque des chrétiens et que ceux qui auront communication avec lui ne pourront porter le nom de chrétiens ».  Voilà comment on y allait à l’époque ! Il fut évêque de Tongres, c’est-à-dire d’un immense territoire qu une douzaine de diocèses se partagent aujourd’hui.  Son tombeau est à Maastricht.

 

Mais il y eut bien d’autres étrangers chez nous : Amand, évêque missionnaire, nous est venu des environs de Poitiers au VIIe siècle ; Berthuin, dont on. fête cette année à Malonne le 1300e anniversaire de la mort, vient d’Angleterre, comme Willibrord ; Feuillen (Fosses-la-Ville) est originaire d’Irlande ; sainte Julie Billiart au XIX

siècle, du Nord de la France, s’installe à Namur, etc.

 

Survol de l’histoire des saints de Belgique

 

Ce sera un simple survol et je ne pourrai évoquer ici que quelques figures, au risque d’être un peu injuste.  Mais les  saints passés sous silence ne m’en voudront pas, puisque ce sont des saints ! Considérée comme (p.20) christianisée vers 750, la Belgique connut des temps forts : le VIIe siècle est appelé « le siècle des saints », et la vallée de la Sambre à cette époque, « la vallée des saints ». À l’époque mérovingienne apparaissent de grands évêques (Éleuthère à Tournai, Médard, Vaast, Géry, Omer, Éloi, Lambert et surtout Hubert, patron des chasseurs demeuré très populaire et qui fixa à Liège l’évêché de Tongres-Maastricht).  Le christianisme, chez nous, atteint d’abord les couches supérieures et l’influence des abbayes a tou’ours été considérable.  Un saint Gérard, fondateur de l’abbaye de Brogne, reste peu connu, alors qu’il est un des grands réformateurs du clergé au X’ siècle.  Les Croisades des XI’ et XII’ siècles ont attiré de nombreux Lotharingiens (pensons à Godefrold de Bouillon, vrai serviteur du Christ), mais ne Prirent jamais – comme ce fut parfois le cas en France – un caractère d’entreprise nationale.

 

C’est au XIIe siècle qu’apparaît dans tout le pays une création originale et typiq,e de nos régions : les béguinages.  Ils se sont développés progressivement, presque sans fondateur et au début presque sans règle, aussi bien en pays wallon qu’en Flandre et en Hollande.  Sortes de villages de « béguines », ils forment des paroisses soumises à -une sorte de règle religieuse, mais ces femmes pieuses vivant dans des maisons particulières ne font pas de voeux, et gardent la disposition de leurs biens.  Maiderus, l’évêque d’Anvers, en a bien saisi la raison en 1630 : « Les femmes de Belgique qui veulent se consacrer à Dieu y trouvent un genre de vie en rapport avec le caractère de leur peuple.  Car ce peuple aime la liberté et préfère se laisser conduire que contraindre… » Effectivement, il a un jour prononcé pour l’indépendance, avec parfois un penchant pour l’indiscipline et la résistance passive : il a appris cela sous les nombreuses occupations étrangères des siècles passés…

 

La sainteté en Belgique, surtout partir du XIIe siècle et jusqu’au XIVe, est aussi connue par ses mystiques (qu’on appelle un peu indûment « mystiques flamands », car il y a autant, si pas plus, de Wallons que de Flamands).  On y trouve peu d’hommes, mais plusieurs femmes, surtout des contemplatives (souvent cisterciennes).

 

Marie d’Oignies, née à Nivelles, mariée très jeune, se retira avec le consentement de son mari près de la Sambre, tout près de l’église du Prieuré d’Oignies.  Cette grande sainte nous est bien connue grâce a sa Vie, écrite par le Français Jacques de Vitry, qui finit cardinal – et par un (p.21) Supplément dû au chanoine Thomas de Cantimpré’.  Elle éprouvait une grande vénération pour la Vierge Marie et une extraordinaire dévotion pour l’Eucharistie : « C’était pour elle mourir, de devoir trop longtemps être séparée du sacrement en ne le recevant pas », lit-on dans la Vie.  Et après un jeûne de 35 jours, elle ne prononçait qu’une seule phrase: « Je veux le corps de Notre Seigneur Jésus-Christ ».  Elle recourait fréquemment à la confession et était gratifiée du don des larmes.  Un peu avant sa mort à 36 ans, il lui arrivait d’entonner pendant des journées entières des chants de jubilation (un peu comme dans les groupes du Renouveau).

 

Mais elle était aussi sensible aux besoins de son époque, travaillant pour la nourriture des pauvres, veillant des nuits entières au chevet des mourants.  Dans son travail « elle avait le psautier placé devant elle et elle en récitait suavement les Psaumes au Seigneur », dit la Vie.  Cinq jours avant sa mort, elle murmurait : « Combien tu es beau, notre Roi et Seigneur ! » Et elle resta longtemps dans une si grande joie, en chantant, en riant, en applaudissent quelquefois avec les mains.  Ainsi « Madame Marie », comme l’appelaient les gens, vêtue d’un vêtement souvent blanc, parfois noir, plongée dans la joie de la Très Sainte Trinité (dont elle parle souvent) a exercé un rayonnement spirituel considérable dans le pays désigné alors sous le nom de Lotharingie.

 

Il en va de même pour la liégeoise Julienne du Mont-Cornillon qui est à l’origine de la Fête-Dieu.  Au début du XIII’ siècle, en effet, dans la prière, elle avait compris qu’il manquait à l’Église une solennité qui célébrât le Très Saint Cor ‘ ps du Christ dans ]’Eucharistie.  Après bien des difficultés, elle obtint enfin que l’évêque de Liège institue la Fête-Dieu en 1246.  Mais elle connut une sorte de persécution, et dut s’enfuir à Namur à l’Abbaye cistercienne de Salzinnes, puis à Fosses-la-Ville où elle mourut.  Quelques années après, le pape étendit cette fête à l’Église universelle.  Nos régions sont donc décidément un lieu de prédilection pour la piété eucharistique.  C’est d’ailleurs de Namur, sous Mgr’ Heylen, que partit l’idée des grands Congrès eucharistiques au XX’ siècle.

 

(p.22) Citons aussi Lutgarde, qui ne parlait que le flamand – après avoir été bénédictine à Tongres, elle entre chez des cisterciennes en terre wallonne près de Nivelles ; ayant une profonde dévotion au Sacré-Coeur, elle connut extases, visions et lévitations.  Yvette de Huy, elle, est un cas spécial : veuve à 18 ans avec deux fils, elle se dévoue pour les lépreux de Huy et à 34 ans, se fait murer dans une cellule de la recluserie pendant 36 ans, sans perdre de vue ses deux fils, dont l’un devint abbé d’Orval et l’autre se convertit grâce à elle après une vie de désordres.

 

Au XIVe siècle vécut un des plus célèbres mystiques flamands : le chanoinejean Ruysbroeck, prince de la mystique médiévale.  Fils d’une pauvre femme qu’il chérissait beaucoup, peut-être fils naturel, il devient prêtre à 24 ans et est longtemps vicaire à Bruxelles.  Puis à 50 ans, avec uelques ecclésiastiques, ce prêtre peu loquace et très méditatif a trouvé Jans la forêt de Groenendael (au sud de la ville) le recueillement et la solitude sous l’habit blanc des chanoines de Saint-Augustin.  Vivant chacun dans sa propre maison, ces religieux se rassemblaient pour l’office choral : une sorte d’ermitage dont il resta le prieur, sous les ordres du prévôt, et où les visiteurs recevaient l’hospitalité.

