Marches dites napoléoniennes, pelotons de zouaves:
un affront à l’Histoire
PLAN
0 Introduction
1 Marches dites napoléoniennes
2 Les pelotons de zouaves : un passé atroce
3 Les dangers à venir : un affront aux communautés musulmanes, juives, noires
0 Introduction
Sans généraliser comme un lecteur de la Libre Belgique :
« Les marches folkloriques des soldats de l’Empire (sic) dans l’Entre-Sambre-et-Meuse sont, entre autres, révélateurs d’une nostalgie d’une occupation et de notre annexion en 1795 par la convention » (Henri Driege /Bruxelles/, La RTBF et la Wallonie, LB 9/8/89),
les marches « napoléoniennes » constituent en Belgique un véritable affront à notre Histoire
et sont l’objet de dérives multiples habilement exploitées par des groupes politiques et culturels séparatistes, rattachistes, francophiles, bref anti-belges.
1 Marches dites napoléoniennes
A un certain moment, principalement dans les années 1960-1970, la « napoléonisation » de maintes marches a réellement commencé à se développer à grande échelle à cause de l’ambiance politique d’alors où les pressions francophiles et séparatistes étaient énormes pour diviser notre pays.
Ainsi, à Walcourt,
« À la Trinité 1963, une innovation apparaît chez les Grenadiers qui se divisent en deux demi-pelotons : le premier portera des uniformes du 1er Empire tandis que le deuxième gardera ses costumes traditionnels de grenadiers belges de la fin du 19° siècle. En 1966, les Sapeurs et les membres de la Dernière Guérite (les futurs Gendarmes d’Elite) adoptent également l’uniforme du 1er Empire et cette décision va impliquer la confection de costumes sur mesures. Par conséquent, la composition de ces pelotons devient «figée» puisque le soldat ne sait plus changer d’uniforme au gré de sa fantaisie ou selon les officiers élus lors du «passage des places».
La même année, le Comité de la Marche décide que le deuxième peloton des Grenadiers (avec les costumes traditionnels) restera «un groupe ouvert à tous», ce qui implique une location de costumes aux mesures de chacun de ses membres.
Etant donné que tous les autres groupes de Walcourt sont passés «sous le régime» du 1er Empire (sauf les Zouaves bien entendu), notre peloton doit adopter, lui aussi, un uniforme de cette époque. En outre, il est impératif que celui-ci soit disponible chez un loueur de costumes. »
(in: Le peloton des Voltigeurs du 1er Empire de la Marche N.-D. de Walcourt fête ses 40 ans !, in : Le Marcheur 180, 2006, p,10-14 (p.10-11))
A Aisemont, les uniformes étaient du 2e Empire ; ils ont été troqués ensuite par ceux du Premier Empire, plus prestigieux (sic). (in :Masset Christian, La der des marches de Fosses, Notre-Dame, VA 04/10/04)
A Thuin, la Compagnie des Tartares Lituaniens du 1er Empire, société fondée le 8 avril 1983, rappelle, un corps de volontaires (sic) tartares, nobles, originaires de Lituanie et de Crimée. Les responsables du 2e Régiment des Grenadiers à pied de la Garde Impériale, fondée bien plus tôt, affirment que « l’Aigle Impérial rehausse (sic) encore l’authenticité de l’ensemble. La société a fêté son 75ème anniversaire en juin 1963, en présence du Prince MURAT (sic). Ils ont remporté le collier d’argent (en 1964) et le collier d’or (en 1986) aux Fêtes Internationales de la Vigne à Dijon. Second Régiment des Zouaves Français du Second Empire de Thuin.
A Auvelais, la marche rend hommage aux « Sans Noms », c-à-d. tous les soldats belges qui se sont battus et sont morts sous les différents régimes français entre 1789 et 1832 (sic)
(in : VA 20/09/2002 : 1803-1815). Cependant, est-ce parce qu’ils étaient des victimes du système ? Cela semble peu probable quand on constate la présence d’un marcheur déguisé en Napléon lors du défilé.
A Fleurus, la 5e Compagnie des Flanqueurs Grenadiers de la Jeune Garde Impériale défile le 27 septembre (fête non religieuse et qui commémore douteusement la Révolution belge de 1830 en faisant croire dans nos écoles que seuls les habitants de Bruxelles et du Sud de notre pays ont repoussé l’occupant hollandais). A lo’rigine, il s’agissait d’un régiment dans lequel s’étaient enrôlés de nombreux fils d’officiers méritants de la grande armée napoléonienne (in : Fleurus / Première sortie de la 5e Compagnie, VA 14/10/03). Disons des fils de collabos de l’époque, envoyés à la boucherie.
