Le racisme, fondement de la France – le mépris du monde entier

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Le mépris du monde entier…

Léon Bloy

 

« La France est tellement la première des nations que toutes les autres, quelles qu’elles soient, doivent se sentir honorées d’être autorisées à manger le pain de ses chiens. Si seulement la France est heureuse, alors le reste du monde peut être satisfait même s’il doit payer pour le bonheur de la France le prix de l’esclavage et de la destruction. Mais si la France souffre, alors Dieu lui-même souffre, le terrible Dieu …  C’est aussi absolu et aussi inévitable que le secret de la prédestination. »

 

Cité d’ après: R. Nadolny, Germanisierung und Slavierung?, 1928, p.55

 

Les Amerloques, les Bataves, les Teutons, les Engliches,

des expressions méprisantes malgré tout courantes dans les médias français.

 

Olivier Mouton, L’histoire secrète des escadrons de la mort, LB 04/01/2015

 

L’enquête de la journaliste Marie-Monique Robin visait l’opération Condor, qui a réprimé les opposants en Amérique latine dans les années 70 et 80. Au final, elle révèle une guerre anti-subversive mondiale, au départ de la France.

La mémoire de l’Amérique la­tine se réveille. Lentement, dans les pays marqués au fer rouge par la dictature dans les années 1970 et 1980, on met fin à l’impunité. En Ar­gentine, le nouveau président Nestor Kirchner a annulé les lois d’amnistie en août 2003 et, depuis, les procès commen­cent à se multiplier. Au Brésil, le prési­dent Luiz Inacio Lula da Silva a enfin ac­cepté, au début du mois de décembre 2004, d’ouvrir les archives de la période noire.

Au Chili, une commission d’enquête a publié, en novembre de l’an dernier, un rapport minutieux reprenant les témoi­gnages de 35000 personnes ayant subi des mauvais traitements. Surtout, un procès ne semble plus inimaginable pour Augusto Pinochet, qui a dominé le pays d’une poigne de fer entre 1973 et 1991. Le juge Juan Guzman a inculpé,pour une première affaire concernant des enlèvements et un homicide dans le cadre de l’opération Condor. D’autres dossiers pourraient bientôt suivre…

 

Condor, une page noire

 

L’opération Condor est une page noire de l’histoire latino-américaine. Ha­bituée du Cône sud, la réalisatrice fran­çaise Marie-Monique Robin nourrit, il y a quatre ans, le désir d’enquêter au su­jet de ce vaste plan de répression des op­positions mené de façon concertée entre les différentes dictatures latino-améri­caines de l’époque: Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Paraguay et Uruguay. Les informations commencent en effet à af­fluer. Pour cette journaliste, c’est le mo­ment ou jamais de braquer les projec­teurs sur ces événements encore mécon­nus. Selon l’enquête menée par le juge Guzman, l’opération Condor est née au cours d’une première réunion de travail des services de renseignement, réalisée à Santiago entre le 25 novembre et le lor décembre 1975. L’homme à l’origine de cette initiative est le fondateur de la po­lice secrète du général Pinochet, Ma­nuel Contreras. Le dossier du juge Guz­man prouve que le plan a bénéficié du soutien d’agents des Etats-Unis. Objet de l’opération Condor ? Lutter contre le « terrorisme » et la « subversion ». Des cen­taines de personnes ont disparu au nom de cette mission sacrée. Martin Ahnada, un avocat paraguayen spécialiste .de cette opération, parle de « guerre sainte » et de « mondialisation du terrorisme ». Des mots qui ont une drôle de conso­nance trente ans plus tard, à l’ère de la guerre contre le terrorisme islamiste. Mais à l’époque, en pleine guerre froide, il s’agit d’empêcher la tache rouge com­muniste de se répandre. Un mot anglais résume tout: « containment ».