 

Ruysbroeck « l’Admirable » composait ses traités dans la forêt sur des tablettes de cire : « Je n’ai jamais rien écrit q u’en présence de la Saine Trinité », disait-il.  « Si vous étiez dans l’extase la plus haute où un homme puisse être élevé et que votre frère ait la fièvre, laissez là votre extase et allez chauffer un peu de bouillon.  Vous ne feriez que quitter Dieu pour Dieu, et le Dieu que vous quittez est moins sûr que le Dieu où vous allez.  Car l’extase peut avoir des illusions, mais la charité n’en a jamais ».  Le visage apaisé et joyeux, distrait, s’affaissant parfois durant la célébration de l’Eucharistie sous l’abondance de la grâce divine, il prenait pourtant sa part des travaux manuels, brouettant le fumier par exemple, mais ne distinguant pas toujours les légumes des mauvaises herbes… Il lui arrivait de passer toute la nuit dans un entretien avec ses frères, mais d’autres fois, ne se sentant pas inspiré il avouait avec une charmante simplicité : « Aujourd’hui, mes enfants, je n’ai rien à vous dire ».  Il n’a jamais été canonisé ; il est resté bienheureux…

 

Chose curieuse : depuis la procédure régulière en canonisation, à partir du XIVe siècle, à part les martyrs de Gorcum (XVI’ siècle), canonisés en 1867, il n’y a plus eu jusqu’à nos jours de saint belge (p.23) reconnu officiellement, sauf deux : Jean Berchmans et Mutien-Marie.  Jean Berchmans, patron de la jeunesse belge, est mort à 22 ans au XVIIe siècle.  Ce jeune Flamand né dans une famille pauvre – il dut travailler pour payer ses études à Malines -, sentait à 17 ans un grand combat se livrer dans son coeur : ses compagnons l’ont retrouvé plus d’une fois endormi à genoux au pied de son lit.  « Si je ne deviens pas saint maintenant que je suis jeune, je ne le deviendrai jamais ! » Il décide d’entrer chez les jésuites et on l’envoie à Rome, où il loge dans la chambre occupée naguère par saint Louis de Gonzague. joyeux compagnon et boute-en-train, il se sanctifie dans les humbles gestes quotidiens: communia non communiter, disait-il (les choses ordinaires, il ne faut pas les faire de manière ordinaire).  Il avait promis: « Le premier livre que j’écrirai, ce sera sur la Sainte Vierge ».  Il sera emporté en 15 jours par la maladie, le 13 août 1621 après avoir chanté l’Ave, Maris Stella.  Il avait demandé son chapelet, sa croix et la Règle : « Avec ces trois choses, je meurs content ».  La mort des jeunes saints est toujours si impressionnante ! Jean Berchmans fut dans notre pays un des magnifiques fruits du Concile de Trente.  Voilà un bon patron pour les étudiants: il n’a fait qu’étudier durant sa courte vie…

 

Le dernier saint canonisé est un Frère des Écoles Chrétiennes, le Frère Mutien-Marie de Malonne (près de Namur).  « Le Frère qui prie toujours », (p.24) mort en 1917, est déclaré saint en 1989.  Modeste professeur de musique et de dessin durant plus de 50 ans dans la même École de Malonne, lui « qui n’était bon à rien et qui fut employé à tout », qui n’a rien fait d’extraordinaire, après un début difficile dans l’enseignement, est mort à 77 ans en disant « Jésus, Jésus, je vous aime ».  Objet d’un culte très populaire, dont il doit être le premier surpris, il voit chaque jour défiler des foules devant son tombeau…

 

Enfin en 1995, Jean-Paul Il a béatifié un grand missionnaire flamand, un costaud qui ne manquait pas de tempérament (ce qui lui a valu quelques problèmes … ), l’extraordinaire apôtre des lépreux, mort lépreux lui-même en 1889 : le Père Damien De Veuster.  Ses lettres ont de quoi nous secouer : « Je ne demande qu’une grâce ; suppliez notre révérend Père d’envoyer quelqu’un qui puisse une fois par mois descendre dans notre tombeau pour me confesser … « Sans la présence continuelle de notre divin Maître à l’autel de mes pauvres chapelles, je n’aurais jamais pu persévérer à jeter mon sort avec les lépreux de Molokaï ».  Voilà, bien avant qu’on ne répande l’expression, un véritable apôtre des exclus » u’ travaillait sans bruit, sans les spots de télévision, sous le soleil de l’île Molokaï… Quelle leçon pour les chrétiens d’aujourd’hui !

 

Je pense qu’on devrait mettre aussi sur les autels un Père Lebbe, génial apôtre de la Chine, dont la pensée a marqué Vatican Il dans ses textes sur les missions.  Car il faut redire que la Belgique a été au XIXe et XXe siècles proportionnellement une des plus grandes pourvoyeuses des missions.

 

Caractéristiques de la sainteté en Belgique

 

À présent, risquons une synthèse avec Mgr Leclercq.  En fait, les saints belges sont de braves gens, pondérés et préoccupés des résultats pratiques de leur action, consciencieux comme le technicien belge.  Droits, et de ce fait manquant parfois de diplomatie : au XVI’ siècle, Adrien d’Utrecht, chancelier de l’Université de Louvain, qui deviendra le pape Adrien VI, arrive à Rome avec sa vieille bonne qui lui reprisait ses (p.25) chaussettes déconcertant les Romains par son austérité, leur demandant, en voyant la chapelle Sixtine, si c’était là salle de bain…

 

Remarquons d’abord que les documents qui en parlent sont rares et peu explicites.  « Nous ne sommes pas un peuple écrivain.  Le Belge est cordial et bon enfant ; ce sont des vertus orales.  L’écrit solennise… Le Belge pieux vit sa piété, mais ne voit pas de motif pour la mettre par écrit… Heureusement un Français passe de temps en temps » (pensons à Jacques de Vitry) !

 

Une double ligne de forces consiste – on l’a vu – dans la ferveur eucharistique et aussi dans la piété mariale (jusqu’à notre époque, c’est une terre mariale : il suffit d’évoquer Beauraing et j3anneux).

 

Autre caractéristique générale: nos saints sont réalistes et ont l’esprit pratique ; par exemple, ils ne se défont de leurs biens que s’ils sont sûrs qu’ils seront vraiment utiles.  Quand Charles le Bon, prince flamand du XII’ siècle, fait distribuer des vêtements, on prend soin de nous expliquer que ce sont des costumes complets, comportant sept pièces qu’on énumère ! Au même siècle, Lambert « le Bègue » (!), prédicateur populaire liégeois, prêche contre les pèlerinages en Terre Sainte… « parce qu’ils coûtent trop cher » ! Souci d’efficacité qu’on retrouvera toujours dans le clergé et dans les « oeuvres catholiques » si nombreuses.  Aspect pratique – nous n’avons peut-être guère de grands théologiens (encore que les louvanistes aient joué un rôle de premier plan au concile Vatican Il) mais des casuistes et aussi des historiens : c’est la patrie des célèbres Bollandistes.