A Sart-Saint-Laurent, « si les mousquetaires sont originaux à Sart-Saint-Laurent, un peloton y a également une place de choix, les sapeurs et grenadiers de la Garde des Consuls. Le choix des membres dans les années soixante s’est porté sur cette Garde pour la beauté et la prestance de ses bicornes. La Garde des Consuls après avoir remplacé la Garde du Directoire a elle-même fait place à la célèbre Garde Impériale. Actuellement la société est constituée d’une cinquantaine de membres et participe en dehors de ses sorties traditionnelles de Saint-Laurent à diverses délégations et participations annuelles. Ce corps a notamment participé en France au centenaire de la société «la Wallonne», à Paris, ou aux fêtes du bicentenaire à Courseulles. »
(in : Masset Christian, Fières déambulations de Sart-Saint-Laurent, VA 16/08/2006)
Même si certains affirment ne pas adorer Napoléon en défilant en costumes du 1er Empire (comme Roland Marchal, Loverval – Saint-Hubert sept. 2005, p.22 : Napoléon, malgré les apparences, n’est pas leur idole), l’effet « Napo » est bien présent sur les téléspectateurs et les médias.
2 Les pelotons de zouaves : un passé atroce
Exception faite du 2e Régiment des Zouaves Français du 2e Empire à Thuin, « société, dont le drapeau français sommé de l’Aigle (sic) rappelle les campagnes du Second Empire /français/ » (sur le site internet de cette ville), c’est par ignorance que l’on trouve dans nos marches de nombreux zouaves en pelotons ou constituant une compagnie entière.
En effet, les « tirailleurs algériens » et les « zouaves » qui les ont inspirés ont un passé atroce.
in : Yves Benot, Massacres coloniaux, (…) La Découverte, 2001
François Maspero:
(p.II) Puisque, paraît-il, avec le temps les passions s’apaisent, il est dans l’ordre des choses que les temps soient venus de faire un bilan « dépassionné » de l’histoire de l’Empire français : absence de passion étant ici synonyme d’indulgence, voire de sympathie.
(p.III) Cette constante contradiction de l’Empire français, cette intolérable distance entre les principes invoqués d’une part, les faits et la nature même de la colonisation qui les bafouaient d’autre part, l’affrontement, le choc qui ne pouvaient qu’en résulter, c’est bien ce que soulignait, avec l’ironie du désespoir, Kateb Yacine, quand il parlait de la reconnaissance qu’il devait aux Français. Et c’est bien ce qu’éclaire remarquablement le présent livre d’Yves Benot.
(p.VI) (…) en 1845, les massacres systématiques de populations civiles en Algérie par les colonnes de Bugeaud connus sous le nom d’‘enfumades’ firent l’objet d’un débat public à la Chambre des Pairs; et un siècle plus tard, comme le note Yves Benot, les polémiques sur le massacre du Constantinois, le bombardement d’Haïphong, les tueries de Madagascar ne portent pas sur leur réalité mais sur le nombre des victimes.
(p.VIII) Elle garda donc, au prix d’un corps expéditionnaire sans cesse renforcé, porté au fil des ans de 30 000 à 120 000 hommes, au prix de plusieurs centaines de milliers de vies humaines du côté français – on n’a jamais comptabilisé les pertes de la population algérienne, mais on estime que celle-ci est passée, entre 1830 et 1856 de trois millions d’habitants à deux millions trois cent mille. (…)
Toute la phase militaire de la colonisation – une phase qui n ‘est en fait jamais complètement close – repose sur une notion (p.IX) majeure : la négation de l’autre. Même si les hommes qui débarquent à Sidi Ferruch ne se sentent pas investis d’une mission civilisatrice particulière, ils arrivent imbus de cette certitude innée, spécifiquement française : ils incarnent la civilisation, puisqu’ils sont français. C’est simple et fruste. En conséquence, quiconque tire sur eux attente à la civilisation. Leur ennemi n ‘est donc pas seulement un ennemi classique, c’est un sauvage. Et surtout quand, une fois vaincue la défense désespérée et inatfendue des troupes du bey, ce sont des populations entières mobilisées qui résistent pour défendre leur terre et se vengent de façon atroce sur les envahisseurs qu’ils capturent : ces gens-là n’ont même pas d’État, de gouvernement, enfin tout ce qui fait d’un peuple qu’il existe en tant que tel, et ils continuent pourtant à s’accrocher sur ce sol en prétendant qu’il est leur. Terrorisés, les conquérants répondent par la terreur. Une terreur plus grande encore que celle de l’adversaire, puisqu’elle a les moyens d’une armée moderne.
