Partis et politiciens collabos francophiles…

Les anti-Belges francophiles

(Le Journal du Mardi, 42, 2000)

PLAN

1 Généralités

1.1 Analyses

1.2 Documents

2 Le RW(F)

3 Le FDF, devenu Défi

1 Généralités

1.1 Analyses

 

1982

ON  S’INTERROGE … ?, in: L’Accent, 46/1982

 

Une de nos relations parlementaires P.S. nous a envoyé, accompagné d’une lettre dans laquelle il se pose beaucoup de questions, un exem­plaire du bimestriel n° 14, du 15.11.81, du « Centre de Formation Freddy Terwagne ».

Cet exemplaire contient mille pages dans lesquelles sont communiqués : les noms, les adresses, les numéros de téléphone des chefs de cabinet de la  »Présidence de la République Française », des Secrétaires d’Etat et des Ministres.

Notre correspondant se demande, notamment – et nous avoc lui – le pourquoi

de cette nomenclature, quelle pourrait en être l’utilité ou l’usage pour

les cadres du P.S.  Dans quel but ces derniers doivent-ils disposer de
tous ces noms et adresses ?

On n’est pas curieux mais – tout de même – on voudrait savoir.

Nous attendons de plus amples renseignements à ce sujet.

 

1986

Allons-z-enfants…, LB 23/10/1986

 

Un nouveau mouvement pour le retour (sic) de la Wallonie à la France s’est présenté simultanément à Liège, Namur et Tournai.  Dans ses rangs, peu fournis, on trouve l’inévitable Fernand Massart. « Plusieurs parlementaires, de tous les partis, sont avec nous », affirment les responsables.  Mais, chut, pas de noms: l’Etat flamand colonisateur, qu’ils appellent België en prononçant Belguille, veille.

Le mouvement veut travailler l’opinion publique wallonne, pour l’amener à comprendre que, hors la France, il n’y a pas de salut., Il veut réveiller une francophilie qu’il estime latente. « Quand on sort un drapeau français, dit une animatrice, il se passe quelque chose. » Elle n’a pas précisé quoi : pour beaucoup de Wallons, c’est sans doute une éruption cutanée.

Le mouvement n’a pas l’intention de se présenter aux élections.  Dommage.

 

… de la Patri-i-e »

 

Le « Mouvement pour le retour à la France » a publié, et envoyé aux responsables politiques français, un manifeste bien écrit, qui explique pourquoi les Wallons, « peuple français », sont opprimés dans un Etat flamand.

« Les sondages et les élections, reconnaît le manifeste, démontrent avec une consternante régularité l’attachement d’une majorité de Wallons à une Belgique révolue, attachement entretenu par la peur et l’habitude ». Prenant conseil auprès du général de Gaulle, les francophiles pensent’ qu’il faut, tactiquement, sortir la Wallonie de Belgique, puis négocier l’absorption. Il n’ y a pas d’identité wallonne », estiment-ils.  Nous récusons toute boursouflure de souveraineté d’un hypothétique Etat wallon ».

Et Bruxelles ? Ville libre dans un cadre européen.  L’affaire est vite réglée…

Signalons qu’à la présentation liégeoise du mouvement, on comptait quatre journalistes francophones et deux néerlandophones i Nos confrères du Nord semblent prendre au sérieux ce genre de rêves… Les outrances communautaires actuelles peuvent évidemment donner un peu d’espoir aux promoteurs de ce mouvement qui écrivent sans rire que « la République a toujours réservé la priorité à ses régions en difficulté ou en déclin ». Riez, riez, Bretons, Limousins, Lorrains, etc.

 

1996

MR

Vincent Henderick, « Plutôt Français que rouges »: les libéraux derrière Louis Michel,LB 30/10/1996

 

Le discours « rattachiste » du président est approuvé par de nombreux ténors du parti.

Il s’agit des propos tenus par le président du PRL Louis Michel dans le Figaro.  Il y affirmait que si la Belgique venait à éclater, il préférerait être Français qu’habitant d’un Etat wallon et souverain.