 

Encore un aspect typique-. la sainteté à la belge manque peut-être d’éclat et de grandeur, car la sainteté demande une vertu poussée au degré héroïque.  Jamais nous n’y découvrons d’excentricités ni de démesure ni de folle dans l’amour : ce n’est pas dans notre tempérament, nous sommes raisonnables, notre sans-façon dans les manières, la truculence de nos propos expriment une modération foncière, assez sûre d’elle-même.  C’est pourquoi on n’observe jamais de persécutions violentes contre nos saints.  D’où on ne voit jamais personne se rouler dans les orties ou se plonger en hiver dans un étang glacé pour éteindre la concupiscence ! Jamais un Belge ne s’aviserait de marcher nu-pieds comme le fit saint Norbert en arrivant comme nouvel archevêque à (p.26) Magdebourg : il penserait qu’il va tout salir avec ses pieds pleins de poussière en arrivant au palais archiépiscopal…

 

Il y a cependant de rares exceptions.  Yvette de Huy, par exemple, qui a un caractère entier que rien n’arrête, allant jusqu’à souhaiter la mort du mari qu’on lui a imposé étant adolescente ou finissant par s’emmurer dans la récluserie.  Mais en général les saints de Belgique ne cherchent pas à se mettre en valeur.  « Aucun peuple n’est plus cordial ; aucun n’est moins poli.  Aucun peuple ne fait moins de phrases et ne se donne moins de peine pour se faire apprécier ; nos saints non plus ne font pas de phrases et sont vraiment dépourvus de qualités spectaculaires ».

 

Enfin ils sont peu portés à la spéculation; d’où le succès de la « dévotion moderne » au XVe siècle, réagissant contre les tendances spéculatives des mystiques précédents.  De là vient une certaine paix intellectuelle, le Belge n’étant guère amateur de grandes controverses doctrinales, car elles ne donnent guère de fruits pratiques.  ‘Pour qu’elles acquièrent du style, il faut que des étrangers s’en mêlent, et de préférence des Français ».  Ainsi l’Augustinus de jansenius, professeur à Louvain et évêque d’Ypres, ne donna naissance au jansénisme, une de nos rares hérésies, que lorsqu’il fut repris par les Français.

 

C’est donc en général un peuple qui ne rêve pas, qui invente peu, mais qui se sert admirablement des inventions des autres, mieux que les inventeurs eux-mêmes : c’est vrai en religion comme dans d’autres domaines.  Donc chez les saints belges, pas de romantisme échevelé comme chez les Nordiques, de passion brûlante à la slave, de verbe imagé comme chez les Latins ni de grand rêve de style germanique . « Nous avons l’impression, conclut J. Leclercq, d’être de robustes paysans de plaine qui regardent de loin les chamois courir sur les rochers et les aigles planer.  La lourde terre grasse du plat pays est ferme sous les pieds et comme on y est à l’abri des avalanches et des tempêtes ! »

Quelques missionnaires belges …

 

Le père Verbiest, jésuite, natif de Pittem, passa sa vie en Chine comme missionnaire. Prodigieux astronome et mathématicien, il devint le conseiller de l’ empereur Kang-Hi, premier mandarin du Céleste Empire.  Il écrivit des livres savants en chinois, convertit le monde jaune et mourut pauvre …

(in: Nos Gloires, III)

 

Nos missionnaires firent merveille au 17e siècle. Georges Willems, de Geel, débarqua au Congo où flottait alors le drapeau portugais.  Il se mit à prêcher aux noirs de la côte.  Il fut le premier qui eut l’ idée de composer un dictionnaire des idiomes nègres. 

Louis Hennepin était né à Ath.  Il partit pour l’ Amérique du Nord qui était en possession anglaise. Il apporta le christianisme aux Sioux.  Ceux-ci le firent prisonnier.  Hennepin était aussi un audacieux explorateur. Il semble avoir été le premier à découvrir le cours du Mississipi …

(in: Nos Gloires, IV)  

 

Le jésuite Pierre de Smet fut missionnaire dans les Montagnes Rocheuses.

En 1873, le père Damien de Veuster, partit seul pour les îles Hawaï afin de consacrer sa vie à soigner et à encourager les lépreux relégués à Molokaï.  Au bout de 10 années, il contracta l’ horrible maladie et mourut au milieu de ses malades auxquels il avait rendu l’ espérance et la joie …

(in: Nos Gloires, VI)

Missionnaires belges (encadrés) à travers le monde, in: Tremplin, 43, années 1970

 

1 Chronologie

6e siècle - sinte Djètru / sainte Gertrude

(coll. Nos Gloires)

(Dimanche, 19/01/1992)

1100s - saint Norbert

1100s-1200s sainte Julienne

(s.r.)

1200s - Willem van Rubroek

(in: KFV Mededelingen, 01, juni 1992)

1293-1381 Jan van Ruysbroeck (/ Jan Ruusbroec)

(LB, 08/12/1993)

(Ruusbroec de Wonderbare, in: West, 1, 1982)

1444- San Giuliano dei Fiamminghi, via del Sudario, 40 – I 00186 Roma

= “Saint-Julien-des-Flamands” (Fondation royale belge au Vatican)

Les plus anciens statuts remontent à 1444.

1500s – in : Michel Motte (Hierges), On a chassé le trésor au château, in : VA 17/08/2009

Le premier évêque de Santiago de Cuba, Jean de Witte, fut nommé là par Charles-Quint.

1500s - Joos De Rijcke bij de Inca's

(in: Wereldwijd, s.d.)

1500s - Pieter van Gent, missionaris in Mexico

(Pieter van Gent / Pedro de Gante, in: Wereldwijd, s.d.)

1542- les Jésuites belges

(Christian Laporte, in: LS, 01/02/1993)

1596-1665 Jean Bolland (/ Bollandus), jésuite belge, auteur d'"Acta Sanctorum"

(Huens)

1600s - les Bollandistes

(LB, s.n., s.d.)

1600s - l'abbé Louis Hennepin en mission près des chutes du Niagara

(Huens)

1600s - Le prédicateur Georges Willems dans le Congo portugais

(Huens, op.citat.)

1600s - le père Ferdinand Verbiest en Chine

(Huens, op. citat.)

1680 - le père Antoine Thomas en Chine

(VA, 13/11/2009)

1700s - Les missionnaires en Chine, dont le Belge Antoine Thomas, s'opposent à Rome

(VA, 13/10/2009)

1801-1873 - Le missionnaire et explorateur belge Pierre-Jean De Smet (s.r.)

Lou Van Beirendonck, Lieven Verbrugge, Les Belges sont formidables, Vous en doutiez ?, éd. Brillant, 2005

Le missionnaire et explorateur Pierre-Jean De Smet (1801-1873), est un Flamand célèbre aux Etats-Unis. En tant que missionnaire, Peter John De Smet il a fait office d’intermédiaire entre les Indiens et le gouvernement américain. Il a été le seul blanc à avoir parlé avec le grand chef indien Sitting-Bull.

1870s - pater Damiaan (le père Damien) (s.t.)

Lou Van Beirendonck, Lieven Verbrugge, Les Belges sont formidables, Vous en doutiez ?, éd. Brillant, 2005

(p.312) De Molokaï…

Jozef De Veuster, né à Tremelo en 1840, a reçu le nom de Damien lorsqu’il est entré dans les ordres, à l’âge de 18 ans. Alors qu’il est encore aux études, il part pour les îles Sandwich, l’actuelle Hawaï, où il est ordonné prêtre. Au bout de neuf ans, il va travailler temporairement dans une colonie de lépreux sur l’île voisine de Molokaï. Il y réorganise toutes les infrastructures pour les patients et y passera le reste de sa vie. Grâce au soutien financier nécessaire, il lance toutes sortes de projets: un orphelinat, un port, de nouvelles routes et même une association musicale, etc. En 1884, il contracte la lèpre, maladie dont il décédera cinq ans plus tard. Sa dépouille est ramenée à Louvain en 1935. La Fondation Damien est toujours active partout où la lèpre, mais aussi la tuberculose, provoquent des ravages.

