De geschiedenis van België in krantenartikels / L'histoire de Belgique dans des articles de journaux
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J. Schoonjans, Nos Gloires, Vulgarisation de l’ histoire de Belgique par l’ image, Ed. Historia, BXL, s.d.
« Dieu protège la libre Belgique et son Roi ! »
Telles sont nos gloires. Tel est notre passé. L’ avenir doit être digne de ce passé. Et il le sera si vous le voulez, vous qui êtes le présent.
Grâce à ses qualités d’ énergie, notre peuple a pu bâtir un passé glorieux.
G.H. Dumont, Histoire des Belges, Dessart, 1954, T1
(p.13) 10.000 av. JC – race autochtone + population du type alpin (taille moyenne ou petite, yeux bruns foncés, cheveux noirs)
1000 av.JC: arrivée de la branche gauloise des Celtes
+- 600 av. JC – arrivée des Belges, ayant vaincu ces Gaulois.
G.H. Dumont, Histoire des Belges, Dessart, 1954, T1
(p.20) “Le nom des Belges est le plus ancien d’ Europe avec celui des Grecs.”
Ils organisèrent plusieurss expéditions militaires jusqu’en Bulgarie (en 298 av. JC), en Macédoine (en 260) mais “par manque de sens politique, les Belges se laissèrent progressivement absorber.” (p.20) “Un autre groupe de Belges descendit vers l’ Italie; il était commandé par le roi Virdomar qui, en 222, fut écrasé à la bataille de Clastidium.’ (p.21) “L’expédition des Belges en Angleterre fut infiniment plus fructueuse; elle aboutit, en effet, à la fondation de colonies dans le Kent, l’Essex, l’Hertfordshire et le Hampshire – colonies qui demeurèrent en contact avec les Belges du continent.”
(p.22) “Le nom Belgica n’ apparaît qu’ au milieu du premier siècle. A la fin du 3e siècle, la Belgica fut répartie en trois provinces: la Germanie seconde, la Belgique première et la Belgique seconde.”
(p.23) Installation des Aduatuques, germains celtisés, à l’ est du pays (vers le début du 1er siècle av. JC)
- arrivée des Romains (57 av. JC)
(pp.45-46) Frontière linguistique: origine
(p.45) “Au 4e siècle, Rome abandonne aux Francs le nord de la Belgique et reporte sa défense sur la route axiale Boulogne – Cologne. Sur cette ligne, qui est à l’origine de l’actuelle frontière linguistique, les empereurs multiplièrent les fortifications.” …
(p.46) Le peuplement franc en masse s’arrêta devant les dernières lignes de défense de l’Empire romain. Probablement parce que les territoires du Nord constituaient un espace vital suffisant. Plus au Sud, des colonies franques s’établirent, mais elles n’ étaient pas assez nombreuses pour absorber les populations celtiques romanisées.”
(p.47) “Au point de vue anthropologique, le dosage actuel est d’ores et déjà acquis: d’une part, les phalo-nordiques, aux cheveux blonds et aux yeux clairs, qui groupent aussi bien les Francs que les Celtes; d’autre part, les méso-néolithiques, aux yeux et cheveux foncés, dénommés alpins et qui vinrent dans le pays quelque dix millénaires avant Jésus-Christ. L’apport de sang latin, contrairement à ce qu’imagine le populaire, fut aussi infinitésimal que, plus tard, l’apport de sang espagnol. Mais il va de soi que l’esprit actuel de notre population révèle un brassage continuel entre les groupes raciques.”
(pp.55-60) / rilijion – diocêses — frontiére di langues èt d’ peûpes/
“Au point de vue organisation territoriale, l’Eglise groupa ses fidèles dans les diocèses de Tongres-Maestricht, de Cambrai-Arras, de Tournai-Noyon, de Thérouanne et d’Utrecht. Ces diocèses ne tenaient aucun compte de la frontière des langues et des peuples; chacun comprenait des Francs (Flamands) et des Belgo-Romains (Wallons). “En agissant ainsi, constate Henri Pirenne, l’Eglise prépara en quelque sorte les Belges à ce rôle d’intermédiaires entre la civilisation romane et la civilisation germanique, qu’ils étaient appelés à jouer dans les siècles suivants.”