 

D. Ducarme: « (…) je ne vois que l’affirmation d’une Belgique d’expression française avec à la clé la conclusion d’un traité d’association avec la France. »

Armand Decker: « (…) je ne veux pas que mon parti entretienne le processus de la dislocation de l’Etat belge.  Les libéraux sont attachés à la Belgique; normal, ce sont les libéraux qui l’ont créée. »

Michel Forêt: « J’appartiens à cette génération du Rassemblement wallon qui développa un mouvement de conscience wallonne en réaction à l’Etat belge dominé par les Flamands. »

Eric André: « Je suis grand défenseur du maintien de la Belgique. »

 

Destexhe: « J’ai vécu cinq ans en France, ma femme est française et mon fils a la double nationalité. (…) Comme Liégeois d’origine et Bruxellois d’adoption, je me sens terriblement concerné par l’axe Wallonie-Bruxelles et l’Espace francophone. » »

 

1998

CDH

André Antoine : « Moi qui suis francophile convaincu, (…) (in : AL 10/09/1998)

 

1998

PS

H. Delvaux, /BXL/ Une communauté dite française, LB 12/01/1998

 

A l’inauguration du Thalys, M. Collignon parla de la Wallonie comme “étant province française” et fait une propagande télévisée sur tous les bienfaits dont il comble la Wallonie … (?), en finissant par la liaison de la Wallonie (sic) avec Paris, grâce au Thalys.

 

2001

ECOLO

Jean-Marie Nicolay (Vlessart), René Dumont de 1940 à 1945, LS 21/06/2001

 

Le rappel de la collaboration du disparu à un journal maréchaliste et celui de son éloge de l’agriculture nazie.

 

« René Dumont, pacifiste, fasciste et tiers-mondiste, candidat écologiste à l’élection présidentielle de 1974, est mort. La presse salue à juste titre son œuvre d’agronome (…).

/Mais/ René Dumont milita d’abord contre la guerre avec l’Allemagne nazie, puis, après la débâcle, pour la Collaboration. Il écrivit des articles très techniques sur l’agriculture dans un grand hebdomadaire fasciste rural, « La Terre française ». Cette publication de propagande soutenait la révolution nationale de Philippe Pétain, militait pour le retour forcé des citadins à la terre et pour le corporatisme agricole. Les éditoriaux d’André Bettancourt (alors responsable français de la Propaganda Staffel, aujourd’hui actionnaire de référence de L’Oréal et de Nestlé) prêchaient l’union du christianisme et du nazisme et appelaient au châtiment des Juifs et des francs-maçons. René Dumont émaillait ses articles de considérations politiques. Il citait l’agriculture nazie en modèle, invitait à s’unir derrière le Maréchal, et exhortait les paysans à faire des enfants pour régénérer la race et disposer d’une main-d’œuvre abondante.

 

2001

ECOLO

Jean-Claude Matgen, « Dumont n’était pas un janséniste, c’était un visionnaire », LB 20/06/2001

 

La disparition de René Dumont fait de la peine à Olivier Deleuze, secrétaire d’Etat à l’Energie, pour qui cet aîné fut un précurseur, lançant l’écologie sur les rails de la politique à une époque difficile.

 

Olivier Deleuze: « Je me sentais d’autant plus proche de lui que, moi aussi, je suis agronome de formation. »

 

2007

NVA

Jean-Marie Le Pen, auquel Bart De Wever ne semble pas insensible, (…)

(Francis Martens, anthropologue), in : LB 14/11/2007

 

2007

Rik Van Cauwelaert, Na de hysterie, Knack 14/11/2007

 

Wat een geluk dat Juncker en de EU-ambtenaren de Koningskwestie niet hebben meegemaakt.

Eind juli 1950, in volle Koningskwestie, vergaderden in Luik ten huize van Fernand Schreurs, de voorzitter van het Congrès Natio­nal Wallon, een aantal socialistische politici, onder wie minister van staat Joseph Merlot, volksvertegenwoordiger Fernand Dehousse, vader van Jean-Maurice Dehousse, vakbondsaanvoerder André Renard en andere Waalse kopstukken, om de vorming van een Waalse regering voor te bereiden en meteen ook een Waalse Grondwet neer te schrijven. De werkzaamheden van de groep werden bijgewoond niet alleen door de politiechef van de stad Luik, maar ook door procureur-generaal in ruste Armand Glesener. Ook aanwezig was de Franse consul-generaal Jules Daniel Lamazière, want Parijs peilde in die dagen de Belgische situatie uur na uur.