 

Roel Daenen, H. Damiaan, bid voor ons, in: FARO, 3, 2009, p.70-77

 

De nalatenschap van de Grootste Belg (sic)

 

Pater Damiaan wordt op 11 oktober in Rome doorpaus Benedictus XVI heilig verklaard. De (sinds 2005) ‘Grootste Belg’ krijgt in dit ‘Damiaanjaar »(tot en met 16 mei2010) niet enkel een definitieve en formele plek in de geschiedenis van de katholieke heiligenverering, maar wordt tevens herdacht met onder andere een postzegel en een zilveren herdenkingsmunt1, een nieuw standbeeld, toneelvoorstellingen, evocaties en talloze feestelijke, religieuze, spirituele, sportieve en wetenschappelijke activiteiten. Dit belangrijke momentum zal het leven en werk van een man, wiens uitzonderlijke betekenis in binnen- en buitenland uitgebreid is onderzocht en verwerkt in films2, talloze televisiereportages, documentaires en zelfs stripverhalen3, opnieuw wereldwijd onder de aandacht brengen.4 Damiaan was bij leven al een internationaal bekende figuur. 120 jaar na zijn overlijden ten gevolge van lepra in ‘zijn’ leprozenkolonie van Kalawao-Kalaupapa op het Hawaïaanse eiland Molokai, blijven zijn aantrekkingskracht en betekenis groeien. Tijd voor een kleine introductie van Jozef De Veuster, voortaan de Heilige Damiaan van Molokai, patroon van de lepra- en aidspatiënten.

 

MOLOKAI, HET ZIEKE PARADIJS

 

De plaatsnamen Kalaupapa en Kalawao – de namen van de twee ‘dorpjes’ op de landtong in het noorden van Molokai ten tijde van Damiaans aankomst in 1873- hebben voor de meeste mensen geen betekenis.6 Molokai daarentegen wel. De naam wordt doorgaans in één adem genoemd met die van Damiaan. De beschrijvingen van de plek waar Damiaan zijn levenswerk aanvatte, blijven ook nu nog tot de verbeelding spreken. Kalaupapa was tussen 1866 en 1969 de plaats waarheen leprapatiënten door de – aanvankelijk Hawaïaanse en later Amerikaanse – overheid werden gedeporteerd. Gedurende die tijd was dit de plaats waar zo’n 8.000 al dan niet vermeende leprapatiënten werden geïsoleerd.7 Drie misvattingen over lepra waren de belangrijkste motor van deze mensonterende segregatiepolitiek. Rond het midden van de 19e eeuw, goed tachtig jaar na de ‘ontdekking’ van de eilandenarchipel van Hawaï door de Britse zeevaarder James Cook in 17788, hadden diverse ‘nieuwe’ ziekten de eilandbevolking sterk gedecimeerd. Zo arriveerden de waterpokken in 1853 via de walvisjagersvloot (die in Hawaï een uiterst praktische ankerplek in hun jachtgebied hadden gevonden) en andere ziektes, waaronder de mazelen en lepra, volgden.

Het sterftecijfer nam algauw dramatische proporties aan, zodanig dat de Hawaïaanse koning Kamehameha IV in het parle­ment stelde dat « the decrease of our population is a subject in comparison with which ail sink into insignifcance. Ourfirst and great duty is self-preservation. Our acts are in vain, unless we can stay the wasting hand that is destroying our people. »9 De eerste misvatting over lepra was dat de snelle isolatie van de zieken het enige redmiddel was. Dat was in Hawaï eigenlijk niks nieuws onder de zon: leprozen werden al sinds Bijbelse tijden uit de maatschappij verstoten.10 Een tweede idee was dat lepra uiterst besmettelijk was, waardoor elke patiënt als een potentieel doorgeefluik kan functioneren. Ten slotte: gezien er voor lepra geen remedie bestond, was elke patiënt sowieso ten dode opgeschreven. Van zodra lepra werd vastgesteld, werd de patiënt beschouwd als met één voet in het graf. De combinatie van die drie misvattingen, in het klimaat van de lepra pandémie die door Hawaï raasde, zorgde algauw voor een klimaat waarin de gezagsdragers bereid waren om verte gaan in hun aanpak. In 1864 stemde het parlement dan ook An Act to Prevent the Spread of Leprosy. Sectie 3 van deze wet stelde dat « the Board of Health or its agents are authorized and empowered to cause to be confined, in some place or places for that purpose provided, all leprous patients who shall be deemed capable of spreading the disease of leprosy. » De passage stipuleerde dat verder elke politie- of regeringsagent verplicht was « […] cause to be arrested and delivered to the Board of Health or its agents, any person alleged to be a leper. » Eigenlijk was deze wettekst een doorslagje van de oude wet om de verspreiding van waterpokken tegen te gaan, maar met dat verschil dat een belangrijk zinnetje werd weggelaten. De Gezondheidsraad – zeg maar de executieve die belast was met het beleid en de uitvoering van de gezondheidspolitiek – voorzag in die eerste wettekst: « provide him with nurses and other necessaries. » Dit werd in de nieuwe wet­tekst weggelaten en had verstrekkende gevolgen. Met andere woorden: leprapatiënten werden « ongeneeslijk beschouwd » en dienden, in het belang van de maatschappij, naar een geïsoleerde plekverbannen te worden. Het oog van de Gezondheidsraad viel op Kalaupapa. Het was

(p.72) een « gevangenis, bewaakt door de natuur », dixit de schrijver Robert Louis Stevenson, die de kolonie kort na het overlijden van Damiaan bezocht.11 Langsheen drie kanten was de dunbevolkte en geïsoleerde plek omgeven door een wilde en van haaien vergeven oceaan, die onophoudelijk op de scherpe lavarotskust inbeukte. Landinwaarts werd Kalaupapa hermetisch afgesloten door de 500 meter hoge pâli – Hawaïaans voor klif. Een steil en vaak erg glibberig uit de rotswand uitgehouwen pad was de enige uitweg naar boven. Die weg was voor een gezond iemand al een hèle inspanning, voor een verzwakte leprapatiënt was het een onoverkomelijke barrière. Voor de plannen van de Gezondheidsraad was Kalaupapa dus uiterst geschikt. Dat de kolonie door haar isolement en slechte bereikbaarheid ver uit het oog van het publiek was, was mooi meegenomen. Op 6 januari 1866 kwamen de eerste twaalf leprapatiënten toe. Drie jaar later waren ze allen, op twee na, dood. Er was nauwelijks onderdak, voedsel en brandhout. Medische verzorging werd beschouwd als overbodig. Formeel-juridisch waren de patiënten zo goed aïs dood. In de kolonie, die op korte tijd stevig ging aangroeien, zou algauw de wet van de sterkste heersen. Gevechten om voedsel, water, onder­dak, kledij, bout en vrouwen waren schering en inslag. Toen Damiaan op 10 mei 1873 voor het eerst voet zette op Kalau­papa, was de situatie in de kolonie zo benard « dat ze alleen maar de bijnaam’levend kerkhof verdiende, »zo schreef hij later.’2

 

LEPRA: « DE ZIEKTE DIE EEN MISDAAD IS »

 