C’est la première fois qu’une sorte d’agence supra-nationale unissait les ef­forts de différents services de renseigne­ment pour mener une politique de répres­sion », explique Marie-Monique Robin. (…)

 

La source des guerres coloniales

 

« J’ai été amenée à plonger dans les guerres coloniales françaises », com­mence la réalisatrice. Tout débute en In­dochine. Le corps expéditionnaire français, envoyé sur place peu après la Seconde Guerre mondiale, se demande ra­pidement pourquoi il ne parvient pas à venir à bout du Viêt-Minh. En février 1951, le colonel Charles Lacheroy prend, en Cochinchine, le commandement du secteur de Bien-Hoa et déve­loppe sur le terrain une nouvelle théorie militaire qu’il sera appelé, par après, à conceptualiser à Paris. « En gros, il dé­crit à partir du Viet-Minh l’ennemi des nouvelles guerres modernes qui ne sont pas classiques et où il n-y a pas de front, résume Marie-Monique Robin. Cet en­nemi se trouve partout dans la société ét s’appuie sur un appareil idéologique important.

 

En 1954, Diên Biên Phù est un désas­tre. Et l’Algérie se profile à l’horizon. Plus question, pour l’armée française, de se laisser humilier de la sorte. La théorie de la « guerre révolutionnaire » est réutilisée. Avec une efficacité redou­table, cette fois, même si la victoire mili­taire s’efface derrière une défaite politi­que: en 1961, la France doit reconnaître l’indépendance de son ancienne colonie. Des années plus tard, la « bataille d’Al­ger » fera couler beaucoup d’encre tant les méthodes utilisées étaient peu sou­cieuses des conventions. « Pour les mili­taires, tout est parfaitement logique, ex­plique pourtant l’auteur des « Escadrons de la mort ». Dès le moment où l’ennemi est interne, cela signifie que toute la po­pulation est suspecte. il faut donc avoir accès aux renseignements avec des inter­rogatoires musclés. La torture devient une arme principale du conflit. Et lors­qu’un prisonnier torturé est trop mal en point, il faut bien s’en débarrasser… »

En 1961, dix ans après son homolo­gue Charles Lacheroy, le colonel Roger Trinquier affine la réflexion dans un li­vre intitulé « La Guerre moderne », ap­pelé à devenir un best-seller dans le monde. Il explique notamment dans cet ouvrage à quoi sert la torture. Avec, à l’appui, une argumenta­tion qui fera école jusqu’au Guanta­namo américain : étant donné que le terrorisme, par son mode opéra­toire, ne respecte pas les lois de la guerre, il n’y a aucune raison qu’on les respecte en retour, ni que l’on applique les Conventions de Genève. La torture est d’autant plus « légitime » qu’elle per­met d’éviter la mort d’innocents dès lors que les personnes interrogées sont sus­ceptibles de disposer d’informations ca­pitales. « La transmission de cette théorie à l’étranger se fait de plusieurs maniè­res, conte la réalisatrice. Le canal princi­pal, c’est l’école de guerre à Paris, dont la réputation internationale est excel­lente. Mais la France enverra aussi des missions militaires dans certains pays. Et elle soutiendra politiquement les dic­tatures en Argentine et au Chili.

 

Jusqu’au Congo et aux Etats-Unis…

 

L’école française voit défiler des Ar­gentins, des Chiliens, des Iraniens, des Portugais, des Sud-Africains… Des Bel­ges, aussi. Pierre Messmer, alors ministre de la Défense, reçoit une demande des services secrets belges pour envoyer des spécialistes de la guerre anti-subver­sive au Congo après l’arrivée au pouvoir de Lumumba, raconte Marie-Monique Robin.

Il va prendre les meilleurs, dont Trinquier lui-même, en leur demandant de se mettre en retrait de l’armée au cas où cela tournerait mal. Même Jean-Ma­rie Le Pen est sollicité, mais il finira par ne pas partir. Sur place, ces Français vont entraîner les gardes du corps et les milices de Tshombe, Président du Ka­tanga. Avec le soutien financier de l’Union minière belge.' » La suite est con­nue : en mars 1961, Patrice Lumumba est exécuté.

La théorie de la « guerre moderne » fait également son chemin vers les Etats-Unis. « Kennedy, quand il est en­core sénateur, est obsédé par la théorie des dominos selon laquelle les pays pour­raient tomber les uns après les autres dans la sphère communiste. Il part en voyage en Algérie pendant la guerre et profite’de l’occasion pour se faire briefer au sujet de la théorie anti-subversive.