De Koningskwestie was dan ook een politieke crisis die de natie dicht bij een burgeroorlog bracht en het voortbestaan van België bedreigde.

 

2007

M. Bu., Ducarme invente la ‘Belgique française’, LB 16/12/2007

 

« Je ne suis en aucun cas rattachiste », insiste Ducarme, « mais si la Flandre nous largue, il faudra bien nous prendre en main. »

 

Concrètement, certains postes, comme la Politique étrangère et la Défensze, seraient confiées à la France. Ainsi, pour daniel Ducarme, la « Belgique française » aurait un statut quasiment analogue à celui de la Polynésie française…

 

« De François Perin à Paul-Henry Gendebien en passant par Robert Collignon et Claude Eerdekens. Et … Louis Michel ? Mais celui-ci ne formula l’hypothèse que par aversion pour une Wallonie (rouge) indépendante…

 

2008

VB

Communauté juive / Gare à la tentation du Vlaams Belang !, LB 11/01/2008

 

(…) on connaissait la proximité idéologique entre le fondateur du VB, Karel Dillen, et Maurice Bardèche, entre De Winter et Le Pen, (…)

 

2010

PS SP

Van: STIJN POLFLIET [mailto:stijn.polfliet@minfin.fed.be]
Verzonden: dinsdag 21 september 2010 11:16
Aan: Vik Eggermont
Onderwerp: het ware gelaat!!!!!

 

SP.A en PS praten met Franse socialisten over toekomst België

·         dinsdag 21 september 2010, 08u57

·         Bron: belga

·         Auteur: kld

·          

Een delegatie bestaande uit drie PS’ers en SP.A’er Bruno Tobback heeft op 13 september enkele vertegenwoordigers van de Franse Parti Socialiste ontmoet om het met hen te hebben over de toekomst van België. Dat schrijft La Libre Belgique.

Samen met Tobback schetsten PS’ers Philippe Moureaux, Laurette Onkelinx en Rudy Demotte hun Franse collega’s de geschiedenis van ons land en de huidige politieke toestand.

‘We zijn bezorgd om wat in België gebeurt’, vertelt François Loncle, die voor de PS in het Franse parlement zetelt. ‘We wilden de pronostiek van onze collega’s kennen voor de toekomst van het land.’

Volgens Loncle kwam het er vooral op neer te weten of een staatshervorming het einde van België zou kunnen vermijden. ‘De Waalse socialisten toonden zich meer pessimistisch dan de Vlaamse socialisten’ over het onvermijdelijke ineenstorten van het land, vindt Loncle. Dat neemt niet weg dat de Franstaligen volgens hem helemaal niet bezig zijn met een aansluiting bij Frankrijk.

Het bezoek van de Franse PS moet gezien worden in de context van de presidentsverkiezingen van 2012, aldus Loncle. ‘Als we de verkiezingen winnen, moeten we klaar zijn.’

Dat de Franse, Vlaamse en Waalse socialisten contact hebben, gebeurt regelmatig, maar het is de eerste keer dat ‘de toekomst van het land en het bestaan van een nationalistische stroming aan de poorten van Frankrijk’ besproken wordt, erkent Laurette Onkelinx.

‘Het was een interessant gesprek, maar er was op geen enkel moment sprake van een toenadering tussen Wallonië, Brussel en Frankrijk.’

 

1.2 Documents

Le PSC, futur "Engagés", hypocrite et traître à la Belgique

(Alexandre de Mahieu (Schaarbeek), LB, 24/05/1995)

Louis Michel, suivi par d'autres bonzes du MR, collabo de la France

(LB, 30/10/1996)

Dans le sud de la Belgique, un modèle de petit collabo francophile au niveau local

(VA, 06/07/2001)

La fédération PS de Thudinie, infiltrée par des collabos francophiles

(VA, 08/04/2011)

LE PS belge, collabo de la France

(DH, 19/04/2012)

PS belge, PS français, mêmes magouilles !