De nieuwe wet criminaliseerde de leprapatiënten en zorgde ervoor dat verdachte personen werden opgejaagd, gearresteerd en verbannen. De Gezondheidsraad had het in haar dis­cours over de leprapatiënten zowel over « patiënten », « gevangenen », « kolonisten », « de zieken », « de leprozen » en ook een zeldzame keerover »de arme ongelukkigen ». Lepra, zo weten we nu, wordt veroorzaakt door de leprabacil Mycobacterium leprae, en niet – zoals in Damiaans tijd werd geopperd – door syfilis en/of promiscue gedrag, iets waaraan de Hawaïanen zich volgens westerlingen voortdurend aan te buiten gingen. De leprabacterie werd in 1873 ontdekt door de Noorse arts Gerhard Hansen – vandaar dat in de Angelsaksische wereld lepra veeleer wordt omschreven als Hansen’s disease, gezien de beladen connotatie van begrippen als’lepra’ en ‘leproos’.13 Lepra is terdege overdraagbaar, maar dat gaat lang niet zo snel en gemakkelijk aïs men destijds vreesde. De bacil vindt haar weg naar nieuwe gastheren via de ademhaling, niezen, hoesten en wordt opgenomen via de luchtwegen of wonden. Dan duurt het meestal ook een tijdje vooraleer de ziekte zich manifesteert, tot zeven jaar.14 Besmetting wordt opgemerkt wanneer kleurige vlekken of knobbels zichtbaar worden. dikwijls in de ‘koude’ uiteinden van het lichaam (oren, neus, vingers,tenen). De zenuwenuiteinden van de aangetaste delen sterven geleidelijk af, waardoor ledematen kunnen opzwellen en vervormd worden, waardoor ze ongevoelig worden en dus ook veel vatbaarder voor verwondingen. Pas in de jaren 1940 werd er voor het eerst een afdoende behandeling gevonden, die sindsdien meer en meer op punt gesteld werd.

 

DAMIAAN: DE CHRISTELIJKE HELD

 

Begin 1873 stuurden de rooms-katholieke gelovigen op Kalau­papa een petitie naar Louis-Désiré Maigret, de bisschop van Honolulu, met de vraag om een permanente priester in de kolonie te hebben. Damiaan was een van de vier die zich kandidaat stelden, aanvankelijk voor een beperkte période.15 Op dat moment was de jonge Damiaan al negen jaar werkzaam aïs missionaris van de in 1800 gestichte Congregatie van de Heilige Harten, achtereenvolgens op Oahu en Hawaï zelf.l6 Toen Damiaan op 10 mei 1873 landde op Kalaupa­pa, in het gezelschap van zijn bisschop en vijftig patiënten, bleek dat groot nieuws: een blanke, gezonde priester die vrijwillig naar « de hel van Kalaupapa » kwam? De kranten in Hono­lulu -e n van daaruit de restv an de westerse wereld – maakten er opgewonden gewag van: Damiaan « werd alleen op het strand achtergelaten, zonder een huis. » Het artikel suggereerde dat hem een enkeltje naar het martelaarschap te wachten stond: « We care not what this man’s theology may be, he is surely a Christian Hero. »17 Twee dagen na zijn aankomst berichtte hij Maigret: « Er zou hier voortaan steeds een priester perma­nent moeten zijn. Bootladingen patiënten arriveren hier, en velen zijn stervende. » En hij vervolgde: »De oogst lijkt rijp hier. » Van Damiaan zelf zijn er meer dan tweehonderd brieven bewaard gebleven, net aïs de verslagen van de talloze bezoekers die hem in zijn zelfgekozen ballingschap gingen opzoeken. Zo is er het vaak geciteerde relaas van de Amerikaanse journalist Charles Warren Stoddard, die het eiland tweemaal bezocht, een keer in 1869 en in 1884, vijf jaar voor Damiaans dood. Zijn tweede bezoek liet zo’n overweldigende indruk na dat hij (p.73) die van zich afschreef in net boekje The Lepers of Molokai. Later beschreef hij zijn eerste ontmoeting met Damiaan als volgt: « De deur van de kapel stond halfopen. Plots zwaaide ze open en een jonge priester verscheen en heette ons welkom. Zijn soutane was versleten en vaal, zijn haar was warrig als dat van een schooljongen, zijn handen waren vuil en vereelt door het harde werken; maar zijn gezicht gloeide van gezondheid, zijn optreden had de veerkracht van de jeugd. » Stoddard was helemaal ingenomen door Damiaans « heldere lach, zijn gulle sym­pathie en zijn inspirerende aantrekkingskracht. »18 Uiteindelijk werd Damiaan ook ziek. Hij had het in zijn preken al profetisch gehad over « wij, melaatsen », iets wat Uiteindelijk begin 1884 formeel werd vastgesteld.19 Vijf jaar later overleed hij, vlak voor Pasen.op 15 april 1889.

 

DAMIAAN EN KALAUPAPA NA DAMIAAN

 

Damiaans nalatenschap is een verhaal op zich. Onmiddellijk na zijn overlijden gingen stemmen op dat ‘de martelaar van Molokai’ heilig moest verklaard worden. Edward Clifford, de schilder van het bekende portret van Damiaan-met-strohoed, schreef: »Toen pater Damiaan zijn leven aan Christus toewijdde en zichzelf begroef in de melaatsenkolonie te Kalawao, had hij er geen idée van dat de echo’s van zijn zelfopoffering niet alleen het hoornsignaal zouden betekenen dat het goddelijk leven zou aanvuren in duizenden zielen […] maar dat ze een heel imperium zouden opwekken. […] Niemand kan de gevolgen meten van de eenvoudigste daad, volbracht met een oprechte blik van liefde op God en de medemens. »20

Ook de Britse Times spaarde de superlatieven niet. Al even gezwind stak de kritiek op, ook vanuit de eigen rangen. Heel wat biografen (en de pers) focusten naderhand op de ietwat moeizame relatie die Damiaan met zijn directe oversten onderhield.21 Bisschop Hermann Koeckemann, bisschop van Honolulu, schreef naar aanleiding van het eerste onderzoek naar leven en werk van Damiaan: « I know already that it will contain anything remarkable in favor of our hem. […] We think there is nothing to be gained by pushing thé inquiry any further. When Father Damien has been proclaimed hero and martyr of charity, everything has been said; the rest only compilates matters. »22 De presbyteriaanse dominee Charles McEwen Hyde had het in een lezersbrief aan de Sydney Presbyterian van 26 oktober 1889 over « de extravagante lofuitingen in de kranten … […] De simpele waarheid is dat hij [Damiaan] een lompe, vieze, koppige en fanatieke man was. […] De man was niet zuiver op de graat in zijn relatie met vrouwen, en de lepra waaraan hij stierf moet worden toegeschreven aan zijn slechtegewoonten en achteloosheid. Anderen hebben veel gedaan voor de lepralijders, onze eigen predikanten.deartsen in dienst van de overheid, enzovoort, maar wel nooit vanuit de katholieke idée om het eeuwige leven te verdienen ,.. »23

En wat is er met Damiaans materiële nalatenschap gebeurd? In eigen land is er het Damiaanmuseum, gehuisvest in het geboortehuis van Damiaan in Ninde. Dat houdt aan de hand van foto’s, documenten, een reuzengroot wandtapijt (zie kaderstuk) een diareportage en een aantal voorwerpen uit de leprozenkolonie (en de rest van Hawaï) de herinnering aan Damiaan levend.24 De instelling houdt het midden tussen een haast sa­crale lieux de mémoire – de plek waar Damiaan geboren werd en zijn jonge leven leidde – en een introductie tot zijn leven en werk, in een nogal statische scenografie. De zoektocht naar de Grootste Belg’ in 2005, wat een initiatief van de VRT was, deed de belangstelling voor de plek weer opleven en er zijn plannen om zowel het gebouw als de collectie te renoveren.25

 

DE RECHTERHAND VAN DAMIAAN

 