Bien plus, les Mérovingiens calquèrent leur organisation administrative sur celle de l’Eglise. Lors des nombreux partages de la monarchie, qui suivirent la mort de Clovis, la frontière des langues ne fut jamais adoptée pour la répartition du sol entre les rois. Ces partages, comme pour les diocèses, se firent généralement du nord au sud, alors que la frontière linguistique court de l’est à l’ouest.”
(p.69) “En cette nuit de Noël de l’an 800, un nouvel empire d’occident était né. Il rendit possible la communauté spirituelle de l’ Europe et, de cette Europe, la Belgique était devenue le centre.”
(p.70) “A l’ opposé des rois mérovingiens qui, aussitôt après leurs ascension politique, s’étaient fixés à Paris, Charlemagne demeura fidèle à son pays d’ origine. Il avait une prédilection pour ses domaines de la vallée de la Meuse: Jupille, Meersen, Herstal, Amberloup, Longlier – et ce n’ est point par hasard qu’ il finit par établir sa Cour, longtemps itinérante près de Liège.”
(p.74) “Grâce à sa situation privilégiée dans l’empire, la Belgique carolingienne était devenue le centre le plus actif de l’Europe occidentale.”
(p.79) Du partage de l’Empire carolingien à la mort de Charlemagne, devaient naître “deux puissances compactes et viables, la France et l’ Allemagne, séparées par un territoire d’ entre-deux qui préfigure les Etats actuels de la Hollande, de la Belgique eet du Luxembourg.”
(pp.85-86) Après la victoire décisive d’Arnoul de Carinthie, roi d’Allemagne, sur les Vikings en octobre 891, le comté de Flandre, la principauté de Liège, le duché de Luxembourg, le comté de Hainaut, le comté de Limbourg, le duché de Brabant, le comté de Namur et d’autres seigneuries de moindre importance naquirent au 10e siècle du bouleversement des structures politiques et sociales, conséquence des raids destructeurs des Vikings. En effet, “d’anciens fonctionnaires carolingiens s’étaient substitués au monarque; ils exerçaient leurs pouvoirs militaires, fiscaux et judiciares, non plus par délégation royale, mais en maîtres indépendants.”
(p.115) “Robert II répondit, le tout premier, à l’appel du pape Urbain II, demandant aux peuples chrétiens d’arrêter la progression des Turcs et de reconquérir la Terre Sainte. Il mobilisa sans tarder un puissant contingent flamand qui fit la jonction avec les forces des autres seigneurs elges.”
Les Croisés belges, à l’opposé de bien des Croisés de France et d’Italie, notamment les Vénitiens, qui, sous prétexte d’ aller délivrer le tombeau du Christ, “poursuivaient des buts nationaux ou lucratifs”, – “tous les historiens le reconnaissent “- “obéirent à un élan purement relligieux. Ils ne cherchèrent ni à s’enrichir ni à fonder des colonies en terre étrangère.”
“Le chef de la première Croisade (1096-1099) fut un prince belge: Godefroid de Bouillon, duc de basse-Lotharingie et marquis d’ Anvers. On l’avait choisi. On l’avait choisi parce que, connaissant les parlers romans et germaniques, il pouvait intervenir comme arbitre dans les querelles. Il n’avait, du reste, pas son pareil pour entraîner les guerriers aux assauts les plus meurtriers.”
(p.120) “…la plus ancienne charte de liberté, en Europe occidentale, est celle que la ville de Huy obtint en 1066 du prince-évêque de Liège Théodui.”
