racisme francophone anti-néerlandophone

Près de 2000 pages sur le racisme francophone anti-néerlandophone…

Le racisme francophone anti-néerlandophone : une peste pour la Belgique

0.   Introduction

0.1   Théorie raciale pré-nazie en Belgique par un futur recteur d’université ou le racisme au service des régionalistes

(théorie raciale pré-nazie développée par un futur recteur de l’ULg, Julien Fraipont, in: Annuaire de la SLLW, 1895, p.179-211)

Julien Fraipont, professeur à l’ULg

0.2   Réflexions sur le racisme francophone anti-néerlandophone et témoignages

0.2.1   Réflexions

 

H. Van Impe (prof. de droit (VUB)), La liberté linguistique, LB, s.d.

 

L’ARTICLE 23 de la Constitution belge établit la liberté de l’emploi des langues au profit des citoyens et impose dès lors des obligations linguisti­ques aux autorités publiques. La liberté individuelle est celle des personnes privées. Les pouvoirs publics ont, en la matière, des devoirs qui découlent logiquement des droits linguistiques de la po­pulation.

Il va de soi que le bourg­mestre ou l’échevin d’une commune qui n’est pas capa­ble de s’entretenir dans la langue de sa région avec ses concitoyens viole la liberté constitutionnelle des langues de ses administrés.

Les différentes lois sur l’emploi des langues ne déro­gent pas à l’article 23 de la Constitution; elles ne limitent pas la liberté linguistique. Bien au contraire, elles orga­nisent la liberté des langues. De ce fait, elles ne doivent pas et elles ne peuvent pas être interprétées de façon restric­tive.

Rappelons que, entre la promulgation de la Constitu­tion et le vote des premières lois sur l’emploi des langues, c’est-à-dire entre 1831 et 1873, la liberté linguistique est restée lettre morte pour l’immense majorité des Bel­ges : la bourgeoisie absolue imposait sa langue aux Fla­mands, aux Wallons et aux germanophones (de l’est de la province de Luxembourg). Les lois linguistiques n’étaient pas des lois de con­traintes mais des lois protec­trices pour les petites gens !

 

La jurisprudence du conseil d’Etat est par trop timide. On révoque un bourgmestre in­capable d’exercer ses fonc­tions, mais on n’ose pas desti­tuer des conseillers commu­naux tout aussi incapables de remplir leur mandat. Or, ces élus sont appelés, non seule­ment à accomplir des tâches politiques, mais aussi à pren­dre des décisions d’ordre ad­ministratif ou juridictionnel (disciplinaire) sur base de dossiers qu’ils ne savent pas lire. Nous songeons plus par­ticulièrement à la nomination du personnel communal et aux sanctions à infliger éven­tuellement au personnel qui a pourtant le droit d’être enten du ! Soulignons, par ailleurs, que les conseillers commu­naux doivent pouvoir com­muniquer avec la population. Il s’agit d’une exigence démo­cratique élémentaire.

Ils agissent dans ces cas en méconnaissance de l’article 3 ter de la Constitution (rela­tif aux communautés linguis­tiques) puisqu’ils veulent exercer des fonctions publi­ques au sein d’une commu­nauté dont ils ignorent la lan­gue et ils poussent l’outrecui­dance jusqu’à prétendre qu’ils ont le droit le plus ab­solu d’ignorer la langue de leurs administrés. On se croi­rait parfois au Moyen Age !

 

Les « facilités » ont été ac­cordées à des fins humanitai­res (pour les moins jeunes) et pédagogiques (pour les jeu­nes). En Suède, les étrangers bénéficient de cours accélérés de langue suédoise afin de les intégrer dans la communauté. Dans la périphérie de Bruxel­les, il faudrait pareillement organiser des cours de néer­landais afin de permettre aux jeunes immigrés de s’adapter en apprenant la langue de la région.

Le mot « immigrés » a deux significations : d’une part, les travailleurs immigrés (géné­ralement d’origine étrangère) et les personnes qui changent de région linguistique. Dans la périphérie de Bruxelles, il s’agit, le plus souvent, de « dormeurs » immigrés. Les intéressés continuent à exer­cer leurs activités profession­nelles et autres à Bruxelles-Capitale, mais viennent pas­ser la nuit dans une des com­munes environnantes où l’air est meilleur et… les terrains moins chers. Le phénomène des communes dortoirs n’est d’ailleurs pas récent. Aussi longtemps que les intéressés se bornent à dormir, il n’y a pas trop de problèmes : ils peuvent continuer à bénéfi­cier de facilités de guichet. Mais lorsqu’ils veulent acca­parer des fonctions publi­ques, tout en étant incapables de s’acquitter des devoirs de leurs charges, le problème change complètement, puis­qu’ils foulent aux pieds la liberté constitutionnelle de l’emploi des langues des habi­tants autochtones.

En faisant jouer le principe majoritaire, lesdits francophones se rendent coupables d’une ten­tative de génocide culturel. Or, les droits culturels constituent un chapitre essentiel dans les traités internationaux qui protè­gent les droits fondamentaux de rhomme. Ces traités ont été rati­fiés par la Belgique.

 

D’aucuns défendent l’idée qu’un fancophone, même s’il se trouve dans une région non fran­cophone, peut exercer la plénitu­de de ses droits politiques… dans sa langue à lui, en bafouant le droit de la population autochto­ne à l’emploi de sa propre langue. Pareil incivisme linguistique est contraire aux articles 3 bis, 3 ter et 23 de la Constitution, articles dont la portée s’éclaire à la lectu­re de l’article 59 bis.

On est frappé par le parallélis­me qui existe entre de telles pré­tentions de certains francopho­nes et les affirmations d’Hitler qui soutenait que toute personne de souche allemande avait tous les droits d’allemand, même lors­qu’il était citoyen d’un autre Etat. C’était cet autre Etat qui devait s’incliner devant la quali­té d’allemand. Le national-socia­lisme en matière linguistique ne semble hélas pas être le mono­pole du IIIe Reich.

 

La législation sur l’emploi des langues en matière administrati­ve était inspirée par un souci d’apaisement. Après un quart de siècle d’application, il faut re­connaître que l’objectif poursuivi est en grande partie atteint. Sauf à Bruxelles-Capitale, dans la périphérie bruxelloise et à Fourons, les problèmes sont pratiquement résolus. En d’autres termes, pour plus de quatre cinquièmes de la population belge, il n’y a plus de véritables problèmes dans ce domaine.

Quels problèmes subsistent et devraient encore pouvoir trouver une solution, conformément à l’esprit et à l’économie générale de la Constitution révisée ?

En premier lieu, la situation anti-démocratique dans certai­nes communes de la périphérie bruxelloise où, par un abus de droit, des inadaptés sociaux en­tendent imposer leur langue à la communauté flamande locale, s En deuxième lieu, la situation anti-sociale existant dans la ré­gion bilingue de Bruxelles-Capi­tale. Dans certains services com-munaux et dans certains C.P.A.S., le bilinguisme n’est pas effectif. Les Flamands se voient imposer le français, même par des médecins, lesquels se condui­sent en vétérinaires puisqu’ils ne savent pas communiquer avec leurs malades. Comme ces petites gens se trouvent dans une posi­tion de demandeurs, ils ne peu­vent se défendre en exigeant le respect de leur liberté linguisti­que constitutionnelle.

La récente campagne qu’a dû mener la Commission néerlan­daise de la culture présidée par M. Hugo Weckx (art. 108 ter de la Constitution) et qui se rapporte à la délivrance des cartes d’identi­té, prouve clairement que, pour les Flamands de Bruxelles, la li­berté est toujours un vain mot.

 

L’article 3 ter de la Constitu­tion (La Belgique comprend trois communautés : la communauté française, la communauté fla­mande et la communauté germa­nophone) est l’article-clé de l’Etat trinational qu’est devenue la Belgique depuis 1970. Il s’agit d’un article inséré en 1970 et révisé en 1980.

Les communautés linguisti­ques doivent apprendre à se res­pecter mutuellement, à ne pas s’immiscer dans leurs affaires in­térieures respectives et à ne pas se voler des mandats publics. La place de T. Van Overstraeten n’est pas au Conseil régional wallon. La place de M. J. Happart n’est pas à la tête d’une commune flamande. Tout impé­rialisme est à proscrire.

Rappelons que les Flamands de Flandre ont dû lutter pendant plus d’un siècle pour jouir enfin de leur liberté constitutionnelle. Les petites gens de Bruxelles qui sont Flamandes devront-elles en­core attendre longtemps la mise en œuvre pour eux de l’article 23 de la Constitution, article qui date de 1831 ?

Enfin, n’oublions pas la troi­sième communauté du pays, nos compatriotes germanophones (de l’est de la province de Liège). Quand pourrons-ils régler eux-mêmes l’emploi des langues dans leur région ?

En guise de conclusion, nous exprimons le souhait que le Con­seil de la communauté française fasse désormais preuve de tolé­rance linguistique en reconnais­sant et respectant le caractère bilingue de Bruxelles et que, de son côté, le Conseil régional wal­lon tienne mieux compte de l’existence de la communaué ger­manophone et de ses droits légi­times.

 

Dr. M. Van Haegendoren, De ziekte aan de Dijle, De ruimtevrees van de Katholieke Universiteit te Leuven, Van IN, 1966

 

(p.18) 2. DE STRIJD VOOR NEDERLANDSTALIG HOGER ONDERWIJS

 

Na 1830 bleven de Vlaamse verzuchtingen tientallen jarenlang zeer bescheiden en de bakens werden slechts geleidelijk verzet. Men moet niet meer op de wagen laden als de paarden kunnen trekken! Met hun 19e-eeuwse «grieventrommel» (cfr. de Commissie van de Vlaemsche grieven, 1856) hebben de Vlamingen er zich toe beperkt het Nederlands in het Vlaamse land in stand te houden, naast en onder het Frans. Een Vlaamse vertaling afbedelen voor de arme Vlaamse dutsen! Zij waren daarbij dolgelukkig met de luttele kruimels van wat litteraire aanmoediging. Er was geen sprake van, de alleenheerschappij van het Frans en de franstaligen in de hogere regionen te betwisten. Bij mijn weten werd de extremistische eis van nederlandstalig hoger onderwijs. Pas op het einde van de vorige eeuw gesteld door de angry young men uit de studentenbeweging.

ln 1896 besloot het 23e Nederlands taal- en letterkundig congres (Antwerpen) tot de noodzakelijkheid dat in een onzer grotere Vlaamse steden zonder verwijl een in al hare faculteiten Nederlandse universiteit gesticht wordt . Men vraagt niet uitdrukkelijk dat de Gentse universiteit zou vemederlandst worden. Onder de toenmalige Vlaamsgezinden bestonden er op dit punt blijkbaar meningsverschillen. De voorzichtige vleugel was er nog niet aan toe de vervanging van de Gentse Franse universiteit door een Nederlandse te eisen. Zij die opgevoed waren in de verering van heilige koeien schrokken terug voor de vemederlandsing van de polytechnische afdeling (Ecoles Spéciales – Speciale Scholen) die veel vreemdelingen aantrok en waar men uit dien hoofde een wereldfaam aan toeschreef. Alvorens eensgezind op te treden moesten de Vlaamsgezinden in eigen kring nog veel vijven en zessen maken. Dit werd de lange « strijd der stelselg » in twee opeenvolgende « hogeschoolcommissies ». Uiteindelijk slaagde Lodewijk de Raet erin, een Vlaams eenheidsfront tot stand te brengen op het grove standpunt: de volledige en onmiddellijke vernederlandsing van Gent, inbegrepen de «Speciale Scholen ». De argumentatie (p.19) van De Raet was gebaseerd op het economisch en sociaal belang van de gemeenschap. Vlaanderen had behoefte aan in eigen taal opgeleide ingenieurs en de Vlaamse arbeider moest in eigen taal hoger en beter betaald vakmanschap verwerven.

De Vlaamse Beweging was intussen geëvolueerd: zij stelde er zich niet meer mee tevreden dat het Nederlan~aast en onder het Frans in Vlaanderen zou worden geduld. maar maakte er aanspraak op dat de volkstaal i.p.v. het Frans de officiële taal zou zijn in de Vlaamse gewesten .

Gelijklopend met de eis tot nederlandstalig rijkshogeronderwijs ver~ zochten de Leuvense studenten en de katholieke Vlamingen de bis~ schoppen om een volledige nederlandstalige opleiding te Leuven. Geruime tijd bleven de Vlaamse supplieken zonder gevolg en zwoeren de Belgische bisschoppen bij hun ziel en zaligheid dat er geen nederlandstalig hoger onderwijs te Leuven zou worden geduld. Kardinaal Mercier, onbetwistbaar een groot kerkvorst. Die op andere terreinen wel wist wat er in de wereld omging. Was er wellicht toe bereid naar de Vlaamse verzuchtingen te luisteren voor zoverre men het gebruik van de volkstaal imploreerde ten behoeve van de ongeletterde gewone man. De evenwaardigheid van onze taal en cultuur op universitair gebied kon hij niet aanvaarden. Zeer geleerd in vele filosofieën maar niet bereisd in het boven~Moerdijkse Nederland, dogmatiseerde hij dat het Nederlands onbruikbaar was voor hogere cultuurprestaties en zijn conclu sie was dan ook het beruchte: une université flamande jamais (1908) .

De kwestieuze teksten luiden als volgt: L’enseignement universitaire, dans la mesure où il initie le jeune homme à une action générale sur la société, doit, en Belgique, être donné en français.

Le flamand y prend une place circonscrite par les exigences professionnelles et par notre intérêt patriotique à favoriser la littérature de la moitié de la population belge.

Le juge, l’avocat, l’ingénieur agricole ou industriel doivent apprendre la langue de leurs clients et de leurs subordonnés. Certains perfectionnements peuvent être apportés encore, sans doute, à l’enseignement professionnel des universités, mais ils garderont un caractère secondaire.

Les Flamands qui voudraient flandriciser une université belge n’ont pas assez réfléchi au rôle supérieur auquel doit prétendre une université. Si leurs revendications étaient accueillies, la race (sic) flamande serait, du coup, réduite à des conditions d’infériorité dans la concurrence universelle.

 

(p.20) Ceux qui réclament une université catholique flamande, demandent aux catholiques belges, inutilement et dangereusement, l’impossible. Les ressources de la charité, si abondantes soient-elles, ne nous per­mettent pas d’alimenter deux universités. La division de nos forces intellectuelles ne peut être, au double point de vue catholique et pa­triotique, que désastreuse.

Les raisons. qui nous font repousser l’idée d’une université flamande en Belgique, nous engagent aussi à nous opposer à lïntroduction du flamand comme langue unique ou principale dans renseignement des humanités… (Instructions aux directeurs et aux professeurs des collèges libres d’humanités (1906)).

L’enseignement universitaire, dans sa conception élevée, a pour but de promouvoir les intérêts généraux de la civilisation, c’est-à-dire le progrès de la science, de l’art. de la philosophie. En fait, les universités sont aussi, secondairement, des écoles professionnelles supérieures.

Quiconque comprend le rôle de l’université, au premier point de vue, ne peut raisonnablement prétendre que le français et le flamand doi­vent être mis sur un pied d’égalité dans renseignement universitaire.

Il est indispensable d’adopter pour les cours universitaires une langue internationale, qui favorise le commerce avec les nations les plus in­fluentes de la société…

De ces vues générales se dégage cette conclusion: L’enseignement universitaire, dans la mesure où elle initie le jeune homme à une action générale sur la société, doit, en Belgique, être donné en français… (Card. D.J. Mercier. Œuvres Pastorales, t. 1. Brussel. 1914. blz. 166-168)

Nu zijn bisschoppelijke resoluties meestal niet zo eeuwigdurend aIs de Kerk op het gezag waarvan ze worden gedecreteerd. De strijd voor de vemederlandsing van Gent (de drie «Kraaiende Hanen») beroerde de diepste lagen van het volk en werd de katalysator van een eensgezinde Vlaamse Beweging. z6 dat reeds in 1912 de bis­schoppen op kousevoeten een terugtrekkende beweging uitvoerden; er werden te Leuven dertien nederlandstalige leerstoelen opgericht.

In 1914 aanvaardden de meerderheid van de afdelingen van de Ka­mer het wetsvoorstel voor de vernederlandsing van Gent. De Vla­mingen waren er nog niet aan toe om te trachten door wettelijke l.. middelen aan de bisschoppen hun wil op te leggen.

 » Op een ander terrein was het anders weI die weg uitgegaan. ln 1883 was een wet aangenomen waarbij twee vakken in het middelbaar onderwijs in het Nederlands konden gegeven worden. Die wet ge­raakte in het rijksonderwijs geleidelijk toegepast terwijl de bisschoppen halsstarrig aan de Franse eentaligheid van hun colleges vasthielden… net zo lang tot in 1910 de Vlaamse katholieke volksvertegenwoordiging. onder de drang van de algemene Vlaamse openbare mening. Inderdaad (p.21) ertoe bereid was, het episcopaat aan de wet te onderwerpen over de omweg van de wettelijke regeling op de erkenning (homologatie) van de diploma’s.

Dat alles was helaas met heel wat narigheden gepaard gegaan, b.v. in 1909 de straatrellen tegen kardinaal Mercier bij de herdenking van het 75-jarig bestaan van de universiteit, de manifestaties bij de inwijding van het monument van A. Rodenbach te Roeselare, de maat~ regelen tegen student Ernest Claes aIs hoofdredacteur van Ons Leven omdat hij Vlaamse leergangen te Leuven eiste, de moties en demonstra~ ties van een aantal katholieke Vlaamse verenigingen.

Na Wereldoorlog 1 riep de tegenpartij met het grootste cynisme de schim op van de «von Bissing-universiteit» (de kortstondige vernederlandsing van Gent door de bezettende overheid 1916-1918), om op vaderlandslievende grond ieder nederlandstalig hoger onderwijs af te wijzen. Wie de Libre Belgique en tutti quanti van de jaren ’20~’23 herleest, beseft hoe de anti~belgische strekkingen in de Vlaamse Beweging door het officiële België werden ingestampt. De Frans-Belgische dagbladpers heeft aIs provocatie-agent reeds vele diensten bewezen aan de Vlamingen. De Belgische vaderlandsliefde bleek er echter niet toe in staat. de actie voor nederlandstalig hoger onderwijs (un crime contre l’esprit – Carton de Wiart) lam te leggen.

De strijd voor Gent nam een nieuwe wending na de goedkeuring van de wet-Nolf. Deze liberale minister was de vader van de zgn. Gentse « Nolf-barak» (1923). De studenten zouden de keuze hebben tussen twee stelsels: een Nederlands stelsel (2/3 Nederlands – 1/3 Frans) en een Frans stelsel (2/3 Frans – 1/3 Nederlands). De Vlamingen hebben deze Nolf-barak met sucees geboycot.

Daar het episcopaat aanvankelijk vreesde dat de Vlaamse studenten naar Gent zouden trekken, werden er te Leuven een aanzienlijk aantal leergangen in ijltempo gesplitst. Zodra de schrik eruit was, vertraagde de vaart (slechts 2, 4 of 5 leergangen per jaar).

Van Vlaamse zijde ging de strijd verder en de verhouding tussen de academische overheid (de Waalse rector Mgr. Ladeuze) en de studenten werd doorslecht van 1924-1925 af.

Het Algemeen Nederlands studentencongres (april 1924) verliep zeer woelig ten gevolge van de tegenmanifestaties en het exhibitionisme van de politiemacht. Na het mislukte Belgische annexionisme (1919) van de beruchte Belgische Nationale Beweging leefde er in de franstalige kringen een fel anti~hollandisme voort. De politieke groot-Nederlandse tendens van sommige radicalen werkte dit weI in de hand. De franstaligen ondergingen toentertijd de invloed van de opkomende fascis~ tische stromingen die nu precies niet afkerig waren van het particulier gebruik van vuurwapens: de Waalse student Colback schoot de Vlaming Berten Vallaeys neer. Het slachtoffer lag een tijdlang op het randje van de dood maar genas tenslotte. Toen de academische (p.22) overheid, die geen sanctie getroffen had tegen de revolverheld Col­bacq. Integendeel de leiders van het Verbond naar aanleiding van verdere manifestaties bedreigde, werden de studenten radeloos. AIs verantwoordelijk ondertekenaar van een protestbrief werd verbonds­voorzitter P. Beeckman van de universiteit gejaagd. Later werden ook G. Romsee en T. Herbert uitgesloten.

De hoogleraren lieten zich in die tijd (openlijk althans) vrijwel on­betuigd. Van prof. Scharpé o.m. wist men dat hij met de studenten sympathiseerde en dat ook hij bedreigd werd… maar de man had een groot gezin ten laste.

Het kwam zover dat het Verbond (Kath. Vlaams Hoogstudenten­verbond) zich openlijk tot de katholieke Vlaamse massa richtte met een oproep. de universiteit financieel te boycotten bij de jaarlijkse collecte in de kerken. Er werden nog verscheidene studenten gestraft. De financiële boycot zal weI meer een zinnebeeldig dan een werkelijk resultaat gehad hebben daar de universiteit het vooral hebben moest van de grote (dus anti-Vlaamse) geldschieters die ongetwijfeld aan­drongen op een strenge repressie van de studenten.

De herhaalde twisten tussen de katholieke Vlamingen en de bisschop­pen hadden hun neerslag in de geesten van de Vlaamse intellectuelen. Zij geraakten geïmmuniseerd tegen politieke decisies van het epis­copaat.

(…) Na de volledige vemederlandsing van Gent (1930) trok het episco­paat dan weer de zevenmijlslaarzen aan en werden er jaarlijks tien­tallen nieuwe Nederlandse leerstoelen opgericht, zodanig dat circa 1935 aIle belangrijke leergangen, zo goed en zo kwaad aIs het ging, gesplitst geraakten.

(p.23) Een aantal Nederlandse leerstoelen werden toegewezen aan hoogleraren die cultureel gesproken niet tot de Nederlandse gemeenschap behoorden en die zich meer om hun franstalige dan om hun Vlaamse studenten bezorgd maakten. Bij de benoemingen bleek de inrichtende macht bijzonder gevoelig te zijn voor de aanbevelingen vanwege per~ sonaliteiten die normaal hun vertrouwen ontvingen. nI. de oudere franstalige hoogleraren en hun kringen. De kandidaten moesten vooral aIle waarborgen bieden in politiek opzicht. Telkens men in het eigen Leuvense milieu geen geschikt Vlaming ontdekte, vertrouwde men liever de Vlaamse leergang aan de gevestigde franstalige hoogleraar toe dan eens uit te kijken in eigen cultuurkring in Nederland. Kortom de politiek van de ivoren zuil.

Op het universalisme van de wetenschap beroept men zich bij voorkeur als men zodoende Vlaamse mensen kan voorbijgaan.

De quasi volledige splitsing verschafte aan het Nederlands element dus geen volwaardige positie te Leuven. De nieuwe werkelijk Vlaamse hoogleraren waren de jongsten. zij die het minst ervaren waren en zij bleven de ondergeschikten. Een aantal onder hen werden door het franstalige milieu aangetrokken en verfransten.

Onmiddellijk na Wereldoorlog II werd de toestand slechter. Vlaamsgezindheid werd bij de studenten zoveel mogelijk bevroren.

(…)

Vele oorzaken hebben als gevolg gehad dat Leuven een franstalige universiteit bleef met Nederlandse leerstoelen of uit het Frans vertaalde colleges.

 

(p.24) Onze achterstand blijft verontrustend (52 % Vlaamse dienstplichtigen en 42 % Vlaamse studenten op 100 WaaIse studenten. 81 Vlaamse en 187 Brusselse, overwegend franstaligen). (…)

Deze achterstand is natuurlijk niet toe te schrijven aan een rassische minderwaardigheid (al zou mgr. Mercier beweerd hebben dat er nu eenmaal volkeren zijn om te heersen en andere om te dienen). De menigvuIdige economische en sociaal-culturele oorzaken van de situatie zijn bekend. Hebben wij geen zware erfenis van armoede en verwaarlIozing te torsen ?

 

(p.25) Met klem durf ik weI de geestelijke achterlijkheid van de francofone leiding van Leuven in het licht stellen die ook nog na Wereldoorlog II niet veel besef scheen te hebben van de maatschappelijke taak van een universiteit.

 

(p.26) Hoger onderwijs in eigen taal is een recht dat Vlaanderen bijna ver~ worven heeft (slechts «bijna» zolang de Vrije Universiteit Brussel niet volledig verdubbeld is). Vlaanderen heeft daarbij leren beseffen dat om alle vruchten te oogsten van deze moeizame strijd, Leuven Vlaams en uitsluitend Vlaams (Nederlandstalig) dient te zijn.

 

 

(p.30) De K.U.L. staat voor een moeilijke taalsituatie. Moeilijke situaties kan men niet met verordeningen opheffen.

Deze moeilijkheid vertoont een algemeen Vlaams aspect, nI. de na~ gestreefde verbeulemansing van Vlaams-Brabant en een universitair aspect. nl. de onvermijdelijke achterstelling van de Vlamingen door het chauvinisme van franstaligen.

(p.37) Beklemtoond is reeds dat de Franse aanwezigheid te Leuven tegen~ woordig een ander uitzicht vertoont dan vroeger. Zij deed de Peetermannen die mooie winkelzaken of restaurants in bedrijf hebben, de « kotmadam» en sommige Leuvense freules ernaar verlangen «hun Frans» te kennen. Een conservatief sluimerende professoren~caste was in een paar stadswijken gehuisvest. Doornroosje achter de hoge en stekelige haag !

Door de geest van vernieuwde Franse grandeur bezield ontpopten de franstaligen te Leuven zich als bewuste agressoren. AIs uiting van deze actieve anti-Vlaamse houding ontstond reeds omstreeks 1960 de beruchte ACAPSUL (Association du Corps Académique et du personnel scientifique de l’Université de Louvain).

Wanneer de ontwerpen van nieuwe taalwetten te berde kwamen, heeft het ontwaakte Doornroosje aIs een volwaardige Jeanne d’Arc «het zwaard om haar lendenen gegord ». Tegen de Vlaamse aspiraties van culturele homogeniteit, werd een preventieve oorlog ontketend. ln een memorandum van april 1962 stelde de ACAPSUL uitdrukkelijk de eis van een Brusselse tweetaligheid van het «zeer groot-Leuven»

(378 handtekeningen). Deze stellingneming (later nog extremistischer verwoord in het plan van een groot~Brusselse driehoek) deed Vlaan~ deren opschrikken.

Het is mij natuurlijk niet bekend of de ACAPSUL in afspraak met « 

of in opdracht van kardinaal Suenens heeft gehandeld. Wie enig geloof heeft in politieke logica mag dit evenwel veronderstellen omdat de ACAPSUL-mensen in alle omstandigheden de mond vol hebben over de onderwerping aan de bisschoppelijke intenties.

Zeker is het dat bij het opstellen van de ontwerpen van de nieuwe taalwetten de oprichting van een franstalige administratieve dienst

en van de Franse school te Heverlee aan de C.V.P. door Mechelen werd gedicteerd.

 

(p.38) Kennelijk als antwoord op de drijverijen van de ACAPSUL richtten een aantal Vlaamse hoogleraren, begin 1962, een Vereniging van Leuvense professoren op. Voorzitter werd de oude taaie flamingant mgr. A. Janssens.

(…) Eerst en vooral moest de Franse aanwezigheid te Leuven worden bevestigd in de nieuwe taalwetten. Om deze slag te kunnen thuishalen, wou men ermee beginnen aan de Vlamingen enkele onbeduidende toegevingen te doen.

 

(p.39) Op 13 februari 1963 werden vier faculteiten gesplitst en enkele maanden later ook de twee overige. Dit gebaar van de bisschoppen had tot gevolg dat de Vlamingen de indruk kregen dat men hun wensen wou tegemoetkomen. Het maakte het de Vlaamse C.V.P. mogelijk

op het punt van de Franse dienst en de Franse scholen te Heverlee te zwichten. des te meer dat de aandacht van de Vlaamse openbare mening overwegend in beslag genomen werd door de strijd om de faciliteiten in de Brusselse randgemeenten.

ln de zomer van 1963 geraakten de nieuwe taalwetten met het Leuvense paard van Troja aangenomen.

Het is overbodig er hieraan te herinneren dat de Vlamingen vooral ontstemd waren tegen de faciliteiten in het Brusselse. Ze zagen helaas niet in dat de uitbreiding van de Brusselse olievlek en het bevestigen van de présence française te Leuven onderdelen waren van eenzelfde plan.

De toegevingen van Vlaamse zijde in de randgemeenten en te Leuven werden onmiddellijk zonder uitvoeringsbesluiten 100 % toegepast. De verbeteringen die wij van de nieuwe taalwetten konden verwachten, werden daarentegen voortdurend betwist.

(…) Een numeriek sterke K.U.L. onder Franse overheersing beveiligt meteen de klerikale machtspositie in dit groot-Brusselse bastion.

 

(p.40) Dat zieken behandeld worden door geneesheren die hen niet verstaan, gaf een bekend Vlaams medicus de schampere opmerking in: «dat is diergeneeskunde en geen geneeskunde»).

 

(p.41) De extremisten onder de franstaligen die geen Nederlands willen leren om Vlaamse zieken te behandelen en zich verzetten tegen een eerlijke verdeling van het aantal « bedden » on der beide secties, waren echter de eersten om een inbreuk toe te juichen op hun eigen beginsel « de hele universiteit in en rond Leuven» toen het plan van de overplaatsing van de Franse klinieken naar St.-Lambrechts-Woluwe opdook.

 

(p.42) Toen de kerkelijke overheid, geplaatst voor de tegenovergestelde stellingnemingen van ACAPSUL en Vereniging van Leuvense professoren, de ontbinding beval van beide verenigingen (28 aug. 1963), aanvaardden de Vlamingen de bevriezing terwijl de Acapsul voortboerde zonder meer.

Daar meer nog dan te Leuven de Vlamingen te Brussel te klagen heb~ ben en de Gentse hoogleraren zich solidair met hun collega’s wilden betonen, werd een algemene Vereniging van Vlaamse professoren (VVP) opgericht. Zi j trad in juli 1964 naar buiten.

De strijd om Leuven is intussen een onvermijdelijke escalation inge~ gaan en dat op verschillende fronten : al of niet spreiden van kandida~ turen, modernisering van de universitaire structuur, autonomie van de Nederlandse en Franse afdelingen, lokalisatie en verhuizing.

 

(p.54) Het begin van het academiejaar 1965-1966 werd al dadelijk geken­merkt door protesten van de studenten. Het was echter secretaris­generaal W oitrin die de ware escalation veroorzaatte.

Zoals uit voorgaande ontleding blijkt, was men met de wet van 9 april 1965 erin geslaagd bijna zonder weerstand van Vlaamse zijde, de palen in te heien waarop de unitaire expansie van de K.U.L. in groot­BrusseIse zin uitgevoerd kan worden.

Na de verkiezingen en de zomervakantie bleek het ogenblik aange­komen om de realisatie concreet aan te vatten… en dus kleur te bekennen. Het is een bekende regel in de politieke evengoed aIs in de militaire taktiek dat men, voor men ten aanval gaat, de weerstand van het vijandelijke front aftast. Secretaris-generaal Woitrin probeerde dit met zijn interview aan de voorzitter van de Franse Fédé, gepubliceerd in L’Ergot (november 1965).

Het lijdt geen de minste twijfel dat Woitrin stellingen vooropzette in opdracht of tenminste met het goedvinden van de kardinaal of de rector. Het is toch ondenkbaar dat een eenvoudige functionaris, de secretaris-generaaI. op eigen gezag een expansieplan van de univer­siteit aan studenten zou mededelen !

Of… indien het wei het geval is dat hij in persoonlijke naam het universitair beleid uiteenzette, dan moeten wij daar het bewijs in zien dat hij en zijn groep zich gesteund weten door machten die sterker zijn dan de inrichtende macht. ln ieder geval kwam er geen logen­straHing noch van de aartsbisschop-kanselier noch van de rector. Wie zwijgt, stemt toe.

Hij zei dat de universiteit, indien les exigences linguistiques het mochten vereisen, zich zou uitbreiden in een driehoek Leuven-Brussel­-Waver. Wellicht verwachtte de man dat hij, door aan de exigences linguistiques enige lippendienst te bewijzen, de Vlamingen kon sussen. Begin academiejaar 1965-1966 had de rector zelf gewaagd van de driehoek Leuven-Woluwe-Waver.

Einde mei 1965 is er in de rectorale raad sprake van aankoop van terreinen te Waver. De driehoeksvisie werd dus wis en zeker van hogerhand bedacht!

 

(p.56) Hoe rijmt men de Nederlandse eentaligheid tesamen met de wette­lijke voorschriften betr. het statuut van de universiteit? Dit behelst toch de onbetwiste erkenning van de Franse uitstraling en expansie.

 

(p.86) Als bijzonder kenschetsend is de reactie van het extreme anti-Vlaamse orgaan Pourquoi Pas ? te vermelden. Pourquoi Pas? kan in ogenblikken van crisis soms van een helder doorzicht blijk geven.

Depuis le début de l’autre semaine, qu’on le veuille ou non, un dernier pan de mur de l’autorité, une des dernières bases de notre régime (sic), de notre société est en train sinon de s’écrouler, du moins d’en prendre un sérieux coup.

Il s’agit de l’Eglise face à son fief le plus puissant : la Flandre. Et les observateurs auraient bien tort de prendre les choses à la légère. Du résultat de cet affrontement, dépendra le destin de beaucoup de choses. Et peut~être celui de la Belgique. Mais n’anticipons pas…

Il est certain que l’Episcopat de Belgique a été profondément surpris de la vague d’opposition que ses décisions sur Louvain ont suscitée. L’ensemble des journaux catholiques, un grand nombre d’étudiants, la majorité des professeurs, des prêtres même, se sont dressés contre NN. SS. les Evêques.

(p.87) Avec une telle virulence, parfois une haine à ce point effroyable, que l’on ne peut que se sentir glacé.

On a vu des incidents pénibles, incroyables, comme ces étudiants catholiques attendant le Primat de Belgique pour lui faire une conduite de Grenoble, l’obligeant à fuir incognito par une porte latérale et dissimulé dans une petite voiture (1).

Wij leven tegenwoordig in een verruimde wereld. De reacties uit het buitenland mogen wij derhalve niet verwaarlozen.

Met uitzondering van de Nederlandse kranten die over het algemeen een objectief relaas gaven omdat hun berichtgevers ook de Vlaamse pers kunnen lezen en de uitzendingen van de Nederlandse radio en T.V. (bv. uitzending van 10 juni), waren de buitenlandse reacties grotendeels anti~ Vlaams. Het zou de moeite lonen ze na te gaan en de oorsprong van die berichtgeving op te sporen.

De buitenlandse journalisten te Brussel «geaccrediteerd », zijn voor hun job sterk afhankelijk van de heersende machten. Openlijk wijst België geen buitenlandse journalisten het land uit; het geschiedt geniepiger. Een buitenlandse persjongen die onfraaie dingen zou uit~ brengen mag erop rekenen dat hij geen toegang meer krijgt tot de kabinetten en de bronnen die hem kunnen inlichten. Hij kan doodeenvoudig niet meer werken en daarom is hij afhankelijk van de welwillendheid van het regime. Een aantal van die buitenlandse journalisten bewegen zich uitsluitend in de Frans-Brusselse sfeer en kennen geen Nederlands. Als correspondenten van een aantal buitenlandse kranten fungeren redacteuren van de Brusselse bladen (zij worden doorgaans slecht betaald en zoeken daar een lonende bi jverdienste in).

Naarmate het onweder overdreef en ook de ernstige buitenlandse pers en de week- en maandbladen zich met het geval gingen bezighouden, kon men een juistere toon beluisteren, niet het minst in Frankrijk.

Van een bijzonder belang was het artikel van Z.E.P. N. Wildiers O.Cap. in Le Monde: Le sens d’une révolte. Het Vla am se en het kerkelijke verzet worden in deze bijdrage volgens hun juiste betekenis gesitueerd.

 

 

M.b.t. zijn studiën en publikaties over Teilhard de Chardin geniet pater Wildiers in de Franse intellectuele kringen een grotere bekend~ heid dan menig prominente franstalige Belg.

Insgelijks in Le Monde (8) schreef R. Gauthier : La querelle n’est qu’un épisode d’un débat singulièrement plus vaste et dont l’enjeu est l’exis~ tence de l’Etat unitaire. Hij citeert de Waals-socialistische voorman F. Dehousse die beweerde dat de Vlaamse explosie behoort tot de (p.88) gebeurtenissen qui sont en train de bouleverser la physionomie de la Belgique.

Onder meer zijn nog te vermelden : de enquête van Informations catholiques internationales (15 juni) (9) en Agitation à Louvain, door Z.E.H. kan. prof. J. Leclercq in Choisi r:

Les opposants refusent d’admettre qu’on soit tenu d’accepter par disci­pline religieuse les décisions des évêques. Ceci indique une équivoque dans la situation des évêques formant le conseil d’administration de l’Université : on ne voit pas en quoi leur charge pastorale leur donne compétence au sujet de l’emplacement ou du titre d’une université ou de programmes profanes (10).

Tot bij de Frans-Kanadezen toe werd het Vlaamse standpunt met sympathie bejegend (11).

 

(9) Aangevallen in La Libre Belgique van 16 augustus door prof. F. van Steen­bergen. De professor deelt mede dat de Informations niet ingingen op zijn protest. (10) Choisir, revue culturelle – Tijdschrift te Genève uitgegeven onder leiding van Zwitserse hoogleraren.

(11) L’affaire de Louvain, in : Relations, Montréal, juli 1966.

 

(p.111) Het gaat niet om het flamingantisch plezier papieren scheidingslijnen te ontwerpen. Wij zijn voldoende volwassen dat wij ieder nutteloos separatisme overbodig kunnen achten. Belangrijk is de geschiktheid van de universiteit voor haar diverse taken.

Volkomen gelijkwaardig zullen Vlamingen en francofonen moeten nagaan tot waar de autonomie moet strekken. Evident is de autonomie inzake benoemingen (in overeenstemming met de statuten). Nog steeds worden tot hoogleraren in het Nederlandse stelsel harde franskiljons benoemd. Hiermede wordt niet bedoeld

de persoonlijke politieke over­tuiging noch zelfs het persoonlijke Ieven van deze heren te kritiseren, maar wel het feit dat ze meer aan hun persoonlijke invIoed «en haut lieu» dan aan hun deskundigheid hun benoeming te danken hebben.

Vooral geeft het aanstoot dat zij als medewerkers zoveel mogelijk nederlandstalige jonge vorsers weren. Zo komt het dat sommige Ne­derlandse leerstoelen de facto tot de Franse sectie behoren !

 

 

(p.120) Afzonderingsmanie ? Ik laat objectieve franstalige sociologen aan het woord : Le véritable objectif n’est pas de se replier sur la culture fla­mande, mais au contraire de donner à cette culture son épanouissement ultime en l’ouvrant largement, mais de façon directe et autonome, à partir d’elle-même et non par culture interposée, aux échanges inter­culturels, au brassage devenu planétaire des idées et des mentalités, à une vie véritablement universelle.

 

(p.121) Ook in de hypothese dat geleidelijk de gemoederen tot rust zouden komen op straat is de aanwezigheid van de Franse sectie voor de Vlamingen onaanvaardbaar. De francofonen zijn en blijven de « eersten » ; zij proclameren luid dat zij het zijn die de K.U.L. gemaakt hebben tot wat ze geworden is met hun geld en hun genie. Alle zalvende verklaringen ten spijt kunnen zij zich ni et ontdoen van hun superioriteitscomplex en bij velen overheerst de wil om de Vlamingen bewust te benadelen.

 

(p.123) Leuven zelf

 

De jongste tijden zijn een aantal verbale «verzekeringen» gegeven van de erkenning van het Nederlandstalige karakter van Leuven. V oor zoverre zij te goeder trouw werden afgelegd kunnen zij aan de psy­chologische en sociale werkelijkheid niet veel veranderen. Ik durf het echter betwijfelen dat zij die nog in 1960 openlijk de verfransing van Leuven verdedigden nu ineens bekeerd zijn. Die verklaringen zijn een rookgordijn, meer niet.

Met een kleine studentenbevolking en een lokalisatie binnen de muren waren geografisch gesproken de nadelen van de Franse aanwezigheid te Leuven beperkt. Het administratief personeel werd overwegend te Leuven gerekruteerd en deze werknemers kwamen in het universitaire bedrijf voor een sociale taalgrens te staan, niet meer en ook niet minder dan duizenden werknemers in Vlaanderen. Nu de beide af­delingen autonoom zijn legt men het er van francofone zijde op aan zoveel mogelijk franssprekenden te importeren kennelijk met het doel Brusselse toestanden te scheppen. De geografische eenheid te Leuven, de eenheid van de administratie te Leuven betekenen dat er duizend Franse gezinnen meer naar Leuven moeten afzakken.

In de streek blijvend gevestigde professoren die zich op generlei wijze willen schikken naar het normale leven van de streek en zich daaren­boven ook nog op een bewuste wijze van het normale leven afzonderen door zich ais een kaste te gedragen die voordelen opeist, welke men niet eens meer in koloniale gebieden wenst te geven !

De franstalige suppoosten van de Universiteit gaan overal verre op het platteland rond Leuven wonen en voeren er dezelfde kolonialis­tische politiek aIs de franstalige villabewoners rond Brussel. Prof. Woitrin, die in het aan de taalgrens palend dorpje Blanden woont, ijvert sedert jaar en dag voor tweetaligheid in de kerk. Hij droomt er ongetwijfeld reeds van niet meer in het boerse Blanden te wonen maar in de selecte villawijk Blandenne.

Voor een staaltje van bewuste verfransingspolitiek kan men het episcopaat rechtstreeks verantwoordelijk stellen, nl. voor de verfransing door het kerkelijke leven. Het episcopaat moet toch weten dat de toeloop naar franstalige kerkdiensten in Vlaanderen meer een uiting (p.124)

is van snobisme dan van godsvrucht. Er bestaan twee «studen­tenparochies ». Iedereen zal erkennen dat de kerkelijke overheid, zolang er een Franse afdeling te Leuven bestaat, ipso facto om de zielzorg van deze kudde mag en moet bekommerd zijn. Er is echter meer! De Vlaamse parochie functioneert in twee besloten kapellen doch de uitstraling van de Franse «universitaire» parochie wordt kennelijk niet beperkt tot de zielzorg van de franstalige universitaire gemeenschap. Een centra al gelegen openbare kerk is vrijgemaakt, door afschaffing van de parochie van Onze-Lieve-Vrouw-ter-Predikheren. om de présence française in het openbaar te bevestigen.

Momenteel ijveren de Franstaligen ervoor de mooiste kerk van Leuven, de Sint-

Michielskerk aan de Naamsestraat, nabij de universiteitshallen en het

Hogeschoolplein, als parochiekerk te doen afschaffen om er de Franse kastekerk

van Leuven van te maken. Kerkelijke franstalige apartheidspolitiek ? Betekent dat

alles « het Vlaams karakter van Leu­ven eerbiedigen»?

 

(p.124) De aanwezigheid van de Franse afdeling in het Leu­vense komt neer op de «verbrusseling» van een heel groot stuk Vlaams-Brabant met aIle gevolgen. Erger: men legt het er op aan dat het in de toekomst halE verfranste Leuven bij de Brusselse zone zou aansluiten. Het is immers vooral in zuidelijke richting en in de richting van Leuven dat Brussel «verfranst ». De omgeving van Za­ventem wordt onvermijdelijk verkozen door het franstalige personeel van de Sabena. De rand van het Zoniënwoud bij Tervuren is voor de franstaligen. die deze dure grond kunnen betalen, bijzonder aan­lokkelijk.

 

(p.126) Onder alle faciliteiten-gemeenten is de verfransing het sterkst doorgedrongen te Kraainem en in het nabije Wezembeek-Oppem ijvert er een dynamisch kasteelheer-burgemeester voor.

Wij weten goed in welke waters de haaiengrondspeculanten zich ophouden. Een gewoon Vlaams arbeider of bediende kan het moeilijk proberen zich daar te vestigen.

De K.U.L. heeft de installatie van haar Franse klinieken weI berekend in deze zone gewild en een plaats gekozen die wettelijk weliswaar in de Brusselse agglomeratie ligt maar op de uiterste rand van Sint-Lambrechts-Woluwe, feitelijk zo gesitueerd dat alles wat er rond gebouwd wordt op het grondgebied van Kraainem. Wezembeek en Sterrebeek terecht komt. De plattegrond toont zulks duidelijk aan. De paviljoenen zijn in aanbouw. Mag ik uitdagend zijn ? Welk Vlaams parlementslid weet op welke kredieten de kliniek betaald wordt en hoeveel het hele geval aan de staat zal kosten ? Wie zal juridisch de eigenaar zijn ? Dit alles zijn de exclusieve geheimen van prof. Woitrin. Wie ni et inziet dat hier een welbewuste politiek gevoerd wordt om een Très Grand Bruxelles tot stand te brengen is stekeblind. Een numeriek en kwalitatief sterke franstalige aanwezigheid in een zone die het grootste gedeelte van Vlaams~Brabant moet omvatten. De eisen van het F.D.F. door een Leuvens hoogleraar aangevoerd in de Kamer van Volksvertegenwoordigers, worden openlijk gesteld en de Brusselse burgemeesters evenals vele Brusselse politici, vooral in de P.L.P., verzwijgen hun inzichten niet. Bij dit gebied moet Leuven aansluiten.

De francofone aanspraken op Sint~Genesius-Rode om een corridor met Wallonië te bouwen zijn bekend. De Brusselse universiteit neemt deze sector van het front voor haar rekening.

Brussel moet heersen en daartoe moet Brussel groot en machtig zijn. Er moet over een groot deel van Vlaams~Brabant een enorme Brus~ selse villawijk aIs megalopolis tot stand komen van waaruit de cen~ tralisten het land goed in de hand houden. Men beoogt de sociaal~ culturele versterking en overheersing van de driehoek Brussel waar, onder Franse overheersing. de politieke macht, de geldmacht, de geestelijke machten (aartsbisdom, K.U.L. en V.U.B.) gecentraliseerd zijn, dat alles zodanig dat urbanistisch, economisch, politiek en cultureel de rest van het land een achterbuurt van Brussel wordt.

 

(p.128) In zoverre toegegeven dat de toe­passing van de wet op Brussel afhankelijk bleef van uitvoeringsbeslui­ten waarvan men wist dat ze ni et zouden getroffen worden of ge­brekkig zijn.

In zoverre aan de Vlaamse eisen een schijntoegeving moet gedaan worden zou men Franse afdelingen symbolisch bezuiden de taalgrens vestigen. Die vestiging in WaIlonië mag de Franse «présence» in Leuven niet storen. De uitbreiding van de K.U.L. wordt «Leuvens» en centralistisch opgevat. Misschien voelt het episcopaat er op de lange baan voor am aIle kandidaturen uit Leuven te verwijderen. De Franse kandidaturen zouden dan echter dicht bij Leuven blijven. dus feitelijk te Leuven en genieten van al de voordelen en van de status van de hoofduniversiteit – de Vlaamse kandidaturen zouden verre buiten Leuven verwijderd worden: Kortrijk. Antwerpen. Hasselt. Zoveel mogelijk de Vlamingen verwijderen uit de Brusselse omgeving opdat ze stevig in Franse handen zou blijven, Zie daar het vooruitzicht.

De bedoeling blijkt vooral uit de feiten maar zij werd woordelijk blootgegeven door het interview- Woitrin (13).

 

(p.129) Er zijn m.i. drie punten uit te onthouden.

Ten eerste wou prof. Woitrin het aan de franstaligen diets maken dat de universiteit een expansie moet aanvaarden buiten de Leuvense agglomeratie.

Dat is een onaangenaam geluid voor hen die de K.U.L. niet los kunnen denken van de Leuvense straatstenen.

Ten tweede beweert prof. Woitrin dat die verwijdering het gevolg zou zijn van «les exigences linguistiques ». Daar iedereen weet dat ook zonder die «exigences» de situatie onhoudbaar wordt is het vanwege prof. W oitrin niet fair de « schuld » ervan op de flaminganten te werpen. Ophitserij van de Walen tegen ons als klassiek trucje !

Tot zoverre bevat de verklaring niets sensationeels.

Aan de noodzakelijk geworden verhuizing te doen slikken meent prof. Woitrin een tipje te moeten oplichten van de geheime bedoeling van de Franse vestiging in een voor de Walen z6 ongunstige streek. nt een weinig bezuiden de taalgrens !

am de Walen. in wier kringen sterke stromingen bestaan voor een verhuizing naar het hart van Wallonië, ervan te overtuigen in de Brussels-Leuvense omgeving te blijven doet hij in petto een beroep op hun imperialisme : wij verkiezen deze streek om zodoende bij te dragen tot de verfransing van één grote Brusselse driehoek – weest dus niet bang, binnen afzienbare tijd bent u toch de meesters in heel de bedoelde streek.

 

(p.131) De Franse K.U.L. is een basis voor de macht van de franstalige bourgeoisie in Vlaanderen. Juister gezegd, zij is meer een franskiljonse dan een Waalse universiteit.

(…) Nu reeds spreekt men in de voornaamste winkelzaken te Leuven ofwel Frans (vaak overwegend), ofwel beschaafd N ederlands maar geen dialect omdat de cliëntele overwegend uit universiteitspersoneel bestaat. Laat de huidige studentengeneratie nog al te veel het dialect hanteren, het Vlaamse wetenschappelijk personeel en zijn gezinnen gebruiken zeer overwegend de beschaafde omgangstaal.

De francofonen maken er geen geheim van dat het hun do el is ons onze cultuur te ontroven in een zeer-groot-Brusselse zone. (…)

 

Waalse verzuchtlngen

 

De eis tot verhuizing van de Franse universitaire gemeenschap is geen racisme maar integendeel democratisering. Zolang het Latijn de omgangstaal was van de geleerden die zich van het vulgum pecus afzonderden, waren er geen «nationaliteiten ». Zolang het hogere geestesleven in België het alleenbezit was van de francofone bourgeoisie waren er geen «Vlamingen» noch «Walen ».

 

(p.132) Walen buiten?

Deze slogan, hoe kernachtig ook, vertolkt het Vlaamse standpunt eenzijdig. De franssprekenden (dat bedoelen wij met «Walen» in dit geval) moeten echter begrijpen dat hij een normale reactie was op de brutale pretenties van de ACAPSUL en tutti quanti om een heeI stuk Vlaams~Brabant bij Brussel te naasten.

 

(p.143) Contact zou slechts mogelijk zijn indien de Vlamingen zich van het Frans willen bedienen want de franstaligen weigeren het Nederlands te gebruiken. weigeren vooral het aIs evenwaardig te erkennen.

 

(p.199) Duidelijker gesteld denkt men aan een campus gevestigd vooral op het grondgebied Ottignies. Het centrum van de campus (goedkope bosgrond) zou zich op + 2 km achter het station bevinden. Een tweede toegang tot het station kan gemakkelijk worden overwogen. Het station Ottignies is een knooppunt van de spoorlijnen Leuven-Charleroi en Brussel-Namen. Deze campus zou ni et ver van de autoweg gelegen zijn. Tussen het station en de campus zou zich een stadscentrum ontwikkelen. De studiegroep Alfa die jaren geleden al de ruimtelijke ordening van dit gewest instudeerde, had vooropgesteld dat de stedelijke ontwikke1ing van Ottignies een belangrijke invloed zou uitoefenen op de verhoging van de welvaart in oostelijk Waals-Brabant.

Dat de actieve burgemeester van Ottignies alles in het werk stelt om de Leuvense campus aan te trekken is bekend. De voorgenomen vestiging ontmoet anderszins ook de tegenkanting van andere vooraanstaanden uit de streek op grond van de agrarische belangen.

 

(p.200) Het is nu zo ver! ln het Staatsblad van 13 october worden de koninklijke besluiten van 16 en 26 september gepubliceerd « tot instelling van een rechtspleging bij hoogdringende omstandigheden inzake onteigening ten algemenen nutte» voor de K. U.L., van gronden op het gebied van de gemeenten Waver, Corroy~le~Grand en Ottignies. Het zou om ongeveer 198 ha gaan. Rekening houdend met de vereiste reservegronden rond een campus kan deze oppervlakte veel (gehele overheveling) of weinig (gedeeltelijke overheveling) betekenen. Dit hangt er b.v. van af of men hoogbouw of laagbouw in het vooruitzicht stelt. Uit deze oppervlakte kan men bijgevolg niets met zekerheid af~ leiden, wat de kranten ook mogen beweren.

 

(p.203) De Franse K.U.L. is een Brussels-franskiljonse burcht.

 

Edgar Winderickx (Dworp), Taalgrens, DS 19/05/2008

 

Van een geschiedschrijver als Marc Reynebeau mag toch een objectievere benadering van de evolutie in ons streven naar taal-homogeniteit worden verwacht.  Tot in 1883 was het Nederlandstalig onderwijs in Brussel verboden en dus onbestaande, wat in enkele generaties van het Vlaamse Brussel een overwegend Franse (stadheeft gemaakt. Het arrondis­sement Brussel (BHV) telde in 1846 tachtig procent Nederlandssprekenden, in 1947 – de laatste talentelling – nog 25 procent. Dankzij de taalgrens en de socio-economische ontwikkeling van Vlaanderen kan het Nederlands de Franse taalassimilatie in de Rand nu enigszins inperken. Omzendbrieven en taalwetten af-dwingbaar maken helpt ook. In Brussel is het Nederlandstalig on­derwijs in opmars.                 

In Zwitserland werden door eeni strenge taalwetgeving de vier taalgebieden omgevormd tot ho­mogene taalregio’s. De strenge taalpolitiek van de provincie Québec en de stad Montréal zijn bij ons jammer genoeg nog niet aan de orde. Wat elders kan, moet hier ook kunnen. Dat door de splitsing van BHV aan de Franstaligen in de rand een eigen politieke expressie wordt ontzegt is volstrekt onwaar. Zij kunnen eigen Franstalige lijsten voor alle verkiezingen blijven indienen, en dat weet Rey­nebeau ook.

 

Guido Ghekiere (Bruxelles), Neuf mensonges et demi…   Le Vif, 26/11/2007

 

A propos de votre dossier : les 10 mensonges de la Flandre. Dans le septième mensonge de la Flandre s’est glissé un autre (demi-)mensonge. M est exact que les deux communautés ont choisi l’unilinguisme en 1932. Cependant, ce choix n’était que la suite logique des options prises en 1921.

En 1921, le monde politique flamand avait bel et bien accepté une Flandre

bilingue, pourvu que la Wallonie fasse de même. Cette réciprocité a été refusée.

L’histoire s’est d’ailleurs répétée en 1962, quand trois communes du Brabant

wallon ont refusé le statut de commune à facilités. Six communes du Brabant flamand ont dû l’avaler.

Ce n’est qu’après le refus catégorique du monde politique wallon, en 1921, que les Flamands ont choisi, définitivement, la voie de l’unilinguisme . Les lois de 1932 ne sont que la conséquence logique du choix fait en 1921. En 1921, comme en 1962, le monde politique francophone a opté pour l’homogé­néité linguistique de la Wallonie. En d’autres mots, pour la territorialité.

Partant de cette homogénéité lin­guistique, le monde politique franco­phone a toujours refusé aux Flamands de Wallonie, les droits individuels qu’il revendique néanmoins pour les fran­cophones de Flandre… C’est beau, la réciprocité.

 

in : DELTA, 10, 2008, p.22

 

Taalverdrukking. Staten hebben altijd al de neiging gehad taalminderheden het leven zuur te maken om niet erger te zeggen. Dat Vlaamse kinderen destijds gestraft werden als ze op school Vlaams durfden spreken, weten wij natuurlijk allemaal. Hetzelfde gebeurde in Frans-Vlaanderen. En ook in Bretagne tegenover kinderen die het waagden Bretoens te spreken. Thans vernemen wij dat ook in Eupen-Malmédy, toen het voor 1914 nog Duits grondgebied was met kinderen  die  op de speelplaats Waals durfden spreken. Daar waren ze dus geen zier beter.

 

in: Michel Lagrée, éd., Les parlers de la foi, Religion et langues régionales, PUR, 1995

 

Lode WILS, Religion et libre pensée dans les mouvements nationaux en Belgique, p.47-58

 

(Katholieke Universiteit Leuven)

 

(p.47) Dans son livre Nations and Nationalism E.J. Hobsbawnm pose la question : « Du point de vue du libéralisme, et – comme le prouve l’exemple de Marx et Engels – pas seulement du libéralisme [,..] qu’ est-ce que la défense de petits peuples, de petites langues, de petites traditions pouvait être, dans l’immense majorité des cas, sinon l’ expression d’une résistance conservatrice contre le progrès irrésistible de l’histoire? ». Et d’autre part : « Sans doute, la défense d’une ancienne langue signifiait la défense des moeurs et traditions anciennes et de toute une société contre les subversions de la modernité : c’est ce qui explique le soutien que de tels mouvements, comme ceux des Bretons, des Flamands, des Basques et autres, recevaient du clergé catholique. En ce sens, ce n’étaient pas uniquenment des mouvements des classes moyennes » 1.

Hobsbawm pouvait classer le néerlandais – maintenant la langue de 21 millions de Belges et de Hollandais – parmi les « petites langues » comme le breton et le basque, parce qu’au XIXe siècle il se trouvait en Belgique dans une position d’infériorité marquée par rapport au français. Le mouvement flamand avait précisément pour but de remédier à cette situation et de faire

 

1.      (E.-J. HOBSBAWN, NationsandNationalism since 1780, Cambridge 1990, p. 41 et 1 19-120.)

 

(p.48)  employer la langue nationale comme instrument de l’ administration, de l’ enseignement moyen et supérieur, etc., en un mot ! comme langue de civilisation.

 

La genèse d’ un problème linguistique

 

 Depuis le XIIIe siècle le français avait été employé, à côté du latin et du néerlandais, dans l’administration et par la noblesse, non seulement dans le comté de Flandre qui faisait partie du royaume de France, mais aussi dans le duché du Brabant et d’autres principautés néerlandaises. Sous la dynastie de Bourgogne, puis de Habsbourg, les autorités centrales faisaient usage du français ou même de l’espagnol. De la séparation, depuis la fin du XVIe siècle, entre les Provinces Unies à domination calviniste et les Pays-Bas du Sud où la Contre-Réforme était imposée, résulterait à la longue une aliénation culturelle entre les deux parties de la néerlandophonie.

Plus encore qu’en France, l’Église catholique faisait usage du latin. Pourtant, depuis la fin du XVIe siècle des sermonnaires en néerlandais étaient publiés, d’ailleurs aussi pour l’exportation vers les Provinces Unies dont les habitants catholiques recevaient leur littérature religieuse en grande partie des Pays-Bas du Sud. Mais jusque vers le milieu du XVIIIe siècle des sermonnaires en latin y étaient imprimés, et leur disparition s’accompagnait d’une augmentation du nombre de sermonnaires français2. En général, l’influence de la langue et de la culture françaises aux Pays-Bas du Sud était en progrès rapide dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Pourtant, le comté de Flandre et le duché du Brabant étaient toujours adminis-

trés en néerlandais par leurs élites, tout comme les villes et les autres corps locaux. Mais dans le choix des évêques, l’impératrice Marie-Thérèse et ses conseillers viennois préférèrent plusieurs fois des nobles étrangers appartenant au monde habsbourgeois, à des candidats connaissant la langue des ouailles, que lui présentait le Conseil Privé à Bruxelles.

L’annexion à la France révolutionnaire de 1795 à 1814 eut une influence beaucoup plus décisive que celle qui se faisait sentir dans les États satellites de la France, telle la République helvétique. La confédération séculaire d’ancien régime était remplacée par l’État unitaire moderne. L’emploi du néerlandais était exclu de la vie publique ! des administrations tant locales que départementales, et de la justice, par certains préfets même de la presse et du théâtre. La francisation des classes instruites progressa donc énormément en vingt ans, le français ayant aussi remplacé le latin dans l’enseignement supérieur et secondaire. Plus important encore était le fait que chezceux quiétaient partisans de la Révolution française, l’idée même qu’il fallait cultiver la langue nationale comme base du développement individuel et collectif, devait disparaître. L’on peut citer ici le cas typique de l’avocat bruxellois J.-B. Verlooy, l’organisateur

 

( 2. H, STORME, Preekboeken en prediking in de Mechelse kerkprovincie in de 17een de 18e eeuw. Brussel, 1991, 46-50.)

 

(p.49) de l’insurrection armée contre l’empereur Joseph II dans la Révolution brabançonne en 1789. L’année précédente, dans 1’ambiance révolutionnaire, il avait publié un appel passionné à cultiver la langue nationale qu’il appelait « la langue de la liberté » – le français étant la langue de l’absolutisme. Mais bientôt le français serait « la langue de la liberté » et Verlooy, devenu Jacobin, proclamait l’annexion de Bruxelles à la République française. Il deviendrait maire de Bruxelles. Les Jacobins belges francisaient les nouvelles administrations et tribunaux en signe d’adhésion  » patriotique » à la Révolution3. Après la chute de Napoléon, seuls les milieux traditionalistes, soutenus par le clergé, demandaient la restauration de la langue nationale.

Dans le Royaume Unides Pays-Bas (1815-1830), le roi Guillaume I « se coucha dans le lit de Napoléon » en s’aliénant l’opinion traditionaliste. Plus tard, il restaura la langue nationale dans l’administration, la justice et l’enseignement, mais s’aliéna l’opinion libérale par son absolutisme. Il provoqua ainsi « l’union des catholiques et des libéraux » dans l’opposition, sous la devise : « la liberté en tout et pour tous ».

La Révolution belge de 1830 proclama en effet, parmi tant d’autres libertés, celle  » de l’emploi des langues parlées en Belgique ». C’était le retour au libre choix par les autorités communales et provinciales, par les tribunaux, etc. Mais à l’encontre de ce qu’ils avaient fait dans les siècles précédents, ces élites optaient en grand nombre pour l’emploi du français, reléguant la langue du peuple à l’enseignement primaire, aux tribunaux de police et de paix, à l’administration des villages et aux livres d’édification populaire.

 

 

Le mouvement flamand, du traditionalisme à la démocratie chrétienne

 

L’enthousiasme national de la révolution donna une impulsion à la culture des lettres et des arts, à l’étude de l’histoire, et faisait naître un mouvement pour la défense ou la restauration de la langue nationale. C’était aussi un « mouvement des classes moyennes » , comme le disait Hobsbawm, parce que l’ exclusion de leur langue empêchait ou rendait difficile leur ascension sociale.

Dès le début le mouvement jouissait de la sympathie et de l’appui du clergé. En Belgique, l’identification de l’Église et de la nation sous l’Ancien Régime avait été plus forte encore que dans beaucoup d’autres pays, parce que les  » Pays-Bas Catholiques » étaient issus d’une guerre contre les Provinces Unies calvinistes, guerre qui avait duré pendant plusieurs générations. Sans doute, pour le clergé belge, la défense de l’ancienne langue signifiait la défense de l’unité traditionnelle de la foi et de la patrie. Dans les collèges et à l’Université Catholique de Louvain, des prêtres transmettaient à leurs élèves l’ mour de « la langue nationale ». Celle-ci rencontrait plus de

 

(3. H. VAN GOETHEM, « La francisation révolutionnaire, résultat d’initiatives locales. Le cas des tribunaux en Flandre et en Alsace ». Études sur le XVIIIe siècle. t. XVI. Deux aspects contestés de la politique révolutionnaire en Belgique, langue et culte, Bruxelles, I989, p. 39-52)

 

(p.50) sympathie dans le  » parti catholique » ou  » parti conservateur », parti rural soutenu par le clergé, que dans le parti libéraI organisé par la Franc-maçonnerie. Mais c’étaient les libéraux qui détenaient la suprématie politique, économique et culturelle dans les villes, et entre 1847 et 1884 le plus souvent le pouvoir politique au niveau national.

– Pendant un demi-siècle, l’emploi du Français continua à se répandre, sous l’influence de l’administration centrale qui gagnait tellement en importance, et par l’effet des migrations et de la révolution industrielle qui avait son centre dans les régions minières de Liège et du Hainaut. Le prestige social et culturel du Français était tel, qu’il devint vite la langue véhicu laire des administrations épiscopales et des collèges. Car si aux yeux des évêques il était indispensable que leur futurclergé eût une connaissance (plus ou moins dialectale) de la langue du peuple, la maîtrise de la langue de la civilisation, le Français, était plus importante encore. La sympathie active du clergé séculier pour la langue du peuple ne se retrouvait d’ailleurs pas chez le clergé régulier d’orientation internationale, ni chez les congrégations Féminines qui s’occupaient de l’éducation des filles.

Grâce à l’historien Tchèque Miroslav Hroch nous savons que les mouvements nationaux des  » petits peuples » en Europe de l’Est et du Nord au XIXe siècle, puisaient leur Force dans leur contenu social : la lutte d’émancipation de la bourgeoisie et de la paysannerie contre l’Ancien Régime, plus tard l’émancipation des ouvriers aussi 4. En Belgique, l’Ancien Régime avait été balayé par la Révolution Française, et la bourgeoisie avait pris le pouvoir en 1830 au nom de la nation belge. Le mouvement pour la langue du peuple n’était pas un mouvement national et n’en avait pas la Force. Seule ment, Faute d’autres arguments, ses promoteurs proclamaient que les Belges néerlandophones Formaient un peuple, que la nation belge était composée de deux sous-nations, flamande et wallonne, et que l’emploi du néerlandais dans toute la vie publique était un droit de la nation flamande.

Au cours des décennies et des générations cette idée de l’existence d’un  » peuple flamand catholique » qui serait « 1′ âme de la nation belge » faisait son chemin dans le clergé et l’opinion cléricale.

La secousse révolutionnaire de 1848 renForça ce  » mouvement flamand ». Une jeune génération ajouta un souffle démocratique à l’inspiration patriotique et religieuse du mouvement, qui combattrait depuis lors pour « la langue du peuple » aussi bien que pour « la langue nationale ». Le danger de l’annexionisme de la France révolutionnaire, puis impériale, et l’aversion de la dictature napoléonienne renforçèrent jusqu’ en 1870 la sympathie  pour le mouvement flamand, même chez les libéraux radicaux ou progressistes. Le néerlandais était à nouveau une « langue de la liberté » ! Vers 1860 se formèrent des alliances entre progressistes libéraux et catholiques contre le gouvernement libéraI doctrinaire. Les flamingants – c’est-à-dire les militants du mouvement politique flamand – se trouvaient à la pointe de cette

 

(4. M. HROCH, Social Preconditions ofNational Revival in Europe, A ComparativeAnalysis of the Social Composition ofPatriotic Groups among the Smaller European Nations Cambridge, 1985)

 

(p.51) alliance qui leur permettait enfin de pénétrer dans l’opinion libérale et leur

donnait une forte influence sur les jeunes organisations ouvrières à Gand et à Anvers. Ils espéraient que leur mouvement deviendrait l’expression politique des classes moyennes et laborieuses, sans distinction philosophique.

Mais l’opposition philosophique se révéla plus forte que celle qui séparait les progressistes des conservateurs. Malgré les positions clairement catholiques-libérales du clergé et du parti catholique en Belgique, les positions contraires du Vatican tendaient constamment à créer et à élargir un fossé qui les séparait des libéraux. Après l’encyclique Quanta cura de décembre 1864 l’entente devint impossible. Pour la troisième fois déjà, et maintenant de manière définitive, le petit mouvement flamand se divisait, entre ceux qui « refusaient l’appui des réactionnaires cléricaux » , et la majorité qui se liait de plus en plus au parti catholique. Celui-ci était devenu ce qu’il resterait jusqu’à nos jours : un parti du centre entre les libéraux doctrinaires d’ une part, et d’ autre part les progressistes et plus tard les socialistes. Aux yeux des doctrinaires et des socialistes, le mouvement flamand était une machination cléricale.

Le mouvement flamand ne sortirait de son impasse que vingt ans plus tard, sous l’influence de deux facteurs décisifs. Des élèves des collèges et écoles normales et des étudiants des séminaires et de l’Université Catholique de Louvain radicalisaient le message qu’ils entendaient de la bouche de leurs professeurs-prêtres, et exigeaient la néerlandisation de leur enseignement et de la vie publique. Les évêques toléraient jusqu’à un certain degré cette attitude qu’ils jugeaient trop peu moutonnière, parce que ces jeunes gens combatifs et les flamingants en général étaient d’un grand secours contre les libéraux, puis contre la « menace socialiste » grandissante. Ce furent eux surtout qui créèrent à partir de 1890 les mouvements sociaux catholiques d’ouvriers, de paysans, d’instituteurs. Les gouvernements catholiques à partir de 1884 aidant, l’emploi du néerlandais augmenta dans l’enseignement secondaire, dans l’administration et la justice.

La Première Guerre mondiale stimula les mouvements flamand et démocrate-chrétien et renforça leur alliance. Dans les termes de Miroslav Hroch : les intellectuels flamingants réussirent enfin à exprimer les intérêts des classes formant la nation flamande, en des termes nationaux. Dans l’Entre-deux-guerres des lois furent promulguées qui imposèrent en Flandre le néerlandais comme langue de toutes les administrations officielles, de l’enseignement, de lajustice et de l’armée5. C’était l’oeuvre du parti catholique, avec l’appui de l’épiscopat, malgré l’opposition acharnée de l’opinion libérale à laquelle appartenait le roi Albert 1er, et l’attitude plutôt négative du parti socialiste.

 

(5. L. WILS, « L’emploi des langues en matières judiciaires et administratives dans le royaume de Belgique », dans Revue du Nord, LXXIII, 199I, p.51-71)

 

(p.52) Polarisation avec un mouvement wallon anticlérical

 

À partir de 1884 se forma un  » mouvement wallon » s’opposant au mouvement flamand et aux concessions que les gouvernements catholiques lui faisaient. Les premières « ligues wallonnes » furent créées à Anvers, Bruxelles et ses environs, et Gand ; à partir de 1 888 d’autres suivirent en Wallonie. Il s’agissait de la défense du droit des Wallons à la francité de toute la Belgique 6. Il était d’ailleurs inévitable que, alors que la Flandre se donnait de plus en plus une identité distincte, les Belges francophones s’interrogeassent sur leur identité. À l’encontre de « la Flandre catholique », ils se formaient l’image de la Wallonie libérale, progressiste et libre-penseuse. Jusqu’en 1900, cette antithèse était renforçée par le système électoral majoritaire. Le mouvement flamand apportait au parti catholique le supplément de votes qui lui donnait à partir de 1884 la majorité, et donc tous les sièges, même dans les arrondissements traditionnellement libéraux des grandes villes d’Anvers, Gand et Bruxelles. Par contre, dans les arrondissements industriels de Liège et du Hainaut, c’était le parti libéral qui gagnait tous les sièges. De 1884 jusqu’à 1919 « la Wallonie libérale devait subir la domination cléricale flamande ». Pourtant, à partir de 1900 les sièges parlementaires furent répartis proportionnellement, de sorte qu’une minorité de parlementaires libéraux et de socialistes était élue en Flandre, tout comme une minorité de catholiques en Wallonie.

La résistance libérale wallingante avait pour effet de renforcer encore l’union entre le flamingantisme et le catholicisme, tant politique que religieux. Mais elle freinait les gouvernements catholiques dans leur disposition à faire des concessions aux flamingants, en élargissant l’emploi du néerlandais par des mesures administratives et législatives. Déjà en 1894, lors de l’introduction du suffrage universel, des flamingants impatients avaient créé un parti démocrate-chrétien dissident.

Au début, le parti socialiste avait repoussé aussi bien le mouvement wallon « bourgeois » que le mouvement flamand  » clérical », tout en proclamant « 1’égalité des langues » et en votant avec les catholiques certaines lois garantissant l’emploi de la langue du peuple. Après 1900 les idées flamingantes pénétrèrent enfin un peu dans les rangs socialistes, mais surtout les idées wallingantes. L’échec en 1912 d’un cartel électoral des gauches pour en finir avec « la domination cléricale flamande » qui durait depuis déjà vingt-huit ans, causa une radicalisation du wallingantisme, et sa percée définitive dans le parti socialiste. Dorénavant, les parlementaires socialistes

 

(6 Voici la formulation dans un manifeste de la Ligue Wallonne de Saint-Gilles (lez Bruxelles) en 1886 : « Il est aisé, en attendant que l’instruction primaire obligatoire généralise la connaissance du français, de donner satisfaction aux Flamands qui l’ignorent, en envoyant dans leur contrée des fonctionnaires flamands. Mais, dût cette minorité continuer à pâtir de son ignorance, faut-il pour cela tyranniser les Wallons et tous les Flamands instruits avec cette moedertaal ridicule et qui ne remédie à rien, l’introduire de force au Parlement, dans les lois, dans l’enseignement, à l’armée, dans toutes les fonctions publiques, et donner ainsi le désavantage à la race wallonne, qui est la plus intelligente et la plus éclairée des deux ? »)

 

(p.53) wallons s’unirent au parti libéral presque unanime pour combattre l’introduction de la langue néerlandaise dans la vie publique ; à commencer par ce qui était à l’agenda politique : l’enseignement supérieur et l’armée. Il se créa une identification presque complète du mouvement wallon au monde anticlérical et libre-penseur. Jusque dans les années soixante, l’apport des partis de droite au mouvement wallon resterait en dessous de 10%, tout comme l’apport des partis de gauche au mouvement flamand. Le ralentissement de la législation linguistique à partir de 1900 n’était pas seulement l’effet de l’introduction de la représentation proportionnelle et du renforcement du mouvement wallon, qui menaçait d’exiger « la séparation administrative » si la Flandre devenait néerlandophone. Il y avait aussi la résistance des évêques à l’extension de la législation linguistique à « leurs » collèges et petits séminaires. Puisque le clergé était le principal support du mouvement flamand, l’épiscopat estimait qu’il pouvait en fixer les buts et les limites. Il se trompait. Il dut constater que « le mouvement flamand est soutenu non seulement par quelques exaltés, mais, c’est ce qui fait sa force et assure sa durée, par une très grande partie du clergé séculier et régulier, surtout dans les collèges » Il dut donc accepter en 1910 une loi linguistique concernant aussi  » son » enseignement libre, et introduire quelques cours néerlandophones dans chacune des facultés de l’Université Catholique de Louvain.

Pourtant, une crise de confiance était évidente entre le mouvement flamand d’une part, et d’ autre part non seulement le gouvernement catholique mais aussi l’épiscopat. Le caractère gérontocratique de l’Église rendait cette crise presque inévitable. La plupart des évêques, sexagénaires jusqu’à octogénaires, restaient fort en retard de l’évolution du jeune clergé, pour lequel le mouvement flamand n’ était plus seulement un appui de la religion et de la patrie belge, mais la revendication de droits nationaux flamands. Le ralentissement du progrès législatif depuis 1900, qui contrastait avec le renforcement du mouvement, en particulier par son union avec la démocratie chrétienne naissante, provoqua une radicalisation flamingante en polarisation avec la radicalisation wallingante simultanée.

 

Flamenpolitik et nationalisme

 

La Première Guerre mondiale renforça la conscience nationale belge et en même temps la conscience flamande, qui au commencement semblaient plus unies que jamais. Dès les premières semaines de la guerre, l’Allemagne prit la décision d’anéantir la Belgique qu’elle avait envahie, et de la placer avec les Pays-Bas sous sa domination. Selon l’ampleur de la victoire allemande, les deux pays seraient totalement ou partiellement annexés, le reste de la Belgique étant éventuellement morcelé en petits États satellites. Dans ce but, le chancelier ordonna au gouverneur-général de la Belgique, avant même que les provinces flamandes eussent été occupées, de promouvoir ouvertement la langue néerlandaise afin de gagner l’opinion publique (p.54) hollandaise. En décembre 1914, constatant que la guerre pouvait dure longtemps, il insista sur la priorité à donner à cette Flamenpolitik, afin de gagner les Flamands à la cause allemande. Le gouverneur-général l’avait bien compris, et disait le jour suivant : « Nous devrons peut-être évacuer la Belgique, mais nous devrons l’anéantir par les Flamands. » L’occupant se mit à libérer les Flamands, opprimés par la Belgique, en décrétant la séparation administrative de la Flandre et la Wallonie, et l’unilinguisme néerlandais dans l’enseignement, l’administration et la justice en Flandre.

A court terme, la Flamenpolitik ne réussit pas à diviser les Belges, ni même les Flamands, grâce entre autres au patriotisme du clergé. Mais elle causa une division profonde du mouvement flamand, et ce mouvement porté par la vague démocratique provoquée par la guerre, allait gagner le peuple flamand.

I1 se forma un parti nationaliste flamand qui ne se contentait pas des lois de l’Entre-deux-guerres qui garantissaient l’unilinguisme néerlandais des administrations officielles, de l’enseignement, de la justice et de l’armée en Flandre. Il exigeait l’amnistie pour ceux qui avaient accepté les réformes des Allemands, et l’introduction du fédéralisme. Il évolua vite vers l’hostilité contre la Belgique et vers le fascisme. Malgré des condamnations répétées par l’épiscopat, il recrutait presque exclusivement dans le milieu confessionnel et gardait l’appui secret d’un assez grand nombre de prêtres séculiers. Certains réguliers, moins directement dépendants des évêques, ne devaient pas dissimuler au même degré leurs sympathies nationalistes.

Une fraction importante du nationalisme flamand appartenait aux milieux à tradition  » ultramontaine » ou intégriste, ce qui facilitait leur orientation fasciste contre « la Belgique libérâtre ».

En mai 1940, l’occupant allemand arrivait avec une Flamenpolitik bien préparée. Des deux partis d’extrême droite qui se jetaient dans ses bras, le parti nationaliste belge (en fait : surtout francophone) Rexavait gagné environ 6% des voix en Wallonie, contre environ 15% des voix en Flandre pour les nationalistes flamands du VNV.

Après moins d’un an, ces derniers se trouvaient en plein désarroi parce qu’ils constataient que le but des Allemands n’était pas l’indépendance de la Flandre, mais son annexion et donc sa germanisation. La crise était fortement aggravée par l’attitude patriotique et anti-nazie du clergé, qu’un rapport de la Geheime Feldpolizei de fin novembre 1940 appelait le principal propagateur de l’anglophilie et de la haine contre l’Allemagne. Au cours des quatre années de l’occupation, la majeure partie de l’opinion flamingante renonça à 1’idée fédéraliste pour se retourner vers une Belgique unitaire, « la grande patrie englobant la petite patrie flamande » comme avant 1914.

En Wallonie se constatait l’évolution contraire. L’appel au fédéralisme affiché en 1912 avait été refoulé par le patriotisme de la Première Guerre mondiale. Après 1918 le mouvement wallon, fortement divisé, était limité à un nombre restreint de ligues et de sociétés de libre pensée. Mais il regagnait en importance avant et pendant la deuxième guerre. La lutte pour (p.55) maintenir le caractère francophone ou du moins bilingue de la Flandre étant perdue, la demande du fédéralisme s’imposa. Le mouvement wallon, qui était toujours essentiellement un mouvement de gauche, fut stimulé dans la deuxième moitié des années trente par la polarisation internationale, entre l’Allemagne natonale-socialiste et la France démocratique. En 1940- 1944 l’occupant national-socialiste allemand défavorisa systématiquement la gauche, tout comme la Wallonie dans le cadre de laFlamenpolitik. Ils sortirent tous deux de la guerre avec l’auréole de la Résistance.

En 1945 le mouvement wallon, à la tête duquel se trouvaient maintenant les socialistes, manifesta un radicalisme sans précédent et une unanimité qui lui avait manqué depuis 1914. Il proclama que la Wallonie ne se retrouvait plus dans une Belgique bilingue où elle était de plus en plus une minorité démographique, économique et politique. En 1947 un congrès socialiste wallon se prononça, avec 62 mandats contre 38, pour le fédéralisme. Mais les socialistes flamands y étaient carrément opposés, comme tous les partis flamands à l’époque.

Après la libération, le mouvement flamand était sur la défensive, discrédité par la collaboration du parti nationaliste et réduit à en limiter les dégâts, c’est-à-dire à limiter la répression de l’incivisme. Puisque l’on ne doit pas être plus patriote que le roi, cette répression devrait être restreinte en cas du retour du roi Léopold III, qui en 1940- 1941 avait eu une attitude  » pétainiste ». L’opinion catholique, qui avait tant d’attaches personnelles avec les milieux collaborateurs d’extrême droite, et surtout l’opinion flamingante se montraient donc léopoldistes. Par contre la gauche, sous l’impulsion des communistes et des wallingants, exigeait l’abdication du roi, afin de garantir une répression sévère et une épuration profonde des corps délibérants et des administrations, dont elle avait été éliminée pendant l’occupation.

En 1950, un référendum donna 57% des voix pour le retour du roi, 72% en Flandre et 42% en Wallonie. Léopold retourna en Belgique, mais fut contraint d’abdiquer par des grèves violentes. La « question royale », en fait la question de la répression de l’incivisme, avait de nouveau cimenté l’union du clergé et de l’opinion catholique avec le mouvement flamand, et fortifié l’impact du mouvement wallon sur l’opinion de gauche. Elle avait élargi de nouveau la distance entre la Flandre et la Wallonie, et sa fin semi-révolutionnaire avait fait resurgir le nationalisme flamand.

 

La deuxième vague des mouvements régionaux

 

Le sociologue Derek Urwin voit deux vagues de mouvements régionaux en Europe. La première était issue des révolutions démocratique et industrielle, qui en centralisant créaient des conflits concernant les langues. (Le caractère unitaire de l’État belge a sans aucun doute aiguisé le conflit, en comparaison avec la Suisse fédérale.) La deuxième vague, selon Urwin,

est née après 1945 de la prise de conscience de différences économiques, tant en cas de progrès économique que de déchéance.