Binnen de katholieke kerk zijn relieken of relikwieën overblijfselen van heiligen. Met gaat daarbij om drie soorten ‘materiaal’: (delen van) het skelet of andere organische stoffen die ooit deel uitmaakten van het lichaam van de heilige (zoals beenderen, tanden, haar, nagels …).Ten tweede is er allés wat met het lichaam van de heilige in contact is geweest (zoals kledij en gebruiksvoorwerpen), ten slotte zijn er voorwerpen en ruimten waarin het lichaam van de heilige, of delen daarvan, bewaard worden (zoals sarcofagen en schrijnen).26 Damiaans stoffelijk overschot heeft sinds zijn overlijden in 1889 al flink wat gereisd,van Hawaïnaar België,en weerterug. Damiaan had bij leven de wens geuit om op het kerkhof van Kalawao, naast de Sint-Filomenakerk, bij « zijn spirituele kinderen », begraven te worden. Het was een plek waar hij graag vertoefde en nadacht over zijn levenswerk. De idyllische setting bleef jarenlang zijn laatste rustplek. Uiteindelijk werden de huizen in Kalawao verlaten en concentreerde de leprozenkolonie zich aan de andere kant van Kalaupapa. En zo kwam het dat het kerkhof stilaan verwaarloosd werd. Op vraag van Damiaans Belgische ordehoofd trad – in functie van het canonieke onderzoek naar het ‘heiligheidspotentieel’ – een hele machinerie in werking om Damiaans stoffelijk overschot terug naar België te brengen. Op 12 februari 1935 schreef koning Leopold III aan de Amerikaanse président Franklin Roosevelt: « Het is het vurig verlangen van de paters van de congregatie van de Heilig Harten om de terugkeer van Damiaans stoffelijk over­schot naar België te bekomen. »27 Ondanks protest van de melaatsen van Molokai werd Damiaans graf op 27 januari 1936 geopend. Op 2 februari zette de kist aan boord van de oorlogsbodem ‘USA Transport Republic’ koers richting San Francisco. Van daaruit ging de reis verder met het Belgische zeilschip ‘Mercator’.28 De aankomst van het schip in de haven van Antwerpen, op 3 mei 1936, bracht een massa op de been. Een dag later werd Damiaan – en opnieuw in aanwezigheid van een immense mensenzee –definitief ‘te ruste gelegd’ in de Leuvense Sint-Antoniuskapel, de kerk van Damiaans con­gregatie.

De gemeenschap op Molokai bleef echter verweesd achter. Sinds het vertrek van Damiaans stoffelijk overschot is men blijven aandringen voor het verkrijgen van een relikwie dat de leegte van het graf in Kalawao kon opvullen. In 1994 werd -naar aanleiding van de geplande zaligverklaring van een jaar later – beslist om Damiaans rechterhand terug naar Molokai te brengen. Het was een met symboliek overladen keuze. Met die hand zegende hij zijn parochianen, verzorgde hij de melaatsen entimmerdehij aan zijn kerken … De hand reisde terug naar Kalawao en werd er op 22 juli 1995 herbegraven, in het (p.75) oorspronkelijke graf, tot grote vreugde van de bevolking van Kalaupapa en, bij uitbreiding, heel Hawaï. Er is sprake van om de relikwie opnieuw te verplaatsen, en wel naar het tabernakel in de Sint-Filomenakerk.29 Damiaan is duidelijk nog niet aan rust toe.3°

 

PATER DAMIAAN OP DE WERELDTENTOONSTELLING VAN PARUS 1937

 

Een van de pronkstukken van het Damiaanmuseum in Tremelo is het énorme wandtapijt naar ontwerp van beeldend kunstenaar Marcel Laforêt, dat De triomf van Pater Damiaan voorstelt. Het tapijt meet 385 cm op 240 cm en leest aïs een modernistisch stripverhaal over Damiaans leven. Het geeft een intéres­sant inzicht in het mechanisme hoe de representatie over de nationale held mee tot stand kwam. In 1936 werd op vraag van de provinciaal van de Picpussen, pater Paul Van Houtte, en de toenmalige bisschop van het aartsbisdom Mechelen, kardinaal Jozef-Ernest van Roey, het stoffelijk overschot van Damiaan overgebracht van Kalaupapa naar België. De aankomst op zondag 3 mei 1936 met het zeilschip ‘Mercator’ in de haven van Antwerpen bracht een nooit geziene volkstoeloop op de been. Een doorgedreven campagne had in de weken voor de aan­komst van het schip de bevolking opgeroepen om Damiaan op passende wijze welkom te heten. Aan dat gebeuren was zelfs een staatkundig verguld randje. Zo waren niet allee nde katholieke top met kardinaal Van Roey en de bisschoppen aanwezig, ook de regering en koning Leopold III woonden de aankomst bij. Na een triomftocht door de straten van Antwerpen werd Damiaans lichaam overgebracht naar Leuven. Damiaans aankomst had een enorme impact in de toenmalige media. Zowel de NIR als alle katholieke bladen brachten uitgebreid verslag.

Het is in het licht van deze ‘nationale hulde’ dat de beslissing genomen werd om Damiaan een plek te geven in het Belgisch paviljoen op de wereldtentoonstelling van Parijs in 1937. Het thema van deze wereldtentoonstelling was ‘Kunst en techniek in het moderne leven’. Dit motiveerde mee de keuze voor de drager, het product van een van de nationale nijverheden – de tapijtweefkunst. De uitvoering van het ontwerp werd toevertrouwd aan het atelier van Georges Chaudoir te Brussel.

Allé grote momenten uit het leven van Damiaan zijn in het tapijt verwerkt: de reis naar Molokai, zijn werkzaamheden als timmerman, grafdelver en priester, zijn overlijden, het graf in Kalawao, de reis met de ‘Mercator’ en de triomftocht door Antwerpen met de witte praalkoets. Centraal staat het beeld van de melaatse Damiaan die, net als Christus, omringd wordt door kinderen.3‘ Opvallend is ook zijn aankomst op Kalaupapa, waarbij de melaatsen reeds devoot neergeknield de katholieke priester opwachten. Een opvallend détail is de witte kleur van Damiaans pij. De Picpussen namen pas in het begin van de 20e eeuw het witte kloosterhabijt aan. Op alle authentieke foto’s van Damiaan was hij in het zwart gekleed. Motieven van herkenbaarheid en religieuze rekrutering speelden dus ook een roi in deze ‘aangepaste’ representatie.32

 

Anno 2009 is Kalaupapa een Amerikaans National Historical Park, waar strikte toegangs- en bezoeksregels gelden.33 Er le-ven immers nog steeds patiënten – mensen die van voor de afschaffing van de Act to Prevent the Spread of Leprosy naar Molokai werden gebracht. Jonger dan zestien kom jeer niet in en het bezoek verloopt onder begeleiding met Damien Tours, een gidsenorganisatie onder leiding van oud-leprapatiënt en Kalaupapa-spokesman Richard Marks. Marks, die eind vorig jaar overleed, was een kleurrijke en ondernemende figuur die streed voor de erkenning van Kalaupapa als National Historical Park.. Gezien de ongereptheid van het gebied en de algemene bouwwoede die in heel Hawaï in hoog tempo sporen nalaat, ging Ma rks’strijd voora lover het behoud vandeze pleken haar geschiedenis. In dat opzicht was Marks zelf een ‘belichaamd geheugen’, die tijdens zijn gidsbeurten tal van verhalen door-gaf over het reilen en zeilen van de kolonieen Damiaan, die in de kleine gemeenschap van generatie op generatie werden doorverteld.35 Veel van die verhalen zijn overigens geregistreerd en verwerkt, o.a. door John Tayman, in diens The colony uit 2006. In de praktijk bleek bij mijn bezoek aan Kalaupapa de tocht op een drafje afgewerkt te worden, en de gids – buiten een paar gemeenplaatsen die in elke toeristische brochu­re worden herhaald – weinig kennis ter zake te hebben. In Kalaupapa zelf is er een piepklein bezoekerscentrum.dat een aantal door Damiaan vervaardigde instrumenten – waaronder bestek dat rond de pois kan vastgemaakt worden, enz. -en een selectie van boeken en dvd’s aanbiedt over de ge­schiedenis van de plek en hoe die zich ontwikkeld heeft. En ook in Waikiki, nabij Honolulu, nemen de plannen voor een splinternieuw museum over leven en werk van Damiaan stilaan vaste vorm aan. Het muséum – waarvan de openingsda-tum nog niet vaststaat – zou the biggest collection of Father Damien artifacts outside Belgium huisvesten.36 Voor wie er nog aan zou twijfelen: de nagedachtenis van de ‘Grootste Belg’ is klaar voor een doorstart. Damiaan-pelgrims weten alvast waarheen.