(p.125) “Dans le domaine artistique, deux courants d’influence traversaient la Belgique, sans tenir le moindre compte de la frontière linguistique: le style roman du type rhénan et le style roman du type normand.”
(p.127) Un des caractères essentiels de l’art belge: “la fidélité au réel”.
Ex.: le réalisme de Renier de Huy, qui “semble la continuation des sculptures belgo-romaines”, les ivoires de Tournai et de Liège, les miniatures.
(p.107) En 1006, Baudouin IV, comte de Flandre, s’empara de Valenciennes. Il tenta d’exploiter l’anarchie qui suivit la mort de l’empereur Otton III. Mais il fut défait par l’ empereur Henri II et dut restituer Valenciennes.
(p.133) /Bataye di Woringen èt l’ identité bèlje/ (Alemands conte Brèbonîs)
Suite à sa victoire sur Henri Ier, empereur d’ Allemagne, à Worringen, en …, Jean Ier, duc de Brabant, contrôlait la route commerciale entre le port maritime de Bruges et le port fluvial de Cologne.
(p.146) Défendant les intérêts économiques de la Flandre, le comte Gui de Dampierre dut prendre le parti des Anglais dans la guerre anglo-française, qui survint en 1296. Mais “la défection anglaise donne le branle à l’effondrement.” Le comte fut enfermé à Compiègne, la Flandre fut annexée à la France de Philippe le Bel.
(p.148) 1302
“S’ ajoutant à la vistoire brabançonne de Worringen contre les Impériaux, la victoire flamande de Courtrai rendit possible l’unification future des Pays-Bas belgiques.”
(p.154-155) “En 1299, 1300 et 1304, des traités avaient déjà été conclus entre la Flandre et le Brabant. D’ autre part, en 1328, le Brabant, le Hainaut et la Hollande avaient décidé de soumettre leurs différends éventuels à un arbitrage. Quant au pacte de 1336 auquel adhérèrent la Flandre, le Brabant, le Hainaut, la Hollande et la Zélande, il prévoyait une assistance mutuelle contre tout ennemi, hormis l’Empereur et le roi de France.”
(p.160) A la mort de Jean III, le 5 décembre 1355, les Brabançons reconnurent comme leurs souverains Jeanne, fille aînée du duc de Wenceslas, duc de Luxembourg, frère de l’empereur Charles IV. Mais, inquiétées par l’intrusion d’ un étranger, les villes imposèrent à Wenceslas l’acceptation de la Charte de la Joyeuse Entrée, du 3 janvier 1356.
Cet acte “d’une importance capitale dans l’histoire des Belges, puisqu’il servit de base au droit constitutionnel brabançon jusqu’à la fin de l Ancien Régime, stipulait l’indivisibilité du duché et consacait le partage du pouvoir entre le prince et le pays.”
(p.170) “La langue flamande était la plus fréquemment employée. Dans un registre de sentence pour les années 1369 à 1378, l’ usage du flamand par rapport au français est de 10 pour 1.”
(p.172) ‘Louis de Male, comte de Flandre, plaça un souverain bailli à la tête des baillis, investit un receveur général de la direction des finances et chargea un procureur général de contrôler les services judiciaires.’
“Cet ensemble d’ iinstitutions, confié à un personnel permanent et solidment endoctriné, contribua à la centralisation monarchique de la Flandre d’abord, des Pays-bas ensuite. Les ducs de la Maison de Bourgogne n’auront plus qu’à parachever cette oeuvre décisive, comme ils se contenter de poursuivre la politique extérieure de leur prédécesseur.”
(p.187) Philippe le Hardi, premier duc de Bourgogne de la maison de Calois, devenu comte de Flandre, prince français “ignorant jusqu’ à la langue de ses sujets en Flandre” (p.186), fit notamment par le mariage de ses enfants un pas décisif vers l’ unification des Pays-Bas.