 

(p.56) Là où la mobilisation économique régionale se superpose à une différence culturelle ou ethnique, elle peut engendrer un danger pour l’unité territoriale préexistante. (…) Malgré le maintien de l’État unitaire, le mouvement wallon fut apaisé dans les périodes où le Parti Socialiste Belge dominait le gouvernement : 1945-49 et 1954-58. Mais il se radicalisait chaque fois que ce parti se trouvait dans l’opposition. En 1949-1950 c’était contre le retour de Léopold III sur le trône que pour la première fois une partie du syndicalisme socialiste (et pas seulement du parti socialiste) s’unissait au mouvement. En 1960-61, en réaction contre les fermetures de mines dans le bassin houillier wallon et contre les mesures d’assainissement financier d’un gouvernement des partis social-chrétien et libéral, le syndicalisme socialiste en grève se mettait à la tête du mouvement wallon. Il exigeait la fédéralisation de l’État tout comme celui de l’organisation syndicale belge. Le mouvement wallon se manifesta soudain avec une telle force, qu’un nouveau gouvernement de sociaux-chrétiens et socialistes entama en 1961 la révision de la structure unitaire de l’État. Cette révision ne s’est plus arrêtée depuis. Dès la fin des années soixante elle a attiré les catholiques dans le mouvement wallon, et les libéraux et les socialistes flamands dans le mouvement flamand.

En effet, le vieil antagonisme philosophique entre catholiques et anti-cléricaux s’est estompé, ou a continué à se transformer en un antagonisme ethnique ou national entre Flamands et Wallons. En 1958 un « pacte scolaire » avait apaisé la « guerre scolaire », la principale querelle entre catholiques et anticléricaux. En Belgique comme ailleurs dans le monde occidental la crise d’identité de la dépillarisation (l’ontzuiling) s’est manifestée.

Nombre de structures, de cohésions et d’antagonismes, tant politiques que sociaux et philosophiques, issus du XIXe siècle ou de la Révolution française, ont perdu beaucoup de leur importance depuis les années 1960 et surtout depuis les années 1980, Le sentiment national belge, qui était en quelque sorte une émanation de ces structures, cohésions et antagonismes, a perdu beaucoup de sa force. Il a été remplacé partiellement par les sentiments nationaux wallon et flamand, qui sont aiguillonnés surtout par des exigences et des contestations économiques et financières.

Que reste-t-il de la tradition religieuse du mouvement flamand, et de la tradition anticléricale du mouvement wallon ? La pratique religieuse était restée à un haut niveau en Flandre jusque vers 1960, grâce en partie aux liens entre l’ Église et le mouvement flamand; mais la différence de pratique

 

(7. D, URWIN, Conclusion, dans S. ROKKAN et D. URWIN, The Politics of Territorial Identity. Studies in European Regionalism, Londres, 1982, p. 425-436.)

 

(p.57) religieuse entre la Flandre et la Wallonie diminue d’année en année. Ce qui

diminue moins vite, ou peut-être pas, est la différence des options politiques pour le traitement de la crise économique et financière : ici la Wallonie réagit plus à gauche, la Flandre plutôt centre-droite. Actuellement cette différence est la principale pomme de discorde en Belgique.

En Wallonie, le socialisme domine non seulement le syndicalisme, comme c’est le cas dans la plupart des pays de l’Europe de l’Ouest, mais il domine toujours la vie politique, grâce à sa position de pointe dans le mouvement wallon. Il est « incontournable », la région ne saurait être gouvernée sans lui. En Flandre, la démocratie chrétienne ne domine plus la vie politique, ayant perdu la direction du mouvement flamand depuis les années soixante au profit du parti nationaliste, qui avait des liens avec le courant ultraconservateur dans l’Église. Le mouvement ouvrier chrétien est toujours plus fort en Flandre que son partenaire et concurrent socialiste, en grande partie grâce à sa tradition de flamingantisme. C’est lui qui est le principal appui du mouvement ouvrier chrétien international.

En Belgique la différenciation nationale entre Flamands et Wallons au XIXe siècle était surtout le résultat d’un antagonisme entre religion et libre pensée, et entre leurs expressions politiques respectives. C’étaient les camps philosophiques et politiques qui s’emparaient des groupes linguistiques, et leur donnaient une conscience nationale différente.

Un phénomène similaire est signalé par Andreas Moritsch pour la Carinthie du Sud8. Il parle de « Slovènes » et d' »Allemands » entre guillemets, en soulignant que  » des critères ethniques comme tels ne jouaient qu’un rôle secondaire dans la formation de l’identité nationale ». Au contraire : la différenciation nationale était enracinée dans des intérêts économiques et religieux. La modernisation, le progrès et la liberté civile étaient allemands, d’autre part le maintien de ancien et la protection du gagne-pain des paysans étaient slovènes… L’exemple typique de la différenciation politique et nationale en Carinthie du Sud devenait la lutte entre l’instituteur allemand libéraI, plus tard socialiste et enfin national-socialiste, bien qu’ il fût de souche ethnique slovène, et le prêtre paroissial slovène conservateur ou social-chrétien.

 

Adhérer au libéralisme ou au socialisme impliquait : se définir comme Allemand.  » Ce qui explique pourquoi dans les villes et les centres industriels la germanisation des immigrants de langue slovène se passait facilement et tellement vite. »

Le parallélisme saute aux yeux avec l’assimilation rapide des immigrants flamands, non seulement dans le département du Nord et en Wallonie, mais même à Bruxelles. D’autre part, par sa participation à la Révolution belge, l’Église belge s’est assez adaptée au courant démocratique pour que

 

(8. A. MORITSCH, « ‘Slovènes’ and ‘Germans’ in Klagenfurt and Ferlach in Southern Carinthia. 1850-1940, dans M. ENGMAN, Ethnic Identity in Urban Europe (Comparative Studies on Governments and non-dominantEthnic Groups in Europe. 1850-1940, t.VIII), Aldershot, 1992, p, 159-188.)

(p.58) dans l’Entre-deux-guerres le mouvement ouvrier chrétien pourrait surpasser en Flandre son concurrent socialiste, et qu’après 1960 les partis libéraux et socialistes devraient passer dans le camp flamingant9.

 

(9. Une histoire des mouvements flamand et wallon dans L.Wils, Van Clovis tot Happart. De lange weg van de naties in de Lage Landen, Garant, Leuven-Apeldoorn 1992, Une édition en langue française à paraître en 1995 chez Éditions Quorum, Louvain-la-Neuve. Un aperçu accompagné de 69 documents traduits en langue anglaise et commentés, dans T. Hermans, L. Vos, L. Wils, The Flemish Movement.

A Documentary History 1780- I990, Athlone Press, London 1992.)

 

Laurence Vanpaeschen, Ramallah, Jérusalem et Bruxelles, Le carnet et les Instants, 125, 2002, p.80-81

 

« Est-il encore concevable, demande Henri Goldman, juif belge, qu’un Etat se définisse sur une base ethnique ? »

 

Manu Ruys, De Vlamingen, Een volk in beweging, een natie in wording, Lannoo Uitg., 1973

 

(p.44) In het parlement (verkozen door 46.000 kiezers op een bevolking van 3,5 miljoen) was de invloed van de nota-belen uit de Waalse provincies biezonder groot. Er mochten dan al 2,3 nederlandstaligen het Rijk bewonen tegen 1,2 franstaligen, toch lag het zwaartepunt bij de Walen. Geen ‘Vlaams’ afgevaardigde nam daaraan aanstoot. Er waren immers alleen maar… Belgen. En overal waar beslissende woorden vielen, werden die uitgesproken in dezelfde taal. Het kwam bii niemand op, dat de staat nog in een andere taal dan het Frans kon worden bestuurd. Het leitmotiv van de nieuwe grondwet luidde : Vrijheid. Het klonk niet vreemd in onze — van oudsher vrijheidlievende — gewesten. Maar het zou onmiddelliik uitdraaien in het nadeel van de nederlandstalige bevolking, wanneer moest worden bepaald, hoe het officiële taalgebruik in de staat zou gebeuren.

(p.60)

De franstaligen hadden trouwens een slag achter de arm. Zij wisten dat de wetten niet of heel gebrekkig zouden wor-den toegepast. De hele staatsmachine bleef immers Frans : regering, Kamers, administratie, Hof, hogere clerus, léger, onderwijs, gerecht, het was allemaal nog steeds franstalig. Ook in Vlaanderen bleven de leidende standen afgestemd op de Franse taal en cultuurwereld; zij lazen enkel Franse kranten, gingen enkel naar Franse toneelopvoeringen, stuur-den hun kinderen steeds naar Franse klassen. Zij behielden een énorme greep op de kleine man, die eerbiedig opkeek naar de heersers en ervan droomde zijn kinderen in het Frans te kunnen opvoeden, zijn dochter uit te huwelijken (p.61) aan een franstalige jongen. De arbeider zat niet alleen ge-vangen in zijn proletenbestaan, maar ook in zijn onbehou-wen dialect, waarvoor hij zich schaamde; de kleine burger die al evenmin behoorlijk Nederlands kende, haastte zich over te schakelen op het Frans. Wie op de maatschappelijke ladder hogerop geraakte, verloochende zijn moedertaal. Enkel met de meid zou hij nog ‘vloms’ spreken… In dat klimaat moesten de taalwetten wel aïs storende en zinloze teksten door de leidende standen beschouwd wor-den. Aïs teksten die enkel maar kwaad bloed konden zetten en de ‘normale’ evolutie hinderen. De vlaamsgezinde intel-lectuelen die meestal vloeiend Frans spraken, moesten veel moed opbrengen om die taalwetten te eisen en, telkens op-nieuw. op hun naleving aan te dringen. Zij haalden zich aldus de reputatie op de hals, onmogelijke lieden te zijn, spelbrekers en fanatici.

Het was een harde strijd in een Vlaanderen dat voor 80 t.h. door fransonkundigen bevolkt werd, maar waarin allés wat meetelde aan de top, uitsluitend Frans sprak. Om die strijd te winnen, moest er nodig worden gemikt naar die top. Naar de leidende standen. Dààr moest met de vernederlandsing worden begonnen. De oudere generatie nog overtuigen, was een onmogelijk iets. Maar de jeugd was vatbaar voor beïnvloeding en wijziging. In 1875 was – als reactie op de fransdolle mode in het katholieke middelbaar onderwijs – onder impuis van Albrecht Rodenbach op het collège van Roeselare met de blauwvoeterie gestart. Telg van een voornaam en verfranst geslacht, gelaafd aan Duitse cultuurbronnen (zijn familie stamde uit het Rijnland), schiep deze studentenleider een legendansch Vlaams verleden met figuren, ontleend aan de Germaanse sagen of aan het oeuvre van Conscience. Zijn toneelstuk Gudrun en zijn romantische gedichten beroerden de jeugd en ook vele Vlaamse huisgezinnen. Hij organiseerde het verzet tegen de verfransende druk in de colleges (p.62) en trachtte overal bonden van scholieren en studenten in het leven te roepen. Het lokte de argwaan en daarna de open oppositie van de bisschoppen uit.

 

(p.140) De versteviging van het linkse bewind deed de anti-Vlaamse krachten geloven, dat de agitatie veilig en ongeremd kon worden voortgezet. In de nacht van 15 op 16 raaart 1946 werd de IJzertoren te Diksmuide gedynamiteerd. Het was een enkele, geweldige klap die het énorme monument tot in de grondslagen vernietigde. De verontwaardiging in de Vlaamse opinie was groot, ook reeds omdat de daders — vrij algemeen werd vermoed dat deskundigen van een na-burig ontmijningsbataljon waren ingezet — onbekend ble-ven. Gedurende jaren zou het gerechtelijke onderzoek aan-slepen. Het Westvlaamse CVP-kamerlid G. Develter interpelleerde herhaaldelijk de regering. Hij bewees dat de pro-cureur-generaal de enquête afremde — en die magistraat zou hiervoor inderdaad een schorsing van een maand op-lopen. Maar nooit werd enig spoor van de schuldigen gevonden.

De vernieling van het historische dodenmonument, dat uitgegroeid was tot een symbool van Vlaamse bewustwording, was een dieptepunt, maar ook een keerpunt. De schok sloeg een nieuwe activiteit los. Reeds op 28 april 1946 gingen jongeren naar Diksmuide, op een bedevaart van eerherstel. De Leuvense hoogleraar, prof. J. Cardijn, verantwoordelijk voor de tocht, had vooraf schriftelijk de regering moeten (p.141) beloven, dat alleés waardig zou verlopen. In de brief werd ook de antinationale geest van de vooroorlogse bedevaarten afgekeurd. Het was in feite een vernederend schrijven. Kort daarop liet de regering weten, dat de IJzerbedevaartweide misschien zou worden onteigend, om er een Belgisch monu­ment te kunnen opbouwen. Prof. Eyskens en andere katholieke Vlamingen reageerden heftig in de Kamer. Zij kregen de steun van katholieke Walen. Het plan zou niet worden uitgevoerd. Maar andermaal was er olie op het vuur gegoten.

 

Martine Dubuisson, Philippe De Bruycker: Sur le contentieux linguistique en Belgique et la vision « tronquée » des francophones, LB 10/05/2000

 

« Tout au long de l’histoire de la Belgique, les francophones n’ont rien compris au mouvement flamand. »

« Souvent, les francophones ont fait des concessions légales et ont ensuite rechigné à les apliquer.  Ce qui a attisé les frustrations flamandes et a permis aux courants les plus extrêmes de revenir en force. »

 

La voie sans issue du bilinguisme

Raymond DUBUISSON
Ex-rédacteur en chef de « Forces wallonnes ».

L’oeuvre maudite se poursuit lentement, par degrés, sans brusque éclat, avec la patiente opiniâtreté qu’ils apportent en leurs conquêtes. On y distingue trois étapes: d’abord le flamand se glisse insidieusement, humblement, auprès du français. Il ne s’agit que d’une traduction; qui pourrait refuser ce service fraternel à nos frères? Puis, un jour, le flamand s’affirme en maître; il revendique la première place qu’il appelle l’égalité; le français n’est plus que toléré. Enfin, le français sans cesse anémié, diminué, proscrit (…) Tout traduire est leur rêve; puis la contrainte administrative nous imposera ce bilinguisme inutile et vexant. Jeux puérils, pourrait-on croire. Non pas. D’abord le ridicule ne tue pas en Belgique. On s’y habitue facilement. On rit, on plaisante, on s’indigne, mais la contradiction reste. Le flamand ne recule jamais. Il a la douce obstination têtue du fanatisme.

 

Jules DESTREE, Lettre au Roi, 1912.

 

A la rentrée scolaire de septembre 1986, le ministre Damseaux, suivant les directives politiques des présidents des partis au pouvoir en Wallonie, a supprimé d’autorité tout libre choix des langues étrangères enseignées.

Il a imposé le néerlandais pour tous les enfants wallons dès la cinquième primaire. Dans le secondaire, pour éviter tout choix entre le néerlandais et l’anglais, il a fait débuter simultanément l’étude de ces deux langues dès la première année. Cela contre l’avis de tous les spécialistes. Quelques mois après, face à une véritable catastrophe pédagogique, les élèves mélangeant allègrement structure, syntaxe, vocabulaire des deux langues, M. Damseaux décidait de supprimer une des deux langues dès septembre 1987. Il supprimait…l’anglais pour ne laisser subsister que le seul néerlandais ! Le rêve flamingant enfin réalisé ! M. Damseaux a été démissionné. Le nouveau ministre a annoncé le retour à une certaine liberté de choix. Fort illusoire d’ailleurs car elle est réduite à néant à la base par l’enseignement obligatoire du néerlandais à tous les enfants wallons de la cinquième primaire. Beaucoup d’écoles font d’ailleurs du zèle et commencent plus tôt encore. Dans le secondaire enfin, les normes d’ouverture de cours privilégient outrageusement la « seconde langue nationale ». Quant à la troisième langue, le libre choix à ce niveau sera inexistant. N’oublions pas non plus les pressions de toutes sortes. N’oublions pas que MM. Deprez et Michel, présidents des deux partis au pouvoir en Wallonie restent farouchement partisans du néerlandais obligatoire comme première langue étrangère. Ils savent que pour être tolérés dans une coalition nationale, les représentants wallons doivent se montrer accommodants. Et comme la Flandre animée par un incroyable esprit de croisade exige que le néerlandais soit enseigné prioritairement en Wallonie, cette idée fixe restera déterminante. Les médias matraquent l’opinion dans ce sens. Depuis toujours, les mouvements wallons ont lutté contre cette politique. Et pas sans arguments ! Il existe sur le bilinguisme généralisé à toute une population, sur l’étude précoce d’une langue étrangère, une expérience exhaustive et des travaux abondants de par le monde. La Conférence Internationale de Luxembourg en 1929, l’UNESCO en 1953, des spécialistes belges, canadiens, suisses, gallois etc… consultés par le Bureau International de l’Education estiment, pour la plupart, que l’étude précoce et systématique d’une deuxième langue entraîne de graves mécomptes. M. Joseph Hanse, professeur à l’Université de Louvain, grammairien et membre de l’Académie les résumait en ces termes: « S’il y a quelques hésitations, quelques oppositions, la plupart des pédagogues, des linguistes et des psychologues sont d’accord: introduire une seconde langue à l’école primaire, c’est porter atteinte à la connaissance de la langue maternelle et empêcher l’esprit de l’enfant de se développer normalement; c’est risquer au moins de compromettre le succès des études ultérieures. Pour plus des neuf dixièmes des enfants le mal sera irrémédiable. L’enfant n’aura pas appris convenablement sa langue maternelle au moment le plus favorable; il aura perdu un temps considérable à étudier une langue dont il ne connaîtra souvent que des bribes inutilisables: il aura mêlé deux façons de penser et de s’exprimer: il sera peut-être découragé; jamais sans doute il ne pourra penser, écrire ou parler avec la même clarté que si on ne lui avait pas imposé un bilinguisme précoce (…)On ne pourra désarmer que le jour où le bilinguisme obligatoire sera expulsé de tout l’enseignement primaire. Pas de seconde langue à l’école avant l’âge de douze ans: c’est la consigne de la science et du bon sens.  » (1)

Or, la méconnaissance du français est unanimement déplorée en Wallonie. Elle est selon l’avis du corps professoral, la cause principale des échecs dans l’enseignement. Le professeur Léopold Genicot de l’Université de Louvain dénonçait dans « Le Soir » du 13.09.69 une situation qui s’est d’ailleurs aggravée depuis : « Ils ne sont plus préparés à des travaux d’analyse en profondeur. Avant d’être bilingue, il convient d’être unilingue ». Le professeur Renard (Laboratoire de Langues à la Faculté polytechnique de Mons) était tout aussi catégoriqu e: « Le plus essentiel n’est pas de savoir deux ou plusieurs langues mais bien de posséder celle qui servira toute la vie de véhicule à la pensée. Dans le domaine des langues, on ne gagne pas à se montrer trop pressé. Qui trop embrasse mal étreint ». Le professeur Verheyen (Université de Gand) a démontré que les petits Bruxellois soumis au bilinguisme scolaire accusaient un retard considérable dans la connaissance de leur langue maternelle par rapport aux enfants unilingues du reste du pays . (2) Constatation confirmée en Suisse, au Pays de Galles, au Canada…

Il est évident que certains peuples peuvent trouver acceptable de courir le risque d’un bilinguisme généralisé et précoce. Mais il s’agit du cas particulier de nations récemment parvenues à l’indépendance ou parlant une langue vernaculaire confidentielle. Les avantages immédiats de ce bilinguisme dit de promotion sont sans aucune commune mesure avec les inconvénients qui en résultent pour les individus. C’est cela ou l’asphyxie par l’isolement. C’est le bantou et le ghetto, ou bien l’ouverture sur le monde par le biais d’une langue universelle. Les Wallons ne sont certes pas dans cette situation. Les Scandinave, les Allemands, les Français et bien d’autres peuples étudient l’anglais. Aucun n’étudie le néerlandais comme langue étrangère. On se souviendra que le premier acte politique de pays accédant à l’indépendance comme le Congo et l’Indonésie, a été de bannir l’étude et l’emploi du néerlandais au profit de l’anglais et du français. Mais en Wallonie, à l’heure de l’Europe, à l’approche de l’an 2000, la priorité reste au néerlandais, langue certes respectable mais, il faut bien l’avouer, fort peu apte à communiquer avec le monde. Dans les domaines scientifique, diplomatique, économique, pour tous les contacts avec l’étranger, il est totalement inutilisable. En ce qui concerne les rapports avec la Flandre, on peut affirmer que le bilinguisme de réciprocité que nous imposent les Flamands est une duperie. En étudiant la seconde langue nationale, les Flamands accèdent à une langue d’un large rayonnement international leur permettant des carrières dans la diplomatie, les milieux du Marché Commun, des organismes internationaux de toutes espèces. Comme le secteur Enseignement de la CGSP (régionales wallonnes) l’écrivait dans un rapport (17.09.62): « Le bilinguisme flamand français n’a aucun de ces caractères positifs aux yeux des Wallons ».

Raoul Garnier écrivait dans « Le Soir » du 09.12.68 (Le bilinguisme précoce): « La passivité des milieux pédagogiques officiels devant des entreprises politiques qui ne sont rien de moins que des crimes contre l’intelligence est déroutante ». Car il s’agit bien d’une « entreprise politique » fruit d’un nationalisme effréné. L’étape suivante s’annonce : une publicité payante sur RTL invite les parents à mettre leurs enfants à l’école maternelle flamande « parce qu’on y apprend LES (sic) langues ». Publicité en français destinée aux francophones. Racolage pour une dénationalisation.

Il serait temps d’éclairer l’opinion wallonne. La régionale CGSP, secteur enseignement de Charleroi approuvait, le 17.09.62, un rapport de commission animée par Jacques Hoyaux, rapporteur et futur Ministre de l’Education nationale. Ce rapport fut approuvé par les autres régionales wallonnes… et véhémentement contesté par les Flamands ! Il s’opposait à l’enseignement de toute autre langue que le français à l’école primaire. Aucun enseignement, même facultatif, d’une deuxième langue, ne devait y être admis, étant donné les pressions de toutes sortes. Le libre choix des langues vivantes dans le secondaire devait être effectif et la commission était d’avis qu’il fallait éviter l’éparpillement des efforts et que le nombre des langues étrangères obligatoires dans enseignement devait être réduit à UNE seule sauf dans la section économique. La commission estimait évident que la langue obligatoire choisie pourrait ainsi être enseignée plus sérieusement avec de meilleurs résultats. La commission insistait aussi sur l’importance croissante des langues de grande diffusion et leur plus grande utilité. Et surtout, elle constatait que l’insuffisante connaissance du français étant unanimement déplorée, il était urgent d’en renforcer l’étude. Le Rassemblement Wallon, le FDF prenaient bientôt des positions identiques. Ils plaidaient pour qu’une seule langue librement choisie soit enseignée dans le secondaire. Le FDF souhaitait qu’une langue supplémentaire éventuelle ne soit enseignée que pour acquérir une simple connaissance passive permettant de la lire. Le RW publiait des chiffres prouvant que la Belgique était seule à enseigner simultanément autant de langues, pour un piètre résultat, dû à la dispersion des efforts ! Quatre langues étrangères vivantes pour une seule dans la plupart des autres pays (Congrès de 1969 et 1970). Les socialistes wallons exigeaient, lors de leur congrès du 1er avril 1962, la liberté du choix des langues dans l’enseignement en Wallonie. Le Conseil économique wallon également. Il insistait aussi sur l’intérêt des langues de grande diffusion. Tout récemment (14 juin 86) une motion des Germanistes diplômés de l’Université de Liège exigeait « le rétablissement du libre choix des langues germaniques à tous les niveaux de l’enseignement ». En vain ! Car les impératifs politiques priment le bon sens.

A-t-on pensé par ailleurs aux enfants brillants mais peu doués pour les langues ? Le célèbre pédagogue Decroly après une longue enquête dans des communes de la frontière linguistique pouvait confirmer que « l’acquisition d’une ou de plusieurs langues semble à la portée d’une minorité d’enfant s; elle correspond à un certain type mental et l’inaptitude à cette forme d’acquisition n’implique nullement une infériorité intellectuelle pour l’étude d’autres branches d’ordre abstrait (mathématiques ou sciences) ». Sylvain De Coster, professeur à l’ULB, Emile Derome, conseiller pédagogique au Centre PMS de La Louvière et bien d’autres ont confirmé cet avis (1). J. Tromme, président de l’Association des Germanistes diplômés de l’Université de Liège dénonce : « l’opinion abusive et péremptoire du chef de Cabinet de l’Education nationale selon laquelle l’aptitude aux langues étrangères est la plus répandue qui soit ». (« Le Soir », 23.12.86).

A-t-on songé à nos dyslexiques ? A nos enfants d’immigrés qui devraient être notre richesse de demain mais qui vont se heurter à une nouvelle barrière à leur intégration ? « Le Soir » du 18.01.63, sous la plume de Pierre et Renée Gosset, expliquait comment l’Irlande s’était enfoncée dans le sous-développement parce que après son indépendance, elle avait, par son nationalisme, fait du gaélique et de son enseignement l’alpha et l’oméga de sa politique: « Après vingt ans d’effort et une immense dépense d’énergie gaspillée en faveur du gaélique, on en est arrivé à faire des Irlandais des illettrés dans les deux langues, mais le plus grave, c’est d’avoir fait de cette gaélisation une politique. D’avoir choisi des médecins pour les hôpitaux non en raison de leur compétence mais parce qu’ils parlaient l’irlandais. D’avoir laissé le pays croupir gaéliquement, les yeux fixés sur son passé, coupé du monde extérieur… » Remplaçons gaélique par flamand…

Pendant que les pays voisins s’engagent dans des disciplines d’avenir, notre jeunesse s’échine sur la « seconde » langue. Croit-on vraiment que, dans l’âpre compétition internationale, la Wallonie qui, l’a-t-on assez seriné, n’a pas de matières premières et n’a d’autres richesses que sa main-d’oeuvre et ses cerveaux n’a pas besoin de tous ses moyens ? Croit-on que le temps consacré à l’étude généralisée, prioritaire et intensive de la « seconde » langue, inutile pour tous les travaux scientifiques et techniques et comme moyen de communication international puisse être rattrapé ? Qui chiffrera le coût économique et social de ce bilinguisme politiquement imposé alors que l’étude d’une langue n’est pas un jeu et qu’elle peut aisément occuper toute une vie ?

Il est évident que les Flamands savent pertinemment qu’ils handicapent ainsi la Wallonie sur les marchés étrangers après l’avoir réduite à leur merci en Belgique. Etudier un dialecte régional parce que les Flamands étudient, eux, le français langue de grande diffusion, « n’est-ce pas, pour les Wallons, se faire berner ? » écrivait un germaniste, professeur à l’Université de Liège dans le « Vif » du 1er novembre 86. « Et se couper d’autres langues », ajoutait-il.

Quant à la nécessité de connaître le néerlandais pour trouver un emploi en Belgique, il s’agit là d’une duperie. Son utilité est artificielle et résulte d’une volonté flamande qui l’impose là où il n’est pas nécessaire et où souvent un peu de bonne volonté suffirait. C’est l’arme d’une domination politique et administrative. Elle permet commodément aux Flamands d’éliminer à leur gré les Wallons de tous les postes.

Dans « Le Soir » du 13.09.69, on pouvait déjà lire : « Joseph Hanse s’élève contre l’idée qu’il faut apprendre la seconde langue dans un but de cohérence nationale. Cela se fait sans que les résultats soient encourageants, particulièrement pour les Wallons qui se voient fermer l’accès des administrations parce qu’ils ne sont pas suffisamment bilingues. On suppose les Flamands bilingues quand ils ne le sont pas et les Wallons non bilingues lorsqu’ils le sont. La connaissance du néerlandais n’assurera pas l’avenir de notre jeunesse ».

Le professeur Flamme, de l’ULB écrivait déjà dans une lettre au « Soir » du 31.10.61: « Quant à supposer que si les francophones réussissaient par miracle à baragouiner le flamand aussi bien (!) que les Flamands le français, ils obtiendraient ipso facto la moitié des places, c’est négliger qu’il ne faut pas s’attendre de la part des Flamands flamingants-les seuls qui aient quelque chose à dire-à une objectivité et à une justice que ces mêmes flamingants refusent déjà à leurs compatriotes coupables d’être des « Flamands géographiques ». Malheur au francophone pur: on lui reprochera son unilinguisme. Malheur au francophone bilingue, on lui reprochera – on lui reproche – son origine francophone ». Les échevins francophones des Fourons s’en apercevront bientôt.

Bref, accepter le bilinguisme comme critère systématique de sélection, accepter la généralisation de l’enseignement du néerlandais en Wallonie, c’est pour les Wallons accepter de jouer un jeu dont les règles sont fixées par la Flandre. C’est se livrer pieds et poings liés à l’arbitraire des examinateurs flamands qui seront des juges hostiles. Le florilège des questions saugrenues des examens linguistiques est suffisamment éloquent. Les Wallons échouent parce que tout est prévu pour qu’ils échouent.

Alors que le CVP, le parti le plus influent de Flandre et dont toutes les prises de positions ont été suivies de réalisations, prévoit, lors de son dernier congrès, la disparition de la Belgique qui se dissoudrait dans l’Europe des Régions, la Flandre devenant une entité souveraine, la politique de flamandisation de l’enseignement wallon ne peut plus être justifiée par la nécessité d’une cohésion nationale. Elle devient clairement le véhicule d’une colonisation.

Les termes d’une lettre de Marcel Thiry datée du 30.11.75 restent d’actualité: « C’est un faux réalisme de vouloir apprendre le flamand aux Wallons (je dis bien: le flamand, car la langue officielle belge voulue par le nationalisme flamand est de plus en plus distante de la langue des Hollandais) pour l’illusoire résultat de leur donner des « armes égales »(!) dans la quête des places en Belgique. Pour en faire des gens de valeur, il faut les équiper des valeurs universelles et en matière linguistique, ces valeurs seront d’abord la langue maternelle, le français, et puis telles langues universelles suivant leur plus grande capacité personnelle et leur spécialisation. Il est bien vrai que sous le régime belge cela va les empêcher de devenir ambassadeur, général ou premier ministre, ou même fonctionnaire d’une administration centrale ou brabançonne. C’est une des raisons de renverser ce régime, ce n’est pas une raison de s’y soumettre… »

Je conclus :

« Pourquoi ne pas admettre, franchement, que dans l’Europe qui se forme, l’anglais, pour beaucoup, est absolument indispensable tandis que demain, en région wallonne, le néerlandais ne devra plus être connu que par quelques -uns ? » (André Lagasse, professeur à l’Université de Louvain, Sénateur, « Forces wallonnes », 23.08.1969.)

 

 

Notes

(1) Voir aussi l’ouvrage publié par la Fondation Plisnier : « Le bilinguisme en Suisse, en Belgique et au Canada »: « L’étude d’une seconde langue repose sur l’analyse, la synthèse, la comparaison, toutes démarches qui réclament une maturité que ne nous commençons à déceler que chez certains élèves de 12 à13 ans »(François Closset, germaniste, professeur à l’Université de Liège)etc…
(2) « Le Soir » du 22. 06. 87, dans un long article signé de son « Ombudsman » décrit les résultats catastrophiques constatés chez une victime de ce bilinguisme : « le père du « héros » a voulu faire de son fils un citoyen bilingue. Le français est la langue couramment utilisée dans la famille. Le jeune L…, bien que francophone, fait toutes ses études primaires et secondaires en flamand. Il n’a pas la bosse des langues. En conséquence, il fait carrière dans le monde des images et devient assistant de caméra à la TV. C’était il y a une quinze ans. On ne parlait pas alors d’examens obligatoires. Aujourd’hui, il doit passer un examen linguistique. Le voilà recalé en français en raison de son orthographe fantaisiste, mais aussi dans l’épreuve de traduction. Car il n’a jamais convenablement appris le français écrit (voilà pour la prétendue excellence des écoles flamandes où l’on apprend si bien « LES » langues  !), il a oublié l’acquis scolaire en flamand et il n’a nul besoin d’écrire dans sa spécialité, mais il doit faire preuve de connaissance linguistiques! Aujourd’hui, voilà, écrit l’Ombudsman, un père de famille dans la quarantaine menacé de licenciement après quinze ans de service alors que ses compétences techniques ne sont pas mises en doute. Le premier souci n’est pas qu’il fasse convenablement son travail de cameraman. Car la législation linguistique est là. Et tout le monde sait que, dans l’administration, les examens que doivent présenter les nettoyeuses, les hommes à tout faire, les huissiers, les chauffeurs et autres ouvriers subalternes ne sont pas de la tarte (c’est toujours « Le Soir » qui parle). Mais ils se simplifient, tout au moins relativement, lorsqu’on monte dans la hiérarchie. Le jeune L… aurait dû faire de la politique, se faufiler jusqu’au sein du conseil d’administration. Il aurait échappé aux examens ». Et l’ombudsman poursuit : « N’est-il pas temps de modifier les lois de 63 dans certains de leurs aspects les plus excessifs? De moins en moins de Flamands apprennent le français au point de s’exprimer dans cette langue. Le bilinguisme passif qui se généralise pose des problèmes en d’autres termes. « L’autre choix, conclut le Sage du « Soir », le parfait bilingue restant l’exception, est l’unilinguisme des individus et le recours à ceux et celles qui sortent de nos écoles de traduction et d’interprétariat… ».

 

(Octobre 1987)

(Ce texte est extrait de : QUEVIT Michel (sous la direction de), La Wallonie au Futur, Vers un nouveau paradigme, Actes du Congrès, Institut Jules Destrée, Charleroi, 1989.)

 

Michel Graindorge, reconnaissons les revendications légitimes du peuple flamand, LS 29/09/2007

 

Il y a un malentendu majeur dès la fondation de la Belgique. En effet, les grandes puissances de l’époque ont estimé en 1815 tra­cer les limites d’un nouvel État. Cet­te construction, manifestement ar­tificielle, (donna naissance à la Bel­gique, dont toutes les institutions, pendant ides dizaines d’années, fu­rent dans les seules mains de la bourgeoisie essentiellement fran­cophone. Le peuple flamand, pour­tant majoritaire, n’y trouvait pas son compte puisqu’il a fallu quasi­ment un siècle pour que des droits élémentaires soient reconnus à la majorité de nos concitoyens.

C’est so us l’impulsion d’un mou­vement national flamand, parfaite­ment légitime, que s’est façonnée peu à peu une autre Belgique tout comme, clans un autre domaine, c’est sous la poussée du mouve­ment ouvrier que de grandes réfor­mes son): intervenues dont la moindre n’est pas l’obtention du suffrage universel.

Pour qui s’interroge quelque peu sur l’évolution de notre pays, il y a lieu (de reconnaître, d’accep­ter et d’en courager le mouvement national flamand dans ce qu’il a de progressiste. Sans doute s’est-il créé, au fil du temps, une nation belge mais elle fut toujours de bric et de broc pour le peuple flamand. Il aura fallu bien des luttes, bien des déterminations pour obtenir peu à peu que la langue, la culture, le territoire des habitants du nord soient enfin reconnus.

Je fus de ceux qui appuyèrent la « flamandisation » de Leuven. J’ai trouvé tout à fait normal, en 1966, que la majorité des Flamands veuillent une homogénéité de leur territoire à Leuven et je me rappelle les manifestations où, avec des centaines d’autres per­sonnes, j’ai chanté « Leuven Vlaams voor allé mensen van goe-de wil ». L’éviction des francopho­nes de Leuven permit la recons­truction d’une autre université et je crois savoir que les contacts au­jourd’hui entre la KUL et l’UCL sont de haute qualité.

J’entends dire que «les franco­phones ne sont pas demandeurs ». Cet argument est absurde car il ne tient pas compte de la revendica­tion peut-être légitime du mouve­ment flamand. Je trouve normal qu’une majorité du peuple flamand souhaite la scission de Bru-xelles-Hal-Vilvorde. Je ne vois pas en quoi la revendication d’une ho­mogénéité territoriale est aberran­te. Bien au contraire, je pense que la scission, en prévoyant des garan­ties pour les francophones, est une démarche indispensable. On nous dit aussi que la Flandre « paie trop » pour les francophones. Si c’est exact, il s’agit de revoir les mécanismes de solidarité et d’appren­dre à compter davantage sur nos propres forces. Si l’on est quelque peu attentif aux revendications na­tionalistes en ce qu’elles ont de jus­te, on peut rapidement trouver un terrain d’entente.

Mais un tel terrain n’est possi­ble, me semble-t-il, qu’à partir d’une reconnaissance effective de la langue et de la culture du peu­ple flamand. Combien de fois n’ai-je pas entendu les francophones déclarer qu’ils ne voulaient pas étudier le néerlandais au motif que « cette langue ne leur servait à rien ». Cet argument n’est pas sé­rieux puisque dans le cadre d’un État fédéral, il est normal de connaître la langue de l’autre qui permet, d’ailleurs, de connaître d’autres langues.

L’État fédéral est une création ju­dicieuse et, récemment, j’ai enten­du Marc Eyskens donner des pis­tes et des suggestions qui, mani­festement, pouvaient recueillir l’adhésion de très nombreux fran­cophones. Mais cela exige de no­tre part la reconnaissance du fait flamand et l’admission d’une idée toute simple : à savoir qu’il est nor­mal dans une région unilingue, pour les affaires publiques, de par­ler et d’écrire dans la langue de cet­te région.

À ce jour, nous sommes tou­jours parvenus à nous entendre malgré des divergences parfois fort importantes. Je saisis mal pourquoi certaines positions politi­ques sont à ce point péremptoires, des deux côtés d’ailleurs, alors que de part et d’autre il s’agit véritable­ment de se reconnaître et de s’ac­cepter avec nos différences. Mais il faut, me semble-t-il, du côté fran-

cophone, et de toute urgence, un véritable effort pour se prendre en main, compter davantage sur nos propres forces, et faire un effort si­gnificatif pour connaître et appré­cier la culture du peuple flamand, en ce compris sa langue. . J’ignore ce que sera l’évolution de la Belgique dans les prochaines semaines. Tout me porte à penser cependant que le bon sens l’em­portera, mais ce bon sens signifie une reconnaissance mutuelle au-delà des clivages, des replis sur soi et des jugements de valeur sou­vent à 1’emporte-pièce.

Je ne suis pas choqué par le fait qu’Yves Leterme commette l’une ou l’autre bévue. Il faut le critiquer mais avec un minimum d’ouvertu­re d’esprit et de compréhension. Combien de fois ne suis-je pas irri­té par les positions fantasmées d’un « front francophone » qui ne tient pas compte de l’évolution de notre pays au cœur de l’Europe.

Un processus national doit tou­jours aller à son achèvement, sans quoi les ambiguïtés subsistent et l’incompréhension s’accentue.

Il est bien de voir de nombreux drapeaux belges apposés aux fenê­tres de nos maisons. Peut-on rêver et se dire que d’ici quelque temps ces drapeaux seront aussi aux fenê­tres flamandes quitte, bien sûr, à ce que ce drapeau voisine pour eux avec le Lion…

 

O.M., Il y a en Belgique des germes de racisme, LB 17/11/1998

 

Le racisme : élément du conflit Flamands-francophones?, Anne Morellin Ludo Dierickx, Dieter Lesage, e.a., éd. Labor et EPO, 328 p, 698 BEF

 

Selon Anne Morelli, il y a en Belgique même des phénomènes de globalisation des autres, de mépris, des sentiments de supériorité, une institutionnalisation de la différence, des volontés de séparatisme …  qui vont tout à fait dans le sens de la définition communément acceptée du mot ‘racisme’. 

 

Pour en finir avec H…   / Albert Lacambrie (avocat à Bruxelles)

Malgré la faiblesse de ses moyens, la France ne peut se faire a l’idée qu’ elle n’est plus une grande puissance , une puissance a l’échelle mondiale. Aussi rêve-t-elle de se constituer une sorte de « commonwealth » francophone. Elle intrigue dans tous les pays à minorité francophone (Canada, Suisse, Belgique) ainsi que dans ses anciennes colonies ou elle a créé une intelligentsia francisée… Elle garde dans ses anciens territoires d’outre-mer de solides positions économiques et militaires. Elle cherche même à renforcer ses positions dans les anciennes colonies et territoires belges considérés comme appartenant a la francophonie.

Dans les trois pays à minorité francophone la stratégie est exactement la même. A partir de sentiments de frustration habilement entretenus on y provoque la création de centres d’agitation d’autant plus efficaces qu’ils sont diffus et cauteleux.

Le tout baigne dans une ambivalence remarquable. On poursuit à la fois un meilleur équilibre entre populations différentiées par la langue (pseudo-fédéralisme axé sur le pluralisme linguistique) et une distanciation de plus en plus poussée. En allant crier « Vive le Québec libre » le chef de l’Etat français s’est « oublié » et a fait naître des soupçons. Les Canadiens sont échaudés.

Nous assistons ici au triomphe du nationalisme linguistique avec tout ce qu’il a de naturellement machiavélique. Les populations sont dopées par une propagande sournoise faite de dogmes, de mythes, d’affirmations gratuites, de mensonges. de contre-vérités. La voix de la raison est systématiquement étouffée. Les convergences d’intérêt et de destin sont refoulées au profit d’une mythologie.

Une étude comparative entre l’agitation francophone au Québec, au Jura et en Wallonie révèle clairement l’objectif final poursuivi.

En ce qui concerne la Suisse et la Belgique la préoccupation a un double aspect :

1) Petits pays jadis aux frontières du Pré Carré , aujourd’hui de l’Hexagone, ils offrent un champ d’action commode aux manigances. Celles-ci tendent :

. à renforcer l’influence française,

. à la diffusion non compromettante de mots d’ordre favorables à la politique française,

. à s’approprier des richesses de tout ordre,

. à étayer une revendication territoriale toujours utile après un chambardement politico-militaire.

Voici comment l’intelligent Alexis de Tocqueville, qui fut Ministre des Affaires Etrangères sous la Deuxième Republique (1848), formulait cette politique : « Donc, limiter l’action de la France aux pays voisins du nôtre, tels que Belgique, Suisse et Piémont. N’y appuyer aucun mouvement de rébellion organisée mais, en même temps , ne jamais perdre une occasion de proclamer l’attachement de la France nouvelle aux principes de liberté et de tolérance. Concretiser cet attachement en faisant fermement comprendre aux puissances dominantes en Europe centrale et orientale que, si la France leur laissait les mains libres hors de sa zone traditionnelle d’influence, elle entendait en compensation que nul ne lui disputât ce qu’elle tenait pour son droit de regard sur la situation des Etats limitrophes. »

2) L’autre aspect est plus dogmatique et à plus long terme. Dès le XVIe siècle la France a cherché à faire de la langue un instrument politique. En 1539, François I, par son Edit de Villers-Cotteret, decrète que le dialecte de l’Ile de France sera la seule et unique langue officielle du royaume. Tous les dialectes non conformes seront désormais ignorés, proscrits: l’occitan, le provençal, le gascon, etc. Ainsi que les langues non françaises: le corse, le basque, le breton, l’alsacien, le lorrain et, bien-entendu , le flamand , ce « jargon vaseux » du seul apanage français n’ayant pas encore réintégré la Mère Patrie !

En même temps, on voue au dialecte de l’Ile de France un véritable culte. On le pare de toutes les qualités. Malheur à celui qui met en doute la supériorité de la langue française ! Même ses déficiences évidentes sont élevées au rang de vertus.

Le nationalisme linguistique est un pur produit de la politique française d’assimilation, d’uniformisation, de centralisation et d’expansion. Au fil du temps, il a alimenté le « Mal Français ». En Europe, il n’a trouvé de copies conformes qu’au XIXme siècle. Par mimétisme, il a engendré le nationalisme allemand dont la France fut ensuite une des principales victimes.

L’exploitation politique de l’ argument linguistique devint un système.  

En 1601, Henri IV, l’aimable Vert-Galant, accueille les députés de la Bresse, territoire savoyard entre la Saône et le Jura, récemment annexé au royaume. Il leur dit textuellement ceci :

« Il estoit raisonnable que, puisque vous parlés naturellement françois vous fussiés subjects à un roy de France. Je veux bien que la langue espagnole demeure à l’Espagnol, l’allemande à l’Allemand; mais toute la françoise doibt estre à moy ».

En affirmant le principe que « la langue est la nation toute entière », la Révolution Française a consacré cette utilisation de la langue comme outil politique. Il apparu bientôt combien cette affirmation était ambivalente. Elle signifiait :

– que tous les territoires sous autorité française devaient être systématiquement francisés,

– que les aires de langue française échappant à la souveraineté française devaient être annexées à la France. Ce que les armées jacobines firent aussitôt.

Dans les Pays-Bas méridionaux, les classes dirigeantes étaient à ce moment profondément francisées. Dès lors la Belgique toute entière fut annexée à la République une et indivisible. De 1793 à 1815 cette annexion entraina une francisation encore plus poussée. Celle-ci fut ensuite reprise et approfondie après la Révolution de 1830.

De là la réaction « flamande ». Celle-ci fut lente à se déployer. Elle se heurta a des sommets d’incompréhension. Les impatiences flamingantes ne firent qu’accroître ces incompréhensions. En fin de compte l’Etat-Nation belge unitaire et jacobin de 1830 accoucha de deux Régions-Nations unitaires et jacobines à son image.

C’est dans ce contexte qu’ il faut situer la stratégie de l’ agent Happart. Il s’ agit de creuser davantage le fossé entre les deux Régions-Nations afin de déstabiliser la Belgique et de l’empêcher de jouer ses atouts. Notre pays, en effet, détient le centre décisionnel de l’Europe en gestation. alors que ce centre devrait tout naturellement se situer en France. Inde ira !

En 1963, on promet aux « Flamands » de fixer une fois pour toute la frontière linguistique. Il y aura des côtes mal taillées mais, qu’à cela ne tienne, on aura enfin la paix linguistique. Beaux joueurs, les Flamands acceptent à la dernière minute l’échange entre Mouscron-Commines (35.000 habitants) et les Fourons (5.000 habitants).

Et puis les misères recommencent. Il importe que l’agitation linguistique se poursuive sans désemparer . La famille Happart, expropriée en région liégeoise, s’installe en terre fouronnaise, annexée à la « Flandre » à la demande des « Wallons ». Aussitôt l’étendard de l’agitation est levé. Il s’agit d’émouvoir toute la francophonie et de provoquer des réactions  » flamandes » .

Pour heurter violemment les « Flamands », encore meurtris par un siècle de lutte pour le  recouvrement de leur identité et de leur langue, rien de tel que de les insulter avec insolence. Monsieur le Bourgmestre refusera obstinément de parler aussi bien le néerlandais que la langue du terroir, qui est un dialecte limbourgeois. Et voilà le monde politique belge tout entier secoué par la fièvre du nationalisme linguistique. Une véritable paranoia s’ en est emparée.

Tout l’arsenal des commentaires juridiques au sujet de l’attitude du Bourgmestre ne tient pas devant ce principe démocratique élémentaire que la majorité, qui gouverne, se doit de respecter la minorité.

L’esprit obsédé par l’idéologie nationaliste jacobine, qui mène au totalitarisme, un obsédé linguistique ne peut concevoir la richesse d’une diversité activée en vue de l’interfécondation. Etranger au terroir fouronnais il ne peut comprendre que, grâce à leur position intermédiaire entre trois grandes aires linguistiques, le Limbourg historique ainsi que l’ancien comté de Dalem sont appelés à jouer un rôle de charnière au sein du « Pays sans Frontières », l’Eurorégion Meuse-Rhin.

« Retour à Liège » n’est qu’un leurre. Pour l’obtenir il faut l’ accord des « Flamands ». Ce n’est pas en les provoquant qu’on l’obtiendra. En réalité, il s’agit d’autre chose. L’objectif est de relancer l’agitation linguistique afin de déstabiliser le pays.

En Suisse, on tente d’utiliser la même tactique dans les communes de Vellerat et de Moutier, voisines du nouveau canton de Jura. Mais les Suisses restent généralement allergiques aux émois linguistiques. 

Personne ne nous enlèvera de la tête que derrière Happart se profile « l’universelle arragne », la France. Le vacher fouronnais manoeuvre avec une astuce diabolique, qui ne peut que lui être inspirée. C est du style Louis XI le plus pur. Cet homme, qui réussit à tenir toute la vie politique belge en suspens, est manifestement manipulé, téléguidé. Il faut être benêt pour ne pas le voir. . .

 

 Albert LACAMBRIE

 

V.F.M. (Plancenoit), LB 23/03/1979

 

La « suprématie » francophone

 

Certains esprits por désir d’équilibre (plutôt que d’équité) estiment que le F.D.F. fait contrepoids à la V.U. et que le P.S.C. et les libéraux n’ont pas su saisir l’opportu­nité d’opposer des obstacles aux flamingants, an particu­lier à Bruxelles, d’où la nais­sance du F.D.F.

Approuver ces considéra­tions n’est pas possible aux Belges inspirés de disposi­tions de cœur et d’une men­talité chrétienne.

En effet, comment peut-on être vindicatif (pour ne pas dire haineux) à l’égard des Flamands si l’on estima qu’ils n’ont rien pris indûment à personne.

Ils ont lutté avec succès sur le plan intellectuel et moral en Belgique et dans le monde. Il y a aujourd’hui beau­coup de ressources spirituel­les en Flandre, tels les mis­sionnaires dispersés dans toutes les parties déshéritées de la Terre.

Mon ami Jo Gérard a mon­tré dans un article publié par vous que s’est à partir de 1910 que les statistiques de l’em­ploi des langues à Bruxelles révèlent un nombre plus grand de francophones que de néerlandophones. Cas derniers étaient majoritaires jusqu’alors.

Donc en 1830, Charles Rogier est venu à Bruxelles ai­der des combattants fla­mands, tout comme cinq siè­cles auparavant des Namu-rois se sont battus à côté des Flamands à Groeninghe, lors de la bataille des Eperons d’Or, en 1302.

Maintenant, on noua embarrasse : le droit des per­sonnes est chrétien, le droit du soi est païen, sinon nazi. Et nous hésitons, nous avons peur, car notre éducation po­litique est peu profonde.

N’est-il pas évident que de­puis 1910 trop peu de temps confirme la suprématie des francophones pour leur don­ner le droit de neutraliser des institutions lavorables aujt Flamands ? Les Flamands ne revendiquent pas ces institu­tions pour Braine-l’Alleud (Eigenbrakel), Waterloo, Dongelfaerg, Heylissem, etc., mais pour Bruxelles et la périphérie où les autochto­nes parlent flamand depuis toujours. En plus, Bruxelles doit être la capitale de tous les Belges.

Au surplus, ceusc qui re­vendiquent le droit des per­sonnes oublient volontiers que leurs ascendants ont mé­prisé les gens du terroir, ces gens de rien du tout dont on pouvait ignorer la vie profon­de et le droit à des salaires égaux à ceux des francophones.

Même ce cher et grand Cardinal Mercier mésesti­mait le flamand ! Cette mentalité de « superman » a fait des martyrs. A-t-on oublié les épreuves à Bruxelles de l’ab­bé Cuylits ? Une rue porte son nom à Anderlecht.

Parler le français était une promotion. Les congréga­tions enseignantes ont colla­boré à cette évolution pen­dant que, parfois dans les mêmes paroisses, les « petits vicaires flamands » avaient d’autres objectifs.

Le droit des personnes ne doit pas être confondu avec le poids de l’évolution socia­le. Un plus grand nombre de francophones se manifestant au moment de i’améîioïraiion des revenus et de la prospéri­té industrielle de la classe moyenne, d’où le poids de cette évolution à l’encontre des Flamands.

Mais ce fait accidentel ne neutralise pas la permanen­ce des droits des personnes autochtones qui peuvent très bien épurer cette situation chez elles, par des mesures d’ordre culturel et politique.

Si les Bruxellois franco­phones étaient moins or­gueilleux et moins routi­niers, ils auraient le senti­ment de leur relativité histo­rique et il y aurait moins de F.D.F…. ichtre !

 

Willem Pée, Germaanse en Romaanse dubbelnamen van gemeenten in België en Noord-Frankrijk, in : Ons Erfdeel, 2/1975, p.210-220

 

 

(p.210) In De Standaard van 13 juni 1973 kon men lezen op blz. 7 in een berichtje over ,,Man doodgeschoten bij afrekening te Luik »:

… Meteen werd hij opzij gedrongen door Lajos Mokosenyi, in Luik bijgenaamd ,,Moko », die in gezelschap was van twee andere mannen, Chr. H. uit Sint-Niklaas en Maurice F. uit Milmort ».

Wie niet vertrouwd is met de aardrijkskunde van ons land zou onmiddellijk denken dat het heerschap Chr. H. een telg is van de hoofdplaats van het Zoete Land van Waas. Hij zou zich echter diep vergissen, want er bestaat ook in de provincie Luik een Saint-Nicolas, dat niet vertaald wordt (1), en ietwat dichter bij de stad Luik ligt dan het noordelijke Milmort.

Enkele maanden vroeger las ik in dezelfde krant het verhaal van een overval – het kan ook een moordpoging of een verkrachting geweest zijn -, die gebeurd was te Herseaux en op diezelfde bladzijde hetzelfde verhaal, maar dat dan te Herzeeuw was geschied. De journalist die het blad opmaakte, wist blijkbaar niet dat Herzeeuw de Nederlandse naam is van Herseaux (2).

Een verwarring van dezelfde aard las ik op het einde van de tweede wereldoorlog in een Frans-Belgische krant. Op de­zelfde bladzijde en dicht bij elkaar stond vermeld dat het Amerikaanse leger een suksesvolle aanval had uitgevoerd op de Duitse stellingen te Juliers (3) en dat het­zelfde gebeurd was te Jülich. De verantwoordelijke journalist mag zich nog gelukkig achten dat er geen derde legerbericht was gekomen uit Gulik, de Neder­landse naam van Jülich.

Er zijn tal van gemeenten met eensluidende namen. Daarom dient men goed op te (p.211) passen. Zo is Bailleul de naam van een dorp in het arrondissement Doornik en tevens de Franse naam van het Frans-vlaamse grensstadje Belle, Forêt de naam van een gemeente in het arrondissement Aat en ook van de voorstad Vorst te Brus-sel. Mons is niet enkel de naam van de hoofdplaats van Henegouwen, in het Ne-derlands Bergen, maar ook die van een dorp in het arrondissement Luik. In het arrondissement Nijvel is er een Perwez, dat in het Nederlands Perwijs heet, maar Perwez uit het arrondissement Namen blijft onveranderd. Saint-Amand (arron­dissement Charleroi) blijft onvertaald, maar Sint-Amands (Puurs) aan de Schel-de, waar Emile Verhaeren begraven ligt, heet ook in het Frans Saint-Amand. In de schoolatlas (4) die ik vóór de oorlog 1914-1918 in het lager onderwijs gebruikte – en die ik zorgvuldig heb bewaard en nog raadpleeg – staan veel Franse namen ver-meld voor Vlaamse gemeenten. Zo staat in het arrondissement Turnhout voor de gemeente Lille: Lille-Saint-Pierre, waarschijnlijk om de verwarring met Lille (Rijsel) te vermijden.

Ik geloof dat dit kan volstaan. Toch wil ik er nog op wijzen dat er een aantal Neder-landse namen zijn van Waalse of Noord-franse gemeenten, die bij ons bekend en gebruikelijk zijn, maar waaraan de meeste Nederlanders, maar ook Vlamingen, uit onwetendheid meestal, de Franse bena-ming geven en aldus uit onachtzaamheid een stuk van hun taalpatrimonium laten teloorgaan. Daarom heb ik hier hun aan-dacht willen vestigen op die nog levende doubletten.

Deze bijdrage streeft niet naar volledig-heid. Zij behandelt in hoofdzaak de officiële Nederlands-Franse, Frans-Nederlandse en Duits-Franse, Frans-Duitse dubbelnamen sinds 1930. Wie meer over die Duits-Franse, Frans-Duitse dubbelvormen wil weten, verwijs ik naar de studie van Elisée Legros, La frontière des dialectes romans en Belgique (5) en naar die van Armand Boileau, Toponymie et contact des langues en Belgique (6).

belang stelt in Belgische taalgrens-problemen vindt een betrouwbare gids in H.   Drayes bijdrage De studie van de Vlaamsch-Waalsche taalgrens in België (7).

jjxln de Alfabetische Lijst van de Belgische Gemeenten, van 1-8-1973 (8) komt een lijst voor van de gemeenten met twee wettelijke benamingen. Er zijn er 156 in het geheel. Daarin zijn er 12 Nederlandse en 13 Franse taalgrensgemeenten, 13 uit het Brusselse en 10 uit het Duitssprekende gebied. De andere zijn oude dubbel­vormen van steden, zoals Liège-Luik, Namur-Namen, Brugge-Bruges, Antwer-pen-Anvers, enz. en van gemeenten in de buurt van de taalgrens.

Veertig jaar geleden was het aantal ge­meenten met dubbelvormen veel groter. De Centrale Dienst voor de Statistiek vermeldt er op 31-12-1930 (9): 252. De grote zuivering is gebeurd tussen 1930 en 1937 (10) en het zijn vooral de ge­meenten met sintnamen die er het slachtoffer van werden. Laten wij eens nagaan welke dubbelnamen verdwenen en wat ervan overgebleven is. Voor de overzichtelijkheid zullen wij iedere provincie afzonderlijk behandelen van West naar Oost. Wij beginnen dus met West-Vlaanderen.

Op 31 december 1930 waren er 34 West-vlaamse gemeenten met dubbelvormen:

Bas-Warneton – Neerwaasten Brugge – Bruges Comines – Komen

(p.212)

Diksmuide – Dixmude         

Dottignies – Dottenijs     

Espierres – Spiere           

Gistel – Ghistelles  

Harelbeke – Harlebeke                                                                                                                                                       

Helchin – Helkijn                                                       

Kortrijk – Courtrai

Menen – Menin (11)  

Mouscron – Moeskroen

Nieuwkerke – Neuve-Eglise

Nieuwpoort – Nieuport

Oostende – Ostende

Panne (De) – Panne (La)

Roeselare – Roulers

Sint-Andries – Saint-André

Sint-Baafs-Vijve – Vive-Saint-Bavon

Sint-Denijs – Saint-Genois

Sint-Eloois-Vijve – Vive-Saint-Eloi

Sint-Jakobs-Kapelle – Saint-Jacques-Cappelle

Sint-Jan – Saint-Jean

Sint-Joris (12) – Saint-georges

Sint-Joris  – Saint-Georges

Sint-Kruis – Sainte-Croix

Sint-Michiels – Saint-Michel

Sint-Pieters-Kapelle – Saint-Pierre-Chapelle

Veurne – Furnes

Warneton – Waasten

 

In 1937 bleven er nog negentien over: Ghistelles, Harlebeke, Saint-André, Vive-Saint-Bavon,    Saint-Génois, Vive-Saint-Eloi, Winkel-Saint-Eloi, Saint-Jacques-Cappelle, Saint-Georges   (2x), Sainte-Croix, Saint-Michel, Saint-Pierre-Cappelle en Saint-Ricquiers waren verdwenen.  Die toestand bleef ongewijzigd in 1941 (13) en 1946 (14), maar in 1973 (15) zijn belangrijke wijzigingen ingetreden: Bas-Warneton (Neerwaasten), Dottignies (Dottenijs), Comines (Komen), Mouscron (Moeskroen) en Warneton (Waasten) zijn naar het nieuwe Waalse arrondissement Moeskroen, in de provincie Henegouwen overgeheveld (16); Sint-Andries, Sint-Kruis en Sint-Michiels zijn door Brugge genaast (17), Sint-Jan door Ieper (17), Sint-Joris

door Nieuwpoort (17), Sint-Rijkers door Alveringem (17) en Sint-Pieters-Kapelle is bij de nieuwe gemeente Spermalie gevoegd (17). Helkijn en Spiere krijgen de voorrang boven de   Franse benamingen.

Ik ben niet van zins hier een taalpolitieke discussie te openen, maar ik voel mij toch verplicht te wijzen op de willekeur en de lichtzinnigheid die de taalgrensregeling hebben beheerst. In de strenge winter van het eerste oorlogsjaar 1939 heb ik het dialekt opgenomen van de gemeente Hout(h)em bij Komen, aan de Leie. Zoals voor de andere gemeenten waar dia.ekt werd opgenomen, vroeg ik naar de taaltoestand. Ziehier wat ik toen hierover optekende (18): ,,Houtem is een tweetalige gemeente. Alle inwoners kennen min of meer Frans, met uitzondering van enkele pas ingeweken Vlamingen.

Bijna iedereen kent ook Vlaams ( + 90 %). Alleen de ouderen kennen  nog Waals. Het Waals gaat zeer snel achteruit, terwijl het Vlaams even snel veld wint.

Vóór de oorlog 1914-1918 waren de Walen het talrijkst: ±80 % Walen tegenover 20 %  Vlamingen. In 1939 zijn er wel 60 % Vlamingen, maar bij de volkstelling geven de meeste  Vlamingen het Frans op als voertaal, hoewel zij het betrekkelijk weinig kennen omdat zij in   het lager onderwijs het Frans als voertaal willen behouden .  De meesten van hen werkten in Frankrijk en wilden dat hun kinderen het Frans zouden leren om zich daar verstaanbaar te maken . De bevolkingstelling van 1930 gaf 1303 inwoners. Daarvan spraken   591 enkel Frans, 143 enkel Vlaams, 514 Vlaams en Frans, 1 Vlaams, Frans en Duits, en 54 geen van de drie talen.  Er waren  er (p.213) echter 966 die beweerden uitsluitend of het meest Frans te spreken en 269 die uitsluitend of het meest Vlaams spraken (19).

Toen ik op de speelplaats van de school kwam, hoorde ik van de kinderen niets anders dan Vlaams. Mijn zegslieden waren de koster en de veldwachter van het dorp. In 1962 werd Hout(h)em naar het Waalse arrondissement Moeskroen van de provincie Henegouwen overgeheveld (20). Ik geloof niet dat daar nog iets aan toe te voegen is.

Herseaux wordt bijna altijd in het Frans vermeld, hoewel de Nederlandse naam Herzeeuw in West-Vlaanderen goed bekend is. Hetzelfde geldt – maar in mindere mate – voor Luingne, dat in het Nederlands Lowingen heet (21). Locre (1930) is sinds 1937 Loker geworden.

Er zijn in West-Vlaanderen nog twee zeer bekende gehuchten die ook een niet-officiële Franse benaming dragen: Le Coq (Den Haan), een wijk van Klemskerke en Le Zoute (Het Zoute), een wijk van Knokke.

 

0.2.2   Témoignages de racistes et d’anti-racistes 

 

1700-

I.H. (Ostende), Les primitifs flamands, LB 24/07/1979  

Des articles instructifs de Jo Gérard sur «Van der Wey­den», il ressort donc que Rogier de La Pasture dit Van der Weyden est certainement né à Tournai, c’est-à-dire en dehors du comté de Flandre comme Robert Campin né à Valencienne, les frères Van Eyck nés à Maeseyck, Gérard David né à Oudewaer, Jean Provost né à Mons, an Gossaert né à Maubeuge, Joachim de Patinir né à Dinant et d’autres artistes-peintres de l’époque co-ou postbour­guignonne de la Belgique.  Toutefois, si presque aucun parmi eux n’est «Flamand» au sens de natif de Flandre, ils furent tous nés néanmoins sur le territoire de la Belgique déjà préromaine d’entre-Rhin-Marne-et-Seine et ils sont donc bel et bien Belges. D’autre part, ces peintres furent des virtuoses dans leur art et ils ne sont, par conséquent, pas «primitifs» au sens de primaires; bien au contraire, chacun d’eux fut vraiment un primus en tant que premier dans le temps et premier quant à la capacité artistique. Suite logique, l’expression «primitifs flarnands » est à la fois irrespectueuse (elle aurait d’ailleurs été lancée par Léonard de Vinci pour se moquer de ses concurrents du Nord) inexacte (puisque quasi aucun de ces peintres n’est même né dans ladite Flandre en tant qu’extrapolation du comté disparu). Par contre, il est absolument vrai que le terme «primi-peintres belges» (Belgische primi-schilders, Belgian prirni-painters, … ) leur convient logiquement; tout comme le terme «primi-poly­phonistes belges» sied parfaitement à leur conternporains-compositeurs (trop oubliés) tels que Gilles Binchois né à Mons, Guillau­me Dufay né à Chimay, Jan van Ockegem né à Dendermonde, Josquin des Prés né à Beaurevoir, Andrien Willaert né à Roeselare, et autres. En conclusion : tous les historiens d’art, épris de véri­té historique et d’exactitude dans le savoir, devrctient ré­pandre ces honnêtes rectifi­cations de terminologie pour tes 150 ans d’indépendance de notre pays et ses 2.222 ans au rnoins d’existence (au cœur précisément de cette Belgique déjà préromaine d’entre-Rhin-Marne-et-Seine).  