Quand Kennedy est élu Président, il demande à son secrétaire à la Défense Ro­bert McNamara de contacter Pierre Mes­smer afin de faire venir des experts de cette guerre moderne dans les grands ins­tituts militaires américains. Là aussi, les meilleurs vont sy rendre, dont le géné­ral Paul Aussaresses. Le livre de Trin­quier servira de base à l’opération Phœ­nix au Vietnam, au cours de laquelle 20000 civils auraient été tués.

 

La France fait l’autruche

 

En Argentine et au Chili, les esca­drons de la mort sont à la source d’une oppression féroce destinée à couper les ailes aux velléités progressistes dans la région. On a évoqué, sans toujours la prouver, une implication des services de renseignement américains. Mais la France, accuse Marie-Monique Robin, n’est pas en reste. « L’Argentine envoie très tôt des colonels à Paris. Ensuite, le. greffe transférée en Argentine est spectaculaire. Un accord est signé -entre les états-majors des deux pays pour établir une mission militaire française permanente à Buenos Aires, qui s’installera dans les locaux de l’état-major argentin de 1957 à 1981, c’est-à-dire cinq ans après le coup d’Etat de Jorge Rafael Vi­dela: » Au moment où les Argentins s’in­téressent à la théorie française, il n’y a pas véritablement de menace: pas de guérilla, un parti coJ’nmuniste embryon­naire… Mais la révolution cubaine sus­cite l’angoisse dans la région. Une con­viction paranoïaque voit le jour: la troi­sième guerre mondiale n’est pas loin. Lors de son enquête, la réalisatrice a eu l’occasion d’interroger longuement plu­sieurs généraux, dont Reynaldo Bi­gnone et Eduardo Albano Harguinde­guy. Leurs confessions ont contribué de façon décisive à la perspective d’une jus­tice enfin rendue.

Le pays des droits de l’homme (…), voyant des tortionnaires, c’est choquant, poursuit Marie-Monique Robin. Mais ce qui me choque davantage encore, c’est qu’ü y a eu une collaboration politique directe. Michel Poniatowski, ministre de l’Intérieur du président Valéry Gis­card d’Estaing, se rend en voyage offi­ciel à Buenos Aires en pleine dictature. Il y rencontre le général Harguindeguy. « C’est tout à fait logique puisque celui-ci était le ministre de l’Intérieur, com­mente-t-elle. Mais il lui propose que les polices collaborent ensemble pour échan­ger des informations sur les subversifs. Et en consultant les journaux argentins de l’époque,j’ai retrouvé de longues inter­views dans lesquelles il soutient le ré­gime. » Au Chili, des collaborations ont là aussi été nouées entre services de ren­seignements. Manuel Contreras, ancien chef de la police secrète chilienne, confie que la DST l’informait « chaque fois qu’un Chilien prenait un avion » lors de l’opération « retour » entamée en 1978. (…)

 

Lorsqu’il était mi­nistre des Affaires étrangères, Domini­que de Villepin minimisait: le soutien français aurait été limité à quelques électrons libres » ou autres « groupuscu­les ». Ceci dit non sans insister sur l’ac­cueil offert par la France aux opposants ‘des dictatures. « Il nie l’évidence », s’in­surge la journaliste.                        

 

L’histoire continue en Irak

 

La théorie de la guerre anti-subver­sive a fait un sacré bout de chemin. Et l’histoire n’est pas finie. Tout l’intérêt de cette enquête réside aussi dans son actualité. « Cette doctrine française est toujours d’application. Le film « La ba­taille d’Alger » de Güles Pontecorvo, qui dénonce ces dérives, a été détourné pour servir d’instrument de formation, notam­ment en septembre 2003 devant un par­terre d’officiers américains prêts à partir en Afghanistan. En ce qui concerne l’Irak, des généraux américains faisant aujourd’hui partie d’un think tank con­tre la torture m’ont raconté en avril 2003 qu’ils avaient été invités à participer à un colloque spécial qui lui était consa­cré. » Aussi, la polémique née aux Etats-Unis après la diffusion des ima­ges d’Abou Ghraïb est-elle à ses yeux, « d’une incroyable hypocrisie ». Quant à Guantanamo, « ce camp applique stricte­ment la théorie de Trinquier: c’est un espace échappant à toutes les règles de droit international ». (…)

 

Le JT à l’étranger, Le Soir Illustré, 24/11/1999

 

Nicole Vanden Eynde (Millas – France)

Selon Roland Magdane: “On dit que les Français détestent les Américains.  Ce n’est pas vrai.  Ils détestent tout le monde.”  Ils sont râleurs, nombrilistes et xénophobes.