(p.189) “Entraîné par la destinée géographique des provinces belges, il (=Jean sans Peur) consacra presque toute sa vie à lutter contre des princes français de son propre sang. A mesure que grandissait sa volonté de prédominer en France, les Pays-bas se libéraient de l’influence de Paris. Et l’acharnement des Armagnacs contre le duc de Bourgogne ne fit que favoriser la naissance d’un sentiment national, tant chez le prince que chez ses sujets.”
(p.194) Philippe le Bon, fils de Jean sans Peur, réalisera l’ unification des Pays-Bas.
L’histoire de Belgique, LB 07/10/1981
“Dès le XIVe siècle, Jacques Van Artevelde concluait d’étroites alliances entre la Flandre, le Brabant et le Hainaut”, “au XIVe siècle, des artistes flamands, wallons et brabançons créaient ensemble la merveilleuse Chartreuse de Champmol en Bourgogne”,”aux XVIe et XVIIe siècles, on vit l’ artiste liégeois Lambert Lombard former son compatriote Jean de Ramet qui, à son tour, forma l’ Anversois van Veen lequel devint le professeur de Rubens qui, à son tour, forma le grand peiintre liégeois Gérard Doufet.”
En 1882-1883, les trois médecins du Congo créent en équipe la médecine tropicale. Ce sont le Wallon Allart, le Flamand van den Heuvel et le Brabançon Courtois.
Te Deumcantique d ‘action de grâce qui commence par ces deux mots (« Toi dieu » en français), écrit par versets comme le « Magnificat », d’auteur inconnu (on l’a attribué à saint Nicetas de Remésiana, fin du 4e siècle).En usage en 1866 après l’avènement de Léopold II (Léopold I était protestant), à la date du 15 novembre, jour de la Saint-Léopold et, par une heureuse coïncidence, de la Saint-Albert. Les évêques prirent l’initiative de créer cette célébration pour les Fêtes du 21 juillet et du Roi.
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Henri Deleersnijder, Les raisons de la colère, in : Le carnet et les Instants, 115, 2000, p. 70-71
A propos de : Jean Stengers, Histoire du sentiment national en Belgique des origines à 1918, TI, Les racines de la Belgique, Jusqu’à la révolution de 1830, BXL, racine, 2000
Selon l’auteur, cet ouvrage est né d’un mouvement de colère devant « l’énormité des bêtises » écrites ici et là à propos des fondements historiques de la nationalité belge. Quelques-unes sont rappelées, dès l’introduction : la Belgique est « dans un certain sens, un Etat sans âme », où une « conscience nationale n’est apparue que sporadiquement » (Luc Huyse, in : De Morgen, 7/12/95) ; elle « n’a été vraiment une nation que pour une frange assez faible de sa population » (Claude Javeau, in : Le Soir, 14/3/98) ; elle est « née grâce à la résistance de quelques hommes en vie par l’apathie de beaucoup » (Derk Jan Eppink, in : De Standaard, 22/7/95) ; elle a une histoire « assez réduite : qu’et-ce que c’est 150 ans ? » (interview de Luc Rosenzweig, anc. coredspondant du Monde en Belgique, in : Le Soir illustré, 10/3/99) ; elle « a été infligée aux Wallons et aux Flamands par les autres » (interview d’Hugo Claus in : Le Monde, 28/10/97). (p.70) Selon Jean Stengers, professeur e.r. de l’ULB, une multitude de sources permette sans hésiter d’affirmer qu’un sentiment national belge a bel et bien existé, et ce dès la révolution brabançonne de 1789. Cette révolution belge va déboucher sur l’indépendance d’un pays qui est déjà, au plein sens du terme, la Belgique. Ses habitants, se disant « Belges », elle préfigure la Belgique de 1830, tant du point de vue territorial qu’en ce qui regarde le sentiment national. Du reste, l’Etat temporaire créé en 1790 par les partisans de Vonck et de van der Noot portera le nom symptomatique d’Etats Belgiques-Unis : le vent d’Amérique avait donc inspiré une révolution qui se terminera cependant par un lamentable fiasco. (p.70) Certains vont rétorquer que cette façon de considérer la révolution brabançonne comme l’événement fondateur de l’identité belge fait fi de la principauté de Liège, laquelle présentait tout de même un tiers de la Belgique actuelle. Objection à laquelle l’auteur répond en faisant valoir qu’en 1643, lorsque Louis XIV succède à son père, le futur Hexagone « ne comrpend ni Arras, ni Lille, ni Strasbourg, ni la Lorraine, ni la Franche-Comté, ni la Savoie, pas plus qu’Avignon, Nice ou Perpignan. » Est-ce une raison suffisante pour affirmer que le pays à la tête duquel succède le Roi-Soleil ne peut répondre du nom de « France » ?