1792- La bigarrure linguistique des « provinces belgiques », in: Hervé Hasquin, éd., La Belgique française, 1792-1815, Crédit Communal, 1993, p.421   Pour les révolutionnaires français, cartésiens par tradition et porteurs d’un projet si neuf qu’il paraissait ne pouvoir s’accomplir qu’au moyen d’une po­litique de la «table rase», les provinces belges n’allaient pas manquer, par la diversité de leurs comportements linguistiques, de susciter de nombreuses difficultés à la mise en application d’une politique cohérente et systématique en matière de langue. A Bruxelles, la-situation était pour le moins complexe. Ainsi pouvait-on li­re, par exemple, dans une Description de la ville de Bruxelles éditée chez Bou-bers en 1782, ces quelques lignes: «La langue naturelle des habitants de Bruxelles est le flamand, mais presque tous entendent et parlent le français ; c’est même aujourd’hui la langue que l’on parle le plus communément». La présence de la Cour, qui avait contribué à promouvoir le français comme langue principale dans la vie sociale, de même que la pratique du français par les classes aisées de la population, qui y avaient trouvé une sorte de pas­seport culturel dans l’orbite de la vie parisienne, ne pouvaient cependant fai­re oublier que Bruxelles était et restait une ville flamande. Des études récen­tes ont permis de fixer aux environs de 10 à 15% le pourcentage de fran­cophones dans la capitale du Brabant d’avant la Révolution. A cet égard, la relation entre l’appartenance à un certain milieu social et l’emploi de l’une ou l’autre langue est apparue de façon particulièrement explicite : on parle surtout français dans les quartiers huppés du haut de la ville, du parc de Bru­xelles, ou de la rue Neuve. Le bilinguisme de fait d’une bonne partie des Bruxellois avait par ailleurs entraîné, dans le courant du siècle, un relatif abâtardissement du flamand parlé dans la capitale, qui, fortement contami­né par le français, avait créé quantité de vocables hybrides plus ou moins sa­voureux. Cette proximité relative avec les tournures françaises, ainsi que la facilité avec laquelle il était loisible de se faire comprendre et de converser en français aux quatre coins de la ville, n’allaient pas manquer, dans un premier temps, d’induire les occupants en erreur quant à l’appartenance linguistique des Bruxellois. En Flandre même, malgré la diversité des patois d’une ville ou d’une ré­gion à l’autre, la conscience d’appartenir à une même entité linguistique et culturelle était vive. La tradition, quelque peu surannée, des «chambres de rhétorique» dans les villes, et l’influence du clergé dans la vie sociale des campagnes constituaient notamment un ciment culturel particulièrement solide. Bien que pratiquant dans une large mesure le français, les élites socia­les flamandes elles-mêmes n’en étaient pas pour autant coupées de leurs ra­cines linguistiques et culturelles. Elles continuaient à employer le flamand dans leurs rapports avec la population locale, et, pour ce qui est de la vie so­ciale et administrative, on peut parler, dans les provinces flamandes sous l’Ancien Régime, d’un véritable unilinguisme. Au niveau local, comme à l’é­chelon provincial, tout se traitait en flamand. De même, dans leurs rapports avec l’administration centrale à Bruxelles, les différentes instances flaman­des, tout comme les particuliers, pouvaient user sans difficulté de l’idiome (p.424) du pays. La plupart des fonctionnaires du gouvernement central étaient d’ailleurs astreints au bilinguisme pour pouvoir exercer leur fonction. Ce n’est donc guère que dans quelques salons, parmi l’élite cultivée, que le fran­çais était parlé, en Flandre, à la veille de l’invasion française. La principauté de Liège, dont un bon tiers chevauchait l’actuelle province de Limbourg, n’échappait pas à la double appartenance linguistique, com­pliquée encore par l’usage, largement majoritaire dans les campagnes et fort répandu en milieu urbain, du wallon. La même situation prévalait dans le comté de Namur et le duché de Lu­xembourg, ce dernier comportant en outre, dans sa partie orientale, un « quartier allemand», dont la fidélité au pouvoir autrichien, fortement condi­tionnée par des facteurs de nature culturelle, allait constituer une source supplémentaire de résistance à l’occupant. Seul, peut-être, le Hainaut pouvait paraître présenter une situation lin­guistique propice à une politique de francisation. Bien qu’on y parlât égale­ment le wallon et le picard, la proximité de la frontière et les vicissitudes de l’histoire avaient fait depuis longtemps du français une langue usuelle pour une bonne partie de la population.   Premières mesures prudentes sous le Directoire   Votée quelques jours avant la chute de Robespierre, la loi du 2 thermidor an ii ne devait lui survivre que quelques semaines. Suspendue dès le 16 fruc­tidor (2 septembre 1794), elle ne fut d’ailleurs jamais remise en vigueur par le Directoire. Au contraire, celui-ci allait – tout comme Dumouriez l’avait fait pendant les quelques mois (novembre 1792-mars 1793) de la première occupation française – pratiquer, en matière linguistique, une politique de type pragmatique qui, sans abandonner l’idéal de francisation, tiendrait compte du multilinguisme de fait des provinces belges. Dans un rapport pré­senté à la Convention au début de l’année 1794, les commissaires Camus et Treilhard, délégués en Belgique pour y organiser la première occupation, avaient en effet rendu compte des difficultés supplémentaires «considéra­bles» que représentait, pour la pénétration des idées révolutionnaires, l’obs­tacle de la langue. En Flandre, par exemple, ils avaient relevé que le français n’était pratiquement pas compris de la masse de la population dans des villes comme Courtrai, Bruges, ou Ostende, où il avait fallu faire appel à la bonne volonté de quelques républicains locaux pour se faire entendre d’elle. A Meerhout, en Campine limbourgeoise, c’est en latin que le commissaire de la République Publicola Chaussard avait dû s’entretenir avec le bourgmestre, qui ignorait le français. L’Ancien Régime se vit dès lors accusé, entre autres maux, par le même Chaussard, d’avoir entretenu à dessein la diversité des langues pour mieux asservir les peuples. La «réunion» des provinces belges à la France, proclamée officiellement le 1er octobre 1795, allait être l’occasion, pour les nouvelles autorités, de ten­ter de remédier à cette situation préoccupante. Le 21 vendémiaire an iv (13 octobre 1795), un décret prescrivait que les lois et arrêtés ne seraient désormais (p.425) plus envoyés aux administrations d’arrondissement et aux municipa­lités qu’en français. L’article 3 précisait cependant que «partout où besoin serait», une traduction flamande pourrait y être jointe. Face à une situation locale peu favorable à une francisation rapide, les autorités se résignaient provisoirement à une sorte de compromis. L’année suivante, la loi du 2 frimaire an v (22 novembre 1796) amorçait clairement une procédure de francisation dans le domaine judiciaire : désor­mais, seul le français devait être employé au cours de la procédure, quelle que soit la langue des parties. Les actes en flamand devraient faire l’objet d’une traduction certifiée, qui seule aurait force de preuve. Il n’y eut, de pri­me abord, que peu de réactions au sein de la magistrature flamande, compo­sée il est vrai, pour l’essentiel, de partisans du nouveau régime et au sein de laquelle le bilinguisme était déjà un fait acquis. Quelques voix s’élevèrent bien lorsque la conjoncture politique française parut permettre, dans le cou­rant de 1797, au parti royaliste de relever la tête, mais le coup d’Etat répu­blicain du 18 fructidor an v (4 septembre 1797) mit fin à toutes velléités en ce sens. L’arrivée au ministère de la Justice du campinois Charles-Joseph (p.426) Lambrechts, originaire de Samt-Trond, fut cependant suivie de la publica­tion en flamand du Bulletin des lois, ce qui mettait au moins la population a même de prendre connaissance dans sa propre langue des mesures législati­ves décidées à Paris. De ce point de vue, il faut reconnaître qu’en pays flamand comme à Bru­xelles, la plupart des affiches officielles étaient bilingues. De même, en ce qui concerne la presse, et même si le gouvernement tentait d’imposer ses pro­pres publications, la plupart des journaux flamands avaient pu continuer à paraître. En matière d’enseignement, la déliquescence de l’ensemble des réseaux après cinq années de troubles, n’avait pu être endiguée. De ce point de vue, flamand et wallon faisaient, en principe, l’objet d’un traitement différent. Considéré comme un «idiome», et donc une entité linguistique à part entiè­re, susceptible de véhiculer une idéologie contre-révolutionnaire, le flamand devait a priori être éradiqué du territoire national, au même titre par exem­ple que l’allemand ou l’italien. L’envoi «d’instituteurs de langue», prévu dans les régions concernées par un décret du 8 pluviôse ann (27 janvier (p.428) 1794), était pratiquement resté lettre morte en Flandre. La méfiance de la population envers un enseignement considéré comme impie avait fait le res­te : les écoles flamandes, trop peu nombreuses et désertées par les élèves, n’avaient pu jouer dans le processus de francisation le rôle qui leur était en principe assigné. Quant au wallon, classé dans la catégorie des «patois» par le décret du 8 pluviôse, il ne faisait pas, en raison de l’absence de danger pour l’identité nationale qu’était supposée présenter sa parenté avec le français, l’objet de mesures spécifiques. Bien que fréquemment employé, notamment à Liège, dans les pamphlets contre-révolutionnaires, il fut plus méprisé, ou simple­ment ignoré, que véritablement combattu par les autorités directoriales. Si le français avait certes fait des progrès dans la vie sociale et admini­strative – ainsi qu’en témoignent les registres notariaux bruxellois, au sein desquels la proportion d’actes en français passe, entre 1794 et 1799, de 24 à 60% -, il ne faudrait cependant pas se méprendre sur l’impact réel, très min­ce, de la francisation de la population au cours de ces premières années du régime français. Sans doute, le contact quotidien avec les nouvelles autorités et les nombreux Français présents dans nos régions fit-il plus, pendant cette période, pour familiariser la population avec la langue de l’occupant, que des mesures administratives à la fois trop peu nombreuses, incohérentes et mal appliquées, dont l’effet vexatoire ne pouvait, dans un milieu souvent hostile au régime lui-même, en particulier en matière de politique religieuse et de conscription, que susciter des réactions de rejet. Dans ce contexte, ce n’est sans doute pas un hasard si la «guerre des Paysans», qui éclate en Campine et en Flandre fin 1798, et le «Klëppelkrich» luxembourgeois, qui lui est contemporain, constituent pratiquement les deux principaux faits de résis­tance collective armée au pouvoir français, synonyme non seulement de conscription forcée, mais aussi d’oppression linguistique dans ces régions de langue germanique.   Le Consulat et l’Empire : une francisation «à marche forcée»   Le coup d’Etat du 18 brumaire (9 novembre 1799) et l’installation du Con­sulat (15 décembre 1799), bientôt confié «à vie» au seul Bonaparte (2 août 1801), assurent dans la vie politique intérieure de la France, et par consé­quent dans nos provinces, la stabilité nécessaire à la poursuite d’une politi­que de francisation active. Après un statu quo de quelques années, la loi du 24 prairial an XI (14 juin 1803) remet à l’ordre du jour les dispositions du 2 thermidor an n. De nouveau, il est stipulé que tout acte public devra être rédigé en français, et que les actes sous seing privé ne vaudront que munis d’une traduction certifiée par un traducteur juré, laquelle seule sera receva-ble. Les officiers publics sont cependant autorisés, si les justiciables en font la demande, à inscrire en marge de l’acte officiel en français, une traduction en idiome du pays. Bien qu’appliquées dans une large mesure – la propor­tion d’actes notariés en français à Bruxelles dépasse désormais les 80% – ces directives ne le sont pas avec la même exactitude dans toutes les régions du (p.429) pays, et ne manquent d’ailleurs pas de susciter certaines protestations. Ainsi, les notaires, pourtant devenus fonctionnaires publics depuis la réforme du 3 prairial an iv (22 mai 1796), contestent-ils notamment cette mesure à l’é­gard des testaments, et ce au nom de l’article 972 du nouveau Code Civil, pu­blié le 21 mars 1804, qui stipule qu’ils doivent être couchés dans la langue du testateur. Régnier, ministre de la Justice, refusera tout accommodement à ce sujet : bien que dicté dans la langue du testateur, le testament devra être transcrit en français par le notaire et seule cette transcription pourra être considérée comme authentique. Bien qu’un délai d’un an fût accordé pour la mise en pratique de ces mesures, il paraît évident que leur application fut (p.433) loin d’être un fait acquis au cours des années suivantes dans l’ensemble des départements réunis. Si la francisation des classes dominantes se poursuivait – notamment à tra­vers un enseignement pratiquement francisé aux niveaux secondaire et su­périeur, par le brassage culturel de l’institution militaire, et au sein de la fonction publique qui connaissait un développement sans précédent – il s’en faut de beaucoup que tous les cœurs aient été gagnés au français et à la Fran­ce dans ces milieux. Ainsi, en Flandre, les chambres de rhétorique, qui péri­clitaient sous le Directoire, relèvent-elles la tête et permettent-elles de main­tenir, au sein de l’environnement culturel flamand, une certaine tradition dialectale. Parfois débaptisées en «genootschap» voire en «société», elles entretiennent parmi les élites intellectuelles flamandes la conscience tangi­ble d’une identité séparée. De même, les journaux flamands subsistent-ils dans un premier temps. Un seul exemple permettra de vérifier ce maintien tenace, à travers les vicissitudes politiques du temps, d’un véritable « senti­ment flamand». En 1796, des médecins progressistes avaient fondé à Anvers une association dont les réunions se tenaient en néerlandais. Réprimandés par les autorités, il n’hésitèrent pas à publier, en tête du premier volume de leurs annales, un texte intitulé Lof der rijke en bevallige Moedertael («Eloge de la riche et élégante langue maternelle»). Mieux encore, contraints de fusion­ner en 1801 avec la très francophone et francophile Société d’Emulation de la ville, ils s’en séparèrent dès 1806, pour fonder la Société médico-latine, dont les débats se faisaient dans la langue de Cicéron ! Chez ces bourgeois cultivés, progressistes, et qui maniaient très probablement le français quand besoin était, c’est là le signe évident de la volonté de conserver une identité flaman­de. De même peut-on signaler la fondation par J.A. Stips et J.A. Terbruggen d’une société intitulée Tot Nut der jeugd («Pour le bien de la jeunesse»), dont l’objectif essentiel était le maintien de la langue maternelle dans l’enseigne­ment. De ce côté, la volonté de francisation s’était également affirmée. Dans les collèges et lycées, seul le français devait être enseigné, tandis qu’un effort particulier était fait dans l’enseignement primaire afin d’y implanter la (p.434) langue de l’occupant, à l’aide d’instituteurs formés dans les nouvelles écoles normales. Certains parents cédèrent sans doute à l’envie d’assurer à leurs en­fants un meilleur avenir grâce à l’apprentissage du français, mais la mesure semble cependant avoir été un échec, puisqu’il fallut, en 1804, ouvrir au ly­cée de Bruxelles une classe préparatoire de français. La résistance du clergé à la politique du nouveau régime, bien qu’atténuée après la signature du Concordat de 1801, n’avait pas réellement cessé, et est sans doute responsa­ble, pour l’essentiel, de cet échec scolaire de la francisation des populations flamandes, pour lesquelles la langue française restait souvent synonyme d’impiété et d’incroyance. La nomination, par Napoléon, d’évêques français dans les départements réunis ne parvint pas à renverser la situation, l’opi­nion restant fermement attachée au bas-clergé qui maintenait, dans l’ensem­ble, son opposition au régime. Face à cette résistance, certains préfets, véritables petits despotes locaux, choisirent la manière forte pour tenter d’imposer le français comme seule et unique langue dans leur département. Ainsi vit-on à Anvers, le préfet Voyer d’Argenson interdire les périodiques en langue flamande. A Gand, d’Houdetot se signalait par son zèle également, en obligeant par exemple la Gazette van Cent à publier dorénavant ses articles en français, en interdisant, en 1810, l’impression de tout ouvrage ou périodique en flamand dans le dépar­tement de l’Escaut, et en tentant deux ans plus tard d’imposer une traduc­tion obligatoire des noms de rues et des enseignes, alors même qu’on avait dû, à Bruxelles, six ans auparavant, en revenir aux dénominations usitées sous l’Ancien Régime, en raison des protestations répétées de la population. Malgré ces mesures coercitives, et nonobstant l’usage généralisé du fran­çais dans la vie mondaine, sociale et administrative, le régime était loin d’être parvenu, après vingt ans d’efforts, à la francisation souhaitée. La méthode (p.435) employée, souvent brutale, l’attitude, fréquemment arrogante, des fonction­naires français ne pouvaient certes pas favoriser la réalisation d’un tel objec­tif. Sans doute des progrès avaient-ils été accomplis dans la direction souhai­tée, mais il y manquait l’adhésion de la population sans laquelle une véritable francisation ne pouvait s’accomplir. La facilité avec laquelle le régime hollandais put s’installer en 1815 est une preuve supplémentaire de cet échec, que l’on aurait facilement pu prédire au vu des réactions suscitées dans une région aussi potentiellement fran­cophile que celle de Mons par la défaite des Français à Neerwinden. Amers, après six mois à peine de présence française, les mêmes qui avaient chanté en wallon l’arrivée des libérateurs, composaient une pièce intitulée Les Montwas in sont dégoûtés, proclamaient que les Etats «valiont bié mieûs que l’club» et se réjouissaient de pouvoir à nouveau porter en procession la châsse de Sain­te Waudru. «L’abject et insignifiant jargon» décrié par le républicain liégeois Dieudonné Malherbe dans un ouvrage daté de 1802, le langage «impur» que stig­matisait le Flandricismes, wallonismes et expressions impropres dans la langue française publié en 1806 «par un ancien professeur» tout acquis à la cause de la francisation, avait encore devant lui, tout comme les différents patois fla­mands, un bel avenir. Dans un pays où le provincialisme était depuis des siècles cultivé comme une vertu, l’œuvre centralisatrice et rationalisante des révolutionnaires fran­çais était, par avance, condamnée à s’embourber dans le maquis inextricable des particularismes. Pourquoi en aurait-il été autrement dans le domaine lin­guistique ?  
1830 Bedenkingen bij een taalgrens, in : Voeren Actueel, 2, 1987   Jammer genoeg heeft België een verkeerde taalpolitiek gevoerd en was in den beginne zelfs van mening dat een volkstaal de andere volkstaal kon overrompe!en en wegbezemen. Na de nederlaag van Napoléon in 1815 heeft net Bonapartisme van achtergebleven barons, graven en andere ridders de revolutie aangewakkerd. Alles wat Germaans rook moest uitgeroeid. De jonge Belgische staat werd gebouwd op die wankele funderingen. Wallonië werd misleid en onwetend gelaten over de slapende krachten in Vlaanderen. Nederlands spreken was een schandaal. Officieel moest alles franstalig zijn tot in de kleinste gemeente van het Vlaamse land.  
1830- Pierre Bouilon, in : LS, 24/05/2008   La Belgique vient de naître. En dépit d’une population majoritairement flamande, ses dirigeants (francophones) accordent au français un monopole… tantôt de droit, tantôt de fait. Dans leur esprit, la diversité des « dialectes flamands » est donc un argument pour les écar­ter – comme l’on écarte les patois (sic) wallons et l’allemand. À l’inverse, le français a pour lui le mérite d’une grande unité et le prestige d’une langue internationale. Mais le choix du français comme langue do­minante relève aussi d’un calcul stratégique. Le jeune État est fragile. Il est contesté à l’in­térieur comme à l’extérieur. Et l’on voit le français cumule le moyen de forger une identité na­tionale. À l’inverse, conférer ‘au pays un sta­tut bilingue révélerait d’emblée une fragilité. On retiendra que le statut accordé au fran­çais aura pour effet d’accélérer la « francisa­tion » de Bruxelles. Érigée en capitale politique et administrative, elle aimante une foule d’instruits, d’origine wallonne ou flamande, et parlant français – politiques, fonctionnaires, gens de justice, etc. Il couve encore mais les données du « problème bruxellois » sont là. (…)  
1830s Anne Morelli, Ludo Dierickx, Dieter Lesage, e.a., Le racisme: élément du conflit Flamands-francophones?, éd. Labor, 1998   L’image du Flamand en Wallonie avant 1914 yves quairiaux (p.38) Les regards croisés des communautés belges nous renvoient aujourd’hui des images fortement contrastées. A la vision flamande d’une Wallonie paupérisée, archaïque, clientéliste et profiteuse de transferts financiers indus répond celle d’une Flandre prospère et moderne, mais intolérante et égoïste.1 Il n’en fut pas toujours ainsi. Jusqu’à une époque relativement récente, aux yeux de l’historien, la Wallonie incarnait modernité et réussite économique. Au point de manquer de ressources humaines pour satisfaire les besoins de son expansion. Les travailleurs fla­mands, originaires d’une région en retard de développement, vin­rent les premiers combler le déficit démographique wallon. Cette situation influencera durablement l’image de la Flandre et des Fla­mands dans l’imaginaire collectif en Wallonie. Un autre facteur, d’ordre culturel et politique, influencera négativement l’opinion: c’est celui du statut de la langue flamande.   Une vision politique et culturelle   Cette vision «linguistique» repose sur un double credo. L’un considère le flamand comme un ensemble hétérogène de patois locaux dérivés du néerlandais. Impropre à toute communication intellectuelle, il ne saurait bénéficier du statut de langue officielle et ne doit pas être mieux traité que le dialecte wallon. Les seuls droits envisageables seraient d’ordre littéraire. L’évolution naturelle des choses finirait d’ailleurs par imposer le français comme langue (p.39) unique, reléguant aux oubliettes de l’histoire les parlers populaires qu’ils soient germaniques ou romans. La Constitution elle-même n’a-t-elle pas légitimé cette analyse? Si son article 23 reconnaît le principe de la liberté des langues, un arrêté du gouvernement provisoire du 16 novembre 1830 en hypo­thèque l’application. Arguant des variations locales du flamand et de l’allemand en Belgique, il impose la publication des textes offi­ciels en français. La loi du 19 septembre 1831 réaffirme cette pri­mauté légale. Cette disposition ne fait somme toute que reconnaître un fait culturel et social. En Flandre comme en Wallonie la bour­geoisie francophone s’identifie au «pays légal». A cela s’ajoute dans le sud du pays la conviction du rôle prépon­dérant joué par les Wallons dans la révolution de 1830. Ce thème sera inlassablement répété par les chantres de l’antiflamingantisme. On sait aujourd’hui d’après les travaux de l’historien J.W. Rooney que la participation wallonne à Bruxelles n’excéda pas dix pour cent de l’effectif des combattants. Quoi qu’il en soit, la persistance de ce mythe ne facilitera pas la compréhension wallonne à l’égard des revendications flamandes. Celles-ci resteront longtemps ignorées. Il faut attendre les campagnes de pétitionnement et les travaux de la commission flamande dite des griefs, instituée en 1858, pour que l’intérêt s’éveille, sans susciter de sympathie. A la même époque le mouvement «meetinguiste» anversois, initialement voué à la défen­se des intérêts économiques de la ville d’Anvers, évolue vers le fla-mingantisme. On le soupçonne même de sympathies hollandaises. Une réaction de défiance wallonne se fait jour. Cette antipathie politique trouvera de nouvelles justifications sur le plan économique. La crise affectant les arrondissements liniers entre 1840 et 1850 orientera de manière durable la vision négative des Flamands. Durement frappés par la concurrence mécanisée anglaise, les tisserands à domicile voient leurs revenus s’effondrer. A cela s’ajoutent les effets dévastateurs d’une crise vivrière suivie d’épi­démies de typhus et de choléra. Elles provoquent un exode vers le nord de la France, où se produiront de violentes manifestations (p.40) xénophobes, et, dans une moindre mesure, vers le sillon industriel wallon. Cette misère endémique inspire des commentaires apitoyés et sou­vent condescendants. Une vision idéologique de la Flandre et des Fla­mands se construit. Elle ne quittera pas avant longtemps l’arsenal du libéralisme belge. Elle pose en principe la caducité d’un patois fla­mand écartant les populations rurales de la voie du progrès grâce à la complicité d’un clergé rétrograde et d’une classe politique vivant tou­jours à l’ombre de l’ancien régime. Parmi le florilège d’interventions parlementaires développant cette analyse, citons celle du député libé­ral montois J. Sigart. Le 12 décembre 1846, à la Chambre, il n’hésite pas à poser cette question: «La race flamande serait-elle d’une nature inférieure comme les races africaine et américaine? (…) J’ai hâte de dire que non. (…) Son malheur est d’être isolée par sa langue». D’ailleurs, les villes flamandes où domine le français paraissent de véritables «oasis» au milieu du «désert». Seule la diffusion du français permettra le relèvement des Flandres plongées dans «la misère, l’avi­lissement, la dégradation», et le maintien de l’unité nationale. Malgré ces préventions, les lois linguistiques de 1873, 1878 et 1883 n’en sont pas moins votées à la quasi-unanimité. Elles ne sem­blent pas devoir instaurer de droits réellement positifs, mais permet­traient de résoudre de manière transitoire la situation du flamand avant son effacement au profit du français. L’année 1884 marque une étape. Les catholiques remportent les élections et s’installent au pouvoir jusqu’en 1914. Majoritaires au Parlement, les Flamands trustent les postes ministériels, soixante pour cent en moyenne contre vingt-six pour cent pour les Wallons. Ces circonstances favorables donnent une impulsion décisive au mouvement de réforme linguistique. L’opinion libérale francopho­ne se raidit. Les ligues de défense se multiplient, notamment à Bruxelles où siège le premier congrès wallon. Ce front rassemble d’abord des fonctionnaires et juristes unilingues menacés d’être écartés de toute fonction publique en région flamande par cette nouvelle législation. Malgré cela le postulat du français comme seu­le langue officielle n’en conserve pas moins ses partisans, de même que l’assimilation du flamand au dialecte wallon. Cette conviction (p.41) pousse le sénateur libéral liégeois J. d’Andrimont à prononcer un discours en wallon, le 19 mai 1886, en réponse à deux de ses col­lègues qui s’étaient exprimés en flamand. L’inquiétude gagne même les catholiques wallons, unissant leurs voix à celles des libéraux dans des votes «communautaires». L’application du suffrage universel plural en 1894 marginalise le poids politique des francophones de Flandre et rend utopique le monopole du français. Ce bouleversement du paysage parlementai­re provoque l’entrée à la Chambre du POB, dont un seul Flamand, le Gantois Edouard Anseele, par ailleurs élu à Liège. Fidèles à leurs convictions démocratiques, les socialistes soutiennent les projets d’égalité linguistique. En 1898, ils votent la «gelijkswet» contre la majorité des catholiques et des libéraux wallons. Cette attitude vau­dra même un temps à Jules Destrée l’étiquette de «flamingant». Célestin Demblon, son collègue socialiste liégeois, sera considéré au cours de sa carrière parlementaire comme l’un des plus fermes défenseurs des droits des Flamands. Cette unanimité et cette attitu­de bienveillante ne se maintiendront pas. Le sous-régionalisme aidant, les députés socialistes borains s’abstiennent ou s’opposent aux projets de réforme linguistique. Les appréciations méprisantes à l’égard de populations flamandes jugées «arriérées» proviennent maintenant de personnalités que l’on pouvait penser imprégnées du dogme de l’internationalisme prolétarien. A partir de 1910, un revi­rement se dessine. L’extension du flamand dans l’enseignement secondaire et la menace de flamandisation de l’Université de Gand mécontentent de nouvelles franges de l’opinion. Il faut rappeler que, depuis 1898, l’antiflamingantisme fait recette dans l’art lyrique et la littérature populaire wallonne. L’un des thèmes de prédilection développé par les polémistes est celui du favoritisme gouvernemen­tal à l’égard de la Flandre, notamment en imposant la connaissance du flamand pour l’accès aux fonctions publiques mais aussi par une politique discriminatoire en matière de travaux publics priviliégiant la Flandre au détriment de la Wallonie. L’échec du cartel libéral-socialiste aux élections de juin 1912 pro­voque un véritable traumatisme. A l’annonce du résultat, des (p.42) manifestations populaires se déclenchent spontanément dans le bassin wallon. On y réclame la séparation administrative en même temps que des réformes sociales et le suffrage universel. Une dialectique antiflamingante nouvelle s’organise autour d’un diptyque oppo­sant: 1.   Une Wallonie laïque et progressiste, riche par son industrie, ses richesses minérales et le dynamisme d’une classe ouvrière ins­truite. Principal bailleur de fonds de l’Etat belge, elle fournit du travail à de nombreux Flamands. Par le français sa population accède à l’ouverture sur le monde et à la modernité. Politique­ment minoritaire, elle est gouvernée contre ses intérêts. 2.   Une Flandre catholique et rétrograde, rurale, dominée par un clergé et une caste de hobereaux conservateurs. Economique­ment sous-développée, sauf dans les villes où domine l’élément francophone. Sa population paupérisée connaît un taux d’anal­phabétisme et de criminalité notablement supérieur à celui ren­contré en Wallonie. Frappée par un chômage endémique, elle trouve un exutoire salutaire en Wallonie. Elle est isolée du mon­de par un patois impropre à l’émancipation populaire. Politi­quement majoritaire, la Flandre profite abusivement des lar­gesses du gouvernement. Une vision socialement enracinée Cette vision politique dominante se trouve confortée par un phé­nomène social de grande ampleur: celui de l’immigration flamande en Wallonie. Malgré l’absence de travaux exhaustifs scientifiques, il est permis d’en retracer les grandes étapes. La première forme d’immigration remonte aux années 1830. Elle amène sur les grands chantiers d’infrastructures, essentiellement les canaux, une main-d’œuvre de terrassiers flamands. Souvent accom­pagnés de leurs familles, ils logent dans des baraquements appelés «cambuses» et se déplacent en fonction de la progression des tra­vaux. En raison de leur nomadisme, source de marginalisation, cette population rencontre des problèmes de cohabitation avec le milieu (p.43) local. Certains travailleurs finiront cependant par se sédentariser, comme au quartier du Hocquet à La Louvière qui en portera la marque jusque dans les années 1950. Leur faible niveau de qualifi­cation contribuera à accréditer l’idée du travailleur flamand coura­geux mais fruste. La deuxième vague — encore modeste — se situe dans les années 1840-1850. Elle s’explique par la crise économique des Flandres. Ces immigrants  s’installent dans  les  bassins  charbonniers  du Centre, de Charleroi et de Liège. Le phénomène a intéressé plu­sieurs médecins hygiénistes. Citons un témoignage parmi d’autres, celui du docteur L. Gallez, médecin à Gilly: «… en 1847-1848 (…) époque de l’affreuse misère des Flandres, on vit notre bassin (…) envahi par toute une population aux abois (…) C’est donc avec ce que j’appellerais « le mouvement flamand » que fut portée à son comble l’immoralité…» Et plus loin: «L’ouvrier qui ne se lave pas est flétri par l’épithète d »‘étranger », de « flamand » pour tout dire.» Leurs conclusions aboutissent à une typologie de l’ouvrier mineur opposant le «médiocre» travailleur flamand au mineur autochtone apte de manière «innée» aux techniques extractives. Un sentiment d’aristocratie ouvrière se développe au sein des populations wal­lonnes. L’expression péjorative «travail di Flamind» naît à cette époque de même que le terme «mandaye», désignant le travailleur de seconde zone. Elle n’est pas dénuée de fondement. Les immigrés flamands assurent les tâches les plus subalternes: hiercheurs à la mine, manœuvres dans l’industrie, saisonniers dans l’agriculture, terrassiers dans les grands travaux. Ces statuts et l’apparence rus­tique de ce prolétariat entraînent un véritable florilège d’expressions populaires en wallon et en picard. Elles nourrissent un abondant répertoire de  chansons,  contes,  blasons  populaires,  pièces  de théâtre… mettant en scène le personnage de l’émigré flamand.2 Leur examen systématique a permis de retrouver de nombreux traits sté­réotypés. Ils naissent et s’enracinent dans les mentalités populaires en même temps que se développe le mouvement d’exode vers la Wallonie industrielle. Les expressions dialectales répertoriées nous restituent le portrait d’un personnage lourd, grossier, (loûrd èt biesse come on flamind, laid gros flamind), vorace et sans raffinement (p.44) alimentaire (magnî come lès Flaminds, ragout d’ Flamind), ivrogne et bagarreur (moûrdrél di Flamind). Cette réputation de violence affectera longtemps les habitants des quartiers flamands du bassin wallon. Déjà en mars 1859, L’Etoile belge de Bruxelles signale les bagarres continuelles opposant Flamands et Wallons à Gilly. On reproche également à ces travailleurs immigrés leur docilité. Satisfaits de conditions de travail souvent difficiles et de salaires médiocres, ils hypothèquent la réussite de luttes revendicatives menées par leurs collègues wallons. C’est ce que remarque le doc­teur M. Schoenfeld dès 1855: « Ces bouilleurs nouveaux ont empê­ché depuis un grand nombre d’années la mise en grève des houilleurs wallons». A côté de ces migrations spontanées, d’autres sont organisées par les sociétés en quête de main-d’œuvre. La conjoncture internationa­le y contribue parfois. Lors de la guerre de Sécession d’Amérique, les administrations communales de Gand et de Verviers et les sociétés textiles des deux villes organisent l’émigration de tisserands gantois réduits au chômage par la crise du coton vers Verviers. D’après la Chambre de commerce et d’industrie de Verviers, cette implanta­tion se fit sans heurts. Elle y voit un «progrès des mœurs» alors qu’auparavant le terme flamand était «l’expression d’un sentiment de haine et de rivalité». Il n’en sera pas toujours de même ailleurs. Le mouvement migra­toire vers le bassin houiller wallon reprend après 1880. Il résulte de la double convergence du faible salaire agricole en Flandre et de la diversification industrielle en Wallonie. Les fonctions peu qualifiées des houillères sont désertées par les Wallons au profit d’emplois moins pénibles et mieux rémunérés d’industries nouvelles. La statis­tique établie par le professeur E. Mahaim montre que, pour trois sociétés charbonnières wallonnes à forte présence flamande, les tra­vailleurs flamands itinérants occupent, en 1909, moins de 1,5% des postes de maîtrise, d’abattage et de techniciens. Les rapports de la commission d’enquête sur la durée du travail dans les mines de houille, comme ceux émanant des syndicats de tous bords et de l’Inspection des mines, insistent sur «l’insuffisance de capacité des ouvriers flamands».  
1859 La carte du pays wallon, BSLW T7, 1866, p.1-sv   /Commune d’Aubel/ Lettre de M. Nicolaï, bourgmestre d’Aubel (13/08/1859) (p.3) « Il n’est presque personne dans la commune entière qui ne parle les deux langues (wallon et flamand). (…). La commune d’Aubel est composée de trois paroisses : celle d’Aubel au centre ; celle de Saint-Jean-Sart dans la partie ouest et celle de Clouse dans la partie est. C’est dans les deux dernières que la wallon a fait le plus de progrès ; dans leurs écoles communales, on n’enseigne que le français. Dans l’école d’Aubel, on s’occupe plus du flamand que du français ; et ce n’est qu’avec beaucoup de peine que j’obtiens quelque amélioration sous ce rapport.  
1886 in : Michel Lagrée, dir.,  Les parlers de la foi, Religion et langues régionales, PUR 1995, p.52   Voici la formulation dans un manifeste de la Ligue Wallonne de Saint-Gilles (lez Bruxelles) en 1886 : « Il est aisé, en attendant que l’instruction primaire obligatoire généralise la connaissance du français, de donner satisfaction aux Flamands qui l’ignorent, en envoyant dans leur contrée des fonc­tionnaires flamands. Mais, dût cette minorité continuer à pâtir de son ignorance, faut-il pour cela tyranniser les Wallons et tous les Flamands instruits avec cette moedertaal ridicule et qui ne remédie à rien, l’introduire de force au Parlement, dans les lois, dans l’enseignement, à l’armée, dans toutes les fonctions publiques, et donner ainsi le désavantage à la race wallonne, qui est la plus intelligente et la plus éclairée des deux ? »    
1900- Jean-Marie Gillet, Les étonnantes origines de la querelle linguistique en Belgique, éd. J.-M. Collet, 2000   (p.104) Ce qui a puissamment renforcé le complexe ethnocentriste en Wallonie, c’est l’affaire lamentable de Louvain. Les cris haineux de « Walen buiten » ont profondément choqué, et pour longtemps, l’opinion publique francophone. La vénérable université brabançonne avait formé les élites des anciens Pays-Bas depuis le XVe siècle, sans jamais se soucier de savoir quelle langue parlaient ses étudiants. Après l’in­dépendance, c’est toute la Belgique catholique qui s’est mobilisée pour faire revivre cette institution qu’avait supprimée le régime français. C’est donc bien un patrimoine intellectuel commun à tout le pays sur lequel le flamingantisme le plus borné a mis la main. À vrai dire, presque personne n’y croyait vraiment, à cette expul­sion des francophones, tant elle était absurde et indigne. Nous sommes en 1968. Des étudiants flamingants braillent du « Walen buiten » dans les rues. Les temps sont à la manif perpétuelle. D’autres les rejoignent pour conspuer l’autorité, comme partout ailleurs. L’amalgame se fait et donne une grande résonance aux cris hargneux des nationalistes. On revendique aussi une direction laïque : « Prorektor vlaming en leek». Le monde politique ronronne loin de tout cela sans fort s’en inquié­ter. En effet, l’unité de l’UCL est bien verrouillée par les évêques de Belgique qui en sont les véritables patrons. Mais la chaîne de solida­rité qui unit ces évêques avait un maillon faible : Monseigneur De Smedt, évêque de Bruges qui, reniant la déclaration de la conférence épiscopale de 1966 qu’il avait signée, cède devant les pressions fla­mingantes et se prononce pour l’expulsion des francophones. Ce pré­lat était bien de cette époque soixante-huitarde qui vit tant de res­ponsables se coucher devant toutes les revendications. La digue a donc cédé et le flot nationaliste tout emporté, à la grande stupéfaction du monde politique tant francophone que flamand qui n’y avait pas cru (p.105) et se contentait lâchement de laisser gueuler les braillards. Le député CVP Verroken saute sur l’occasion pour se faire connaître et aboie jusqu’à ce que se casse l’ancienne et vénérable institution universitaire et que tombe en même temps le gouvernement de Paul Vanden Boeynants. Les flamingants n’avaient sans doute pas remarqué que le concept d’« université » comprend l’idée de l’« universel » et ne conçoit pas l’idée de « régional ». Il en va de même pour le mot « catholique », qui vient du mot grec «catholicos» qui signifie lui aussi «universel». Régionaliser une université catholique, c’était braver le sens des mots et donner naissance à une double aberration. Quant au brave De Smedt qui n’en était pas à un reniement près, il déclara : «Je suis d’abord flamand et ensuite prêtre. »   (p.105) Revenons à ce côté archaïque du nationalisme wallon que l’on a si bien mis en évidence, nous l’avons vu, en choisissant récemment une rengaine désuète comme hymne « national ». Ce caractère démodé du nationalisme wallon se révèle aussi dans son texte fondateur : l’in­contournable « Lettre au Roi » de Jules Destrée 3. De ce texte, on ne retient que la phrase devenue quasi mythique : « Laissez-moi Vous dire la vérité, la grande et horrifiante vérité: il n’y a pas de Belges. »   3 Jules DESTRÉE, « Lettre au Roi sur la séparation de la Wallonie et de la Flandre», texte paru dans la Revue de Belgique, le 15 août 1912.   (p.106) Il est intéressant d’aller revoir ce texte de plus près : c’est un incroyable amoncellement de sottises que dans l’intérêt du mouve­ment wallon il eût fallu enterrer et oublier à tout jamais. Destrée fait appel au déterminisme scientifique, cette tarte à la crème intellectuelle du XIXe siècle, pour expliquer que les Wallons et les Flamands for­ment deux peuples irrémédiablement et totalement différents qui ne pourront jamais, quoi qu’on fasse, former une nation. Il explique que «sur les assises rocheuses de l’Ardenne et dans les jardins des Flandres» sont forcément apparus deux types distincts d’humanité (selon lui, le Flamand est définitivement voué à l’agriculture). Il développe ainsi toute une théorie raciste à prétention scientifique et il en fait le dogme de la Wallonie martyre. N’oublions pas l’ethnocentrisme défensif dont souffre inconsciemment ce pauvre Destrée, comme tout bon séparatiste. Il énumère tous les dangers que présente pour la Wal­lonie ce voisinage flamand : ils nous ont pris notre argent, notre sécu­rité, notre liberté, notre langue… Et ce bon Destrée de prédire entre ces deux peuples ennemis une épouvantable guerre civile : «… la force seule décidera dans ce conflit redoutable. » Mais les Wallons sont déjà vaincus (coucou ! revoilà le masochisme ethnocentriste !) à cause de ces infâmes Bruxellois qui « assurent définitivement la prédomi­nance flamande ». Une fois de plus, Destrée ne craint pas l’outrance en écrivant : Nous nous trouvons, en fait, dans la situation d’un peuple vaincu et annexé, comme l’Alsace-Lorraine vis-à-vis de l’Allemagne. Nous avons des maîtres de race étrangère. Ce qui provoque ce délire paranoïaque, c’est tout simplement la mathématique électorale. Le poids des catholiques flamands empêche la formation d’une majorité anticléricale pour diriger le pays. Plus tard, après la guerre, le député socialiste Jules Destrée deviendra ministre. Cela le calmera. Il sera alors très « belge », « belgicain », pour reprendre une expression qu’affectionnent les politiciens actuels. Ce Destrée-là, on veut évidemment l’oublier. Il dérange. Revenons à ses théories de 1912. Destrée définit ces deux types d’humanité : le Wallon jovial et frondeur, le Flamand lent et obstiné. Il y voit autant de différences que s’il s’agissait d’un peuple de la savane africaine et d’un autre peuple vivant dans la toundra sibérienne.   (p.131) Les grands mythes séparatistes (suite) Les Flamands éternellement brimés par les francophones Les Wallons éternellement agressés par les Flamands   (p.191) /d’un officier de l’état-major d’Eisenhower durant la 2e guerre mondiale/ « Quand on a les Français comme alliés, ce n’est pas la peine d’avoir des ennemis. »   (p.212) Nous sommes au cœur du malentendu entre Flamands et francophones. On ne pourrait pas descendre plus pro­fondément. Nous sommes ici à la racine même du différend. Il fallait faire des lois qui briment la culture française en Flandre pour proté­ger la culture flamande. Ceux qui se veulent la conscience de la Flandre croient que leur culture sera inévitablement anéantie, si l’on donne à la langue française le droit d’exister sur leur territoire. Ils ne peuvent donc accep­ter que la liberté linguistique soit inscrite dans la Constitution belge. Il y a de la peur dans ce raisonnement et un dramatique manque de confiance en soi. À leurs yeux, cela justifie tous les comportements, même les plus odieux. Comme toujours, ce manque de confiance se dissimule derrière des attitudes bravaches pleines de défi, voire de mépris, des violences, une rhétorique frénétique et enflammée. C’est tout l’arsenal déplaisant du flamingantisme depuis quelque quatre-vingts ans. Les francophones ne perçoivent pas cette peur et croient qu’il ne s’agit que d’aversion pour la langue qu’ils parlent et la cul­ture qu’elle véhicule. Cette attitude ne se justifie vraiment plus. La langue néerlandaise a des assises définitives. Elle est unifiée et servie par des auteurs pres­tigieux. Elle est l’instrument du développement intellectuel de toute une population de plus de vingt-cinq millions de personnes. Elle est préservée par un réseau serré d’enseignement. Ne lui manquerait-il donc que l’estime de ceux qui la parlent et qui seraient prêts à l’échanger contre une langue française qu’ils jugeraient plus presti­gieuse ? J’ai l’impression que c’est cela que redoutent les dirigeants actuels du « mouvement flamand » et c’est une idée bien navrante. Ajoutons à cela que la langue anglaise a actuellement beaucoup plus (p.213) de prestige que la langue française auprès de la jeunesse flamande. Les flamingants obsédés par leur crainte névrotique d’une domination de la langue française n’ont sans doute pas perçu que le danger venait désormais d’ailleurs. À cause de cette peur, à cause de rancunes injustifiées, à cause d’ambitions qui se sont nourries de ces rancunes, on s’apprête à détruire une vieille nation européenne, à séparer des populations qui ont toujours vécu ensemble, qui sont complémentaires et ne pour­ront prospérer l’une sans l’autre.  
1900s Des facilités ou une meilleure intégration ?, AL 12/03/2005   M. Viroux, de Bambois (Fos­ses-la-Ville) (…) prenant l’exemple des Fla­mands qui sont venus s’implan­ter en Wallonie dans la pre­mière moitié du XXe siècle. « Les Flamands qui sont venus vivre en Wallonie se sont adaptés. Dans le passé, ils appre­naient même le wallon avant d’apprendre le français. Ils n’ont jamais eu droit à des « fa­cilités », même s’ils en auraient bien eu besoin. Dans la périphé­rie bruxelloise, les francopho­nes ont acquis des bases de néerlandais, mais refusent de le parler. Ce sont eux qui, de plus, déposent des listes franco­phones à la Région flamande, ce que les Flamands n’ont ja­mais fait en Wallonie. »  
1900s FRANCAIS – BRUSSELEER   Daniel Couvreur, Tichke renoue avec la langue de pei, LS, 12/06/1991   (Oscar Starck) « A six ans, on nous a forcés d’apprendre le français à l’école.  On nous interdisait d’appeler l’instituteur « êi », il fallait des « monsieur ». » (Charles Picqué) « Il est regrettable que 2 générations d’écoliers interdits de dialecte jusque dans les cours de récréation, aient suffi à mettre en péril un parler qui avait traversé les siècles. »  
1900s From: Myriam Dings To: Johan Viroux Sent: Thursday, April 03, 2008 10:22 PM Subject: SV: Re: van Johan Viroux Geachte Heer, ( Dit zal wel een rare opmerking zijn om mee te beginnen, maar het kan belangrijk zijn voor u om te weten dat ik geboren ben in 1956.) Mijn grootvader is al jaren dood, en mijn moeder, die zijn dochter was, heeft Alzheimer – ik vrees dus dat ik geen informatie uit de eerste, en zelfs niet uit de tweede hand kan leveren. Maar het verhaal werd mij zo wel altijd verteld. Wanneer u Ernest Claes ( « Studentenkosthuis bij Fien Janssens »- of mogelijk een ander boek van hem) erop naslaat, dan komt u hetzelfde verhaal tegen: wie erop betrapt werd dat hij Vlaams had gesproken op de speelplaats, kreeg een bepaald voorwerp toegestopt. Het was dan de kwestie om dat ding zo snel mogelijk terug kwijt te geraken door het door te geven aan iemand anders die dezelfde « fout » maakte. Mijn grootvader ging naar school in Turnhout – en ik meen dat Claes in Herentals op school was, en dat is allebei in de provincie Antwerpen. Iets anders, waar we nu soms wel om moeten  lachen: onze ouders kenden bv alle auto-onderdelen in het Frans. Wij moesten dat dan weer in het nederlands leren. Maar nu we vaak in de provincie Luxemburg zijn, kunnen we terug graven in de (verkeerde) woordenschat van onze ouders en herinneren we ons bv dat een aanhangwagen een remorque is! (Dat gaat dan zo: hoe mocht het alweer niét? Ah ja, remorque!) Altijd bereid tot een e-mail-babbel! En schrijft u gerust in het Frans, dan doe ik het in het Nederlands – zo maak ik alvast minder fouten!   Vriendelijke groeten, Myriam DIngs Johan Viroux <ABC.Service.Langues@skynet.be> skrev: Ik heb nooit kunnen vermoeden dat een lezersbrief naar een krant een langer leven zou beschoren zijn dan dat van een éendagsvlieg! In feite heb ik zelf de tekst niet eens meer – kan ik hem vinden op de blog waar u naar verwijst?   JV: 1) Uw tekst staat nog niet in één van de 105 blogs onder http://justitia-veritas.skynetblogs.be Maar wel weldra. 2) En in een boek over het Franstalige racisme – tegen het Nederlands (in Brussel), het Waals, het Luxemburgs,  het Duits, … (zie 3 blogs hierboven) wens ik ook een heel belangrijk citaat te gebruiken over uw grootouders die op school gestraft waren als ze Nederlands spraken. Nu een vraag: op welke school zaten uw grootouders? In Brussel, in een stad in de provincie Antwerpen, …?   Graag hoort u van mij als ik klaar ben.   Groeten   Johan Viroux Waalstalige en zeker Belgisch gezind Bastogne / Bastenaken  
1900s Maurice Cailliau, Le pays wallon et les Pays-bas, Oranjejeugd, s.d. (p.20-21)   1 Moins d’un million et demi de Wallons d’origine ou, en tout cas, des non-immigrés  [parmi ceux-ci nous comptons les habitants du territoire. linguistique francique-mosellan – luxembourgeois) . 2. Environ 400.000 étrangers d’ immigration récente et non assimilés. 3. Environ 50.000 Flamands de la première et de la deuxième génération,  non encore entièrement francisés. 4.   Environ un million et demi de descendants de Flamands francisés, immigrés durant le dernier demi-siècle.  
1912 in: André Wautier, La question linguistique en Belgique, Inst. Destrée, 1966, p.16   JULES DESTREE A  DENONCE LES MEFAITS DU BILINGUISME   « Ils nous ont pris notre langue. Plus exactement, ils sont occupés à nous la prendre. Nous ne con­naissons encore que la menace et l’humiliation. L’œuvre maudite se poursuit lentement, par de­grés, sans brusque éclat, avec la patiente opiniâ­treté qu’ils apportent en leurs conquêtes. On y distingue trois étapes : d’abord le flamand se glisse insidieusement, humblement, auprès du français. Il ne s’agit que d’une traduction; qui pourrait re­fuser ce service fraternel à nos frères ? Puis, un beau jour, le flamand s’affirme en maître; il re­vendique la première place qu’il appelle l’égalité; le français n’est plus que toléré. Enfin, le français sans cesse anémié, diminué, proscrit, disparaît. Et le lion de Flandre est souverain sans partage. »   Jules DESTREE (Lettre au Roi) 1912  
1918 Reynebeau, L’Histoire de la Belgique en mots et en images, éd. Racine, 2006   (22/11/1918) (…) (p.168) le roi Albert prononça un discours du trône dans lequel il énuméra les nouvelles priorités: le suffrage universel, une série de mesures sociales, par exemple la suppression dans le code pénal de l’article 310 tant décrié, plus quelques concessions aux exigences flamandes les plus importantes, comme la reconnaissance de l’égalité des langues nationales et la flamandisation de l’université de Gand. Toutes ces mesures heurtèrent le conservatisme catholique. Henry Carton de Wiart, qui allait plus tard devenir premier ministre, trouva tout cela « exagéré », le résultat d’un chantage socialiste à la révolution. Il trouva aussi l’idée d’une université flamande une horreur, aussi insensée que l’idée de la disparition du français comme langue officielle en Flandre: les « classes cultivées » n’avaient-elles pas parlé français en Flandre depuis la fin du Moyen Âge?  
1920 /Charles Massaux/, Nameur è 1920 …, in : Li Chwès è Sètimbe 2005, p.16   « Le Clair » :  (…) Le projet de loi sur l’emploi des langues est donc l’annonce d’une politique d’hostilité. Quelques Flamands ont pris l’habitude de se plaindre et de jouer en pleurnichant les rôles d’opprimés. (…) Wallon, on exploite ta bonté et ta patience. On te demande de sacrifier tes intérêts sur l’autel de l’u­nité nationale. Et bientôt au banquet de la famille belge, payé par tous les Belges, les Flamands seuls seront invités. En tous cas, la place d’hon­neur sera occupée par des Flamands, et quelques Wallons – tels des figu­rants de théâtre – rem­pliront les tables du bout. De cer­tains discours prononcés à la Chambre, se dégage l’impression d’un sentiment voisin de la répul­sion flamande pour l’élément wallon. Et c’est là le danger. Si la race flamande ne sait plus nous supporter, nous marchons à autre chose qu’à une scission adminis­trative. Le fiamingantisme est un particularisme à courte vue. Je le sais : la tradition a passé de père en fils : la haine du français ; la politique de Louis de Nevers a inspiré – mais injustement – pour la France, une haine féroce que les guerres de la République, celles du Consulat et de l’Empire ont encore ravivée. Mais que les Flamands veuillent bien réfléchir que les guerres en général ont des causes impénétrables pour les contemporains. Ne l’oublions pas : la chevalerie française qui, à la journée de Courtrai, a mordu la poussière, descendait en ligne directe des leudes et des antrustions germains qui suivirent en Gaule leurs chefs, Clovis, Mérovée, Pépin-le-Bref et Charlemagne, tous germains aussi. La noblesse française des XIII0 et XIV0 siècle sont de race germanique. Sachez qu’ils ont des ascendants communs, ces cheva­liers français et ces soudards qui ont promené la torche à Louvain, à Tamines et à Dinant. Quelques misérables conduisent les guerres de gaieté de cœur, mais aucun tra­vailleur gaulois n’a suivi, en 1302, les chevaliers français au ruisseau de Groeninghe. Là, les communiers flamands combat­tirent en héros pour leurs libertés, pour leur vieille terre flamande, pour leur foyer, pour la défense de leurs femmes et de leurs enfants. Mais ils luttaient unique­ment – sans le savoir peut-être – contre les descendants des Germains établis en conquérants dans les bassins de la Somme et de la Seine, depuis Clovis et Charlemagne. Avant qu’il ne soit trop tard, nous adressons un appel suprême aux éléments modérés de la terre flamande, car nous avons la douleur de constater, nous le répétons, que la Wallonie s’én­erve et s’inquiète. »   « Li bokèt a stî scrît è 1920, on pôreûve si d’mander s’ I gn-a one sakwè d’ candjî?”  
1920 Le péril flamingant, in : Ké Novèle, 3, 1991, p.9   Le texte qui suit est d’une brûlante actualité, puisqu’il évoque les problèmes communautaires de notre pays en … 1920. Ce compte rendu d’une réunion du conseil communal de Bastogne, qui s’est tenue le 19 novembre 1920, est un des premiers témoignages officiels du sentiment pro-wallon (sic) dans notre région.   Le Conseil Communal,   Considérant qu’en présence du péril flamingant qui menace l’unité de la Belgique en même temps que les intérêts de la Wallonie, il est d’urgente nécessité pour les Wallons de s’unir en une ligue de défense wallonne; Considérant que l’Assemblée Wallonne lance un appel en vue de former, sans distinction de parti ou de région, une Union nationale Wallonne; Considérant que l’Administration Communale de Bastogne a l’impérieux devoir de s’associer à ce groupement et de l’encourager par l’allocation d’un subside; Vu l’an. 75 de la loi communale du 30 mars 1836; sur proposition du Collège des Bourgmestre et Echevins,   Décide: 1)- II est alloué à l’Assemblée Wallonne pour l’Union Nationale Wallonne, ayant son siège à Liège, 280, Boulevard d’Avroy, un subside annuel de cinquante francs, à partir de 1920 inclus.- 2)- Information de la présente décision sera donnée au Comité du dit Organisme. 3)- Sous réserve de l’approbation des Autorités supérieures.   Par le Conseil                                      Le Bourgmestre-président Alphonse Lefèbvre  
1920s De très nombreux Wallons et Wallonnes épousèrent des néerlandophones.   Ainsi, à Bambois, mes voisins Camille Gravy ayant épousé Elisabeth (de Flandre occidentale) qui dût s’exprimer en wallon et en français tandis que son mari ne fit jamais l’effort de dire quoi que ce soit en néerlandais. Idem avec mon professeur de tambour à  Haut-Vent, Louis Wolf (alias Boni) (provenant de Zichem) et Lucie.  
1920s Spuugzat, in: De Zes, nov.2007-jan.2008   In de twintiger jaren speelt de dertig jaar vroeger uit Brussel ingeweken adellijke en Franssprekende famille de Grunne via « onteigening omwille van openbaar nut » een groot pak gronden van kleine boeren in handen van de NV Immobilia. Die gronden worden dan later doelbewust vooral aan Franssprekenden verkocht. Intussen zal diezelfde NV ook een kapelanij, later parochie uit de grond helpen stampen en er een franskiijons pastoor laten benoemen, die er een eentalig franskiljonse parochie van maakt. Intussen zullen telgen van de de Grunnefamilie onwettelijke twee-taligheid geen strobreed in de weg leggen. Er wordt geknoeid bij de talentelling van 47 en burgemeester Baudouin de Grunne zal zeker vanaf 1958 zijn gemeente naar buiten uit compleet onwettig een tweetalig administratief cachet geven nog vôôr de faciliteitenwet van Hertoginnedal. Als directeur van de Unie van Belgische Steden en Gemeenten kan hij dat blijkbaar ongestraft doen. Met zijn bijna vijftig jaar durende uitgebalanceerde en doelbewuste tweetaligheid zal hij zijn eigen Gemeentelijke Eendracht de politieke das omdoen en de rode loper uitrollen voor nog straffere franskiijons. Die opvolger van Hoobrouck en consoorten zou minister Marino Keulen nu op bevel van een incivieke en chante-ronde spitsbroeder Maingain eerst tot burgemeesters van Rode, Kraainem, Linkebeek en Wezembeek-Oppem moeten benoemen. Anders komt er volgens hem geen grondig debat over communautaire problemen. Conclusie: recidiverende incivieken niet benoemen. En Olivier M. kan, zijn naam achterna, de olijfboom in.  
1930s Albert Lepeer, Brief aan Johan Viroux, 13/02/2000   “Ik heb de franskiljonse tijd in mijn eigen stad meegemaakt en het was zeer erg.  Hun diepe haat tegen al dat (sic) Nederlandstalig washeb ik nooit begrepen.  Ik ben geboren in 1933, mijn generatie was de eerste die Nederlands kreeg op school.  Wij waren de eersten met een Nederlandstalige opleiding die op de arbeidsmarkt kwamen.  Die haat tegen ons was erg, maar wij hebben het gehaald.”  
1930s Gaston Eyskens, in : Topics Magazine, s.d.    (…) Alle ministers spraken Frans, hoewel er toch ook verschillende Vlamingen bij waren. Gerard Van den Daele, in de regering Lefevre, was de eerste die Nederlands is beginnen te spreken. Wat problemen gaf, want dan moest er vertaald worden. De beweging groeide. Zo is de regering Vanden Boeynants gevallen omdat zij de kommunautaire vraagstukken in de ijskast had gestoken. Zij is gestrand op het vraagstuk Leuven, in zeer eigenaardige omstandigheden trouwens. Want Verroken had met zijn interpellatie helemaal niet de bedoeling de regering te doen vallen. Maar vier ministers vonden toen plots dat het vraagstuk te delikaat was geworden om nog aan te blijven. Temeer omdat de bisschoppen er toen helemaal niet van overtuigd waren dat Leuven gesplitst moest worden. TOPICS: Het volgende decennium stond helemaal in het kommunautaire teken: Leuven Vlaams, de grondwetsherziening. Dat is eigenlijk het sluitstuk van wat uzelf in de jaren ’30 mee in gang hebt gezet.                                   EYSKENS: Jaaa…Charles d’Ydewalle heeft ooit eens gezegd: «Le Flamand pour moi était une farandole de patois, souvent savoureux du terre compacte, laisse et plébien. Et les fils des vachers et des jardiniers, aujourd’hui, sont ministres.» Dat was de mentaliteit die wij hebben meegemaakt. Ik ben een van de verantwoordelijken van de evolutie van de Vlamingen. Het eigenlijke vertrekpunt van de communautaire perikelen ligt in het feit dat tweetaligheid in België onmogelijk is. De Vlamingen hebben zich na WO I steeds ingespannen om wat Frans op te pikken, wat de Walen geweigerd hebben. En omdat die feitelijke tweetaligheid niet kon, moest er gezocht worden naar een soort federalisme van publiekrechterlijk statuut zodat Vlaanderen en Wallonië elk een beetje hun eigen pot konden koken. Tot WO II stelde het probleem zich nauwelijks op regeringsniveau.  
1930s Olivier Mouton, Un jour, la Belgique a raté le train du bilinguisme …, LB 07/01/2003   Le tournant a eu lieu dans les années 1930, quand les francophones ont refusé l’inscription du bilinguisme au niveau belge », dit Paul Wynants, doyen aux Facultés Notre-Dame de la Paix à Namur. Le 14 juillet 1932, une loi tranche : l’enseignement est unilingue. François Bovesse, grande figure du socialisme (sic) francophone, joue les oiseaux de mauvais augure : « Le bilinguisme est mort, personne ne le ressuscitera. »  
1931 Léon Degrelle, Florilège wallon, Ed. Rex, 1931 Introduction, notices et traduction, par AMAND GÉRADIN   Voilà un livre qui m’est cher et qui sera cher à tous les Wallons et à tous les latins. Dulcissima, o Wallonia… Ses paysages mesurés, ses forêts immuables, ses verts vifs et profonds, l’allégresse de ses rivières, gentilles fillettes en robe à quatre sous, bondissant avec le sourire dans les campagnes… La chasse aux perdreaux dans les virées d’automne, l’attente au sanglier dans les neiges d’hiver, le printemps tardif apportant avec timidité sa formidable brassée de renouveau… (…) On a trop aimé la Wallonie et trop peu aimé les Wallons, ces Wallons humbles et glorieux, qui ont plus embelli leur terre que ne l’ont fait les eaux, les arbres, le chant des sources et des rossignols… Cortège lumineux des Watteau, des Roland de Lassus, des Grétry, des César Franck, des Boumal, des Noël Ruet, des Richard Heintz et des Albert Raty,… Poètes, musiciens, graveurs et peintres, vous, mes aînés et vous, mes frères, je vous enserre dans l’amour qui m’étreint quand je revois le petit bourg d’Ardenne où je suis né… Qu’a-t-on fait pour votre gloire, vous qui avez tout fait pour la nôtre?… Race plus modeste qu’ingrate, race wallonne, tu te complais à savourer le génie de tes enfants mais tu n’oses point y ajouter les fleurs vives de l’amoureuse admiration. (…)   En demandant au Magnifique poète wallon Amand Géradin de réunir et de présenter les plus belles oeuvres de ses devanciers ou de ses compagnons de combat, j’ai voulu montrer aux Belges et aux étrangers, qu’à côté de la splendeur flamande, il est aussi, chez nous, un avant-poste latin où, deux mille ans après Virgile, des gens simples et forts ont gardé l’habitude de chanter la Beauté sur leurs pipeaux.   Léon DEGRELLE.    
1932 Olivier Standaert, Au temps où les francophones dirigeaient la Belgique, LB 03/11/2007   Le tournant de 1932   A l’exception des franges progressistes, les élites francophones voient d’un mauvais œil les lois lin­guistiques du XIXe siècle. Elles incarnent une perte de pouvoir. Une perte d’emplois aussi, puis­que les Flamands peuvent désormais prétendre à des postes qui leur étaient jadis inaccessibles. Fortement discrédité par les activités collabora­trices de l’Activisme au sortir de 14-18, le mouve­ment flamand opère « un lien de plus en plus étroit entre territoire et langue », poursuit Jean-Pierre Nandrin. 1932 sera une année charnière : les par­tis flamands modérés réclament le bilinguisme pour l’ensemble du pays. Les Wallons, confrontés à une forte immigration flamande entre 1848 et 1855, ne sont guère favorables à l’idée d’installer des écoles néerlandophones sur leur sol. Peur de voir s’étioler leur cohésion culturelle ? « Certaine­ment », affirme Jean-Pierre Nandrin. « Il a donc fallu tracer une frontière répondant à ce souhait d’unilinguisme, lance Els Witte. Déjà, Bruxelles reçoit un statut particulier. Au fond, les lois lin­guistiques de 1932 préfigurent le tracé de frontière de 1962-1963. »Mais à l’époque, cette séparation a encore le don de pouvoir fluctuer. Toute commune changeant de majorité linguistique doit changer de langue de référence. C’est ce qui arrive en 1947 à Evere, Berchem Sainte-Agathe et Ganshoren. Témoins de la forte francisation de Bruxelles, ces trois communes seront, illégalement, rattachées à Bruxelles, et placées en régime bilingue. Une entrave à la loi, et un symbole de tout ce que la question des langues revêt de délicat : personne n’avait osé publier les résultats du recense­ment… A l’horizon pointe l’exigence des partis flamands de fixer cette frontière pour de bon. La révision de la Constitution de 1970 n’est plus très loin.  
1937 Hendrik Fayat, Brussel ook onze hoofdstad, ANV 1977   (p.31) Ik sta reeds een halve eeuw in de Vlaamse Beweging, sedert de dag dat ik als student aan de Brusselse Universiteit tot het genootschap ,,Geen Taal Geen Vrijheid » toetrad. Te Antwerpen, in 1937, was ik een der verslaggevers op het Eerste Vlaams Socialistisch Congres. Dat is ook al veertig jaar geleden. Nooit was ik een extremist, noch voelde ik mij tot het extremisme aangetrokken. Het enige wat ik nooit heb kunnen aanvaarden is dat voor de verdediging van de gaafheid van onze cultuurgemeenschap wij niet dezelfde middelen zouden mogen gebruiken als voor de verdediging van de gaafheid van de Franse cultuurgemeenschap voor aanvaardbaar werden geacht. De gelijkberechtiging heb ik steeds als de beste grondslag tot een blijvende vriendschap beschouwd.  
1940s A PROPOS  DES FLAMANDS  (2)   Je me souviens, qu’ après la guerre ’40, dans les pièces de théâtre qu’ on jouait dans les villages, il y avait toujours un personnage comique : un Flamand, qui essayait de parler wallon et de qui on riait, parce qu’ il disait « Rozer » au lieu de « Roger », « ze boute à la sarbonâze », ètèt. Qui riait de lui, se croyant plus malins et ne sachant même pas un mot de néerlandais, et parlant un français « spotchî » – j’ai même connu des gens, des Wallons, qui ne savaient pas parler français ! Mais on avait ce qu’on appelle un « complexe de supériorité » ! Un complexe est une maladie de l’ esprit, mais un complexe de supériorité est bon pour le moral et on l’ entretient . Plus dure est la surprise, quand on se rend un jour compte, qu’ il devrait se muer en complexe d’ infériorité ! Le complexe de supériorité est en train de fondre comme beurre au soleil, mais on continue à nous dire et à nous faire lire, que le français est une langue supérieure ! J. Mercier, dans la Libre Belgique, a écrit : «Le français est une langue pleine de nuances ». Je lui ai écrit en expliquant :Si la taille moyenne des femmes est de 1 m.55,  que j’ ai devant moi une femme de 1 m. 45 et que je dise : « Elle est grande », je mens ou je dis une bêtise ; si j’ ai devant moi une femme qui mesure 1 m. 55 et que je dise qu’ èlle est grande, alors qu’ elle est simplement moyenne, je mens ou je dis une bêtise ; si j’ ai devant moi une femme qui mesure 1 m.70 et que je dise qu’ elle est grande, je dis quelque chose de sensé. Si vous dites, que le français est une langue pleine de nuances, c’est que vous jugez, qu’ elle en a plus que les autres. Pourriez-vous justifier votre assertion ? » Je n’ ai même pas eu un accusé de réception. Et pour cause : le français n’ est pas plein de nuances, au contraire ! Il ne peut soutenir la comparaison avec le néerlandais, l’ allemand ou les langues scandinaves, par exemple, ni même avec la langue wallonne, qui a bien plus de moyens pour exprimer des nuances ! Déjà en 2000, dans un concours de l’organisation PISA, auquel participaient 32 pays et régions, la Communauté « Française » et tous les fransquillons ont eu une douche froide : les Wallons « francophonisés » étaient 26es et les Français 22es, alors que les Flamands étaient 2es ( deuxièmes !) derrière la Finlande. Naïvement ou faussement, on est allé voir chez les Finlandais pourquoi ils se classaient si bien. Il se fait que la Finlande n’ admèt pas d’ immigration et que les milliards qu’ elle épargne de ce fait sont investis dans les pensions, les soins de santé et … l’ ensei- gnement ! En Belgique, c’ est impossible de consacrer de telles sommes à l’ éducation. Mais pourquoi n’ est-on pas allé voir chez les Flamands ? Parce qu’ on est honteux ! Dans un récent concours à l’ échelon mondial, comprenant 42 pays et régions, c’ est pis encore :   Les Flamands sont premiers au général ; les Wallons « francophonisés » sont en pleine débacle. Il y avait 4 épreuves de maths et de sciences pour des élèves d’ environ 15 ans. Voici les résultats :                              les Flamands                            les « Wallons » 1e épreuve :       1ers                                                 23es 2e épreuve :        5es                                                 31es 3e épreuve :        4es                                                 23es 4e épreuve          3es                                                 30es   Quand les Flamands ne sont pas premiers pour une épreuve, c’ est qu’ ils ont été dépassés par Hong-Kong, la Corée ou –pas toujours !- par la Finlande ! Les petits Wallons ne naissent pas plus bêtes que les petits Flamands et les enseignants wallons ne sont pas plus bêtes que les enseignants flamands. Certains se livrent en ce moment à de véritables tortures de leur cerveau pour imaginer des raisons. Principal accusé : le rénové, bien sûr : j’ ai eu des élèves de tous les réseaux venant de terminer leurs humanités et à qui je demandais : Qui est venu le premier : Charlemagne ou Charles-Quint ? et qui ne savaient me répondre. A ma question : « Qu’avez-vous appris en histoire ?,  ils répondaient : »L’ histoire du vêtement », « L’ histoire de l’ habitation », « L’ histoire de la nourriture », … mais une idée chronologique du temps, bernique ! Quand je leur demandais où se trouvait le Liban, ils le situaient aussi bien en Afrique qu’ en Amérique Centrale ou en Extrême Orient ! Le pire a été la décision de laisser passer en 2e rénové ceux qui n’ avaient pas réussi en 1e rénové. Pas de doubleurs, donc. Ceux qui avaient concocté cela avaient leur place dans un asile ! Quand j’ ai dit, dans une réunion « pédagogique » : » les montants, déjà trop faibles, ne comprendront rien ; ils vont faire perdre leur temps aux professeurs et aux bons élèves », on m’ a dit  « Et si c’ était une réussite, que diriez-vous ? » J’ ai répondu : « Ce ne peut être qu’ une catastrophe » et, malheureusement, j’ ai eu raison.:   Quant à l’ argument que les Flamands se servent plus de manuels scolaires que les « Wallons », qui reçoivent des photocopies, je n’ en vois pas la pertinence. Je ne me suis jamais servi de manuels scolaires en classe, mais de Syllabi que je rédigeais moi-même. Je crois, que les manuels scolaires sont, en général, des guides, dont les enseignants sans personnalité ne peuvent s’ écarter, mais que des enseignants ayant de la personnalité fabriquent leurs cours eux-mêmes, en y mettant cette personnalité !  
1940s Liliane Wouters, Pensionnaire en Flandre /juste après la dernière guerre/, AL 31/01/2008   Certains cours étaient donnés en flamand, comme la gymnastique, d’autres en français, telle l’histoire, par une sœur qui refusait de dire ne fût-ce que ‘ja’ ou ‘nee’.   Liliane Wouters Paysage flamand avec nonnes, Gallimard, 179 p., 17,90 €  
1945 E. Debaille (Conservateur du Musée archéologique de Charleroi), Nos vrais ancêtres, 1945 – La fin d’une légende … germanique !!! (Points de vue et documentation du wallon – directeur E. Lempereur)   (p.21) En outre, nos mœurs, notre caractère, notre langue, tout nous apparente aussi à nos frères néolithiques du Sud. On peut donc conclure que la race wallonne (à part dans les îlots encadrant les charbonnages) ne provient aucunement d’une souche germanique, mais qu’elle appartient incontestablement au type alpin du grand anthropologue français Montandon, et que les préhistoriens désignent sous le nom de race néolithique. Il importe donc ne de ‘pas laisser s’accréditer la légende apocryphe attribuant aux Wallons une origine subnordique, car il y va de l’avenir de notre race.  
1946 dynamitage de la tour de l’Yser  
1947 Th. Vanderstichlen (Enghien), LS 17/02/1995 Quelle langue à Enghien?   (…) de tous temps, les Enghiennois à la frontière de la province de Brabant et à proximité de la Flandre rientale ont parlé les deux langues nationales. Le dernier recensement datant de 1947 (les politiciens flamands craignant de nouveaux référendums) donne pour Enghien 1629 francophones pour 180 Flamands et 2360 habitants parlant les deux langues. L’administration communale a toujours été francophone !  
1950s Marleen Wouters (Dworp), TAALFACILITEITEN, in: Knack 31/10/2007   Ik ging naar de basisschool ‘Ecole Notre Dame Cause de Notre Joie’ in Sint-Genesius-Rode, die hier voor Franssprekende kinderen gebouwd werd. Mijn jongere broer en twee zussen werden na een inspectiebezoek uit deze school uitgewezen, omdat we met onze ouders thuis Nederlands spraken. Hoe is het mogelijk dat op Vlaams grondgebied een Franstalige school gebouwd werd die de poort dichthoudt voor Nederlandstalige kinderen die vlot Frans spreken, maar thuis met hun ouders Nederlands spreken? Schrijnend is dit, als we weten hoezeer het Nederlandstalig Onderwijs openstaat voor Franstalige en anderstalige jongeren en voor hen zelfs bijzondere taalbegeleiding, taalcursussen en opvang organiseert.  
1951 Christian Laporte, L’Ordre de Léopold, du mérite belge, LB 14/02/2008   Ce n’est que par une loi de 1951 que les Ordres nationaux devinrent bilingues. Sans préséance de langue, il n’eût plus manqué que cela.  
1957 Pre-faciliteiten, in: De  Zes 3, 2006   Al vóór het faciliteitenjaar 1963, zo lezen we in de gemeenschapskrant Sjoenke, richtte het ruim- en tweetalig denkend gemeentebestuur van Linkebeek transmutatieklassen in metzogeheten overgangsonderwijs naar later Nederlandstalige klassen. Met bitter weinig Nederlands in die tijd en zelfs volledige verfransing van Vlaamse kinderen. In 1957 was er al een eerste Franse bewaarklas, maar twee jaar later stak het ministerie van Onderwijs daar toch een taalstokje voor. In 1964 gaf het toen nog hoofdzakelijk Nederlandstalig gemeentebestuur maar al te graag via omzendbrieven te kennen dat Franstaligen in hun taal onderwijs konden opeisen. In 1965 zag dan de eerste officièle Franstalige kleuterklas het levenslicht en een jaar later begon het Franstalig eerste leerjaar. Twee jaar voordien had nationaal minister van Onderwijs Van Elslande tot Gérard Van den Daele nog gezegd dat faciliteiten slechts tijdelijk zouden zijn gezien de goede kennis van het Nederlands via versterkt taalonderwijs in de faciliteitengemeenten. Vandaag bestaat dat Franstalig faciliteitenonderwijs al 40 jaar op onze kosten en mogen we het niet eens pedagogisch inspecteren. « Tijdelijk » is voor politici een even rekbaar begrip als « onverwijld ».  
1958 Discours de R. Pinon prononcé au Congrès National wallon de Charleroi, 26/5/57, in: L’ Ethnie Wallonne, 1958   L’ Ethnie wallonne: la Race wallonne: (pp.5-6) (p.5) « Possédons-nous une base racique stabilisée? Le fonds de la population wallonne est constituée par des brachycéphales d’ origine néolithique, auquel il faut ajouter un mince apport gaulois, puis franc, de race dolicocéphale. … … Le type du Wallon est l’homme de taille moyenne, aux cheveux châtains ou foncés, de même que les yeux, avec une protubérance occipitale presque nulle, des crêtes sourcilières développées, une face large. Ce type s’écarte du Flamand, plus grand de taille, blond de cheveux, aux yeux bleus, avec une protubérance occipitale très accentuée et une face allongée.  Il s’ écarte du Français brachycéphale, par la taille notamment, qui est plus grande. » (p.5)   Selon une étude du Dr. Jorissenne, de Liège, “plus de 50 p.c. des Flamands sont prognathes, alors que plus de 85 p.c. des Wallons sont orthognathes. Or, dans les régions industrielles, 40 p.c. au moins des noms de familles sont d’ origine germanique.  La différence de pourcentage entre les noms de familles germaniques et le prognathisme probable des ancêtres marque la résorption de ce caractère racique, et la stabilisation de la race. »  (p.6)   « Notre démarche est généralement plus lourde que la française, mais plus légère que la flamande. » (p.6)  
1958 in: Gustave Charlier, Joseph Hanse, éd., Les lettres françaises de Belgique, La Renaissance du Livre, 1958, p.3   LA LANGUE FRANÇAISE EN Belgique PAR Maurice   PIRON professeur a l’université de gand   LA BELGIQUE FRANÇAISE ET LA FRONTIERE DES LANGUES. — En tête d’une histoire des lettres françaises de Belgique, il serait normal de fournir au lecteur quelques renseignements sur la situation présente du français dans ce pays. Officiellement bilingue (voire tri­lingue, si l’on tient compte de l’allemand parlé dans les régions de l’Est), la Belgique est traversée par une frontière linguistique qui, de Mouscron à Visé, la divise en deux parties sensiblement égales. Tandis que les parlers sud-néerlandais occupent tout le territoire situé au nord de cette ligne sinueuse et passablement décevante aux yeux de l’historien, les parlers belgo-romans forment, dans la moitié sud du pays, le glacis du domaine d’oïl. Telle est la situation pour autant qu’on veuille la considérer du point de vue de la dialectologie, satisfaite dès l’instant où l’on a distingué, ce qui est facile, et délimité, ce qui l’est moins, une Belgique flamande et une Belgique wallonne. Mais il y a encore, il y a surtout, une Belgique française, et le malheur veut, pour ceux qui rêvent de simplifications commodes, que cette Belgique de langue française ne soit pas superposable purement et simplement à la Wallonie. C’est qu’une langue de civilisation peut s’imposer et vivre par-dessus la bigarrure des parlers autochtones, apparentés ou non. Que le français soit devenu la langue commune des populations qui ont parlé et, dans une certaine mesure, parlent encore le wallon, le picard (rouchi) et le lorrain (gaumais), rien de plus naturel. Rien de plus assuré pour­tant qu’il est aussi devenu à certain moment, la langue de culture des classes dirigeantes du pays flamand. Il ne faudrait pas l’oublier aujourd’hui que l’algemeen beschaafd de Hollande, propagé par l’administration, l’école et la presse, tend à réaliser le voeu des élites flamandes de voir une langue de même souche que les dialectes populaires se substituer au français comme organe unitaire de la vie intellectuelle. L’unilinguisme officiel de la Flandre, con­sacré par la loi de 1932 pour répondre à l’unilinguisme de fait de la Wallonie, n’a pu toutefois modifier radicalement la situation traditionnelle qui nous montre le français occupant une place enviable dans les rapports privés et même publics, à partir d’un certain échelon social. Car si les populations ouvrières et rurales ne furent jamais, au cours des âges, touchées par la francisation que rarement et faiblement, les villes de quelque importance se laissè­rent franciser « par le haut ». Le cas le plus remarquable de cette francisation des centres urbains flamands est celui de Bruxelles, qui doit à sa position aux confins des deux domaines linguistiques, à son rôle de capitale du royaume et à l’accroissement continu de sa population d’être deve­nue la seconde ville de langue française du monde. (sic)  
1958 Wilfried Martens, Mémoires pour mon pays, éd. Racines, 2006   (p.18) L’Expo 58 Au milieu de l’année 1957, nous sommes parvenus à faire collaborer tous les mouvements de jeunesse et les mouvements estudiantins flamands au sein du Vlaams Jeugdcomité (Comité de la jeunesse flamande). J’en fus élu président le 11 mai 1957. Ce fut un moment crucial : pour la première fois, des mouvements catholiques et laïcs et des nationalistes flamands allaient travailler ensemble. Au départ, les vieux flamingants se montrè­rent fort sceptiques et estimèrent que l’action n’avait aucune chance. Le 6 juin 1957, je pénétrai dans les bâtiments de la Sabena avec une déléga­tion du Vlaams Jeugdcomité. Nous voulions rencontrer le baron Moens de Fernig, commissaire général de l’Expo 58. J’avais 21 ans et j’entrais en scène pour la première fois ! Edgard van Cauwelaert, notre président bruxellois, dressa un réquisi­toire sévère des situations linguistiques déséquilibrées. Moens de Fernig s’énerva aussitôt et tenta de répondre. Il en était incapable en raison de son néerlandais défectueux. Il commit ensuite une énorme gaffe. Il fit en effet sentir qu’il ne pouvait concevoir qu’il y ait en Belgique deux (p.19) communautés qui avaient droit à leur existence propre. Le gouvernement, assurait-il, n’accepterait jamais qu’une journée purement flamande soit organisée. En fait, il mettait les ministres devant un fait accompli… mais plus tard ces derniers acceptèrent que la journée ait lieu. Quand la jour­née eut effectivement lieu, un an plus tard, il refusa cependant d’y participer. Nous avons commencé alors une campagne d’information de grande envergure. J’avais rédigé un dépliant qui fut distribué sous le titre: « Expo 58 : un bras de fer. » J’y soulignais qu’au commissariat général de l’Expo, il y avait 70% de francophones et 30% de néerlandophones. Sur septante architectes, sept seulement étaient flamands. Et pourtant, l’Expo attendait beaucoup plus de néerlandophones que de francophones. Et à qui allait profiter cette exposition? Essentiellement, aux exposants, exclu­sivement wallons et bruxellois, ou presque, aux « marchands » bruxellois, au personnel de l’exposition universelle et à la ville de Bruxelles pour laquelle on dégagea des milliards destinés aux routes et travaux publics. Il était évident que cette grandiose démonstration des techniques modernes, des cultures et des modes de vie qui existaient en Europe et dans le monde ne pouvait laisser la jeunesse flamande indifférente. Elle était décidée à y prendre sa place, avec une conviction: l’Expo ne serait pas une humiliation pour la Flandre mais l’expression d’un peuple débor­dant de vitalité.   (p.21) Le 6 juillet eut lieu la mémorable Journée flamande de l’Expo. Le baron Moens de Fernig était absent. Moi aussi. Je me trouvais en effet à Louvain pour préparer mes examens, mais j’ai tout suivi à la radio. Durant les cérémonies, un petit groupe de flamingants conduits par Flor Grammens se dirigea vers le pavillon de la France pour y barbouiller les inscriptions en français. Cet incident entraîna la réprobation des organisateurs de la Journée flamande, mais reçut un écho international, d’autant que la visite du président français Coty avait lieu deux jours plus tard. Bien longtemps après, et jusqu’au Parlement, on assura que j’avais lancé des œufs pourris sur le pavillon français, ce qui était interprété comme du mépris pour la culture française. Mon alibi était sans faille: je n’étais pas présent à la Journée flamande à la réalisation de laquelle j’avais pourtant œuvré. Le 31e pèlerinage de l’Yser, le 24 août, fut pour moi une apogée, cette année-là. J’y ai prononcé le «message de la jeunesse» qui contenait pratiquement tous les ingrédients et systèmes d’action qui me guide­raient pendant les mois et années à venir: la lutte contre la régression des Flamands, contre la francisation de Bruxelles, pour une action flamande structurée et pour le bon usage de la langue, la collaboration entre jeunes de toutes les opinions et l’autonomie pour les communau­tés flamande et wallonne. Je disais, entre autres: «Jeunes Flamands, nous serons la première génération qui sera prise en considération dans l’union européenne. » C’était la première mention d’une perspec­tive européenne.  
1958 Wilfried Martens, Mémoires pour mon pays, éd. Racines, 2006   (p.22) Je n’étais pas un «guindailleur»   Grâce à ce discours de Dixmude, je devins, sans rencontrer de concur­rence, président du WS (Vereniging van Vlaamse Studenten, Union des étudiants flamands) pour l’année académique 1958-1959. Mes contacts réguliers avec les parlementaires CVP datent de cette période. Le futur et flamboyant député VU Mik Babylon pouvait conjuguer l’action et la fête. Moi, je n’ai jamais été un grand «guindailleur». Il est vrai que mon état de santé n’était pas toujours optimal. Je réservais mes forces à mes études et aux nombreuses conférences que je donnais dans tout le pays flamand. Comme président du KVHV, je menais des actions contre le recensement linguistique imminent, contre la francisation de Bruxelles et pour l’am­nistie. Heureusement, je pouvais assimiler la matière en très peu de temps. Les professeurs qui ont contribué à ma formation sont indubitablement Gérard Verbeke avec son cours de métaphysique, Albert Westerlinck en littérature, Louis de Raeymaeker à l’Institut de philosophie, Willy Peremans sur l’Antiquité gréco-romaine, Emile Lousse en histoire moderne, Jan De Meyer, qui enseignait le droit constitutionnel. Et principalement le professeur Albert Dondeyne, qui guida définitivement mon engagement politique.  
1959 Anne François, “Lentement la mentalité a changé”, LB 22/05/1999   Présentatrice du reine Elisabeth depuis 1959, Aimée De Smet devait annoncer en 1959 lors de la finale  les heures de passages des trams, ce qui était encore normal à cette époque.  “Quand je l’ai fait en deux langues, le public m’a chahutée.  Mais il s’est calmé, et j’ai continué!”  
1960s C. Laporte, Jan Verroken (chef de la fraction flamande du PSC-CVPà la Chambre pendant les années soixante), Sur le « Walen buiten » … et ses préliminaires qui conduisirent à la chute du gouvernement Vanden Boeynants-De Clercq, il y a 25 ans, in: LS, 6/02/1993   J.V.: « La question de Louvain était déjà ancienne. Le premier vrai détonateur se situa fin février 6O lors d’ une venue à Louvain de l’ ancien premier ministre Jean Duvieusart. A l’ instigation de bon nombre de prefesseurs francophones, de nouvelles revendications de bilinguisation de la ville avaient été formulées.  Tellement énormes qu’ elles avaient incité les étuduants à perturber le meeting. »   « Avec un brin de cynisme, je ne suis pas loin de me demander si certains n’ ont pas tout fait pour se faire mettre à la porte de Louvain pour obtenir de plus importantes contreparties! »   C.L.: « Aujourd’hui, certains ‘anciens de Leuven’ restent toujours traumatisés et refusent d’ y remettre le pied … » J.V.: « Un traumatisme qui vaut bien les humiliations infligées à des générations de Flamands par une triste arrogance de dominateurs. Un jour, lors d’ un débat à Saint-Gilles, on m’ a dit que l’ université de Louvain sans ses francophones ne dépasserait pas le niveau d’ une école moyenne … »  
1960s Christian Laporte, L’affaire de Louvain 1960-1968, DeBoeck Université,1999   (p.297) Le commissaire général de l’UCL, Ward Leemans, prit la recommandation de Paul Vanden Boeynants à la lettre et s’en ouvrit au cardinal Suenens et à quelques évêques présents à Bruxelles, à l’occasion d’une réception offerte à l’ambassade d’Allemagne en l’honneur du cardinal Dôpfner. Le surlendemain, faisant fi du repos dominical, le pouvoir organisateur de l’Université se retrouva donc pour une nouvelle réunion en présence de Leemans. Elle allait sonner le glas de l’unité épiscopale. En raison de la gravité des tensions qui opposèrent ce jour-là les évêques, très peu d’informations filtrèrent. Il n’y eut aucun communiqué à l’issue de la réunion et pourtant les participants en avaient rédigé un qui constatait leurs divergences : les évêques y rappelaient leur « volonté unanime de conserver l’unité fondamentale de l’UCL. Cependant des divergences de vues sont apparues relativement à l’application actuelle de la déclaration du 13 mai 1966. Un accord n’a pu être réalisé sur la question de savoir si les implantations prévues dans le canton de Wavre doivent se faire par voie de dédoublement ou de transfert. » Un autre détail de ce communiqué non diffusé montrait aussi une évolution des esprits : il signalait, en effet que « les évêques des diocèses francophones et flamands » rencontreraient les représentants des deux conseils académiques. Pour la première fois, la fracture communautaire atteignait l’Eglise de Belgique. Elle préexistait depuis le 13 mai 1966 mais, jusque-là, on avait toujours pu la cacher au monde extérieur. Un autre élément allait accentuer la rupture : afin de sortir de l’imbroglio, une nouvelle réunion était prévue le week-end suivant, cette fois en présence du recteur Descamps, des prorecteurs et des différents conseillers extérieurs à l’Aima Mater. En vue de la préparer, les évêques flamands avaient décidé de se revoir uniquement entre eux, le 1er février, à la résidence de l’évêque d’Anvers, Mgr Daem. Le lendemain, jour de la Chandeleur et de la fête patronale de l’Université catholique de Louvain, Notre-Dame Siège de la Sagesse, c’est une véritable bombe que lança l’évêque de Bruges, Mgr De Smedt, invité à s’exprimer devant l’assemblée générale des gildes paysannes courtraisiennes du Boerenbond.   (p.298) « Je me suis trompé »   Une réunion apparemment anodine dans l’agenda épiscopal, mais une tribune vraiment inespérée pour se distancier de ses collègues. Selon un correspondant du Standaard, qui n’était peut-être pas présent par hasard, l’évêque de Bruges commença par expliquer que lui-même et ses pairs ne savaient plus très bien à quels saints se vouer : « On nous a donné beaucoup de conseils. Certains m’ont dit : vous devez parler, d’autres ont renchéri : vous devez vous taire. Mais dans tous les cas, la Déclaration épiscopale du 13 mai a provoqué une explosion. C’est désormais du passé. L’intervention de l’épiscopat belge a été un frein à l’émancipation et a fait déborder la coupe. Je n’ai jamais eu l’intention de contrecarrer la libération et le développement du peuple flamand. Mes collègues non plus. Mais la déclaration du 13 mai fut une déclaration malheureuse. Elle est à présent dépassée. On ne peut plus s’y tenir et on ne s’y tiendra plus. Je suis convaincu que j’ai commis une erreur terrible le 13 mai 1966. Vraiment, je me suis trompé et on en a terriblement abusé. (…) Nous étions, en fait, sur la voie d’un transfert réalisé dans le plus grand calme, en dépit des nombreuses difficultés qui se sont interposées du côté francophone. Le sommet a été atteint à présent par la plus récente déclaration de la section francophone, une déclaration qui n’a ni rime ni raison et qui est réellement provocante pour le peuple flamand. Que doit-il se passer maintenant ? Nous voilà avec les pots cassés… Devons nous parler ou nous taire ? Dans tous les cas,   comme fils flamand du Brabant, je reste fidèle au peuple flamand et je me battrai pour son intégrité culturelle. Très clairement, je continuerai à agir pour l’intégrité de ma terre flamande natale, le Brabant flamand. Vous savez tous quelles difficultés énormes nous avons eues au sujet de la vie religieuse au littoral. Là, j’ai tout mis en oeuvre pour que nous ayons et gardions notre sol flamand. Qui sait ce que l’on va faire maintenant ? Pour ma part, je reste en tous cas fidèle à mon peuple, fidèle à la Flandre. » Si pour La Cité, il était clair que « cette nouvelle péripétie pourrait entraîner les plus lourdes conséquences », La Libre Belgique estimait que « la déclaration unilatérale de l’évêque de Bruges est naturellement sans valeur. » Et d’ajouter qu’un seul évêque ne pouvait évidemment remettre en question le Mandement de mai 1966. En outre, « le plan d’expansion du conseil académique de la section française, jugé comme sot par l’évêque de Bruges est issu de la déclaration du 13 mai conçue par tous les évêques et donc par le même Mgr De Smedt. »  
1960s Han Renard, Zo braaf als een kostschooljongen, in: Knack 03/01/2008, p.36-39 Met Jan Verroken, dé politicus van 1968, over de kwestie-Leuven   (p.37) Met de goedkeuring van de taalwetten beginjaren 1960 – de vastlegging van de taalgrens in 1962 en de regeling voor het taalgebruik in onderwijs en bestuurszaken in 1963 – was de aanwezigheid van de Uni­versité Catholique de Louvain op Nederlandstalig grondgebied het voorwerp van felle controverse geworden. (…) De Franstalige vreesden dat een strikte toepassing van de taalwetten het einde kon betekenen van Leuven-Frans, een van de laatste Franstalige bastions in Vlaanderen. (…) ‘Leuven werd in 1963 op Hertoginnendal niet eens besproken’, vertelt Verroken. (…) Een speciaal statuut voor de stad? Niets daarvan! De Franstalige christendemocraat Philippe le Hodey verklaarde op die vergadering dat wat hem betrof de Franse afdeling naar Wal­lonie kon, en dat we dus hooguit een overgangsformule moesten zien te vinden, in afwachting van de verhuizing naar gronden van een kanunnik in het kanton Nijvel. Die gronden lagen wel delicaat in de achtertuin van de ULB (Université Libre de Bruxel­les), en mede daarom eiste Le Hodey een absolute zwijgverbintenis. Vervolgens hebben Le Hodey en ikzelf twee wetsartikels opgesteld, precies met het oog op een toekomstige overheveling. Een: afblijven van het statuut — dus geen tweetalig statuut voor Leuven. Voor hun schooladministratie mochten de Franstaligen een dienst oprichten in de schoot van de eigen afde­ling, die ze bij een verhuizing gewoon konden meenemen. En twee: geen aparte Franstalige scholen voor de kinderen van het Franstalige universiteitspersoneel, maar wel een eigen afdeling in een school in Heverlee, die ze bij de verhuizing eveneens gemakkelijk konden overplaatsen.’   (p.38) Tegelijkertijd bleken wel steeds meer Walen vooreen overheveling gewonnen. Fransta-lige Brusselaars daarentegen bleven vast-houden aan de unitaire formule. (…) De bisschoppen van hun kant probeerden binnen de universiteit de communautaire vrede te bewaren,  maar na enkele  mislukte pogingen legden ze op 13 mei 1966 een explosieve verklaring af, waar-in ze hun gehechtheid uitdrukten aan ‘de institutionele en functio-nele eenheid van de Aima Mater en de fun-damentele geografische eenheid die ze in Leuven situeert’. Een felle protestgolf rol-de over heel Vlaanderen. (…) ‘Wij wilden gewoon voor ons taalgebied wat elke normale Waal voor zijn taalgebied verlangt. In Moeskroen, met zijn 80 procent Vlaamse immigranten, werden ook geen Vlaamse scholen geduld.’ Na het afgeketste wetsvoorstel braken voor Verroken en zijn gezin zware tijden aan. Wekenlang werd hij het slachtoffer van ‘schurkerijen’. Dag en nacht ging de telefoon, hij werd geïntimideerd en bedreigd, tot en met doodsbedreigingen. ‘Denk aan Lumumba,’ waarschuwde een anonieme beller, ‘we krijgen u wel, en uw hele nest gaat eraan’. Er werd aan zijn auto ‘geprutst’, hij vond een platgedrukte kogel in zijn reservewiel. ‘Dan dien ik cens een wetsvoorstel in!’ Uiteindelijk stelde de regering-VDB hem een villa op Tenerife ter beschikking waar hij met zijn gezin kon gaan schuilen tot de storm zou gaan liggen.   HET EINDE VAN BELGIË   De daaropvolgende maanden bleef de kwestie-Leuven het com­munautaire klimaat in het land verzuren. Hoewel steeds meer _ Franstaligen, met name in Wallo­nie, zich begonnen neer te leggen bij wat onafwendbaar leek, bleef een harde kern van Franstalige Brusselaars het principe ‘Louvain à Louvain’ verdedigen. Dat laat-ste was ook het officiële standpunt van de autoriteiten van de Franse afdeling. Na de bekendmaking, op 15 januari 1968, van de langverwachte expansieplannen van ‘Leuven-Frans’, ontplofte de toestand. Die plannen voorzagen namelijk in de handhaving van vrijwel de hèle Franse sectie in Leuven en omstreken. Nieuwe projecten werden voorgesteld, ‘alsof ergeen probleem van overheveling bestond’. Dat lokte een nieuwe woede-uitbarsting uit onder de Vlaamse studenten, mede geïnspireerd door de internationale studentencontestatie.   (p.39) ‘In een toestand van onbeschrijflijke verwarring, met tal-rijke buitenlandse televisie-ploegen en nokvolle tribunes, heb ik dan op 6 februari 1968 de braafste interpellatie ooit gehou-den in het Belgische parlement’, vervolgt Verroken. ‘Dat was het ambetantste moment van mijn leven. Ik sta er nog bij te wenen aïs ik eraan terugdenk. Het parlement zat afgeladen vol, maar dat kwam niet zozeer door mijn interpellatie, maar door die misère met het episcopaat.’ Na de interpellatie werd de vergadering geschorst in afwach-ting van het antwoord van de eerste minister – een antwoord dat nooit zou komen. Maar voor Verroken hoefde dat ook niet. Hij wilde gewoon dat de regering een vrije stemming over het Leuvense conflict zou aanvaarden. Bij sportief democratisch gedrag ‘had men het land veel ellende en nieuwe verkiezingen kunnen besparen.’ In het parlement was er rekenkundig namelijk een ruime meerderheid voor de overheve­ling. Naast de Vlaamse CVP, waren ook de VU, de Brusselse, Waalse en Vlaamse soci-alisten, het FDF, het RW en de Vlaamse libe-ralen ervoor. Maar een rekenkundige meer­derheid is nog geen politieke meerderheid, en in plaats van te antwoorden, ‘is Vanden Boeyants ‘s anderendaags naar de koning gegaan om het ontslag van zijn regering aan tebieden’. ‘Ze zijn niet meer overeind geraakt’, zuchH Verroken. Voor de PSC kwam de splitsing van de Leuvense universiteit namelijk neer op het einde van België.                         (…) Het uiteindelijke doel van Leuven Vlaams I was volgens Verroken de vorming van een eigen Vlaamse élite, waardoor ook de laat-ste Franstaligen op leidinggevende posten in Vlaanderen door Vlamingen konden wor­den vervangen, en ‘de sociale taalgrens’ kon worden opgeheven. ‘Wij wilden Vlaamse advocaten, Vlaamse rechters, Vlaamse ingé­nieurs, Vlaamse geleerden en Vlaamse dokters.’  
1960s in : Delta, 8, 2010, p.16   Nog tot net begin van de jaren zestig van vorige eeuw gaven Nederlandsonkundige officieren en onderofficieren aan Vlaamse rekruten in het Belgische leger Franstalige bevelen, en verbonden daar zelfs sancties aan, als ze niet verstaan werden.  
1960s Michel Woitrin, Louvain-la-Neuve et Louvain-en-Woluwe, Le grand dessein, 1987 / ou l’itinéraire d’un raciste fransquillon /     (p.24) L’école d’Heverlee   Depuis le lit à Blanden, je ne moccupe pas seulement de l’avenir: dès août et septembre 1963, le problème de l’école francophone d’Heverlee donne lieu à de longues conversations téléphoniques. Jour après jour, on m’informe de l’expulsion de l’un ou l’autre enfant n’appartenant pas à la communauté universitaire francophone et ne pouvant donc plus, en vertu de la nouvelle législation linguistique, bénéficier de l’Ecole d’Application d’ (p.25) ailleurs veiller aux intérêts des réels «suppôts» de l’Université qui veulent rester à Leuven et y faire assurer en français, comme les lois de 1963 le permettent, l’éducation de leurs enfants. Cela implique de nombreux échanges téléphoniques ou épistolaires, notamment avec le ministre de l’Education Nationale, M. Renaat van Elslande, et son chef de cabinet. (…) (…) Nous cherchions à acheter du terrain à Hamme-Mille afin de nous mettre à l’abri du caractère territorial et «de caste» de cette école d’exception (kasten school). Une option avait été obtenue grâce à la toujours bienveil­lante Mme van Zeebroek, mais il fallut y renoncer: les tensions linguistiques avaient radicalisé les positions des divers partenaires; du côté wallon, la majorité voulait rester à Leuven et considérait qu’installer les écoles de l’Université à Hamme-Mille serait une capitulation face aux pressions flamandes. L’ordre religieux des Sœurs Annonciades qui, à Heverlee, nous accueillait de bonne grâce dans de vieux bâtiments annexes, invitait l’U.C.L. à envisager une construction à neuf pour libérer les locaux provisoires devenus nécessaires au développement du couvent (les «mille filles» ou «mille vierges» allaient bientôt se trouver trois mille…). C’est à ce couvent que rendit visite en novembre 1951 le fameux Roi d’Heverlee: ce sosie du Roi Baudouin était un étudiant anversois en médecine; le scénario avait été préparé par le professeur Charles de Trooz et on trouvait notamment dans la suite du Roi MM. Guy Spitaels (futur ministre d’Etat) et Jacques Franck (directeur de la rédaction de La Libre Belgique) . Quelques jours plùs tard l’ à Paris, comme il notait mon adresse familiale à Heverlee, l’employé de l’hôtel qui avait vu le film à Paris me demanda: «Heverlee, comme le Roi d’Heverlee?», Le Figaro en avait fait deux colonnes à la une… Nous dûmes trouver un entrepreneur (flamand) qui fût capable de construire en quelques mois un complexe pour plusieurs centaines d’élèves. L’Université bilingue se chargeait de financer les bâtiments qui furent revendus à l’ordre des Annonciades lors de notre départ. Mais le finance­ment du corps enseignant et les garanties à donner à ceux qui assureraient la continuité de l’Ecole d’Application étaient à charge du budget francophone: au fil des ans, cela représenta un total de 100 millions de francs de l’époque (p.26) qui auraient pu être mieux utilisés ailleurs dans l’Université si on avait pu implanter les écoles francophones à Hamme-Mille. Le caractère discutable du choix d’Heverlee apparut clairement lorsque les enfants durent faire la navette quotidienne en autobus, et ensuite en train, entre Leuven et Louvain-la-Neuve… En réalité, le problème de l’expansion à Heverlee et de la rareté des locaux avait pris une allure politique et si la solution de bâtir une école francophone à cet endroit fut dispendieuse, elle s’explique par la psychologie des francophones qui souhaitaient résister au «Walen buiten» à Leuven. Le fonctionnement continu du lycée Virgo Sapiens à Heverlee est dû à la volonté indomptable et au calme savoir-faire de sœur Agnès, universitaire d’origine partiellement française, maître de stage à l’Université, qui cumula pendant des années le rôle de professeur de rhétorique et de directrice de l’école, avec les charges administrative, politique et matérielle que cela impliquait. Maîtrisant toute passion linguistique et gardant d’excellents contacts avec la communauté religieuse flamande dont elle faisait partie, elle réussit à défendre adroitement les droits légaux des francophones: lorsque des étudiants flamands envahissaient son école et y causaient des dégâts, elle rétablissait la situation avec détermination et sang-froid. Avec l’aide de l’abbé Henin, devenu doyen de Gembloux, sœur Agnès parvint à maintenir le moral de l’école. Ma fille Eveline me rapportait fidèlement chaque jour le nombre d’ouvriers visibles sur le chantier et les progrès des travaux, qui prirent quelque retard. On célébra par un joyeux lâcher de ballons l’inauguration des nouveaux bâtiments. Pourtant, plusieurs générations d’enfants et d’enseignants francophones ont connu, à travers les années, des conditions de travail très pénibles, dans des locaux provisoires et perpétuellement remis en question par les déména­gements, y compris lors de l’arrivée à Louvain-la-Neuve en 1975. Qui pourra mesurer l’impact, pédagogique et autre, de ces années de transhumance sur des centaines de garçons et filles de la communauté universitaire U.C.L. ?     (p.32) L’Acapsul La communauté universitaire francophone s’était organisée en une «As­sociation du Personnel Académique et Scientifique de l’Université de (p.33) Louvain». On trouvait à la tête de l’Acapsul trois prix Francqui (Mgr Lemaître, le professeur L.H. Dupriez, le professeur Garitte) et le professeur et bâtonnier van Reepinghen, trop tôt disparu. Ces scientifiques de haut vol ne craignaient pas de consacrer beaucoup de leur temps et de leur énergie à une action défensive qui s’exprimait dans un bulletin appelé, comme il convenait, Non Evertetur. J’étais membre fondateur de l’Acapsul et solidaire de son action pour la défense des intérêts de l’U.C.L. à Leuven, mais je n’en demeurais pas moins préoccupé de préparer l’avenir dans l’optique de l’expansion et du change­ment qui m’avait séduit dès 1963. Lorsque cette hypothèse prit la forme du «Walen buiten», je ne pus que m’opposer à l’idée d’être chassé de Leuven avec la complicité de certains collègues universitaires. Il était donc logique de soutenir ceux qui défendaient les droits matériels et intellectuels accumulés par l’U.C.L. à Leuven au cours des siècles (sic). Il fallait aussi faire preuve de pugnacité pour obtenir les moyens juridiques et financiers d’un transfert, s’il devait se produire: la vigueur des protestations de l’Acapsul me convenait donc tout à fait.   (p.34) Quelques acteurs Parmi ceux qui voulaient se déplacer sans retard vers la Wallonie, se trouvait le professeur Paul Capron, physicien, conseiller scientifique et même, pour un temps, prorecteur faisant fonction de l’U.C.L. Personnalité sympathique au sourire désarmant, quoique radical dans ses opinions, il apportait une sensibilité très wallonne à nos réflexions. Il put se réjouir de ­voir une partie de sa stratégie se réaliser précocement, lorsque fut prise la décision d’implanter le cyclotron à Louvain-la-Neuve, avant toute autre installation universitaire… D’autres se battaient avec vigueur et sur la place publique pour le maintien à Leuven: c’était particulièrement le cas du professeur Paul de Visscher, vice-président du Conseil Académique: juriste dont le père et l’oncle avaient dû faire face à la flamandisation de l’Université de Gand, il était tout préparé à saisir l’importance de l’enjeu et tenait à défendre clairement les vœux de la majorité de la communauté francophone: rester à Leuven et s’y développer normalement.  
1960s2 Michel Woitrin, Louvain-la-Neuve et Louvain-en-Woluwe, Le grand dessein, 1987
/ ou l’itinéraire d’un raciste fransquillon /
  (p.24) L’école d’Heverlee
Depuis le lit à Blanden, je ne m’occupe pas seulement de l’avenir: dès août et septembre 1963, le problème de l’école francophone d’Heverlee donne lieu à de longues conversations téléphoniques. Jour après jour, on m’informe de l’expulsion de l’un ou l’autre enfant n’appartenant pas à la communauté universitaire francophone et ne pouvant donc plus, en vertu de la nouvelle législation linguistique, bénéficier de l’Ecole d’Application d’ (p.25) ailleurs veiller aux intérêts des réels «suppôts» de l’Université qui veulent rester à Leuven et y faire assurer en français, comme les lois de 1963 le permettent, l’éducation de leurs enfants. Cela implique de nombreux échanges téléphoniques ou épistolaires, notamment avec le ministre de l’Education Nationale, M. Renaat van Elslande, et son chef de cabinet. (…)
  > En vérité, cette école était un cheval de Troie des fransquillons refusant d’apprendre la langue de l’endroit où ils étaient venus habiter… Une habitude française, chinoise, russe, turque…   (…) Nous cherchions à acheter du terrain à Hamme-Mille afin de nous mettre à l’abri du caractère territorial et «de caste» de cette école d’exception (kasten school). Une option avait été obtenue grâce à la toujours bienveillante Mme van Zeebroek, mais il fallut y renoncer: les tensions linguistiques avaient radicalisé les positions des divers partenaires; du côté wallon, la majorité voulait rester à Leuven et considérait qu’installer les écoles de l’Université à Hamme-Mille serait une capitulation (sic) face aux pressions flamandes.   > S’intégrer = « capituler »!  Bel esprit chrétien …
L’ordre religieux des Sœurs Annonciades qui, à Heverlee, nous accueillait de bonne grâce dans de vieux bâtiments annexes, invitait l’U.C.L. à envisager une construction à neuf pour libérer les locaux provisoires devenus nécessaires au développement du couvent (les «mille filles» ou «mille vierges» allaient bientôt se trouver trois mille…).
(…) Le fonctionnement continu du lycée Virgo Sapiens à Heverlee est dû à la volonté indomptable et au calme savoir-faire de sœur Agnès, universitaire d’origine partiellement française, maître de stage à l’Université, qui cumula pendant des années le rôle de professeur de rhétorique et de directrice de l’école, avec les charges administrative, politique et matérielle que cela impliquait.
  > Comme quoi, après le cardinal Mercier (ce raciste qui jurait que le néerlandais n’était pas fait pour servir de langue d’enseignement à l’université), des religieuses luttaient contre aussi contre le christianisme en refusant d’éduquer des élèves dans la langue du pays…   (p.32) L’Acapsul
La communauté universitaire francophone s’était organisée en une «Association du Personnel Académique et Scientifique de l’Université de (p.33) Louvain». On trouvait à la tête de l’Acapsul trois prix Francqui (Mgr Lemaître, le professeur L.H. Dupriez, le professeur Garitte) et le professeur et bâtonnier van Reepinghen, trop tôt disparu. Ces scientifiques de haut vol ne craignaient pas de consacrer beaucoup de leur temps et de leur énergie à une action défensive qui s’exprimait dans un bulletin appelé, comme il convenait, Non Evertetur.
J’étais membre fondateur de l’Acapsul et solidaire de son action pour la défense des intérêts de l’U.C.L. à Leuven, mais je n’en demeurais pas moins préoccupé de préparer l’avenir dans l’optique de l’expansion et du changement qui m’avait séduit dès 1963. Lorsque cette hypothèse prit la forme du «Walen buiten», je ne pus que m’opposer à l’idée d’être chassé de Leuven avec la complicité de certains collègues universitaires. Il était donc logique de soutenir ceux qui défendaient les droits matériels et intellectuels accumulés par l’U.C.L. à Leuven au cours des siècles (sic). Il fallait aussi faire preuve de pugnacité pour obtenir les moyens juridiques et financiers d’un transfert, s’il devait se produire: la vigueur des protestations de l’Acapsul me convenait donc tout à fait.   > Le ‘Walen Buiten’ fut une erreur: il aurait fallu écrire: « Franskiljons buiten ». L’ACAPSUL était un groupement de professeurs d’université racistes REFUSANT d’admettre que le néerlandais était une langue au même niveau que le français, voire que les néerlandophones avaient la même valeur que les francophones…   (p.34) Quelques acteurs
Parmi ceux qui voulaient se déplacer sans retard vers la Wallonie, se trouvait le professeur Paul Capron, physicien, conseiller scientifique et même, pour un temps, prorecteur faisant fonction de l’U.C.L. (…). D’autres se battaient avec vigueur et sur la place publique pour le maintien à Leuven: c’était particulièrement le cas du professeur Paul de Visscher, vice-président du Conseil Académique: juriste dont le père et l’oncle avaient dû faire face (sic) à la flamandisation de l’Université de Gand, il était tout préparé à saisir l’importance de l’enjeu et tenait à défendre clairement les vœux de la majorité de la communauté francophone: rester à Leuven et s’y développer normalement.   > « FAIRE FACE »: il est donc de ceux qui n’ont jamais pu admettre que le néerlandais devienne logiquement une langue d’enseignement dans une université dans le nord du pays…  
1961 De mensheid moet marsjeren, in : DS 28/06/2011   In 1961 en 1962 namen tienduizenden Vlamingen deel aan marsen op Brussel om druk uit te oefenen op de rooms-rode regering. Onder meer het vastleggen van de taalgrens en de grenzen van Brussel en de afschaffing van de faciliteiten behoorden tot het eigenpakket. De taalgrens kwam er kort daarop, maar de faciliteiten rond Brussel, Voeren en Komen werden door een deel van de Vlaamse beweging als nieuwe kaakslagen ervaren. (…) Neveneffect van het Vlaamse marsvertoon was de oprichting van het FDF.  
1961 Wilfried Martens, Mémoires pour mon pays, éd. Racines, 2006   (p.23) Mars op Brussel   Aidé par le Comité d’action pour Bruxelles et la frontière linguistique, j’ai organisé la première et la seconde « Marche sur Bruxelles », le 22 octobre 1961 et le 14 octobre 1962. Nous nous opposions aux facilités et voulions que la frontière linguistique soit fixée définitivement. J’étais responsable des slogans et de l’organisation. J’ai même encaissé quelques coups lors de la seconde Marche. Debout sur les escaliers de la Bourse, je voyais des manifestants flamands se faire molester par des perturbateurs francopho­nes. En tant que coorganisateur, je me sentais responsable et j’ai tenté de demander de l’aide au commissariat le plus proche. Mais je devais passer pour m’y rendre entre les deux camps antagonistes. On m’a reconnu et la colère francophone s’est retournée contre moi. J’ai reçu quelques coups de poing avant que la police n’intervienne.  
1962 Van Guido Hoof, Leuven – Louvain, uitg. Van IN, 1966   (p.39) Nadat de groep in januari 1962 een blauwtje had opgelopen bij de regering-Lefèvre, besloot zij een beroep te doen op de publieke opinie. Precies zoals twee jaar tevoren riep zij de Franssprekende leden van het akademisch korps bijeen; de vergadering had plaats op 5 februari 1962, stelde een manifest op voor de pers en gaf haar leiders de opdracht een Witboek voor te bereiden. De Acapsul was geboren, Association du Corps Académique et du Personnel Scientifique de l’Université de Louvain. Het lag in haar bedoeling het manifest, waarin de goedgelovige niet direkt de adders onder (p.40) het gras kon bespeuren, door zoveel mogelijk Vlaamse professoren te laten ondertekenen; teneinde handte~ keningen in te zamelen zou men het pas maandag 12 februari publiceren. Het kwam echter bijna direkt terecht bij het dagblad De Standaard, dat het vrijdag 9 publiceerde. Noodgedwongen moest de Acapsul toen dezelfde middag het dokument, dat inmiddels door 378 professoren, assistenten en werkleiders was onderschreven (onder hen een handvol Vlamingen), aan de openbaarheid prijsgeven.   (p.42) Dezelfde hoogleraar, van het Instituut voor Landbouwkunde, was echter realistischer dan zijn heetgebakerde kollega’s en wees hen erop, dat zij wel graag hun kinderen naar buitenlandse universiteiten zenden om zich er verder te volmaken, doch On parle facillement d’européanisation. Mais il est clair que c’est là une illusion ou même une hypocrisie, si nous ne pouvons d’abord assumer nos voisins immédiats. Nous savons très bien qu’il n’est pas de vraie solution au problème de l’Université de Louvain en dehors d’une collaboration avec nos collègues de langue néerlandaise.   «STAD-IN-DE-STAD» Dat die Nederlandssprekende kollega’s er in meerderheid anders over dachten. zou weldra duidelijk worden, en niet alleen uit het feit dat slechts een haH dozijn het manifest ondertekende, Dat was van meet af in slechte aarde gevallen bij de Vlaamse pers en de Vlaamse studenten te Leuven begonnen onmiddellijk te betogen en te «schilderen»: de Walen daarentegen riepen een driedaagse staking uit, ostentatief aangemoedigd door hun professoren, De akademische overheid liet betijen, maar dat zette weerom kwaad bloed bij de andere partij: had men vroeger nid voor veel minder Vlaamse studenten aan de deur gezet? Mgr, Van Waeyenbergh, rector magnificus, bepaalde zich tot het bijeenroepen van een kommissie, waarin vier professoren en twee studenten van elk taalstelsel aan de groene tafel zouden gaan aanzitten. Het werd geen dialoog, wel een dovemansgesprek en deze verzoeningskommissie viel vlug uit mekaar. Aan Vlaamse zijde verweet men de rektor anderzijds, dat hij tijdens een perskonferentie op 18 december 1961 de Franstalige aktivisten «een nationale universiteit», «een bindteken tus sen de volksgroepen (p.43) in ons land» en «het afschaffen van de Franstalige sektie zou de dood van Leuven betekenen» eigenlijk op een purperen schoteltje had voorgelegd. De Acapsul-vergadering van 5 februari had haar voormannen de opdracht gegeven haar manifest uit te werken tot een konkreet memorandum. De heren Deprit, Dupriez, Génicot, Jadin, Mgr Lemaître » Luyckx, Maisin, Mullenders, Urbain, Van Steenberghen en W oitrin stelden eerst een reeks losse nota’ s op onder de titel i;.avenir de l’université de Louvain en daarna een uitvo’erige tekst van 29 pagina’s, Mé~ morandum sur les problèmes que la question linguis­tique pose à l’université catholique de Louvain, geda­teerd 10 maart 1962 (in La Revue Nouvelle, 15 april 1962, blz. 363-382). Wat zij voor ogen hadden? ln de konklusies van dit werkstuk behandelt paragraaf 3 de Waarborgen voor de werking, met name een didaktische school voor de vorming van de toekomstige licentiaten-Ieraars, bij voorkeur onder de vorm van een Europese school of anders volledig sekundair onderwijs (door het rijk te subsidiëren), en toegankelijk voor kinderen van al wie bij de KUL van ver of van dicht is betrokken: verder een kleuter- en lagere schooI. afhangend van het instituut voor Psychologie en Opvoedkunde: ook hoger technisch en beroepsonderwijs (bv. laboranten, diëtisten, programmatoren enz.). De universitaire zie­kenhuizen moeten patiënten van elke taal kunnen op­nemen (“université comme institution hospitalière bi­lingue unitaire») : voor de vermenging van de studen­ten dient men universitaire cités te bouwen. Niet alleen moet elke «suppoost» (middeleeuwse term voor gelijk wie onder het gezag van de rektor ressorteer­de) het recht hebben om zich in de eigen taal te wenden (p.44) tot de gemeentelijke, provinciale en rijksoverheid, bovendien moet ofwel hij zelf een partikulier statuut krijgen, te erkennen door aIle instanties. ofwel de universiteit bepaalde gemeentelijke funkties kunnen uitoefenen. Van de Europese school tot de korporatistische stad-in-de-stad of staat-in-de-staat, zoals de universiteit van Leuven in het ancien régime was. het stond er allemaal in. Daags tevoren, 9 maart, hadden de bisschoppen een oproep tot de wetgever gericht om de katolieke universiteit waarborgen voor haar verder bestaan te geven; het Acapsul-memorandum leek er de interpretatie van te zijn. Dus riep twee dagen later «Vlaamse Leergangen te Leuven» de professoren bijeen die deel uitmaakten van de algemene vergadering van de vereniging; zij publiceerden een motie waarin het heette dat men enkel wettelijke maatregelen kan aanvaarden, die de integriteit van het Vlaamse taalgebied waarborgen.   Bovendien stelden zij een memorandum op ten behoeve van het episkopaat en lieten op 9 april 1962 een nota verschijnen in De Standaard. waarin o.m. te lezen stond : « Indien de vestiging van een tweetalige universiteit in een strikt eentalig gebied onoverkomelijke moeilijk~ heden zou blijken mee te brengen, dan is er niet veel verbeeldingskracht nodig om ten bate van de unitaire universiteit de mogelijkheden te exploiteren die de onmiddellijke nabijheid van de taalgrens meebrengt. Maar behoeft het zo’n vaart te nemen ?» Zij ontzenuwden de eis voor een didaktische school (sinds jaren reizen de Franstalige filologen naar scholen in het Franse taalgebied). voor sekundair onderwijs (slechts 12 kinderen van professoren op 173 te Heverlee), voor lager onderwijs (22 kinderen van profs op 111 in de transmutatieklassen te Heverlee), voor bestuurlijke faciliteiten in Leuven en randgemeenten (p.45) (“Is het te veel gevraagd van deze ontwikkelde mensen, dat ze een kleine inspanning zouden doen om de taal te leren van het volk. in wiens midden ze leven ? Zijn zij niet juist diegenen die zo hoog oplopen met de voordelen van de tweetaligheid en het nationaal belang van de interpenetratie der beide landkulturen ?”)     (p.64) Op 14 mei /1963/ maakte de Acapsul en motie bekend, waarin andermaal werd aangedrongen op de juridische erkenning van een Franstalige enclave te Leuven ten gunste van een “nationale” universiteit.  
1963 Jo Gérard, in : Le dossier du mois, 4, 1963, p.20 Louvain c’est l’ALABAMA de la Belgique. Une affaire de colour-bar.   Il s’agit d’empêcher des professeurs et des étudiants francophones de poursuivre qui leur carrière, qui leurs étu­des dans cette Université parce qu’elle est située dans une région réputée flamande d’après un recensement périmé et datant de 1947. Ceux qui veulent expulser les francophones vont à la messe deux fois plutôt qu’une, communient, dévotement, et se rendent à confesse, chaque fois que leur inspirèrent de troubles pensées, les jambes d’une fille mieux tournée qu’une autre. Jolis chrétiens que ces petits Flamands ! Qu’ils le veuillent ou non, c’est en vertu des droits du sol, de la langue et de la race qu’ils hurlent «Walen buiten ! » On est en plein néo-nazisme, dans le plus pur Rosenberg, dans le meilleur GOEBBELS. Et les autorités académiques ? Dix .fois, vingt fois, elles auraient pu et dû sévir. Par exemple, quand le « Verbond », association des étu­diants flamands, manifesta, sans en demander l’autorisation préalable aux dites autorités dont on attend, toujours, les sanctions envers les énergumènes qui brisèrent les vitres de la demeure de Mgr LEMAITRE et celles de la Maison de Droit. Les conséquences de la faiblesse lamentable des autori­tés académiques ? Mais cette grève estudiantine combien nuisible, à la veille des examens. Chose étrange : le Cardinal Van Roey a laissé, dans ses écrits, toute une doctrine claire, nette, précise à propos du rôle de Louvain dans l’unité du pays. On laissa la situation s’envenimer et on ne tint aucun compte du testament spirituel du grand prélat, aujourd’hui, si regretté par tous les Flamands et tous les Wallons atta­chés comme il l’était, lui-même, à l’unité de la patrie. En un mot comme en cent, le scandale dé Louvain est énorme. M illustre la renaissance du nazisme, la crise morale de nos élites dirigeantes, le désarroi d’une jeunesse privée de l’essentiel : cet exemple de fermeté et’de courage que doivent donner à leur peuple ceux qui ont accepté la res­ponsabilité du pouvoir. De tous les pouvoirs : temporels et spirituels.   Jo GERARD.  
1964 Joseph Hanse, Maîtrise de la langue maternelle et le bilinguisme scolaire, Ls documents wallons, Li., 1964   (p.3) « S’il est prouvé et c’est prouvé – que l’enseignement d’une seconde langue à l’école primaire fait souvent du tort aux enfants, … » (p.4) « Il est condamné par l’immense majorité des psychologues, des linguistes et des pédagogues. » (p.9) /ex./ Le Dr Edouard Pichon, psychologue français, a écrit en 1936: « Le bilinguisme est une infériorité psychologique. »  
1964 Prof. Dr. R. Derine, Aktuele Vlaamse standpunten, Standaarduitg., 1964   (p.25) Overigens behoort men rekening te houden met een merkwaardige uitspraak van de gewaardeerde moraalfilo-zoof Professor Jacques Leclercq, zelf een volbloed Waal, be-horend tôt de Franse taalgemeenschap. In zijn bekend werk Leçons de droit naturel schreef hij : «// est vrai qu’un peuple se développe mieux selon son génie propre en parlant sa lan­gue. Au XVIIIe siècle, les classes intellectuelles de presque toute l’Europe parlaient français; mais ni l’Allemagne, ni les Etats de l’Europe centrale, ni la Russie n’ont produit le moin­dre écrivain marquant de langue française» 2.   2 J. LECLERCQ, o.c., deel I, Le fondement du droit et de la société, Leuven, 1957, blz. 419.   (p.29) Hier en daar noteert men een sympatieke inspanning. Maar die goede wil van enkelen neemt de globale indruk niet weg: de meeste Franssprekenden zijn er vooral op bedacht eentalig te blijven, ook in de Vlaamse steden en gemeenten. In feite komt hun houding hierop neer : leren jullie, Vlamingen maar goed de tweede taal, dan komen wij wel verder klaar met Frans alleen ! Wegens die feitelijke weigering van de meeste Walen en Franstaligen om Nederlands te leren, zijn de Vlamingen uit réalisme wel genoodzaakt voorstanders te zijn van een dwin-gende taalregeling. Het Nederlands wordt immers bij elk kontakt tussen leden van beide taalgroepen verdrongen, tenzij beschermende maat-regelen dat beletten. De reden daarvan ligt niet zozeer in het internationaal prestige van de Franse taal. De diepe oorzaak werd zeer juist aangewezen door een Franstalige Brusselaar, Minister Gilson, in verband met de Brusselse randgemeenten: de Franssprekenden — ook aïs zij in een Vlaamse streek gaan wonen — maken bijna altijd de harde kern uit die zich niet wil aanpassen, terwijl de Nederlandssprekenden een soepele (p.30) houding plegen aan te nemen. Dat geldt overal waar beide taalgemeenschappen elkaar ontmoeten : Brussel, centrale diensten, randgemeenten van de hoofdstad, Leuven en zo meer. Daarbij komt dat wij in Vlaanderen hebben te kampen met het vraagstuk van de Franssprekende Vlamingen, die zich maar traag neerleggen bij het feit dat de voertaal er voortaan Nederlands is. Als men daarenoven rekening houdt met het feit dat vêle Franstaligen wegens hun maatschappelijke positie vrij sterke druk kunnen uitoefenen, begrijpt men dat bijna elk kontakt tussen beide kultuurgroepen leidt tot de overheersing van het Frans. Het is dus uitgesloten in de, konkrete situatie van tweetalige Vlamingen en eentalige Franssprekenden de vrije konkurren-tie ongestoord te laten spelen. Een spontané harmonie is on-denkbaar wegens de mentaliteit van vêle Franstaligen, die zich niet willen aanpassen. Achten zij het niet doodgewoon dat, waar vijf Nederlandstaligen en één Franssprekende samen zijn, de Vlaming uit hoffelijkheid Frans praat ? Een stelsel van volledige vrijheid op taalgebied is geen goe-de oplossing. Het zou voor de Vlamingen verscheidene nadelen meebrengen en geenszins tôt taalvrede leiden. In die omstandigheden dreigt er bestendig wat men gebiedsroof pleegt te noemen. Bij ontstentenis van wettelijke maatregelen zou de verfransing voortschrijden in steeds meer streken en lokaliteiten. De konkurrentie is immers ongelijk, daar de meeste Franssprekenden weigeren zich aan te passen en vaak zo kunnen optreden wegens hun maatschappelijke positie. Denk bijv. aan de villabewoners in de Brusselse rand­gemeenten en de Franssprekende hoogleraren te Leuven. De Vlaamse winkeliers, de eenvoudige Vlaamse mensen voelen zich onwennig, omdat ze hen niet vlot in het Frans te woord kunnen staan. De ingewekenen echter achten het heel gewoon tien of twintig jaren in een stad of gemeente te verblijven, zonder een inspanning te doen om zich de taal van de bewo-ners eigen te maken. Na enkele decennia is de streek natuurlijk (p.31) min of meer verfranst. Op dat ogenblik wensen zij dan de officiële erkenning van een toestand die ze door hun onwil zelf hebben geschapen. Ofwel eisen zij faciliteiten op het gebied van bestuur en onderwijs, ofwel kunnen zij reeds een stap verder gaan en proklameren ze met veel tamtam dat men de bevolking «vrij» moet laten beslissen tôt welk taalgebied zij wil behoren. Maar het is meer dan een zaak van gebiedsroof. Er is vooral sociaal onrecht. Zonder taalregeling blijven de Frans-ééntaligen de plak zwaaien, terwijl aan onze Vlaamse bedienden en universitairen de plaatsen worden ontroofd, waarop ze nor-maal mogen rekenen. Het mag niet zo zijn dat voor betrekkingen die in gewone omstandigheden geen biezondere talenkennis vergen, «goed Frans kennen» als eerste vereiste geldt om te worden benoemd of bevorderd, al was het maar om door de onmiddellijke of hogere chef te worden verstaan. Dat is des te meer waar, omdat de kennis van een tweede taal slechts van één deel van de bevolking wordt geëist. Moeten we het aïs normaal blijven beschouwen dat van een Vlaamse portier van het Ministerie tweetaligheid wordt geëist, terwijl de Minister en de direkteur-generaal het zich kunnen veroorloven geen vijf woorden Nederlands te verstaan ? Is het denkbaar dat in een Waalse stad een Vlaamse personeelschef wordt geparachuteerd, die geen Frans kent en zijn ondergeschikten verplicht in het Nederlands met hem te konverseren? In grote magazijnen te Antwerpen is zoiets vice versa wel mogelijk. Het is ook mogelijk dat in Vlaamse steden dokters worden aangesteld tôt hoofd van geneeskundige diensten, zon-der dat zij de taal van de patiënten vlot spreken. Is het denk­baar dat een Vlaamse kelner te Luik of te Charleroi gaat werken en er tot de Waalse klanten zegt «wat wenst U ?» en «ik versta U niet» ? Aan de Vlaamse kust is het omgekeerde na-tuurlijk schering en inslag. Hoffelijkheid voor de toeristen ? Zeer goed en liefst nog in vier of vijf talen. Maar zou de hoffelijkheid van kelners en winkeljuffers niet evenzeer geldig ten opzichte van de Vlaamse toeristen en de mensen van de strek?   (p.34) Dat is ook de reden waarom de Vlamingen doof blijven voor de sirenenzang van sommige Franstalige kranten, die sedert maanden met zoetgevooisde stem pleiten voor een «re-r delijke en menselijke toepassing» van de taalwetten. Deze kran-ten gebruiken daarbij zwaar geschut als  : het hoger belang van het land, de verdraagzaamheid en de nationale verstandhouding. Het klinkt zeer verleidelijk. Wie zou zijn houding niet willen afstemmen op al die grote woorden ? Maar de er-varing heeft de Vlamingen wijzer gemaakt. De bedoelde Frans­taligen moeten nu eens eindelijk inzien dat men kan bezorgd .   zijn om de eenheid van het land en ook nog verdraagzaam, ‘   zonder dat men bereid is nog twintig jaar lang de taalwetten te laten saboteren, zoals voorheen.   (p.66) De Voerstreek ? Wat al stemming heeft men rondom die zes dorpen met 4.200 inwoners niet gemaakt ! Is het zo een bewijs van de Vlaamse machtswellust, aïs men bedenkt dat door dezelfde taalgrensregeling 71.070 personen van West-Vlaanderen naar Henegouwen werden overgeheveld ? Geeft (p.67) men er zich rekenschap van dat Wallonie door de taalgrenswet een winst boekte van 64.176 inwoners ? Men zou menen dat de provincie Limburg een winst heeft geboekt op de provincie Luik. In feite verloor Limburg 2.531 personen, omdat o.m. het arrondissement Tongeren 5.504 inwoners afstond aan het arrondissement Luik. Daarenboven is gans de herrie omirent de Voerstreek kunstmatig opgeschroefd tôt een Waalse staats-zaak. De Walen zelf rekenden te voren de Voerdorpen tôt het Vlaamse grondgebied. Bijv. in het ontwerp van fédérale grond-wet, dat in 1947 werd ingediend door Waalse socialistische, libérale en kommunistische volksvertegenwoordigers, de heren Blavier, Frère, Grégoire, Lahaut, Leclercq en Rey, staat in ar-tikel 3 : «De gemeenten Moelingen, ‘s Graven-Voeren, St.-Pieters-Voeren, St.-Martens-Voeren, Teuven en Remersdaal worden bij Vlaanderen gevoegd». Trouwens, in de kommissie van de Kamer werd de huidige regeling aanvankelijk aange-nomen met achttien stemmen tegen één. Naarmate éditer stemming werd gemaakt in de Voerdorpen, eerst door konser-vatieven en pas later door de M.P.W., om uit elke Waalse on-tevredenheid politieke munt te slaan, brokkelde de meerder-heid af en groeide het uit tôt een Waalse grief.  
1965 Wilfried Martens, Mémoires pour mon pays, éd. Racines, 2006   (p.25) De Harmel à VDB   Revenons en 1965. (…) Après les vacances, une attaque virulente me vint de La Libre Belgique qui était alors le porte-parole des conservateurs catholiques francopho­nes. Selon le journal, j’étais un « Gambetta de faubourg, le porteur d’eau de la Volksunie, un arriviste, un personnage écumant qui ne devait sa montée en puissance qu’à ses attaques racistes. »  
1967 Eric de Bellefroid, Ode brélienne aux Belges, LB 18/09/2008   (…) dans « La … La … La … » (1967), le visionnaire (sic) s’en était déjà pris avec véhémence aux extrémistes du Nord. (…) Il lui sera interdit (« streng verboden ») de chanter cette chanson-là, là, là sur la côte belge.  
1968 Christian Laporte, Le « recteur de fer » a aussi sauvé l’UCL…, LB 28/01/2008   Le recteur de l’UCL qui vécut de plein fouet l’expulsion des francophones de Louvain en 1968 n’admit jamais ce qu’il considérait comme ‘un péché contre l’esprit’.   Mgr Massaux était-il autant anti-Flamand ? Certainement pas, (…). Et il en apporta la preuve tout au long de ces dernières années, lorsqu’il s’était retiré sur les hauteurs de la Meuse, à Bioul. Il y vivait avec une gouvernante originaire du nord du pays. (…) il avait mis un point d’honneur à accompagner les moments heureux et moins heureux de cette collaboratrice dévouée allant jusqu’à célébrer des messes de mariage et de funérailles de ses proches dans la langue de Vondel, de  De Wever et de Leterme.   Son blason épiscopal : « La vérité vous rendra libres. »  
1968 Wilfried Martens, Mémoires pour mon pays, éd. Racines, 2006   (p.27) Louvain-Leuven   En janvier 1968, le problème de Louvain resurgit. Le conseil académique francophone de l’université avait mis de l’huile sur le feu en exposant son plan d’expansion, qui sous-entendait qu’une université francophone complète demeurerait à Louvain. Nous avons immédiatement réagi contre cette «dangereuse provocation» qui récompensait mal, disions-nous, la patience et la bonne foi flamandes. Nous insistions auprès des hommes (p.28) plaidant la cause d’une école communautaire et pluraliste, l’enseigne­ment confessionnel nous paraissant lui aussi dépassé. La direction du CVP envisagea sérieusement de prendre des sanctions contre Jean-Luc Dehaene et moi; nous faisions figure de trublions face au leader charis­matique de l’enseignement catholique, Mgr Daelemans. Après des confrontations avec le bureau du CVP, j’ai instinctivement senti que nous devions reprendre notre souffle. Il n’était pas question que je divise mon propre parti.   (p.30) Notre équipe de jeunes adopta un manifeste (p.31) plaidant la cause d’une école communautaire et pluraliste, l’enseignement confessionnel nous paraissant lui aussi dépassé. La direction du CVP envisagea sérieusement de prendre des sanctions contre Jean-Luc Dehaene et mmoi ; nous faisions figure de trublions face au leader charismatique de l’enseignement catholique, Mgr Daelemans.   (p.31) L’esprit de Paul Ricœur   Mais comment parcourir ce chemin sans avoir l’impression de trahir son intime conviction? Je suis profondément redevable à des essais de Paul Ricœur, traduits en néerlandais par Politique et foi *. Je les ai lus et relus. Dans son chapitre « Tâches de l’éducateur politique », il précise les rapports entre éthique et politique, rapports difficiles et pleins de pièges. Comme le grand sociologue allemand Max Weber, il distingue deux niveaux de la morale : ce que Weber appelle la morale de conviction, et d’autre part la morale de responsabilité. Pour Paul Ricœur, «la santé d’une collectivité repose finalement sur la justesse des rapports entre ces deux morales : d’un côté la morale de conviction est portée par les socié­tés de pensée et de culture et par les communautés confessantes, parmi lesquelles les églises, qui trouvent ici, et non point dans la politique proprement dite, leur véritable point d’insertion; d’autre part la morale de responsabilité est aussi la morale de la force, de la violence réglée, et de la culpabilité réglée… Si nous réduisions la morale de la conviction à la morale de la responsabilité, nous tomberions dans le réalisme poli­tique, dans le machiavélisme, qui résulte de la confusion constante des moyens et des fins. » Ce fut mon leitmotiv et je n’ai cessé de dire que le CVP ne pouvait être un parti auquel rien n’importe d’autre que le pouvoir.  
1970s