(UBU, 18/04/2013)

Jules Gheude (PRL, futur MR), collabo de la France, loue Pol Magnette (PS) et reprend des lignes écrites par un "historien" également collabo francophile, Félix Rousseau

(AV, 17/08/2018)

2 Le RW (Rassemblement Wallon) et le RWF (Rassemblement Wallonie-France)

Une origine francophile et … pro-nazie

Christian Laporte, Séparatistes jusqu’à l’extrême, Une étude explosive sur les rattachistes wallons proches du régime de Vichy, LS 23/01/2004

 

Jusqu’ en janvier-février 1943, l’imprimeur liégeois Georges Thone, figure emblématique du

Mouvement qui présida plus tard le Grand Liège et qui fut un des fondateurs du  Rassemblement wallon, tenta de négocier le rattachement de la Wallonie à la France, alors vichyste, avant de verser définitivement dans le camp nazi.

Un dérapage aussi incroyable qu’incompréhensible pour le Mouvement wallon et les séparatistes sudistes dont le combat avait toujours été démocratique… Un écart d’autant plus surprenant enfin, que Thone fut aussi très proche de Wallonie libre, mouvement wallon de résistance par excellence. (…)

Le « hic » est que l’historiographie officielle sur Thone ne dépassa jamais le constat que celui-ci avait, effectivement, eu des contacts avec le gouvernement du maréchal Pétain dans le but de faire part aux autorités françaises de l’état d ‘esprit des Wallons. (…)

 

Mais Hasquin va nettement lus loin : « (…) Il est collaborateur par conviction car il est aussi un pétainiste aveugle, un maréchaliste convaincu, un bourgeois conservateur qui adhère aux valeurs du régime sans se poser de questions. »

Dans la même veine, Hasquin situe aussi l’abbé Jacques Mahieu qui allait s’adresser à Philippe Pétain. Et égratigne d’autres compagnons de route qui ont, pour le moins, hésité avant de rejoindre le camp des démocrates. (…)

Qui plus est, dans les documents mis au jour, l’historien a aussi retrouvé un chèque de 150.000 francs français versés par le régime via la banque Worms en avril 1943. Le malaise n’en est que plus grand lorsqu’on découvre que Thone y fait une déclaration d’aryenneté sous serment.

 

(…) Wallonie libre, très francophile et rattachiste dans un premier temps, évolua cependant à partir du constat qu’une bonne partie de l’opinion wallonne se sentait proche des Britanniques mais aussi de de Gaulle. Pour se dédouaner le cas échéant de Thone et de ses amis ? Une certitude sous la forme d’une directive confidentielle mais qui n’a pas été détruite…, poursuit Hervé Hasquin : le directoire savait parfaitement ce que faisait l’imprimeur liégeois.

Mais l’historien a d’autres éléments accusateurs. Les amis de Thone ont continué à recueillir des renseignements pour Vichy. Et cela alors qu’ils étaient bien informés du retournement de situation. L’aveuglement antibritannique et antibelge de Thone a conduit à l’incroyable. Libre à chacun de se battre pour ses idées politiques sur le terrain démocratique. Autre chose est de s’allier à gens peu respectables pour parvenir à ses fins… (…)

 

Sur son serment d’aryenneté et sa nationalité… française qui lui ont permis d’être aidé par le pouvoir pétainiste : Le modèle de certificat d’aryenneté (…) stipule, en outre que je garantis sur l’honneur que je suis de nationalité française.: Je le suis en effet. J’espère que le futur traité de paix le reconnaîtra. (…) J’ai donc refait la déclaration dans ce sens, me reconnaissant tristement belge. (…)

 

A propos de la Résistance en Belgique que la collaboration assimile au banditisme. La série noire continue au pays. Il y a tous les jours une colonne pour les exploits des gangsters. J’ai l’impression que nous trouverons une drôle de mentalité lorsque nous rentrerons

1999

WALLONIE / Nouveau parti

Dans les bras de la France, VA 29/11/1999

 

Le nouveau parti politique de Paul-Henry Gendebien rassemblement Wallonie-France (RWF) a vu le jour samedi après-midi à Charleroi.