 

(p.77)

De overbrenging van het lichaam van Damiaan naar België gaf aanleiding tot het vervaardigen van een wandtapijt over het leven van Damiaan, naar een ontwerp (ziefoto) van kunstenaar Marcel Laforêt. Het tapijt werd een eerste keer tentoongesteld in het Belgisch paviijoen op de wereldtentoonstelling van Parijs in 1937. Naar aanleiding van de heiligverklaring konden particu/ieren in 2009 een Damiaantapijtje aankopen. (Damiaanmuseum, Tremelo)

 

BIO PATER DAMIAAN

 

–   2 januari 1840 -Jozef DeVeuster wordt geboren in Ninde, een gehucht bij Tremelo.

–   1859: intrede, net aïs zijn oudere broer Auguste, bij de Picpussen in Leuven.

–   1860-1861: studies in het hoofdkwartier van de Picpussen in Parijs en aflegging van de eeuwige gelofte op 7 oktober 1860.

–   1 november 1863: vertrek naar Hawaï.

–   19 maart 1864.- aankomst in Honolulu, de hoofdstad van het Koninkrijk Hawaï. Wordt op 21 mei 1864 hier in de kathedraal tot priester gewijd.

–   1864-1873: Missionaris in achtereenvolgens het Puna- en Kohaladistrict op Hawaii (the Big Island).

–   1873: aankomst in Kalaupapa, Molokai.

–   1878: eerste tekenen van melaatsheid bij Damiaan.

–   1884: lepra wordt officieel vastgesteld.

–   15 april 1889: Pater Damiaan overlijdt in Kalawao, Molokai.

–   3 mei 1936: aankomst van Damiaans stoffelijk overschot met het zeilschip ‘Mercator’ in Antwerpen. Plechtige stoet naar Leuven, waar Damiaan in de Sint-Antoniuskapel begraven wordt.

27 mei 1952: oprichting van het Damiaanmuseum in Tremelo.

7 juli 1977: Damiaan wordt’eerbiedwaardig’verkiaard.

4 juni 1995: Damiaan wordt door paus Johannes-Paulus II ‘zalig’ verklaard tijdens een viering in de basiliekvan Koekelberg.

22 juli 1995: herbegraving van Damiaans uit Leuven overgebrachte rechterhand in zijn oorspronkelijk graf in Kalawao, naast’zijn’St.-Filomenakerk. 11 oktober 2009: Damiaan wordt door paus Benedictus XVI ‘heilig’verkiaard tijdens een viering in de Sint-Pietersbasiliek in Rome.

 

1 Zie: www.numisforum.eu/viewtopic.php?f=75&t=n525&p=i62475

2   ‘Molokai:The Story of Father Damien’, uit 1999, gebaseerd op de’definitieve biografie’van dr. H. evnikel (cf. infra). De régie was in handen van de Nederlander Paul Cox. ZieookdetraileropYouTube:www,youtube.com/watch?v=OmlNgiOMCJM

3      Vermelden we bv. De mon van Mohka’i, dat in 1983 bij Dargaud werd uitgegeven ten voordele van de Damiaanaktie (sic). Het scénario was van Jacques Stoquart, detekeningen van Cécile Schmitz, die met dit album haartweede verhaal over Damiaan neerzette.

4 Zie de stortvloed aan nieuwe boeken en heruitgaven over Damiaan, zoals.- J. de volder, De geest van Damiaan. Een heilige van onze tijd. Tielt, Lannoo, 2009; J. ballegeer, Damiaan. Kamiano is liefde. Averbode, Altiora, 2009; H. eynikel, Hôtel Molokai. Hoe Damiaan een thuis gaf aan de melaatsen. Tielt, Lannoo, 2009; D. mussschoot, Damiaan. De held van Molokai. Tielt, Lannoo, 2009; H. van campenhout, Damioan@godmail.com. Sint-Niklaas, Abimo, 2009 en R. van puymbroeck, Da­miaan. Zijn wonder gaat verder. Averbode, Altiora, 2009. Ook tijdschriften en kranten pakken uit met extra ‘bewaarbijiagen’, zoals Knack Extra. De heilige Damiaan van 21.08.2009, °f zie een verslag in de Nederlandse Volkskrant: (…).

Of nog, educatieve dossiers voor het godsdienstonderwijs: (…).

5      Naar: H. eynikel, Het lieke paradijs. De biografe van Damiaan. Antwerpen, Standaard Uitgeverij, 1993.

6      Kalaupapa wordt ook gebruikt om de volledige, driehoekige landtong te beschrijven, daar waar Molokai de aanduiding is van het volledige eiland. Kalaupapa betekent in het Hawaïaans ‘vlak blad’, want dat is devorm van het schiereiland van bovenaf bekeken.

7      J. tayman, The colony. The Harrowing True Story of the Exiles of Molokai. New York, Scribner, 2006, p. 2.

8      Zie o.a.T. horwitz, De ongetemde wereld. Op reis met kapitein Cook. Amsterdam, De Bezige Bij, 2003, pp. 380-436. Cook noemde de eilandengroep de ‘Sandwich Is-les’, naar de First Lord of the Admirality, John Montagu, Earl of Sandwich-zijn eigenlijke opdrachtgever bij de Britse admiraliteit.

9      tayman, op. cit., p. 20.

10     Zie bv. Leviticus, hoofdstuk 13, waarin Mozes en Aàron van God te horen krijgen dat een melaatse onrein is.

n     stevenson (Robert Louis),’Open brief aan de eerwaarde heer Hyde van Honolulu’, in: Knack Extra. De heilige Damiaan, 21.08.2009, pp. 26-33. Vertaald door Jan Braet.

12     Ceciteerd inJ. de volder,op. cit., p. 67.

13     Zie: http://en.wikipedia.org/wiki/Leprosy

14     Zie:www.damiaanactie.be/damiaanactie_helpt/lepra.cfm

15     H. eynikel, Damiaan. De defnitieve biografe. Leuven, Davidsfonds, 1999, pp. 132-146.

16     Vooreen duiding van de motieven en resultaten van de tijdens de 19de eeuw gestarte missionering, zie: R. Bouoms,’De negentiende-eeuwse missionairebeweging’, in: R. boudens (red.), Rond Damiaan. Handelingen van het colloquium n.a.v. de honderdste verjaardag van het overlijden van pater Damiaan 9-70 maart 79^9. Leuven, Universitaire Pers, 1989, pp. 17-39.