Een elitaire partij als het FDF beweegt zich als een vis in het water van de massamedia. Belangrijker dan het eigen orgaan 4 millions 4 is de osmose tussen de partij en de grote pers. De belangrijkste Brusselse krant Le Soir werd vrijwel de FDF-spreekbuis; de partij heeftechterook haar kontakten in de invloedrijke reklamebladen (Vlan, bijv.) en op radio en televisie. Claude de Groulart en de burgemeester van Sint-Lambrechts-Woluwe, Georges Désir, bijv. zijn gewezen televisiereporters. Het FDF is inderdaad een moderne partij waar het ,,beeld », de indringende slogan, de pseudo-gebeurtenis, het oratorisch effekt (cfr. de enorm publi­citaire meetings in de ,,Madeleine »-zaal), het moeten hebben van het bezonnen ar­gument. —- (…) symbolisch geladen en door de Franse massamedia dik in de verf gezette ,,faits-divers » die de FDF-vooruitgang sterk hebben begunstigd, en die in het Brussels kollektief geheugen natrillen, zoals naast de al genoemde incidenten, de ,,verdrukte Voerinwoners » , de Tak-betogingen te Schaarbeek, het ,,september-dekreet » op het taalgebruik in het bedrijfsleven, de ,,Belgische vlag verscheurd door honden » (Halle-betoging 1974), ,,regeringskommissaris Ganshof van der Meersch die als in de somberste bezettingsjaren, bij nacht en ontij het Schaarbeeks gemeentehuis bezet » (gemeenteraadsverkiezingen 1976), de ,,Kerk der Stilte » (van het Voor), enz. Al deze geladen woorden hebben met de suksesvolle slogans van het FDF gemeen dat zij de Vlamingen als een bedreiging voor de vrijheid of het privéleven van de Brusselaars voorstellen en dat zij in feite op angst zijn gestoeld. Het is de angst van de kleine man die dank zij het moeizaam aangeleerde Frans de sociale ladder had beklommen en nu vreest dat het toch de Vlamingen zijn die de betere (ondergeschikte) betrekkingen krijgen; de angst ook van de Franstalige élite die haar bevoorrechte positie in België ondermijnd acht door de Vlaamse opkomst en die een klaustrofobe schrik krijgt teruggedrongen te worden tot het beperkt grondgebied (de ,,carcan ») van een stad die leegloopt en waarvan de bevolking nog alleen dank zij de vreemdelingen op peil blijft. Vooral verontrustend is de opkomst, sedert een paar decennia, van een Vlaamse elite, binnen de Brusselse vesting zelf waarop zij geen vat heeft en die, hoewel zij een zeer kleine minderheid vormt, de Franstalige elite toch reeds konkurrentie aandoet . Het is duidelijk dat in Brussel de in onze dagen zo geprezen kommunautaire pacifikatie slechts door het opheffen van deze vrees sukses kan hebben. Houding tegenover het Nederlands. Twintig jaar taalstrijd hebben ongetwijfeld de Franstalige houding t.o.v. het Nederlands nadelig beïnvloed. Terwijl deze houding vroeger enigszins neerbuigend en in het slechtste geval ietwat misprij-zend was, zijn beide gemeenschappen nu steeds meer een eigen leven gaan leiden . In tegenstelling tot de ouderen hebben jonge Franstaligen zelfs geen passieve kennis meer van het Nederlands en weigeren zij dit ook te kennen. Deze polarisatie vindt men zelfs terug bij de jongere generatie van autoch­tone Brusselaars die steeds meer ééntalig Frans (of soms ook Nederlands) wor­den i.p.v. dialektisch tweetalig. Een verbetering van de Franstalige houding t.o.v. het Nederlands zal alleen mogelijk zijn aïs de gesignaleerde vrees weggenomen wordt en hierin zal de roi van het FDF hoe dan ook belangrijk zijn.

Deze partij heeft handig gebruik gemaakt van de Brusselse vooroordelen tegenover de Vlamingen, en vandaar, tegenover het Nederlands, wat niet per se betekent dat de partijleiding altans principieel vijandig staat t.o.v. onze kultuur. In feite is de persoonlijke houding van de FDF-personaliteiten t.o.v. het Nederlands al even uiteenlopend al s hun ideologische achtergrond, al is zij vrij moeilijk te onderkennen. Zo staan niet zonder meer degenen die het best Nederlands spreken, het minst afwijzend tegenover onze kultuur. Veeleer lijkt het tegendeel het geval: de « fanatiekste »? Vlaminghaters zijn mensen van Vlaamse of Hollandse oorsprong, zoals stafhouder Van Rijn of bepaalde RB-Vlamingen die zich met de kille ijver van de apostaat trachten te rechtvaardigen. Tot dit slag mensen behoren eveneens de vroe­ger beschreven ,,sociale klimmers », de mensen die zich ten koste van heel wat moeite opgetrokken hebben aan het ,,hogere » kultuurpatroon en soms vaststellen dat al hun moeite nutteloos zou geweest zijn.

Waar de hogere Franse burgerij zich nog realistisch bij de sociologische gevolgen van het nieuwe België neerlegt en zelfs veelal een inspanning doet om de jonge Nederlandstalige klasse ter wille te zijn, groeit de vrees bij de Franstalige middenklasse: de kleine burgerij, het lagere bediendenkader, de ambtenarij van parastatalen en gemeenten, het verplegend- en dienstenpersoneel dat zich onmiddellijk door de opkomende Vlamingen bedreigt voelt in zijn karrière. Het scherpst gefrustreerd voelen zich die Brusselaars die zich moeizaam verfranst hadden en ten aanzien van de Vlaamse promotie moeten vaststellen dat al hun inspanningen vergeefs waren. Uit deze middenklasse rekruteren partijen als het ,,Front des Francophones » hun aanhang; door in te spelen op deze irrationele vrees bouwen zij hun sukses op. De onwaarschijnlijke slogan waarmee het FDF de voorlaatste parlementsverkiezingen won, luidde: ,,Contre la flamandisation de Bruxelles ». Bij deze kleine bur­gerij ontwikkelt zich een hele mytologie van de Vlaming die tegelijk aïs een dom, afzichtig wezen (vergelijk de karikaturale beschrijving van Vlaamse betogingen in de bladen van de Brusselse kleine burgerij: Le Peuple, La Dernière Heure en vooral, Pourquoi-Pas?. Helaas spelen de uniformdragers van VMO en andere Wolfsangels deze mytevorming in de kaart) wordt voorgesteld en tegelijk als bijzonder sluw (,,de Vlamingen zijn in het geniep bezig alle sleutelposities in België te bezetten »). Vooral de Vlaamse intellektueel wordt boos bekeken: ,,het zijn de flaminganten die de brave Vlaam­se mens opjutten… ». Men gaat zelfs zover een hele Vlaamse samenzwering te vermoeden. Wie derhalve weigert Frans te spreken, wordt als flamingant gedoodverfd.

 

1970s

Happart, l’archétype du raciste

 

1970s

Jan De Troyer (TV Brussel), « Les Flamands de Bruxelles / « On n’est pas en Yougoslavie ! », LB 16/12/2007

 

Les choses ont pourtant beaucoup évolué. On peut faire du shopping en néerlandais avenue Louise: ils ont enfin compris qu’il y a des Flamands qui dépensent de l’argent! Quand je suis arrivé à l’agence Belga, à la fin des années 70, il n’y avait pas de journa­listes néerlandophones, seule­ment des traducteurs! On était comme des journalistes de se­conde zone. Ce serait impensable aujourd’hui: il y a deux rédac­tions parfaitement autonomes. »

 

(…) Dans le même temps, si certains francophones pouvaient abandonner cette attitude de re­fus absolu de parler cinq mots de néerlandais chez le boulanger, cela éviterait bien de problèmes ! »

 

1970s

La persistance de certains intellectuels fransquillons à mépriser le néerlandais. En utilisant l’éternelle formule « ‘patois’ flamands/wallons, très différents les uns des autres ». (Jean Kestergat, Jo Gérard)

 

1970s

Thibaut Georgin, in : LS 23/02/2011

 

Un jour, dans les années 70, je suis tombé sur un autocollant du FDF qui disait : « Les gens distingués parlent français ».

 

1970s

VOEREN Aktueel, 2, 1987

 

(p.10) De bekrompen Action Fouronnaise doet in ‘Le Foron’ (86/4) een aanval op de kennis van het Nederlands. Ze verwijten minister Damseaux dat hij in de Waalse scholen vanaf het 5de leerjaar het onderwijs van onze taal verplichtend maakte. Ze noemen de depothouder van Jupiler-bier te Verviers een flamingant, al is hij gewoonweg een drietalige Vlaming. In de jaren 52-62, toen ik zelf in Verviers woonde, waren in de lakenweversstad drie industrielen, de hoofdinspecteur van Waters en Bossen, de inspec­teur van de Accijnzen, … allemaal drietalige Vlamingen, en lid van onze BVOB (Bond van de Vlamingen van Oost-Belgie). Voeg daarbij dat vier van de vijf bioscoopuitbaters eveneens Vlamingen waren.

In hun bekrompenheid verzetten de Happartisten zich tegen het aanleren van de overgrote meerderheid der Belgen (fameuze vaderlanders, die tisten!) en ze verdedigen de verouderde Waalse opvatting dat ze ‘met Nederlands niet kunnen doen’. De ééntalige Happart wenst dat de Waalse (ook de franskiljonse in Voeren) schooljeugd Engels en Spaans leert (en wat kan de doorsnee-Voerenaar met die talen doen?). « Kennis van Ne­derlands helpt kennis van Engels », zegde onze leraar.

Dat heel wat Walen heel anders denken en handelen dan de Voerfransdollen, willen we hier aantonen.

« Notre Jean a étudié un an à l’athénée de Tongres », zegden me ouders uit Crisnée. Een twaalftal Waaltjes van het atheneum van Crisnée kwamen een jaar lang in Tongeren studeren en er in een Nederlandstalig gezin verblijven. « Inzake verstandelijke en geestelijke ontwikkeling doet doet enorm veel goed », zegde de Waalse atheneumprefect.

« Weldra spreekt ook u Nederlands », komt regelmatig een Waal op de RTBF – voor het  TV-journaal als slot van een reclamespot om Nederlands te leren – verklaren.

« Onze kinderen moeten Nederlands leren », zegde me een Waalse restauranthouder van Sart-lez-Spa. Waarom?

Zijn antwoord: « De vele Vlaamse hoteleigenaars, campingsexploitanten en restauranthouders die zich in het gebied van Maas en Ardennen hebben gevestigd, doen gouden zaken. Zij zijn immers de taal machtig die 60 % van de klanten die hier in de zomer ver­blijven of in de winterweekends hier een (p.11) lekker etentje gebruiken. » En Yvonne Franssens, de Vlaamse uitbaatster van ‘La Chanille’ bevestigde dit.

« Van de Vlamingen hebben wij veel te leren », vertelde me een Waalse boer uit de streek van Ciney. « Vlamingen zijn harde werkers, rustige en vriendelijke mensen. Wallonie zou veel verder staan, hadden wij hun taal en ook wat van hun levenswijze ge-leerd », besloot hij.

« Met Vlaamse syndicalisme is beter dan het Waalse », zei me een Waals arbeider van Cockerill te Seraing, « het Vlaams syndicalis­me is redelijker, pragmatischer en realistischer. Wij, Walen, worden te zeer opgejaagd voor nevenproblemen, voor politiek en taalstrijd die er niet toe bijdragen om ons een cent meer te laten verdienen. Wou Gillon niet dat wij ten strijde zouden trekken voor de Voerstreek? Mijn grootmoeder was afkomstig uit die streek en ik betreur het dat mijn vader me nooit de taal van mijn grootmoeder liet leren. Nu Wallonie econo-misch meer en meer achteruit boert, zou ik wel graag in een Vlaamse fabriek g’aan wer-ken, maar ik ken de taal niet. Vlaanderen heeft economisch de match tegen Wallonie gewonnen. »

« De Franse school van Sint-Martens-Voeren is een slechte school », zegde me een Waal die in Aubel woont. Zijn zus die in de Voerstreek woont, stuurt haar dochtertje naar die school. « Ik zal ‘t u bewijzen », vervolgde hij, « met een passage uit de toespraak van de koning op 20 juli jl. » Hij toonde me in een krant volgende tekst uit genoemde rede: « Het is ook onontbeerlijk dat het onderwijs respect aanleert voor de anderen, welke ook de verschillen mogen zijn in filosofische, economische, sociale en culturele opvattingen. De geest van verdraagzaamheid mag er geen zijn van passieve onverschilligheid, maar wel van eerbied voor de mens en voor zijn fundamentele rechten, bij ons en elders in de wereld. Dat leert men nooit te vroeg. » En onze Waal uit Aubel besloot: « Dat res­pect voor de Vlamingen en voor hun taal leert men niet in de Franse school van Voeren. De jeugd, vooral de Fransgezinde jeugd van de Voerdorpen, moet die verdraagzaamheid opnieuw ontdekken. »

 

1972s

Wilfried Martens, Mémoires pour mon pays, éd. Racines, 2006

 

(p.35) (1972) Les Wallons n’acceptaient pas que les Flamands de Mouscron-Comines aient les (p.35) mêmes droits que les francophones des Fourons.

 

(p.37) Un Premier ministre wallon unilingue

 

Après la chute du gouvernement Eyskens, il était clair que le nouveau gouvernement devrait s’atteler à une double tâche: régler le statut des Fourons et, surtout, mettre en place la régionalisation en vertu de l’arti­cle 107 quater de la Constitution. Une majorité qualifiée était nécessaire pour ce faire et on avait donc besoin des socialistes. Lorsque le Roi nomma comme formateur Edmond Leburton, un Wallon unilingue, l’enthou­siasme de mon parti s’en trouva refroidi. Le formateur n’aimait guère le CVP et c’était réciproque. Il avait déclaré naguère à l’hebdomadaire bruxellois Pourquoi pas ?: « J’en ai marre du CVP ! » On n’oubliait pas son attitude durant les grèves révolutionnaires de 1960-1961, quand il avait bloqué dans sa ville les trains qui circulaient encore (d’où son surnom de «chef de gare de Waremme»). Le président du parti socialiste avait une réputation bien établie d’aimer boire un coup. Son goût pour les jolies femmes était aussi manifeste que sa surprenante attirance pour les leaders forts des régimes totalitaires : Tito, Ceausescu, Mobutu et le Shah d’Iran. Cette dernière amitié lui serait d’ailleurs fatale.

 

Martens Wilfried, Mémoires pour mon pays, éd. Racines, 2006

CARROUSEL DANS LES FOURONS

(p.128)

Euphorie

Les six communes fouronnaises appartenaient à la province de Liège. Elles étaient habitées par des Wallons et des Flamands mais ils parlaient, pour la plupart, un dialecte germanique, si l’on excepte quelques châtelains et quelques Wallons importés. En 1962, le législateur voulut fixer une fois pour toutes la frontière linguistique entre les régions culturelles néerlan-dophone et francophone. Deux faits se sont alors produits et, ici, je cite Théo Lefèvre. Il rapporte que, d’une part, les socialistes liégeois ont demandé au CVP de retirer les Fourons à la province de Liège car les élec­teurs, en majorité catholiques, de ces communes les empêchaient d’avoir la majorité absolue au conseil provincial liégeois. D’autre part, le diction­naire flamand de Jan Verroken démontrait que les Fourons étaient plus flamands que Mouscron-Comines.

Une solution apparut à tous comme logique : rattacher les Fourons au Limbourg et Mouscron-Comines au Hainaut. Personne ne voyait d’objection à cette proposition! Sauf nos amis de l’arrondissement de Courtrai, certains leaders CVP de la Flandre occidentale comme Berten De Clerck et Dries Dequae, et Robert Devos, bourgmestre de Mouscron, qui étaient extrêmement mécontents. Rationnellement, leur argumen­tation me paraissait juste : il y avait déséquilibre entre les 45 000 habitants du sud-ouest de la Flandre transférés en région wallonne et les maigres 4000 Fouronnais concédés à la Flandre. Mais, pour nous, l’obtention d’une frontière linguistique stable et d’une Flandre linguistiquement homogène était un enjeu qui méritait qu’on paie le prix! L’euphorie fut grande lorsque cette frontière linguistique fut fixée à la Chambre, le 31 octobre 1962. Les Fourons étaient, certes, rattachés au Limbourg contre le gré de leurs habitants. Mais personne ne pouvait pressentir quels conflits allaient voir le jour !…

 

Une question de loyauté fédérale

La plupart des objectifs pour lesquels nous nous battions au Vlaams Actiecomité apparaissent aujourd’hui aux jeunes générations comme complètement dépassés. La jeunesse flamande a le privilège d’être instruite (p.129) depuis des décennies dans sa langue maternelle. Un néerlandophone peut, sans problème, gravir l’échelle sociale et obtenir une promotion dans le secteur public. L’action flamande menée par ma génération a donc porté ses fruits.

Il va de soi que les Flamands se servent aujourd’hui de leur langue. L’homogénéité linguistique de la communauté reste néanmoins mena­cée. Les déboires autour des Fourons et des communes bruxelloises à facilités l’ont prouvé. Il s’agit d’une question essentielle, au cœur même de notre régime fédéral. Et c’est la raison pour laquelle il me semble nécessaire d’approfondir le sujet.

 

En février 1962, lors de mon discours au congrès du WB sur le fédéra­lisme d’union, j’ai insisté sur un point: il fallait, d’urgence, arrêter de saper l’homogénéité culturelle de la Flandre. Je ne disais pas cela parce que je considérais le territoire flamand comme une chose sacrée mais parce qu’il y allait de la raison de vivre du fédéralisme belge. Un amalgame comme la Belgique où différentes cultures vivent côte à côte ne peut en effet fonctionner que si les différentes communautés respectent pro­fondément leur identité culturelle et linguistique. C’est ma profonde conviction. Un État fédéral qui ne respecte pas ce principe et où une communauté linguistique viole l’homogénéité de l’autre, sombrera inévi­tablement dans des conflits linguistiques.

Pour éviter cela, chaque entité fédérée doit être compétente sur un terri­toire nettement délimité et disposer d’une langue officielle. Des facilités peuvent éventuellement être envisagées afin de permettre aux person­nes qui parlent une autre langue de s’adapter pendant une période de transition. Ce message n’a pas été entendu lors des négociations de Val Duchesse et il est apparu clairement que le système des facilités linguis­tiques définitives accordées aux communes de la périphérie bruxelloise était une source de conflits futurs. On a fait croire à l’opinion publique francophone que le principe de territorialité reposait sur un nationa­lisme des plus contestables. Cette présentation des choses est malhonnête : il est clair qu’un pouvoir politique sans territoire définitivement établi ne peut pas fonctionner. C’est tellement évident qu’il ne viendrait jamais à l’idée de demander à des Bretons, des Frisons ou des Wallons de céder une partie de leur espace socioculturel à des concitoyens parlant une autre langue ! Telle est pourtant la pression qui a été exercée sur les Flamands, notamment dans la question des Fourons. Une pression qu’ils n’avaient, eux, jamais pratiquée.

 

Carrousel et vaudeville

(p.130)

Et le vaudeville continua! Lors des élections communales de 1982, «Retour à Liège» obtint une fois de plus la majorité (62%) et José Happart recueillit la majorité des voix de préférence (869 sur 2803). Il fut présenté comme bourgmestre par ses corréligionnaires mais comme il ne connaissait pas le néerlandais, le gouvernement hésitait à le nommer. Pour éviter un court-circuit fatal, le compromis suivant fut adopté : la nomination de Happart comme bourgmestre serait décidée le 4 février 1983, mais elle ne deviendrait effective que le 31 décembre afin de lui donner le temps de « rafraîchir » sa connaissance du néerlan­dais. Bien que ce «rafraîchissement» ne soit pas très apparent, le ministre de l’Intérieur, Charles-Ferdinand Nothomb l’autorisa à prêter serment, le 30 décembre. Une vague d’indignation souleva la Flandre où l’opinion publique estimait qu’un homme qui méprisait le monde néerlandophone jusqu’à la phobie culturelle, ne pouvait deve­nir bourgmestre d’une commune flamande. Les Fouronnais flamands interjetèrent appel auprès du Conseil d’État, une instance plus apte que le gouvernement à juger d’un conflit concernant l’application de la loi linguistique. Comme le pays se trouvait au bord d’une catastrophe socio-économique, le gouvernement estima d’ailleurs qu’il avait (p.131) d’autres chats à fouetter et une sorte de «trêve de Dieu» fut instaurée dans l’attente de l’arrêt du Conseil d’État.

Je ne me suis jamais laissé entraîner dans l’atmosphère émotionnelle que le « bourgmestre » Happart entretenait astucieusement dans l’opinion publique. Il multipliait les initiatives qui ne pouvaient qu’exaspérer l’opi­nion flamande: des bambins flamands étaient exclus d’une école communale pour des raisons insignifiantes, une auberge de jeunesse flamande était contrainte à la fermeture et, au conseil communal, José Happart refusait de prononcer le moindre mot en néerlandais.

(p.132)

Il est tout à l’honneur de Jean Gol et d’André Cools d’avoir vu clair: ils ont publiquement pris des distances par rapport au happartisme. Ils ont probablement perçu que, tôt ou tard, les Fourons se retourneraient contre la Wallonie parce que la Flandre, attaquée dans son intégrité, serait de moins en moins disposée à répondre aux besoins financiers wallons.

L’inéluctable se produisit le 30 septembre 1986. Le Conseil d’État annu­lait la nomination du 4 février 1983. Il considérait qu’un bourgmestre d’une commune située sur le territoire flamand devait pouvoir utiliser le néer­landais dans l’exercice de sa fonction sans avoir besoin de traducteurs ou d’interprètes. On pouvait penser que le rideau était définitivement tombé sur l’affaire Happart, mais c’était une erreur. J’ai participé à l’émission domi­nicale de la RTBF Faire le point, face à une assemblée choisie de journalistes francophones, dont Christiane Lepère. Je fus abasourdi: personne ne voulait admettre l’arrêt du Conseil d’État, même si son argumentation était considérée comme solide!

Le lendemain, Charles-Ferdinand Nothomb interjeta appel auprès de la Cour de cassation, où il espérait bien obtenir raison. Cette démarche me reste en travers de la gorge. J’avais laissé persister le désordre fouron-nais pendant trois ans, dans l’espoir de voir les parties opposées s’accommoder de la décision du Conseil d’État. Mais voilà que Nothomb ne l’acceptait pas et entamait une nouvelle bataille de procédure! La question restait donc sans solution sur le plan national. L’impuissance de mon gouvernement à résoudre ce problème envenima inévitablement la question. Le 5 octobre, j’ai déclaré à la BRI que l’arrêt du Conseil d’État devait être appliqué selon la lettre et selon l’esprit: Happart n’était plus bourgmestre, il ne pouvait même pas briguer un poste d’échevin et moins encore celui de bourgmestre faisant fonction.

Mais nous n’avions pas tout prévu. Happart agit comme si le Conseil d’État n’avait pas rendu d’arrêt. Démis de sa fonction de bourgmestre, il se fit réélire par le conseil communal comme échevin et devint même premier échevin, ce qui lui assurait la présidence du conseil communal. Le gouverneur du Limbourg réagit en annulant ou suspendant chaque fois les décisions prises dans ces conditions par le conseil.

 

(p.133)

Le 14 juillet 1789, Louis XVI notait dans son journal qu’il ne s’était rien passé de particulier. La prise de la Bastille lui avait complètement échappé. J’aimerais lire les journaux de Spitaels, Moureaux, Dehousse, Maystadt, Deprez et beaucoup d’autres. Peu d’entre eux ont été conscients d’avoir lourdement hypothéqué en 1986-1987 la toute jeune organisation fédé­rale du pays. J’ai été très étonné d’entendre certains de mes «anciens combattants» comme Philippe Moureaux critiquer, récemment, dans le débat sur l’arrondissement électoral Bruxelles-Hal-Vilvorde l’attitude de leurs collègues flamands. À les entendre, ceux-ci mettaient la survie du pays en j eu. Ils ont même déclaré que : « Les Flamands se dirigent tout droit vers la fin de la Belgique », en se posant en gardiens du fédéralisme belge. Ce n’était pas très crédible !

 

(p.140)

Le soir du 13 octobre, j’ai vécu un moment politique des plus heureux. La coalition gouvernementale ne sortait pas seulement saine et sauve des élections, mais mieux encore, elle était renforcée ! Le CVP et le PSG récupéraient la moitié des voix qu’ils avaient perdues en 1981. Personnellement, j’avais 60000 voix de préférence. La presse constata que ce résultat confirmait le succès d’une politique de redressement menée par le gouvernement et son Premier ministre, Wilfried Martens. Un journaliste du Monde écrivit qu’il ne comprenait pas pourquoi les Belges avaient voté en masse pour moi, alors que j’avais l’air d’un simple petit fonctionnaire !… En France, on a l’habitude d’une classe politique qui a plus de panache et un comportement plus élitiste, la majorité des hommes politiques venant de la prestigieuse ENA (École nationale d’ad­ministration). Il est bien connu que j’ai suivi un parcours beaucoup plus populaire !

 

 

(p.148) Le carrousel continua en 1987 (Happart se faisait régulièrement élire par le conseil communal premier échevin et bourgmestre faisant fonction, vote que le gouverneur du Limbourg annulait tout aussi régu­lièrement) , mais la Belgique exerçait la présidence de l’Union européenne durant les six premiers mois de l’année et je me voyais mal expliquer à mes collègues Kohi, Thatcher et Mitterrand que la stabilité du pays était menacée par Happart.

À la veille des vacances, deux avis du Conseil d’État, siégeant en cham­bres réunies, devaient mettre fin au carrousel ; ils soulignaient que l’arrêt du 30 septembre 1986, qui interdisait explicitement qu’Happart exerce la fonction de bourgmestre faisant fonction, devait être exécuté. Une véritable gifle pour le PSC… mais j’avais l’impression que celui-ci commen­çait cependant à se résoudre à l’inévitable. Nous aboutîmes enfin le 3 juillet en Conseil des ministres au compromis tant attendu. Il n’était pas ques­tion qu’Happart soit bourgmestre faisant fonction, ce qui impliquait concrètement que les autres échevins devraient accomplir les actes de gestion de la commune.

(p.150)

Je me souviens fort bien de l’été 1987. Je me sentais épuisé après toute une année consacrée à éteindre les brûlots politiques, à canaliser les tensions et à écouter douloureusement les protestations des groupes de pression flamands et wallons qui vivaient des bouffonneries fouronnai-ses. Mais je parvins à libérer mon esprit et à profiter intensément des plaisirs de la Provence. Je sentais bien que les tensions autour de Verhofstadt et des Fourons allaient renaître, mais je me révoltais instinctivement contre l’idée qu’elles provoqueraient la chute de mon gouvernement.

 

(p.151) Happart était un prétexte

 

« Le chemin est long du projet à la chose», a écrit Molière. J’étais à peine rentré que le MOC-ACV rejetait les décisions du conclave budgétaire. Et quand Guy Verhofstadt fit à la fin septembre la proposition de concur­rencer les mutuelles par des assurances privées, ce fut le commencement de la fin. Le vice-Premier ministre libéral réagissait ainsi à la publication d’un dossier judiciaire consacré aux placements et aux caisses des mutuel­les. Le mouvement ouvrier chrétien s’employa rapidement à le faire disparaître de la scène politique… (…)

 

Coup de semonce

 

Le compromis du 3 juillet prit vite l’eau. Durant les vacances, éclata «la guerre des juges»: le juge liégeois Bartels avait obligé José Happart à signer deux attestations en qualité de bourgmestre faisant fonction. C’était évidemment du pain bénit pour les sociaux-chrétiens francopho­nes dont les ministres vinrent me proposer de revoir le dossier des Fourons (p.152) dans un cadre plus large, par exemple via une loi interprétative sur la connaissance des langues dans les Fourons et dans les autres commu­nes à statut linguistique spécial. En même temps, Happart annonçait qu’il ne signerait plus que les actes destinés aux Fouronnais flamands dans l’espoir qu’ils seraient annulés systématiquement par l’autorité de tutelle.

C’en était trop ! Je suis un homme patient mais je suis par-dessus tout un légaliste. Je ne pouvais accepter que des hommes politiques qui devaient respecter l’État de droit mangent leur parole. Je refusais d’être naïf et de croire encore dans le gentlemen’s agreement du 3 juillet alors que la situation se détériorait sur le terrain. J’envoyai donc le 20 septembre un premier coup de semonce. J’annonçai lors de débats télévisés que le gouvernement allait prendre une initiative de dépannage pour rendre défi­nitivement impossible le carrousel fouronnais. Ce qui provoqua la colère de Gérard Deprez qui ouvrit le feu : « Martens est devenu l’otage des extré­mistes de son parti», déclara-t-il.

Le président du PSC était allé trop loin. J’étais furieux, et mon parti aussi. Les groupes parlementaires exigèrent le 23 septembre que la question soit réglée clairement par le gouvernement avant la reprise des travaux parle­mentaires ; il fallait exécuter l’arrêt du Conseil d’État selon lequel Happart ne pouvait être bourgmestre faisant fonction et rétablir la légalité. Sinon, il était évident qu’il n’y aurait plus de gouvernement.

 

Gérard Deprez incorrect

 

Le communiqué des groupes CVP n’était en fait que le rappel du compro­mis de juillet auquel les partenaires francophones du gouvernement s’étaient ralliés. Gérard Deprez le jugea cependant inacceptable. Et le 3 octobre, il vint me voir chez moi, à Gand. Ce ne fut pas une conversation amicale. Je lui dis sans détour que je n’avais pas apprécié ses déclarations incorrectes des dernières semaines. «Mais c’est toi, Wilfried, qui as mangé ta parole», répon­dit aussitôt le président du PSC. «Avant les vacances, il n’était pas question de sanctions contre Happart, et maintenant il doit brusquement partir. En soutenant le point de vue du CVP, tu as perdu ton rôle d’arbitre. » Sûr de lui, il alla plus loin encore: «Une crise est inévitable si nous continuons ainsi. Je n’accepterai plus de compromis. La formule de « déshabiller » Happart en mai a fait rire de nous. C’était un monstre, même si Joseph Michel assurait que c’était du béton. La seule chose que je puisse encore accepter, c’est un travail législatif sérieux, une loi qui règle une bonne fois la connaissance linguistique des mandataires des communes à statut spécial. »

(p.153) Ces propos me stupéfièrent: le président du PSC voulait une nouvelle législation, mais il ne parvenait pas à respecter l’actuelle! Comment pouvais-je prendre sa proposition au sérieux? Je lui fis part de mes objec­tions: «Gérard, comprends-tu bien à quel point le législateur est ligoté? L’avis du Conseil d’État dit clairement que le législateur doit rester dans le contexte constitutionnel de l’article 3 bis. On n’arrivera pas à un consen­sus politique en dehors de ce cadre. »

Mais il n’y avait rien à faire. Deprez tenait beaucoup à la loi interpré­tative. Je lui conseillai de prendre contact avec Jean-Luc Dehaene pour étudier avec lui la possibilité d’un projet de loi. Jean-Luc avait à l’époque la réputation d’être un négociateur extraordinaire qui pouvait résoudre les tensions les plus irrationnelles.

 

La dérive d’un intellectuel

 

Mais comment en était-on arrivé là? Qu’est-ce qui avait conduit Gérard Deprez à joindre son sort depuis tout un an à celui de José Happart? Lui, l’intellectuel brillant doté d’un tel savoir-vivre, ne devait quand même pas se faire d’illusions ! Craignait-il que le PS devienne incontournable après les prochaines élections si le joker Happart se liait totalement à Spitaels? Ou bien y avait-il des motifs plus profonds ? Une certaine sympathie pour Happart n’était évidemment pas surprenante; tous deux siégeaient au Parlement européen et y entretenaient un contact régulier.

Deprez voyait peut-être en Happart le brise-glaces grâce auquel il pourrait remplacer Verhofstadt par Spitaels. Le président du PS avait entamé après les vacances une offensive de charme dans laquelle il se disait prêt à prendre des responsabilités gouvernementales avec les sociaux-chrétiens. Je n’excluais pas que Deprez veuille faire une fleur à Spitaels. Il a confirmé1 qu’il avait vu Spitaels à deux reprises, chez un ami commun, avant les élections de décembre «parce qu’il était acquis à l’idée qu’il fallait ramener les socialistes dans un gouvernement, d’autant que l’opposition du PS, mis à part le volet institutionnel, était moins dure et qu’il était notam­ment convaincu par l’idée d’une réforme fiscale».

Je ne veux cependant pas donner de Gérard une image négative. Il a peut-être joué un rôle peu brillant dans l’affaire Happart, mais sa vie est beaucoup plus significative et riche que cela.

 

1 Jean-François Furnémont, Guy Spitaels, au-delà du pouvoir, Luc Pire, Bruxelles, 2005.

 

(p.154) Nous nous entendons toujours bien, et c’est merveilleux car nos affron­tements auraient pu dans bien des cas engendrer une réelle antipathie. C’était un Wallon au sang chaud qui avait dû quitter la cité de la Dyle à cause du « Leuven vlaams» et qui en avait gardé un traumatisme. Mais je crois qu’il n’a jamais pris mal ma lutte pour l’homogénéité linguistique flamande. Même si, sur le plan communautaire, il n’hésitait jamais à bousculer sans ménagements les Flamands.

Car il avait un caractère emporté. Je me souviens ainsi d’une réunion au Lambermont durant laquelle il m’adressa de manière inattendue une sèche remarque: j’avais, selon lui, trop peur des socialistes! Je reçus une lettre d’excuses le lendemain, alors que j’avais déjà oublié l’incident. Gérard Deprez était un homme amical, plein de tact, large d’idées, géné­reux et d’une fréquentation agréable. Nous avons pu résoudre ensemble bien des difficultés.

Je ne lui ai pas tourné le dos lorsqu’il a quitté le PSC en 1998 pour créer le MCC (Mouvement des citoyens pour le changement) avec lequel il se rapprocha des libéraux francophones de Louis Michel. Il est demeuré, à mes yeux, fidèle au projet chrétien-démocrate. C’est pourquoi j’ai voulu le garder au sein du groupe PPE du Parlement européen après les élections de 1999 même s’il figurait sur une liste commune PRL-FDF-MCC.

 

1977

in : Hendrik Fayat, Brussel ook onze hoofdstad, Alg.-Nederlands verbond, 1977

 

(p.23-25) DE VRAAG  IS :  WAT IS  HIER SCHIJN EN WAT IS  DE WERKELIJKHEID ?

 

Wat blijft er van het Vlaams karakter van de zes randgemeenten met vermenigvuldigde faciliteiten voor de Franstaligen nog over nu deze, steunende op de georganiseerde en gelegaliseerde onvoorwaardelijke solidariteit van de agressieve franstalige overmacht van de Brusselse Agglomeratie, over de middelen zullen beschikken om de Vlamingen in die gemeenen in dezelfde verdrukte hoek te duwen als in de Brusselse agglomeratie zelf.

 

B. Daarbij komt dan het beruchte inschrijvingsrecht, t.w. het recht voor de franstalige inwoners van de zes gemeenten met faciliteiten, en van Dilbeek, Groot-Bijgaarden, Strombeek-Bever, Sint-Stevens-Woluwe, Sterrebeek, Beersel, Alsemberg, ‘t Voor, Jezus Eik, en Zuun, om hun woonplaats te kiezen in de Brussel­se agglomeratie. Dit uitdagend recht voegt zich bij de sluwere mogelijkheid waarover de franstalige in­woners van deze Vlaamse gemeenten reeds beschik­ken om aan de regel streektaal – onderwijstaal te ont-snappen door hun kinderen naar franse scholen in de Brusselse agglomeratie te sturen. De burgemeesters van de zeven gemeenten : Beersel, Dilbeek, Grimbergen, Overijse, Sint-Pieters-Leeuw Vilvoorde en Zaventem, waaronder deze tien deelgemeenten en wijken ressorteren, hebben zich met klem verzet tegen dit inschrijvingsrecht, omdat daardoor Franstaligen aangemoedigd worden zich in een Nederlandstalige gemeente te komen vestigen zonder zich te moeten aanpassen.

 

De zeven burgemeesters roepen hun bevolking op tot verhoogde inspanningen om elke tweetaligheid in de wettelijk eentalige gemeenten rond Brussel tegen te gaan en om aan Franssprekende inwijkelingen duidelijk te maken dat ze slechts welkom zijn indien ze zich aanpassen. Dit is eindelijk klare taal.

Dit is de taal die de Walen meer dan een eeuw lang tegen de tienduizenden ingeweken Vlamingen gevoerd hebben.

Men moet maar eens wagen een gelijkaardig inschrijvings- en niet-aanpassingsrecht voor Vlamingen in één enkele Waalse gemeente, in één enkel Waals gehucht of slechts in één enkele Waalse straat voor te stellen om onmiddellijk daarop een onvoorwaardelijk, onomwonden en onherroepelijk definitief NEEN als antwoord te krijgen.

 

C. Voor de Brusselse Vlamingen komen enkele be-palingen of tekortkomingen van het Egmont-akkoord zeer hard aan. De zo wat 200.000 Nederlandstaligen die zich in de Brusselse agglomeratie met hardnek-kigheid, standvastigheid en trouw als de weerbare voorpost van onze taal en cultuur gehandhaafd heb­ben verdienden beter dan wat hun nu beschoren wordt bij de definitieve hervorming van de Staat waarvan Brussel voor de beide Belgische culturen de gemeen-schappelijke hoofdstad blijven wil.

 

1) Het inschrijvingsrecht toegekend aan Franstaligen uit niet minder dan 16 randgemeenten kan aïs gevolg hebben dat de franstalige kiezers voor de wetgeven-de verkiezingen in de Brusselse Agglomeratie zodanig aangroeien dat hierdoor, in het geïsoleerde Brussels gewest, de Brusselse Vlamingen minstens één par­lementaire woordvoerder zullen verliezen. Dit maakt het dringender dan ooit noodzakelijk om voor de Brus­selse Vlamingen een minimum aantal zetels te waar-borgen zoals dit nog steeds ten voordele van de Waalse sénatoriale vertegenwoordiging speelt in de provincies Luxemburg en Namen.

2) De pariteit in de  Belgische uitvoerende macht, gunstig voor de Franstalige minderheid in  het land wordt  vanzelfsprekend   behouden maar de pariteit wordt  aan de Brusselse Vlamingen   ontzegd  in  de executieve van de gemeenschappelijke hoofdstad. De gelijkberechtiging in de nationale hoofdstad wordt afgeschreven. In een hoofdstad, die toch ook de hunne moet blijven worden de Nederlandstaligen naar een institutionele  minderheidspositie teruggedrongen.

3)  De 19  gemeentelijke administratieve structuren blijven grotendeels bestaan en daardoor blijven de Brusselse Vlamingen blootgesteld aan een druk die traditioneel anti-Vlaams is en blijven o.m. benoemingen en bevorderingen van honderden  plaatselijke Vlaamse ambtenaren verder in de hand van meestal Vlaamsvijandige plaatselijke machthebbers.

4) Gemeenschapscommissies krijgen in elke gemeente adviesrecht bij  het plaatselijk bestuur,  dus geen beslissingsmacht. Hier ligt de kern van het verwijt. In de hervormde Belgische Staat zullen de Fransta-ligen, dank zij de autonomie der gewesten ontsnap-pen aan de relatief kleine,  niet-agressieve Vlaamse meerderheid in België. De Vlamingen te Brussel moeten eveneens een voldoende autonomie bekomen om tegen een  relatief veel sterkere,  militant-agressieve Franstalige meerderheid beveiligd te worden. Dit is de wezenlijke tegenprestatie die in het Egmont-pact ontbreekt.

 

1977

Joseph Delmelle, Confluent, 77, n° 57, p.10

 

« dans une Belgique partagée entre 2 cultures antagonistes … »

 

1978a

in: Voeren, 15 jaar Limburg, aug. 1978, nr. 7

 

(p.2) 15 jaar geleden werd de Voerstreek aangehecht bij de procincie Limburg. Aldus behoort zij definitief tot het Nederlandse taalgebied. Het welvaart- en welzijnsbeleid van dit gebied zal dan ook tôt stand komen in het Vlaamse gewest en de Nederlandse cultuurgemeenschap.

De regeling voor de Voerstreek in 1963 maakte deel uit van een crompromis waarbij o.m. de streek van Komen-Moeskroen met inwoners in het Franse taalgebied werd opgenomen. De Vlaamse inwoners van Komen-Moeskroen hebben met grote burgerzin en loyauteit de door het Belgische parlement goedgekeurde regeling nageleefd.

 

Tot onze spijt moeten wij vaststellen dat de andere partij het akkoord van 1963 niet altijd heeft gerespecteerd. Het is schokkend vast te stellen dat in dit gebied gedurende de «oorbije 15 jaar Vlaamse mensen en Vlaamse instellingen steeds opnieuw het mikpunt waren van agressie en regelrecht vandalisme.

Ik zou graag willen dat alle gezaghebbende Franstalige politici en publicisten ondubbelzinnig hun afkeuring zouden uitspreken ten aanzien van dergelijk criminele activiteiten.

De huidige regering is tot stand gekomen met de grote, wellicht overmoedige, ambitie pacifikatie tussen de gemeenschappen tot stand te brengen.

Pacifikatie – « het stichten van vrede » – kan echter niet tot stand komen door het ijdele gedroom van halfzachte idealisten. Pacifikatie komt tot stand in overleg en sanén zoeken naar een kader waarin reële problemen en tegenstellingen nauwkeurig worden omschreven en naar een oplossing kunnen toegroeien. Pacifikatie is geen statisch gegeven maar een dynamisch begrip, het resultaat van onze wil om te slagen, van onze inspanningen om door het nemen van rationele beslissingen een groeiende mate van vrijheid en gelijkheid te bereiken.

Nu binnen het jaar door de aangekondigde verkiezingen de weg naar Europa ook voor Vlaanderen definitief opengaat moet er duidelijk worden gezegd dat wij voor ons continent en open samenleving willen waarin niet alleen de burgers maar ook de cultuurgemeenschappen elkaars eigenheid eerbiedigen.

Dnlangs heb ik gepleit voor een cultureel verdrag tussen Vlaanderen en Wal­lonie. De bedoeling van een cultureel verdrag is met de verdragspartner tot een ontmoeting te komen op al de terreinen, waar men een eigen inbreng meent aan te treffen in het beschavingspcoces. Het gaat hier om veel meer dan om cultuur in de eng-traditionele zin. Het gaat hier om de vormgeving van de menselijkheid. Daarin heeft elke cultuur een eigen en onvervangbaar aandeel.

Een cultureel verdrag tussen Vlaanderen en Wallonië is een akkoord tussen staten waarvan de grenzen definitief vastliggen en waar aan de taal- en on-derwijswetgeving niet kan worden geraakt.

In de unitaire staat hadden Vlaamse inwoners in Wallonië geen enkel recht als Vlamingen. Franstaligen hebben in Vlaanderen altijd op een onvoorstel-baar tegemoetkomende houding kunnen rekenen.

In de komende federale staat kan men naar menselijke oplossingen zoeken (p.3) voor de reële problemen uan de anderstaligen in elk taalgebied. Maar men moet de « rechten van de mens » niet gebruiken als voorwendsel voor misplaatste agressie.

Ik doe een beroep op Eerste Minister Tindemans en op alle leden van de regerinq opdat zij alle consequenties zouden trekken uit het beginsel dat door de Grondwet en de Belgische wetten werd bekrachtigd : de Voer is Vlaams !

Maurits COPPIETERS;                                      Voeren, 29 juni 1978

Voorzitter van de CULTUURRAAD voor

de NEDERLANDSE CULTUURGEMEENSCHAP

 

« De Voer 15 jaar Limburg-Vlaanderen », resultaat van 164 jaar Vlaamse bewustwording »

(p.4)

Tien jaar Limburg ging ongemerkt voorbij, vijftien jaar wordt met luister

gevierd. Meerdere initiatieven werden genomen, die reeds een groot succès

kenden, en, zo hopen we, met glans voortgezet worden.

Dit is de eerste keer sinds 1963 dat de bevolking van de Voerstreek openlijk

« ja » zegt tegen de nieuwe (en aanvankelijk bevreemdende) politieke indeling

« Voeren bij Vlaanderen ».

De parlementsverkiezing van 1977, waarbij voor het eerst een bepaalde « partij

der ontevredenen » niet meer de helft van de stemmen kon behalen is daar niet

vreemd aan. Er is iets aan het « boezjeren ». (met faciliteiten : ça bouge).

Bij deze feestelijkheden hoort een schets van het verleden en een blik van

de toekomst.

 

VOORGESCHIEDENIS

 

Sommigen stellen dat de Vlaamse bewustwording in Overmaas slechts met de volkstelling van 1930 of met de oorlog 1914-1918 zou zijn begonnen. Zo is het niet. De Vlaamse bewustwording begon toen men, na de val van diktator Napoléon (Waterloo 1914) weer allés in het Nederlands ging doen. De kerkregisters werden weer in die taal bijgehouden. Het franskiljonse Bel-gië belette echter aanvankelijk een herleving van de volkstaal bij de gemeentebesturen. Een meer offensief karakter kreeg de bewustwording van Overmaas aïs in 1911 in het kollege van Visé een afdeling werd opgericht van de Vlaamse opstandingsbeweging, het Davidsfonds.

 

Wie leemten ontdekt in deze uiteenzetting (en die gaten zijn er zeker in een zo korte geschiedenis van Overmaas) dele ons dat mede, in het vooruitzicht

van een latere verbeterde uitgave.

 

(p.5) Circa 1912 werd te Sint-Martens-Voeren een meeting gehouden uoor de vervlaamsing van het hoger onderwijs (het zou tôt 1930 duren vooraleer nederlandstalig hoger onderwijs in België ingericht werd. Onbegrijpelijke toestanden)!

De oorlog 14-18 bracht in Overmaas geen verandering. Wel werd in Brussel binnenskamers (Raad van Vlaanderen) over de toekomstige grenzen (verwezenlijkt in 1963) tussen de Vlaamse en de Waalse staat (begin van verwezenlijking in zicht)gepraat.