Deux parlementaires français membres de la majorité socialiste et de l’opposition gaulliste étaient présents.

Son drapeau: un coq rouge sur fond blanc, entouré d’un hexagone bleu.

A Bruxelles, il s’intitule Rassemblement Bruxelles-France (RBF).

Pour Gendebien, “la Wallonie ne doit pas être condamnée à subir la scission programmée par la Flandre.”

Autre membre: Maurice Lebeau.

 

2000

Région wallonne / 400 candidats sous la bannière Rassemblement Wallonie-France, LB 02/09/2000

 

Provinces : dans le Hainaut ; 2 districts dans le Brabant wallon ; 12 à Liège ; 3 dans la province de Namur et 2 dans le Luxembourg.

Communes : Jean Grenier (liste à Charleroi), et une à Liège.

 

2000s

début

John Erler (Francorchamps) RWF

 

Parmi les candidats du « Rassemblement Wallonie-France », signalons notamment la professeur Lise Thiry, virologue dont les travaux font autorité dans le monde (RWF – district de Nivelles), le professeur Henri Alexandre, chef du service biologie-embryologie de l’Université de Mons (RWF – district de Mons) ou encore notre confrère qui a travaillé notamment à « La Libre Belgique », John Erler (RWF – district de Spa).

 

2002

D.Z., Charlier bleu-blanc-rouge, AL 27/11/2002

 

Guy Charlier, bourgmestre socialiste d’Etalle, aurait l’intention de se présenter aux législatives de juin 2003 sur les listes du Rassemblement Wallonie-France cher à Paul-Henry Gendebien.

– « Je n’ai jamais caché mes amitiés personnelles avec la France ou envers une personnalité comme Robert Collignon, sympathisant du rattachement avec la France. Notre commune d’Etalle est fusionnée depuis des années avec Clérieux, dans la Drôme et je me réjouis que l‘on chante La Marseillaise lors des matches de football à Virton et pendant les cérémonies patriotiques en Gaume, avec la Brabançonne bien sur. »

– « La solidarité wallonne ? Cela consiste à faire descendre les déchets de Liège et Charleroi sur les décharges de Tenneville et Habay. »

 

2003

Lionel Franc, La Wallonie, Un paillasson pour la France ?, in: RE., 56, 2003, p.3-5

Du fait de la présence de listes pro-françaises aux élections fédérales du 18 mai et du débat qu’elles ont suscité, il nous a semble utile d’aborder le thème du rattachement de la Wallonie à la France. L’Etat belge pouvant éclater d’un moment à l’autre, les Wallons sont en droit de s’interroger quant à leur avenir institutionnel, politique et culturel. Doivent-ils préparer une union de leur région à la France ou préparer leur indépendance au sein d’une nouvelle Europe? Les animateurs de Terre et Peuple « Bannière de Wallonie  » prennent part au débat… pour ne pas laisser retentir qu’un seul son de cloche !

Un courant d’air, pas frais du tout, a soufflé sur la Wallonie et Bruxelles lors des élections fédérales du 18 mai. Etaient candidats, dans l’ensemble des arrondissements électoraux francophones, ceux qui se présentent comme les derniers des Mohicans du mouvement wallon: les rattachistes à la France.

Ces pseudo-Wallons défendent la thèse selon laquelle la Wallonie et Bruxelles n’auront d’autre solution que de se tourner vers la France lorsque la Flandre deviendra indépendante. Il s’agit en fait de francolâtres qui se font de l’Etat français une idée pour le moins surfaite et une piteuse idée de leur propre région.

Comme il était prévisible, les résultats engrangés par leur formation – le Rassemblement Wallonie France – Rassemblement Bruxelles France (RWF-RBF) – furent médiocres. Malgré un appui médiatique non négligeable et une bonne occupation du terrain, le RWF-RBF n’obtient guère plus de 2 % des voix en moyenne. Des résultats qui ne leur permettent pas de décrocher un seul siége et qui prouvent qu’ils ne bénéficient pas d’un réel soutien populaire! Tel est le problème des rattachistes.