 

ESCADRONS de la MORT (08/09/2004)

 

L’école française (documentaire Marie-Monique Probin) (France 2003)

 

Une enquête au cœur de la guerre subversive, ‘invention’ française expérimentée en Algérie, puis enseignée dans le monde entier, du Vietnam à l’Argentine.

Sous Chaban-Delmas : première application en Algérie.

Officiers de tout le continent américain NORD /SUD à la Mission française à Buenos Aires (1961)

sur la guerre anti-subversive (torture, …)

Préparation à des tâches policières sur la population civile.

 

Le mépris du reste de l’Europe

http://www.letemps.ch

 

PARIS. Le racisme anti-Suisse? Ça existe… à Paris

 

Avec ses lunettes spectaculaires, Jacques Chirac a appelé lundi les Français à combattre «le poison des discriminations». Il pensait à celles qui frappent les jeunes hommes d’origine africaine portant capuche, vite soupçonnés ces jours-ci de vouloir bouter le feu aux voitures de leurs concitoyens. Mais le président ne peut ignorer qu’un autre racisme, plus insidieux, touche une communauté prospère, blanche de peau, venue d’un pays ami et voisin de la France – les Suisses de Paris.

 

Jeudi 17 novembre 2005
Sylvain Besson, Paris

 

Bozzetto (Suisse) (Torino JO 2006) (Fr3 22/02/2006)

 

Il obtient le bronze.

« Les Suisses vont se contenter de la 4e place, car ils aiment les médailles en chocolat. »

 

Hors sujet : Claude Hagège recalé à l’Athénée, LW 12/03/2007

 

Conférence : « Le trilinguisme au Luxembourg » organisée par la Chambre des Employés privés

« Glanons quelques trouvailles dans ce dis­cours-fleuve hagégien, tel l’utile rappel que les langues française et allemande avaient été tour à tour bannies du territoire, l’une par les nazis et l’autre par Louis XIV, ou encore son soutien inconditionnel à l’apprentissage du luxembourgeois.

 

… « snobisme » et impérialisme

 

Sans doute parce que la vocation du luxembourgeois – langue de communication d’un petit peuple – et du français – langue de communication universelle (sic) –  différent. Claude Hagège qui considère la langue anglaise comme une me­nace à la diversité en Europe et qui fustige l’impérialisme linguistique anglo-saxon, ne  verserait-il pas dans un autre impérialisme ? Qui regrette le peu de poids économique de la cinquantaine de pays fédérés dans la Francophonie et dénonce le ‘snobisme’ anglophile. « Snobisme » francophile ? Alors que l’intérêt pour la situation linguistique du pays et de son école va croissant et mérite un débat aussi large que possible, le « show » Hagège n’y a pas vraiment contribué.

 

Henri de Turenne, La bataille de Lépante, Les Grandes Batailles du Passé, 24/08/1975

 

On a fait parler un historien espagnol dans sa langue, on voyait ses lèvres mais une personne parlait en français à sa place … avec un accent espagnol.

 

Début de francophobie en Espagne, LB 05/08/1998

 

Alors que la Vuelta pourrait éviter l’Hexagone (incursion de 85 km le 18 septembre), les équipes ibères ne couront plus en France.

Le cyclisme espagnol est parti en guerre contre la France, accusée d’avoir réservé un traitement policier et judiciaire ‘indigne’ à ses coureurs pendant les scandales qui ont émaillé le dernier Tour de France.

 

Juillet 2002: Réoccupation de l’île du « Persil » par l’armée espagnole, le long des côtes marocaines.

 

Ah, cette maladie francophone d’assimiler! Souvenons-nous de la guerre des « Malouines » (plutôt: des Falklands)

On dit: l’ îlot « Perejil (ou Leila) », un point, c’est tout.

 

L’ancien commissaire /Bolkestein/ dénonce ‘la myopie’ des opposants français, LB 21/03/2005

 

Il dénonce leur xénophobie : « Il n’y a qu’en France qu’on mette aussi consciencieusement l’accent sur le caractère germanique de mon nom ».