Het toekennen van rechten aan de Nederlandse taal in hetgerecht en de administratie brachten tenslotte met zich mee dat de talentellinq van 1930 een biezonder belang kreeg : daarvan zou afhangen welke de officiële taal was van elke gemeente. Voor Overmaas werd die talentelling duidelijk vervalst ten voordeel van het Frans. Korrekties moesten worden doorgevoerd. Tenslotte, werd de Voerstreek als Nederlandstalig erkend; de Platdietse streek ging de weg van de verfransing op.

In lokale bladen vierde de hetze tegen allés wat Ulaams was hoogtij.

Toch leefde in de Voerstreek en in de Platdietse streek Vlaams bewustzijn op.

Men nam met 400 man deel aan de Ijzerbedevaart. Elf-julivieringen vonden plaats, onder andere in Montzen en in Homburg.

Zowel voor als na de talentelling kreeg Overmaas de steun van Flor Grammens.

Officiële diensten in de Voerstreek werden nu aanqepast aan de Vlaamse aard van de bevolking : de Waalse doeaniers lieten de plaats over aan Vlaamse belastingen, Registratie en Domeinen, Bruggen en Wegen, arbeidsvoorziening en werkloosheid kwamen « onder » Tongeren of Hasselt. Waters en Bossen werden vanuit Hasselt beheerd , ook voor het Hertogenwald (Eupen).

Van groot belang is dat er een treinverbinding ontstond tussen Montzen en Tongeren.  Men ging in Tongeren nederlandstaliq middelbaar onderwijs volgen. Alhoewel Overmaas niet tot hun kiesgebied behoorde, richtten Limburgse volksvertegenwoordigers van meerdere partijen zitdagen in in onze streek. Steun vanuit het Vlaamse vasteland gaf de plaatselijke leiders moed. Noemen we

enkele leidende figuren uit die tussenoorloqse période : leraar Langohr, uit Montzen; Dr. Veltmans, pastoor van Sint-Martens-Voeren van 1920 tôt 1948, de famille Walpot te Moelingen ….

(p.7) Er was gestage vooruitgang …

 

Tot in 1940 de tweede voor de tweede maal een wereldoorlog ook de sociale

verhoudingen grondig kwam wijzigen.

Na de oorlog ontstonden nieuwe politieke verhoudingen. Met wapen uan de repressie werd in anti-Vlaamse (en antikristelijke) zin toegepast. Waar niemand in Overmaas met de « vijand » had « gekollaboreerd » werden tientallen mensen gevangengezet, enkel op grond van hun Vlaamse overtuiging. Zelfs de uitzonderingsrechtbanken konden tegen hen niets weerhouden; ze werden allen naar huis gestuurd met een « non-lieu ». Hun werd echter opgelegd zich van Vlaamse aktie te onthouden, anders …

Typisch is dat de spoorwegbrug van Wezet, die op het einde van de oorlog vernield was, niet terug opgebouwd werd;  intussen werd, waar vroeger de spoorlijn door de Platdietse streek en de Uoerstreek naar Tongeren voerde, autobusdiensten naar Luik en Verviers uitgebouwd. Overmaas-la-défunte …

In dat klimaat moest de volkstelling (inclusief talentelling) van 1947 gehouden worden. In Overmaas zoals elders waren de onregelmatigheden legio. De veldwachter vulde zelf de vraag in « welke taal spreekt U… ». Hij vulde « Frans » in. Een algemene verontwaarding over deze gang van zaken mondde uit in het ver-werpen van het begrip talentelling. Deze was immers één groot bedrog geworden. Het harmelcentrum legde de grondslagen voor de latere uastlegging van de taalgrens. Haar rapport noemde de Voerstreek Vlaams.

(p.8)  Aan een herindeling van de provincies durfde toen echter nog niemand denken.

De roep « los van Luik » klonk nog steeds aïs een onrealistische slogan. De Voerstreek was zozeer in moeilijkheden geraakt dat de aktie niet meer vandaaruit kon gevoerd worden. We zeggen wel : aktie, want Vlaams was de streek gebleven: zo kerk en school. Collard stelde zelfs vanaf 1957 die scholen onder Vlaamse inspektie (waren ze dan daarvoor onder Franstalige inspektie : niet te geloven !)

Maar de langzame wurging leek niet meer te ontkomen.

 

De pijnloze maar zekere verfransing.

Toch was er vlaams overleg. Er werd vergaderd in Moresnet, in Wezet (met Amter, de sekretaris van het Davidsfonds) in Brussel in de Kajotterscentrale (de stem van Veltmans werd er van een bandje beluisterd), in Zichen-Zussen-Bolder (met Wirix). Van al dit werk-tegen-de-omstandigheden-in was Jozef Franssens de spil. Hij stichtte bovendien het tijdschrift Heem (de eerste jaargangen onder titel De Bond).

Een klinkend resultaat werd, in 1961 bereikt. Een autobuslijn (Boffé, Nijssen) voerde dagelijks 26 leerlingen naar Tongeren. De afzondering was doorbroken. De onkosten van de bus (tweehonderduizend fr. per jaar) betaalde Vlaanderen. Een anekdootje : een franskiljonse dame uit Moelingen liet zich over de bus smalend uit. Een vlaamsgezinde dame antwoorde haar : »als ge eens wist wat U nog boven het hoofd hangt ».

Was dat bluf of wist die dame dat er een taalgrensregeling op komst was? Na enkele jaren bleek dat de bus naar Tongeren een noodzaak was : in 1967 gingen 115 kinderen dagelijks over en weer naar Tongeren. Dit feit heeft mede gespeeld toen de beslissing moest vallen of de provincie ja dan neen een middelbare school zou oprichten in onze streek.

 

LIMBURG

Dan ging men in België de grens vastleggen tussen het Vlaamse en het Waalse gewest (van Brussel aïs gewest is men pas in de laatste jaren gaan spreken).

Voor ons van belang is dat Gruselin, Luiks volkvertegenwoordiger, als eerste het voorstel deed dat de Voerstreek zou bij Limburg kotnen. Men was in Luik de ka-

tolieken liever kwijt ! Qok werd er aan gedacht in de platdietse streek een

drietalig régime in te voeren.

Men herinnert zich nog de emotionaliteit waarmee deze zaak in Qvermaas

– met de hypokriete steun van de Luikenaars – werd gevoerd. Hoofdarggment

tegen Limburg was de ekonomische band met het nabije Waalse landsgedeelte.

Achteraf blijkt dat wij met Luik evengoed hahdel drijven nu we Limburgers geworden zijn.

Een jaar lang werd, onder het toezien van de Vlaamse en Waalse pers, radio en televisie, over ons gediskuteerd. Nu eens was beslist dat we bij Limburg waren, dan veranderde het weer. Op een dag werd « polver » gekocht om de kameren te schieten bij een stemming die ons bij Limburg voegde. De wapenhandelaar in Tongeren deelde ons mede dat er iets was misgegaan in de senaat. Geen kameren, wel uitbundige vreugde bij de Franskiljons.

 

(p.10) Op die dag in 1962 hebben zich heel wat Vlamingen uit de Voerstreek laten meesleuren in een stroom waar ze nu moeilijk uit geraken. Tenslotte kwam de Voerstreek bij Limburg, zij het met faciliteiten voor de 5 percent franstaligen aldaar, en met een spéciale kommissaris om de integratie van die vijf percent in de Ulaamse gemeenschap te bevorderen … De rest van Overmaas kreeg ook recht op faciliteiten, binnen een franstalig en Luiks kader; vanzelfsprekend kwam van toepassing van deze laatste faciliteiten nooit iets in huis. De uitvoering van de taalwet ging op 1 september 1963 in werking. Met een grote tegenmanifestatie zetten franskiljons en Luikenaars een zeker irrédentisme in. « La lutte continue ». Het franstalige België is een valsspeler : de Jekervallei en de Komen en Moeskroen in hun kas slaan, en dan over hun tegenprestatie herrie maken.

Een periode van moeilijkheden was begonnen. Bij de qemeenteverkiezing van 1964 kwamen schepenkolleges aan de macht, die op handige wijze dit « verzet » koppelden aan de oude dorpspolitiek, ze zetten onmiddelijk een offensief in tegen hun eigen Ulaamse gemeentescholen, en richtten onwettig franstalig gemeentelijk onderwijs in, onder het motto : doe maar, later wordt het toch goedgekeurd. Wat dan ook gebeurd is. Deze politiek mondde uit in de oprichting van een grote Vlaamse provinciale school te ‘s Gravenvoeren (totale uitgaven tot nu toe ca. honderd miljoen) en een klein franstalig gemeenteschooltje te Sint-Martens-Voeren. Daarnaast bestaat er nog een bloeiende Ulaamse vrije school op de Plank.

Vastberaden was kamerlid Piet Wirix van Tongeren. Waar Waalse politiekers zich enkel in de Uoerstreek lieten zien bij de verkiezingen, kwam hij voor maandelijkse zitdagen naar de dorpen van de Uoerstreek. Uanuit Aubel kwam men hem uitschelden en letterlijk bespuwen.

Het centrale bestuur nam gedurende lange tijd een mosselachtige houding tegenover de Voerstreek aan. Niemand zei gewoon dat de Voerstreek Vlaams was. In 1970-1971 werd gedacht om de Voerstreek met een « speciaal statuut » te bedenken van direkte afhankelijkheid van het ministerie van Binnenlandse Zaken.

Dit wangedrocht zag nooit het leven. In 1977 verklaarde burgemeester Dodemont eindelijk dat aan een « retour à Liège » niet meer te denken was.

Positieve punten waren dan weer de oprichting van een bisdom Hasselt in 1967 met daarin een dekanaat Sint-Martens-Voeren. De post ging over van Luiks naar Hasselts bestuur. Met de postnummers werd het een probleem. Door onbeslistheid in Brussel kregen welgeteld zes gemeenten in heel België, géén nummers, omdat men ervoor aarzelde om Limburgse nummers toe te kennen. Uolgens het motto  » doe maar, later wordt het toch goedgekeurd » lanceerden enkelen toen onofficiële cijfers. Prompt kregen wij daarop nummers van 3790 tôt 3799 aansluitend op 3700 Tongeren. Maar … in de boekjes met postnummers staan die niet, zodat post voor ons nog steeds de gekste omzwervingen maakt door heel België vooraleer hier te belanden. Wat hebben ze op de post veel tijd …

Positief is dat onder Limburg harmonieën en schutterijen nieuw leven kregen; feestzalen werden verbeterd, reizen van de Bond van Grote en Jonge gezinnen ging met zeven bussen op tocht door de nieuwe provincie. Er ontstond een biezondere belangstelling vanwege schilders voor en in onze streek. Weer op een ander terrein : de Boemerang-aktie in 1969 ten voordele van sklerotische kinderen bracht bij een autotocht 34.000 fr. op (p.11) De heropbloei van het Vlaamse gemeenschapsleven na 1963 leidde tot de oprichting van een Algemeen Kultureel Komitee van de Uoerstreek en kreeg zijn officiële erkenning in het Kultureel Centrum te Sint-Martens-Voeren (Ministerie van Nederlandse Kultuur). Kern daarvan was de 18e eeuwse pastorij, vroeger kapittelhuis. Het werd, ter nagedachtenis aan die bekende Vlaming die van daaruit zo een grote invloed op het gebeuren in Overmaas uitoefende, Veltmanshuis genoennd. We kregen een muziekakademie.     .

Positief is de ontwikkeling van het toerisme naar de Voerstreek. Dit toerisme is ontstaan uit de belangstelling van zovele Vlamingen voor dit stukje vaderland, maar ook uit het initiatief van de plaatselijke VVV (1964) en uit de steun van onze provincie.

Aan het algemene Vlaamse leven narn de Voerstreek vanaf 1961 deel. Ijzerbe-devaarten, marsen naar Brussel en Antwerpen.

Positief is de versteviging van het overleg. Na de bijeenkomsten die hoger aangehaald werden – (b.v. te Moresnet) – en nadat in een café tegenover de Guillemins in Luik regelmatig vergaderingen plaats hadden om het blad « De Voer » op te stellen (de heer Franssens kwam met trein toe vanuit Halle), na vele vergaderingen in Hasselt en Neeroeteren (Werkgemeenschap Oost-België), kwam eindelijk het overleg in de Voerstreek zelf tot stand rondom de partij Voerbelangen. Uit dat overleg ontstond de viering van 27 augustus, vijftien jaar timburg.

De kerk hield, behalve in Remersdaal, stand. Wel dient te worden opgemerkt dat de ene nederlandstalige mis die in het begin van de jaren zestig nog in Aubel bestond, werd afgeschaft … door deken Kinet, zoon van een Waalse doeanier die voôr 1940 in Sint-Martens-Voeren dienst deed.

Ondertussen is overal de bevolking gevoeliger geworden voor haar milieu, het natuurlijke en het kulturele. Voor de natuur heeft men in de mooie Voerstreek meer oog gekregen, niet op de laatste plaats omdat blijkt dat zovele toeristen ze mooi vinden.

Te vermelden is dat vele oude boerderijtjes van de ondergang behoed worden omdat Maastrichtenaars er hun weekendhuisje van maken. Jammer dat onze kastelen ontoegankelijk blijven.

NEGATIEF

 

« Le sang coulera » wist gemeentesekretaris Filip Pinckers (geboren en getogen in Gulpen) te vertellen. Een andere (dienstdoende) gemeentesekreta­ris, J. L. Xhonneux, lokte incidenten uit bij de eerste steenlegging van de provinciale school. Hij was toen vergezeld van een groepje jonqeren. Bij de viering van 20 jaar Vlaamse Volksbeweging oefende deze groep « bewakings-opdrachten » uit om te zien hoe de vierders zich gedroegen. De rest ligt nog vers in het geheugen : dagelijkse intimidatie van al wie niet naar de zin van de Franskiljons handelde, beschadiging van eigendommen, slaqen en verwondingen, bekladding en beledigende affiches, en tenslotte brand-stichting. Na een bezoek van leden van ons overlegkomitee aan mihister Boel kwam hier een eind aan.

 

(p.12) EEN NIEUW PERSPEKTIEF

Over onze récent ondernomen stappen leze men elders in dit nummer. Opmerkelijk is hoe we overal een veranderde mentaliteit ontmoeten : eindelijk is men er hogerhand toe gekomen om de wet van 1963, die ons bij Vlaanderen voegde, zijn effekt te doen sorteren.

Het einde van deze donkere periode is in zicht. De Voerenaren gaan een toekomst tegemoet met tenminste dat éne probleem, het taalprobleem, minder.

Gemeentepolitiek.  Het wegvallen van de taalstrijd beqint echter een leegte aan te tonen. Tot nu toe verborg elke politieke onbekwaamheid zich achter emotionele woordenkramerij. Dat begint te veranderen. Iedereen zal stilaan moeten bewijzen wat hij waard is, in een gemeentepolitiek waar taalpolitiek niet meer op de eerste plaats staat. Kommissaris Peeters zal ons hierin niet tegenspreken.

De gemeenteverkiezingen van 1982 en 1988 dienen een leefbaar Voeren naar voren te brengen. Het zou jammer zijn als onbestuurbaarheid mocht uitmonden in de fusie (na afschaffing van het uitzonderingsregime) van Voeren met Riemst of Lanaken. Zou niet iedereen de Voerstreek liever als een eigen, autonome gemeente zien ?

Dorp en gemeente . Het zou wel een zo kunnen zijn dat de « fusie » van 1976 dieper gaat ingrijpen in het leven van onze streek dan de taalproblemen. Tot 1976 vielen dorpen en gemeenten ongeveer samen. Tussen politiek en verenigingsleven was een toestand van evenwicht ingetreden, die zich in de loop der jaren, niet zonder botsingen, had ontwikkeld. Door ervaring wist iedereen waar hij aan toe was. De fusie begint haar invloed te krijgen. Uooreerst is er de Planck. Daar is men niet altijd even entoesiast geweest over Sint-Marten. De Planck behoort nu even direkt tot de gemeente Uoeren aïs het voormalige gemeentecentrum Sint-Marten. De Planck met kerk, school, winkel, café’s, eigen kermis : het zevende dorp binnen onze gemeente. Dit is nieuw.

Breder gezien : bestaande of nieuw ontstane persoonlijke en familiale tegenstellingen, groepsbelangen (kulturele verenigingen, sociale organisaties …) gaan een nieuwe wijze meespreken in onze gemeentepolitiek. Het zou jammer zijn indien een of ander dorp zijn eigen leven zou opgoven om een aanhangsel te worden van een grotere kern (Sint-Pieter bij Sint-Marten of Sint-Marten bij ‘s-Gravenvoeren).

Het zou echter evenzeer jammer zijn aïs de in zichzelf goede dorpsmenta-liteit sommigen een deelname aan politiek van de ganse gemeente zou beletten. leder dorp doet er best aan « erbij » te zijn. Afzijdig blijven brengt niemand voordeel.

Na het uitsterven van het franskiljonisme kunnen onze zeven dorpen weer gesloten gemeenschappen worden, die allé deelnemen aan een konstruktief gemeentebeleid.

 

GEMEENSCHAP

Het wordt tijd om ook een punt te zetten achter een oude diskussie. Sommigen hebben het bestaan van een « franstalige gemeenschap  » in Voeren voorgesteld.

In 1963 waren er vijf (5) percent franstaligen in de Voerstreek. Moedwillig – om politieke redenen – heeft men sindsdien wat Ulaamse kinderen verfranst. Nu blijkt dat deze jeugd het moeilijk krijgt : ze wordt niet geaccepteerd, blijft vreemd. Daar moeten degenen die ze zover gebracht hebben nu maar voor instaan. De Voerstreek mag er in geen geval onder lijden. Dat ze hun plan trekken ! En niet de gang van zaken (en de openbare orde) verstoren.

(p.13) Na honderd drie en dertig (133) jaar verwaarlozing door Wallonie is er plots vanuit Vlaanderen iets gebeurd in de Voerstreek : we kregen een hele kulturele infrastruktuur cadeau. Dit heeft op de eerste plaats zijn eigen waarde voor de ontwikkeling van onze gemeenschap. Maar het brengt ook mee dat zich nieuwe krachten in de streek komen vestigen. Er was een tijd dat we enkel hooggeschoolden exporteerden. Dm maar enkele namen te noemen : dokter Walpot; dierenartsen Pinckers, Roex, Janssen; architekt Pinckers; leraars Walpot, Kerff, Janssen, Kevers …. Daarvoor kregen we vroeger Walen in de plaats, die het niet nodig vonden zich aan te passen. Nu komen er vanuit het Vlaamse vasteland apotekers, verpleegsters, leraars … Ze nemen aktief deel aan het leven hier.

Onze gemeenschap in de Voerstreek wordt vollediger; ze wordt ook ingewikkelder.

De Voerstreek sluimerde tengevolge van de jarenlange verwaarlozing door de openbare besturen in het Luikse tijdperk, door haar gering aantal inwoners en het gebrek aan plaatsen die er te bekleden waren. Een gemoedelijke gemeenschap zonder grote problemen. Het uitbouwen van nieuwe strukturen en de aanwezigheid van gespecialiseerd personeel stelt de eisen wat hoger. We moeten allen met onze zaken wat beter in orde zijn. Maar ja in andere streken wordt het leven er ook niet eenvoudiger op.

 

JEUGD

In de donkere jaren 1944-1961 was het quasi onmogelijk om aan de jeugd te vertellen dat een andere toestand nog mogelijk was. Er heerste berusting.

Wie een zwakke waarschuwing liet horen werd voor extremist gehouden.

Gedurende deze 17 jaren bleef het onstaan van een generatie politieke

krachten achterwege. Men spreekt van de « verloren generatie ».

Er blijkt nu echter een gezonde belangstelling te bestaan bij de jeugd,

voor de gemeentepolitiek. Bewijs : de flinke aanweziqheid op politieke

vergaderingen. Een goede raad : oppassen, maneuvers doorzien, en zich voor al niet laten ontmoedigen wanneer er misbruik wordt gemaakt van Uw vertrouwen.

Want dat ook is politiek …

Zo geraakt het « gat » in de kontinuiteit (1944-1961) stilaan gevuld. De leemte van de verloren generatie slijt uit.

Zo gaan we onze 20e verjaardag en ons zilveren jubileum hoopvol tegemoet.

 

(p.15)

Gemeenteraad

zitting d.d. 5 juni 1978

Punt 1 : Verbouing van schoolgebouw e,n gementehui – overeenkomst.

Laat ons hopen dat het de bedoeling is ervoor te zorgen dat pu-blieke zittingen ook inderdaad door het publiek kunnen geuolgd worden, want de méthode van « trap met zeel » is een aanfluiting van een elementair democratisch recht.

Pant 4 : Benoeming van een klerktypiste in vast verband

Wij hebben nog steeds bezwaren tegen de wijze waarop deze vacante

betrekking werd gepubliceerd en de wijze waarop de voorafgaande-

lijke taalexamenG werden georganiseerd.

Ons komt voor dat men tegen de letter en de geest in van de wet deze streek té vaak behandelt aïs een klein Brussel, met een tweetalig statuut.

Hiertegen zullen wij ans met allé mogelijke middelen verzetten

en al degenen die een derqelijke houding aannemen of voorstaan,

beschouwen aïs « gevaarlijk » voor onze gemeenschap en onze streek.

Pant 5 : Benoeming in contractueel verband van een klerk-typiste

LIEVER IEMAND VAN BUITEN DE VOER, besloot het gemeentebestuur. 8 van de 15 gemeenteraadsleden kozen nog liever voor een dame uit Warsage dan voor een meisje uit Teuven ! DAT IS PAS « ZORGEN VOOR EIGEN MENSEN » !

En wie van de meerderheid heeft voor Francine uit Teuven gestemd ‘ Aïs je de heren gemeenteraadsleden zelf zou moeten geloven : wel de helft van R. à L. ! Zoek het zelf maar uit, wij denken er het onze van.

 

ONTHOUD DAT « TOPPUNT » (Gehoord op de R.T.B.E.)

Uw kinderen wijsmaken dat ze Walen zijn, allé moeite van de wereld doen om ze dat in te pompen. Uw pastoor verwijten dat hij Uw gekke streken niet zo maar volgt en gewoon de taal blijft verder spreken die hij tegen U altijd heeft gesproken. Om die reden de kinderen en hun ouders moreel verplichten t.g.v. de Eerste Communie naar een vreemd en anderstalig dorp trekken en … DAAR GAAN VRAGEN OF DE PASTOOR GEEN NEDERLANDS KAN SPREKEN ! ! !

 

 

(p.16) zitting dd.  6 juli  1978

Punt 5   Mededelingen.

Onder dit agendapunt zaten twee moties uit Oison en Pepinster. Waar bemoeien die vreemden zich toch mee ?

Anderstalige moties die bovendien getuigen van onbegrip en vij-andigheid t.o.v. de autochtone bevolking en haar uolksgenoten zouden geweerd moeten worden vermits zij enkel de bedoeling hebben de sfeer te verpesten.

Punt 6 : RRijksweg N 39 te Moelingen – riolering

Eensgezind stemden de gemeenteraadsleden de uituoering hiervart goed.

Net werd daar ook hoog tijd.

Deze dringende toestand bestaat echter nog op zoveel andere plaat-

sen in de streek, te veel om allemaal op te sommen.

Wij zullen er eens een lijstje van opstellen.

VOERENAARS die in dit verband klachten hebben zouden wij willen

vragen deze aan een van onze gemeenteraadsleden over te maken.

Punt 11 : Verschillende Toelagen

De manier waarop de gemeentelijke culturele subsidies werden ver-eeld is gewoon WRAAKROEPEND.

Al of niet FICTIEVE francofiele verenigingen werden met ongeveer 75 % van het geld bedacht terwijl de klassieke streekverenigingen, uiteraard met Vlaamse inslag, het met de kruimeltjes moeten doen. Een flagrant voorbeeld :

fransgezind feestcomité Moelingen                                                         20.000 fr.

Vlaams feestcomité Moelingen                                                                 0— fr.

De gefusioneerde harmonie Teuven-Remersdaal werd

voor de gelegenheid gesplitst en ontving        50.000 fr. KARNAVALSVERENIGINGEN bestaan voor de gemeenteraad blijkbaar niet

of, volgens de uitleg van de heer PINCKAERS; ze doen toch niets

waar het grote publiek wat aan heeft ! ! !

Van Colla Van Reeth, noteerden wij de volgende uitspraak over de voetbalploeg van ‘s Gravenvoeren : « … is dat een francofone vereniging, allé jong ! » (samen met een duidelijk gebaar).

Minister van Cultuur Pinckaers verklaarde daarna plechtig en dus … geloofwaardig : »Elke vereniging ontvangt subsidie volgens prestaties ».

(sta ons toe h-ier.bij inwendig te vloeken en met onze rechter wijsvinger op onze slaap te tikken).

Van punten 12, 13, 14 onthouden wij alleen de uitroepen « kreperen, kapot vallen, … » en de rest van zijn gebruikelijke woordenschat die Van Reeth nog maar eens tien minuten lang uitbraakte en waarmee dit geacht qemeenteraadslid weer maar eens bewees dat hij een « primitief » is.

Punt 15 : Aonfeoop tAaktol, infie.kk.ing be.Atu.it van 25 mei 1978.

 

(p.17) Daar zie je nu wat die show in aanwezigheid van de R.T.B.F. je heeft opgeleverd hé, monsieur Ulrici !

Houd er de uolgende keer rekening mee dat :

« In zake de inschrijvingen op aanbestedingen uitgeschreven door de gemeente Voeren de taal dient gebruikt te worden welke de taal is van de binnendienst, in dit geval net Nederlands (art. 8, 10° en 10 van het K.B. van 18 juli 1966, houdende de coordinatie van de wetten op het gebruik van de talen in bestuurszaken, het advies van de Vaste Commissie voor Taaltoezicht van 6 mei 1965 nr. 114, 903, 973 »).

 

Door gemeenteraadslid BROERS werd er terecht op qewezen dat men voor een degelijke weideafsluiting langs de nieuwe weg te Sint-Pieters-Voeren, het geld beter aan de boeren had gegeven om het zelf in orde te brengen. Nu kost het de gemeente bijna het dubbele en het is ook nog slecht uitgevoerd.

 

1978b

A.C. (BXL), Comines, LB 03/09/7198

 

Je suis adversaire de ce qu’on appelle le « droit du sol » et considère, à ce titre, que partout où ils sont suffisamment nombreux Flamands et francophones devraient pouvoir faire étudier leurs enfants dans la langue de leur choix.

Mais alors que Linkebeek, Wemmel ; Wezembeek et autres comunes dites « à facilités », tout de même situées en région flamande disposent d’ écoles françaises, le ministre Hoyaux refuse, sous de vagues prétextes, la création d’une école flamande à Comines, demandée par des familles flamandes de cette localité.

Comment, dès lors, s’étonner que des Flamands, jusqu’ici modérés et attachés à la culture française ne finissent pas par devenir intransigeants en considérant que les concessions doivent toujours venir de leur part. L’intolérance appelle en effet l’intolérance. En accédant à la demande des familles flamandes de Comines, M. Hoyaux aurait posé un geste de pacification communautaire et désarmé d’irritantes querelles. Il a préféré au contraire agir en partisan /et non/ en homme d’Etat.

 

1979

in: der Wegweiser, 2, 1979

 

DE STANDAARD: De Franstaligen tonen, immers, voor de zoveelste keer, datzij de taalwetgeving niet willen naleven … Nu reeds wordt door de radikale autonomisten voorgesteld, de taalwetgeving te vervangen door een staatsgrens.

 

Professor Paardekooper in DE STANDARD: Voortdurend maakt de Geschiedenis melding van eisen van Franstaligen : Wij eisen nieuwe faciliteiten, wij eisen de « vrijheid van de Brusselse vader », wij eisen inschrijvingsrecht, (…) wij eisen nieuwe Vlaamse randgemeenten, wij eisen dat we onze Duitstalige kolonies kunnen blijven verfransen …

 

1979

in: Le Foron, 3, 1979

Où sont les véritables terroristes ? / Bimestriel de combat et d’information

 

1979a

in : Voeren, Tijdschrift voor behoud van eigen aard en cultuur, 10, 1979

Tijdschrift tegen iedereen die onze streek bedreigt.

 

WIST GE…

Dat volgens de Luiksgezinden de Voerenaars aan politiek doen in hun kerken ! In Remersdaal hebben zij zelf voet aan wal gekregen… het resultaat beleefden wij op 27 mei jl., t.g.v. hun alternatieve communieviering :

– de « bronkpalen » waren rood en geel geverfd en bevlagd met de Luikse perron,

– op het altaar stonden vazen in geel-rode kleuren,

– naast het altaar stond de vlag van de « Fourons » (Luikse vlag),

– de mis werd uitsluitend in het Frans opgedragen,

– na de mis werd er in de kerk geapplaudisseerd (zoals op een politieke meeting),

– buiten stak kasteelheer PALMERS (Ottegraven) een speech af en speelde de harmonie de Valeureux Liégois

En onze lieve pastoor COLIN, een sinds 3 jaar ingeweken Hollander, speelt daar mee mee.

 

GEEN POLITIEK IN ONZE KERKEN  !

 

(…) – Dat José Happart en zijn bende ervoor gaan zorgen dat Vlaamse arbeiders in Luikse bedrijven worden ontslagen ( = BROODROOF ).

Laat ons lachen, de Vlaamse arbeiders zijn de enigen in het Luikse die nog WERKEN. José, voor wie « werken » iets onbekends is, zal dat natuurlijk niet weten.

 

(…) –  En dat zouden wij allemaal zo rnaar moeten slikken, terwijl zij onze feesten telken scompromitteren en aanvallen ! ! !

DAT VREEMD GESPUIS UIT BRUSSEL, DE JURA EN AOSTA HEEFT HIER WEG TE BLIJVEN ! !

 

/Le Journal d’Aubel, 1979; …/

 

 

De moraal

De Vlaming is maar goed zolang hij zich aanpast.

Als de Waal zich moet aanpassen, wordt hij onbeschoft. ZO is het ALTIJD geweest, MAAR ZO zal het niet eeuwig blijven!

 

LIEGEN

Dat kunnen Journal d’Aubel, met J.-J. Xhonneux, en de makers van FORON bijzonder goed… en zo wordt de opinie van de doorsnee-Luiksgezinde gevormd.

Hier enkele voorbeelden   :

Journal  d’Aubel,   22   juni   1979,   ondertekend J.-L. X.

 

1979b

Wallonie, colonie du Boerenbond, s.p., PP? 01/11/1979

 

« Dans les campagnes du Sud, une présence obsédante. »

 

1980

Des wateringues flamandes payées par les Wallons?, PP? 06/03/1980,  p.17  

1980

FLAMANDS DE France, LB 18/10/1980 (JV : 4000 policiers à Kassel)

 

Le président de la République, française, M. Valery Giscard d’Estaing, a effectué récemment une visite «de travail » dans le Nord de la France.  Le passage du chef de l’Etat à Dunkerque fut l’occasion pour les associations de Flamands de France «Menschen lijk wijder» et «Cercle Michel De Swaen» de manifester leur présence dans les départements flandriens.

Mal leur en prit, car ils furent embarqués par la police locale comme de vulgaires Kuijpers. Ce qui n’est ni gentil, ni très psychologique dans la mesure où les Flamands de France n’ont que de très lointains rapports avec les joyeux drilles du V.M.O. ou du T.A.K., se bornant à affirmer une présence culturelle qui plonge ses raci. .nes dans un passé historique. Voici quelque temps déjà, une radio-libre baptisée Uylenspiegel s’était, de même, fait saisir par les autorités.

Les manifestants embarqués ont publié un communiqué dans lequel ils constatent que «s’affirmer Flamand en Flandre française est assimilé à une propagande antigouvernernentale» et assurent que «les Flamands de France continueront avec détermination et par des moyens pacifiques à défendre leur identité et leur culture» Quand on connaît le jacobinisme culturel et politique de nos voisins du Sud, on se rend compte qu’ils n’ont pas encore gagné la partie.  A moins que les Flamands de Belgique n’internationalisent (sic) leurs revendications ? Auquel cas, les chtimis n’ont pas fini de rire…

 

1980

J. Dz., Nos femmes et le Communautaire, LB 14/01/1980

 

Le leader néerlandophone de l’opposition, interrogé par A2:

« Il a tout de même accusé la France de financer l’action francophone fouronnaise. »

 

1980

La Pensée wallonne, Organe officiel Commission culturelle de Wallonie Libre Mons-Borinage

Mai 1980

(Armand Deltenre)

Dambermont Yvonne, Notre Wallonie, p.1-2 (Rue Basse-Mehagne, 5a, 4600 Chênée)

 

« La sensibilité ethnologique des ressortissants de la Communauté française de Belgique s’est émoussée par les nombreuses guerres et dominations étrangères au cours des siècles. »

A la suite des guerres de Louis XIV, « la Communauté française du pays est donc chose établie, fortement romanisée dans le sud, tandis que les régions flamandes sont germanisées. »

 

1980

La quatrième fête du peuple fouronnais: pas d’incidents, des discours « musclés », LB 22/09/1980

 

« Henri Mordant, président du Rassemblement wallon, dénonce l’action gouvernementale et déclare (sic): « Il faut se débarrasser des Flamands d’une façon ou d’une autre. »

 

1980s

M. Clerfayt veut un FDF plus pur et plus dur, LB 198…

 

« L’enfant francophone mis à l’école flamande risque d’être un apatride culturel, dyslexique et perturbé pour la vie: « C’est le massacre des innocents. » « 

 

1981

Le RW pour un enseignement moins « belge », LB 09/01/1981

 

Dans une brochure, il formule une série de propositions tendant notamment à « l’élargissement des horizons linguistiques » par un assouplissement du choix de la seconde langue moins axée sur les langues germaniques … » 

De plus, pas d’histoire dans l’enseignement en privilégiant « l’épisode de l’Etat belge », ni surtout en en faisant « son apologie ».

 

1982

L’initiation /sexuelle/: c’est jeune et ça ne sait pas …, PP? 29/07/1982

(sondage)

 

(p.28) « Conclusions, on est généralement plus précoce en Belgique si l’on est francophone et travailleur manuel …  Pas étonnant que l’emblème du Sud soit le coq! »

 

1982

Pierre Thonon, Le syndrome hongrois, PP? 02/09/1982

 

(p.98) Sur l’autoroute du lac Balaton, ce week-end, le trafic n’est pas aussi dense que sur celle d’Ostende.  mais presque.  Car ici, mon auto, c’est ma liberté …  Et même s’il faut être rudement entraîné pour déchiffrer à cent à l’heure des panneaux de signalisation qui veulent vous envoyer vers Szekesfehervar à droite, ou Kapolsnolsgyek à gauche. (Mais mettez-vous donc à la place des Hongrois à Stkwintens (sic), Erps-Kwerps, Engenaelsederen ou Godewaersvelde …). »

 

1982

RTBF : Flamands non admis, LB 16/09/1982

 

 Le conseil d’administration de la RT B.F. a pris une décision grotesque et pour tout dire, scandaleuse en interdisant le passage à l’antenne de représentants des listes flamandes dans le cadre des débats pré-électoraux organisés par la RTBF-Bruxelles. Un communiqué des journalistes du centre et du journal parlé en général a d’ailleurs jugé « inadmissible» cette exclusive.

On comprend fort mal, en effet, cette décision bien peu démocratique puisqu’elle a pour conséquence d’ exclure des discussions une composante de la vie politique qui, que cela plaise ou non, regroupe quelque 20 % des habitants de Bruxelles. Il semble par contre que les représentants flamands de communes périphériques à facilités seront, eux, conviés à venir exposer leur point de vue.,. afin, sans doute, de permettre à des représentants de partis francophones de les attaquer .

La réaction de certains auditeurs ou mandataires néerlandophones ne s’est d’ailleurs pas fait attendre : leurs coups de téléphone furieux ont assailli la rédaction de Canal 21.

L’explication de cet ostracisme ? Officiellement, il serait motivé par le fait que «les  francophones ne sont pas invités à s’expliquer sur les ondes de la B.R,T », c’est du moins ce qu’on nous déclarait.

Premièrement : c’ est faux. Deuxièmement : si peu de francophones parlent à la B.R.T… c’ est tout simplement parce que la plupart d’ entre eux ne connaissent pas un traître mot de la langue de Vondel et qu’il paraît difficile de prévoir des interprètes à la radio !

 

PIETRE TACTIQUE

 

Mais, bien sûr, les vraies raisons, il faut les chercher dans le contexte préélectoral du moment, qui pousse certains francophones à axer leur campagne sur le thème de la « menace flamande ».

Que voilà de bien piètres moyens pour un combat dont on pourrait, peut-être, comprendre, parfois, la motivation.

Et puis, last but not least, le ministre de tutelle de la R.T.B.F., le citoyen ministre-président-candidat Philippe Moureaux, et son représentant privilégié au conseil (son chef de cabinet Merry Hermanus… lui aussi candidat, à Jette) ne doivent pas être tout à fait étrangers à l’affaire, affirment méchantes langues. Si cela se confirme, M. Moureaux aura commis une erreur : le cher prédécesseur, au P.S. de Molenbeek, du ministre de francophonie, Edmond Machtens, a pu asseoir son règne, grâce notamment au fait qu’il sut séduire les Flamands de sa commune et briguer leurs suffrages.

M. Moureaux s’ estime-t-il assez fort pour se passer de leur éventuel appui ?

 

1983

« En France aussi, ils ont leur Flandre », PP ? 23/02/1983, p. 10

 

SON père, Flamand de Gand, parlait toujours le français avec sa mère, Flamande brabançonne, qu’il épousa peu après sa sortie d’un pensionnat anglais.  Tout cela semblait présager un avenir ouaté.  Semblait. (…

Dans son enfance, dans ces villages pas lointains de Bruxelles, pourtant profondément ancrés en terre flamande, seule l’école communale pratiquait dans la langue populaire.  Mais chacun, ouvrier, employé, cultivateur, essayait d’envoyer ses gosses, fût-ce un an ou deux, dans des institutions qu’ils n’auraient pas qualifiées de fransquillonnes.  Officiers, représentants de la justice et de l’administration, gradés de la religion étaient francophones.  Elle admet que tout ça n’était pas très juste, mais trouve tout de même  qu’ils font un peu trop de chantage aujourd’hui avec leurs vieilles histoires ».

 

1983

La francophonie est-elle menacée par les écoles flamandes à Bruxelles?, LB 28/10/1983

 

1983

Le grammairien Joseph Hanse: « Les programmes scolaires sont trop chargés; l’écolier mais aussi l’universitaire ne maîtrisent plus l’orthographe », NG 17/12/1983

 

« Interrogé au sujet d’une attitude récente de parents bruxellois francophones qui consiste à placer dès la première année primaire leur enfant dans une école néerlandophone, M. Hanse estime que cette attitude est à déconseiller « car les parents oublient que lorsque l’enfant aura des compagnons, il voudra les suivre.  C’est un facteur psychologique très important.  Et leur enfant ira beaucoup plus loin que ce que ces mêmes parents avaient imaginé, prévu ou espéré pour l’avenir de cet enfant. »

 

1983

Le néerlandais à l’Eurocorps?, LB 08/11/1983

 

Léo Delcroix, Ministre de la défense nationale:

que le néerlandais soit utilisé comme langue officielle lors des prochains travaux, au même titre que le français et l’allemand –

M. Léotard craint que les « militaires français ne s’y retrouvent pas. »

 

1983

M.D. (Deinze),Minorités linguistiques, LB 04/10/1983

 

Les Wallons invoquent, à l’égard des minorités flamandes établies en Wallonie (par exemple, à Mouscron et Comines), le droit du sol et l’obligation d’intégration, mais ils contestent avec grande vigueur ce droit et cette obligation lorsque des francophones s’établissent en territoire flamand. 

Les Flamands ont mani­festement quelque peine à comprendre cette logique wallonne quelque peu tortueuse.

 

1985

Benoît Degardin, Mais si, nous avions une chance …, NG 06/05/1985

 

(Eurovision 8 (: gagnée par la Norvège)

« Le Flamand n’est décidément pas une langue faite pour être chantée, et pour nous éviter ce genre d’affront, la BRT ferait bien de passer son tour. »

 

1985

Le FDF persiste et signe, LB 17/05/1985

 

« Il ne veut plus qu’on impose le néerlandais comme deuxième langue aux écoliers bruxellois. »

 

1985

Martens VI reprend (presque) les mêmes …, LB 28/11/1985

 

« Mais le sénateur /Toon van Overstraeten, l’élu V.U. de l’arrondissement / de Nivelles ne sera pas Wallon. »

« Régulièrement élu, fût-ce par une de ces bizarreries de notre système électoral /par apparentement/, le sénateur flamand du Brabant wallon avait, en effet, sa place à Namur.  Confinant à l’abus de pouvoir, déconsidérant l’assemblée wallonne, l’opinion s’apparente à l’ostracisme linguistique le plus radical, et pourrait menacer, à terme, les élus francophones de Flandre. »

 

1986

Henri Mordant /prés. du RW/: pas d’avenir pour la néo-Belgique flamande, LB 01/10/1986

 

1986

L’océanographie est une recherche vraiment francophone, AL18/02/1986

 

1986

Que signifie « connaître le néerlandais» ?, LB 17/10/1986

 

La Belgique ne sortira-t-elle jamais du bêtisier linguistique ? A lire le témoignage d’un de nos lecteurs, on peut se permettre d’en douter.

« Je suis pédiatre habitant à Bruxelles mais, malheureusement, à 100 m de la frontière linguistique.  Depuis vingt ans, ma clientèle esf 50 p.c. francophone et 50 p.c. néerlandophone.  J’ai toujours parlé à chacun la langue qu’il emploie avec ses enfants.

Depuis vingt ans aussi je fais des consultations pour nourrissons de l’ONE-NWK et ceci uniquement dans des consultations où le pouvoir organisateur est néerlandophone, donc dépendant du NWK séparé maintenant de l’ONE.

 Il y a deux ans environ, le NWK a commencé à me demander la langue de mon diplôme de docteur en médecine (UCL francophone), puis m’a menacé de me démettre de mes fonctions aux consultations de nourrissons si je ne réussissais pas mon examen de connaissance approfondie du néerlandais.  J’ai passé cet examen et ne l’ai pas réussi; j’ai essayé deux fois . une fois il s’agissait du style dans l’administration; une autre fois de l’agriculture, bouc émissaire de la Communauté économique européenne.

J’avais cependant, pour prendre tous les atouts avec moi, suivi trois mois de cours.à Berlitz (cours privés, avec un professeur qui était persuadé qu’il n’y aurait aucun problème) et la deuxième fois, des cours privés chez un professeur de philosophie à Anvers (lui aussi convaincu qu’il n’y aurait aucun problème).  Il est à signaler que j’ai passé et réussi l’examen de connaissance du néerlandais organisé par l’armée pour que je puisse accéder au grade de major (examen difficile lui aussi) et que mon diplôme de pédiatre est en langue néerlandaise, ayant fait mes stages à Leuven ».

 

Bonne volonté. découragée

 

Et notre correspondant poursuit : « Le 14 août, pendant mes vacances à la mer, j’ai reçu une lettre du NWK me signalant que je devais arrêter toutes mes activités de consultation de nourrissons (trois consultations par semaine plus une crèche) dès le 1er octobre et que si je voulais repasser l’examen, je pouvais reposer ma candidature pour d’autres consultations…

Les dames des comités (néerlandophones), la direction de la crèche (tendance CVP), des membres communaux du CVP, de la Volksunie (!) se sont tous joints pour m’aider dans cette situation dont je n’ai pu sortir.jusqu’ici.

Rien à faire ! Il me faut passer et réussir l’examen, très, difficile, de niveau 1.

En attendant, toute ma vie médicale doit être changée car une grosse ressource de revenus m’est enlevée, car c’était là la base du renouvellement de ma clientèle ».

 

 

1986

Robert van de Walle va-t-il redevenir Flamand?, AL 01/03/1986   

1987

in: VOEREN Aktueel, 2, 1987  

 

(p.10) De bekrompen Action Fouronnaise doet in ‘Le Foron’ (86/4) een aanval op de kennis van het Nederlands. Ze verwijten minister Dam-seaux dat hij in de Waalse scholen vanaf het 5de leerjaar het onderwijs van onze taal verplichtend maakte. Ze noemen de de-pothouder van Jupiler-bier te Verviers een flamingant, al is hij gewoonweg een drietalige Vlaming. In de jaren 52-62, toen ik zelf in Verviers woonde, waren in de lakenweversstad drie industrielen, de hoofdinspecteur van Waters en Bossen, de inspec­teur van de Accijnzen, … allemaal drietalige Vlamingen, en lid van onze BVOB (Bond van de Vlamingen van Oost-België). Voeg daarbij dat vier van de vijf bioscoopuitbaters eveneens Vlamingen waren.

In hun bekrompenheid verzetten de Happartisten zich tegen het aanleren van de overgrote meerderheid der Belgen (fameuze vaderlanders, die tisten!) en ze verdedigen de verouderde Waalse opvatting dat ze ‘met Nederlands niet kunnen doen’. De ééntalige Happart wenst dat de Waalse (ook de franskiljonse in Voeren) schooljeugd Engels en Spaans leert (en wat kan de doorsnee-Voere-naar met die talen doen?). « Kennis van Ne­derlands helpt kennis van Engels », zegde onze leraar.

Dat heel wat Walen heel anders denken en handelen dan de Voer-fransdollen, willen we hier aantonen.

« Notre Jean a étudié un an à l’athénée de Tongres », zegden me ouders uit Crisnée. Een twaalftal Waaltjes van het atheneum van Crisnée kwamen een jaar lang in Tongeren studeren en er in een Nederlandstalig gezin verblijven. « Inzake verstandelijke en geestelijke ontwikkeling doet doet enorm veel goed », zegde de Waalse atheneumprefect.

« Weldra spreekt ook u Nederlands », komt  regelmatig een Waal op de RTBF – voor het TV-journaal als slot van een reclame-spot om Nederlands te leren – verklaren.

« Onze kinderen moeten Nederlands leren », zegde me een Waalse restauranthouder van Sart-lez-Spa. Waarom?

Zijn antwoord: « De véle Vlaamse hoteleigenaars, campingsexploitanten en restaurant-houders die zich in het gebied van Maas en Ardennen hebben gevestigd, doen gouden zaken. Zij zijn immers de taal machtig die 60 % van de klanten die hier in de zomer ver­blijven of in de winterweekends hier een (p.11) lekker etentje gebruiken. » En Yvonne Franssens, de Vlaamse uitbaatster van ‘La Charmille’ bevestigde dit.

« Van de Vlamingen hebben wij veel te leren », vertelde me een Waalse boer uit de streek van Ciney. « Vlamingen zijn harde werkers, rustige en vriendelijke mensen. Wallonie zou veel verder staan, hadden wij hun taal en ook wat van hun levenswijze geleerd », besloot hij.

« Met Vlaamse syndicalisme is beter dan het Waalse », zei me een Waals arbeider van Cockerill te Seraing, « het Vlaams syndicalis­me is redelijker, pragmatischer en realistischer. Wij, Walen, worden te zeer opgejaagd voor nevenproblemen, voor politiek en taalstrijd die er niet toe bijdragen om ons een cent meer te laten verdienen. Wou Gillon niet dat wij ten strijde zouden trekken voor de Voerstreek? Mijn grootmoeder was afkomstig uit die streek en ik betreur het dat mijn vader me nooit de taal van mijn grootmoeder liet leren. Nu Wallonie economisch meer en meer achteruit boert, zou ik wel graag in een Vlaamse fabriek gaan werken, maar ik ken de taal niet. Vlaanderen heeft economisch de match tegen Wallonie gewonnen. »

« De Franse school van Sint-Martens-Voeren is een slechte school », zegde me een Waal die in Aubel woont. Zijn zus die in de Voerstreek woont, stuurt haar dochtertje naar die school. « Ik zal ‘t u bewijzen », vervolgde hij, « met een passage uit de toe-spraak van de koning op 20 juli jl. » Hij toonde me in een krant volgende tekst uit genoemde rede: « Het is ook onontbeerlijk dat het onderwijs respect aanleert voor de anderen, welke ook de verschillen mogen zijn in filosofische, economische, sociale en culturele opvattingen. De geest van ver-draagzaamheid mag er geen zijn van passieve onverschilligheid, maar wel van eerbied voor de mens en voor zijn fundamentele rechten, bij ons en elders in de wereld. Dat leert men nooit te vroeg. » En onze Waal uit Aubel besloot: « Dat res­pect voor de Vlamingen en voor hun taal leert men niet in de Franse school van Voeren. De jeugd, vooral de Fransgezinde jeugd van de Voerdorpen, moet die verdraagzaamheid opnieuw ontdekken. »

 

1987

La voie sans issue du bilinguisme

Raymond DUBUISSON
Ex-rédacteur en chef de « Forces wallonnes ».

 

L’oeuvre maudite se poursuit lentement, par degrés, sans brusque éclat, avec la patiente opiniâtreté qu’ils apportent en leurs conquêtes. On y distingue trois étapes: d’abord le flamand se glisse insidieusement, humblement, auprès du français. Il ne s’agit que d’une traduction; qui pourrait refuser ce service fraternel à nos frères? Puis, un jour, le flamand s’affirme en maître; il revendique la première place qu’il appelle l’égalité; le français n’est plus que toléré. Enfin, le français sans cesse anémié, diminué, proscrit (…) Tout traduire est leur rêve; puis la contrainte administrative nous imposera ce bilinguisme inutile et vexant. Jeux puérils, pourrait-on croire. Non pas. D’abord le ridicule ne tue pas en Belgique. On s’y habitue facilement. On rit, on plaisante, on s’indigne, mais la contradiction reste. Le flamand ne recule jamais. Il a la douce obstination têtue du fanatisme.

 

Jules DESTREE, Lettre au Roi, 1912.

 

A la rentrée scolaire de septembre 1986, le ministre Damseaux, suivant les directives politiques des présidents des partis au pouvoir en Wallonie, a supprimé d’autorité tout libre choix des langues étrangères enseignées.

Il a imposé le néerlandais pour tous les enfants wallons dès la cinquième primaire. Dans le secondaire, pour éviter tout choix entre le néerlandais et l’anglais, il a fait débuter simultanément l’étude de ces deux langues dès la première année. Cela contre l’avis de tous les spécialistes. Quelques mois après, face à une véritable catastrophe pédagogique, les élèves mélangeant allègrement structure, syntaxe, vocabulaire des deux langues, M. Damseaux décidait de supprimer une des deux langues dès septembre 1987. Il supprimait…l’anglais pour ne laisser subsister que le seul néerlandais! Le rêve flamingant enfin réalisé! M. Damseaux a été démissionné. Le nouveau ministre a annoncé le retour à une certaine liberté de choix. Fort illusoire d’ailleurs car elle est réduite à néant à la base par l’enseignement obligatoire du néerlandais à tous les enfants wallons de la cinquième primaire. Beaucoup d’écoles font d’ailleurs du zèle et commencent plus tôt encore. Dans le secondaire enfin, les normes d’ouverture de cours privilégient outrageusement la « seconde langue nationale ». Quant à la troisième langue, le libre choix à ce niveau sera inexistant. N’oublions pas non plus les pressions de toutes sortes. N’oublions pas que MM. Deprez et Michel, présidents des deux partis au pouvoir en Wallonie restent farouchement partisans du néerlandais obligatoire comme première langue étrangère. Ils savent que pour être tolérés dans une coalition nationale, les représentants wallons doivent se montrer accommodants. Et comme la Flandre animée par un incroyable esprit de croisade exige que le néerlandais soit enseigné prioritairement en Wallonie, cette idée fixe restera déterminante. Les médias matraquent l’opinion dans ce sens. Depuis toujours, les mouvements wallons ont lutté contre cette politique. Et pas sans arguments! Il existe sur le bilinguisme généralisé à toute une population, sur l’étude précoce d’une langue étrangère, une expérience exhaustive et des travaux abondants de par le monde. La Conférence Internationale de Luxembourg en 1929, l’UNESCO en 1953, des spécialistes belges, canadiens, suisses, gallois etc…consultés par le Bureau International de l’Education estiment, pour la plupart, que l’étude précoce et systématique d’une deuxième langue entraîne de graves mécomptes. M. Joseph Hanse, professeur à l’Université de Louvain, grammairien et membre de l’Académie les résumait en ces termes: « S’il y a quelques hésitations, quelques oppositions, la plupart des pédagogues, des linguistes et des psychologues sont d’accord: introduire une seconde langue à l’école primaire, c’est porter atteinte à la connaissance de la langue maternelle et empêcher l’esprit de l’enfant de se développer normalement; c’est risquer au moins de compromettre le succès des études ultérieures. Pour plus des neuf dixièmes des enfants le mal sera irrémédiable. L’enfant n’aura pas appris convenablement sa langue maternelle au moment le plus favorable; il aura perdu un temps considérable à étudier une langue dont il ne connaîtra souvent que des bribes inutilisables: il aura mêlé deux façons de penser et de s’exprimer: il sera peut-être découragé; jamais sans doute il ne pourra penser, écrire ou parler avec la même clarté que si on ne lui avait pas imposé un bilinguisme précoce (…)On ne pourra désarmer que le jour où le bilinguisme obligatoire sera expulsé de tout l’enseignement primaire. Pas de seconde langue à l’école avant l’âge de douze ans: c’est la consigne de la science et du bon sens.  » (1)

Or, la méconnaissance du français est unanimement déplorée en Wallonie. Elle est selon l’avis du corps professoral, la cause principale des échecs dans l’enseignement. Le professeur Léopold Genicot de l’Université de Louvain dénonçait dans « Le Soir » du 13.09.69 une situation qui s’est d’ailleurs aggravée depuis: « Ils ne sont plus préparés à des travaux d’analyse en profondeur. Avant d’être bilingue, il convient d’être unilingue ». Le professeur Renard (Laboratoire de Langues à la Faculté polytechnique de Mons) était tout aussi catégorique: « Le plus essentiel n’est pas de savoir deux ou plusieurs langues mais bien de posséder celle qui servira toute la vie de véhicule à la pensée. Dans le domaine des langues, on ne gagne pas à se montrer trop pressé. Qui trop embrasse mal étreint« . Le professeur Verheyen (Université de Gand) a démontré que les petits Bruxellois soumis au bilinguisme scolaire accusaient un retard considérable dans la connaissance de leur langue maternelle par rapport aux enfants unilingues du reste du pays. (2) Constatation confirmée en Suisse, au Pays de Galles, au Canada…

Il est évident que certains peuples peuvent trouver acceptable de courir le risque d’un bilinguisme généralisé et précoce. Mais il s’agit du cas particulier de nations récemment parvenues à l’indépendance ou parlant une langue vernaculaire confidentielle. Les avantages immédiats de ce bilinguisme dit de promotion sont sans aucune commune mesure avec les inconvénients qui en résultent pour les individus. C’est cela ou l’asphyxie par l’isolement. C’est le bantou et le ghetto, ou bien l’ouverture sur le monde par le biais d’une langue universelle. Les Wallons ne sont certes pas dans cette situation. Les Scandinave, les Allemands, les Français et bien d’autres peuples étudient l’anglais. Aucun n’étudie le néerlandais comme langue étrangère. On se souviendra que le premier acte politique de pays accédant à l’indépendance comme le Congo et l’Indonésie, a été de bannir l’étude et l’emploi du néerlandais au profit de l’anglais et du français. Mais en Wallonie, à l’heure de l’Europe, à l’approche de l’an 2000, la priorité reste au néerlandais, langue certes respectable mais, il faut bien l’avouer, fort peu apte à communiquer avec le monde. Dans les domaines scientifique, diplomatique, économique, pour tous les contacts avec l’étranger, il est totalement inutilisable. En ce qui concerne les rapports avec la Flandre, on peut affirmer que le bilinguisme de réciprocité que nous imposent les Flamands est une duperie. En étudiant la seconde langue nationale, les Flamands accèdent à une langue d’un large rayonnement international leur permettant des carrières dans la diplomatie, les milieux du Marché Commun, des organismes internationaux de toutes espèces. Comme le secteur Enseignement de la CGSP (régionales wallonnes) l’écrivait dans un rapport (17.09.62): « Le bilinguisme flamand français n’a aucun de ces caractères positifs aux yeux des Wallons« .

Raoul Garnier écrivait dans « Le Soir » du 09.12.68 (Le bilinguisme précoce): « La passivité des milieux pédagogiques officiels devant des entreprises politiques qui ne sont rien de moins que des crimes contre l’intelligence est déroutante« . Car il s’agit bien d’une « entreprise politique » fruit d’un nationalisme effréné. L’étape suivante s’annonce: une publicité payante sur RTL invite les parents à mettre leurs enfants à l’école maternelle flamande « parce qu’on y apprend LES (sic) langues ». Publicité en français destinée aux francophones. Racolage pour une dénationalisation.

Il serait temps d’éclairer l’opinion wallonne. La régionale CGSP, secteur enseignement de Charleroi approuvait, le 17.09.62, un rapport de commission animée par Jacques Hoyaux, rapporteur et futur Ministre de l’Education nationale. Ce rapport fut approuvé par les autres régionales wallonnes… et véhémentement contesté par les Flamands! Il s’opposait à l’enseignement de toute autre langue que le français à l’école primaire. Aucun enseignement, même facultatif, d’une deuxième langue, ne devait y être admis, étant donné les pressions de toutes sortes. Le libre choix des langues vivantes dans le secondaire devait être effectif et la commission était d’avis qu’il fallait éviter l’éparpillement des efforts et que le nombre des langues étrangères obligatoires dans enseignement devait être réduit à UNE seule sauf dans la section économique. La commission estimait évident que la langue obligatoire choisie pourrait ainsi être enseignée plus sérieusement avec de meilleurs résultats. La commission insistait aussi sur l’importance croissante des langues de grande diffusion et leur plus grande utilité. Et surtout, elle constatait que l’insuffisante connaissance du français étant unanimement déplorée, il était urgent d’en renforcer l’étude. Le Rassemblement Wallon, le FDF prenaient bientôt des positions identiques. Ils plaidaient pour qu’une seule langue librement choisie soit enseignée dans le secondaire. Le FDF souhaitait qu’une langue supplémentaire éventuelle ne soit enseignée que pour acquérir une simple connaissance passive permettant de la lire. Le RW publiait des chiffres prouvant que la Belgique était seule à enseigner simultanément autant de langues, pour un piètre résultat, dû à la dispersion des efforts! Quatre langues étrangères vivantes pour une seule dans la plupart des autres pays (Congrès de 1969 et 1970). Les socialistes wallons exigeaient, lors de leur congrès du 1er avril 1962, la liberté du choix des langues dans l’enseignement en Wallonie. Le Conseil économique wallon également. Il insistait aussi sur l’intérêt des langues de grande diffusion. Tout récemment (14 juin 86) une motion des Germanistes diplômés de l’Université de Liège exigeait « le rétablissement du libre choix des langues germaniques à tous les niveaux de l’enseignement« . En vain! Car les impératifs politiques priment le bon sens.

A-t-on pensé par ailleurs aux enfants brillants mais peu doués pour les langues? Le célèbre pédagogue Decroly après une longue enquête dans des communes de la frontière linguistique pouvait confirmer que « l’acquisition d’une ou de plusieurs langues semble à la portée d’une minorité d’enfants; elle correspond à un certain type mental et l’inaptitude à cette forme d’acquisition n’implique nullement une infériorité intellectuelle pour l’étude d’autres branches d’ordre abstrait (mathématiques ou sciences)« . Sylvain De Coster, professeur à l’ULB, Emile Derome, conseiller pédagogique au Centre PMS de La Louvière et bien d’autres ont confirmé cet avis (1). J. Tromme, président de l’Association des Germanistes diplômés de l’Université de Liège dénonce: « l’opinion abusive et péremptoire du chef de Cabinet de l’Education nationale selon laquelle l’aptitude aux langues étrangères est la plus répandue qui soit« . (« Le Soir« , 23.12.86).

A-t-on songé à nos dyslexiques? A nos enfants d’immigrés qui devraient être notre richesse de demain mais qui vont se heurter à une nouvelle barrière à leur intégration? « Le Soir » du 18.01.63, sous la plume de Pierre et Renée Gosset, expliquait comment l’Irlande s’était enfoncée dans le sous-développement parce que après son indépendance, elle avait, par son nationalisme, fait du gaélique et de son enseignement l’alpha et l’oméga de sa politique: « Après vingt ans d’effort et une immense dépense d’énergie gaspillée en faveur du gaélique, on en est arrivé à faire des Irlandais des illettrés dans les deux langues, mais le plus grave, c’est d’avoir fait de cette gaélisation une politique. D’avoir choisi des médecins pour les hôpitaux non en raison de leur compétence mais parce qu’ils parlaient l’irlandais. D’avoir laissé le pays croupir gaéliquement, les yeux fixés sur son passé, coupé du monde extérieur… » Remplaçons gaélique par flamand…

Pendant que les pays voisins s’engagent dans des disciplines d’avenir, notre jeunesse s’échine sur la « seconde » langue. Croit-on vraiment que, dans l’âpre compétition internationale, la Wallonie qui, l’a-t-on assez seriné, n’a pas de matières premières et n’a d’autres richesses que sa main-d’oeuvre et ses cerveaux n’a pas besoin de tous ses moyens? Croit-on que le temps consacré à l’étude généralisée, prioritaire et intensive de la « seconde » langue, inutile pour tous les travaux scientifiques et techniques et comme moyen de communication international puisse être rattrapé? Qui chiffrera le coût économique et social de ce bilinguisme politiquement imposé alors que l’étude d’une langue n’est pas un jeu et qu’elle peut aisément occuper toute une vie?

Il est évident que les Flamands savent pertinemment qu’ils handicapent ainsi la Wallonie sur les marchés étrangers après l’avoir réduite à leur merci en Belgique. Etudier un dialecte régional parce que les Flamands étudient, eux, le français langue de grande diffusion, « n’est-ce pas, pour les Wallons, se faire berner? » écrivait un germaniste, professeur à l’Université de Liège dans le « Vif » du 1er novembre 86. « Et se couper d’autres langues« , ajoutait-il.

Quant à la nécessité de connaître le néerlandais pour trouver un emploi en Belgique, il s’agit là d’une duperie. Son utilité est artificielle et résulte d’une volonté flamande qui l’impose là où il n’est pas nécessaire et où souvent un peu de bonne volonté suffirait. C’est l’arme d’une domination politique et administrative. Elle permet commodément aux Flamands d’éliminer à leur gré les Wallons de tous les postes.

Dans « Le Soir » du 13.09.69, on pouvait déjà lire: « Joseph Hanse s’élève contre l’idée qu’il faut apprendre la seconde langue dans un but de cohérence nationale. Cela se fait sans que les résultats soient encourageants, particulièrement pour les Wallons qui se voient fermer l’accès des administrations parce qu’ils ne sont pas suffisamment bilingues. On suppose les Flamands bilingues quand ils ne le sont pas et les Wallons non bilingues lorsqu’ils le sont. La connaissance du néerlandais n’assurera pas l’avenir de notre jeunesse« .

Le professeur Flamme, de l’ULB écrivait déjà dans une lettre au « Soir » du 31.10.61: « Quant à supposer que si les francophones réussissaient par miracle à baragouiner le flamand aussi bien (!) que les Flamands le français, ils obtiendraient ipso facto la moitié des places, c’est négliger qu’il ne faut pas s’attendre de la part des Flamands flamingants-les seuls qui aient quelque chose à dire-à une objectivité et à une justice que ces mêmes flamingants refusent déjà à leurs compatriotes coupables d’être des « Flamands géographiques ». Malheur au francophone pur: on lui reprochera son unilinguisme. Malheur au francophone bilingue, on lui reprochera – on lui reproche – son origine francophone« . Les échevins francophones des Fourons s’en apercevront bientôt.

Bref, accepter le bilinguisme comme critère systématique de sélection, accepter la généralisation de l’enseignement du néerlandais en Wallonie, c’est pour les Wallons accepter de jouer un jeu dont les règles sont fixées par la Flandre. C’est se livrer pieds et poings liés à l’arbitraire des examinateurs flamands qui seront des juges hostiles. Le florilège des questions saugrenues des examens linguistiques est suffisamment éloquent. Les Wallons échouent parce que tout est prévu pour qu’ils échouent.

Alors que le CVP, le parti le plus influent de Flandre et dont toutes les prises de positions ont été suivies de réalisations, prévoit, lors de son dernier congrès, la disparition de la Belgique qui se dissoudrait dans l’Europe des Régions, la Flandre devenant une entité souveraine, la politique de flamandisation de l’enseignement wallon ne peut plus être justifiée par la nécessité d’une cohésion nationale. Elle devient clairement le véhicule d’une colonisation.

Les termes d’une lettre de Marcel Thiry datée du 30.11.75 restent d’actualité: « C’est un faux réalisme de vouloir apprendre le flamand aux Wallons (je dis bien: le flamand, car la langue officielle belge voulue par le nationalisme flamand est de plus en plus distante de la langue des Hollandais) pour l’illusoire résultat de leur donner des « armes égales »(!) dans la quête des places en Belgique. Pour en faire des gens de valeur, il faut les équiper des valeurs universelles et en matière linguistique, ces valeurs seront d’abord la langue maternelle, le français, et puis telles langues universelles suivant leur plus grande capacité personnelle et leur spécialisation. Il est bien vrai que sous le régime belge cela va les empêcher de devenir ambassadeur, général ou premier ministre, ou même fonctionnaire d’une administration centrale ou brabançonne. C’est une des raisons de renverser ce régime, ce n’est pas une raison de s’y soumettre…« 

Je conclus:

« Pourquoi ne pas admettre, franchement, que dans l’Europe qui se forme, l’anglais, pour beaucoup, est absolument indispensable tandis que demain, en région wallonne, le néerlandais ne devra plus être connu que par quelques -uns? » (André Lagasse, professeur à l’Université de Louvain, Sénateur, « Forces wallonnes« , 23.08.1969.)

 

 

Notes

(1) Voir aussi l’ouvrage publié par la Fondation Plisnier: « Le bilinguisme en Suisse, en Belgique et au Canada« : « L’étude d’une seconde langue repose sur l’analyse, la synthèse, la comparaison, toutes démarches qui réclament une maturité que ne nous commençons à déceler que chez certains élèves de 12 à13 ans« (François Closset, germaniste, professeur à l’Université de Liège)etc…
(2) « 
Le Soir » du 22. 06. 87, dans un long article signé de son « Ombudsman » décrit les résultats catastrophiques constatés chez une victime de ce bilinguisme: « le père du « héros » a voulu faire de son fils un citoyen bilingue. Le français est la langue couramment utilisée dans la famille. Le jeune L…, bien que francophone, fait toutes ses études primaires et secondaires en flamand. Il n’a pas la bosse des langues. En conséquence, il fait carrière dans le mondes des images et devient assistant de caméra à la TV. C’était il y a une quinze ans. On ne parlait pas alors d’examens obligatoires. Aujourd’hui, il doit passer un examen linguistique. Le voilà recalé en français en raison de son orthographe fantaisiste, mais aussi dans l’épreuve de traduction. Car il n’a jamais convenablement appris le français écrit (voilà pour la prétendue excellence des écoles flamandes où l’on apprend si bien « LES » langues!), il a oublié l’acquis scolaire en flamand et il n’a nul besoin d’écrire dans sa spécialité, mais il doit faire preuve de connaissance linguistiques! Aujourd’hui, voilà, écrit l’Ombudsman, un père de famille dans la quarantaine menacé de licenciement après quinze ans de service alors que ses compétences techniques ne sont pas mises en doute. Le premier souci n’est pas qu’il fasse convenablement son travail de cameraman. Car la législation linguistique est là. Et tout le monde sait que, dans l’administration, les examens que doivent présenter les nettoyeuses, les hommes à tout faire, les huissiers, les chauffeurs et autres ouvriers subalternes ne sont pas de la tarte (c’est toujours « Le Soir » qui parle). mais ils se simplifient, tout au moins relativement, lorsqu’on monte dans la hiérarchie. Le jeune L… aurait dû faire de la politique, se faufiler jusqu’au sein du conseil d’administration. Il aurait échappé aux examens ». Et l’ombudsman poursuit: « N’est-il pas temps de modifier les lois de 63 dans certains de leurs aspects les plus excessifs? De moins en moins de Flamands apprennent le français au point de s’exprimer dans cette langue. Le bilinguisme passif qui se généralise pose des problèmes en d’autres termes. « L’autre choix, conclut le Sage du « Soir », le parfait bilingue restant l’exception, est l’unilinguisme des individus et le recours à ceux et celles qui sortent de nos écoles de traduction et d’interprétariat… ».

 

(Octobre 1987)

(Ce texte est extrait de : QUEVIT Michel (sous la direction de), La Wallonie au Futur, Vers un nouveau paradigme, Actes du Congrès, Institut Jules Destrée, Charleroi, 1989.)

 

1988

Geneviève Ryckmans, Que va devenir la protection de la jeunesse?, LB 04/08/1988

 

“Que va-t-il se passer pour les jeunes francophones de la périphérie, un jeune immigré, un jeune Flamand en virée à Arlon ou un jeune Namurois en infraction à Ostende?”

 

1988

Jean-François Dechamps, Du bon usage du fédéralisme, LB 29/08/1988

(chargé de cours à l’UCL)

 

« … qu’on ne rêve pas au Nord de refaire l’Histoire.  Enghien ne deviendra pas flamand et les Arlonais ou les habitants de Welkenraedt-Montzen ne se « défrancisent » pas.  Ces manifestations « d’impérialisme » n’aboutissent qu’à renforcer chez ces derniers une allergie déjà excessive à l’apprentissage de la connaissance, pourtant bien utile, de la langue allemande. »

 

1988

Martine Duprez, Le Belge francophone, un insécurisé linguistique qui se décrispe, LS, 14/12/1988

 

(Marc Wilmet) « Parmi les causes de la francisation de la capitale, j’insiste sur le fait que ce sont les Flamands qui ont adopté spontanément le français.  Il ne leur a pas été imposé. »

(lors du colloque: « Le français et les Belges », Marc Wilmet, à l’ ULB)

(Wilmet) « La preuve de l’assimilation parfaite, c’est que le Belge francophone cultivé n’est pas repéré (sic) comme Belge par les Français.  A Nice, on le prendra pour un Français du Centre, au Centre pour un Français du Nord.  Celui qu’on repère différent, c’est le Flamand ou le Bruxellois caricaturisé. »

« Nous créons des anglicismes, qui ne sont pas compris des anglophones! Un light-coke, un tennisman, un boiler, une fancy-fair, un show-room. »

 

1988

Roger Dubetz, Antwerpen, LB 29/08/1988

 

A propos de l’énorme ras-le-bol des francophones vis-à-­vis de leur « Jef de bourgmes­tre » (= Jef Valkeniers), dont vous faites état en rubrique Journée («Il n’y a pire sourd ») parlons du ras-le-­bol des Flamands.  Depuis envi­ron 60 ans, je n’ai jamais connu de situation où c’étaient les Fla­mands qui disaient: «Où vou­lez-vous que j’aille avec cette langue ? » Pourquoi les franco­phones n’ont-ils jamais voulu nous comprendre dans notre langue ? Je ne les vois toujours pas lire la presse flamande, ni y écrire des articles dans la ru­brique des lecteurs.  Je n’en­tends jamais de chansons flamandes à la R.T.B.F.

La réaction des Flamands est­ venue bien tard.  Je crois que les Flamands ont eu beaucoup ‘de patience et beaucoup de condescendance.

 

1989

Jean Brasseur, Pour Armel Wynants, commissaire d’arrondissement /francophone/ adjoint de Fourons, les lois linguistiques sont de la dynamite !, AL 10/08/1989

 

« Les Fouronnais authentiques étaient en général bi-, tri- ou quadrilingues. Traditionnellement, ils parlaient leur dialecte fouronnais et apprenaient le néerlandais et le français. Les plus âgés avaient souvent une bonne connaissance du dialecte wallon ou de l’allemand (…) Ils ne se sentaient ni Flamands, ni Wallons. »  

 

1989

Marc Wilmet, Une polémique édifiante, in : Français 2000, 116/117, 1989, p.76-79

 

Dans le n° 111 de février 1987 nous avons publié, à l’occasion de l’attribution du prix Francqui au Professeur Marc Wilmet, un extrait de son allocution où il dénonçait « une poignée de linguistes belges (qui) décidaient de fonder une revue à caractère national exclusi­vement et impérativement rédigée en anglais. » Il ajoutait que cette revue serait subventionnée par l’Etat. A la suite de cet article, nous avons reçu une lettre d’Yves Vanpeteghem protestant contre les pro­pos du professeur Wilmet.

En voici le texte. « En tant que professeur de français et membre du Cercle belge de linguistique, je voudrais réagir vivement à la publication dans votre numéro de février d’un passage de l’allocution de M. Marc Wilmet (p.24). Il convient en effet d’éclairer ce qui a été – volontairement ou involontairement -occulté.

« Tout d’abord, k Revue Belge de Linguistique s’appelle en réalité Belgian Journal of Linguistics (BJL). Cette revue est bien l’émanation du Cercle belge de linguistique, qui est composé aux trois-quarts de linguistes néerlandophones. En créant cette revue, le Cercle n’avait pas pour but d’en faire un cheval de Troie de l’anglais; l’important était (et reste) de donner aux linguistes belges (francophones et néerlandophones) un organe qui permettrait la diffusion plus large de leurs travaux. Bien sûr, on aurait pu opter pour une rédaction dans les deux langues nationales; mais il faut bien dire ce qui est un fait : c’est une solution de compromis qui ne satisfait que les politiciens et les idéologues. Pratiquement, en effet, l’inclusion d’articles en néerlandais aurait représenté un obstacle à la diffusion de la revue en dehors de nos frontières. Par ailleurs, le choix du français comme langue unique de rédaction était une solution évi­demment inacceptable pour les membres néerlandophones du Cercle. On s’est donc orienté vers l’anglais : accepté de presque tous les membres, il deve­nait le meilleur véhicule de la production linguistique belge, puisque compris largement dans le monde.

« Le Comité de rédaction a soumis le projet à tous les membres, qui l’ont accepté à une large majorité (ce que M. Wilmet appelle en bon démocrate « une poignée de linguistes »).

 

(réponse du professeur Wilmet)

 

Il faut savoir que le Cercle belge de linguistique n’est pas constitué en a.s.b.l. et fonctionne à la bonne franquette, dépourvu de statuts rigides, élisant tous les trois ans un président et un secrétaire qui cooptent à peu de choses près leurs successeurs. Ses décisions les moins représentatives s’annoncent difficilement révocables. En fin de compte, le mutisme persistant des dirigeants m’a incité à procéder moi-même à une consultation générale des membres. Cent vingt formulaires sont revenus complétés. Les résultats ont été publiés dans Science et Francophonie, 13 (1986), p.22, et 14 (1986), pp. 10-1$. Ils montrent qu’une écrasante majorité désire l’ouverture linguistique du Belgian Journal of Linguistics, les 60 francophones rejetant notamment l’exclusivité de l’anglais à raison de 52 contre 8.

Ce sont ces huit ou neuf excentriques que j’appelais en effet une poignée de lin­guistes dans mon discours au roi.

(3) Le quatrième paragraphe de la lettre que j’ai sous les yeux porte en lui sa condamnation. Les chimistes belges (publiant) largement en anglais ont pourtant conservé un régime multilingue au Bulletin des Sociétés chimiques de Belgique.

Quel linguiste de chez nous aspire à ne demeurer connu que des linguistes bel­ges ? Justement, le prix Francqui, décerné sur avis d’un jury étranger, entend dis­tinguer les chercheurs ayant (je cite) acquis une réputation internationale et (…) contribué de façon remarquable à confirmer et renforcer le prestige de la Belgique dans le monde scientifique.

L’allusion au finlandais (quatre millions de pratiquants groupés en Finlande en comparaison des deux cents millions de francophones et des vingt-neuf pays où le français a un statut officiel), l’imputation d’idéologie francolâtre étonnent, venant d’un professeur de français.

‘Libre à ceux qui le souhaitent de publier dans leur langue maternelle « , ajoute le naïf catéchumène. Que demandons-nous d’autre ? Encore faudrait-il que le Belgian Journal of Linguistics le permette.

Sur le fond du débat, je renvoie les lecteurs intéressés à ma synthèse du collo­que Le français, langue des sciences et des techniques (Luxembourg, R TL-Edition, 1987), auquel participaient des médecins, des physiciens, des informaticiens, des sociologues, etc. En bref, si un francophone adopte le véhicule de l’anglais, je puis le déplorer d’un point de vue sentimental ou politique. Mais je ne lui en ferai jamais le reproche. Je respecte sa liberté. Je revendique seulement pour les intellec­tuels belges le droit d’utiliser le français, en leur propre pays, dans une revue affi­chant son caractère national, largement financée qui plus est par la Communauté française.

 

1989

Wallonie, Région d’Europe et le flamand, LB 07/03/1989

 

Ce mouvement n’est pas d’accord avec les propositions de décret relatives à l’obligation du néerlandais à l’école primaire.

 

1990

Jean-Paul Duchâteau, Vincent Henderick, Bruxelles qui s’anglicise: un suicide linguistique, LB 10/08/1990

 

Roger Dehaybe, commissaire général aux relations internationales de la Communauté fr., s’en prend aux Flamands et met les Wallons en garde

a) « Les Français et les Québécois (sic) utilisent la langue française comme véhicule de pénétration dans le monde, culturel mais aussi politique et économique. »

b) « Si on fait quelque chose qui s’appuie sur la langue française (de la recherche universitaire ou des programmes radio-TV par exemple), on n’est plus que trois dans le monde: la France, le Québec et nous. »

c) « Dans leurs communications internationales, les Flamands n’utilisent donc plus le français, mais bien l’anglais.  Voilà donc un peuple qui appartient à un pays dont l’une des langues est reconnue internationalement mais qui prend le risque de se handicaper à moyen terme en affaiblissant le français. »

 

1990

L’art n’a pas de frontières – nos querelles linguistiques non plus, LB 07/05/1990

 

« La 44e Biennale de Venise ouvre ses portes ce 27 mai. »

« Suivant le principe d’alternance, c’est la Communauté française qui y représentera cette année la Belgique, avec le peintre hennuyer Jean-Marc Navez. »  mais la Communauté flamande a voulu également être présente en y organisant des expositions non officielles.

Artistes présentés: René Magritte et Marcel Broodthaers, tous deux revendiqués par la Communauté française.

« Et Valmy Féaux d’ironiser: « La Communauté flamande se targue d’organiser à Paris une exposition James Ensor … qui ne parlait pas un mot de flamand! »

 

1990

Robert Frère, Le néerlandais: une obligation « sans intérêt » pour les jeunes dans l’Europe de demain, LS 28/08/1990

 

« Mil huit cent trente aurait tourné autrement que sans doute aujourd’hui on parlerait le français jusqu’en Frise. »

« Imposer l’apprentissage d’une seconde (sic) langue déterminée, n’est-ce déjà pas une formidable atteinte à l’une des libertés fondamentales de l’homme? »

 

1990

Schaerbeek, « Oui » à la bibliothèque flamande, LB 22/10/1990

 

« Le FDF Bernard Clerfayt a stigmatisé le projet, l’estimant surdimensionné, dispendieux et peu conforme aux besoins de la population schaerbeekoise. »

 

1990s

ASBL Terre, aide au tiers-Monde, Sur le sac poubelle envoyé aux particuliers destiné au ramassage:

“Nous n’avons rien de commun avec les organismes néerlandophones qui effectuent ces ramassages en Wallonie.”

 

1990s

J.-P. W, Où filent les truites francophones?, s.r.

 

1990s

R.F. (Loverval),  Les fransquillons , LB, s.d.

 

S’il est exact que les Wallons n’ont jamais compris la lutte des Flamands, comme en est convaincu Monsieur Houben, il est tout aussi certain que les Wallons n’ont surtout jamais compris pourquoi cette lutte était dirigée contre eux.

Monsieur Houben paraît oublier que cette bourgeoisie « coupée du reste de la population » était une bourgeoisie flamande et non la bourgeoisie wallonne !

Cette bourgeoisie flamande, soucieuse de se distinguer du reste de la population dont elle jugeait le jargon déplaisant, utilisait la langue française, fort ostensiblement. Et, souvent aussi, très curieusement : il y a 30 ans à, peine, il était courant d’entendre un Hasseltois (p. ex,) « de bonne famille » répondre : il est juste chemin, version « culture française » de : hij is juist weg !  Cette situation était plus stupide qu’intolérable et les Wallons, ne comprennent toujours pas pourquoi certains Flamands leur en imputent la responsabilité.

 

1990s

André Bovy (Mons), Sur votre édito  » La bête flamingante sort de la cage » du 14/11 (LSM)

 

«Je suis Wallon et abonné depuis une vingtaine d’années à votre magazine que j’apprécie beaucoup. L’intitulé « La bête flamingante sort de la cage » me paraît scandaleux car il ne peut qu’attiser la haine des francophones envers les Flamands et vice-versa. Si je partage certaines des idées de Michel Marteau, je trouve qu’il les exprime avec un langage irrévérencieux voire haineux (…) Il nous parle d’incompréhension entre Flamands et francophones, ce n’est certainement pas un article comme le sien qui va y remédier, bien au contraire. Ses paroles sont d’un pessimisme morbide. Ce défaitisme ne favorisera pas la réconciliation (…) Positivons, soyons constructifs ! »

 

1991

C. De Smedt, 1180 BXL, LS 17/06/1991

 

« … faire reculer le bon usage français, langue prestigieuse, au profit d’un plurilinguisme fatalement rudimentaire. » (= du néo-flamingantisme)

 

1991

Les Bruxellois et les Wallons n’iront pas au Heysel!, LS 15/06/1991  

(JV) En fait, le ministre de l’Intérieur, Louis Tobback, a imposé des mesures de sécurité draconiennes à 6 ans du drame.  Les billets n’ont été vendus qu’au secrétariat des deux clubs finalistes, le FC Malinois et le FC Brugeois.  Il n’y aura que 21000 supporters.