 

Une présence électorale symbolique

 

Jusqu’aux élections précédentes, la politique de ces « Français de coeur » se résumait à l’infiltration des partis traditionnels. Leur influence au sein de ceux-ci, en particulier du PS, aurait atteint des proportions non négligeables. Et il n’est pas rare que certaines personnalités wallonnes fassent part de leur sympathie à l’égard du mouvement. Citons par exemple le socialiste Robert Collignon, président du Parlement régional wallon, qui déclara, le 9 décembre 2000 à Lille : « … si un jour la Flandre décidait de l’inutilité de la Belgique, alors la Wallonie se tournerait naturellement vers la France « . Mats cette politique d’infiltration des milieux décisionnels wallons, qui devait à terme leur apporter une certaine légitimité, a ses limites. Et c’est justement parce qu’ils ont mesuré ces limites que les rattachistes ont choisi de participer au manège électoral.

En effet, seules les élites économiques et politiques wallonnes ont aujourd’hui connaissance de l’hypothèse unioniste. Au sein du bon peuple wallon, la proposition d’union avec la France apparaît plutôt saugrenue, parce qu’anachronique. Combien de Wallons sont, en effet, convaincus que l’Etat belge est en bout de course ? Le constat rattachiste est simple : si l’Etat belge venait à disparaître, la cause rattachiste souffrirait de l’impréparation psychologique des Wallons et Wallonnes. C’est bien sûr pour palier cette impréparation que les unionistes ont décidé de participer aux élections. Le temps est venu de conscientiser le petit peuple.

 

Des arguments douteux

 

Pour convaincre les Wallons que leur avenir est avec la France, ces rattachistes mettent en avant quelques arguments. Mais force est de constater que la plupart de ceux-ci ne résistent pas à l’analyse. On peut même dire que ces arguments sont pour le moins légers tant ils révèlent d’emblée un parti pris.

Le principal argument est d’ordre alimentaire. En choisissant la France, les Wallons assureraient leur bien-être socio-économique et bénéficieraient d’un système très performant de sécurité sociale (sic). Tant en matière d’emploi qu’en matière de sécurité sociale, la solution passerait par l’Etat français. Pourtant, les investissements français en Wallonie n’ont pas souvent été les plus profitables ni les plus généreux. En comparaison, on devrait plutôt se féliciter des investissements allemands. Citons notre fameuse sidérurgie qui est aujourd’hui (p.4) honteusement sacrifiée par Usinor au nom du capitalisme apatride. Que pensent les milliers de métallos, futurs chômeurs, de la toute théorique solidarité nationale française ? Evoquons aussi la situation économique de certaines régions françaises toujours à la limite du sous-développement (Nord, Ardennes, …) et qui peinent pour sortir de l’ornière. Pourquoi l’Etat français apporterait-il à la Wallonie ce qu’il a été incapable d’apporter à ses départements défavorisés? Nous présenter le rattachisme comme la solution aux problèmes économiques de la Wallonie est malhonnête.

 

Dans le dernier tract électoral rattachiste, un pavé intitulé « Et nos pensions ? » relate tous les avantages sociaux auxquels les Wallons auraient droit en devenant français. Les Wallons sont, dans ce texte comme dans d’autres, dépeints comme des aspirants à l’assistance. L’image du Wallon fainéant, déjà fort répandue dans le Nord du pays, s’en trouve renforcée. Il suffit de lire le pseudo-programme du RWF-RBF, consultable sur internet (1), pour constater que rattachisme rime avec assistanat . Nulle part il n’est fait mention d’une prise en mains par les Wallons de leur avenir social. Nulle part les Wallons ne sont invités à se mobiliser en vue d’accomplir un quelconque effort social ou économique. Etre rattachiste, c’est choisir le camp de la démission. La position des francophiles est d’autant plus douteuse qu’ on sait qu’il existe des différences de qualité en matière de soin de santé entre la Belgique et la France. Quoi qu’on en dise, la Belgique est un pays où on est correctement soigné. On ne peut pas toujours en dire autant de certains hôpitaux publics français. En outre, cet assistanat social français, qui nous est présenté comme un joyau, n’est pas nécessairement plus sûr, plus viable, que le système redistributif belge ou une future structure sociale européenne. Les actuelles grèves dans l’Hexagone démontrent à suffisance que l’avenir des soins de santé ou des pensions est aussi aléatoire en France, qu’en Allemagne ou en Belgique. L’union avec la France ne garantirait en rien le maintien d’une sécurite sociale, tout simplement parce que l’avenir de celle-ci dépend plus du contexte économique et démographique que d’institutions.