Le projet de directive Bolkestein vise à parachever le marché unique en donnant la possibilité aux fournisseurs de service – des comptables aux architectes – de travailler sans restrictions d’un bout à l’autre des 25 pays de l’Union.

 

Jean Brasseur, 40 années de particularismes valdôtains, AL 08/03/1988

 

« La langue de Voltaire ne domine nulle part.  Dans la campagne, c’est le patois (celui de la voisine Savoie) / = le franco-provençal/ qui tire le fil conducteur de la communication. »

(Erich Avondet, dir. pédagogique)  « En ville, nous devons prendre en considération que les autochtones parlent sans douleur franco-provençal pour s’épanouir dans le français. »

« Le seul journal francophone du Val d’Aoste, « Le Peuple Valdôtain », tire à 8000 exemplaires.  Organe de l’Union, un parti politique, il mène campagne pour l’illustration de la langue française dans la région autonome italienne. »

– (hebdomadaire) « rédigé entièrement en français »; « prix de vente fixé, démocratiquement, à 250 lires (8 FB) ».

 

E.B., Pas le même foot …, DH 31/05/2005

 

Souvenir du drame du Heysel.

Après le match, Coluche fit cette réflexion sur Europe 1 : le foot, c’est un jeu de con, donc cela fait 30 cons en moins.

 

François Decker, La conscription militaire au département des Forêts, Vol. I, 1980

 

(p.6) //les conscrits luxembourgeois qui regagnaient leur foyer en 1814/

Ils trouvèrent leur pays occupé par les troupes des puissances coalisées et administré par des gens farouchement décidés à ignorer les années du régime français et à rattacher 1814 à 1795. Cette poli­tique apparaît déjà dans l’ordonnance relative à l’administration du Département des Forêts, donnée à Trêves le 25 février 1814 par Juste Gruner, gouverneur général du Rhin-moyen, et publiée le 20 mai dans le premier numéro du Journal officiel du Département des Forêts. En annonçant aux habitants le remplacement du préfet français par un commissaire du gouvernement général, résidant à Echternach en attendant de pouvoir se rendre à Luxembourg, Gruner maintenait provisoirement à leurs postes tous les employés qui ne les avaient pas abandonnés et réservait à la langue française les mêmes droits qu’à l’allemande, «ainsi que cela a eu lieu sous le gouvernement autrichien». Et Gruner poursuivait:

«Habitants du duché de Luxembourg et du comté de Chiny! Vous avez été admis au nombre des peuples allemands qui m’ont été confiés. Soyez (p.7) les bienvenus! Quelque langue que vous parliez, vous ne sauriez appartenir à d’autres qu’à cette Maison illustre, qui pendant des siècles vous gouverna avec autant de gloire que de succès. .. Anciens sujets du Chef de l’Empire germanique, vous êtes encore allemands par sentiment et par caractère. Soyez ce que vous fûtes jadis. Faites voir de nouveau cette énergie, cette fidélité, cette bravoure brillante qui ont rendu si célèbres les habitants du pays de Luxembourg et les Wallons. La patrie vous appelle …»

 

MCM, 10/05/2005

 

Lettons à l’Eurovision méprisés par les chanteurs français, bon avant-dernier avec la seule chanson non en anglais…

 

France – Suède, TF1 09/02/2005

 

Racisme des commentateurs français à l’égard de joueurs suédois (se moquant de la coiffure d’un joueur blond).

Prononciation volontairement lamentable.

 

 

le mépris de l’Afrique

Joëlle Meskens, La France menait des essais chimiques au Sahara!, LS 23/10/1997

 

Bien après 1962, date de l’indépendance de son ancienne colonie, l’Hexagone a poursuivi des essais chimiques dans le Sahara !  Sous le nom de “B2-Namous”, l’armée française a maintenu une base ultra-secrète dans le désert jusqu’en 1978.  Et quelle base : après les installations russes, il s’agissait du plus vaste centre d’expérimentation d’armes chimiques du monde: 100 km de long sur 60 de large!  Paris a toujours nié avoir procédé où que ce soit à des essais en plein air …

 

Ces essais, menés dans le désert, étaient-ils pour autant sans danger pour la population algérienne ?