 

1992

A.L. (Embourg), /Toujours la Wallonie/, Télépro, 1985, 19/03/1992

 

“M. Mordant essaie /dans son émission régulière à la RTB/ que, pour les grands travaux, nous avons été grugés par les Flamands.  Il y a du vrai dans ce qu’on affirme, mais il oublie que les Wallons ont été grugés par eux-mêmes.  “Pendant que la Flandre s’industrialisait, la Wallonie utilisait et surtout  dispersait les crédits parallèles (1 franc pour 2 francs!), on créait des sentiers touristiques combien rentables, on m’a même affirmé que la dette de la ville de Liège avait été apurée par ces compensations!”

 

1992

Les fruits de José Happart, LB 01/10/1991

 

« Wallonie région d’Europe, le mouvement de José Happart, avait invité la semaine dernière les Wallons à boycotter les produits flamands. »

 

1992

Propos « historiques » au Conseil régional wallon, DW 84 / oct.92  

Lors d’ une vive repartie entre M. Lefèvre (PSC) et M. Kubla (PRL), le premier a sorti de sa poche une vieille étude datant de 19l0 sur la Belgique.

S’ adressant a M. Kubla, M. Lefèvre lui rappela que le parti de celui-ci a l’ habitude de rapporter que l’ image du Wallon est celle de gréviculteur.

Alors, a titre d’ information, et sur un mode anecdotique, il lui cite les propos d’un Anglais qui étudiait la Belgique au debut du siècle comme un ethnologue étudie aujourd’ hui les tribus d’ Amazonie. Ecoutons:

 » Le Flamand possède des caractéristiques du bas Teuton. Grand, solide, essentiellement pratique, manquant pcut-êre un peu d’ imagination, il a, pendant des sièclcs, lutté contre des obstacles presqu’ insurmontables pour atteindre une grande prosperité agricole. Le fait d’ avoir pu faire d’ un sol presque entièrement sablonneux une des contrées les plus fertiles d’ Europe est un témoignage éclatant dé sa persévérance obstinée et de sa capacité de travail continuel. Bien qu’ un peu esclave de la routine et lent à adopter de nouvelles idées, il est agriculteur par nature. Grattez un ouvrier industriel flamand et vous trouverez un fermier.

 

Dans le domaine industriel, le Flamand est reconnu comme un travailleur infatigable et un serviteur loyal, peut-être moins versatile et moins intelligent que le Wallon, mais disposé a entreprendre des travaux ardus sans se plaindre, pour un salaire très léger.

 

Le Wallon est pour ainsi dire tout l’opposé du Flamand. Il n’ a ni sa lourdeur ni sa persévérance. Alors que le Flamand est laborieux et  parcimonicux, vivant très simplement même lorsqu’ il est riche, le Wallon vit au jour le jour. Il tient à jouir de la vie et dépensera son dernier sou pour y arriver, sans se soucier du lendemain. Assez hospitalier, il est toujours disposé à faire partie d’ une joyeuse compagnie et à passer son temps en bavardages enjoués. Il est aussi vif que le Français et n’ a guère de re1igiosite. Il apprend plus facilement que le Flamand et est, en général, plus instruit. Il est moins routinier et adopte volontiers des idées nouvelles »…..

Applaudissemcnts sur les bancs de la majorité.

 

Le titre du livre est: « Comment diminuer la misère – Etudes sur la Belgique ». Paris, chez Giard et Brière en l9l0.

 

Session extraordinaire du 24 juin 1992 du CRW

 

1992

Th. E., Une étude sur l’« immersion » scolaire va à rencontre des idées reçues, LS 18/04/1992

 

L’abus du néerlandais peut nuire au français, et surtout à sa connaissance écrite

 

L’immersion scolaire consiste à mettre des enfants d’une langue maternelle déterminée dans une école d’une langue diffé­rente. Au Québec, au Pays de Galles ou en Espagne, cela se pratique de diverses façons, exa­minées de près. L’immersion tota­le (tous les cours dans la langue à apprendre) est rarissime.

C’est pourtant pratiquement l’uni­que « méthode » existant en Belgi­que, en-dehors de tout contrôle. Même à Bruxelles, région bilin­gue, le choix des parents est généralement blanc ou noir.

Le principe de l’immersion est pourtant tentant. En 1979, on comptait 362 « purs » francopho­nes dans les écoles primaires flamandes de Bruxelles (4,05 %). En 1990, ils étaient 2.070, soit 22,15%.

Le Service de la Langue française a réalisé une étude sur la connaissance du français des enfants en immersion. Des enquêteurs en ont rencontré 540, soit 108 par année d’étude de la quatrième primaire à la deuxième secondai­re. Aucun d’eux n’avait doublé. L’échantillon a été réparti selon le niveau scolaire des parents. Un groupe de référence de 720 élè­ves, fréquentant les écoles en français, n’ayant pas doublé et présentant la même répartition socio-culturelle a été sélectionné.

Les performances des uns et des autres ont été comparées pour une série d’exercices de français. Il apparaît très nettement que le vocabulaire français des enfants en immersion est moins riche. Le groupe de niveau social le plus élevé a un résultat plus faible que le groupe de niveau social le plus faible de l’échantillon de référen­ce. En grammaire, l’écart est également significatif. II tend cepen­dant à se réduire au fil du temps.

Les différences deviennent énor­mes lorsqu’on touche à l’écrit. « Ces ingénieurs creusent un puits avec des appareils sophisti­qués » peut devenir, chez un fran­cophone en immersion : « Se egineur greuse un pui avec des appareiul sofistikee ». L’écart est d’au­tant plus grand que le niveau so­cial de départ est faible. Certains élèves très doués et « immer­gés » obtiennent d’ailleurs des ré­sultats très corrects en français. Ce sont des exceptions.

Interrogés, 91 % des parents sont globalement satisfaits de leur choix. Les enfants sont moins’en­thousiastes : 27 % sont contents, 16 % regrettent, 57 % sont indif­férents, mais 72 % estiment « avoir rencontré des difficultés ».

La conclusion de l’étude incite à la prudence. Un élève en immersion de la maternelle à la deuxième secondaire passe plus de 12.000 heures en néerlandais. Sauf exceptions dans des classes sociales favorisées, ce n’est pas sans effets sur la connaissance et l’usage du français, surtout en raison de la quasi absence du français écrit. L’immersion crée dans de nombreux cas des en­fants francophones à l’oral et néerlandophones à l’écrit. Les en­fants interrogés lisent habituelle­ment en néerlandais dans 41 % des cas, et préfèrent les médias flamands dans 48 % des cas.

 

Th. E.

 

Alain Braun : Immersion scolaire et langue maternelle (Des francophones à l’école flamande), coll. Français et société n’ 5, édité par le Service de la Langue française, 44 bl Léopold ll, 1080 Bruxelles, 60 pp, 150 francs.

 

1993

B.Dl., Langues à l’école: un projet du FDF, LB 16/12/1993

 

Pour supprimer la prééminence du néerlandais à Bruxelles, Mort-né?

 

1993

Le français (sic) exclu de l’Europe, suggère Delcroix, VA 16/11/1993

 

Le général français, Clerc, chef de l’état-major du « Corps d’armée européen » avait déclaré qu’il « excluait que le néerlandais devienne une langue de travail de l’Eurocorps ».  A cela, M. Delcroix réplique que le général ferait mieux de ne pas se mêler du débat politique.

« Les généraux doivent exécuter les instructions, et ce n’est pas à eux à les donner.  L’usage des langues se décide au niveau politique. »

 

1993

Michelle Lamensch, /La rentrée des francophones bruxellois/ Serge Moureaux met en garde contre le « volapük culturel », LS 23/10/1993

 

« Bruxelles est une ville, une région de culture française qui ne peut en aucun cas se dissoudre dans le volapük culturel, selon la formule de Charles de Gaulle.

… Les pseudo-organismes multilingues de culture asexués (sic) sont aussi ridicules qu’inutiles.  Ils n’ont aucun sens du point de vue économique et social car ils font double emploi avec la puissance économique anglo-saxonne qui, sous forme de rouleau compresseur, s’efforce (sic) de nous anéantir. »

 

1993

Paul Claus, Lettre à des amis francophones, LB 16/07/1993

(vice-président de l’Orchestre National de Belgique)

 

J’ai hésité avant de m’adres­ser à mes compatriotes francophones, afin de leur expliquer le climat politique du plat pays qui est le mien ».

Je me considère comme un unioniste convaincu.

La plupart des Flamands partagent d’ailleurs ma conviction.  Ils ne changeront pas d’avis, à: condition qu’on arrête la surenchère commu­nautaire qui détraque notre Etat.  A condition aussi que soit mis fin à l’aliénation réci­proque entre nos commu­nautés.  Comment s’entendre si on ne se connaît plus ?

Ce n’est qu’en engageant un dialogue franc et sincère qu’un rapprochement mutuel pourra se produire.

Cet article ne vise que ce but.

Je me suis déjà souvent adressé aux Flamands, dont je connais mieux que quiconque les frustrations ardues à sur­monter, propres à des peuples qui ne viennent que de retrou­ver leur identité en liberté.

Malgré les avertissements de mes amis flamands, j’aime­rais démontrer cette fois-ci de quelle façon certains franco­phones nous empêchent de dé­fendre pleinement l’unionisme en Flandre.

Mon analyse se fera en toute clarté, malgré le risque de su­bir les contrecoups de ma fran­chise.

Il m’est tout d’abord impos­sible de passer sous silence certains faits du passé.  Car ce sont, en effet, les séquelles de ces faits qui constituent fonda­ni entalement la lie d’obstina­tion dans l’âme flamande qui ne se délie que lentement.

Je me borne à citer quelques exemples personnels.  Je me souviens de l’insulte de « fla­min-boche » adressée à mon père, grand invalide de la Grande Guerre.  Et cela, tout simplement Darce qu’il s’était adressé en néerlandais, dans notre région côtière, à un va­cancier francophone.  Il en de­meura longtemps vexé, lui qui s’était engagé corps et âme pour la défense de sa patrie

belge.

Et puis, quel combat obstiné n’avons-nous pas dû mener, en tant que Flamands, afin d’être accueillis à Bruxelles dans notre propre langue, entre autres par des vendeuses ou des directions de grands maga­sins qui avaient pourtant fait l’effort d’apprendre aussi bien l’allemand au cours de l’occu-‘ pation que l’anglais après la Libération ?

 

Si cet esprit de refus s’est gressivement effacé, c’est l’argent et non pas un esprit de civisme bien conçu qui en fut le moteur.

Autre exemple caractéris­tique : certains historiens et journalistes francophones ten­tent de comprendre la collabo­ration de Russes blancs, d’Ukrainiens, voire de belges germanophones qui se sont en­gagés volontairement dans l’armée nazie au front de l’Est, mais refusent obstinément d’adopter la même attitude en­vers la collaboration d’une mi­norité flamande s’étant enga­gée par un nationalisme dé­placé mais historiquement ex­icable dans une aventure collaborationniste.

En France, par contre, ce fut le général de Gaulle qui de­manda, par esprit de civisme bien conçu, à tous les Français de se réconcilier afin de pré­senter au monde l’image d’une nation unie dont une partie non négligeable avait plus ou moins collaboré.

En Belgique on n’a pas pu prévoir que ce ne seraient pas en premier lieu les condamnés eux-mêmes qui constitue­raient un danger futur pour notre pays, mais leur enfants qui à la longue considéreraient leurs pères comme des mar­tyrs d’une Belgique injuste et impitoyable.

Ce manque d’indulgence et de bon sens de la part d’un Etat qui a trop longtemps mé­connu cette région a donné naissance en Flandre à un noyau dur, dont l’influence se fait. malheureusement ressen­tir jusqu’à nos jours.

Nos amis francophones n’ont jamais su ou voulu com­prendre la différence entre une soldatesque rexiste et un na­tionaliste flamand meurtri qui, fût-ce à tort, n’a pas ré­sisté à une propagande extrê­mement habile de l’occupant.

J’étais obligé de citer, entre beaucoup, d’autres, ces quelques

exemples qui ont tissé l’arrière-fond de la vie politique flamande, et

qui continuent à entraver les ef­forts des unionistes.

Tout cela n’empêche pas ce­pendant qu’une large majorité flamande refuse le sépara­tisme et continuera à appuyer le vrai fédéralisme.

A une condition majeure.  Laquelle ?

Que les francophones com­prennent finalement que les Flamands s’attendent – ou exi­gent! – à être respectés en toute loyauté.

Est-ce le cas de nos jours ? A cette question, je voudrais ré­pondre avec toute la sérénité possible.

Qu’est-ce qui blesse les Fla­mands?  Qu’est-ce qui incite plutôt à des réactions vives qu’à une approche ? Suivant en cela le mauvais exemple des Anglais au Québec ou dés Alle­mands en Europe centrale, trop peu de francophones par­viennent à vivre en commun avec des concitoyens parlant une autre langue nationale.

Ils ne seraient pas doués pour les langues… ce ne sont que les autochtones qui n’ont qu’à s’adapter à leur igno­rance.  Ceci n’étant nullement le cas pour les Flamands qui se sont installés en Wallonie.

D’où provient cette at titude francophone que les Flamanas considèrent à juste titre comme hautaine ? N’est-il dès lors pas compréhensible qu’en réponse à cette conduite oeil respectueuse, les Flamands adoptent en réciprocité de même comportement en sen inverse ? Ce maintien hostile de part et d’autre crée à la longue de l’incivisme.

Dans les grandes entre­prises, les cadres parviennent à s’exprimer en plusieurs lan­gues.  Ceci est également le cas pour l’armée.  Ne pourrait-on pas s’attendre à ce que des ministres ou des responsables nationaux, gérant donc une. matière appartenant à nos deux communautés, soient ca­pables de s’adresser, ne fût-ce que d’une façon élémentaire, à tous leurs concitoyens dans leurs propres langues respec­tives?  Combien de personnalités officielles francophones font-elles l’effort de maîtriser la langue de la majorité?

Pourquoi ne pas suivre le ­bon exemple du ministre Wa­thelet?  Du président de la Chambre ? De certains mi­nistres régionaux bruxellois ?

Il semble donc que la moti­vation ou plutôt la volonté d’être bilingue en Belgique n existent que d’un côté.  Il va de soi que ce rejet d’un bilin­guisme, respectant nos deux langues nationales, brime les Flamands et les incite à suivre une minorité fanatique qui préfère se retirer dans un iso­lement rétrograde et nuisible à nous tous.

Que feraient les francophones s’ils étaient traités de la même façon? Ne suivraient-­ils pas le déplorable exemple de leur ministre «national » qui nhésita pas à poser une « bombe nucléaire communau­taire » sous notre pays ?

Qui sont donc les vrais sépa­ratistes ? Ceux qui se fécla­ment ouvertement de cette po­litique.  Mais non moins ceux qui, par manque de respect envers leurs concitoyens d’une autre culture, appliquent consciemment un séparatisme de fait dans leur comporte­ment de tous les jours.

 

Il est de notre devoir à tous de contrecarrer non seulement les séparatistes à visage dé­couvert, mais également de dé­masquer les fossoyeurs plus habiles de notre unité fédérale.

 

Si j’ai pu offenser certains lecteurs par mes assertions di­rectes, qu’ils tâchent de coin­prendre’que ma franchise et mon honnêteté se sont mises au service d’une cause qui est commune à nous tous et qui est plus que jamais menacée.

Qu’un dialogue entre nos deux communautés soit donc engagé sans tarder davantage.

 

Paul CLAUS  

 

1994

J. F., Namur-Rotterdam, le dimanche aussi, LB 14/04/1994

 

La Meuse ouverte à la navigation sept jours sur sept.

Accès permanent pour la Wallonie au port de Rotterdam.

Mais le canal Albert est fermé dimanche: pas d’accès au port d’Anvers.

« La décision de M. Grafé n’est pas innocente.  la région wallonne espère que la nouvelle concurrence de Rotterdam incitera le gouvernement flamand à hâter la modernisation de l’accès du port d’Anvers aux convois fluviaux venant de Wallonie. »

 

1994

Jo. M., Flamands et Wallons ne mangent pas de la même façon!, LS, 28/10/1994

 

« Quatre cents d’entre eux viennent d’être interrogés sur leurs habitudes alimentaires par la société ‘Insight’. »

 

1994

Les vexations linguistiques de Jean-Marmonnant, LB, 22/10/1994

 

« Le ministre fédéral et socialiste de la Politique scientifique a provoqué l’ire de la Flandre entière à la Conférence sur la mer du Nord, mercredi à Ostende, en prononçant devant le Roi son discours en français et en anglais, sans articuler la moindre syllabe en néerlandais. » 

 

1994

Ma belle agence, dis-moi …, LB 10/03/1994

 

« Relatant l’accord intervenu entre ministres flamands et hollandais sur la réforme de l’orthographe néerlandaise, l’AFP se laisse aller à quelques considérations simplistes: on apprend ainsi avec surprise que « les francophones de Belgique prétextent fréquemment  l’absence de normalisation du néerlandais pour justifier leur répugnance à apprendre cette langue parlée par la majorité de la population. »

 

1994

Willy Greven (Hasselt), Les francophones de la périphérie,  LB 31/01/1994

 

Dans votre journal du lundi 17 janvier, un certain Henri Embank de Wemmel se plaint amèrement de ce qu’il reçoit des avis de taxes en néer­landais (remplacés plus tard par un document en français à sa demande) ou de la publicité néerlandophone.

Voici l’opinion d’un Belge et d’un flamand convaincu, mais modéré.

Pourquoi les francophones de la périphérie n’ont-ils pas appris le néerlandais après tant d’années ?

Le bilinguisme est néces­saire en Belgique.

Les grands-pères de Cools, Spitaels, Van Cauwenberghe, etc. étaient des Flamands, qui cherchaient du travail dans l’industrie lourde en Wallonie.

Leurs enfants ont vite appris le français et leurs petits-en­fants sont unilingues francophones, ce qui est grave et une erreur. L’art est de s’adapter à la région où on habite.

Une chose est certaine : le statut de ces communes n’est pas discutable pour les Flamands.

Ceux qui refusent d’ap­prendre une autre langue dans l’Europe des Douze n’ont qu’à déménager en Wallonie ou en France.

 

1995

J. M. B., Les Belges inégaux devant la mort, LB 24/04/1995

 

“On meurt plus jeune en Wallonie et à Bruxelles qu’en Flandre.”

 

1995

Laurette Onkelinx, ministre-présidente de la Communauté française, LB, 21/02/1995

 

“La Communauté française ne connaît pas les frontières .  Elle ne se soucie que du droit des gens, ne voulant pas (sic) de ce droit du sol qui contient en germes les menaces les plus sérieuses pour la démocratie.” (Au Jour-Le Courrier du 20-2)

 

1995

Les Wallons et Flamands du Québec divisés, VA 31/10/1995

 

Lundi, les Québécois devaient répondre à une seule question: “Acceptez-vous que le Québec devienne souverain?”. 

Notre correspondant au Québec a recontré deux Belges, aujourd’hui naturalisés Canadiens: le Flamand est contre, le Wallon est pour la souveraineté du Québec.

 

1995

Paranoïa vélocyclopédique, LB, 04/01/1995

 

Colère dans la presse néerlandophone.

« Que l’on sache, il ne s’est jamais trouvé un Belge pour croire que Liège ou Bruxelles étaient possessions françaises parce que le Tour de France y fit un jour étape … »

 

1995

Tour des Régions wallonnes 1995, AL, 01/01/1995

 

7e étape: Aubel-Fourons

 

1996

Ch. V. d. H., Main dans la main ou les poches vides: le cruel dilemme de Stefaan maene, LS 17/10/1996

 

“L’ ex-Anversois Stefaan Maene, une nouvelle recrue de … poids pour la Ligue francophone.”

 

1996

Gérard Guillaume, Racisme anti-francophone à la prison de Merksplas?, VA, 25/04/1996

 

(prison entre Antwerpen et Turnhout)

Une émeute a eu lieu le 8 octobre dernier.  36 détenus de l’époque sont en voie de comparaître.  Il s’ agit pour la plupart de détenus bruxellois d’origine maghrébine.

“La grand majorité des surveillants y ont développé l’habitude de ne parler que le néerlandais aux détenus (à 80 % non néerlandophones).”

 

1996

Goujaterie de la Wallonie, LB, 29/01/1996

 

Samedi, le quotidien ‘La Wallonie’ titrait en une et en manchette ‘Princesse flamingante et sang fouronnais’, relayant des propos de José Happart.

Astrid préside la Croix-Rouge de Belgique  qui ne recueillerait plus de sang fouronnais.

 

1996

L’audace du CGRI, LB 07/10/1996

 

Le Commissariat Général aux relations internationales de la Communauté française publie une revue “Wallonie + Bruxelles” destinée à faire connaître la Communauté française à l’ étranger.

Dans sa dernière édition, elle s’ est permise de donner de Bruxelles une image exclusivement francophone.  On a même situé Bruxelles au sud de la frontière linguistique.

 

1996

Raymonde Dovifat, une collègue de l’Institut St-Michel (Neufchâteau) s’exclame, m’entendant parler néerandais avec un collègue néerlandophone, professeur d’informatique: “Quelle horreur!”

 

Bernard Devos, un professeur de ce même institut, déclare dans la salle des professeurs: « Je hais le néerlandais! » Merci!

 

1996

Souvenirs : André Goosse, un raciste e.r. de l’UCL comme tant d’autres (R.V.) 

Eric De Bellefroid, André Goosse, gardien des frontières linguistiques …, LB 02/08/1996

 

André Goosse n’a pas encore avalé le « Walen buiten ». André Goosse aime la France.

Il fut membre du Conseil supérieur de la langue française, mis sur pied par Michel Rocard, Premier Ministre de Mitterrand, qui a lancé une réforme de l’orthographe /qui, NDLR n’a fait que compliquer les choses, car :/

Au demeurant, assure-t-il, chacun reste libre de choisir la graphie qui lui sied.

Le linguiste regrette que la ‘dominique’ ne se soit pas imposée, en lieu et place du week-end (qu’il honnit surtout quand on le prononce à la flamande (sic)) (…).

« Avec tout cela, André Goosse n’a même pas vraiment le temps de songer aux vacances. « Peut-être deux ou trois jours à la mer. Dans le Pas-de-Calais… » Il n’est plus du tout pressé d’aller à la « vlaamse kust » (sic).

 

— Ce professeur ne fut jamais inquiété pour ses propos raciste. Et pour cause, l’UCL est née du racisme des francophones qui n’ont jamais « pété » un mot de français à Leuven…

 

1997

J.-F. Dumont, Bonnet d’ âne pour le décret sur les radios, LB 20/06/1997

 

Le Conseil d’ Etat vient de rendre son avis sur la partie du projet de décret de Laurette Onkelinx qui concerne les radios privées.

Exiger des quotas de production propres et d’émissions en français est contraire au Traité de Rome.

 

1997

Lettre du Royal Club Wallon de Malmédy, du 07/09/1997, au département de dialectologie wallonne des Facultés Univ. N.-D. de la Paix à Namur.

Concernant une brochure orthographique:

“Nous espérons que la difusion de la brochure contribuera à défendre l’existence de la Wallonie malmédienne, qui, on l’oublie trop souvent, constitue le dernier bastion roman au nord-est de l’Europe.”

 

1997s

Albert Stassen, in : http://www.action-fouronnaise.be/AF/Baerten/Stassen.htm

 

Comment un flamingant réécrit l’Histoire des Fourons

 

 Réfutation des allégations du Prof. Jean BAERTEN (VUB)

 

dans

 

« Harde Vlaamse koppen, de Boeren van Voeren (1995)

 

&

 

Voeren 1921-1995 , de Belgische democratie op Drift (1997)

 

 par Albert STASSEN

 

 

En 1995 et 1997 le professeur d’histoire à la VUB Jean Baerten, originaire de Tongres publia successivement « Haarde Vlaamse koppen : de boeren van Voeren » et « Voeren 1921-1995 de Belgische democratie op Drift. »

 

Il s’agit de deux ouvrages de 112 et 206 pages qui prétendent constituer des ouvrages historiques alors qu’il ne s’agit que de pamphlets flamingants pseudo-historiques. Les  pages qui suivent tenteront de souligner les plus flagrantes libertés avec l’histoire que l’on doit déplorer dans ces deux livres, malgré les innombrables recherches historiques qu’il y a lieu de reconnaître à leur auteur.

 

Dans le premier ouvrage, il commence fort en accusant les Limbourgeois néerlandais de faire croire que les Fourons seraient une région d’élevage comparable au Pays de Herve et qu’un changement de paysage coïnciderait avec la frontière.

Il avoue aussi laisser aux philologues des discussions sans fin sur le caractère « néerlandais » ou « allemand » des dialectes thiois parlés entre Liège et Aix , mais il ne se gène nullement tout au long de ses deux livres pour assimiler les utilisateurs du dialecte fouronnais à des flamands.

 

Dans sa première partie qu’il titre « Fourons ne fait pas partie du Pays de Herve », il tire des conclusions hâtives du fait que le tissage à domicile était moins répandu dans les Fourons que vers Thimister-Clermont alors que seule la distance explique cela.

Il constate que les structures agraires sont différentes mais doit reconnaître que tant à Thimister qu’à Fouron-le-Comte 65% des habitants possèdent 75% de la superficie. Ce n’est certes pas le cas à Fouron-Saint-Martin tandis mais les situations sont tellement différentes d’un village à l’autre dans le Pays de Herve mais aussi dans les Fourons que tirer des conclusions différentes pour les Fourons relève de l’absurde. Il suffit pour s’en convaincre de regarder les structures agraires de Teuven. Le hameau de Nurop est depuis longtemps divisé en une multitude de petites parcelles dont les habitants sont propriétaires tandis que le village de Teuven et les abords de Sinnich sont constitués de grands domaines.

 

Dans les conclusions de ce chapitre agricole J Baerten délire en affirmant que seule la partie wallonne du duché de Limbourg et du comté de Dalhem participa à l’industrialisation. Or celle-ci était aussi absente de villages tels que Hombourg, Warsage, Bombaye etc.. uniquement parce qu’ils étaient trop distants aussi de Verviers.  Il affirme aussi que les Fourons dans leur ensemble ne passèrent pas à l’économie laitière, contrairement au Pays de Herve. Or il est évident que celle-ci était aussi présente dans les Fourons (sauf à Fouron-le-Comte et Mouland) que dans le reste du Pays de Herve et même plus qu’à Warsage ou Bombaye, plus orientés vers les cultures…Contrairement à ce qu’il affirme, la possession foncière n’est pas plus en des mains extérieures dans les Fourons qu’ailleurs au Pays de Herve. Nurop et Fouron le Comte en sont de parfaits exemples.

 

Sa seconde partie est intitulée « Fourons : un territoire flamand depuis des siècles ».

Il commence par dénigrer le peu d’arguments de l’historien liégeois Jean Lejeune, lequel disposait selon lui de peu d’éléments  pour démonter le caractère francophone des Fourons.  Sans vouloir prendre la défense de J Lejeune qui n’a guère approfondi l’histoire locale de nos contrées, force est de constater que J Baerten et,  sans doute J Lejeune aussi, ne sont pas en mesure de comprendre les spécificités de ces régions.

On le voit à la p 41 (renvoi 58) quand il relate le recensement du 15 octobre 1846 à Hombourg (dont faisait partie Rémersdael) où 89% des habitants se déclaraient « flamands ». J Baerten s’inspirera très utilement des conclusions que nous avons développées à ce sujet dans l’opuscule « Centenaire du Doyenné de Montzen »  paru en 1988, où nous démontrons la farce que constituait tous les 10 ans le recensement linguistique en Belgique où, contrairement à la France, on ne demandait pas aux habitants s’ils parlaient autre chose que les langues dites de culture (français, ABN…) mais où, à défaut d’une telle précision, ils étaient amenés, au gré du sentiment de l’agent recenseur à déclarer « flamand » ou « allemand » le dialecte local qui , tant scientifiquement que linguistiquement , ne peut être assimilé à l’une ou l’autre de ces langues. La seule conclusion exacte qui peut être tirée des dits recensements est que les Fouronnais , comme les Hombourgeois d’ailleurs utilisaient quasi exclusivement un parler germanique mais qui n’est ni le néerlandais ni le « flamand », ni l’allemand.

J Baerten prétend que durant les années 1970 et 1980 des politologues de l’ULG auraient publiés dans le CRISP que la langue première du duché de Limbourg était le wallon et que les contacts entre l’administration et les villages se seraient déroulés en français.

Il enchaîne (p 43) en affirmant que les Fourons étaient administrés en flamand. Et il cite notamment (p 47) le fait que les registres paroissiaux de Teuven  ne sont pas rédigés en latin en 1620-1626 mais en « néerlandais »  Pour un historien, affirmer pareil anachronisme dans une région où cette langue qui n’était pas encore née est révélateur. Il confond allègrement (car sans cela toute sa théorie s’écroule) tout au long de ses deux livres les mots « vlaams », « nederlands », « diets » (flamand, néerlandais, thiois). En l’occurrence, il aurait dû citer un 4ème mot, à savoir « Brabançon » car la langue écrite utilisée au 17ème siècle par certains curés originaires de cette contrée était effectivement le « Bromesch » qui était aussi la langue écrite (non parlée) de la plupart des gens instruits chez nous lorsqu’ils correspondaient avec l’autorité ducale installée en Brabant.

Jamais le terme « néerlandais » ne peut être utilisé pour qualifier ces écrits car le Bromesch (qualification dialectale de cette langue) n’a pas donné naissance au néerlandais. J Baerten répète pourtant un peu plus loin, à propos d’un écrit de l’Ordre Teutonique à Fouron-Saint-Pierre, la même erreur flagrante et inadmissible pour un « historien »   .

 

A la page 48 une carte délimite les territoires « «  flamands » et « wallons »  de l’ancien duché de Limbourg (Dolhain) et de l’ancien comté de Dalhem. On y trouve Bilstain parmi les villages « flamands » mais aussi Raeren, Walhorn, Eupen, Lontzen, etc…et évidemment les « 9 communes de la région de Montzen-Welkenraedt ainsi que les Fourons et Aubel … Il se base notamment sur le fait que les us et coutumes de la Cour de justice de Hombourg (et de Limbourg)  étaient selon lui rédigés en « Vlaams » . Ils sont en Brabançon. Mais il est vrai que durant l’ancien régime les bans du duché de Limbourg étaient dénommés « quartiers flamands » et « quartiers wallons ». 

Encore une fois J Baerten utilise le terme « vlaams » à tort et à travers. S’il avait utilisé ici le terme « diets » (thiois), sa carte aurait été presque valable sauf si le terme thiois est entendu dans l’acception « ancien néerlandais » ou « néerlandais moyen » car , dans ce cas la nécessaire distinction avec l’ancien allemand doit aussi apparaître et c’est là que surgit le problème majeur car J Baerten évacue ce problème.  En réalité , compte tenu de la connotation politique  qu’ont pris par la suite les mots « Vlaams », « Flamand », seules les acceptions   « Diets »,», « Thiois » dans le sens « idiôme germanique » peuvent être admises linguistiquement.

 

Mais J Baerten se complait à parler constamment de rédaction en « néerlandais » à l’époque de Charles-Quint..(p 51 !) alors qu’à ce moment cette langue doit encore attendre près de 300 ans pour…naître.

 

L’auteur attache énormément d’importance à la splitsing judiciaire qui serait intervenue à l’intérieur du comté de Dalhem entre les villages « wallons » ressortissant à la cours de justice de Dalhem et les villages « flamands » ressortissant à la cour de Fouron-le-Comte, laquelle statuait en « flamand » (lire en « brabançon ») . Il situe cette séparation avant le traité de partage entre les Provinces Unies et le pouvoir espagnol (1661), lequel attribua plusieurs villages wallons (dont Dalhem et Olne) aux Provinces Unies (Pays-Bas) tandis que Fourons restait espagnol.  Les assertions de J Baeten qu’il dit reposer notamment sur B Dumont (qui ne tire pas les conclusions que tire J Baerten) nécessitent une étude approfondie des archives.

 

Ensuite il s’intéresse de nouveau au Duché de Limbourg et considère que les recours tirés des  registres du XVIIIe siècle au Ban de Montzen ou de Walhorn sont rédigés en « néerlandais »… Il en tire la conclusion que ceux qui présentent le duché de Limbourg comme une principauté unilingue francophone prennent une certaine liberté avec la vérité.  Nous ne connaissons pas d’historien régional sérieux qui ait affirmé pareille idiotie.

Il ne perçoit pas non plus de trace du français dans les actes notariés dans les Fourons sauf quand une des parties contractantes provient d’un village wallon. Mais il continue à soutenir que la langue utilisée est le néerlandais.

 

A l’époque autrichienne J Baerten fait grand cas d’une contre-proposition de l’intendant Ransonnet du duché de Limbourg  suite à la réforme administrative de 1787 qui ne tenait pas compte des limites dialectales. Ransonnet proposait quant à lui d’en tenir compte mais ne fut pas suivi. J Baerten en tire des conclusions anachroniques « il ne fait aucun doute que Ransonnet traitait le principe de la territorialité pour sortir des problèmes linguistiques. L’homme avait une vision claire des choses mais était manifestement né trop tôt. »  . Continuellement, tout au long des différentes périodes historiques J Baerten essaye de mettre en évidence les applications du principe de la territorialité (appliqué à la limite entre dialectes germaniques et romans) sous l’ancien régime tant au comté de Dalhem qu’au duché de Limbourg. Il serait intéressant de comparer avec ce qui se faisait dans le reste du duché de Brabant à la limite entre le « païs roman » et le « Bromesch ».

 

A la page 60, J Baerten nous apprend que le comté de Looz (actuel Limbourg) aurait été rattaché à Spa ( ?) sur le plan administratif lors de l’arrivée des Français (1794). Mais les Français adoptèrent bientôt des répartitions plus rationnelles bases essentiellement sur les distances (C’est en fait notre thèse exposée depuis toujours pour expliquer la frontière établie alors au nord des Fourons entre les deux départements de l’Ourthe et de la Meuse Inférieure.

 

A la page 65 on peut lire que Fouron-Saint-Pierre appartenait au comté de Dalhem sous l’ancien régime ( ! !) alors qu’il s’agissait d’une terre d’Empire appartenant à l’Ordre Teutonique.

A la même page il se plaint du fait que , malgré son importance démographique, Fouron-le-Comte ne fut pas préféré à Dalhem comme chef-lieu de canton alors qu’ailleurs les français tenaient compte de ce critère. Il attribue ce choix au fait que ce n’étaient que des fermiers et flamands de surcroît. C’est peu probable et pour s’en convaincre il suffit de constater le nombre de villages au sud de Dalhem pour se rendre à l’évidence. Le choix était purement géographique (distances)

 

Il aborde ensuite les recensements linguistiques dans les Fourons au XIXème siècle sans évoquer l’anomalie de ces recensements par rapport au fait dialectal pourtant incontestable à cette époque. L’illettrisme régnait encore à la fin du siècle dans une frange importante de la population qui ne savait s’exprimer que dans le dialecte local. Qu’on ait fait passer celui-ci pour du flamand ou de l’allemand d’un recensement à l’autre n’est pas pris en compte par J Baerten .

 

Il donne d’intéressants chiffres sur la population étrangère dans les Fourons en 1856 et en 1900 et écrit même l’histoire à l’avance en 1995 (p 74) « La présence de néerlandais dans les villages fouronnais est à ce jour mise en évidence par les francophones parce qu’ils pourraient faire vaciller la majorité en 2000. Ils avancent que nos voisins du nord seraient venus ici uniquement pour des raisons fiscales. Pourtant, dans les recensements de 1856 et 1900 nous avons rencontré pas mal de néerlandais… » Il est vrai qu’il ne fait pas la proportion mais elle avoisine les 12 %.  Les chiffres du début du XXème siècle seraient aussi intéressants à comparer.

 

Dans les conclusions (p 78 ) J Baerten fait l’éloge de l’Ancien régime où le principe de la territorialité aurait été selon lui respecté (villages thiois gérés en thiois, villages wallons gérés en wallon ou français) mais tout cet équilibre aurait été mis à mal par le régime Napoléonien qui aurait fait la part belle aux cantons mélangés en plaçant de surcroît les Fourons dans deux arrondissements. Il oublie de préciser que l’ancien régime connaissait plus de limites encore , des enclaves et autres singularités et que l’appartenance linguistique ou dialectale des villages n’était pas un critère pour le régime français où seule la distance par rapport au chef-lieu comptait. Pour le surplus on signalera que dans le canton d’Aubel , principal concerné, les villages à dialecte germanique étaient largement dominants .

 

Dans ses conclusions générales  J Baerten évoque les deux occupations allemandes (avec rattachement au Limbourg) qui, selon, lui tentèrent un « rattrapage » par rapport à la francisation entreprise depuis 1801 dans le département de l’Ourthe puis la province de Liège. Il considère aussi que ce serait le fait que ce soit l’occupant qui ait imposé le rattachement qui le fit mal voir et provoqua les résultats du recensement de 1947. Il oublie évidemment que les Fouronnais se rappelaient beaucoup plus en 1947 les effets pervers du recensement précédent que la parenthèse teutonne.

 

Il refuse ensuite qu’on puisse traiter les Fouronnais d’asexués linguistiques, ce qu’ils étaient pourtant en grande majorité avant 1963 mais il a raison quand il écrit qu’il suffit de leur donner des structures pour qu’ils s’épanouissent. Et de lorgner vers le sort enviable fait à la Communauté Germanophone. Si on avait doté les Fouronnais du statut spécial prévu par la Constitution, ni à Liège, ni au Limbourg mais avec un régime comparable à celui de Bruxelles, jamais on n’aurait parlé d’un « problème fouronnais ». Mais il y a peu de chance que ce soit cela que J Baerten ait voulu dire.

Enfin il s’en prend encore une fois à la faiblesse du dossier scientifique de J Lejeune et prétend avancer quant à lui des arguments scientifiques.

Pourtant il n’a pas voulu comprendre la spécificité de cette population (que J Lejeune n’a pas comprise non plus). Elle ressemble en définitive à celle du Grand-Duché ou de l’Alsace. De souche germanique incontestable par son dialecte qui fait partie de ses entrailles, elle est orientée économiquement, scolairement, géographiquement et historiquement vers la francité.  Pour J Baerten, il s’agit d’un reniement à ses origines. Pour la population concernée, pas du tout mais au contraire, elle ressent cette double appartenance comme une richesse, un plus mais qui va de soi lorsqu’on est situé à la limite de deux cultures. C’est ce qui peut constituer la force d’une contrée (Bruxelles, Bâle, Strasbourg, ….)

 

 

Dans son second livre, un véritable pamphlet contre le comte Lionel De Sécillon, il analyse la période 1921- 1995 en prenant cette fois de gros risque car il classifie quasi toutes les grandes familles fouronnaises en leur attribuant un  sexe linguistique  et, on s’en doute il trouve plus de « vlaamsgzinde » (flaminguants) qu’il n’y en a eu … surtout pour la période d’avant 1963…

 

Il part évidemment d’un postulat de départ complètement faux qu’on pourrait résumer sous forme de définitions : Il ne voit en gros à Fourons ( , comme tout flamingant) que des « vlamingen » encadré par des « vlaamsgezinde » d’une part et , d’autre part,  des francophiles (dont bon nombre sont à ses yeux des « vlamingen ») . Il ne voit que de très rares francophones. Mais le sens qu’il attribue à ces mots est franchement ahurissant :

Pour lui, un « vlaming  » est à Fourons un sujet d’origine belge ou néerlandaise connaissant le dialecte local ou l’ayant entendu dans sa jeunesse , vivant dans les Fourons, qu’il connaisse ou non l’ABN et même s’il s’illustre par  des actes wallingants

Un Vlaamsgezind (flamingant) est pour lui un vlaming fidèle à ses origines et qui milite pour la cause flamande.

Un francophile est pour lui un fouronnais généralement  d’origine wallonne  venu s’implanter dans les Fourons et qui  y défend la cause francophone mais ce peut aussi être un « vlaming » qui a renié ses origines, lequel n’aura jamais la qualité de francophone.

Un francophone est pour lui un Fouronnais d’origine wallonne (donc extérieure aux Fourons).

 

Sur de telles bases il est évidemment inévitable qu’un certain nombre de personnages décrits dans le livre ne partageront nullement  les orientations qui leur sont attribuées et d’aucuns se retourneront assurément dans leur tombe.

 

Il commence par s’en prendre à ceux qui estiment qu’il aurait fallu traiter les Fourons de façon spécifique sur base du dialecte qu’ils revendiquent comme n’étant pas flamand. S’il avait fallu faire un exception pour les Fourons, il craint qu’il n’ait fallu la faire pour toute la Flandre car alors l’ABN qui n’était pratiqué nulle part dans les couches populaires en Flandre n’aurait jamais pu devenir langue d’enseignement, de culture et d’administration.

C’est là qu’il apparaît que J Baerten n’a rien compris.  Sans aller jusqu’à pousser son raisonnement à l’extrême, la Flandre devrait s’interroger sur l’opération « ABN » entreprise au XIXe siècle.  On peut en tous cas considérer que cette uniformisation linguistique basée sur les cogitation de deux professeurs d’universités, un gantois et un hollandais ont créé de toute pièce une nouvelle langue en faisant réellement table rase du patrimoine linguistique notamment du West-flandrien, du flandrien, du Brabançon , du Limbourgeois . Les spécificités de ces langues de terroir ont été gommées et disparaîtront à la prochaine génération qui les ignore désormais.

Les Grand-Ducaux, eux, ont plutôt fait confiance à des langues existantes depuis des siècles, le français et l’Allemand, puis ils ont entamé une vigoureuse campagne pour le maintien du parler de leur terroir, le Letzeburgesch.(francique mosellan) . A ce jour on peut sans risque de se tromper affirmer que la seule langue régionale européenne qui se sauvera dans 50 ans est le Luxembourgeois. Toutes les autres auront disparu irrémédiablement (comme langue parlée) tandis que les langues dites de culture à commencer par les plus réduites en locuteurs (les langues scandinaves, l’ABN  puis, plus tard l’allemand et le français) verront progressivement leur sphère d’influence fondre comme neige au soleil. Les dernières conquêtes de ces langues disparaîtront les premières (c’est comme langue de l’université qu’elles se sont imposées en dernier lieu au début du Xxème siècle et c’est comme langue universitaire qu’elles disparaissent déjà au profit de la future langue universelle, l’anglais.  Pour s’en convaincre , il suffit de voir le nombre de chaires universitaires scandinaves où seul l’anglais a cours. C’est la même chose aux Pays-Bas et il apparaît qu’en Flandre cela se pratique aussi mais qu’il est interdit d’en parler.

Dans de telles conditions la politique Luxembourgeoise n’est-elle pas plus efficace. Jamais le Luxembourgeois n’a rêvé de faire de sa langue une langue universitaire mais à ce jour il la pratique tandis que les différentes langues typiques qui peuplent la Flandre sont mourantes chez les moins de 40 ans.

Le constat est évidemment le même en Wallonie où le wallon, le picard, le gaumais, le Platdutch et le Luxembourgeois ne se maintiennent que dans les troupes de théâtre à destination d’un public de plus de 40 ans.

 

Si , pour son émancipation,  le mouvement flamand avait prôné un système à la luxembourgeoise (2 première années scolaires en parler régional puis progressivement , l’apprentissage de la langue de culture que tant les petits wallons que les petits flamands avaient peine à pratiquer voici 80 ans, à savoir le français, chaque parler régional aurait été sauvé et on n’aurait sans doute pas connu de problèmes linguistiques en Belgique.

 

Les leaders du mouvement flamand ont cru qu’il fallait uniformiser leurs parlers respectifs… Ils les ont reniés, oui.

En effet, pour utiliser un terme que M. Baerten comprend, puisqu’il est Tongrois, quand un élève  Tongrois ne peut plus « kalle » mais doit « spreken » à l’école sous peine de se faire taper sur les doigts par son instituteur, (J Baerten en a probablement été victime lui-même), il s’agit d’une atteinte non seulement à un patrimoine culturel mais aussi une atteinte aux droits de l’homme dont la langue usuelle fait partie.

 

Dès qu’on veut uniformiser, il faut bien savoir jusqu’où vont les limites des territoires dont on veut uniformiser la langue. Or dans le cas de l’ABN qui est une langue partie du « hollandais » dans le domaine linguistique des parlers « niederdeutsch », la frontière avec l’aire d’influence du haut allemand ne pouvait que donner lieu à des accrochages.

Le long de la frontière germano-hollandaise le problème fut réglé par le tracé de la frontière politique, sans tenir compte le moins du monde des spécificités dialectales locales, lesquelles étaient identiques de part et d’autre de la frontière politique.

Il n’en fut pas autrement plus au sud dans les Fourons, les « 10 communes » et les communes actuellement germanophones.

La spécificité dialectale aurait imposé un seul et même territoire pour une zone partant des environs de Tirlemont le long de la frontière linguistique en direction de Ruremonde et de là vers le Rhin au nord de Dusseldorf puis vers Benrath sur le Rhin,en direction de  Moenchengladbach , l’ouest d’Aix et l’est d’Eupen pour suivre ensuite la frontière dialectale romane jusque Tirlemont.  La zone comprise dans ce triangle est celle où l’on parle le francique Rhéno-mosan aussi appelé le Limbourgeois ou le Francique Carolingien (et oui, c’était la langue du grand Charles !) mais que tout le monde appelle en fait le « plattdutch ». Certes il existe des nuances entre le dialecte de St Trond et celui de Dusseldorf ou celui d’Eupen mais ils appartiennent à une même famille entre les lignes des isoglosses de Panningen et de Benrath.

Les principales nuances ont toutes, sur la carte, une forme de banane et l’on distingue ainsi d’ouest en est,  une zone intermédiaire avec le Brabançon, le Limbourgeois de l’ouest, le Limbourgeois central (avec Maestricht, et Mouland) , le Limbourgeois de l’Est avec Fouron le Comte, Heerlen et Möenchengladbach), une  zone intermédiaire entre le limbourgeois de l’est et le ripuaire de Cologne et Aix avec notamment les 4 autres villages fouronnais, les 10 communes, le canton d’Eupen (sauf Raeren qui est ripuaire) etc…

La similitude dialectale n’a nulle part été prise en compte dans la fixation des frontières  et il faut dès lors constater que toutes les frontières humaines sont des frontières arbitraires, imposées pour la plupart par le glaive ou des traités où les populations étaient transférées comme du bétail d’un maître à l’autre. Les frontières nationales ou provinciales imposées en 1794, 1800, 1815, 1816 (traité des limites) 1830, 1839, 1914 1918, 1940, 1945, 1963 pour ne parler que des plus récentes sont toutes arbitraires et aucune n’a tenu compte des populations . Tout au long des siècles, les dominateurs successifs ont certes commis de multiples exactions matérielles à l’égard des populations mais ils n’ont jamais obligé quiconque à parler une langue déterminée. C’est le XIX et surtout le XX qui ont engendré ce fléau (dans le sillage de l’instruction obligatoire)

Avant cela, es prédicateurs et prêtres brabançons ou colonais qui échouaient dans les contrées proches des Fourons apprenaient les rudiments du dialecte local pour pouvoir tenir leur prêche qui restait fatalement teintée de leur idiome d’origine.

Certes les actes écrits se passaient dans la langue du pouvoir central (brabançon en l’occurrence) mais les délibérations se prenaient évidemment en dialecte local (dans un beau mélange wallon-plattdeutsch » aux Etats du Duché de Limbourg.-)

 

En l’absence d’une frontière dialectale fiable dans l’espace de l’ancien duché de Limbourg pour déterminer les limites des aires d’influence respectives de l’Allemand,  de l’ABN  naissant et du français vers lequel ces contrées étaient économiquement tournées,  il était fatal que cela donne lieu à des affrontements . On a vu ainsi les sieurs Grammens, Franssens, Langhor, parler d’une terre flamande pendant que Bischoff parlait d’une terre allemande avant la 2ème guerre. Des philologues locaux tels René Jongen, Léo Wintgens, Armel Wynants et d’autres ont entre-temps remis les pendules à l’heure durant les 30 dernières années et c’est donc avec un amusement certain qu’on redécouvre à la fin du 2Oème siècle un pseudo-historien tongrois (qui commence par dire qu’on s’y perdrait à déterminer la limite entre l’allemand et le flamand)  ressasser des arguments maintes fois entendus chez les pseudo-scientifiques de l’entre-deux guerres.

 

Sans critère fiable pour déterminer la limite entre la zone revenant à l’allemand et celle revenant au néerlandais, il ne saurait être question de fixer cette limite sans tomber dans l’arbitraire. Or les germanistes n’ont pas de critère car les langues allemandes et ABN sont toutes deux établies sur le même domaine germanique.  En clair tout le nord de l’Allemagne aurait très bien pu (si les conquêtes politiques l’avaient permis) parler à ce jour ABN tout comme l’ensemble des Pays-Bas et de la Flandre pourrait très bien parler aujourd’hui allemand si les convulsions politiques en avaient décidé ainsi.

 

Par conséquent la région située au carrefour des 3 langues n’a pas accepté qu’on détermine à sa place la limite d’influence des langues et ce n’est évidemment pas la farce décennale du recensement linguistique (qui ignorait le fait dialectal) qui a pu clarifier la situation.

La dite région opta rapidement pour un système hybride avec certains services en français, d’autres en néerlandais et d’autres en allemand.

Avant 1914 on prêchait en flamand à Aubel centre, en français à Saint-Jean-Sart et en allemand à La Clouse (3 localités situées sur la même commune d’Aubel). L’administration était en français à Hombourg et on parlait allemand en chaire de vérité (et patois derrière les piliers au fond de l’église) et à l’école 

Les lois de 1932 furent vraiment ressenties comme une ingérence intolérable du pouvoir central dans une région paisible qui craignait à juste titre que cela n’ébranle un fragile équilibre qui convenait à tous.

 

Tout cela, J Baerten ne veut pas le comprendre et c’est ce qui le mène à   se fourvoyer dans ses descriptions du comportement des acteurs locaux de l’époque dans les Fourons.

 

Dans sa description des acteurs locaux de la politique teuvenoise, il prend souvent comme critère pour déterminer l’opinion politique d’un conseiller communal, le fait qu’il ait choisi pour ses enfants un école francophone ou néerlandophone. Il ignore que cela ne veut rien dire, que par soucis de bilinguisme, bon nombre de fouronnais placent leurs enfants dans l’autre régime linguistique (encore aujourd’hui).

Il existe des flamingants incapables d’aligner 5 mots d’ABN  correctement comme il existe des wallingants incapables de parler correctement français. Cela fait partie de la réalité fouronnaise et les critères de J Baerten paraissent bien dérisoires dans de tels cas.

Il essaie aussi de faire croire que les leaders « francophiles » faisaient volontiers appel à des candidats originaires de Wallonie. Il devrait savoir que s’ils n’étaient pas vraiment  assimilés à la population locale, ils n’avaient électoralement aucune chance.

Les conclusions relatives à Teuven (p 23) sont par ailleurs sujettes à caution mais comme ces lignes sont remplies de sous-entendus, il est difficile de savoir de qui il parle.

 

A Rémersdael J Baerten considère comme « importé » tout qui est né à Moresnet, Hombourg ou Aubel … alors que ce sont de bons patoisants comme les fouronnais.

Il essaye d’opposer linguistiquement la liste « Hollands » de 1958 (emmenée par un « ex-néerlandais » et celle d’un « importé » de Rochefort (qui a vécu dès 6 ans à Rémersdael en parfait patoisan !) André Schmets, Il écrit : « tegenover de te Vlaams bevonden lijst Hollands ontstond in 1958 de francofilele lijst  van de waal Schmets »  alors que seules des contingences locales hors de tout contexte linguistique opposaient ces listes. Baerten délire ensuite complètement quand il écrit que le décès de L Hollands (1960) fut « une catastrophe pour les flamands » notamment à cause du passage de Straetmans dans l’autre camp. La quasi inexistence de flamands se revendiquant tels à Rémersdael à cette époque suffit à démontrer l’absurdité de ces phrases.

De même en 1970 lorsque V Taeter opposa une seconde liste à dominante francophone , J Baerten essaye de la cataloguer « la plus flamande » parce que le 3ème élu,J Rouvroye (ex néerlandais éprouvant des difficultés en français), a prêté serment en néerlandais.

Bref il essaye désespérément de dépeindre comme flamands tous ceux qui ne sont pas originaires de Wallonie…

 

A Fouron-Saint-Pierre il détermine aussi le sexe linguistique tant des individus que des listes en fonction du lieu de naissance. Le hasard fait qu’une majorité de conseillers ne sont pas natifs de Fouron-Saint-Pierre (mais il semble ignorer qu’ils ont pour la plupart épousé une autochtone) . En 1938 il considère ainsi que la liste « flamande » de London a cédé sa majorité en 1938 par des remplacements au profit de non-autochtones . 

Dans un chapitre intitulé « La chasse aux flamands » il évoque à sa manière l’épisode de J.London, qui était certes flamingant mais ne fut pas écarté au lendemain de la guerre pour cette raison mais pour sa collaboration avec le régime allemand.

Dans la rivalité Geurts/Steins, où les protagonistes se servaient apparemment de l’argument linguistique pour dénigrer leur challenger aux autorités de tutelle, J Baerten ne se rend pas compte qu’il est bien difficile de donner une coloration politique linguistique à des individus qui se groupent en fonction d’autres critères.  En 1958, J Baerten croit déceler une polarisation plus poussée avec une liste CVP (J London), une PSC (avec le duo Geurts/Steins…) et une liste Stassen. Il nous paraîtrait étonnant que les colorations CVP et PSC mentionnées par J Baerten  figurent  sur les documents officiels pour la simple raison que ces deux partis n’en formaient qu’un seul à l’époque. D’autre part, ce parti n’avait pas l’habitude de laisser afficher son nom par l’une des listes en compétition  dans les communes où, comme à Fouron-Saint-Pierre toutes les listes d’intérêts communaux étaient généralement  de son obédience, ce qui est aussi le cas pour la 3ème liste évoquée.  En 1964 la « récréation » des intérêts communaux divers est évidemment terminée et les listes sont alors « Retour à Liège » et la liste flamande. Et J Baerten d’y aller d’un nouveau couplet sur le caractère non autochtone de la majorité des conseillers.

Ainsi Maurice Stassen né à Aubel en 1922 mais venu habiter Fouron-Saint-Pierre à 8 ans est un « waal » . Sa mère est pourtant la fille du bourgmestre Schoonbroodt de Fouron-Saint-Pierre qui présida aux destinées de Fouron-Saint-Pierre pendant près de 3 décennies… (jusqu’en 1921).

J Baerten découvre aussi que sous le même nom de famille on peut voir des soutiens de listes différents dans les familles Geelen, Snoeck…

Il fait aussi grand cas du fait que Maria Vaessen, l’épouse de l’ancien bourgmestre Steins,  soutient en 1964 la liste flamande, ce qu’elle fit encore, devenue veuve,  en 1970 . E J Baerten de conclure « de fransquillonne, comme son mari, elle redevient une femme fouronnaise flamande ». Il est vrai que sa famille originaire de Veurs (Fouron-Saint-Martin) était bien teintée flamande depuis longtemps. 

En conclusion il constate une relative stabilité linguistique à Fouron-Saint-Pierre où, selon lui, seule la famille Crutzen d’origine plutôt flamande  en politique est devenue « francophile » suite à l’influence de la répression…

 

On doit reconnaître à J Baerten une documentation fouillée sur Fouron-Saint-Pierre mais il sous-estime très nettement l’importance des mariages dans la filiation linguistique des personnages qu’il décrit.

Il est évident que la paix des ménages exigeait que celui qui portait la culotte impose à son partenaire sa vision linguistique (car à l’époque on ne divorçait pas). Mais dans ses classifications il classe arbitrairement comme « étranger » au village des personnes dont le côté maternel est de pure souche locale…

 

A Mouland, J Baerten relate la lutte entre Walpot  et Tossings avant, pendant et après la 2ème guerre mondiale. Il affirme que les seuls reproches faits à Walpot, arrêté après la guerre, relèvent de son flamingantisme. Walpot prétendait appliquer la loi, y compris la loi linguistique très controversée de 1932. J Baerten affirme aussi que la seule présomption de flamingantisme suffisait à le maintenir en détention.  Toujours est-il que Tossings revint aux affaires en 1946 et ce avec une liste unique.

Il fut toutefois renversé en 1952. « La Meuse » du 13 janvier 1953 affirme que c’était le triomphe d’une liste prônant le bilinguisme. J Baerten considère pour sa part la liste « Janssen » comme flamande homogène. Il relève un rapport du commissaire d’arrondissement qui constate, « plutôt que des querelles linguistiques, des luttes de clans axées sur quelques personnalités remuantes ». Il y a une section FNC « Tossings » à Mouland tandis que celle du bourgmestre Janssen est affiliée à la section de…Visé. La situation se maintient en 1958 mais bascula en 1964 après le rattachement.

 

J Baerten reconnaît que des familles importantes de Mouland sont partagées assez tôt entre le clan « francophile » et le clan flamand (ex la famille Broers)  mais  les familles « flamandes » qui passent ainsi dans l’autre camp sont qualifiées d’ « opportunistes » par lui…

 

A Fouron-Saint-Martin c’est la personnalité de Jean Teney, flamand convaincu mais prudent qui émerge seul. J Baerten relève que malgré des plaintes introduites contre lui au lendemain de la guerre, il ne fut pas inquiété. Il le devrait au fait qu’il n’aurait pas encouragé l’implantation des organisations corporatistes limbourgeoises à Fouron-Saint-Martin. Il conforta d’ailleurs sa majorité en 1946. En 1952 il parvint à réaliser une liste unique et il meurt en 1957.

J Baerten relève que l’échevin Vaessen le remplaça durant un an mais ne put se maintenir face à une liste « francophile » emmenée par Albert Lang qui devint bourgmestre mais meurt en 1961. Il est remplacé par Joseph Beuken jr. (lequel se montra, comme on le sait, peu francophile au moment du rattachement au Limbourg et passa d’ailleurs dans l’autre camp après le rattachement). Ceci implique que J Baerten doit reconnaître qu’il généralise beaucoup trop le caractère homogène des listes présentées. La liste qu’il présente comme francophile l’est dans sa majorité mais pas intégralement.  Les contingences locales autres que linguistiques jouaient encore fortement jusqu’aux élections de 1958.

Sa manie à cataloguer les gens en fonction de leur origine lui est encore une fois fatale. Il considère la présence de J Beuken sur la liste Lang comme normale puisque J Beuken provient de Melen. Pour J Baerten un vrai « wallon » sur une liste « francophile » est une situation normale. Ce qu’il oublie une fois de plus, c’est que J Beuken est bien intégré à Fouron- Saint-Martin, dans les milieux flamands. J Baerten ne nous dit rien non plus de son mariage…

 

A Fouron-le-Comte J Berten relève en 1921 deux listes : la catholique avec 8 sièges et la libérale avec 1 siège. C’est le seul village fouronnais où l’on relève une luttte politique « nationale ».  Le bourgmestre catholique Jean Steenebruggen  se maintient jusqu’en 1930 (année de son décès) malgré une dissidence des « Travailleurs Chrétiens » qui lui prennent deux sièges en 1926. Son successeur Alphonse Hanssen né à Aubel d’un père hollandais et d’une mère belge a été bourgmestre de … Mheer (Limbourg Hollandais) pendant 3 ans mais devint belge par son mariage. Il ne put se maintenir en 1932 où apparurent …6 listes. Il fut seul élu de la sienne. Une liste emmenée par Armand Belboom emporte 5 sièges et confie le maïorat à Henri Broers. Sans qu’il ait d’aucune manière qualifié de flamande ou de francophile l’une des listes jusque là, voilà que J Baerten décrète que cette liste qui se maintint jusqu’à la 2ème guerre mondiale était une liste flamande qui perdit ses deux piliers  H Broers et A Belboom au début de la guerre. Hubert Belboom lui succède jusqu’à la fin de la guerre où le poste de bourgmestre est confié à Julien Stassens, originaire de Teuven, lequel rafle 7 des 9 sièges aux élections de 1946.

C’était manifestement une liste de rassemblement mais que J Baerten considère comme francophile…alors que le thème linguistique n’était peu ou pas abordé.

La liste d’opposition nantie de 2 siège en 1946 se voit qualifiée de flamande et obtient la majorité en 1952. Parmi ses élus,  il cite l’ancien militaire du Congo Max Michiels. Il reconnaît toutefois que la liste porte le nom de « « Nationale Unie » mais qu’elle était en fait la liste flamande du groupe des « Piejkvotten » tandis que Stassens était le leader des « Roemelen ». Simplifier à ce point la lutte des Piejkvotten et de Roemelen à une lutte « flamands » – « Wallons » relève de l’enfantillage car ces luttes folkloriques n’ont à cette époque aucune connotation linguistique.  La liste Piejkvotten renforce légèrement sa majorité en 1958.

J Baerten s’étonne que même dans la liste majoritaire (de Michiels ) qu’il taxe de flamande, il puisse y avoir des élus originaires de Wallonie, (Hessel de Visé, Ernens de Hombourg et Tychon de Berneau). Ce n’est évidemment pas difficile puisque, pas plus que sa rivale, cette liste n’est « flamande ». Elle est seulement composée de façon homogène de Piejkvotten  comme l’autre est tout aussi  homogènement composée de Roemelen .

 

Il s’étonne alors que sa « majorité » flamande perde les élections de 1964. Il dit « Le 11 octobre fut un jour noir pour les flamands de Fouron-le-Comte car leur majorité bascula par le passage du bourgmestre Michiels vers l’opposition francophile. La défaite 6-3 était pour lui  comparable à celle de Fouron-Saint-Martin  6 ans auparavant après le décès de J Teney. Il attribue en fait les défaites flamandes aux pertes (par décès ou transfuge) d’un candidat porteur de voix. ..

Ses classifications à Fouron-le-Comte sont des plus absurdes mais il faut lui reconnaître des recherches très fouillées.

Il écrit ainsi à propos de la famille Lhomme : « Plusieurs fois nous avons constaté que des anthroponymes francophones témoignent certes d’une immigration wallonne mais sans nécessairement signifier une appartenance francophile. Lhomme en est un bel exemple. L’ouvrier Hubert et un commerçant homonyme n’hésitèrent pas à soutenir la liste flamande de Michiels. En tant que pensionné, Hubert signa aussi la liste Broers en 1970. L’agriculteur Arsène  et l’étudiante Danielle signèrent 6 ans plus tard la même pour la fusion. Cela n’empêche pas Arsène et René en 1963 et en 1965 de demander un enseignement en français. Il était donc possible à la foi de demander en même temps le rattachement au Limbourg et un enseignement en français »

Chacun qui connaît Arsène Lhomme, une des figures les plus typiques de Fouron-le-Comte sait qu’il était un Piejkvot convaincu et donc partisan de Max Michiels, que lors de la splitsing du village en flamands et wallons remplaçant les traditionnels Piejkvotten et Roemelen il devint un flamand très modéré (que ses démarches de 1963 et 1965 expliquent.). Il est un fervent praticien du patois typique de Fouron-le-Comte. Sa fille Danielle mariée à un négociant en fourrage d’Aubin-Neufchateau, pur wallon anti-flamand est enseignante à l’école provinciale flamande où elle enseigne le …français mais elle habite Aubin-Neufchateau…

Voilà des réalités fouronnaises que Jean Baerten ne pourrait comprendre  car il ne connaît pas les gens dont il parle et leur parcours parfois complexe. La simplification est ici la pire erreur et il la commet bien trop souvent.

 

Dans sa synthèse sur l’ensemble des familles de la commune il commet aussi différentes erreurs.

Relevons au passage son classement abusif des Dodemont de Rémersdael dans le camp flamand (p 62) tout comme différentes simplification abusives dans son résumé des pages 63-65.
Il ose donner des pourcentages « flamands/wallons » en 1952 à Fouron-Saint-Martin alors que la configuration du Conseil Communal n’a pas été organisée linguistiquement.

Contrairement à son affirmation (p 65), il n’y a évidemment pas de majorité flamande à Rémersdael en 1958. Il n’y a même pas un élu qui se revendiquait flamand à cette époque dans cette commune. Le décès du bourgmestre Léon Hollands n’apporta aucun « désarroi dans le camp flamand »   car il n’y avait pas de camp flamand à Rémersdael, pas plus en 1958 qu’en 1970 où la seconde liste n’était pas non plus flamande.

En conclusion : les généralisations et simplifications que commet J Baerten pourraient paraître « normales » dans un pamphlet flamingant mais il prétend que ses deux livres sont des œuvres à caractère historique car il se revendique de sa qualité d’historien.

En fait il déshonore la corporation des historiens qui tiennent à des analyses objectives.

 

 

Dans la partie relative à la commune fusionnée (p 67) on constate dès la première page qu’il vaut mieux être natif de Hongrie et d’opter pour la langue flamande plutôt que de naître à Sippenaeken (Joseph Pinckaers) ou Eupen (Jean-Louis Xhonneux).
Dans les conclusions du chapitre, il affirme que les 6 communes fouronnaises en province de Liège eurent plus de difficultés à s’émanciper des noblions francophones que les autres communes flamandes. Il ne vise pas seulement Rémersdael et Teuven mais aussi Fouron-le-Comte et plus spécialement le « rentier A Hanssen, ex-néerlandais devenu belgiciste et donc antiflamand et francophile » Celui qui écrit cela s’affirme historien…

A la page 72 il revient encore une fois sur les effets de décès de bourgmestres auxquels il attribue des déconfitures flamandes. Dans le cas de Rémersdael, c’est évidemment inexact.  Il ne comprend pas non plus que des personnes non natives des Fourons mais de la Wallonie aient pu devenir bourgmestres dans les Fourons. C’est généralement par mariage qu’ils sont devenus fouronnais et comme il n’existe aucune différence ni de langue ni de mentalité avec les communes liégeoises voisines dont ils proviennent, leur intégration fut facile…

 

A la page 82, J Baerten se désole de voir dans le comité de défense formé par les bourgmestres suite à l’application des résultats du recensement de 1930, le nom de Henri Broers (« qu’on n’attendait pas dans ce comité »), une preuve de plus qu’il a classé arbitrairement comme flamands des personnes qui n’avaient nullement d’accointances flamandes à cette époque. Il s’étonne de l’absence du bourgmestre Janssen de Mouland « qui aurait mieux convenu dans cet aéropage  que son collègue Broers» 

 

P 87 il se plait à souligner que les fouronnais ne s’entendent pas sur le caractère de leur patois. Ils affirment que ce n’est pas du néerlandais mais un patois allemand  alors que, dit J Baerten, les dialectologues s’arrachent les dents la dessus. Il souligne que Grammens avait remarqué que les Fouronnais essayaient par ce biais d’avoir un régime identique aux habitants de la région de Montzen (qui étaient passés au français après la première guerre mondiale et échappèrent ainsi aux conséquences administratives du recensement de 1930).

L’auteur souligne aussi que les Fouronnais ne pouvaient évidemment pas prétendre mieux parler le français que l’ABN car s’ils parlaient une autre langue que le patois, c’était en fait le wallon, au contact avec les agriculteurs du sud. Il faut souligner ce trait exact dans l’analyse de l’auteur car elle reflète la vérité.

Il exhibe aussi une question parlementaire de 1936 de M Vaes qui tempêtait au Sénat contre le fait que les bourgmestres de deux communes flamandes (Rémersdael et Teuven) ne connaissaient pas le flamand et il demandait au ministre si cette raison était suffisante pour ne pas appliquer la loi linguistique de 1932. Non répondit le ministre. Juste auparavant J Baerten a tout de même évoqué le fait que les Fouronnais rechignaient à appliquer les résultats du recensement parce qu’au moment de celui-ci il n’avaient pas connaissance des conséquences administratives inédites qu’auraient ces résultats.

 

Il titre le chapitre relatif au recensement de 1947 « La vengeance des francophiles ». ..Et il essaye encore de prouver qu’une majorité de fouronnais se seraient déclarés flamands à ce recensement là…car, pour lui, ceux qui sont bilingues sont évidemment flamands…

Il évoque les affirmation de manipulations de Van Laar et les réfutations d’A Wynants et dit que si on peut comprendre que beaucoup de francophiles se sentirent roulés par l’application du recensement de 1930, il ne comprend pas pourquoi la « vengeance » n’est venue qu’en 1947 et pas aux élections communales de 1938 où, selon lui les majorités flamandes se trouvèrent renforcées. 0r ce n’étaient pas des majorités flamandes mais de purs intérêts locaux qui existaient avant guerre jusqu’au clichage de la frontière linguistique. Et c’est bien pour cette raison qu’aucun mouvement n’apparut aux élections communales de 1938 qui avaient des enjeux purement locaux. La question linguistique ne monopolisait pas encore l’opinion fouronnaise à cette époque.

 

A la page 104 il évoque des manipulations dans les « déclarations du père de famille » en décembre 1954 et avril 1955 concernant la langue parlée par les enfants en application du régime scolaire dans l’enseignement. Il signale des délibérations communales annulées pour ce fait. Il constate que des « majorités flamandes » telles que celles de Janssen à Mouland et Michiels à Fouron-le-Comte se livrent à ce jeu pro-francophile, de même que « l’ex-néerlandais et vlaamsgezind (« flamingant ») Hollands à Rémersdael « et le francophile Steins à Fouron-Saint-Pierre. J Baerten se désole ensuite en écrivant : « De ce qui précède on peut tirer la conclusion que même des bourgmestres flamands sortirent du droit chemin pour faire plaisir aux francophiles ».  Aucun des bourgmestres classés comme flamands voire flamingants n’avait évidemment ce profil et cette attitude pro-francophone en est même la preuve mais J Baerten ne veut pas comprendre car cela détruit toute sa thèse selon laquelle tout qui naît fouronnais est flamand et tout qui naît à Aubel, même s’il ne parle que le patois est francophile (Steins)…

P 109 J Baerten essaye de monter un épingle la lettre des 4 bourgmestres « de l’ouest » (ceux de Rémersdael et Teuven ne l’ont pas signée) le 25 octobre 1961 qui écrivaient que leurs communes étaient flamandes mais qu’ils demandaient un enseignement renforcé du français.  J Baerten croit pouvoir y déceler la fin du terrorisme qu’aurait exercé L De Sécillon sur les autres collègues… alors qu’il s’agissait tout au plus d’une manœuvre, certes maladroite et manipulée, pour tenter d’obtenir l’enseignement renforcé du français.

 

A la page 113 J Baerten essaye de faire croire que lors d’une réunion des mandataires fouronnais tenue à Aubel en 1961  le sénateur Baltus aurait admis le caractère flamand des Fourons. Albert Baltus avait le platdutch comme langue maternelle (il est originaire de Hombourg) et connaissait très bien la situation. Il précisa d’ailleurs au Sénat que le néerlandais avait dans les Fourons le même rôle que le latin, celui d’une langue morte qu’on utilise dans le rituel et à l’école mais jamais sur la cour de récréation ni en rue. Ceci était bel et bien la vérité. J Baerten lira très utilement l’opuscule consacré aux 20 ans du rattachement des Fourons au Limbourg.

J Baerten parle de clichés quand les francophones refusent que leur dialecte soit considéré comme du néerlandais (p 126) . Il devrait pourtant savoir qu’aucun dialecte ne peut être assimilé à une langue de culture. Chaque dialecte est en réalité une langue qui a eu politiquement moins de chance. L’impérialisme des langues de cultures leur a octroyé une aire d’influence débordant sur des territoires appartenant à des langues voisines qu’elles soient proches phonétiquement ou non (les exemples suivants sont faciles à comprendre : le français en Bretagne, en Flandre française ou en Alsace,   le néerlandais en Frise, ou l’Allemand à Malmedy avant 1918.) Mais dans les territoires appartenant à des langues de la même famille, l’impérialisme n’en est pas moins aussi envahissant. Le dialecte limbourgeois de Tongres a dû céder devant l’ABN et tant pis si M Baerten se plaisait à « kalle » durant sa jeunesse. Aujourd’hui il doit « spreken » même quand il revient à Tongres.  Le fait de cataloguer comme « néerlandaise » la langue parlée par des enfants alors qu’ils s’exprimaient en platdutch était une véritable atteinte aux droits de l’homme (la pratique a par ailleurs été condamnée par la Cour Européenne des Droits de l’Homme mais la Belgique n’a toujours pas entériné la chose)

Il est évident que le reste des enfants  de la Flandre ne parlait guère plus l’ABN que les petits fouronnais mais contrairement à ces derniers les familles de Flandre acceptaient d’abandonner leur culture séculaire aux savoureuses expressions typiques et lui préférait un ersatz unifié pour former une « grande » nation. C’était un choix mais il ne fallait pas vouloir l’imposer à ceux qui ne se sentaient aucune affinité avec cette décision. .. J Baerten considère (p 138) « qu’on a dénationalisé les enfants avec les facilités prévues pour une minorité francophone  mais qui furent exploitées par une majorité francophile dont on avait chauffé les esprits »…

Et le droit des gens dans tout cela ? S’il plaisait aux fouronnais de parler désormais plutôt français qu’ABN ? C’était un droit humain inaliénable mais il n’en a cure. IL appelle cela de la « dénationalisation »…

Et puis il s’étonne que les parents qui à Mouland signaient pour un enseignement en français étaient« Vlaamssprekend »…

Dans ses conclusions à la page 153, il ne cache plus son fond. « il n’y avait pas de raison de traiter le dialecte fouronnais autrement que les autres dialectes flamands pour déterminer la langue de l’enseignement . Ce problème aurait dû être réglé légalement et de façon étanche avant qu’on ne reconnaisse des facilités ». Dans son esprit donc, il aurait fallu renier le dialecte au profit de l’ABN comme l’on fait les flamands et puis examiner si les quelques francophones immigrés pouvaient recevoir des facilités. Elle est belle la démocratie à la Baerten. C’est en définitive exactement un énergumène à la Grammens !

Dans sa conclusion (dont il existe une version française qui résume assez bien ses thèses) il nie qu’il y ait eu un problème fouronnais ( !) Il aurait suffi selon lui d’un commissaire spécial pour mettre le bourgmestre de Teuven Lionel de Sécillon au pas en 1932 …

 

Quand on a fini de lire la prose de Jean Baerten on est convaincu que des énergumènes de ce type sont irrécupérables pour la démocratie.  Quand une population se rebelle contre l’imposition d’une langue qu’elle estime contraire à ses intérêts , il y voit de la manipulation , du terrorisme intellectuel , des pressions inadmissibles…

 

Toujours est-il que le bilan de 40 ans de luttes sournoises avant 1963 et de 40 autres années de lutte ouverte après 1963 est lamentable. Une population qui avait vécu en harmonie parfaite jusque là s’est divisée de façon définitive en deux clans opposés avec des clivages dans les familles et les villages, en coupant la vie associative en deux. Tout cela parce qu’on a voulu régler le sort des fouronnais sans se soucier de leur avis.

Si le régime existant avant 1932 avait subsisté, il est probable que les Fouronnais dans leur ensemble seraient restés attaché à leur dialecte mais auraient tous adopté le français comme langue de culture et d’enseignement, comme cela s’est pratiqué dans la région voisine à l’est.(où le théâtre dialectal est très vivant)

Maintenant le dialecte est en voie de disparition dans les Fourons, au profit de deux langues étrangères à la région, l’ABN et le Français. . 
Le XXème siècle présente cette particularité d’avoir à la fois généralisé l’enseignement des masses en Europe mais d’avoir en même temps favorisé la plus grande aliénation culturelle de tous les temps, à savoir la disparition en Europe de centaines de langues régionales originales, savoureuses, pittoresques et qui faisaient partie du patrimoine de l’humanité. Il a sauvé (mais aussi détruit) beaucoup de belles pierres mais il aura abandonné un patrimoine au moins aussi estimable que sont ces langues régionales au profit de langues de culture qui disparaîtront chacune à leur tour au XXIIe siècle.

L’affaire des Fourons n’en est qu’un épisode sans doute célèbre parce qu’il se déroule à la limite de deux plaques tectoniques, celle de la romania et de la germania.. .mais c’est toujours à ces limites que se déroulent les tremblements de terre …

 

Albert STASSEN

 

1998

ALCOOL AU VOLANT – Wallons plus sobres que les Flamands, VA 01/08/1998

 

1998

Brigitte Grouwels, Communautaire : cri du cœur, LS 18/03/1998

 

La prolifération d’injures, de menaces non déguisées (anne­xion de la périphérie flamande, désobéis­sance administrative) et de dé­clarations grotesques et de mau­vaise foi à l’encontre des Fla­mands m’obligent à essayer de démystifier certains aspects de la problématique des facilités et de la territorialité.  Je préfère le franc-parler qui peut choquer au flou artistique qui cache les pro­blèmes mais empêche également de les résoudre.

Comme l’a remarquablement demontré Jean Daloze dans la «Libre Belgique» du 15 janvier 1995, territorialité et droit du sol ne sont pas un phénomène exclusivement flamand.  Les francophones ont effectivement toujours appliqué le droit du sol aux Flamands habitant la Wallo­nie (1) alors qu’ils exigent pour les francophones de Flandre l’application du « droit des gens ».

 

Droit du sol et droit des gens: interprétations en sens divers

 

On demande donc pour les fran­cophones de Flandre des droits qu’on a toujours refusés aux Flamands de Wallonie (500.000 selon « Le Soir» du 4/11/1997).  Dans cette même logique, le FDF (pour ce qui est de la pro­biématique communautaire, ce parti est considéré par les Fla-, mands comme le sosie franco­phone du Vlaams Blok) deman7 de, dans son «Guide des droits linguistiques des francopho­nes », aux francophones de s’ex­primer en français dans toute la région linguistique néerlandaise Aucun parti flamand, pas même le Vlaams Blok, ne demande, d’agir de façon identique en Wallonie.

Quant au droit du sol, je voudrais faire remarquer que la juri­diction nationale et internationa­le, régulièrement sollicitée par le monde politique francophone belge, n’ajamais condamné le principe de la territorialité, bien au contraire: pourquoi censurer le fait que la thèse flamande y a toujours eu gain de cause?  Deux citations – C’estpourquoi le droit du sol est consubstantiel à la nationfrançaise. (Le prési­dent Jospin dans sa « Déclara­tion de politique générale »  de 1997.) Je crois que seul le régi­me de Vichy, sous l’occupation allemande, a manqué à ce droit (du sol). (François Mitterand.) 2. Pour les Wallons, (… ) 1’uni­linguisme de la Wallonie a tou­jours été primordial.  Les lois linguistiques confirment cette finalité : l’unilinguisme des régions linguistiques de langue française et de langue néerlanaise est la règle, les facilités sont l’exception.  Les exceptions doivent toujours être interpré­tées d’une manière restrictive.  C’est conformément à cette lo­gique et à cette finalité, poursuivie aussi bien au sud qu’au au ord de la frontière linguistique, que le gouvernement flamand ne supprime pas les facilités (la suppression étant une compé­tence fédérale exclusive) mais interprète de façon restrictive l’application des facilités (2).  La Communauté française va beaucoup plus loin et n’applique même pas les lois linguistiques.  Alors que la Communauté fla­mande prévoit des subsides de

plus de 220 millions pour les écoles francophones dans les communes à facilités flamandes, la Comminauté française refuse des subsides à l’école flamande de Comines, commune à facili­tés wallonne.  Je pourrais ajouter que des lecteurs germanophones du « Standaard » se plaignent de la non-application des facilités àleur encontre en Wallonie. 3. Intolérance flamande?  Avant tout, ne jamais demander des droits, etc., pour les francopho­nes qu’on a toujours refusés aux Flamands.  Bon point de départ.  Purification ethnique ? Racis­me ? Est-ce que la Communauté flamande a interdit à M. Van Eyken, représentant d’un parti francophone, de siéger au

Vlaams Parlement?  La Commu­nauté française l’a interdit àM- Beimaert, élue démocrati­quement mais flamande.  La Ré­gion wallonne l’a interdit àM. Van Overstraeten, élu démo­cratiquement mais flamand.

 

Quand M. Busquin lance le Si vous ne croyez pas à la Wallonie, quittez-la!, le monde fran­cophone ne bouge pas.  Il ajoute: Les fonctionnaires notamment doivent se rendre compte qu’ils ne sontpas là pour appliquer aveuglément des règlements, mais doivent voir comment le règlement qu’ils appliquent sert les intérêts de la Wallonie.  La francophonie n’a pas réagi àces propos mais réagirait vigou­reusement le jour où la Flandre proclamerait, à l’attention des francophones habitant la Flan­dre: Si vous ne croyez pas à la Flandre, quittez-la.

 

Les francophones ont plutôt tendance à s’immiscer..

 

4.         Le monde politique flamand limite ses actions aux deux ré­gions linguistiques pour lesquel­les il est compétent: la région de langue néerlandaise et la région bilingue de Bruxelles-Capitale.  Aucune trace d’impérialisme.  Les francophones ont plutôt ten­dance à s’immiscer de façon permanente dans la région lin­guistique flamande.  Est-ce cela, la loyauté fédérale ?

Mme    Onkelinx organise la résis­tance en pays flamand.  Est-ce qu’elle ne ferait pas mieux de demander aux Flamands francophones e se comporter comme elle, d’origine flamande, l’a fait en Wallonie ? C’est-à-dire s’adapter et s’intégrer.

 

5.         En ce qui concerne Bruxelles, je serai très claire.  Si le monde politique francophone bruxel­lois (conseil, ministres) se mêle (les conununes à facilités fla­mandes, il nie la fonction de capitale de la Région de Bruxel­les-Capitale.

Est-ce que des crédits fédéraux prévus pour cette fonction peu­vent dans ces circonstances en­cote être accordés ? Serait-il ef­fectivement décent d’octroyer ‘des crédits destinés à une fonc­tion qui n’est plus remplie? 6. Le «one man, one vote».  Beaucoup de francophones em­cra­ploient cet argument « démo . tique » pour fulminer contre les, «privilèges» des Flamands bruxellois.  Alors, appliquons ce principe et abolissons toutes les majorités spéciales «antidémo­cratiques » au, niveau fédéral…

 

La clé de voûte institutionnelle reste Bruxelles

 

7.         Les Flamands de Bruxelles et les francophones de la périphé­rie: leur sort ne serajamais lié.  Les Flamands ont déjà payé pour l’égalité des communautés à Bruxelles, à savoir avec l’éga­lité des communautés au niveau fédéral.  On ne paie pas deux fois.  En plus, l’équilibre belge est basé sur le parallélisme entre l’égalité des communautés à Bruxelles et celle au niveau bel­ge. Y accrocher la périphérie consiste à faire culbuter cet équilibre belge.