Il est significatif que les officiers vétérans des campagnes napoléoniennes à l’oeuvre en Algérie évoquent tous, obsessionnellement, la guerre d’Espagne. La seule leçon qu’ils en ont retenue est que, cette fois, ils ne doivent pas céder : les massacres auxquels se sont livrées les armées de 1’empereur n ‘ont pas suffi à assurer la victoire ? Cela prouve seulement qu’ils ne furent pas menés avec assez de sévérité. En 1832, quand Savary, duc de Rovigo, fait massacrer en représailles d’un vol la totalité de la tribu des Ouffas, il ordonne. « Des têtes… Apportez des fêtes, bouchez les conduites d’eau crevées avec la tête du premier Bédouin que vous rencontrerez. » Dix ans plus tard, quand Bugeaud décide d’appliquer la stratégie de la razzia, de brûler les villages et de réduire par la famine les populations de la région du Chélif, il donne pour consigne à ses hommes liges – Cavaignac, Saint-Arnaud, Canrobert, Pélissier – . « Enfumez-les comme des renards. » Et quand Pélissier revient, mission accomplie, de son enfumade de la grotte du Dahra où sont morts plus d’un millier d’hommes, de femmes et d’enfants, il a ce mot, pour répondre à quelques bonnes consciences inquiètes : « La peau d’un seul de mes tambours avait plus de prix que la vie de tous ces misérables. »
3 Les dangers à venir : un affront aux communautés musulmanes, juives, noires
Malgré les atrocités commises sur ordre de Napoléon et les lois qu’il a édictées, beaucoup de marches comptent dans leurs rangs, sciemment ou non, des pelotons en costumes napoléoniens ou de l’époque du Second Empire (terme qu’on utilise erronément pour désigner les costumes belges ou belgo-hollandais), comme les zouaves.
Ceci risque à court terme de susciter des tensions auprès des communautés précitées, de plus en plus soucieuses du respect envers elles (cf le film Indigènes, des expositions sur le colonialisme, …).
Déjà, dans la région de Valence (Espagne) en 2006, les autorités ont fait supprimer dans certains cortèges retraçant la victoire des « chrétiens » sur les « maures » une allusion à Mohammed (Mahomet), sorte de mannequin appelé « Mahoma » afin de ne pas heurter certaines sensibilités.
in : Valéncia hui, 31/01/2007
« La Mahoma » no presidirá la Embajada de Bocairent para evitar « incomodidad »
(EFE).- Las nueve « filaes » que participan en la fiesta de Moros y Cristianos de Bocairent han decidido eliminar la figura de « La Mahoma » del día de la Embajada para evitar que el nombre de este muñeco « incomode » a alguien.
Xavi Pasqual, representante de la Filà dels Marrocs, la asociación que propuso cambiar el muñeco de Mahoma por otro que no tuviera referencias religiosas, asegura que la medida no se ha tomado en respuesta a ninguna queja, sino por « una reflexión propia de los festeros ».
En ese sentido, el presidente de la Junta de Fiestas de Bocairent, Vicent Silvestre, reiteró que « nunca nadie se ha quejado por los actos » de las fiestas de Moros y Cristianos y añadió que, incluso, hay musulmanes que participan en la fiesta « que siempre ha respetado a todas las culturas ».
En las fiestas de este año, la figura no subirá al castillo durante las embajadas, que representan la conquista mora y reconquista cristiana, lo que supone una novedad frente a la pasada edición, en la que no se quemó « La Mahoma » como era tradición pero sí estuvo presente en el festejo.
Silvestre apuntó que la decisión de no colocar « La Mahoma » en lo alto del monumento es una consecuencia lógica porque, al no quemar el muñeco, resulta « innecesario » subirlo hasta el castillo.
Tanto el presidente de la Junta de Fiestas como el representante de la Filà dels Marrocs coincidieron en que la decisión se ha tomado « por consenso » aunque Silvestre precisó que algunos festeros no han estado de acuerdo con eliminar la figura del castillo pero, aun así, « no ha habido ningún problema ».