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Het Belgische rijkswapen: het mooiste ter wereld
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Jo Gérard, Le passé belge “rénové” par nos historiens, LB 27/11/1987
“Nul n’ignore l’existence de la “Geschiedenis van Vlaanderen”, l’histoire de la Flandre, rédigée avant 1941 par plusieurs professeurs d’université. On sait aussi qu’en 1973, parut une oeuvre collective et préfacée par le professeur Génicot: “Histoire de la Wallonie”. Certes, on peut, sans sacrifier l’objectivité scientifique à un ombrageux mininationalisme, raconter le passé des Flamands et des Wallons. N’offrent-ils pas assez de caractéristiques originales pour justifier qu’on les analyse ?”
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Georges Krug s.j., Ils revendiquent leur ignorance!, LB 04/08/01
Les « histoires belges », au sens le plus désolant de ces termes, reviennent trop souvent à l’ordre du jour… Les habitants des communes « à facilités » de la périphérie de Bruxelles ne s’inspireraient-ils pas, très heureusement, de la sagesse de leurs compatriotes francophones disséminés à plusieurs endroits de la région flamande de notre pays ? Leur règle de conduite est celle-ci : « Adaptation ? Oui. Intégration ? Oui ! Assimilation? Non! » Ils se sont fait un point d’honneur d’admirer et de parler le néerlandais plus correctement et plus élégamment qu’un bon nombre de néerlandophones. Et c’est ce qui amène précisément ceux-ci à les accueillir avec la plus exquise bienveillance. La seule chose qu’avec raison ils ne tolèrent pas c’est le mépris et l’arrogance. N’est-on pas inéluctablement amené à déplorer pareille attitude hautaine dans l’ignorance persistante du néerlandais dont se réclament, depuis plusieurs décennies, les habitants de la périphérie bruxelloise ? Quelle sorte de grandeur d’âme ou de largeur de vues peut-on déceler dans la revendication affichée d’une ignorance ? S’ils daignaient faire l’ effort d’ apprendre la langue de la région où ils vivent, en quoi leur adhésion à la francophonie, leur attachement à la langue française, en seraient-ils altérés ou diminués ? Cette option culturelle est du ressort de leur vie privée, tout comme le choix de leur religion, de leur conjoint ou des prénoms de leurs enfants. Mais, pour ce qui concerne leur vie associative, quel sens et quelle valeur peut-on encore accorder, après tant et tant d’années de séjour en une région hétérophone, à l’exigence d’un brevet officiel et légal d’incapacité linguistique ? Qui peut douter du fait qu’il ne s’agit ici de rien d’autre que d’un manque de civisme belge? …. Faut-il, dès lors, abolir les « facilités » ? Nullement. Elles sont bétonnées dans la Constitution. Il suffirait d’apporter sagesse et modération avant que, tout naturellement, elles deviennent obsolètes.
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Christian Laporte, La Belgique a existé avant la Belgique, LB 30/04/2005
Pour Sébastien Dubois, la Belgique n’est pas une « anomalie de l’Histoire ». À partir de 1648, ont émergé les conditions structurelles de l’État-nation.