 

8.         Le modèle belgo-bruxellois est effectivement agressé par le Vlaams Blok, mais l’est autant par des agissements en faveur de «Bruxelles français», d’un Anschluss de communes fla­mandes de la périphérie ni i d’une « désobéissance adrninis­trative ».

 

9.         Les points 1 à 8 ont été écrits en réaction à certains propos et actions du monde politique et journalistique francophone.  Je voudrais cependant souligner que la clé de voûte de la cons­truction institutionnelle reste « Bruxelles », ainsi que la volon­té des partis flamaûds et franco­phones de s’entendre sur sa tri­ple vocation constitutionnelle et politique, c’est-à-dire: a) le caractère bilingue de la région de Bruxelles-Capitale;

b)    la fonction de capitale et

c)    le rôle international de la

Région centrale.

 

10.     Pour cela, il faudra formuler une           stratégie positive et optimiste,    un programme de base commun         (sécurité, emploi, cadre viable, … ) souscrit par les partis démocratiques (F + N) et une profession de foi en une région­capitale, biculturelle et interna.! tionale.  Je veux m’y atteler.

 

BRIGITTE GROUWELS

Ministre flamande chargée des Affaires bruxelloises

 

1998

Dr  J.-M. Colette (Arlon), in : LS 18/04/1998

 

(…) Rangeons nos armes pendant quelques minutes, prenons un peu de recul. C’est vrai que nous ne les plaçons pas sur un piédestal, nos concitoyens du Nord. Nous n’éprouvons guère de sympathie pour leur langue, nous la trouvons dure, rocailleu­se. Nous ne sommes pas join

de penser que, génétiquement, nous ne sommes pas faits pour l’apprendre. Depuis que le choix des langues scolaires est libre, il n’y a plus que la moitié des élèves qui suivent le néerlandais comme seconde langue et nous savons bien que ce n’est pas par attrait culturel, mais par né­cessité économique. (…)

Ces réflexions, nous ne les di­sons pas souvent ouvertement. Nous les portons en nous, se­crètement. Mais elles inspirent nos attitudes. Les Flamands ne sont pas dupes. Ils nous le crient au visage. Leur blessure est profonde. Même leurs plus belles victoires politiques ne les apaisent pas, n’aident pas à la cicatrisation: la blessure n’est pas de nature politique.

Si la solution n’est pas dans la politique, existe-t-il une issue ou faut-il s’arrêter sur ce constat d’échec? La moitié du chemin vers la.solution est déjà parcou­rue si nous réalisons clairement que l’insatisfaction persistante

des Flamands est liée à notre désintérêt, voire à notre mépris pour leur langue et leur culture. (…) L’autre moitié du chemin est franchie d’un seul bond le jour où nous prenons conscience que nos sentiments négatifs en­vers les Flamands relèvent de préjugés. Ceux-ci nous ont été transmis, sans que nous en soyons responsables, par nos parents, nos amis ou l’école, en tout cas bien avant l’âge où l’on se forge ses propres juge­ments. D’où la grande difficulté que nous éprouvons à réaliser le caractère conditionné de nos sentiments. En prendre con­science, c’est du même coup s’en libérer, car le préjugé a ceci de particulier qu’il se volati­lise dès qu’il est reconnu.

Alors seulement pourra s’établir entre Francophones, Néerlando-phones et Germanophones du pays une relation de confiance. Alors seulement, chaque ci­toyen se sentira fier de son patrimoine multiculturel.

 

1998

Freddy De Pauw, La dynastie belge, DS 19/02/1998

 

De juffrouw aan het “Onthaal” bij het Museum van de Dynastie: “Je ne comprends pas le flamand ….”

 

1998

G. Pirlot (Ostende), LS 07/09/1998

 

“Je connais d’ailleurs de nombreux francophones qui font un effort dans ce sens /se débrouiller dans la langue de la région/.  Hélas!  Je connais aussi quelques extrémistes qui, bien qu’habitant à la côte depuis plus d’une vingtaine d’années, s’obstinent à n’employer que le français, même pour acheter leur pain ou des timbre-poste.  Quand j’entends cela, je suis honteux d’être francophone!”

 

1998

Grouwels grommelle, LB 04/12/1998

 

Des chercheurs de l’UCL ont découvert des éléments relevant du racisme culturel dans les écrits du FDF, selon Brigitte Grouwels (CVP).

 

1998

Ils sont un demi-million de Belges à l’étranger, LB 06/09/1998

 

Ils ont leurs organisations: “Union francophones des Belges à l’étranger” (UFBE) mais “Vlamingen in de wereld” (VIW).

 

1998

In het Nederlands et en français, LB 01/12/1998

 

Le personnel des lignes d’autobus du TEC qui traversent la frontière doit être bilingue.

Tel est l’avis de la Commission permanente de contrôle linguistique dans un arrêt récent rendu à la suite d’une plainte de Gerda Raskin (VU) membre du parlement flamand.

Le parlementaire s’était plaint de la méconnaissance du néerlandais des conducteurs de la ligne 18 du TEC Louvain-Jodoigne.

 

1998

La deuxième langue en primaire, in : VA 18/07/1998

 

En autorisant le choix entre le néerlandais et l’anglais en pri­maire, la ministre Onckelinx a lancé un pavé dans la mare.

Les arguments pour ou con­tre vont bon train. Toutefois, tout le monde semble négliger le fait que les exigences aux­quelles devront repondre les jeunes sont autres. En effet, ils devront impérativement connaî­tre deux, trois, voire quatre lan­gues pour accéder à un emploi. Le problème ne se situe donc pas au niveau du choix entre an­glais et néerlandais mais au ni­veau des priorités.

À l’issue d’une conférence aux facultés ND de la Paix à Na-mur, il est ressorti que toutes, les langues étaient importantes mais qu’il était plus facile d’ap­prendre d’abord le néerlandais et ensuite l’anglais ou l’alle­mand. […]

Si vous faites partie des gens qui pensent que la langue com­mune entre Francophones et Néerlandophones doit être l’an­glais, apprenez directement l’espéranto à vos enfants ! Mais quelle solution simpliste…

L’apprentissage d’une langue ne se limite pas à la traduction d’un mot, c’est aussi la décou­verte d’une culture différente.

Avant d’entrevoir une car­rière internationale au milieu des ordinateurs pour nos petits, intégrons-les d’abord au sein de notre pays, afin qu’ils communi­quent avec leurs voisins du Nord et qu’ils se comprennent mutuellement.

 

Marie-France WILMET

10, rue des Pralettes, Longchamps

 

1998

RACISME ET FDF

 

Concernant des études sur le racisme en politique belge, voici tout d’abord deux sources:

– “Le racisme: élément du conflit Flamands – francophones?”, Anne Morelli, Ludo Dierickx, Dieter Lesage, e.a., éditions Labor et EPO, 328 pp., 698 BEF

(Ce sont les conclusions d’un colloque organisé en mars 1998 à l’initiative du Mrax);

– un article publié dans la Libre Belgique du 4/12/98, intitulé “Grouwels grommelle”’, où madame Grouwels, ministre bruxelloise, assure que des “chercheurs de l’UCL avaient découvert des éléments relevant du racisme culturel dans les écrits du FDF”;  dans une émission radiophonique, on a parlé d’un mémoire de licence ou d’une thèse de doctorat écrite par un ou des chercheurs travaillant à la Faculté de sociologie ou de sciences politiques; je ne possède pas davantage de renseignements actuellement mais la consultation par Internet des travaux publiés à l’UCL pourrait préciser cette information.

 

1998

Radio: la guerre des ondes se poursuit, LB 09/11/1998

 

Onkelinx veut que les 11 radios /francophones/ suspendues /le 21/9 dernier/ soient reconnues.  Eric Van Rompuy /ministre flamand, responsable des médias/ s’y opposera en référé.

 

1998

VA, 1998: présentation des équipes cyclistes

 

Les Wallons du peloton:

Bouillon, Capelle, Chanoine, Demarbaix, Detilloux, Marichal,

Debuysschere, Schoelens, Streel, Torrekens, Vandenbroucke, Vandenbroucke, Verbrugghe, Hennebert, Hernandez

 

1998

Yannick Roland, Projet Ravel, VA 04/04/1998

 

« Pourquoi faire appel à des ouvriers flamands pour ces travaux inutiles ? »

 

1999

Danielle Mouraux, Choisir une langue, cest choisir une culture, Le Ligueur 23, 25/08/1999

 

(…) il faut savoir qu’il ne suffit pas d’al­ler à l’école en flamand et de parler français à la maison pour devenir parfait bilingue. En vivant ainsi pendant quinze ans, votre enfant deviendra plutôt… parfait flamand! À l’école, il n’apprendra pas qu’une langue; il apprendra tout en néerlandais: littéra­ture, mathématique, histoi­re, géographie, éthique, sciences, morale, civisme… Cette culture qu’il fera sien­ne sera la culture de la Flandre. À la maison, il par­lera français avec vous. Mais où et comment apprendra-t-il à le lire et à l’écrire dans les règles de l’art? Que connaîtra-t-il des auteurs français (sic)? De l’histoire de France (sic) et de Wallonie? De la culture francophone?…

 

1999

FOOTBALL /  Un Wallon à Alost, AL 28/10/1999

 

Johan Grommen …

 

1999

in: DELTA, 10, december 1999

 

(p.24) “De “heer” O. Maingain, FDF-voorzitter

Het Franstalige satirische blad Père Ubu citeerde een fijnzinnige uitspraak van deze “heer”.  Volgens hem hebben Franstaligen een dokter nodig als ze ziek zijn en Vlamingen  een veearts.”

 

1999

Jo Mottet /rédac. chef/, Flandre = Serbie?, AL 03/05/1999

 

1999

Les Wallons plus agressifs au volant, LB 07/05/1999

 

“Les Wallons sont lus agressifs au volant, mais sont plus ;respectueux pour l’environnement” (sondage Lease Plan auprès de conducteurs de voitures de société)

 

1999

Logique d’apartheid à Télé-Bruxelles, LB 06/04/1999

 

Les journalistes de Télé-Bruxelles sont en grève pour la 3e journée car ils dénoncent la politique d’apartheid adoptée par les patrons PS et PRL-FDF de Télé Bruxelles.  Soutenus par le mouvement “La gauche maintenant” de Claude Demelenne, qui estime que le prétexte invoqué – la lutte contre le Blok – pour priver d’antenne les partis démocratiquementy flamands est tout bonnement “absurde”.

 

1999

Mathieu Van Overstraeten, e-amil + magazine = e-zine, LB 26/11/1999

 

La majorité des e-zines qui figurent dans le top 10 de Grid, un e-zine, sont néerlandophones.

 

1999

Olivier Maingain accusé de racisme, LB 19/10/1999

 

La VU et le CVP accusent Maingain, échevin des Sports à BXL-Ville et président du FDF.

Sven Gatz (VU) porte plainte sur base de la loi contre le racisme.  En cause, le refus d’accès au Stade Roi Baudouin, le week-end dernier, opposé au “Bond voor Grote en Jonge Gezinnen”. 

 

1999

P.-F. L., Injection d’argent frais dans “Le Matin”, LB 23/02/1999

 

L’ injection d’argent frais dans BLC-Média sera prise en charge par deux de ses trois actionnaires: la SRIW et la mouvance syndicale (dans sa composante liégeoise).

 

1999

Ph. Vdb., L’argent n’ a ni odeur ni préférence linguistique, LB 18/05/1999

 

Les ONG (Organis. non gouvernem.) refusent d’entrer dans une logique communautaire en ce qui concerne les promesses de dons. 

“Nous ne voudrions pas que l’on dise: les Flamands ont donné autant, on va voir ce que les Wallons et les Bruxellois vont faire.  Ce serait ridicule.”

 

2000

in: B Flash, 7, nov. 2000

 

Contre la menace du Vlaams Blok : un moyen efficace, in : De Morgen, 18/10/2000

« Avec la réapparition de partis nationaux (ces partis existent dans tous les états fédérés), le Vlaams Blok serait mis échec et mat, (…). Il n’y a pas de partis fascistes multilingues. »

 

2000

in: B Flash, 7, nov. 2000

 

Monoflamands et monowallons ? Errances et dangers des idéologies identitaires : Alain Maskens (éd. De la Longue Vue, Paris-Bruxelles, 2000)

(p.4) « (…) cette obsession de la langue comme unique critère d’appartenance a créé une accoutumance aux thèses nationalistes qui explique en partie la montée de l’extrême-droite. »

 

2000

Journalistes ignares sur les chaînes francophones, prononçant:

 

Reynders /rèndèrs/

Maertens /martèns/

 

2000

Lettre de contact, oct. 2000, ASBL Vivre en Wallonie (caurlî : Charles Massaux)

 

« La Wallonie imprononçable ? »

Selon un des principaux journalistes de « Fréquence Wallonie », la gastronomie, la bière, les monuments sont « belges » même s’il s’agit de traditions strictement limitées au territoire wallon.

 

Autres exemples.

 

« Cette extrême tiédeur à l’égard /de la / Wallonie nous paraît bien avoir pour origine des nostalgies unitaristes, encore que nous découvrons également le même réflexe chez certains partisans du rattachement à la France. »

 

cf p.2 : Un nouveau site internet pour « Vivre en Wallonie » :

« (…) début juillet, nous avons appris avec déplaisir que le site qui nous hébergeait cessait ses activités à la suite de décisions prises par le Gouvernement français. »

 

Différences de langage, différences de conception, in : id., p.2

« En quelques années, l’essor de l’idée wallonne a pris une ampleur inimaginable il n’y a pas si longtemps et a gagné la plupart des secteurs d’activité. »

(…) « Cela fait enrager les partisans ataviques d’une Belgique unitaire, m^me si d’aucuns proclament leur « wallonitude » (…). »

 

Agriculture et ruralité : un patrimoine wallon à protéger et à enrichir, in : id., p.3

« L’agriculture afirme, de la sorte, sa place dans les régions rurales ainsi que la qualité des produits artisanaux qu’elle génère. »

« Le Foire de Libramont (…), c’est la proclamation de produire de la nourriture de grande qualité dans un monde où la standardisation et l’uniformisation consituent le fer de lance des grandes entreprises multinationales. »

 

2000

Olivier Mouton, Le fossé belge de l’information, LB 08/08/2000

 

Le fossé médiatique se creuse-t-il entre la Flandre et la Communauté Wallonie-Bruxelles ?

Un doctorant, Dave Sinardet, étudiant en communication de l’université d’ Anvers, a pris en compte 3 données tout au long des JT des 4 principales chaînes télévisées belges (RTBF, RTL, VRT, VTM) du 1er octobtre  au 30 novembre 1999 : les personnes interrogées, la communauté dans laquelle s’ancre le sujet d’actualité en question et le contenu du sujet lui-même.

Il ressort que les chaînes francophones ont interrogé davantage les néerlandophones que vice versa.

(NDLR : Forcément !)

 

2000

Olivier Mouton, Renaix, au bord de la mer linguistique, LB 11/08/2000

 

Le seul cercle culturel francophone aime son passé, mais cherche l’avenir.

Emile Verhaeren. Ce poète flamand écrivant en français a donné son nom à une association qui, depuis 27 ans, continue à promouvoir le français dans une ville devenue flamande. Un combat …

« Le grand problème, c’est la relève », acquiesce le président actuel, Pierre Cambier.

« De plus en plus, les jeunes francophones privilégient leur carrière et doivent (sic) apprendre le néerlandais. »

 

2000

Vivre en Wallonie asbl, Lettre de contact, L’indépendance, un rêve ?, déc. 2000

 

« Les milieux économiques deviennent de plus en plus wallons, en Wallonie. C’est une observation que nous faisons depuis quelques mois et qui nous réjouit. »

 

2000s

Denis Van den Berge (Zottegem), Vlaming, spreek meer dan ooit uw taal

 

Het FDF heeft de Franstaligen in de Rand aangemaand om er steeds verder Frans te blijven spreken en zich dus hoegenaamd niet aan te passen.

Tegenover dergelijk agressief taalgedrag, eigen aan alle Franstaligen, past een Vlaamse doordachte strategie.                   

(…)

Om de Vlaming duidelijk te doen aanvoelen dat hij niet alleen staat in zijn dagelijks vernederend gevecht, is een gemeenschappelijke actie nodig.

 

Hoofdvereiste is dat de Vlamingen in al hun taalcontacten de moed hebben steeds beschaafd Nederlands te praten. Het aantal Vlamingen dat werkt en winkelt in Brussel is groter dan men denkt. In 1994 werden er 217.000 arbeidsplaatsen ingenomen door Vlamingen. Een onderzoek naar de herkomst van bezoekers aan Brusselse winkelcentra (Basilix, City 2, Woluwe Shopping en Nieuwstraat) wijst uit dat 54,7% van de bezoekers uit Vlaanderen komt.

Maar een ander onderzoek zal al snel uitwijzen dat de Vlamin­gen tegenover de taalarrogantie van de Franstaligen snel zwichten en er gefrustreerd bijlopen. Uit noodzaak schakelen in veel gingen zoals Davidsfonds, Vermeylenfonds, Willemsfonds, Vlaamse Volksbeweging enz., enz., best op zich nemen.

Het is tijd dat Brussel zijn taak als hoofdstad ernstig neemt tegenover 60% van de Belgische bevolking.

 

2000s

provinces contre racisme

 

En Belgique, les démons de l’unilinguisme ne semblent pas encore avoir disparu.

1 Ainsi, se trompe-t-on constamment en parlant des habitants de notre pays.

On y trouve bien des néerlandophones, des francophones, des wallophones (dont je suis), des germanophones et des luxembourgophones, avec, parmi eux, des citoyens faisant partie de plusieurs de ces communautés.

C’est une simplification diabolique de parler des « Vlamingen/Flamands /» pour le Nord alors que linguistiquement, il s’agit uniquement des habitants des deux provinces ‘flandriennes’, et pour le Sud des « Wallons/Walen » (les Picards, les Gaumais, les gens du pays d’Arlon (Arelerland) et des Cantons de l’Est (« Ostkantone ») ne le sont point) ou des francophones alors que de nombreuses personnes ont été élevées dans une autre langue (wallon, néerlandais, allemand, luxembourgeois; italien, turc, arabe, …).

2 Ensuite, le soi-disant « droit du sol », attribué aux « Germains ».  Pensée étrange quand on sait qu’en Suisse, par exemple à Fribourg / Freiburg, ville bilingue, c’est généralement le germanophone qui fera l’effort de parler la langue de l’autre (cas vécus) ; qu’au Luxembourg, l’ouvrier et le fonctionnaire belges ne s’exprimeront pratiquement jamais dans la langue du confrère luxembourgeois, de plus en plus choqué. En Belgique comme dans ces pays, quand un francophone s’installe (ou travaille) dans une zone non romane, il fera encore rarement l’effort de parler la langue du cru. Il tentera d’imposer la sienne, a fortiori s’il se rassemble avec d’autres « immigrés » comme lui. Cela s’apparente à un droit du sol … typiquement français !

3 Enfin, toujours cette croyance mythique et maladive en la supériorité linguistique du français. Il n’en est rien. Son vocabulaire est bien plus pauvre que ceux de tous ses voisins (y compris du wallon), sans parler d’une orthographe exécrable, que même les meilleurs rhétoriciens ne maîtrisent pratiquement plus, et un nombre très élevé d’illogismes.

 

Le grand malheur chez nous est le fait que de nombreux professeurs (d’université et autres), des juristes, … de notre pays, se font le relais de ces trois graves erreurs pour soutenir ce que l’on peut franchement appeler du racisme intercommunautaire.

Ce racisme est également institutionnalisé par le système « fédéraliste » belge, en fait anti-fédéralisateur. La régionalisation, due au départ à l’intolérance francophone entraînant logiquement son pendant flamingant, est un échec socio-économique, cuisant, et les palabres politiques de ces dernières semaines en sont l’aboutissement normal.

Mieux vaut abandonner définitivement cette Belgique avec ses dizaines de (mini-)ministres et ses Régions mal administrées (les innombrables trous béants sur nos routes en sont le reflet le plus évident pour le commun des mortels). Comme en Suisse, en Allemagne et aux Etats-Unis, donnons à notre pays un pouvoir  renforcé à nos … 9 provinces, au sein d’un Benelux bien soudé, afin de recouvrer notre crédibilité internationale, de renforcer notre pouvoir de décision dans une Europe élargie et de mieux résister à l’appétit insatiable de deux de nos voisins les plus proches !

 

 

Johan Viroux

Wallophone,

professeur de néerl., all., lux. et anglais

 

2001

Bart Aerts, Tweetalig Brussels model voorbijgestreefd, HNB, 21/12/2001

 

Volgens socioloog Rudi Janssens, van het VUB-centrum voor Interdisciplinaire Studie van Brussel, waarvan een onderzoek naar het taalgebruik bij een representatieve groep van 2.500 Brusselaars peilde, is het klassieke model van een tweetalig Brussel voorbijgestreefd:

–          10 % komt uit een Nederlandstalig gezin;

–          10 % uit een tweetalig gezin waar zowel Nederlands als Frans werd gesproken;

–          10 % uit een tweetalig gezin waar Frans en en andere taal dan het Nederlands werd gesproken;

–          50 % uit een eentalig Franstalig gezin;

–          20 % uit een familie die noch Nederlands noch Frans sprak (meer dan 60 talen en talencombinaties). “Grootste groep is de Marokkaanse gemeenschap die Berbers of Arabisch blijft spreken, naast het Frans dat vaak moeilijk doordringt. Heel wat anderstalige oduers sturen hun kroost naar Nederlandstalige scholen.”

“Er heerst duidelijk een ‘Brussels gevoel’ wat zich uit in een vraag naar tweetalig of meertalig onderwijs en naar tweetalige politieke partijen.”

 

2001

C. Ern., SAINT-POLYCARPE / Recours – La branche fragile sur laquelle repose notre fédéralisme, VA 08/08/2001

 

(Franklin Dehousse / prof. de droit public à l’ULG) : « Il y a peu de pays ethniquement mixtes qui survivent. Forcément, cela provoque des difficultés de gestion. En Europe, l’autre pays ethniquement mixte, c’est la Bosnie… »

 

2001

C.D.C., Sécurité sociale / Enquête – La fin de vie coûte moins cher en Wallonie, AL 24/11/2001

 

La dernière année de vie d’un Wallon coûte moins cher à la sécurité sociale que celle d’un Flamand ou d’un Bruxellois, conclut une étude de l’aile flamande des Mutualités socialistes, révélée par le quotidien flamand « De Morgen ».

(…) Les disparités régionales en cette matière ont une explication simple : les Wallons restent plus longtemps à domicile que les Flamands qui finissent souvent leurs jours à l’hôpital.

 

2001

Catherine Ernens, Val Duchesse au secours de l’enseignement, Les francophones sont les plus sages (sic), VA 06/06/2001

 

2001

Charly Dodet, La Flandre piège les travailleurs wallons, AL 05/10/2004

 

Les Wallons en ont marre des vexations que leur font subir les Flamands, au nom de la langue et du droit du sol. La pression communautaire monte.

 

2001

Flandre : plus de criminalité, DH 18/12/2004

 

A Bruxelles et en Wallonie, les infractions constatées durant l’année 2003 sont en baisse.

 

2001

Gilles Schmidt, Ils vendent de la glace aux gens polis, AL 01/10/2001

 

Le couple Vanlinthoud s’est spécialisé dans la fabrication de glaces bio. Ils préfèrent, de loin, le marché wallon au flamand: les clients wallons sont plus polis. (sic )

« Les Wallons sont bien plus au courant de l’actualité bio que les Flamands. Dans notre région, nous devons sans cesse expliquer ce que nous faisons, pourquoi nous le faisons et comment nous le faisons.

(…) Vous êtes bien plus accueillants et bien plus polis que les Flamands! Au début, nous étions surpris quand des petits Wallons nous disaient merci après avoir été servis. Cela se perd en Flandre. »

 

2001

Guido Fonteyn, Raad van Europa stuurt nieuwe Columberg, DS 16/05/2001

 

Opnieuw waarnemer naar zes randgemeenten rond Brussel

Lili Nabolz-Heidegger, een Duitstalige Zwisterse, gaat het werk van Columberg overdoen.

Dat bezoek vond plaats na een klacht in de Raad van Europa over de overheveling van de gemeentewet naar de gewesten, die in het Lambermont-akkoord is opgenomen, de bron van ergernis. Daardoor beslist alleen de Vlaamse overheid over het bestuur in de zes randgemeenten.

(…) Van enige kennis van het Nederlands is geen sprake : zendingen van parlementsleden van de Raad van Europa worden wel altijd vergezeld van de nodige vertalers en tolken.

 

2001

Hubert van Humbeeck, Vlaming en Franstalige zitten niet meer in hetzelfde bad, in: KNACK, 16/03/2001

 

“Een Vlaming helpt een Franstalige Belg op een kantoor in het Frans uit de nood. ‘Enfin’, zegt die, ‘on voit quand même qu’il y a encore des Belges !’ De Vlaming vond dat ongetwijfeld goedbedoelde schouderklopje uitermaat kwetsend. Het veronderstelt namelijk dat een Vlaming pas een goede Belg is als hij Frans spreekt. (…)

 

Franstaligen voeren dikwijls een perfect taalimperialistisch discours.

 

2001

in: Michel Hubin, Wallons et Flamands: très différents, LS 03/01/2001

Le goût de chaque communauté reste bien marqué: question de culture. Suivant Gaston Marinx, « sociologue du goût », 77 ans. /

Cette réflexion colle parfaitement à la « redistribution des territoires » aux mains de nos chers politiciens toujours prêts à nous diviser.
On appelle cela: la recherche au service du pouvoir.
Léon Poliakov avait déjà constaté cela à propos des universitaires allemands et français, favorables à l’orientation des recherches pour servir soit le Reich (archéologie dans l’est de l’ Europe, à la recherche de sites occupés autrefois par des « Aryens »), soit l’empire colonial français (fouilles de sites (présumés) romains pour justifier le retour de colons ‘européens’ sur les terres africaines du Maghreb).
Pour en revenir à nos goûts gastronomiques, si l’on avait fait des études entre « Flamands » de régions différentes, idem pour les « Wallons », on serait probablement arrivé à des résultats semblables.
Mais il fallait « baiser » avec le pouvoir.

 

2001

L.D., Homme ou femme, Flamand ou Wallon, le Belge reste un cliché, LB 27/06/2001

 

L’INS livre les résultats de la première enquête sur l’emploi du temps des Belges.

… c’est le Wallon qui passe le plus de temps à dormir … Au chapitre « soins des enfants », les écarts sont également importants, la Flandre l’emportant avec 3h12 par semaine, …

 

2001

Léon Jamart (Seraing), Commerce oblige, La Province 01/06/2001

 

Il fait part d’une scène vécue au retour de vacances dans un avion affrété par une compagnie française, qui ne transpotait que peu de passagers francophones : « Tous les autres étaient des Hollandais, Flamands (sic) et Allemands. L’hôtesse ne parlait que le français et un peu d’anglais ; un Hollandais lui signifiant qu’il ne comprenait pas, elle lui fit remarquer sur un petit air hautain qu’il fallait apprendre le français. Je n’ai pas pu me retenir et lui dire que c’était à elle d’apprendre la langue des gens qu’elle transportait. »

 

2001

Santé / C. Ern., Vaccins contre la méningite – la Flandre mieux soignée, AL 06/07/2001

 

« La Flandre débloque 100 millions pour vacciner ses bébés contre la méningite C. La Communauté française, elle, est trop pauvre. »

 

2002

(+- 27/09/2002)

JoVe <cv.verschaeve@worldonline.be> a écrit dans le message : an1tec$pbm$1@news.worldonline.be

 

Vorige week examen voor een of andere promotie bij de Overheid in de Heizel

Zo’n 12000 deelnemers, waarvan een twintigtal Franstaligen, de rest allemaal Vlamingen op verzoek (eis?) van de Franstaligen moest de uitleg voor het examen in het Frans en het Nederlands gegeven worden.
Me dunkt dat we wel bijzonder intelligente ambtenaren hebben in ons land dat ze nog geen twee talen machtig zijn.
Of is het zoals in Brussel-hoofdstad waar je enkel en alleen in het Frans wordt bediend, ook al begin je je gesprek in het Nederlands (ze verstaan je dus maar al te goed).
En in de rand waar de rijkere franskiljons naartoe vluchten – omdat ze niet tussen de vreemdelingen willen wonen – die de plaatselijke handelaars onder druk zetten en eisen in het Frans bediend te worden….

Zal ik verder vertellen, of begrijpt u de situatie ?

 

2002

Belges au « mondial » de karaté, LB 22/11/2002

 

La Belgique déléguera six athlètes, tous francophones (sic), aux championnats du monde de karaté à Madrid.

Le coach fédéral Marc Van Reybrouck a sélectionné Ricado Viola, Diego Vandeschriek, Pierre Camal, Dimitri Rauw, Joëlle Cleyx et Muriel Vanderhaeghen.

 

2002

Bilinguisme, LB 05/11/2002

Un peu de français, beaucoup de néerlandais…

 

L’ARTICLE PARU LE VEN­DREDI 11 OCTOBRE DERNIER

en première page a de quoi étonner.

Il est intitule « Le parquet de Bruxelles un peu moins franco­phone (…) » et semble contes­ter la nomination probable de Monsieur De Gryse dont il est dit que c’est un Bruxellois par­fait bilingue, qui a fait ses étu­des en français. Mais -hor­reur- il a été élevé en néerlandais ! On se demande en quoi son éducation en néerlandais pourrait lui être reprochée. Dois-je comprendre que les auteurs de l’article sont en quelque sorte partisans d’un nettoyage ethnique au parquet de Bruxelles, qui devrait être réservé aux candidats qui auraient eu le « bonheur » d’être élevés en français (Wal­lons ou Bruxellois éduqués en français à la maison, de pure souche…)?

Au contraire, il faudrait se ré­jouir de voir nommer un par­fait bilingue, même d’origine ethnique douteuse. Bruxelles est la capitale de la Belgique, censée être bilingue et ouverte à tous.

Attirer l’attention de cette fa­çon est malsain pour l’équili­bre déjà précaire de la Belgi­que.

 

Valentine Boone-Ver Eecke

Merksplas

 

2002

Boonen René, Tour de la région wallonne, Cure de jouvence pour Johan Museeuw, LB 01/08/2002

 

Le Lion des Flandres vainqueur dans … la capitale de Wallonie, c’est presque de la provocation. (…) « Je suis Belge avant tout », dit Museeuw.

 

2002

Ch.D., Emploi – Des Wallons trop qualifiés pour leur job, VA 28/11/2002

 

En 2000, 3,7 % de chômeurs paticipaient à une formation en Belgique, contre 5,8 % dans les autres pays. Et deux fois plus en Flandre qu’en Wallonie…

 

2002

DILBEEK / On ne parle pas le français au terrain de foot, VA 05/10/2002

 

La commune de Dilbeek a décidé d’interdire l’apposition de panneaux publicitaires en français autour des terrains de sport.

(…) « Oserait-on faire la même chose avec les publicités en anglais des multinationales ? »

 

2002

Eentalige wegwijzers, in: De Zes /Randgemeenten/, nov. 2002

 

De burgemeester van Rode heeft het bevestigd : de Franseentalige wegwijzers naar de Franstalige gemeenteschool blijven staan, want indien de Vlaamse oppositie hierover problemen maakt, zullen Franstalige gemeenteraadsleden willen dat ook de wegwijzers naar de Vlaamse gemeenteschool Wauterbos in de twee landstalen zijn. Einde discussie voor de burgemeester. Kleine opmerking: er zijn helemaal geen wegwijzers naar de Vlaamse school Wauterbos.

 

2002

Guy Beauclercq, Athlétisme / Cross-country – « Le cross n’est pas mort”, LB 08/11/2002

 

Gaston Roelants et Emile Puttemans jugent le niveau du cross-country.

E.P. : Si les meilleurs francophones snobent la CrossCup, il ne faut pas s’étonner du déclin de cette discipline au sud du pays !

G.R. : Le niveau du cross-country est honnête mais il y a un problème au sud du pays. Je regrette certaines absences /lors de la première manche de la Cross Cup/ : où étaient les Nemeth, Fays, Collignon et Lallemand ?

 

Athlétisme – Cross Cup – Une sélection 100 % flamande, Sud Presse 25/11/02

 

Sélection pour les championnats d’Europe de cross.

Malgré sa victoire, la francophone Fatiha Bahouf ne souhaite pas aller courir à ces championnats en Croatie.

Du coup, aucun athlète du sud du pays ne sera sélectionné pour l’ Euro. C’est vraiment symptomatique d’un mal profond.

 

2002

in : Gazète 14, 2002

(p.11) No comment – Une lettre pour l’étranger

 

Hier, j’étais au bureau de Kortrijk.

La fille (15 ans) de mon associé est venue me demander si je pouvais lui donner un timbre-pose. Tout en cherchant, je lui demande : « De quelle valeur ? ». Elle de répondre : « Je ne sais pas, c’est pour la Wallonie… »

Donc, pour ce qui est du futur de la Belgique (« Eendracht maakt macht »), ne vous en faites pas trop : dans la tête des écoliers flamands, c’est déjà réglé : la Wallonie est déjà un autre pays… C’est ce qu’on leur apprend en classe, apparemment. »

 

(in : Le Soir, P. de Jaegher – par e-mail, dans Le Soir du 11 juillet 2002)

 

2002

La vague des francophones de Flandre, LB 19/02/2002

 

Nicolas Lagasse, professeur de droit public à l’ULB et actuel conseiller de Louis Michel, présentant les francophones de Flandre comme une minorité.

 

2002

Laurent Monbaillu, « En Belgique, c’est difficile de s’entendre », LB 03/05/2002

 

Vincent Rousseau, ancien champion en athlétisme : « La structure de la fédération /d’athlétisme/ est tellement complexe qu’on ne sait jamais trop à qui s’adresser. Par ailleurs, sur le plan sportif, le fossé entre francophones et néerlandophones est devenu énorme. Il existe une ligne de démarcation de plus en plus nette entre les athlètes professionnels du nord du pays et les amateurs du sud. (…) En outre, il est évident que des erreurs ont été commises dans la gestion des budgets. »

 

2002

LEF van RTBF, in: De Zes /Randgemeenten/, nov. 2002

Zonder beperkingen

 

De Franstaligen in onze Vlaamse gemeenten moeten alvast, en zonder restricties, de taal van het gewest leren, zegt de Raad van Europa. Dat is en blijft het Nederlands. In het GC De Kam worden uitstekende lessen Nederlands aan 57 cursisten gegeven. Ook voor beginners. UF- gemeenteraadsleden die nog steeds geen woord Nederlands verstaan, weten nu wat gedaan.

 

2002

Les Bruxellois francophones vont en guerre contre l’assurance autonomie flamande, LB 25/01/2002

 

Cette assurance, obligatoire en Flandre, est facultative à Bruxelles. Les citoyens francophones peuvent y adhérer. Mais à une condition : qu’ils s’adressent à des services de soin néerlandophones. D’où la crainte de voir les services de soin francophones désertés en masse.

Les ministres francophones bruxellois de la Commission Communautaire française (sic) ont décidé d’introduire un recours devant la Cour d’arbitrage contre cette assurance élaborée par la Communauté flamande.

 

2002

Mais oui, le VLD s’intéresse aux minorités!, LB 20/11/2002

 

CE DOIT ENCORE ÊTRE UN COUP DU VIRUS TRÈS FLAMAND, sinon flamin­gant, qui frappe le VLD… Guy Vanhengel, son ministre du gouvernement bruxellois, qui n’est pourtant pas un excité du registre, vient de mettre en place un « indicateur » (sic) qui doit, dit-il, permettre de répondre aux questions et plaintes de Flamands de Bruxelles et de la périphérie sur le contenu et l’application de la législation linguistique. Curieux: on pensait qu’on avait déjà créé des « machins » exprès pour ça (un vice-gouverneur à Bruxelles, et un adjoint du gouverneur en Brabant flamand). Mais soit, si le VLD se soucie des minorités, on ne va pas se plaindre. Vanhengel et les siens peuvent passer à l’étape suivante : pousser à la ratification de la convention-cadre, dans la foulée et l’esprit de la résolution Nabholz !

 

2002

Massive: franskiljon, in: De Zes /Randgemeenten/, aug. 2002

 

Naast een reeks recente verkooppunten van zowat alle bekende automerken is het Vlaamse Drogenbos ook een Massive-verkooppunt rijk. Je kan er luchters bij de vleet kopen Alleen is het zo dat deze luchters u worden aangeprezen door vaak Nederlandsonkundig personeel, Vlamingen worden er probleemloos in het Frans te woord gestaan, sommige verkopers verwijzen u in het Frans door naar een collega, en als die dan een mondje Nederlands kent, dan vindt die het vanzelfsprekend dat kopers er Frans kennen. Nog een Massive-luchter minder verkocht.

 

2002

Natation / Championnat de Belgique – Cédric Bavay sauve la mise pour les francophones, AL 12/08/2002

 

2002

Périphérie / Patrick Dewael sème la tempête, LB 28/10/2002

 

Le Président du gouvernement flamand veut la suppression des facilités acordées aux francophones.

Il se base sur une étude menée par la VUB présentée il y a quelques semaines. Celle-ci relève notamment la francisation des six communes à facilités de la périphérie bruxelloise.

Pour M. Dewael, les conclusions de cette étude permettent d’affirmer que les facilités dans ces six communes ont été le levier de cette francisation et ont amené les francophones à ne pas s’intégrer. Les facilités, affirme-t-il, ne mènent donc pas à l’intégration et font appel depuis trop  longtemps au comportement complaisant et conciliant de la Flandre, a-t-il ajouté.

 

Francis Van de Woestijne (éditorialiste) et Milquet soutiennent que le régime des facilités n’a jamais été transitoire.

 

2002

Petit Cédric, Les ondes préfèrent toujours la pop, LB 22/11/2002

 

«Suivant un sondage de la régie IP sur le paysage radiophonique belge, « la Flandre dans son ensemble donne davantage la priorité à la musique plutôt qu’aux interactions avec l’auditeur (jeux, divertissements, interventions d’animateurs adios) : une seule station affiche moins de 60 pc de programmation musicale, signe d’une différence de mentalité entre le Sud, plus latin (sic), et le Nord, moins friand de causeries. »

« Le paysage flamand apparaît (…) davantage tourné vers le rock que la Wallonie. »

 

2002

Phi. Le., Fourons / Polémique sur l’eau – Bactérie francophone ou néerlandophone …, VA 05/10/2002

 

Les Fouronnais ont été privés d’eau de distribution pendant quelques jours .  Des gosses de l’école provinciale – flamande – avaient, semble-t-il, absorbé ce liquide en principe inodore, incolore, et insipide.

L’affaire a évidemment (sic) pris une tournure communautaire : une société flamande distribue l’eau à Fourons, mais cette eau lui vient … de Wallonie, et plus précisément du barrage d’Eupen, en Communauté germanophone. (…)

Mais voilà qu’aujourd’hui, la rumeur se répand à Fourons que les gosses de la « Provinciale School » auraient consommé l’eau d’un … puits situé dans le périmètre de l’établissement. La bactérie parlerait donc la ‘moedertaal’ (sic)?

 

2002

Poneys-Games (sic) – Belges champions d’Europe, LB 28/07/2002

 

L’équipe belge était essentiellement composée de cavaliers francophones.

 

2002

PSC / Joëlle Milquet – les francophones assassinés, AL 04/03/2002

 

Selon Joëlle Milquet, il ne faut pas ramper devant certains diktats flamands : l’actuelle majorité arc-en-ciel affiche un bilan « assassin pour les francophones » du pays.

 

2002

R.E., Le français, un avantage, VA 21/09/2002

 

A propos du salon PROBOPA, à Marche :

« Le gros avantage de Probopa sur ce qui se fait déjà en Belgique est qu’il se déroule en Wallonie et que le visiteur sera abordé en français et non en néerlandais comme c’est trop souvent le cas actuellement. »

 

2002

RTBF, in: De Zes /Randgemeenten/, nov. 2002

 

De RTBF (gealarmeerd door wie?) stond met een cameraploeg op de parking het einde van de schooldag af te wachten. Nietsvermoedende kinderen van de Nederlandstalige school kreeg een microfoon onder de neus geduwd: « Welke taal spreek je thuis? » en « Vind je het niet erg dat je niet naar de toneelvoorstelling mocht gaan? »

Achter hen liep Philippe Sala, UF- schepen, van de Franstalige Jeugd en organisator van al dit goeds, in alle staten door het beeld. De weigering zat hem dwars. Ook de acteurs werden er in pluimentenu bijgehaald en verkondigden dat ze geen taal, volgens de ene, of Indisch, volgens de andere, spraken. Daarmee wilden de reporters aantonen dat de Franstallge kinderen niet voorgetrokken werden bij het taalgebruik van de voorstelling en dat de beslissing om de Vlaamse Letterbijter-kinderen niet naar de voorstelling te laten gaan dus alleen kon voortspruiten uit platte, a-culturele, communautaire barbaarsheid. Gesterkt door deze zekerheid trok de journalist nu naar de directrice. Maar die omzeilde elegant de valkuil. « Neen » antwoordde ze beslist,  » als directie beslis ik gewoon wat het beste is voor mijn leerlingen. »

 

2002

Sven Gatz, député flamand et bruxellois Spirit, La fable du flamand, du droit de vote et du miroir, LB 24/01/2002

 

La règle vaut qu’aujourd’hui encore, la communauté internationale perçoive la Belgique et la Flandre au travers de la presse francophone.

Concernant l’article de Théo Hachez, « quant à la conclusion selon laquelle les politiques flamands ne font que vendre de la discrimination sociale et fiscale fondée sur une surestimation de l’autochtonie », celle-ci est carrément blessante. Si ce n’est du racisme, dans le sens d’incitation à la haine, c’en est proche. »

« Je ne peux m’empêcher de repenser (…) au discours de certaines élites francophones lorsqu’elles expliquent aux jeunes immigrés que s’ils ne trouvent pas d’emploi, c’est à cause de l’existence de bilinguisme qu’imposent les Flamands. Encore un peu et on les entendra aboyer : « … qui obligent nos enfants à aboyer flamand ». N’est-ce pas utiliser la même technique que l’extrême-droite, qui trouve toujours une victime facile pour des problèmes sociaux fort complexes .

 

2002

Théo Van Sull (Meise), Réaction / La Reine parle flamand !, in : LB 13/12/2002

 

JE CROIS QU’UN TÉMOI­GNAGE direct peut être utile, je n’ai pas beaucoup de qualifi­cation pour l’apporter mais peut-être pourrez-vous à l’une ou l’autre occasion en foire usage.

Je suis président du pouvoir or­ganisateur d’une école d’ex­pression flamande en Région bruxelloise. En cette qualité, j’ai eu l’honneur et le bonheur de recevoir son altesse la reine Paola.

Ce midi, à la télévision, j’étais consterné d’entendre des affir­mations tellement contraires à la vérité que je ne puis m’em­pêcher de faire savoir là où cela est possible que ce qui est dit par certains est tout à fait faux, non conforme à la vérité.

Sa majesté la reine Paola est restée trois heures dans notre école. Toutes les conversa­tions, avec les enseignants, avec les enfants, avec toutes les personnalités présentes n’ont été exprimées qu’en flamand. Dire et affirmer à la télé­vision que la Reine ne parle pas le flamand est inexact, on ne peut pas laisser passer et l’on devrait même ajouter que pour les Flamands, la Reine ajoute quelque chose de très beau, la merveilleuse intona­tion italienne.

Il n’est pas du tout vrai que les Flamands reprochent quoi que ce soit à sa Majesté la Reine. J’espère, en tant qu’abonné de­puis 50 ans à « La Libre », que vous utiliserez mon témoi­gnage qui reste à votre disposi­tion.

 

2002

Twee maten, twee gewichten, in: De Zes /Randgemeenten/, nov. 2002

 

Volgens de Franstaligen is de omzendbrief Peeters onzin en gepest. Waarom moeten zij steeds Nederlandse teksten krijgen en een Franse vertaling vragen? Waarom zijn hun taal en cultuur in hun ogen voor hen wel belangrijk en waarom geldt dat niet voor Nederlandstaligen? Waarom beslist de Franstalige meerderheid in de gemeenteraad al sinds 1994, ondanks de steeds herhaalde vraag van De Letterbijter, de Nederlandstalige gemeentelijke Freinetschool, dat de Vlaamse kinderen naar Frankrijk op sneeuwklas moeten? Skilessen, maaltijden, avondactiviteiten enz., alles wordt er uitsluitend in het Frans gegeven. Dat een Vlaamse sneeuwklas in Oostenrijk goedkoper uitvalt werd boudweg ontkend aan de hand van een onvolledig dossier, waarin een derde van de kosten ontbraken. In de gemeenteraad werd er openlijk gelogen: Frankrijk was goedkoper, zo hadden ze onderzocht. Maar in de notulen van het schepencollege stond het anders. Zwart op wit.

 

Waarom hebben Vlaamse kinderen geen recht op respect voor hun taal en cultuur?

Omdat onze Franstalige meerderheid twee maten en twee gewichten hanteert.

 

2002

Valéry Saintghislain, Frasnes-lez-Anvaing / Depuis 1998, les bouts de chou apprennent le néerlandais par immersion – 75 % in het vlaams (sic) A.U.B., LS 19/01/2002

 

L’école communale d’Anvaing a été la première en Communauté française (sic) où des francophones de 5-6 ans ont été initiés au néerlandais par immersion.

 

2002

Werts Jan, Talenmozaïek Brussel leefbaar voor Nederlandstalige, Neerlandia, 1, 2002, p.14

 

In de jaren zeventig moest je in de grote Brusselse winkels brutaal zijn om Nederlands te durven spreken. De bediende verstond je niet (of deed alsof). Vandaag is dat toch minder. Terugkijkend evolueerde Brussel in onze ogen van een het Nederlands vijandige stad een kwart eeuw geleden, naar een meer internationale gerichte metropool. Wat hier ook van zij, wij voelen ons meteen weer thuis.

 

2003

/Wemmel/, in : De Zes, 1, 2003-2004, p.1

 

Notariële taal

Notariële affiches van openbare verkopen zijn volgens de Vaste Commissie voor Taaltoezicht berichten en mededelingen aan het publiek. In homogeen Nederlands taalgebied moeten zij derhalve in het Nederlands gesteld zijn. Tweetalige verkoopsaffiches voor Sint-Stevens-Woluwe zijn dus uit den boze. Voor onze faciliteitengemeenten zoals Wemmel, moet, notaris Lafontaine, het Nederlands het Frans voorafgaan en niet omgekeerd.

 

2003

/Wezembeek-Oppem/, in : De Zes, 1, 2003-2004, p.2

 

Gedoogd

De taalwet laat geen Franstalige afdeling van een muziekschool toe in Wezembeek-Oppem. Daar huist toch een Franstalige afdeling, die afhangt van het Brusselse Sint-Pieters-Woluwe. Daarnaast is er eveneens een Nederlandstalige afdeling met tachtig leerlingen, die afhangt van dezelfde academie. Vanuit de muziekacademie van Sint-Pieters-Woluwe wordt gesteld dat het opdoeken van de Franstalige afdeling voor gevolg zal hebben dat ook de Nederlandstalige afdeling verdwijnt. Gevolg, aldus minister Paul van Grembergen aan parlementslid Luk van Nieuwenhuysen: « die Franstalige afdeling wordt tot op heden min of meer gedoogd. » Met zijn collega van onderwijs zal hij overleggen op welke wijze vooralsnog een oplossing kan worden gevonden.

 

2003

« Tryphon Tournesol se dit Trifonius Zonnebloem en flamand » (Patrick Roegiers), LB 19/04/2003

 

Dans « Le Mal du Pays », son livre consacré à la Begique, qui vient de paraître aux éditions du Seuil.

 

2003

Catherine Ernens, L’argument économique, un alibi, VA 01/02/2003

 

Hervé Hasquin : « Le Flamand pense d’abord à consommer flamand. Prenez la télévision. Un tiers des francophones regardent de façon privilégiée les chaînes françaises. 7 % des Flamands font de même pour les chaînes hollandaises. »

 

2003

Christine Bertrand-De Geest (Mortsel (Antwerpen)), Un autre point de vue , LB 15/01/2003

 

DANS L’ENSEIGNEMENT GÉNÉRAL EN FLANDRE (mes trois enfants en sont récemment sortis) le choix des langues n’existe pas : on choisit une section (latin, grec, maths, sciences, économie…) mais le cours de français est incontournable de la première à la sixième comme première langue étrangère, et l’anglais est imposé comme seconde dès la deuxième année, En ce qui concerne la troisième langue, il s’agit d’un choix de l’école, qui propose l’allemand ou parfois l’espagnol, De plus, nous avons en Flandre la chance d’entendre à la télévision les interviews dans la langue du locuteur (la traduction est sous-titrée), et de voir les films en version originale (également sous-titrée). Si la RTBF et les chaînes françaises en faisaient autant, peut-être les francophones amélioreraient-ils, sans frais, leur connaissance des langues ou tout au moins leur prononciation.

 

2003

Christophe De Caevel, Périphérie / Un an après le rapport Nabholz sur les minorités, VA 03/10/2003

 

ORGANISER un spectacle de marionnettes à Tervuren ? Mais vous n’y pensez pas. Les autorités communales ont refusé récemment une demande en ce sens d’une association locale car le spectacle pour enfants était prévu… en français !

Trois clubs de tennis de Zaventem ont dû retirer toutes les publicités en français, à la cantine et autour des terrains. Et on a même pris soin de préciser que le néerlandais était également de rigueur pour « le service à la clientèle ». La commune de Leuw Saint-Pierre (sic) interdit la diffusion de toutes boîtes publicitaires en français et

Hal refuse les tracts électoraux du MR.

Des équipes de football amateur de Dilbeek ont dû mettre leur bilinguisme en berne pour pouvoir continuer à bénéficier des infrastructures sportives communales.

 

On chasse le français, mais pas l’ anglais.

 

Olivier Maingain, président du FDF, pourrait multiplier à l’envi les exemples de ce type. Des exemples « stupides car quand les jeunes francophones et flamands se rencontrent au football, c’est de l’immersion linguistique » ; (…).

Les écoles francophones de la périphérie sont poussées vers la fermeture : les élèves des communes voisines ne peuvent y venir, sous peine de suppression des subsides (au mépris de la liberté du choix d’enseignement) et les enseignants doivent passer un examen linguistique comme tout agent communal!

(…)

Un an après l’ adoption par le Conseil de l’ Europe du rapport Nabholz sur les francophones dans la périphérie bruxelloise, la Belgique n’a toujours pas ratifié la convention-cadre sur les minorités nationales, comme lui recommande le Conseil de l’Europe. Or, selon les informations recensées par le FDF, la situation des francophones ne s’est guère améliorée. (…)

Ces cartes sont à renvoyer à l’ Unesco, à TV5 (pas captable en Flandre), au gouvernement français… Le but est de « mettre en cause la renommée que recherche la Flandre en Europe ».

 

2003

D.L., Jumping / Jeunes chevaux – Scission wallonne malheureuse ?, VA 03/06/2003

 

Les éleveurs wallons s’inquiètent du projet d’un cycle d’épreuves régional pour répondre aux Flamands. L’avenir de leur élevage en soufrirait beaucoup.

Selon Pol Gaspard, éleveur de Ville-du-Bois (Vielsalm), « un cycle wallon, c’est la mort de l’élevage de qualité en Wallonie, la régression de nos cavaliers et un frein au développement des infrastructures dans le Sud. »

Ainsi, la scission de la fédération en deux ligues il y a trois ans a eu pour conséquence l’organisation d’un cycle réservé aux Flamands auquel aucun Wallon n’est autorisé à participer. Parallèlement, le championnat national se poursuit. Nouveauté : un quart des sélectionnés pour la finale nationale de Gesves vienra du cycle purement flamand. Les trois autres quarts seront toujours issus du cycle national, où se retrouvent par ailleurs encore 52 % de participation flamande.

Suivant M. Gaspard, « l’élevage flamand est six fois plus important qu’en Wallonie avec tout ce que cela induit : une culture du cheval plus ancienne, les meilleures infrastructures, les meilleurs organisateurs, les plus grosses écuries, les cavaliers les plus cotés… L’éleveur doit équilibrer son budget en valorisants ses chevaux pour les vendre. Il faut les montrer, les comparer aux meilleurs, (…). » « La grosse bêtise serait de mettre sur pied un cycle wallon en 2004. »

 

2003

Gaëtan De Briey, TV-Brussel, une télé pas si flamande, LB 20/09/2003

 

Il y a dix ans, TV-Brussel est née essentiellement d’une volonté des hommes politiques flamands de Bruxelles. « Ils étaient frustrés de ne pas disposer d’opportunités de défendre leurs positions sur une télévision bruxelloise alors que leurs collègues francophones le faisaient sur Télé Bruxelles », suivant Jan Detroyer, son directeur de rédaction . (…)

Depuis 5 ans, les programmes de TV-Brussel sont sous-titrés en  français et en anglais. Et elle diffuse chaque dimanche « Brussel in English », un magazine en anglais à destination de la communauté internationale vivant à Bruxelles.

 

2003

Het rijke Kraainem, in: De Zes, nov. 2003 – jan. 2004

 

Vaste benoeming?

 

Ondertussen is er nog een nieuw probleem opgedoken dat weer de gebruikelijke kettingreactie heen veroorzaakt. Deze keer gaat het om de vaste benoeming van drie leerkrachten van de Franstalige gemeentelijke basisschool, Om vast benoemd te kunnen worden, moet het gemeentepersoneel zijn tweetaligheid aantonen via een Selor-examen. Dit staat al veertig jaar in de wet maar werd niet toegepast op het personeel van de gemeentescholen. Om die

reden heeft minister Van Grembergen recentelijk benoemingen vernietigd in Wezembeek-Oppem, Linkebeek en nu ook de drie benoemingen in Kraainem.

 

De voorspelbare reactie kwam er tijdens de gemeenteraad van 19 augustus, waarop beslist werd om bij de Raad van State in beroep te gaan tegen die vernietiging. Opvallend was dat de Vlaamse schepen Van Biesen die beslissing steunde. Hij voerde aan dat het om drie kleuterleidsters ging. De scherpste reactie kwam van raadslid Verheyden toen hij terecht opmerkte: “De arbeiders van de technische dienst die het onkruid wieden, moeten een examen Frans afleggen vooraleer ze vast benoemd kunnen worden. »

 

2003

in : De Zes, 4, 2003

 

Ook de splitsing van de kieskring Brussel-Halle-Vilvoorde, door de meeste Vlaamse partijen ooit beloofd, werd onder de vorige regering twee keer niet op de tafel gelegd : bij het Lambermontakkoord, toen we wel 2000 miljard Bef, federaal opgehoest vooral door Vlaanderen, voor de volgende jaren naar gemeenschappen en gewesten doorsluisden, en bij de recente kieswethervorming, waarbij alle provincies een eigen kieskring kregen maar Vlaams-Brabant niet. Zelfs na schorsing van de ongrondwettelijke regeling met Leuven blijft Halle-Vilvoorde met zijn 35 Vlaamse gemeenten geconfronteerd met Waalse lijsten voor de Senaat en Franstalige lijsten met franskiljonse Brusselaars voor de Kamer.

Met vele anderen in heel het land liggen wij al veertig jaar en meer wakker van de blijvende bemoeienissen van Franstaligen en franskiljons die het hier blijvend voor het zeggen willen hebben met de schuldige medewerking van Vlaamse ja-knikkers. Waarom anders mocht Vlaamsgezind Leo Peeters geen Vlaams minister meer zijn? Waarom werd de Vlaamsgezinde Johan Sauwens ministerieel de laan uitgestuurd? Waarom werd Soetkin Collier muzikaal het

podium afgetrapt?, Waarom werd pastoor Verstraeten in ons eigen Wezembeek-Oppem aan de deur gezet?

 

2003

in: FAZ, 20/03/2003  

 

Eichler Christian, Als wär’s ein Stück von Beckett

unter der Aufnahme : « Der Flandrische Löwe wacht seit 1823 über der Landschaft von Waterloo  (…). »

 

2003

Jacques Mercier, Le kern wallon, LB 05/04/2003

 

Le mot « kern » est en effet un mot flamand (sic) qui signifie « noyau ».

 

2003

Jacques Mercier, Les mots flamands, LB 05/05/2003

 

Un certain nombre de mots flamands (néerlandais) se sont implantés dans notre langue.

(…) On m’assure que les mots français envahissent de plus en plus l’idiome de nos amis du Nord du pays.

 

2003

Jean-Claude Van Cauwenberghe /Ministre-président du gouvernement wallon/ (à Charleroi le 1/5), LB 02/05/2003

 

« Nous sommes wallons et socialistes. Et je profite du 1er mai pour le redire à la Flandre et aux néo-belgicains ainsi qu’aux conservateurs de tout poil. »

 

2003

JT Soir / RTBF, 15/07/2003

 

Un touriste hollandais, bloqué dans un bouchon, fut interrogé d’une façon moqueuse. On ne lui laissa dire qu’un mot: « Lullig !»

 

2003

Judo / Kristel Tazelman : « Je veux tirer les ficelles … », AL 07/02/2003

 

Seule francophone (sic) à se produire à Paris (…). la petite Bruxelloise, qui parle avec la même aisance flamand (sic) et français, termine ses études à la VUB (…).

 

2003

Julien Gillebert, Cyclisme / réglementation pour les sélections provinciales – A en perdre le Nord …, AL 02/06/2003

 

Suite à la scission de la fédération cycliste en deux ailes, un coureur francophone d’un club flamand ne peut plus être repris dans une sélection wallonne.

Résultat: de nombreux coureurs restent sur le carreau pour, par exemple, ce championnat de Belgique juniors.

A court terme aussi, ces Wallons « expatriés » ne pourront plus non plus participer aux championnats de leur province… Alors que certaines d’entre elles avaient déjà dû fusionner pour pallier le faible nombre de coureurs affiliés (c’est le cas de la section du centre (prov; de namur, Luxembourg et Brabant wallon), si les meilleurs éléments ne peuvent plus revenir y courir pour les courses importantes, il n’y aura bientôt plus grand monde sur les lignes de départ…

 

2003

Laurence Dardenne, « Les Flamandes, ça n’est pas mollissant », LB 18/11/2003

 

Concernant l’espérance de vie chez les Belges, « les Flamandes détiennent en effet toujours la palme de la longévité, avec 82,3 ans. Soit près d’un an de plus que les Bruxelloises (81,36 ans) et largement devant les Wallonnes (80,66 ans). Une répartition géographique (sic) que l’on retrouve chez les hommes. »

 

2003

Linkebeek bij kas, in: De Zes, nov. 2003 – jan. 2004

 

(Vlaamse?) Zorgkas

 

Vlaamse Zorgkas asbl, Boulevard Roi Albert 11, 7 1210 Bruxelles stuurt aan (1200?) Vlamingen in Linkebeek en andere faciliteitengemeenten een eentalig Frans verzoek tot betaling van de jaarlijkse verplichte bijdrage. Directeur Peter Rabaey moet peter uit zijn doppen kijken, Heeft een of andere firma aan wie de verzendingsklus was uitbesteed, weer haar voeten geveegd aan de omzendbrief Peeters?

 

2003

Myriam Bru., RTL-Tvi à la Côte belge, A nous les petites Flamandes !, LSM 3698, 10/05/2003

 

Voici la version estivale de « A la flamande », émission désormais présentée par Jean-Paul Andret.

« Les intervenants parlent dans un tel patois (sic) », nous exlique Jean-Paul Andret, « que les Flamands sont obligés de sous-titrer leurs propres émissions en néerlandais ! »

 

2003

NAMUR / Une chaire de langue et culture luxembourgeoises – 30 heures pour s’imprégner du Luxembourg, AL 03/02/2003

 

Le cours comportera, outre une initiation à la langue luxembourgeoise (compétences communicative dans les situations de la vie courante) une présentation succincte de l’histoire, de la géographie, du système socio-politique et de la culture de ce pays.

 

Il faut apprendre en priorité la langue du voisin

 

Actuellement, on uniformise le luxembourgeois, on fait un luxembourgeois standard à partir de nombreux (sic) dialectes, mais il est devenu une langue à part entière, et la langue nationale du Luxembourg depuis 1984.

 

Manfred Peters, doyen de la faculté de Philosophie et Lettres (FUNDP, Namur) : « Ne jamais apprendre l’anglais comme première langue »

Au Luxembourg, tout se fait automatiquement, et naturellement, puisqu’ils sont éduqués en trois langues.

Il est aussi prouvé que le bilinguisme profite à la langue maternelle. La langue maternelle se situe dans une zone du cerveau, au-dessus de l’oreille, gauche pour les gauchers, droite pour les droitiers. Si vous créez un petit bilingue très tôt, cette zone est plus développée.

 

Comment expliquez-vous les faibles performances des étudiants wallons dans l’apprentissage des langues étrangères, par rapport au néerlandais par exemple ?

(Manfred Peters) « En Wallonie, c’est la représentation du néerlandais qui est mauvaise ? On dit que ce n’est pas une langue intéressante, internationale et riche. C’est idiot de dire cela, mais un enfant qui entend ça ne peut pas apprendre le néerlandais. C’est un problème majeur. Si vous n’avez pas une représentation positive de la langue et de la culture qu’elle représente, vous ne la dominerez pas, c’est une vérité absolue. »

 

2003

Nature – Des tendeurs flamands pris en flagrant délit, LS 11/10/03

 

Agriculture – pas de lisier flamand sur le sol wallon, LS 11/10/03

 

2003

Paul Piret, Un Premier francophone? Et puis quoi, encore?, LB 13/05/2003

 

Le Premier ministre doit rester néerlandophone. Tel est le verdict, sans appel (sic), de 72 pc de sondés en Flandre.

 

2003

Phi. Le., 40 ans de frontière linguistique, Quatre décennies de mutations, VA 26/09/2003

 

La scission de l’université catholique de Louvain, en 1968 : ce séisme sera fatal au PSC-CVP unitaire.

 

Kris Deschouwer, politologue à la VUB :

concernant la convention-cadre sur la protection des minorités, que les francophones ont réclamée, avec succès, jusqu’au conseil de l’Europe, et que la Flandre se refuse toujours à adopter… « alors que ce geste suffirait à débloquer un accord de collaboration entre la Flandre et la Communauté française de Belgique. »

 

2003

Phi. Le., 40 ans de frontière linguistique, Un choix imposé aux Fouronnais, VA 23/09/2003

 

Armel Wynants (linguiste et commissaire d’arrondissement-adjoint) : Une langue « intrafouronnaise » encore parlée par certains habitants de la vallée de la Voer mais qui, « au bout de deux générations, a disparu. »

 

Recensements linguistiques :

« Sachant cela /en 1930, de n’avoir pu indiquer qu’ils parlaient un patois germanique mais en indiquant qu’ils s’exprimaient en néerlandais, la loi linguistique imposait (sic) le néerlandais à l’administration /, en 1947, et tenant compte de la guerre, les Fouronnais ont massivement pointé le français … »

 

La radicalisation menée par Happart.

 

2003

Pierre Nizet (Bruxelles) / Visite d’un rapporteur du Conseil de l’Europe ?, Les hôpitaux visés par les Flamands, VA 14/01/2003

 

Lode Vanoost, le député Agalev siégeant à la Commission des Affaires juridiques et des droits de l’homme à Paris, appuie la pétition adressée par 5 hommes politiques flamands, juge, par expérience, inacceptable que l’on réponde « ik besta (sic) niet goed » lorsqu’un habitant de Londerzeel, de Gooik ou d’Asse réléphone aux urgences.

Par contre, Yves Mayeur, député PS et président du conseil d’administration du CHU de Saint-Pierre à Bruxelles qualifie de « médiocre » l’attitude des Flamands. Il affirme qu’en interne, on y pratique 39 (sic) langues .  Et on peut y être accueilli dans 70 (sic) langues différentes.

« Quand un habitant de la périphérie appelle le 100 », affirme Yves Mayeur, « ce sont les Urgences de l’hôpital le plus proche qui répondent . Il arrive donc que ce soit par exemple Erasme qui intervient. Or (sic), cet établissement dépend de la Communauté française. »

 

2003

Politique / Cachez ces plaques francophones …, LB 10/11/2003

Une quinzaine de membres du N-VA ont manifesté à Schaerbeek contre les plaques commémoratives rédigées uniquement en français : celles évoquant des artistes comme Eugène Plasky ou Henri Evenepoel.

 

2003

Région bruxelloise: Daniel Ducarme « invité » par ses alliés flamands … et « prié » de vite se mettre au néerlandais, LB 28/05/2003

 

Daniel Ducarme « candidat » ministre-président s’est donné six mois pour s’adresser aux parlementaires néerlandophones dans leur langue…

/Donc, cet ancien bourgmestre de Thuin n’avait même pas pris la peine de l’apprendre auparavant…/

En 1999, le ministre-président Jacques Simonet (MR) n’avait eu besoin que des vacances d’été pour devenir quasiment parfait bilingue.

/ Simonet était pourtant bruxellois… de naissance…/

 

2003

Sweron Guido, Op 1 september 2003 is Voeren 40 jaar bij Vlaanderenin: De Zes, nov. 2003 – jan. 2004

 

Veel ouders (ook Vlaamssprekende) stuurden hun kinderen naar die verfransingsscholen. Puur en alleen onder de sociale druk van de groep waartoe ze behoorden in die door ‘Le Grand Liège’ gefinancierde scholen werden in Voeren de kleine Waaltjes gekweekt, die er aanvankelijk niet of weinig waren : de puurste vorm van cultureel neo-kolonialisme. Hierbij dient nog aangestipt dat in die Franstalige scholen de kwaliteit van het onderricht in de Nederlandse taal beneden alle peil lag en dat de kinderen als dusdanig Nederlandsonkundig en Vlaamsvijandig werden geïndoctrineerd. Zo smeedde men vanuit Luik aan de bestendiging van de zogenaamde wil van het volk. (…)

 

Nadat de Voerstreek door de Waals-Luikse agressie een nationaal (en internationaal) bekend podium was geworden, konden de Vlaamse machtspartijen niet anders dan op dat podium een zichtbare aanwezigheidspolitiek voeren, Dat deden ze dan , ook, wel-is-waar schoorvoetend. Vooral de VU, CVP en Vlaams Blok deden opgemerkte moeite om het Voerensymbool te recupereren . (…)

 

‘Luik misbruikt de Voerstreek doelbewust  als een uitlaatklep en frustratiesignaal t.o.v. een welvarend Vlaanderen. Dit moet stoppen’ (Fonteyn).

 

Op dit vlak is er weinig of niets veranderd, al moet gezegd worden dat Luik en dus ook Le Grand Liège in de loop van de jongste decennia veel van hun macht en uitstraling hebben verloren. Luik is politiek een gevaarlijke krabbenmand gebleken en krijgt regelmatig de weinig benijdenswaardige titel ‘het Palermo aan de Maas’ toebedeeld, Verscheidene Luikse politici, die zich graag op het Voerense podium actief lieten zien, bleken achteraf typen van weinig stichtend allooi.

 

2003

V.R. & M.Bs., La Flandre davantage touchée par les grèves, LB 27/09/2003

 

Suivant l’INS, depuis 1997, sauf en 2000, on a fait plus grève en Flandre (106 253 journées) qu’en Wallonie (29520).

 

2003

Wemmel en de wet, in: De Zes, nov. 2003 – jan. 2004

 

Onwettige benoemingen

 

Wemmel volhardt in de boosheid. Op het einde van de zomer schorste de Vlaams-Brabantse gouverneur De Witte de benoeming van vijf Franstalige onderwijzers van de Franstalige basisschool. Zij beschikken immers niet over een attest afgeleverd door Selor, het  wervingsbureau van de overheid, waaruit moet blijken dat ze een grondige kennis van het Nederlands bezitten Ondanks de schorsing besliste een meerderheid tijdens de daarop volgende gemeenteraad om de benoeming van de Franstalige leerkrachten te handhaven. Volgens deze meerderheid hebben de betrokkenen wel degelijk een taaltest afgelegd, Het betreft hier echter niet de door de wet voorgeschreven test, georganiseerd door Selor.

 

Het Vlaams oppositiekartel WEMMEL blijft daarom de onwettigheid van de benoemingen aanklagen.

 

Het kartel vroeg dan ook de vernietiging van de benoeming van de vijf leerkrachten bij de Vlaamse minister van Binnenlandse Aangelegenheden Van Grembergen

 

Wordt vervolgd.

 

Wemmel terechtgewezen

 

De gemeentelijke bibliotheek verstuurde enige tijd geleden ééntalig Franstalige brieven naar verscheidene instanties, waaronder ook Vlaamse, in het Brussels gewest Volgens de gouverneur van Vlaams-Brabant wordt hierdoor de taalwetgeving wel degelijk geschonden, De wet op het gebruik van de talen in bestuurszaken voorziet immers dat in de zes faciliteitengemeenten uitsluitend de Nederlandse taal mag gebruikt worden in de binnendiensten en in de betrekkingen met de diensten uit het Nederlands taalgebied en Brussel-Hoofdstad. ln zijn antwoord op een vraag hieromtrent van volksvertegenwoordiger Luk Van Nieuwenhuysen zegt de minister van Binnenlandse Aangelegenheden Van Grem-

bergen dat hij de gemeente Wemmel schriftelijk heeft attent gemaakt op de begane fout met de vraag hoe zij in de toekomst een herhaling van dit feit denkt te voorkomen. Sancties terzake blijken in eerste instantie een gemeentelijke aangelegenheid. Kan je je voorstellen dat de bevoegde schepen een ondergeschikte secretaresse op de vingers tikt omdat zij

wellicht in zijn opdracht die eentalige brieven heeft geschreven?

 

2003

Wezembeeks gezwans, in: De Zes, nov. 2003 – jan. 2004

 

Actie en reactie

 

Die lawaaimakers zitten daar natuurlijk niet voor niets. Die denken niet op een avond dat ze zich te pletter vervelen voor de televisie: « Laten we Wezembeek-Oppem nog eens op stelten gaan zetten. » Neen, Ze hebben een doel, een reden. Ze volgen de gebeurtenissen op de voet en weten dus dat van Hoobrouck zijn Franstalige kompanen tijdens de vorIge gemeenteraad alweer aanzette tot het gebruik van het Frans in de gemeenteraad en dit tegen het uitdrukkelijke advies in van Guy Desolre, de adjunct van de gouverneur Hun reactie is een protest tegen het gedrag van van Hoobrouck.

 

« C’est l’exception qui confirme la règle »

 

Dat zei burgemeester van Hoobrouck drie kwartier later op een luchtig minachtende toon. Misschien was hij het uitblijven van enige actie plots beu. Of misschien werd hij zenuwachtig van de onbestemde spanning. Feit is dat het publiek rechtveerde en als één man scandeerde: « Nederlands, geen gezwans », Sommigen zagen van Hoobrouck glimlachen terwijl hij naar de

commissaris gebaarde dat hij de lawaaimakers buiten moest zetten.

 

2004

Agroalimentaire / Campina se marie pour former le n°1 mondial du lait, LB 09/12/2004

 

Campina Arla aura (…) des bureaux à Zaltbomel (sic) (…)

 

2004

Caroline Gennez, Fractievoorzitter SP.A in het Vlaamse Parlement, DS 15/10/2004

 

« De Franstaligen moeten ophouden met geloven dat ze in de Rand leven zoals in Brussel, een tweetalig gebied. »

 

2004

Charly Dodet, Mission économique / Les Wallons à nouveau en Chine en 2005, VA 27/11/2004

 

47 entreprises wallonnes

« Cette semaine se déroulait à Shanghai, le Salon international du tourisme. Tous les pays d’Europe y étaient représentés … sauf la Belgique !

 

2004

Christian de Coune (Gomzé-Andoumont), Jeux olympiques / L’olympisme wallon, LB 27/08/2004

 

LA SÉLECTION BELGE A ATHÈNES COMPTE UN ATH­LÈTE wallon pour sept Fla­mands. Le ministre Eerdekens justifie cette disproportion en déclarant que, chez les franco­phones « on veut que les élè­ves aient des têtes bien rem­plies mais on délaisse un peu leur développement corpo­rel ». Au classement de l’OCDE les élèves flamands du secondaire caracolaient en tête du classement du niveau d’instruction alors que les Wal­lons tenaient la lanterne rouge. Est-ce cela, les « têtes bien remplies » de Monsieur Eerdekens? Ni la tête ni les jambes! Les pouvoirs publics ont une responsabilité écrasante dans cette dispropor­tion!

 

2004

Frans eerst, in: De Zes, nov. 2004

 

Wie in onze zes Vlaamse faciliteitenge­meenten woont moet met internet maar eens proberen zijn adres op te snorren via www.infobel.be Zij of hij zal daar vaststellen dat hij of zij ongewild met een adres te voorschijn komt waarvan de straatnaam eerst in het Frans en dan pas in het Neder­lands vermeld wordt. De betrokken firma is het bedrijf Kapitol. Dat bedrijf is blijkens een besluit van Guy Desolre, adjunct van de gouverneur, evenwel niet onderworpen aan de taalwetgeving. Daartegen klacht indienen is dus wel ontvankelijk maar niet gegrond.

Wij acteren in elk geval dat deze firma een­talig Nederlandstalige adressen van abon­nees uit onze gemeenten doelbewust eerst in het Frans vertaalt en pas daarna in het Nederlands weergeeft. Van wie krijgt Kapi­tol deze adressen? Van Promedia mis­schien? Als Promedia deze adressen door­speelt of doorverkoopt aan derden lijkt het mij logisch dat zij daarbij ook bedingt dat de taalaanhorigheid van deze abonnees gerespecteerd wordt.

 

2004

Franstalige ziekenhuizen nodigen Vlaamse collega’s uit, DS 26/11/2004

 

Want de Vlaamse ziekenhuizen vroegen deze week de splitsing van de gezondheidszorg omdat de Waalse en Brusselse ziekenhuizen veel duurder werken dan zij. De Franstaligen ontkennen de juistheid van die stelling.

 

2004

Freddy Piret (Stavelot), Langues étrangères, Le Vif 03/09/2004

 

Récemment, je lisais dans « Références » une publicité pour une offre d’emploi: une agence d’intérim recherche, pour une durée de trois mois, une secrétaire parfaite bilingue, ayant de très bonnes connaissances en  anglais et bonnes notions en italien. Et je pense: pour quel salaire? Je ne puis que mettre cette offre en parallèle avec les connaissances linguistiques de nos autorités politiques: 1. Ainsi, avant les élections, j’ai vu à la télévision M. Van Cauwenberghe à La Roche vanter à des Hollandais les mérites d’un chocolat local et ce, en français. Il n’a pas été foutu d’accueillir ces vacanciers en néerlandais. Grave. 2. Lorsque M. Du­carme est devenu ministre-président de la Région Bruxelles-Capitale, il ne connaissait pas le néerlandais. Il n’est pas capable non plus de faire une phra­se dans la langue de 60 % des Belges et, de surcroît de la Région dont il est le président. Très grave. 3. Lorsqu’il était bourgmestre de Liège, M. Dehousse, lors d’une inauguration qui avait lieu à Oostende ou Antwerpen (je ne sais plus), n’a pas été capable de faire un lé­ger discours en néerlandais. Il a parlé en anglais… N’est-ce pas le ministre de l’Education en Communauté française qui voulait que tous nos jeunes sortant du secondaire soient bilingues? (…)

 

2004

In de rug schieten, in: De Zes, nov. 2004

 

Met die Standaardovertuiging schiet de re­dactie de Vlaamse regering in de rug. die onder geen beding dat Europees Minderhedenverdrag zal goedkeuren. Dit verdrag is immers na de val van de Berlijnse Muur , opgezet om autochtone meestal Oosteu­ropese bevolkingsgroepen een culturele bescherming te bieden. Franskiljons die bij ons vrijwillig zijn komen wonen. zijn geen eeuwenoude autochtone minderheid en kunnen zich zoals generaties Vlamingen in Wallonië hebben gedaan. alleen maar aanpassen. Als Vlaanderen dat verdrag zou goedkeuren, betekent dat eeuwigdurende taalrechten onder Europese bescherming voor die franskiljons. Faciliteiten overal en voor al wie zich in dit land ner­gens wil aanpassen. Als Nederland en Frankrijk dat verdrag ook niet wensen goed te keuren, dan zien wij niet in waarom wij ons aan dat Standaardvoorschrift zouden moeten gelegen laten.

 

2004

J.M., Quel gaspillage !, DH 20/11/2004

 

Un rapport établi par des experts des Mutualités socialistes, à la demande du Centre fédéral d’expertise des soins de santé, montre de manière flagrante que nos hôpitaux pratiquent, dans une large mesure, des tests préopératoires absolument inutiles. Du moins, si l’on s’en réfère aux recommandations internationales, qui considèrent que ces examens – l’électrocardiogramme et la radio du thorax – ne s’impsent qu’auprès de patients à risque.

Les cliniques wallonnes et bruxelloises en tête de liste…

 

2004

José Happart (président du parlement wallon), in: LB 07/10/2004

 

« Les Flamands créent un climat malsain du rejet de l’autre. C’est de l’égoïsme exacerbé.

Le problème, c’est que les partis flamands sont tétanisés par le Vlaams Blok. »

 

2004

Kabaal in Kraainem, in: De Zes, 3, 2004

 

Carrefour

Ook de directie van het warenhuis Carrefour zou de brief van schepen Van Biesen eens aandachtig moeten lezen, Toen Carrefour nog GB heette, waren er ook al strubbelingen op taalgebied. Nadat een Vlaamse actiegroep een hoop mest uitkieperde voor een van de ingangen van het warenhuis, verbeterde de toestand. Wij slijten natuurlijk onze dagen niet in Carrefour maar voor zover we konden horen, gebruikt Carrefour voor alle mededelingen en

reclameboodschappen via de geluidsinstallatie uitsluitend het Frans. De schriftelijke mededelingen blijven gelukkig nog tweetalig.

 

Enkele bedenkingen

Lokale afdelingen van verschillende politieke partijen beleggen sinds vele jaren bestuursvergaderingen in De Lijsterbes Dit gebeurde altijd probleemloos zoals het hoort in een verdraagzame samenleving. We herinneren ons slechts één memorabele uitzondering. Enkele jaren geleden vond de verantwoordelijke van De Lijsterbes het nodig om aan de politie mee te delen dat er enkele VU-mensen samen waren gekomen in het gemeenschapscentrum met als gevolg een inval van de politie in de vergaderzaal. Dit ondanks het feit dat de zaal op de normale manier was aangevraagd, Het waarom van het hele incident is nooit duidelijk geworden.

 

Anderzijds kon rond dezelfde tijd het F.D.F. een verkiezingsmeeting houden in een zaal van de gemeente. Nu weten we wel dat er een verschil bestaat tussen de gemeente Kraainem en de vzw “de Rand », maar het is toch verbijsterend dat Vlaamse jongeren in deze gemeente niet kunnen betogen of zelfs een vergadering organiseren om te protesteren tegen de faciliteiten.

 

Een vraagje nog. Wordt de vzw « de Rand » niet betoelaagd met het geld van alle Vlamingen?

En ook een vraag naar de Vlaams Blok-Jongeren: “Kunnen jullie toekomstige aanvragen voor allerlei activiteiten van strijdvergadering tot pensenkermis niet zo laten gebeuren dat er qua aanvraagprocedure geen speld is tussen te krijgen?”  Internet is wellicht niet altijd de meest gebruikelijke procedure.

 

2004

Lucia Rymenans (Borgerhout), FRANSTALIGEN, in; DS, 02/05/2004

 

Dat mijnheer Delfosse in het Vlaams parlement Frans spreekt, is inderdaad zijn democratisch recht (DS 24 april). Dat de federa­le ministers Duquesne en Onke­linx geen Nederlands willen leren, is hun democratisch recht. Dat de meeste Franstaligen die in de rand wonen geen Nederlands willen spreken, is ook hun democratisch recht. Je kunt je alleen afvragen wat zo’n eenzijdige « democratie » waard is.

Volgens mij houdt democratie ook respect in voor elkaar. Het zou dus van democratische ingesteldheid, burgerzin, respect en goodwill ge­tuigen dat Franstaligen die in Vlaanderen komen wonen ten­minste summier Nederlands leren.

 

2004

Olivier Marnie, Belgique / Etre Wallon en Flandre, LB 27/05/2004

 

JE SUIS FRANÇAIS MAIS JE VIS ET TRAVAILLE EN BELGIQUE depuis deux ans. Samedi 22 mai 2004, j’ai regardé le JT de la RTBF un des sujets était consacré aux communes à facilités sur le territoire flamand mais où vivent des Wallons. Ce qui était provisoire pour l’intégration est en train de tourner à quelque chose en faveur des Wallons, laissant de côté l’avis des Flamands que l’on sous-estime souvent (comme la Wallonie a souvent fait au cours de l’histoire). Ces Wallons voudraient rattacher ces communes à Bruxelles.

Lors du reportage, on a pu y voir des politiciens, wallons, prendre position. J’ai été choqué de les entendre s’exprimer. C’est comme s’ils en voulaient aux Flamands! Je pense que les conflits entre Wallons et Flamands pourraient ne plus avoir lieu s’il n’y avait pas des politiciens comme ceux que j’ai pu entendre. Leur rêve est de semer la pagaille entre les deux communautés ? Pourquoi ? Dans quel but ?’Je trouve ça choquant Je suis francophone et je vis en milieu flamand. J’essaye de m’intégrer.J’aime beaucoup cette région et les Flamands. Or la tension entre les deux communautés existe toujours à cause de remarques pareilles, venant de politiciens principalement Et dans de telles conditions, l’intégration des francophones n’est pas facile.