 

Odirson <odirson@wanadoo.fr> a écrit dans le message : 9j6e6g$q48$1@wanadoo.fr

 

C’est marrant de constater que finalement les Français ont tendance à se prendre pour le nombril du monde et à trouver normal que, quel que soit l’endroit du monde où ils se trouvent, ils doivent nécessairement trouver quelqu’un qui spoke le french, et donc à s’offusquer du contraire.

J’ai un ex-collègue d’origine congolaise, il a eu la chance de passer son enfance au Congo et la malchance d’être colonisé (en zone française, pas Belge). Il s’est évidemment fait imposer le français de force lors de son éducation (avec les punitions et tout le tintouin s’il avait le malheur de parler sa langue) et a appris comme tout le monde que ses ancêtres étaient gaulois 🙂 Il a également perdu une bonne partie de son dialecte d’origine et le regrette amérement maintenant. Alors le déclin du français dans le monde ça le fait bien marrer …

Et encore une remarque avec quelqu’un lors d’une discussion sur les langues
régionales (en Picardie aussi, trouver quelqu’un qui parle le Picard chapeau
…) qui me sort sans état d’âme que, heureusement que les Bretons ne parlent plus le Bretons, car ça le ferait chier d’aller en vacance en Bretagne et de ne pas pouvoir parler français !!! On en est là …

 

le mépris du Canada francophone

Francine Legare, De Québec à Bruxelles, diversité de la langue française, 2. le québécois tel qu’on le parle, LB 10/04/1981

Depuis deux ans dans votre pays, je me suis ainsi calmement agrippée à mon français de Moyen Age ou d’Amérique, selon qu’ on le trouve vieillot ou corrompu.  Et j’ai su, à force de susciter les échos hilares et nasillards, que certaines de mes tournures étaient bizarrement tournées!

le mépris des Cajuns

1981

Philippe Preux, La langue des Cajuns, Ethnie française, avril 1981, p.70-80

 

(p.80) En enseignant le français standard, paradoxalement, on détruit la langue des Cajuns, c’est-à-dire le fait francophone le plus vivace en Louisiane. Le sentiment de honte mentionné plus haut par rapport à l’anglais réapparaît par rapport au français standard car, d’une part le Cajun ne reconnaît pas sa langue et, d’autre part, il a l’impression qu’on lui présente sa langue comme étant inférieure au français standard.

 

(p.81) Le français standard n’est pas la langue des Cajuns. »

 

1984

J.-F. Pacco, La Louisiane va engager davantage d’enseignants francophones, in: AL 13/12/1984

 

(…) « Le cajun n’est pas enseigné à l’école primaire ou secondaire » mais on compte enseigner de façon obligatoire le français « moderne » (sic).

 

1985

Les oeuvres classiques désormais lisibles en cajun … grâce à un traducteur dont nul n’a jusqu’ici pu dévoiler l’identité, LB, 03/08/1985

 

(Ainsi Chaucer, Shakespeare, T.Y.S.Eliot)

 

Des puristes, comme ceux du Conseil pour le Développement du français en Louisiane, qui ont contribué à empêcher que l’emploi du français soit proscrit dans les écoles, préconisent une langue classique.

Mais un récent dictionnaire cajun, le premier du genre, a été publié et l’ édition a été rapidement épuisée.

 

le mépris de la Guyane

Michel Cl. Aubert , Paradis en enfer, la Guyane française, éd. Laffont, 1972

 

(p.48) Terre oubliée de la métropole, elle est pourtant profon­dément française. Beaucoup de Guyanais sont d’ardents patriotes. Pas un village qui ne possède son monument aux morts ; pas un village où vous ne puissiez rencontrer un vieillard aux cheveux tout blancs qui porte avec fierté les rubans de ses décorations. (…)

 

(p.49) Les Guyanais sont Français et contents de le montrer. Beaucoup d’entre eux ont gardé leurs coutumes, les bonnes manières en usage dans nos vieilles familles, les messieurs sont très préve­nants avec les dames, respectueux et d’une politesse raffinée.