La démarche est purement historique. Et rigoureusement scientifique. C’est pourquoi l’on ne saurait assez recommander au monde politique de prendre connaissance de « L’invention de la Belgique », l’ouvrage de Sébastien Dubois, docteur en histoire de.l’UCL et conservateur aux Archives générales du Royaume. Un livre qui tombe à point nommé en cette année de 175e anniversaire du pays mais qui, il faut le souligner n’est nullement un livre de circonstance. A l’heure où d’aucuns réécrivent notre passé en affirmant que le mot « Belgique » est postérieur à 1830 et tentent de faire passer l’idée d’une Flandre avant la Flandre et d’une Wallonie avant la Wallonie, préexistantes à la Belgique, l’historien, des milliers de références à l’appui, a montré qu’à partir de la rupture de nos provinces (Pays-Bas espagnols) avec la Hollande (Provinces unies) on a vu progressivement émerger les conditions structurelles d’un Etat-nation qui prendrait le nom de Belgique. Mais qu’on ne s’y méprenne pas: Dubois n’a nullement réglé la question de l’évolution de l’identité collective. ‘ »En fait, mon principal objectif était de décrire au moyen d’une géographie retrospective de la perception, les conditions dans lesquelles a pu émerger la conscience d’appartenir à une Belgique.' » Autre prévention: il fallait éviter de tomber dans l’anachronisme. Parler en terme de nation et de nationalisme, termes clairement issus du XIXe siècle n’avait pas de sens pour la période précédant la révolution. En fait, Sébastien Dubois a dd entrer dans les catégories de pensée de l’époque. Et il a donc étudié ce qui selon les normes du temps pouvait être un Etat, une patrie, une communauté… Pour ce faire, il s’est jeté à corps perdu dans les documents des comités qui au xvme siècle, traitaient des litiges territoriaux. Autre source très riche: les Archives nationales à Paris où il a relu avec minutie la départementalisation de la Belgique après son annexion par la France en 1795. Qu’en retenir? Synthétiquement s’entend, car issu de sa thèse de doctorat, l’ouvrage de Dubois compte quand même encore 448 pages qui fourmillent de notes et de références qui feront la joie des spécialistes mais aussi des « honnêtes hommes (et femmes) » qui n’ont pas une vision déterministe de la Belgique. Une double certitude: un certain patriotisme dynastique et les interventions du clergé ont contribué de manière décisive à forger un certain esprit belge. Qui montrera sa force dans la décennie après l’indépendance: la menace hollandaise était encore réelle mais tout le pays s’est alors senti concerné. Et pourtant, contrairement à Henri Pirenne, Dubois ne croit pas que l’unité de civilisation ait imposé l’Etat belge. Autre leçon intéressante: les patriotes de 1830 se sont référés à la révolution brabançonne de 1789. Dès lors? Pour l’historien, on ne peut affirmer que la Belgique de 1830 ne fut qu’une création artificielle issue du Congrès de Vienne. Celui-ci avait surtout imposé l’amalgame avec les Pays-Bas.
L’invention de la Belgique, Genèse d’un État-nation, 1648-1830., Editions Racine, 448 pp.