Un autre argument avance en faveur de l’annexion à la France est le niveau d’imposition des petits et moyens revenus dans ce pays. Exemples à l’appui, les candidats du RWF-RBF, qui rasent gratis sur le compte des  » compatriotes français », affirment que les petits wallons ont tout à gagner à devenir des contribuables français, Malheureusement, ils se gardent bien de tout comparer. Aussi, les petits contribuables wallons pourraient être informés du pouvoir d’achat de certains français dont la condition critique ne le cède en rien aux défavorisés belges. En France aussi, il y a des gens dont les fins de mois sont difficiles. Les rattachistes pourraient également informer ces petits contribuables wallons de la taxation désavantageuse des revenus locatifs en France, laquelle se répercute inévitablement sur le prix des loyers. Il en va de même pour les avantages très étendus dont bénéficient les propriétaires belges en vue de l’acquisition et la conservation de leur habitation. Que restera-t-il de ces avantages une fois l’annexion réalisée? On peut aussi parler de la fiscalité automobile dont se plaignent tant de Belges et qui est nettement moins lourde en France. II est vrai qu’en Belgique les autoroutes (éclairées) sont gratuites et qu’on mesure difficilement tout l’avantage que cela représente, en particulier pour les entreprises. En devenant français, les Wallons aux petits reven s ne pourront que se féliciter de payer leurs trajets autoroutiers au même prix que les Wallons aux gros revenus. Egalité, fraternité, … A vrai dire, ce dont les Wallons ont besoin, c’est de moins de populisme fiscal et de plus d’honnêteté intellectuelle.

 

Au-delà des considérations sociales, économiques et alimentaires des francolâtres, il faut encore évoquer quelques arguments philosophiques et politiques. En effet, les unionistes prétendent qu’avec la France, les Wallons auront enfin  » un vrai pays, la restauration du sens de l’Etat et de l’intérêt général ainsi que la sécurité institutionnelle ». Que doit-on comprendre, hormis qu’ils ne peuvent concevoir l’unité politique que sous la forme archaïque de l’Etat-nation? Les rattachistes, dinosaures jacobins, savent-ils seulement ce que représentent le sens de l’Etat et l’intérêt général? Des affairistes, qui jouent des coudes à Paris dans l’ espoir d’embrasser une hypothétique carrière à l’UMP ou au PS français, peuvent-ils vraiment savoir ce qu’ est l’intérêt général? Peut-on également prétendre que la conscience de l’intérêt géneral est plus répandue en France qu’ailleurs? Il suffit de se promener dans ses chaleureuses banlieues, où sévissent les  » jeunes », pour découvrir ce  » vrai pays, son sens de l’Etat et de l’intérêt général ». Force est de reconnaître que la France de ces Wallons, magnifiée à l’extrême, est un cliché sorti des poussiéreux livres d’histoire du XIXème siècle. Il est plus que temps de renouveler la bibliothèque du RWF-RBF !

 

(p.5) La haine de l’Europe des régions

 

Nous l’avons déjà souligné, les rattachistes n’éprouvent aucune sympathie pour les régions et, a fortiori, pour les identités régionales. Le régionalisme du RWF-RBF ne repose pas sur une prise de conscience identitaire wallonne. C’est un régionalisme de façade, transitoire et déraciné. C’est un régionalisme de réaction face à la prise de conscience identitaire de nos voisins flamands et au complexe d’infériorité qu’elle provoque en eux. Leur Wallonie, ce n’est qu’un assemblage de départements arrachés à la mère patrie, pas une terre vivante de traditions et de culture. D’ailleurs, lorsqu’ils disent vouloir défendre leur langue, les rattachistes ne pensent qu’au français et jamais ils n’évoquent la langue wallonne. Celle-ci subsiste pourtant toujours. Parlée par de vrais wallons, elle a résisté à l’emprise globalisante (et donc totalitaire) du français !