Malheureusement, chez certains jeunes, ces bonnes manières commencent à se perdre. Ils sont devenus racistes (sic) et se veulent révolutionnaires. Peu importent les idées politiques, tous les moyens sont bons. Un mouve­ment contestataire qui se veut maoïste fait paraître un journal qui circule sous le couvert, en grand secret. Dans ce journal paraissent des textes, des déclarations de grands maîtres, mais ce qui m’a fait sourire, c’est que deux pages sont consacrées à l’explication des termes, du vocabulaire nécessaire pour faire un bon maoïste. C’est tellement guyanais.                                                   

 

(p.50) Et pourtant, la Guyane, elle aussi, aura ses événements de mai, mais deux ans plus tard. Le temps nécessaire, sans doute, pour que les acteurs guyanais, qui avaient occupé en 1968 les locaux de La Jeune Guyane à Paris, rentrent dans leur département. En effet, en 1970, des tracts circulent, des « pétards » ridicules explosent, des appels à la grève sont lancés. C’était vraiment sérieux. Et pourquoi?

On a parlé de mouvements révolutionnaires, mais en réalité, il ne s’agit que des chimères de quelques grou­puscules. Les Guyanais sont trop Français (sic) pour voter l’indépendance. Ce que les Guyanais veulent, c’est leur indépendance de gestion, mais on ne peut leur en tenir rigueur.

 

(p.292) Pendant dix jours, la famille ne pourra donc pas manger de manioc.

Et cet homme qui revenait de chez Aloïke avec une couleuvre, je l’avais vu marchander, discuter, convaincre une femme indienne de lui vendre sa couleuvre; elle ne voulait pas, elle finit par céder, l’acheteur avait sorti ses dollars et un large sourire agrandissait ses yeux; il possédait l’objet, mais il ne savait pas que l’Indienne utiliserait le dollar pour manger, car personne ne lui ferait maintenant une autre couleuvre, son mari étant parti à la chasse sur la rivière. Ce qui fait mal au cœur, c’est de voir ces touristes s’installer autour des repas indiens. Assis par terre, sur de petits bancs, ils regardent, ils assistent au repas comme on assiste au repas des fauves lors d’une visite au zoo. D’ailleurs, cette arrivée dans le village n’est-elle pas une arrivée dans un zoo ? C’est exactement la même chose, on fait les mêmes gestes, les appareils photos emporteront les souvenirs et l’on pourra dire ainsi en rentrant de vacances, « nous sommes allés chez les sauvages ».

 

Il y a d’autres problèmes, d’autres scandales en forêt, surtout sur le Maroni, mais depuis qu’André Cognât est là, ils sont dénoncés et on ose beaucoup moins. C’est lui qui a arrêté la « francisation des Indiens ». L’admi­nistration avait décidé de donner aux Oyanas la natio­nalité française! et tout ce que cela impliquait. Ils pourraient voter, apportant ainsi des voix supplémen­taires aux candidats. Ils apporteraient de l’argent, tout une machination politico-financière. Les Indiens du Haut-Maroni avaient refusé en bloc. Pourtant une chose parut louche, un Indien, absent de la région depuis deux ans, avait, lui, accepté et signé de son pouce son procès-verbal de naturalisation. Après une rapide enquête, Cognât s’aperçut de la supercherie : on avait dit aux (p.293) Indiens de signer cette feuille blanche pour obtenir des vivres, des cadeaux. Et devant les menaces judiciaires la gendarmerie, qui n’était que l’exécutant de cette formule, déchira les procès-verbaux, et les Oyanas sont restés des Oyanas.

 

 le mépris de la Nouvelle-Calédonie

Marc Ferro, éd., Le livre noir du colonialisme, éd. Robert Laffont, 2003

(p.29) En Nouvelle-Calédonie également, les Canaques sont des non-êtres.  L’administration ne s’occupait d’eux que pour frapper à tort et à travers […] opérations conduites derrière une juridiction en apparence favorable aux indigènes.  Parqués ou mis « en réserve » dans certains coins de l’île, aboutissement d’une longue spoliation foncière, ils sont gommés de l’avenir avant d’être asservis. Alban Bensa a pu parler de « racisme d’anéantisse­ment », un peu comme cela s’est passé en Australie51.

51 Alban Bensa, Chronique kanak, Ethnies, 18-19, 1995.

 

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