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Paul Vaute, La Belgique avant l’Etat belge, LB 04/05/2004
Sébastien Dubois (archiviste aux Archives de l’Etat à Liège) :
« En 1814-1815, les pétitions liégeoises demanderont à suivre le même sort que la Belgique. La brève tentative de l’ancien prince-évêque de Méan de restaurer la principauté restera sans lendemain. » Chemin faisant, Sébastien Dubois s’est trouvé on ne peut plus en phase avec feu Jean Stengers, lequel ne lui mesura d’ailleurs pas ses encouragements. Le professeur émérite à l’ULB avait, on s’en souvient, lui-même remis l’ouvrage sur le métier pour publier les deux volumes de son « Histoire du sentiment national en Belgique » (Racine, 2000 et 2002). Deux livres qui ne relevaient nullement du militantisme unitariste – le présent n’y était pas abordé – mais qui collaient un zéro pointé à nombre d’ auteurs de perles, illustres ou non : du sociologue Claude Javeau déclarant que « la Belgique n’a été vraiment une nation que pour une frange assez faible de sa population » au général de Gaulle voyant dans notre pays une « association contre nature imposée par les Anglais », de ce ministre-Président de l’exécutif flamand décrétant que « la Flandre existe depuis des siècles, la Belgique depuis un siècle et demi » à cet ancien correspondant du « Monde » à Bruxelles recopiant sans contrôle que la vie commune des Belges se réduit à « 150 ans »… Evidemment, la liste est longue ! Et pourtant, nul besoin d’ être grand clerc pour comprendre, entre autres, que quand les révolutionnaires de 1790 proclament les « Etats belgiques unis », l’ expression ne tombe évidemnment pas du ciel. Héritier de la géographie antique dont les cadres étaient forcément vagues, le mot « Belgique » a repris vigueur dès la Renaissance pour désigner l’ensemble des comtés, duchés, seigneuries… rassemblé par les ducs de Bourgogne. Lui sont apliqués les noms latins de « Belgium » et « Belgica’, traduits en français par « Belgique » ou par « Pays-Bas » en néerlandais pa « Nederland(en) ».
(…) Il reste que dans l’acception géographique qui leur est donnée aujourd’hui, les mots « Flandre » et « Wallonie » ne remontent guère au-delà du milieu du XIXe siècle. (…) La manière dont le passé natIonal est enseigné fournit, elle aussi, ample moisson de pièces à conviction. « La réforme des études de 1777 rend obligatoire un cours d »‘histoire nationale belgique » dans tous les collèges. Parmi les questions d’exarmen, par exemnple, on demande quand est né l’Etat belgique et la réponse à fournir est : au XVe siècle. On dit aussi déjà à cette époque que la Grand-Place de Bruxelles est la plus belle du monde! » Et les élèves déclament depuis belle 1urette le célèbre « fortissimni sunt Belgae » de César, même si la population concernée par ce jugement flatteur n’occupait pas exactement l’espace belge ultérieur. Formellement, pourtant, les Pays-Bas méridionaux sont alors autrichiens. Mais techniquement, ils constituent bien un Etat séparé, avec son gouverneur général et avec sa cour considérée comme souveraine. D’où le contenu des manuels, « Vienne ne cherche pas à contrecarrer l’idée de Belgique. Il en ira tout autrement sous le régime français. »
(…) Les résistances aux intendants de Louis XIV envoyés dans de nombreux villages flamands, namurois et luxembourgeois pour contraindre leurs habitants à faire allégeance au Roi-Soleil en témoignent éloquemment. Et dans les tourmentes des années 1780-1830, quand à plusieurs reprises le souverain est déchu, on (re)devient naturellement patriote belge. Ni sous le régime français, ni sous le hollandais, ces perceptions ne changent radicalement. « Sous le Directoire, il y a une véritable proscription. On parle de la « ci-devant Belgique » ou des « ci-devant Liégeois ». Quand quelqu’un veut lancer à Gand une « Gazet van België », on le lui interdit parce que le mot rappelle l’Ancien Régime. Mais après 1800, le régime devient plus souple. Les mots « Belge » et « Belgique » seront admis et utilisés