 

Dans leur prose, les rattachistes présentent l’Europe des régions comme une coquille vide. Mais comment pourrait-il en être autrement? De nombreux hommes d’Etat et sous-politiciens, attachés à leurs privilèges nationaux, s’emploient sans cesse à réduire l’influence des régions. Cette attitude est flagrante dans la « décentralisation » mise actuellement en place dans l’Hexagone. Les rattachistes mentent lorsqu’ils prétendent qu’une Europe de 400 régions serait ingérable. Ils feignent d’ oublier les principes fédéraux de répartition exclusive de compétences et de subsidiarité. C’est l’Europe des états-nations qui est ingérable, parce que les dirigeants jacobins imposent en permanence le compromis, parce qu’ils refusent de céder définitivement certaines de leurs compétences.

 

Bruxelles, territoire d’outre-terre

 

Selon les jacobins wallons, la région bruxelloise deviendrait, comme la Wallonie, territoire français. Cela est d’autant plus surprenant que la région bruxelloise est géographiquement en territoire flamand et qu’historiquement Bruxelles (Brussel en flamand) est une ville flamande. Les Flamands, y compris ceux de la périphérie, accepteraient-ils un appendice de l’Etat français au beau milieu de leur pays? Et qu’adviendrait-il des Flamands de Bruxelles? Seraient-ils, comme les Flamands de France, francisés de force? Les rattachistes s’inquiètent de la flamandisation de Bruxelles et même de l’emploi grandissant de l’anglais. Mais s’inquiètent-ils seulement des changements démographiques qui s’opèrent dans la capitale et qui aboutiront plus sûrement à son islamisation? Pas courageux, nos fransquillons préfèrent bien évidemment éviter les sujets qui fâchent. Celui de l’immigration mérite pourtant tout leur intérêt, tant ici qu’en Seine-Saint-Denis.

 

Lionel FRANC

 

(1) http:www.ifrance.com

 

2004

Des rattachistes se détachent, LB 04/04/2004

 

Querelle de clochers chez les francolâtres.

André Libert se sépare du RWF-RBF pour fonder le groupuscule ‘Wallon’.

Il se ralliera au groupuscule « France » de la liégeoise Marie-France Jarbinet.

 

Forces "wallonnes", hebdomadaire du Rassemblement "wallon" (un ramassis de francophiles et de racistes antinéerlandophones)

(1973)

Gendebien, collabo francophile, fossoyeur de la Belgique

(Albert Choque, président des Groupements patriotiques (Nassogne), in: VA, 28/02/2000)

autres réactions contre le collabo francophile Paul-Henry Gendebien

(Jean-Marie Castermans (Wépion), in: VA, 17/08/2000)

(J. Denblyden (Gesves), in: VA, 22/07/2000)

Guy Denis, professeur de français, collabo francophile, ment à propos de l'histoire de Belgique

(VA, 15/01/2003)

(VA, 23/08/2007)

Le rattachisme frise l'incivisme (André Lorent)

(Le Vif, 24/04/2009)

Réaction contre la francophilie du journal L'Avenir

(Emmanuel Remion (Malmedy), in: VA, 03/08/2011)

Nicolas Thirion, professeur de droit à l'ULg, collabo francophile

(VA, 04/04/2011)

2012 / Elections - affiches du parti collabo francophile RWF

(Uwâr / Yvoir)

Le Front National de Marine Le Pen souhaite le rattachement de la "Wallonie" à la France, une vision de l'extrême-droite datant de 1940-45

(Knack, 18/12/2013)

Jules Gheude, collabo francophile, ment à propos du Congrès "wallon", truqué, de 1945...

(AV, 08/12/2016)

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