17     G. daws, Ho/y mon. Father Damien of Molokai. Honolulu, University of Hawaii Press, 1973, p. 73.

18     Geciteerd in: J. de volder, op. cit., pp. 104-105.

19     H. eynikel, Damiaan, op. cit., pp. 243-256.

20    Geciteerd in: J. de volder, op. cit., p. 202.

21     G. daws, op. cit., pp. 240-251.

22     Idem.

23     Geciteerd in J. braet,’Robert Louis Stevenson schrijft een pamflet’, in: Knack Extra. De heilige Damiaan, 21.08.2009, PP- 27- Het is naar aanleiding van deze brief dat Stevenson zijn beroemde, verontwaardigde apologie van Damiaan schreef.

24    Zie: www.tremelo.be/442_nl.html

25     Zie: (…).Voor de toekomstplannen van het muséum, zie: www.damiaanactie.be/extra/organisatie/museum20O7.pdf

26    M. van strydonck, A. ervynck, M. vandenbruaene en M. boudin, Rel/eken. Echt ofvals? Leuven, Davidsfonds, 2006, p. 16.

27     Geciteerd in: A. luyten, ‘Zoek het flesje van Damiaan’, in: Knack Extra. De heilige Damiaan, 21 augustus 2009, p. 40. Het artikel brengt uitgebreid verslag over de verspreidingvan (dejacht op) talloze Damiaan-reliekwieën.

28    Zie voor de actuele bestemmings- en behoudproblematiek van dit museumschip:’Het zeilschip Mercator’, in: VCM Contact, jg. 16,60, april-mei-juni 2009, pp. 11-16.

29    M. yalom, The American resting place:four hundredyears ofhistory through oui cemeteries and burialgrounds. Houghton Mifflin Harcourt, Boston, 2008, p. 245.

30    S.n.,’Twee relikwieën van pater Damiaan gevonden’, In: De Standaard, 22juni 2009.

31     Zie Marcus, 10,13-16.

32     Zieookde tekst ‘Pater Damiaan op de wereldtentoonstelling van Parijs 1937. Een studie van het Damiaantapijt naar ontwerp van Marcel Laforêt, uitgevoerddoor het atelier Chaudoir », tentoonsteilingstekst van Patrik Jaspers naar aanleiding van de expo’Pater Damiaan op de wereldtentoonstelling Parijs 1937, Nationale Held, Nationaal Kunstambacht’tussen januari en augustus in het Damiaanmuseum.Tremelo.

33     Zie: www.nps.gov/kala/index.htm

34    Zie: www.mauinews.com/page/content.detail/id/5i236g.html

35     Zie voor het Kalaupapa Oral History project: www.kalaupapaohana.org/names-project.html

36    Zie:www.honoluluadvertiser.com/article/2OO9o622/(…)

37    Zie: www.damiaandorp.varosoft.be/nl_paspoort_O3_oit.php

 

Le père Conrardy, auxiliaire du père Damiaan (Damien)

(VA, 02/06/1995)

Het graf van pater Damiaan / La tombe du père Damien

(in: Faro, op.citat.)

1859 – La mission jésuite du Bengale

Charles Delhez, Quelques pas en Inde, LB 27/02/2007

 

Dans le Bengale-Occidental

 

La mission jésuite du Bengale a été fon­dée par des Belges en 1859. Actuellement encore, la Compagnie de Jésus est bien présente dans cet Etat communiste et se déploie sur plusieurs fronts. Le St-Xaviers’s Collège (fondé en 1860), des facul­tés dont l’autonomie vient d’être recon­nue, est classé parmi les dix meilleures institutions universitaires du pays (le Loyola Collège de Chennai, jésuite aussi, occupant la première place cette année). 

 Les étudiants catholiques y sont minori­taires (654 sur 4147). Le Collège n’a d’ailleurs jamais fait de conversions et tel n’est pas le but. Il s’agit d’un service désin­téressé rendu à la société, celui d’une édu­cation humaniste et spirituelle inspirée par l’Evangile. De nombreux jésuites belges ont entrepris un dialogue avec la culture bengalie (7e langue mondiale parlée par 215 millions de personnes). Les initia­teurs en ont été les pères Fallon et An­toine. Un homme comme le père Paul De-tienne est un écrivain bengali reconnu. Christian Mignon, de Neufchateau, vient d’achever la traduction de la Bible, le Bruxellois Jean Englebert a adapté la liturgie romaine, y introduisant des textes de Tagore, tandis que le Liégeois Mat­thieu Schillings continue à traduire les grands textes spirituels de la tradition oc­cidentale. Les disciples de saint Ignace ont été aussi des pionniers dans le monde des médias. Dès 1973, le Canadien Gaston Roberge fondait le centre Chitabani pour la communication sociale. À partir de là, dans les années 80, il a lancé une radio pour le Bengale et le Bengladesh. Le pu­blic-cible de ses émissions éducatives est la femme illettrée dans les villages (mais beaucoup d’hommes les écoutent). Les su­jets : l’éducation des bébés filles, la méde­cine à la maison, les morsures de ser­pents, le sida… Une manière, estime le père Roberge, de contourner le problème de l’analphabétisme. « // vaut mieux ensei­gner d’abord, le goût d’apprendre à écrire viendra sans doute ensuite ».

Dans le Bengale-Occidental et les Etats voisins vivent 6 millions de San­tals. Ils sont la plus importante de ces tribus qui subsistent en marge de la so­ciété indienne. Ces populations de types ethniques parfois très différents occu­paient le sous-continent avant l’arrivée des Aryens. Ainsi, les Ponge vivant dans les forêts tropicales des îles ont un type négroïde tandis que les Naga sont plus asiatiques. Ces « Tribaux » sont encore animistes, mais un fort courant de conversion au christianisme se dessine. Les missionnaires jésuites indiens venus du sud et le clergé séculier y font un travail d’alphabétisation, de santé et d’évangélisation qui force l’admiration. Ici encore, les Belges ont été des pionniers. Mon voyage dans les missions m’a conduit, à travers la région appelée « Bol de riz du Bengale », à Shentinikatan. Tagore y a créé son université inter­religieuse. Le jour de congé y est le mer­credi, pour ne correspondre à celui d’aucune religion. Au cœur du campus, un temple pour tous. Ainsi, chaque an­née, à Noël, un pasteur ou un prêtre y est invité pour délivrer un message. Le grand-père de ce Nobel de littérature (1913) avait fondé une branche de l’hin­douisme qui voulait revenir à l’inspira­tion monothéiste des védas, les premiers textes sacrés de l’Inde.

 

La Fondation Damien

Après une semaine dans la région de la ville mythique de Calcutta, cap sur Chennai (anciennement Madras). Le sud est nettement plus riche que le nord, mais la pauvreté subsiste encore par­tout. Dixième économie mondiale, l’Inde a affiché un PIB en augmentation de 6,5 à 7 pc en 2006. Cependant, un quart de ses citoyens vit sous le seuil de pauvreté et il y a 40 pc d’analphabétisme. Un pays qui se développe ou un pays où il y a du développement ? Là est toute la ques­tion. Dans cette capitale du Tamil Nadu a lieu la rencontre avec le groupe « Trian­gle » de la Fondation Damien : trois élè­ves (16-17 ans) et leur professeur (Charleroi et Chimay), deux journalistes et les animateurs de la Fondation. Ces onze personnes ont visité les nombreuses ini­tiatives de l’ONG belge chargée par le gouvernement indien de la lutte contre la lèpre et la tuberculose dans le sud du pays. Quantité de projets sont soutenus par elle. Dans les villages et les villes, par exemple, des animations de conscientisation au sujet de la lèpre, de la tu­berculose (celle-ci se développant sou­vent à la faveur du sida) ou encore de la violence conjugale sont organisées. C’est chaque fois un événement qui mobilise tout un quartier.

 

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