même par les autorités, par les préfets. » A l’heure de La Haye, tolérance identique : « Belge » ou « Belgique » et « Nederlander » ou « Nederlanden » sont officiellement interchangeables alors que la pratique, influencée par la volonté de se différencier du Nord, fait nettement pencher la balance en faveur des deux premiers termes. Rien d’ étonnant, dans ces conditions, si les aspirations patriotiques de 1830 réitèrent en fait celles de 1789. « On a parfois l’impression, au début des Journées de Septembre à Bruxelles, que certains sont allés rechercher leurs insignes et leurs drapeaux de la Révolution brabançonne. Louis Dewez, qui a vécu 1789, en a parlé dans son « Histoire de la Belgique », parue en 1805-1807, comme d’une première révolution pour l’indépendance. »Et dans les couloirs du Congrès national, le patriote Jean-Joseph Raepsaet, né sous le règne de Marie-Thérèse, brandit la Joyeuse Entrée de Brabant… La langue ? Elle n’ apparaît pas comme un critère décisif à l’aube du XIXe siècle. « Les Etats- Unis parlent anglais alors qu’ils ont mis les Anglais dehors. Les Autrichiens parlent allemand sans pour autant vouloir se fondre dans une nation allemande, On doit aussi se souvenir que la langue populaire varie d’un lieu à l’autre. J’ai trouvé notamment le récit d’un voyageur français, au XVIIIe siècle, qui se rend à Mons. Il écrit : « Je suis en Belgique, tout le monde parle flamand ici »! comprenez qu’il a entendu parler un patois qu’il ne connaît pas. Quand des voyageurs lettrés arrivent dans un village, ils cherchent aussitôt le curé parce qu’avec lui, ils pourront au moins s’entretenir en latin. » La lecture de Sébastien Dubois dissipera donc les derniers doutes, s’il y en avait encore. La Révolution de 1830 s’est faite au nom des Belges, de la Belgique, des droits des Belges… et ces notions disposaient déjà, à l’époque, d’une solide antériorité. La théorie de la Belgique-création-artificielle-des-grandes-puissances n’a jamais tenu la route : ce que les couronnes d’Europe avaient voulu et décidé au congrès de Vienne, ce n’était pas l’indépendance belge de 1830 mais l’amalgame belgo-néerlandais de 1814. Celui-là même que devait balayer une conscience nationale assez forte pour qu’un air d’opéra et quelques émeutiers suffisent à la réveiller.
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Paul Vaute, Redécouvrir la Belgique baroque des Archiducs, LB 17/09/1998
Exposition à Bruxelles “Quand la Cour de Bruxelles donnait le ton à l’Europe” “A ceux qui croiraient encore que notre histoire commence en 1830, on recommandera des gravures telles que le Leo belgicus dédié par Claes jansz Visscher à la Trêve de douze ans, ou celle de Johannes Sadeler célébrant le Vindex Belgii, le “sauveur de la belgique”, ou encore les brochures reprenant les éloges funèbres d’Albert “Belgarum Principis”…
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Paul Vaute, Le testament belge de Jean Stengers, LB 15/10/2002
« Il n’y a rien, dans l’histoire de la Belgique jusqu’en 1914, qui permette de déceler l’existence de deux peuples. N’existe qu’un seul vouloir-vivre ensemble – constitutif de la nation selon Renan – : celui des Belges. » « Comme il l’a dit lui-même, relève Eliane Gubin /sa collaboratrice à l’ULB/, son ouvrage résulte d’un mouvement de colère devant le nombre d’énormités et de bêtises qui s’écrivent aujourd’hui sur la nationalité belge. » Ainsi, « l’antériorité de l’identité belge sur les identités flamande et wallonne est imparable. » Ce n’est qu’après la Grande Guerre que des cercles resreints se radicaliseront et que le contentieux Nord-Sud s’installera durablement dans l’agenda politique.
Jean Stengers et Eliane Gubin : Histoire du sentiment national en Belgique des origines à 1918, t.2, : « Le grand siècle de la nationalité belge », éd. Racine, 240 pp.
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Onze Grondwet van 1831 in erbarmeljike omstandigheden bewaard
(HLN, 22/08/2020)
Constitutioneel pattriotisme
(De Tijd, 19/09/2020)