Les Flamands sont Belges, parlent peut-être une langue étrangère à la vôtre, mais ce ne sont pas des ennemis pour autant! Nous sommes en Europe, non?

 

2004

Onwettig Wemmel, in: De Zes, 3, 2004

 

Twee maten

Het Sportoverleg Wemmel vroeg tevergeefs aan het college van burgemeester en schepenen om een brochure ‘Sporten in Wemmel’ te verspreiden in de Nederlandstalige gemeenteschool. De verspreiding werd geweigerd omdat de brochure enkel in het Nederlands beschikbaar is. Een weinig sportieve houding voor een burgemeester die prat gaat op zijn sportachtergrond. De brochure heen immers de bedoeling om de kinderen aan te zetten om actief aan sport te doen en zich aan te sluiten bij een club in de gemeente.

 

Het is bovendien ergerlijk dat hier een twee maten en twee gewichten-politiek betreft Via de Franstalige gemeenteschool werd immers vorige zomer, naar aanleiding van de speelpleinwerking, een eentalig Franstalige brochure verspreid.

 

Hieromtrent aan de tand gevoeld door Luk Van Nieuwenhuysen in de Vlaamse Raad antwoordde minister Van Grembergen dat wanneer de publieke sector, in casu de gemeenteschool, wordt ingeschakeld, deze brochures aan de taalwetgeving onderworpen zijn. Dit houdt in dat de essentie van de mededeling, en niet een volledige vertaling, in het Frans moet worden meegedeeld. Voldoet de Nederlandse brochure niet, dan is een eentalig Franstalige brochure helemaal uit den boze, De taalwetgeving wil immers voorkeur voor het Nederlands. Van Grembergen zegt de zaak verder te laten onderzoeken door de gouverneur.

 

2004

Op 1 september 2003 is Voeren 40 jaar bij Vlaanderen, in : de Zes, 2, 2004

 

Half oktober 1962 werd het volledige wetsontwerp over de definitieve taalgrensregeling uiteindelijk in de

Belgische Senaat aanvaard, met 81 stemmen voor, 56 tegen en 12 onthoudingen.

 

Op haar beurt keurde de Kamer op 31 oktober 1962 het (gewijzigde) wetsontwerp goed met 139 ja-stemmen, 56 neen- en 12 onthoudingen, De overheveling van de les Voerdorpen naar Limburg en Vlaanderen was daarmee een feit.

Voeren kreeg binnen het communautair gespleten België meteen een symboolfunctie die het kleine, geïsoleerde stukje Vlaanderen en zijn kwetsbare gemeenschap nog héél veel miserie zou berokkenen. VOEREN werd vanaf dot ogenblik door Wallonië immers gezien als een bewijs van de Vlaamse overmacht in België (l’état Belgo-Flamand) en de politieke minorisering van het zuidelijke landsgedeelte.

Op 1 september 1963 werd de wet op de taalgrensregeling van kracht.

Diezelfde maand al startte  » L’Association Régionale pour la Défense des Libertés » (Luiksgezinde, lokale politici) met de eerste Franstalige lagere school in de Voerstreek (in Remersdaal) en financierde die zelf volledig tot in 1967.

De uitbouw van een Franstalig onderwijsnet was op zijn minst onbillijk, maar toch werd in 1973 zelfs een wijziging van de taalwetgeving goedgekeurd om Franstalige scholen in Voeren te regulariseren.

Veel ouders (ook Vlaamssprekende) stuur- den hun kinderen naar die verfransingsscholen, puur en alleen onder de sociale druk van de groep waartoe ze behoorden. ln die door ‘Le Grand Liège’ gefinancierde scholen werden in Voeren de kleine Waal- tjes ‘gekweekt’ die er aanvankelijk niet of weinig waren: de puurste vorm van cultureel neo-kolonialisme. Hierbij dient nog aangestipt dat in die Franstalige scholen de kwaliteit von het onderricht in de Nederlandse taal beneden alle peil lag en dat de kinderen als dusdanig Nederlandsonkundig en Vlaamsvijandig werden geïndoctrineerd, Zo smeedde men vanuit Luik aan de bestendiging van ‘de zogenaamde wil van het volk’.

In de jaren 1963 tot 1970 was de agitatie vanuit Luik (Le Grand Liège, het Mouvement Populaire Wallon, nationale politici) enorm. Vlaanderen was voor de Voerenaars héél ver weg, Vlaamse politici wisten de Voerstreek nauwelijks liggen en Limburg was op dot ogenblik te zwak om een krachtig integratieproces te schragen, Vlaamse actiegroepen reageerden, maar deze hulp was onvoldoende om de Voerenaar een veilig gevoel te bezorgen, en ze betekenden vaak koren op de molen van de Luikse agitatoren en hun geëngageerde Waalse pers.

 

Het was bijna de logica zelf dat bij de gemeenteraadsverkiezingen van 1964, 1970 en 1976 de traditionele, lokale machthebbers, verenigd in de partij ‘Retour à Liège’, met de enorme steun vanuit de (toen nog) economische grootmacht Luik, in elk van de les Voerdorpen de meerderheid behaalden.

 

(…) Het Vlaamsgezinde bevolkingsdeel biedt de meeste, voor de hand liggende mogelijkheden, kansen en hulpmiddelen. De Luiksgezinde groep en zeker de Happartclan heeft zo goed ais geen lokmiddelen of argumenten meer om de inwijkende Nederlanders aan zich te binden. Hun afwijzingsstrategie t.o.v. de ‘Hollanders’ werkt overigens ten voordele van het Vlaamse kamp.

 

3. ‘Happart heeft de macht naar zich toegehaald omdat hij zichtbaar het ‘almachtige’ Luik achter zich had staan: logistiek, intel- lectueel, organisatorisch, tinancieel, juridisch ‘ (Fonteyn).

 

– Dat is nog altijd zo, maar Happart is van het actieve, lokale politieke niveau verdwenen : hij heeft in de ogen van de Voerenaars eieren voor zijn geld gekozen. Zijn tweelingsbroer, senator Jean-Marie Happart, speelt ter plaatse nog wel een belangrijke rol als doorgeefluik voor zijn broer-Waals minister, en zijn neef Gregorie probeert als gemeenteraadslid de ‘harde’ te spelen, maar dat lukt maar héél magertje,s.

Uiteraard blijft Happart ais PS-politicus en partijbonze een moeilijke tegenspeler voor ~ de Vlaamse Voerenaars, maar zijn dreige- menten om terug op het Voerense toneel ~ actief én met geweld te verschijnen, ma- ; ken voorlopig weinig indruk en zij kunnen 1de zaak van RàL alleen maar schaden.

 

4. Happart verstoorde met zijn tactiek van geweld en acties de plaatselijke vrede en duwde de autochtone leiders opzij, ten bote van zijn eigen politieke carrière en die van zijn clan. Hij slaagde er daarbij niet in het Luiksgezinde kamp te versterken en uit te breiden, integendeel’ (Fonteyn).

Dat klopt volledig. Vlaamse woordvoerders in Voeren durven wel eens spottend stellen: ‘Al is Happart niet had bestaan, dan hadden ze hem ten dienste van de Vlaamse zaak moeten uitvinden!’

 

2004

Plainte du CSA contre ALE, LB 09/04/2004

 

Une (nouvelle) plainte a été déposée au Conseil supérieur de l’Audiovisuel (CSA) de la CF parce que le télédistributeur liégeois ALE ne diffuse pas sur ses canaux Kanvas/Ketnet (la seconde chaîne de la VRT).

La plainte repose sur le fait que la CF impose aux exploitants wallons de réseaux de télédistribution de transmettre les deux programmes de télévision publique de la Communauté flamande. De même, les opérateurs flamands sont obligés de diffuser les deux chaînes publiques francophones.

 

2004

Racisme francophone à Linkebeek et Drogenbos

 

Chêne ou/of eik?, LB 07/04/2004

 

Le ministre flamand de l’environnement, Jef Taverniers, demande aux communes à facilités de distribuer son dépliant annonçant l’existence du « bon vert » (« Groenbon »), un chèque de 250 euros qui doit permettre aux habitants de financer la revalorisation de leur environnement proche. Ce dépliant n’existe qu’en néerlandais, en application des circulaires Peeters (…).

Les communes à facilités de Linkebeek et Drogenbos refusent de le distribuer.

 

2004

Région bruxelloise / Grouwels veut un Picqué plus neutre, LB 10/09/2004

 

La secrétaire d’Etat :

« J’ai été choquée qu’un Wallon / Van Cau/ parle d’annexer Rhode-St-Genèse : c’est belliqueux. Imaginez qu’un Flamand dise ça d’une localité wallonne… Et je ne comprends pas que M. Picqué privilégie le lien francophone : il préside une région qui compte des Flamands.(…)

Il faut des liens équilibrés entre Flandre et Wallonie. »

 

2004

Ronse, in: De Zes, 3, 2004

 

40 jaar faciliteiten : nefast misbruik voor Ronsese integratie

 

In 1962 werd de taalgrens vastgelegd, in 1963 werd Ronse met faciliteiten begiftigd. De geest van de wet was dat een optimale opvang van een anderstalige minderheid zou leiden tot sociale en culturele integratie in een gemeente aan de taalgrens.

 

Ronse behoort tot Vlaanderen. Vanaf 1964 werd het motto van alle Vlaamse verenigingen, zoals de drie fondsen, die zich opstelden onder het label .cultureel contact’: “elke Ronsenaar tweetalig, maar met een Nederlandse opleiding (met versterkte lesuren Frans) en dito diploma. » Zo stelden ze het in een rondschrijven van 1964.

 

De Franstalige burgerij had vlug ingezien dat voor de toekomst van haar kinderen, deze best in het Nederlands verder studeerden. Zij stuurde hen dan ook vrij vlug naar Nederlandstalige scholen.

 

In 1964 werd het atheneum van Anvaing opgericht aan de grens met Ronse. Deze school was vooral bedoeld als opvang van Ronsese kinderen die toch nog verder Franstalig secundair onderwijs wensten te volgen. Wegens een terugloop van een aantal kinderen uit de Ronsese burgerij kon men een teleurgang van het atheneum van Anvaing verwachten .

 

Vanaf 1965 kenden we drie immigratiebewegingen in Ronse: eerst inwoners van Tunesië op vraag van de textielwerkgevers, de laatste 20 jaar heel wat Marokkanen uit Brussel en de laatste jaren een belangrijk aantal kansarme Walen.

 

Vanaf 1970 beginnen vanuit Henegouwen de beruchte ronselpraktijken van migrantenkinderen in Ronse en van de Ronsese vierde wereldkinderen, Zo zorgt men voor de instandhouding van het atheneum van Anvaing en een aantal kwijnende lagere schooltjes in het ons omringende Waalse landsgedeelte.

 

Rond 1990 verloopt de organisatie van het leerlingenvervoer naar Wallonië met de officiële hulp van scholen en Waalse gemeenten: ook gesteund en geholpen door een zeer kleine groep rabiate Ronsese bilinguïsten. Herinner u het incident met de ophaalbussen, Een goed bedoelde, maar alleenstaande en dus krampachtige poging van de toenmalige burgemeester Walter Kerckhove om de aandacht op dit schandelijke probleem te vestigen, Weer

worden de Vlamingen bedrogen en opnieuw worden de taalfaciliteiten misbruikt, niet om Ronse te verfransen maar om Waalse scholen in stand te houden.

 

Geen toekomst

 

Dat hun leerlingen later als volwassenen geen toekomst hebben – zij zijn Nederlandsonkundig – en de Ronsese samenleving verder in de dualiteit geduwd wordt, stoort hen blijkbaar niet Volgens statistieken van de VDAB hebben drie op vier van deze kinderen geen of weinig kansen op de arbeidsmarkt omdat ze geen Nederlands kennen, Niet-integratie en werkloosheid leiden dan uiteindelijk tot explosieve toestanden. Al het  vrijwilligerswerk aan de basis, alle inspanningen van het stadsbestuur, van Leerpunt en van andere initiatieven worden voor een groot deel tenietgedaan, Het is dweilen met de kraan open.

 

Men kent het probleem, maar men laat betijen. Intussen heeft iedereen de mond vol over de rechten van het kind. Maar aan de taalgrens wordt de weg naar de toekomst voor vele kinderen bemoeilijkt Zij zijn uiteindelijk het slachtoffer van de Ronsese situatie. Een stad, dichtbij Wallonië, waar sommigen blijkbaar nog altijd niet willen

beseffen dat Ronse een Vlaamse stad is, waar men zonder kennis van het Nederlands niet aan de bak komt Hoe is het anders te verklaren dat opvoeders uit Waalse schooltjes kinderen ronselen in Ronse en zo meewerken aan een proces dat volstrekt onnuttig is, nadelig en onrechtvaardig voor deze kinderen, Scholen die daaraan meewerken maar vooral hogere instanties, zowel Vlaamse als federale. die dit toelaten, dragen een verpletterende verantwoordelijkheid.

 

Ik weet het , toestanden die zo lang zijn scheefgegroeid en verziekt , trekt men niet recht in een handomdraai, De Vlaamse Gemeenschap zal dringend meer hulp moeten bieden, nog meer middelen, nog meer speciale leerkrachten om deze kinderen te begeleiden. Ook kinderen van kansarmen moeten kansen krIjgen. De kwaliteit van een samenleving wordt ondermeer afgemeten aan de zorg die ze besteedt aan mensen die in de marge wonen, Die van een gemeenschap aan de zorg die ze besteedt aan mensen die aan haar grenzen wonen. De vierde wereld van de taalgrensstad Ronse is een toetssteen voor beide.

 

2004

Vincent Rocour, « L’incivique, c’est l’état belge qui n’applique pas la Constitution », LB 17/04/2004

 

Le bourgmestre d’Overijse, Dirk Brankaer, se dit prêt à aller jusqu’au bout dans son action de boycott des élections.

« Notre action vise avant tout un principe d’équité. Aujourd’hui, grâce à l’arrondissement, les francophones de la périphérie bruxelloise peuvent voter pour une liste francophone lors des élections fédérales et européennes. En revanche, un néerlandophone de Waterloo ou de Lasne n’a pas la possibilité de voter pour un candidat flamand. On veut mettre fin à cette discrimination . »

 

2004

Voeren / Waal (sic) bedreigt burgemeester, DS 05/01/2004

 

De Voerense burgemeester Huub Broers was telefonisch bedreigd nadat hij aan de RTBF vertelde dat hij een einde had gemaakt aan de verbroedering met de Zwitserse gemente Vellerat. De burgemeester van dat dorp maakte zich onlangs openlijk zorgen over de onderdrukking (sic) van de Franstalige Voerenaars en de inauguratie van de Nederlandse taal.

 

2005

,,Maatregel is perfect verdedigbaar », in: DS 05/12/2005

 

Paul Van Orshoven, grondwet specialist. ,,De verplichting om Nederlands te leren als men een sociale woning wil, is juridisch perfect verdedigbaar. Tenminste als dat de huurders sociaal vooruithelpt. »

 

BRUSSEL

 

De Waalse minister André Antoine (CDU) kondigt aan da hij naar het Arbitragehof stapt om de maatregel van de Vlaamse regering over sociale woningen en het Nederlands aan te vechten.

,,Als het Arbitragehof moet oordelen over het discriminerend karakter van een maatregel, dan moeten we ons eerst afvragen wie getrof-fen wordt. In dit geval gaat het niet om een maatregel die de Franstaligen of Duitstaligen aangaat, maar een die alle Nederlandsonkundigen treft. Dat is een eerste belangrijke nuance. De vraag die het Ar­bitragehof zich dan stelt, luidt: ,,Is het onderscheid dat de Vlaamse overheid maakt tussen diegenen die Neder­lands spreken en diegenen die dat niet kunnen strijdig met het gelijkheidsbeginsel? »

 

En is dat gelijkheidsbeginsel volgens u geschonden?

Om dat te vermijden, moet de maatregel van de Vlaamse regering voldoen aan drie voorwaarden. Ten eerste moet de maatregel werken met een objectief criterium. ‘Nederlandsonkundig zijn en een sociale woning willen’ lijkt mij aan die vereiste te voldoen. Ten tweede moet de maatregel een pertinent cri­térium hebben, er moet dus een grondige reden zijn om enkel die bepaalde groep te treffen.

De overheid geeft grote sommen geld uit aan sociale huisvesting, de gemeenschap geeft dus een hoop middelen aan deze projecten. In ruil kan ze dus iets in de plaats vragen, zoals een inspanning met het gelijkheidsbeginsel? »

 

En is dat gelijkheidsbeginsel volgens u geschonden?

Om dat te vermijden, moet de maatregel van de Vlaamse regering voldoen aan drie voorwaarden. Ten eerste moet de maatregel werken met een objectief criterium. ‘Nederlandsonkundig zijn en een sociale woning willen’ lijkt mij aan die vereiste te voldoen. Ten tweede moet de maatregel een pertinent cri­térium hebben, er moet dus een grondige reden zijn om enkel die bepaalde groep te treffen.

De overheid geeft grote sommen geld uit aan sociale huisvesting, de gemeenschap geeft dus een hoop middelen aan deze projecten. In ruil kan ze dus iets in de plaats vragen, zoals een inspanning om zich in te burgeren in diezelfde gemeenschap.

Ten derde mag de maatregel niet leiden tot disproportioneel ongelijke behandeling. Ook dat lijkt me niet het geval; mensen een gratis taal-cursus aanbieden, is niet meteen een disproportioneel ongelijke behandeling.

 

De Franstaligen vinden dat het fundamentele recht op wonen geschonden wordt.

Zo kan je met alle funda­mentele rechten schermen. Wordt iemand zijn fundamenteel recht op een sociale uitkering geschonden, als hij door de RVA verplicht wordt een cursus te volgen? Ik denk het niet, de maatschappij mag zaken in ruil vragen voor zijn inspanning.

Als de maatregel van de Vlaamse overheid louter bedoeld zou zijn om Franstali­gen te pesten, zou hij niet kunnen. Maar dit kan men echt niet zomaar afdoen aïs een flamingante maatregel. Men wil duidelijk met deze verplichting de Nederlandsonkundigen sociaal vooruithelpen.

De Vlaamse overheid ziet Nederlands dus als een middel om deze mensen hun so­ciale situatie te verbeteren. Dat is perfect verdedigbaar. (wov)

 

2005

25 jaar België, in : De Zes 4, 2005

 

Nu men ten allen kante 175 jaar België herdenkt, willen wij onze lezers eventjes in herinnering brengen hoe het allemaal begonnen is. Wij citeren uit het manifest dat de drie Anwerpenaren Van Rijswijck, Rosseels en Hansen in 1855, het eerste jubeljaar, lieten verschijnen.

« Sinds vijfentwintig jaar zijt gij, Vlamingen, miskend, verdrukt en vernederd.

Sinds vijfentwintig jaar wordt gij in een vreemde taal aangesproken, gevonnist en geregt.

Sinds vijfentwintig jaar hebt gij fransch geld, een fransch hof, een fransche wetgeving, een fransch bestuur, een fransch léger, een fransch geregt; – allés wat tôt de uitroeying uws geslachts helpen kan.

Reeds vijfentwintig jaar heeft de regeering ailes aangewend om, onder den steeds groeyenden Franschen invloed, dat eenige te versmooren wat u nog als Nederalnder overbleef: uwe taal – het vaderland der ziel.

Sinds vijfentwintig jaar zijt gij vreemdelingen op uw eigenen grand. »

 

Geplukt uit Jan Boon, Katechismus van de Vlaamse Beweging.

 

2005

Bokkensprongen, in: De Zes, 3, 2005

De Franstalige stokebranden maken wei meer bokkensprongen. Over de omzend­brief Peeters bv. die tot hun groot chagrijn door de Raad van State werd goedge­keurd. ‘La circulaire hérisse même les al/aphones les plus conciliants’ beweert Carrefour. ln vertaling: de omzendbrief doet zelfs van de meest verzoeningsgezin­de anderstaligen de haren ten berge rijzen.

De waarheid is dat bitter weinig Franstaligen een kopie in hun taal aanvragen van de officiële documenten die ze van de Vlaamse overheid ontvangen. Diegenen die het wel doen, zijn door de band geen onderdrukte sukkelaars, maar Vlaamsha­tende onruststokers die per se een pro­bleem willen creëren waar er geen is.

 

2005

COMMUNAUTAIRE

M.H. (Namur), Des fanatiques…, DH 20/05/2005

 

II est encore beaucoup question de nos problèmes communautaires. Je suis wallon et francophone mais non fanatique comme ces politiciens qui viennent gesticuler sur les plateaux de télévision. On entend dire que les étrangers qui viennent en Belgique doivent s’intégrer; une des premières mesures pour ce faire est de parler la langue du pays d’accueil. Je ne com­prends pas que des francophones aillent habiter en Flandre et refusent de parler le néerlandais – donc de s’in­tégrer – et que depuis des années ces politiciens reviennent en permanence sur le sujet. Quand on se rend compte de la situation actuelle de la Belgique (sociale, économique.. .), il me sem­ble qu’il y a d’autres chats à fouetter que de revenir sans cesse sur des pro­blèmes créés par certains francopho­nes bornés et soutenus par des politi­ciens aussi fanatiques. Sur ce pro­blème récurrent, j’estime que les Flamands ont tout à fait raison. « 

 

2005

Cursussen Nederlands, in : De Zes 4, 2005

 

In de gemeenschapscentra van de rand volgen ongeveer vijfhonderd mensen cursussen Nederlands. De helft van die cursisten zijn Belgen, de andere helft buitenlanders.

Bij de acties van de vzw de Rand blijkt dat die over het algemeen een meer positieve respons krijgen bij buitenlanders dan bij Franstalige Belgen.

 

2005

De wereld is een apenkof, in: De Zes, 3, 2005D

 

De hamvraag is: waarom leert een Vlaam­se poetsvrouw in een handomdraai en zon­der veel spel wat een Franstalige bedolven onder universitaire diploma’s niet geleerd krijgt: een andere taal. Is het Nederlands zoveel moeilijker dan het Frans? Of werken Vlaamse hersenen beter dan Franstalige?

 

2005

Drogenbos, in : De Zes 4, 2005

 

Armenië-Drogenbos

Een Armeens politiek vluchtelingengezin kwam na hun eerste opvang in Kortenberg in onze gemeente te-recht. Hun basiskennis Nederlands was hun al bijgebracht in Kortenberg maar ook in Drogenbos volgde de man   nog   een   jaar   jaar   cursus   voor anderstaligen.Metdie vrij behoorlijke kennis van het Nederlands, aangevuld door heel wat lezen en Nederlandstalige televisieprogramma’s komt hij in onze faciliteitenge-meente toch  nog voor verrassingen te staan, In De Kaaskrabber, de lokale ge-meenschapskrant, lazen we de eerste bedenkingen van onze inwijkeling. « Het is niet altijd eenvoudig om contact te krijgen met de Drogenbossenaren. Het verbaast me dat slechts weinigen Nederlands spreken. Ik ken helemaal geen Frans. Als ik boodschappen doe in sommige grootwarenhuizen vertikt men het  gewoon om mij in het Nederlands te woord te staan. Alsof elke vreemdeling hier alleen maar zijn eigen moedertaal en Frans zou kennen. »

Misschien een reden te meer waarom ieder van ons elke nieuwkomer in onze en zijn gemeente(n) vanzelfsprekend het best eerst in het Nederlands en waarom niet uit-sluitend in het Nederlands aanspreekt. Al­leen op die manier helpen we hen zich aan te passen aan het Nederlandstalig karakter van onze streek.

 

2005

FDF / Appel à un pacte Wallonie-Bruxelles, LB 23/05/2005

 

Eric Libert, député fédéral et échevin à Rhode-St-Genèse, est allé un peu plus loin, déclarant que « le nationalisme d’extrême-droite a gangrené tous les partis flamands (…) Il n’y a plus de modérés (…), il n’y a que des flamaingants (..) avides de revanche ». Il estime que l’exécutif flamand a adopté ‘un comportement racial discriminatoire ; et ce n’est ni un abus de langage, ni une exagération. Ils sont blessés ; ils ne sont que plus dangereux ; mais ils ne sont pas pour autant devenus plus intelligents. »

 

2005

Football Charleroi – Standard / Il y a un gagnant : le football wallon, SudPresse 24/01/2005

 

2005

Franstalig onderwijs, in: De Zes, okt.2005

 

Vijf van de zes schepenen, zonder die van Drogenbos, voor het Franstalig Onderwijs in de zes Vlaamse faciliteitengemeenten hebben de koppen bij elkaar gestoken en zijn van een persmededeling bevallen. Zij reageerden tegen maatregelen van de Vlaamse regering in verband met dit onderwijs. Zij vroegen minister-president van de Franse Gemeenschap Marie Arena elk initiatief te nemen om de steun van de Franse Gemeenschap aan dit onderwijs te versterken. lij vroegen ook de Franstalige onderhandelaars (over de splitsing van B-H-V nvdr) hun eis te handhaven tot uitbreiding van het Brussels Gewest.

 

2005

Gaume méridionale / Tourisme – Lans Gaume wegen…(sic), AL 04/04/2005

 

2005

Gek gedoe, in: De Zes, 3, 2005

 

In het dagblad De Tijd kregen Peter Buelens, management consultant bij Agora Strategy Consultants, en Jan Ghysels. Brussels advocaat, de gelegenheid om te pleiten voor de splitsing van de kieskring én de afschaffing van de faciliteiten. Zij stellen evenwel voor bepaalde (welke verduidelij­ken ze niet) faciliteitengemeenten bij Brussel te voegen en in Brussel de pariteit voor Nederlands- en Franstaligen in te voeren. Naïevelingen moeten toch eerst geschiedenis gaan leren. Met hun voorstel pikt Brussel zoals in 1954 weer eens Vlaamse gemeenten in, versoepelt wat later de nog nooit volledig toegepaste taalwetten en eist het dat in nieuwe Vlaamse gemeenten faciliteiten voor moegetergde Franstaligen worden ingevoerd.

Vaststellen dat enkel de numerieke meer­derheid van de Vlamingen in de Belgische staat voor pariteit is opgegeven. en daar dan de hoop aan vastknopen « dat het hoffelijk zou zijn ais de Franstaligen hun numerieke meerderheid in Brussel op dezelfde wijze zouden opgeven., getuigt niet van enig strategisch inzicht. Lafontaine en vele van zijn voorgangers hebben mees­tertijke fa bels geschreven over de wolf en het lam. Vandaag schrijven Peter en Jan schaapachtig hun fabeltjeskrant. Maar morgen moeten ze niet komen mopperen als Maingain ze opvreet.

 

2005

in: De Zes, 3, 2005

 

Op drie fronten tegelijk palaveren politici over iets wat Waals-Brabant gratis en zonder compensatie heeft gekregen: een eigen kieskring, waarbij alle Vlaamse partijen het deksel op de neus kregen. Geen Vlaams minister, geen Vlaams partij­voorzitter heeft de Walen kunnen beletten de legaal verkozen Van Overstraeten aan de deur te zetten. Vandaag keuvelen Frans-Brusselse of Waalse ministers en partij­voorzitters in een Interministeriële Conferen­tie zonder Nederlandstalige meerderheid, in een paritair samengestelde Werkgroep van Twaalf, in een Forum in oprichting, jazelfs tot in een biechtstoel met twee biechtvaders en ga zo maar door over de grondwettelijk op te richten kieskring van Vlaams-Brabant terwijl de Vlamingen onverwijld compensaties moeten aanbieden.

 

2005

in: De Zes, 3, 2005

Wezembek-Oppem / Carrefour januari 2005

 

Carrefour, le magazine de la périphérie, houdt de Franstaligen uit de rand geregeld op de hoogte van het onrecht dat hun wordt aangedaan. Dat komt onveran­derlijk uit Vlaamse hoek. In het nieuwste nummer wordt de beleidsnota van Frank Vandenbroucke, mi­nister van de Rand,

uitgevlooid op discri­minatie van de Franstaligen. Zijn nota zegt het niet, zo schrijft Carrefour, maar zij lezen het tussen de regels: Vandenbroucke wil niet meer of niet minder dan de Franstaligen uit de Vlaamse gordel aile macht ontnemen op Europees en federaal niveau, precies zoals het al eerder gebeurde ln het Vlaams Gewest en in de provincie. De truuk bestaat erin de

vertegenwoordiging van de Brusselse Vlamingen te waarborgen door hen toe te staan ook stemmen te ronselen in Vlaams-Brabant. Discriminatie? De Franstalige Brusselaars mogen hetzelfde doen in Waals-Brabant.

Punt is dat de Franstaligen uit de Rand willen behandeld worden als Franstalige Brusselaars en niet als Franstalige Vla­mingen. Ze willen op de Franstalige lijsten in Brussel kunnen stemmen in plaats van op de Vlaamse. Dat Wallonië er niet aan dènkt de Vlamingen uit Waals-Brabant te behan­delen ais Vlaamse Brusselaars, wordt gemakshalve genegeerd.

 

2005

in: Delta 9, 2005

 

(p.1) Want men moet al een héél grote optimist en naïeve fantast zijn om te geloven dat het overwegend Franstalige Brussel genoegen zal nemen met de roi van hoofdstad van het be-scheiden Vlaanderen. Het zal goedschiks of kwaadschiks, voor België kiezen, zonder meer. De positieve vooruitzichten die de Brusselaars zullen voorgespiegeld worden, de Franste politieke en diplomatieke druk, de Franse agenten van het Quai d’Orsay en… het Franse geld zullen daar wel voor zorgen. Het is gewoon ondenkbaar dat Parijs zijn prooi nog zou ioslaten. Reeds 15 jaar terug, in 1990, blokletterde een toonaangevend Frans blad (1) « La France à la conquête de la Belgi­que ». Het artikel besloot met de zin: Ta conquête de la Belgique n’est pas encore achevée, mais elle est en marche ».

 

(p.2) Of verkiest men nu echt om 1830 nog eens over te doen? De afscheidingsbeweging van toen was een uitloper van geïmproviseerde opstootjes te Brussel. De geesten waren ge-stoord door een verwarde patriotische agitatie, waaraan Franse « émigrés » gewillig deelna-men. Met opbreken van de staat van Willem II stond aanvankelijk niet eens op het politieke programma, men wilde enkel hervormingen. Althans die bedoeling bestond in Brussel, ech-ter niet in Parijs. Wegens de weinig doordach-te oprichting van die nieuwe staat, heeft het toen meer dan een halve eeuw geduurd voor-aleer deze op het internationale forum voor vol werd aanzien. En dit niettegenstaande de inspanningen van Leopold I, die in de hoogste

(1) « Le Nouvel Economiste », nr. 739, 1990. Recenter verwijzen wij naar het artikel van Pascal Dendooven in De Standaard van 20 september j.l. onder de titel « Bel 20 organiseert zijn eigen begra-fenis ».

Dendooven schrijft daarin: « Het Belgische grootka-pitaal, met Albert Frère voorop, heeft de afgelopen tien jaar niets anders gedaan dan de Belgische kroonjuwelen uitverkocht aan buitenlandse bedrij-ven, waardoor er nu sprake is van bloedarmoede ». En verder: « de politiek gaf geen krimp toen Suez Tractebel-baas Philippe Bodson liquideerde we-gens verzet tegen de overname van de enginee­ring groep ».

Van Istendael Geert, Bij het afscheid van 175 jaar België, p.17-18, in: Delta 4, 2005

(p.17)

We zouden vandaag een Europese staat zijn met zevenentwintig miljoen inwoners. Dat is de helft van Frankrijk of Groot-Brittannië. Alleen daarom al zouden we gerespecteerd worden in de Europese Unie.

 

2005

J.-C. M., Pénurie de sang au nord, pas au sud, LB 27/12/2005

 

La Croix-Rouge de Flandre lance un appel urgent aux donneurs, (…).

Pas de panique du côté francophone.

 

2005

Kromme redeneringen, in: De Zes, 3, 2005

 

In de Rand is het fenomeen bekend: een Vlaming die voor zijn rechten opkomt. is un flamingant. een VB-er en ais hij volhardt in de boosheid een fase/st. Een Franstalige die opkomt voor zijn rechten is een demo­craat. M.a.w.: een Vlaming die opkomt voor zijn rechten begaat een misdaad tegen de menselijkheid, een Franstalige die hetzelfde doet verdient een standbeeld.

Dit soort redenering wordt ook door Frans­talige politiekers van buiten de Rand over­genomen. De beslissing van de Raad van State omtrent de omzendbrief Peeters past , niet in hun kraam en op slag heet dit geen

juridische, maar wel een politieke beslissing. Kort en bondig: ze heeft geen enkele waarde. Nog zo’ n redenering die we hier in de Rand meteen herkennen. Voigens UF (Union des Francophones) bestaan er goede en slechte wetten. De zeef die bepaalt of een wet in de ene of in de andere categorie thuishoort, is UF zelve, die zich in deze verheven voelt boven aile federale afspraken, rechtscolleges of welke instanties ook. Het is voer voor satire.

Volgens Carrefour kunnen de rechters van de Raad van State zich maar beter laten leiden door hun beroepseer in plaats van door hun nationalistische overtuigingen. Dat voorkomt een hoop wereldleed genre omzendbrief Peeters. En een Franstalige werkloze in Vlaanderen hoeft natuurlijk geen Nederlands te leren. Neen, zijn Vlaamse werkgever moet Frans leren, tenminste als die laatste niet voor xenofoob wil versleten worden.

 

2005

L.D., Le Wallon visite plus le cimetière, LB 30/10/2005

 

2005

L’ancien commissaire /Bolkestein/ dénonce ‘la myopie’ des opposants français, LB 21/03/2005

 

Il dénonce leur xénophobie : « Il n’y a qu’en France qu’on mette aussi consciencieusement l’accent sur le caractère germanique de mon nom ».

Le projet de directive Bolkestein vise à parachever le marché unique en donnant la possibilité aux fournisseurs de service – des comptables aux architectes – de travailler sans restrictions d’un bout à l’autre des 25 pays de l’Union.

 

2005

Le flamand, LB 15/04/2005

 

Michel Draguet, francophone bruxellois sera très regardé par les milieux flamands qui poussaient plutôt la candidature de Frédéric Leen, le conservateur faisant fonction. Le nouveau directeur en est conscient et s’est déjà inscrit à un grand nombre de cours intensifs de néerlandais pour améliorer ses connaissances et pouvoir mieux parler dans la langue de Vondel. Il s’est aussi escrimé à calmer la « légitime », dit-il, appréhension d’une partie du personnel du musée, inquiète du changement. « Et j’apprends davantage de ceux qui craignaient mon arrivée que des autres. » .

 

2005

Leerrijk, in : De Zes 4, 2005

 

Bij de viering van le bicentenaire van de Franse Revolutie in 1989 besliste de gemeenteraad van Sint-Winoksbergen in Frans-Vlaanderen dat het bij straf verbo-den was Franse vlaggen uit te hangen. Die revolutie had inderdaad de befaamde Benedictijnerabdij Groenberg van de gemeente met de grond gelijk laten maken, Reden tôt vieren en vlagvertoon was er dus blijkbaar niet.

Hoeveel van onze Vlaamse gemeenten hebben bij de viering van 175 jaar Belgiè dit Franse voorbeeld gevolgd? Er is inderdaad weinig reden om trots te zijn op de decen-nialange taalverdrukking van wat ons va-derland heet te zijn.

 

2005

Les francophones annoncent des recours, LB 06/12/2005

 

Le projet de réserver aux seuls Flamands les logements sociaux en Flandre fait hurler Wallons et Bruxellois. I Ils promettent d’aller jusqu’aux Nations unies…

Le moins que l’on puisse écrire, c’est que le projet du ministre flamand du Logement, Marino Keulen (VLB), de réserver les loge­ments sociaux construits en Flandre aux seuls candidats pouvant apporter la preuve qu’ils maîtrisent le néerlandais, provoque une avalanche de réac­tions. Francophones surtout. Il est vrai que cela change un peu du logement social ou de Francorchamps…

Ainsi, le président du Parti so­cialiste, Elio Di Rupo, me­nace-t-il, si le gouvernement fla­mand persiste, de demander… au gouvernement wallon et à ce­lui de la Communauté française d’introduire une procédure en conflit d’intérêt au Comité de concertation. Un recours qui aurait pour effet de suspendre l’adoption du projet de décret in­criminé. Le PS condamne ferme­ment la mesure qui « vise mani­festement les francophones des communes périphériques et de Fourons ainsi que les personnes d’origine étrangère ». Cela re­lève, disent les socialistes, d’une politique d’exclusion « cho­quante et parfaitement discriminatoire ».

La présidente du CDH, Joëlle Milquet, se dit indignée par un projet « profondément asocial et discriminatoire, une mesure cho­quante et datant d’un autre âge ». Elle souligne son caractère anticonstitutionnel et note qu’il constitué aussi une atteinte aux valeurs fondamentales de l’Union que sont la liberté et la libre circulation des personnes. Le CDH a décidé de soutenir le dépôt de différents types de re­cours, que ce soit devant les ins­tances belges ou européennes. Exemple : le ministre wallon du Logement, le CDH André An­toine – qui annonce une confé­rence de presse sur le sujet, ce mardi – a déjà pris l’initiative de consulter le vice-président de la Commission européenne chargé des libertés, sur la com­patibilité de la décision fla­mande au regard des valeurs de l’Union européenne. Et il de­mande au ministre fédéral de l’Intégration sociale, Christian Dupont (PS) de convoquer dans les prochains jours, une confé­rence interministérielle du loge­ment. Le FDF va plus loin en­core puisqu’il promet une initia­tive visant à informer, ni plus ni moins, le Comité des droits de l’Homme des Nations unies de la politique« ségrégationniste » du gouvernement flamand. Le président du FDF, Olivier Main-gain, souligne à ce propos la dé­rive nationaliste et extrémiste du gouvernement Leterme.

 

V.d.W.

 

2005

Les francophones doivent prendre exemple sur Nahima, DH 06/05/2005

 

Leterme appelle les habitants de la périphérie à apprendre le flamand (sic) et à s’intégrer, comme la jeune Marocaine.

 

2005

Lidl, in : De Zes 4, 2005

 

Vlaamse nieuwkomer in Wemmel woont in de onmiddellijke buurt van het warenhuis Lidl, Logischerwijs ga je daar dan je inkopen doen. Aan de kassa wordt even-wel vaker en vaker Frans geparlesant. Niet eens de prijs in het Nederlands. Na een klacht bij de directie volgt de belofte dat men het probleem zal aanpakken. Gevolg: een deel van het personeel stelt zich nu extra arrogant op tegen onze Vlaamse Wemmelaar. Het Taalloket kreeg dit voorval doorgespeeld.

 

2005

Linkebeek, in : De Zes 4, 2005

 

Frans alleen

In Linkebeekse bushokjes en ook elders laat de privé-firma Decaux eentalig Franse publiciteit uithangen.

De gemeente blijkt voor het beheer van die schuilhokjes verantwoordelijk te zijn en heeft dus de mogelijkheid die uit te besteden aan een privé-firma, Die private han-delsreclame valt niet onder de wetgeving op het gebruik in bestuurszaken. Toch mag je van een Vlaams (?) gemeentebestuur verwachten dat zij bij de betrokken firma aandringt om bij die publiciteit minstens de voorrang te geven aan het Nederlands. Nu heeft de Vlaamse regering bij monde van minister Kathleeen Van Bremt aan Vlaams parlementslid Luk Van Nieuwenhuysen beloofd samen met haar collega Frank Van-denbroucke een brief te richten aan de fir­ma Decaux, waarin zij zullen verwijzen naar het Nederlandstalig karakter van de Vlaamse gordel rond Brussel en iedere actor vragen hierbinnen zijn verantwoordelijkheid op te nemen.

 

2005

Nederlands tweederangs, in: De Zes, 3, 2005

 

De gemeentebesturen van Wezembeek­Oppem, Kraainem, Llnkebeek, Wemmel en Drogenbos laten de gemeentedlensten van hun respectieve gemeenten in de

Gouden Glds van 2004/2005 eerst in het Frans vermelden en dan pas in het Neder­lands. De Vaste Commlssle voor Taaltoe­zicht vindt dat dit niet kan en geef een An­derlechtse Vlamlng die hiertegen klacht indiende, helemaal gelljk. De Nederlandse tekst moet de Franse voorafgaan.

 

2005

Pascal Sac, Bruxelles joue avec le feu linguistique, LB 02/03/2005

 

Le FDF accusé d’organiser des nominations d’agents francophones de façon à les faire casser ; Histoire d’attiser les braises institutionnelles.

 

2005

Roger Viroux, A propos des Flamands, Le Messager, 03/12/2005

Les Flamands, qui sont venus s’installer en Wal!onie ­des centaines de mille – n’ont jamais bénéficié de « faci­lités » pour s’adapter. Ils en auraient pourtant bien eu besoin, car généralement issus de familles très nom­breuses, ils avaient dû travailler jeunes et n’avaient pas pu faire d’études. La plupart n’avaient connu que l’en­seignement primaire dans leur langue, et encore, dans un néerlandais approximatif, vu que les enseignants étaient formés en français ! Ils parlaient par conséquent un néerlandais approximatif ; ils disaient réaliteit au lieu de werkelijkheid, ou tristig au lieu de droevig…

Les études moyennes et supérieures étaient en fran­çais, donc inaccessibles pour la masse des jeunes. La connaissance du français était le seul moyen de grim­per à l’échelle sociale !

Quand le plus grand poète belge, Guido Gazelle, en­seignait, il enseignait aussi le néerlandais à ses élèves. Il avait tellement de succès près d’eux, qu’il a été éloi­gné par ses supérieurs du Petit Séminaire de Roeselare et envoyé comme curé dans une petite paroisse.

En Wallonie, les Flamands se sont adaptés : ils ont appris le wallon d’abord, car nous n’étions pas encore linguistiquement et culturellement colonisés comme maintenant, puis le français.

Ils ont dû lutter pendant cent ans après 1830 pour pouvoir, d’abord, faire des études d’humanités, puis des études supérieures en néerlandais.

Entre les deux guerres, les étudiants Flamands de la Faculté de Médecine de l’Université de Louvain avaient leurs cours en fran­çais. Comme ils demandaient des cours en néerlandais, on leur répondait qu’il n’était pas possible de donner des cours de médecine en néerlandais !

Ils sont alors partis au train pour Lei­den et ont assisté au cours du docteur Polak, connu dans le monde entier, qui donnait ses cours en néerlandais. Ils sont revenus furieux, on les comprend!

De même, un jour, dans La Libre Belgique, alors que j’avais écrit un ar­ticle revendiquant l’enseignement du wallon une ou deux heures par semai­ne, le professeur Goosse, qui écrivait régulièrement une rubrique intitulée  » Façons de parler », avait feint de croire que je voulais remplacer le français par le wallon dans les écoles et avait rétor­qué :  » Comment dirait-on  » gymnas­tique  » et  » dromadaire  » en wallon ?

Je lui ai répliqué que le mot gymnas­tique, emprunté au grec, se disait en italien ginnastica, en espagnol gunna­sia, en néerlandais gymnastiek, (avec aussi  » tumen  » pour la gymnastique de compétition), en allemand Gymnas­tik (avec aussi » Tumen « ), en anglais gymnastics. Pourquoi le wallon aurait-il dû fabriquer un mot, que les langues voisines enseignées n’ont pas pu et alors que le français, qui a une Acadé­mie, n’en a pas été capable.

Quand, il y a quelques dizaines d’an­nées, nous demandions des subsides pour la culture wallonne, 0′; nous ré­pondait que les Flamands s’y oppo­saient, parce qu’ils auraient, de ce fait, dû en octroyer à leurs dialectes.

a) C’était ravaler le wallon au rang de dia­lecte, donc une branche du français.

   b) Cette opposition des Flamands n’était pas vraie, mais allez le prouver?

Maintenant que la splitsing est inter­venue entre Flandre et Wallonie à pro­pos de la culture, la duplicité de la ré­plique éclate au grand jour. Les Fla­mands qui sont venus s’installer en Wallonie, n’ont jamais déposé de listes néerlandophones.

 

Qui sème la peste et le choléra en Belgique, mon pays, ce ne sont pas les Wallons, mais   quelques Wallons fana­tiques qui sont, puisqu’il y a deux fois autant de Flamands que de Wallons en Belgique, deux fois plus nombreux!

Qui sème donc la peste et le choléra ? Ce sont les fransquillons qui, ayant longtemps joui d’une situation privilé­giée, defendent leur ignorance des autres langues en inventant des quali­tés à celle qu’il ont choisi d’employer.

Ils déposent des listes cc francopho­nes  » dans les régions de langue néer­landaise en provoquant les Flamands qui, irrités, votent Vlaams Blok par ré­action. Ce sont eux qui boostent en

partie le Vlaams Blok. Ce sont eux qui vont s’installer dans les villages fla­mands de la périphérie (en grec), de Bruxelles et refusent d’apprendre la langue de ceux chez qui ils sont allés vivre. Mais pour qui se prennent-ils? Ce sont eux qui s’opposent à l’enseigne­ment organisé de la langue wallonne!

Quand un Bruxellois, appelé Main­gain, qui ne connaît pas un iota de wal­lon qualifie la langue wallonne – que les linguistes étrangers qui la connaissent (sauf les Français) reconnaissent com­me langue à part entière, de « patois », c’est un affront aux Wallons 1

A quoi sert un patois ? A dire des choses de tous les jours : « mi vatche èst sètche », « mi feume a mau sès dints », « Ii fèye da Dèric a quité s’-t-­ome », « on-z-anonce co dè l’ plouve », « lès canadas vont poüri », « i faut qu’ dji r’mète Ii cûjène è coleûr ».

Autrement dit: vous, les Wallons, êtes une bande de primitifs, sans facul­té d’exprimer vos sentiments.

 Le F(ront) D(es) F(ransquillons) de Bruxelles est le grand facteur de dis­corde en Belgique.

S’ils croient encore que le français est une langue supérieure, qu’ils le prouvent ! Je veux bien en débattre avec qui que ce soit. On peut toujours organiser un débat pour un but chari­table. Je suis preneur.

 

2005

Serge Moureaux, Appel aux francophones, LS 13/01/2005

Président honoraire du parlement francophone de Bruxelles

 

« J’ai participé, par la force des choses, depuis 1968, à toutes les batailles menées par les francophones de Wallonie et de Bruxelles pour défendre leurs droits légitimes face aux agressions systématiques d’une Flandre revancharde, devenue majoritaire dans le pays. » (…)

« Que les francophones de Wallonie et de Bruxelles ne l’oublient jamais : la démocratie se mérite tous les jours. »

 

2005

Staten-Generaal, in: De Zes, 3, 2005

 

Op 14 januari kwamen een vijftigtal Vlaams-Brabantse burgemeesters en schepenen in Gooik bijeen om nogmaals te bevestigen dat de splitsing van onze kieskring een eenvoudige toepassing van de grondwet is, waarbij geen sprake kan zijn van een prijs of een andere vorm van compensatie.

 

2005

Sterrebeek, in: De Zes, 3, 2005

 

Deze deelgemeente van Zaventem grenst aan Wezembeek-Oppem en Kraainem. Reden te over om in deze deelgemeente waakzaam te zijn voor het Vlaams en groen karakter van deze luchthavenge­meente. Het lOI je ais vzw Sterebeek 2000 dan maar overkomen dat de publicatie van de benoemingen van het nieuwe

bestuur van de vereniging en van de aangepaste statuten in het Staatsblad op de referentiedatabank in de taal van Molière was gebeurd. Een Vlaamsgezinde vereniging was omgedoopt tot een ASBl.

Wie is er ook weer mlnister van Justitie? Wie weet hoeveel Vlaamse vzw’s door de ambtenaren van Laurette met een Franse pet zijn opgezet?

 

2005

Thuis, in : De Zes 4, 2005

 

Op de annexionistenmeeting van MR en FDF te Linkebeek hadden sympathisanten van Maingain en tuttu quanti strooibriefjes verspreid met leeuwtjes en de slogan ‘VLAANDEREN waar extremisten thuis zijn.’ Als je wil dat Linkebeek en nog een pak andere gemeenten gewoon blijven wat ze al eeuwenlang geweest zijn, dan ben je in de ogen van die Franse gebiedsrovers een extremist.

 

2005

V.d.W., Waarom gaat Di Rupo in (sic) Vlaanderen ?, LB 01/03/2005

 

2005

Van een Engelse wereldburger, in: De Zes, 3, 2005

 

« Er is één Belgisch verschijnsel dat boek­ delen over de verdraagzaamheid van de Vlamingen spreekt: de faciliteiten. Je moet België een beetje kennen om dit fenomeen te kunnen verstaan. Ik weet dat er destijds een bepaalde politieke situatie bestond die tot de gunning van de faciliteiten heeft geleid: maar voor iemand van buiten is het haast niet uit te legen. Nu is de situatie ronduit belachelijk geworden; iedere zelfs redelijke of matige poging om orde op zaken te stellen riskeert als Vlaamse koppigheid afgeschilderd te worden. Zeker moet er op één of ander manier een eind aan deze faciliteiten rond Brussel komen, een zonder compromis. Wie in Vlaanderen wil wonen moet zijn of haar kadasteraan­slag in het Nederlands afhandelen, punt uit:

 

2005

Wemmel, in : De Zes 4, 2005

 

Coditel

Het is voorwaar niet de eerste keer dat de kabelmaatschappij Coditel in deze kolom-men gegispt werd.

 

Ook nu hebben verschillende mensen uit Wemmel gereageerd toen vastgesteld werd dat Codital op het mozaïek-kanaal enkel in het Frans reclame maakt voor zijn producten. Bij het Taalloket werden verscheidene klachten ontvangen. In het ver-leden bleek Coditel ook al weinig spoed te zetten aan het doorzenden van nieuwe Ne-derlandstalige zenders.

 

2005

Wezembek-Oppem, in : De Zes 4, 2005

 

Eind september, rond de feestdag van de Franse Gemeenschap, organiseert de Brusselse vzw Planète Théâtre jaarlijks een aantal toneelvoorstellingen, waarvoor ze behalve de steun van de Franse Gemeen­schap ook die van onze gemeente krijgt. Andere verenigingen moeten het door-gaans stellen met 125 of in het beste geval 250 euro, maar de v^w Planète Théâtre wordt bedacht met een subsidie van 3000 euro. De gouverneur vernietigde de beslis-sing omdat een Brusselse vereniging geen aanspraak kan maken op faciliteiten en haar briefwisseling met de gemeente in de bestuurstaal, het Nederlands, moet voeren.

Plots blijkt nu dat de vzw Planète Théâtre ook nog op een andere manier met gulheid werd overladen. Ze kon gratis gebruik maken van de gemeentelijke feestzaal, terwijl andere verenigingen daarvoor moeten betalen: voor de eerste dag betaalt een vereniging van de gemeente 123,95 en een vereniging van buiten de gemeente 247,95 euro. Voor de volgende dagen krijgen ze 50% korting, Planète Théâtre gebruikte de zaal, verspreid over vijf jaar (2000 tôt en met 2004) in totaal 34 keer, samen goed voor 4,834,05 euro. Deze beslissing werd door de gouverneur geschorst wegens discriminatie van de andere verenigingen.

Logisch gezien zou de vzw Planète Théâtre de achterstallige huur nu aan de gemeen­te moeten betalen. Maartoen de Vlaamse oppositie daarover vragen stelde in de gemeenteraad, bleef burgemeester Van Hoobrouck bijzonder vaag. ‘We zullen wel zien,’ zei hij.

 

2005

Wouter Verschelden, Communautair vuur aangepookt, DS 07/03/2005

 

Tegenbetoging in Linkebeek:

Verschillende N-VA-leden hadden hun galakostuum aangetrokken “om Franstalige gegoede burgerij uit te beelden”.

N-VA-voorzitter Bat De Wever: “Met die actie willen we aantonen dat de verfransing van de Rand vooral een sociaal probleem is. Het gaat hier over rijke Franstaigen die weigeren enige moeite te doen om zich aan te passen. dat uitgerekend zij de Vlamingen beschuldigen van culture genocide, is gewoon te gek vor woorden”.

 

2006

… la Flandre sera bientôt un Etat !, in : LB 04/11/2006

 

RAPPELANT QUE PAR LE PASSÉ nombre de chrétiens avaient soutenu l’aspiration flamande à l’autonomie -ah, le très catholique  » Walen buiten » louvaniste, ah, les chers petits vicaires flamingants…- Bart De Wever proclame que les propos papaux ont dû les choquer et déplore ces dérives verbales. Et dans la foulée, l’atrabilaire président a ajouté qu’aucune forme étatique n’est appelée à demeurer pour l’éternité, d’autant plus lorsqu’il existe une majorité politique pour aller plus loin. Entendez : la Flandre sera bientôt un Etat Reste, Très Saint-Père, que pour y arriver, il devra quand même demander l’avis des francophones ! Démocratiquement, « natuurlijk » !

 

2006

Changer la frontière ?, LB 16/09/2006

La frontière linguistique n’est pas intangible?

 

Il faut que les professeurs d’universités, les géographes, po­litologues, économistes franco­phones se mettent au travail pour corriger les travaux de ceux qui, en Flandre, réécrivent l’his­toire. On présente la frontière lin­guistique comme un fait acquis définitivement. Et les 100 000 ha­bitants des communes à facilités comme des gens qui ne veulent pas adhérer à la langue et la culture d’une région. Or, ce n’est pas cela du tout. Le tracé et la fixation de la frontière linguisti­que étaient la contrepartie d’un équilibre parfait: le sol contre les personnes, la détermination d’une frontière en échange d’une solidarité personnelle et des droits attachés aux personnes. PEt dans ces droits, il y avait le droit pour les 100 000 francopho­nes de continuer à parler le fran­çais et à traiter en français pour les actes administratifs. Aujourd’hui, en Flandre, certains enseignent le contraire. Il faut que les professeurs franco­phones répètent ces faits à nos enfants et qu’ils redisent que les francophones sont minoritaires dans ce pays.

 

2006

Charles Grisar, Failles et faillite d’un système, LB 17/02/2006

 

JE NE SUIS PAS CERTAIN QUE LE TON UTILISÉ dans vos commentaires et articles soit productif.

La Belgique est un pays qui passe par nombre de failles et, au lieu de ten­ter de relier les failles on tente au contraire d’en créer de plus en plus. Encore et toujours le discours de « nous » contre « eux ».

Maintenant, dans « La Libre », c’est tous les Flamands que l’on vise, par exemple parce qu’ils étaient forte­ment minoritaires à la manifestation organisée à Bruxelles. On retrouve ce commentaire deux-trois fois dans l’article.

Cela m’attriste pour plusieurs rai­sons, principalement parce que cette stigmatisation est inutile et gratuite (les Anversois vont organiser leur manifà Anvers); mais aussi parce que quelque part, les Flamands pré­sents sont aussi victimes de ces com­mentaires. Triste pour eux!

Ce pays a besoin de bien plus que la disparition définitive du Blok II faut remettre en question la place de tous dans une société moderne. Vous dites que le Blok est indirecte­ment responsable. C’est faux: il est directement responsable. Mais il n’y a pas que le Blok qui est responsa­ble. Pensons aussi aux idées du SP.A pour qui à un moment donné tout était « gratuit » et qui renforce ainsi l’égoïsme des gens; ou les idées du PS pour lequel une justification de l’emploi des transferts Nord-Sud semble inutile ou les idées d’un cer­tain FDF qui refuse l’utilisation d’une langue précise (pourquoi ne parle-t-on pas de racisme dans ce cas précis ?). Et puis les idées éthi­ques arc-en-ciel selon lesquelles il faut plus vite euthanasier ou avorter ou encore divorcer.

Tous ces discours, prononcés par nos responsables, renforcent hélas l’idée que nous vivons dans une so­ciété à notre service, sans devoirs en­vers elle. Les gens sont trop peu res­ponsabilisés pour leurs actes. Trop souvent on vit d’acquis. Mais qu’est-ce qui est réellement acquis et en fait est-ce qu’il ne faut pas méri­ter jour après jour ce qui existe ? Qu’est-ce qui fait que nous croyons avoir certains droits sans obliga­tions ?

Pourquoi ne déterminons-nous pas chaque acte selon le principe « Ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas que l’on te fasse » ?

 

2006

Coditel gedagvaard, in : De  Zes,2006-2007, nr 2

 

De kabelmaatschappij Coditel, die in Vlaanderen enkel in Wemmel en Drogen-bos opereert, werd in het verleden reeds meermaals wegens een Vlaamsonvriende-lijke handelwijze gegispt. Het werd het Vlaamse oppositiekartel Wemmel op den duur te veel, waarop Coditel in kortgeding gedagvaard werd. Voor elke taalovertre-ding wordt een dwangsom van 2500 euro geèist. Coditel verstuurt regelmatig brieven en verkoopsovereenkomsten in het Frans naar Nederlandstalige klanten. Bovendien werden Nederlandstalige zenders stief-moederlijk behandeld en werden nieuwe zenders pas na herhaaldelijke klachten in het aanbod opgenomen. Voor de Digibox verliep de reclamecampagne in Wemmel uitsluitend in het Frans.

 

Coditel 2

Telefonisch contact houden met Coditel is haast onmogelijk. ledere keer opnieuw proberen en zoveel keren zes minuten wachten zonderaansluiting. Op het bandje krijg je te horen: « Voor Nederlands: druk 2. » Om de zoveel tijd krijg je te horen: « Allé Nederlandstalige operatoren zijn momen-teel in gesprek. Om verder te gaan in het Frans: druk 2.  » Minachtender kan het niet.

 

2006

Conseil de l’Europe / périphérie : sévères (sic) conclusions, AL 28/0520/06

Marino keulen (gouverneur)

 

 » Il reproche à la délégation «de ne pas avoir assez écouté les argu­ments juridiques qu’il lui avait présentés, et d’avoir trop écouté en revanche les francophones», a in­diqué son porte-parole. Le ministre compte rédiger une note approfondie à destina­tion du président du Congrès, pour tenter de corriger ce qu’il qualifie de «points de vue et ar­gumentation juridique erronés» fi­gurant dans le rapport.

 

2006

Dany E., de Thimister: La RTBF, une girouette?, 21/03/2006

 

« Que la RTBF censure et n’interroge pas le Vlams Belang, je veux bien admettre, mais pourquoi tendre le mi­cro au Hamas (qui soit dit en passant veut raser l’état d’Israël) ou bien aux partisans de Milosevic? Dans l’émis­sion Face à l’info de la RTBF, le com­mentateur a demandé à Pierre Armel si La DH pouvait écrire comme titre Le boucher des Balkans est mort alors qu’il n’avait pas encore été jugé! Cela reviendrait à dire que Hit­ler n’était pas coupable puisqu’il n’a pas été jugé! Ça devient du négationisme! »

 

2006

DROGENBOS, in : De Zes, 4, 2006

Carglas

 

Aïs je in de vestiging van deze firma in Drogenbos voor een herstelling gaat aankloppen, dan zit de kans er dik in dat nogal wat personeelsleden je in de taal van Molière te woord staan. Aïs je dan de plaatselijke Nederlandstalige directeur erop wijst dat je in het Vlaamse Drogenbos in het Nederlands wil geholpen worden, dan orakelt die dat Drogenbos bij Brussel is en dat je een onverdraagzaam persoon bent en dat het jammer is dat ze al aan de wagen bezig waren want dat hij anders de klager zou buitenzetten, Bij die herstelling werd er trouwens zo geholpen dat de schade na behandeling nog groter was.

 

2006

Fortis, in : De Zes, 4, 2006

 

In onze zes Vlaamse faciliteitengemeenten staat het plaatselijk Fortisagentschap met een tweetalig adres in de witte telefoon-gids. Daarbij krijgt de Franse straatnaam-vermelding telkens de voorrang. Een bank achteruit, Fortis.

 

2006

Franstalige advertentie, in: De Zes 3, 2006

 

Met gemeenschapscentrum de Zandloper geeft te gelegener tijd een krantje uit met de activiteitenkalender, Tôt onze verbazing troffen wij in de jongste editie ééntalig Franstalige reclame aan. Beter opletten, jongens. Overigens betrof het hier een advertentie voor een zaak op de Wemmelse markt, met bijhuizen in Tremelo en Hombeek. Foei Danielli!

 

2006

in: Delta 5, 2006, p.24

 

Vlaamse onafhankelijkheid. Met trof ons hoe zelfzeker de aanwezige Vlaams-nationalisten waren wanneer zij spraken over Vlaamse onafhankelijkheid. Zij schijnen niet te beseffen dat ook in een onafhankelijk Vlaanderen veel problemen onveranderd blijven bestaan. Is het probleem van de nachtvluchten dan soms opgelost? Het probleem van de vergrijzing? Zitten onze psychiatrische klinieken dan mischien niet meer overvol? Zijn er dan geen corrupte ambtenaren meer? Krijgen wij dan in onze huiskamers niet meer de dagelijkse portie rotzooi binnengesmeten? Zullen er geen 7 zelfmoorden per dag meer zijn?

Een Vlaamse regering zal op de meeste vlakken bovendien noodgedwongen een beleid moeten voeren dat identiek is aan het huidige Belgische beleid. Bovendien schijnen zij zich niet bewust van de gevaren die aan die onaf-hankelijkheid verbonden zijn. Daar stapt men al te licht, om niet te zeggen, lichtzinnig over heen.

 

2006

in: Delta 5, 2006, p.24

 

Marco Van Basten, de bondscoach van het Nederlandse elftal pleitte in het NRC-handelsblad voor een Nederlands-Belgische competitie teineinde onze kracheten te bundelen tegenover Frankrijk en Duitsland.

 

2006

in: HNB, 10/08/2006

 

Willy Leemans woont al meer dan 40 jaar in Luik. ,,Ik ben in de jaren zestig om professionele redenen uit Limburg naar hier verhuisd.

Integreren is echter niet eenvoudig. »

Luikenaars willen volgens Leemans altijd gelijk hebben. ,,Ze kunnen het heel goed uitleggen maar als er gewerkt moet worden, zijn ze iets minder vurig », klinkt het ironisch.

In de stad is er nog heel wat werk aan de winkel, luidt het. ,,Het centrum is goed onderhouden. Maar als je buiten de grote lanen gaat, trek je soms toch je ogen open. »

Hoewel Leemans ook in het commerciële hart van de stad nog steeds wat leegstand opmerkt, beschouwt hij Luik wel een aantrekkelijke winkelstad. ,,Aan de Place Saint-Lam­bert verrees nog niet zo lang geleden een gloednieuw winkelcentrum. »

Hij vindt het wel opmerkelijk dat bijna niemand Nederlands spreekt. ,,Wij hebben een buitenverblijf in Spa en daar doen de mensen echt inspanningen om het Nederlands onder de knie te krijgen. In Luik is dat niet het geval. »

Vlaanderen blijft voor de meeste Luikenaars toch een beetje buitenland. ,,Ze zijn hier toch voor een groot deel op Frankrijk gericht hoor. 14 juli, de Franse nationale feestdag, wordt in Luik meer gevierd dan de Belgische feestdag. »

Een Vlaams netwerk in Luik bestaat niet echt. ,,Er is ooit een organisatie geweest die de Vlamingen probeerde bij elkaar te brengen, maar die is niet meer actief. »

 

2006

Jose-Manuel Nobre-Correia, Le «coup » du 13 décembre, LS 21/12/2006

 

Pour un coup, ce fut un coup: tous les quotidiens, radios et télévisions en ont parlé. Et pas que les Belges : les grands médias européens l’ont aussi évoqué. Si la RTBF était une entreprise de communication évé­nementielle, il faudrait l’en félici­ter chaleureusement. Même si son opération n’a pas spéciale­ment brillé par l’originalité ni par la qualité du produit fini.

Mais il se fait qu’elle est une « en­treprise publique autonome à ca­ractère culturel» dont une des «responsabilités» est l’informa­tion, qui constitue même sa « ba­se essentielle ». Et, à cet égard, le 13 décembre 2006 restera dans les annales de l’histoire comme le jour où la dérive de notre radioté­lévision de service public est deve­nue particulièrement criante.

Il faut dire que la RTBF a tou­jours vécu corsetée par un « pacte culturel » dévoyé qui permet aux divers « piliers » d’une société étri­quée de la cadenasser dans son traitement de l’information. Car le partage du pouvoir leur interdit de comprendre qu’une société dé­mocratique a un besoin vital d’in­formation autonome et de quali­té, préférant placer des créatures de leurs sérails aux postes clés de la direction et de la rédaction.

 

Le faux JT de la RTBF met en évidence la pénible dérive de notre service public de l’audiovisuel

La situation s’est encore dégra­dée quand, voici trente ans, l’admi­nistrateur général de l’époque a commencé à plaider pour l’accès à la publicité. En 1984, la « publici­té non commerciale»faisait son entrée à la RTBF. Et en 1991 c’était le tour de la « publicité commer­ciale ». Plutôt que de redéfinir la fonction sociale de la radiotélévi­sion publique face à la démono­polisation de l’audiovisuel qui s’opérait et concevoir une straté-gie de redéploiement adaptée aux moyens financiers, on a préfé­ré entrer dans la logique de la con­currence et des impératifs com­merciaux.

Parallèlement, les responsables politiques s’avéraient incapables de concevoir un cadre légal pour l’audiovisuel privé naissant et maî­triser son développement. Ce qui a eu pour résultat une «jungle des ondes » où la création de nouvel­les stations, les reprises en termes purement financiers et les concen­trations parfois démesurées s’opè­rent à l’écart des plus élémentai­res exigences de pluralisme démo­cratique. Et comme tant d’indigen­ce ne suffisait pas, on a créé un Conseil supérieur de l’Audiovisuel où des acteurs du milieu médiati­que se retrouvent juges et parties (avec d’inévitables petits arrange­ments de mauvais aloi).

Les retombées de cette incurie sautent aux yeux : une surenchère dépourvue des plus élémentaires considérations éthiques et déon­tologiques règne sur le paysage

audiovisuel belge francophone. Et la RTBF y a été entraînée d’au­tant plus aisément que ceux qui ont la haute main sur sa direction ignoraient bien souvent tout des métiers d’un média de service pu­blic. Et quand d’aventure ils en sont issus, ils sont souvent passés par des cabinets ministériels ou des bureaux d’études de partis avant d’accéder aux hautes fonc­tions qui sont désormais les leurs. Aussi, leur premier souci n’est pas précisément la qualité du service rendu aux citoyens payeurs de la redevance (ou de ce qui en fait fonction), mais bien le dévoue­ment à ceux auxquels ils sont rede­vables.

Faut-il s’étonner dès lors si, à la RTBF, les émissions culturelles et les magazines d’information ont largement disparu, si le divertisse­ment envahit tout et atteint sou­vent un niveau de débilité affli­geant, si quelquefois la différence avec les stations privées n’est plus évidente, si le journal télévisé court après ceux de la concurren­ce en jouant à fond dans le fait di­vers, le voyeurisme et l’émotion ? A tel point que les principaux res­ponsables de l’information ne sa­vent plus distinguer docu-fiction et canular (à moins que les corres­pondants des grands quotidiens de référence européens n’aient décidément rien compris au ta­lent subtilement éblouissant de nos orson-welleskes).

 

L’audiovisuel public ne perdra pas sa raison d’être si le pouvoir politique sait encadrer dûment les ‘différents acteurs

Le coup du 13 décembre a jeté le discrédit sur tous ceux qui en ont été à l’origine ou qui se sont prêtés à la mascarade d’« émis­sion spéciale » du journal télévisé. Plus grave encore : il a jeté un dis­crédit durable sur la raison d’être même d’un service public de l’au­diovisuel. A quoi bon payer une redevance et maintenir un audiovisuel public, si celui-ci confond allè­grement information et pitrerie, si la quête d’émotions devient sa principale raison d’être ?

Depuis un quart de siècle, l’au­diovisuel public en Europe traver­se une grave crise d’identité. Il ne perdra pas sa raison d’être si le pouvoir politique sait légiférer ju­dicieusement et encadrer dûment les différents acteurs du paysage audiovisuel ; si les autorités de ré­gulation sont compétentes, indé­pendantes et dotées d’un réel pouvoir de décision ; si l’audiovi­suel public ne cherche plus à mul­tiplier le nombre de ses stations et à élargir de façon inconsidérée le périmètre de ses activités ; s’il re­nonce à la publicité (en acceptant tout au plus la publicité institu­tionnelle); s’il choisit nettement de faire écouter et voir son niveau d’exigence par rapport aux sta­tions commerciales. Autrement, les citoyens ne croiront plus à la nécessité d’un audiovisuel public. Et ce sera justice…

 

2006

Keuls gedonder, in: De Zes 3, 2006

 

Minister Marino Keulen vindt samen met de Vlaamse regering dot kandidaat-huurders voor een sociale woning in Vlaanderen Nederlands moeten kennen of minstens moeten beloven een cursus Nederlands te volgen.

 

Dan is het Belgisch kot te klein. Tôt Di Rupo toe vinden ze die wooncode gevaarlijk. En Groen! protesteert dualistisch mee, Al meer dan vijftig jaar geleden moest je je in Wezembeek-Oppem aïs Franstalig voordoen om in de paroisse Saint-Joseph van Floeren Vest van Brusselse grondspecu-lanten een stukje grand te kunnen kopen. En jaren later ging burgemeester graaf de Grunne tôt diep in Wallonie eentalig francofonen ronselen om zijn sociale bouwtorens vol te stoppen.

Nu Vlaanderen met eigen centen sociale woningen tegen een minimale belette wil verhuren, willen zogeheten sociaal bewogen partijen er zich mee bemoeien om sociale integratie via kennis van het Nederlands zogezegd op basis van de Grondwet in de grond te boren.

 

2006

KRAAINEM , in : De Zes, 4, 2006

 

Verheyden onvermoeibaar

 

Dit is echter niet het einde van het verhaal want de onvermoeibare Verheyden heeft ondertussen op 30 november 2005 een nieuwe klacht ingediend. Het blijkt dat de vzw Sport Franstalige facturen rondstuurt voor het gebruik van de gemeentelijke sportvelden o.a. naar een inwoner van Diegem! Deze keer reageert Flohimont zeer snel en reeds op 8 december krijgt Verheyden opnieuw gelijk.

 

2006

KRAAINEM , in : De Zes, 4, 2006

Nieuwe naam

 

De Vlaamse eenheidslijst, die bij de vorige gemeenteraadsverkiezing opkwam onder de naam  » Kraainem 2000″, zal in oktober de naam  » Open » gebruiken. Dit werd aangekondigd door Luk Van Biesen, VLD-volksvertegenwoordiger en gemeen-teraadslid. Met de naam  » Open  » willen de initiatiefnemers beklemtonen dat de lijst ook open zal staan voor gematigde Franstaligen en EU-burgers die blijk geven van hun wil tot integratie. De kiescampagne zal viertalig zijn. Van Biesen pleit er ook voor dat in de vijf andere faciliteitengemeenten rond Brussel dergelijke eenheidslijsten zouden gevormd worden. Hij vindt zelfs dat die lijsten ook onder de naam « Open » zouden moeten opkomen en hetzelfde logo zouden moeten gebruiken.

 

2006

Langue locale et logements sociaux / Le gouvernement flamand a raison, LB 01/04/2006

 

Demander que les personnes candidates à un logement social apprennent la langue locale (néerlandais ou français) est un objectif social légitime. Pensons à l’intégration et émancipation de milliers de femmes d’origine étrangère !

 

Etienne de CALLATAY (Facultés de Namur), Victor CINSBURGH (ULB), Jean HINDRIKS (UCL), Pierre PESTIEAU (ULg) et Philippe VAN PARUS (UCL)

En décembre dernier, le ministre flamand de l’intégration et du logement Marino Keulen a fait part de son intention d’exi­ger que les personnes qui se portent can­didates à l’obtention d’un logement social fassent la preuve d’une certaine connaissance du néerlan­dais ou, à défaut, s’engagent à l’apprendre, sans cependant que cet engagement ne soit couplé à l’obligation de réussir un test de connaissance.

Ce projet a provoqué une levée de boucliers presque unanime dans la presse et les milieux po­litiques francophones, qui y ont vu avant tout une nouvelle tracasserie à l’encontre des francopho­nes de la périphérie bruxelloise. Même si l’obliga­tion envisagée épargne expressément les commu­nes à facilités, il est en effet des francophones dans d’autres communes qui seront directement concernés.

Ces réactions indignées, qui n’hésitent pas à in­voquer les droits de l’homme, sont l’expression d’un nombrilisme qui devrait nous gêner. Bien plus qu’aux quelques francophones potentielle­ment concernés, c’est aux innombrables allopho-nes d’Anvers, de Malines et d’ailleurs qu’il im­porte de songer, et en particulier à ces milliers de femmes pour lesquelles l’intégration et l’émanci­pation passent par la connaissance de la langue utilisée dans leur environnement, dans leur cas le néerlandais.

Dans un rapport publié en janvier 2005, des chercheurs de la KUL et de l’ULB fournissent une image saisissante de la discrimination objec­tive à laquelle sont exposés les travailleurs d’ori­gine étrangère. Si le rapport entre chômeurs et sa­lariés est de 22 pour cent pour les Belges, il monte à 56 pour cent pour les Belges d’origine ma­rocaine, à 67 pour cent pour les Marocains et à 90 pour cent pour les Turcs non naturalisés. Il ne fait aucun doute qu’une part importante de ces écarts est due à la méconnaissance des langues utilisées en Belgique. L’enquête Pisa (« Pro­gramme international de suivi des acquis des élè­ves »), menée au sein des pays de l’OCDE pour me­surer le niveau de compétence atteint par les jeu­nes dans certaines matiè­res d’enseignement, indi­que qu’en Flandre, 12 pour cent des jeunes n’atteignent pas le niveau élémentaire de connaissance         de la langue. Ce pourcentage passe à 28 pour cent en Communauté fran­çaise. La connaissance de la langue locale est indis­pensable pour se former et trouver un emploi, de même que pour dialo­guer avec les enseignants des enfants, accéder à une information qui n’est pas uniquement celle des médias officiels du pays d’origine et compren­dre la société dans laquelle on vit.

Pour de multiples raisons, la connaissance du néerlandais (ou du français en communauté fran­çaise) est donc un objectif social légitime et impor­tant, mais elle reste insuffisante pour une part importante de la population d’origine étrangère. Beaucoup de celles et ceux qui souffrent de ce défi­cit linguistique perçoivent suffisamment l’intérêt qu’ils ont à le combler pour consentir des efforts importants dans ce sens. Mais rien n’interdit aux pouvoirs publics d’utiliser les instruments à leur disposition pour généraliser et accélérer ce proces­sus. Les conditions d’accès au logement social constituent l’un de ces instruments.

Bien sûr, il n’y a pas de lien exclusif entre la né­cessité d’intégration et le besoin de logement so­cial. Les vertus de la connaissance de la langue lo­cale concernent chacun, même celui qui n’a nul be­soin d’un logement subventionné, même le fonc­tionnaire international ou le cadre d’une entre­prise multinationale. Mais elles sont d’autant plus cruciales que les personnes concernées sont économiquement plus défavorisées.

Aux Pays-Bas, le débat actuel va du reste beau­coup plus loin, avec l’idée d’imposer des examens de néerlandais payants pour tout candidat à l’im­migration, voire d’exiger que seul le néerlandais puisse être parlé en rue. Certains leviers sont évi­demment inacceptables. Il ne peut être question de conditionner l’accès aux soins de santé à la con­naissance de la langue vernaculaire : le malade doit être soigné, même s’il ne connaît pas la lan­gue, même s’il n’a ni papier ni domicile.

Il ne peut pas davantage être question de condi­tionner l’obtention d’un logement social à la con­naissance de la langue locale, mais seulement, comme dans le projet Keulen, à la disposition à l’apprendre. Pour que cette mesure ne tourne pas à la discrimination déguisée, il importe que les pouvoirs publics organisent, comme le gouverne­ment flamand y semble décidé, une formation lin­guistique gratuite, performante et adaptée. En son absence, l’intégration aurait vite fait de dégé­nérer en sélection. La vigilance est et restera de mise à chaque étape de la mise en oeuvre.

Face à l’importance et la difficulté de ces en­jeux- pour les perspectives économiques des per­sonnes issues de l’immigration, pour leur partici­pation politique et simplement pour une cohabita­tion harmonieuse dans les logements et les quar­tiers -, on reste pantois face à la légèreté et la viru­lence de la plupart des réactions francophones. Peut-être que notre piètre compétence linguistique y

est pour quelque chose.

Ainsi, 57 pour cent des Wallons déclarent ne connaître que leur seule langue maternelle (pour 28 Pour cent des Flamands); et seul 17 pour cent des Wallons déclarent connaître le néerlandais (alors que 57 pour cent des Fla­mands disent connaître le français). Et malheu­reusement, en Wallonie, l’exemple ne vient pas des représentants politiques.

Dans ce contexte, on peut comprendre l’inquié­tude que suscite chez nous l’apprentissage lin­guistique qui pourrait être imposé à quelques francophones de la périphérie bruxelloise. Mais nous devons être capables de surmonter cette peur et accueillir avec un intérêt critique une ap­proche pragmatique qui prétend accélérer et géné­raliser, dans l’intérêt de tous et de toutes, l’acqui­sition d’une compétence essentielle.

 

2006

Ludwig Caluwé (CD&V), éd.,  Le wooncode, outil social vivant, LB 13/12/2006

 

Nous reprenons ce tableau vivant autour d’un ascenseur bloqué dans un quartier précarisé d’une grande ville dite multiculturelle parce qu’il explique bien mieux que tout discours d’analyse politi­que le véritable enjeu du Wooncode, ap­prouvé mercredi passé par une large ma-j orité du Parlement flamand. Le Woon­code est un nouvel instrument I fondamental et urgent dans la lutte pour la cohabitation harmonieuse des popula­tions vivant parfois les unes sur et contre les autres dans les logements sociaux de nos banlieues.

Le gouvernement wallon semble vou­loir prolonger son affrontement juridique du Wooncode flamand en annonçant par la bouche de son vice-président André An­toine (CDH) une saisie de la Cour d’arbi­trage, voire même de la Commission euro­péenne. Le Wooncode instaurerait une « discrimination indirecte en raison de la nationalité [. ..]qui ne serait pas justifiée par des raisons objectives », et le gouverne­ments flamand restreindrait le droit au logement au delà d’exigences limitées « à ce qui est strictement nécessaire pour per­mettre une communication harmonieuse » (soit dit en passant, la nationalité belge est devenue un critère entièrement bidon dans la gestion publique des villes depuis que les gouvernements successifs de Guy Verhofstadt (VLD) se sont mis à brader cette nationalité avec la loi de naturalisa­tion accélérée).

A propos de cette nouvelle obstruction annoncée par la majorité politique franco­phone à la politique d’assainissement de certains quartiers de nos villes flaman­des, nous osons dire sans gêne : les nou­veaux critères pour obtenir un logement social instauré par le Wooncode sont par­faitement justifiés par des raisons objecti­ves car ils n’ont d’autre but que la commu­nication harmonieuse au sein des habita­tions sociales concernées. Nul ne sera refusé sur le marché immobilier social parce qu’il ne parle pas le néerlandais !

Mais les gestionnaires des parcs immo­biliers sociaux disposent dorénavant d’une matrice de critères leur permettant de créer de la communication et donc de la cohabitation voire même une commu­nauté harmonieuse dans les logements so­ciaux. Parmi ces critères objectifs figure entre autres la « volonté démontrée d’ap­prendre la langue » de ces voi­sins. En Flandre, cette langue est, en l’occurrence, le néerlan­dais.

N’y a-t-il pas du communau­taire dans tout cela ? Bien sûr que si. Mais le communautaire ici est une autre image du même problème social, dans la mesure où la précarisation des populations tant autochtones que nouvelles dans les communes à facilités de la banlieue bruxelloise est renforcée par une migration continue qui refuse toute volonté démontrée d’apprendre la langue de la région et des voisins. C’est quand les clients du secteur du logement social dans la banlieue doivent vivre en­semble avec trop de nouveaux venus qu’ils ne comprennent pas, que la cohabitation échoue et que toute communauté devient impossible.

 

2006

M.V.O., Flamands et Wallons … si proches, LB 20/10/2006

 

Les consommateurs du nord et du sud du pays sont finalement assez semblables. » C’est ce que révèle une vaste étude menée par McCann, l’ULB et d’autres.

« Notre objectif n’était pas de démontrer que les Flamands et les Wallons sont aussi proches. Au contraire, nous cherchions à identifier leurs différences pour mieux cibler nos publicités. Mais au fil des résultats de l’étude, nous n’avons pu que constater l’évidence », dit-on chez McCann.

 

2006

Mohammed Tijjini, Francophone, une identité parmi d’autres, LB 12/06/2006

 

(…) il faut beaucoup de culot à fadila Laanan pour demander à Bert Anciaux de créer la Maison des cultures maroco-flamande à Anvers plutôt qu’à Bruxelles, puisque les Marocains de Bruxelles sont majoritairement francophones. (…)

La réaction de Fadila Laanan me rap­pelle curieusement ces réflexes de type colonialiste, de certain(e)s femmes et hommes politiques de notre pays, qui continuent à traiter les communautés étrangères et surtout marocaine comme une propriété privée, un fonds de com­merce et une mine électorale – comme quoi, nous n’évoluons pas avec des minis­tres d’origine étrangère. En somme, une chasse gardée qu’il convient d’isoler, d’en­cadrer et d’utiliser. Raison pour laquelle il faut les maintenir sous tutelle et empê­cher par n’importe quel moyen toute in­trusion qui viendrait perturber ce pro­cédé, surtout si elle est politique et puisse être revendicative d’une partie de ce consistant et inépuisable gâteau élec­toral.

 

2006

Patrick P. (Liège), C’est inadmissible !, DH 23/09/2006

 

« Ce mercredi, un coureur cycliste (D. Cornu) est devenu champion du monde du contre-la-montre Espoir. Exploit fantastique que le JT de la RTBF de 19 h 30 n’a même pas cité comme événement de /a journée. Incroyable pour une chaîne publique de ne pas promouvoir ce genre d’exploit à l’épo­que actuelle où la majorité des jeunes wallons ne fait plus de sport. Il fallait regarder Eurosport, France ou la VRT pour le savoir. Inadmissible!?. »

 

2006

Pierre-François Lovens, Docu-fiction, audition et absolution, LB 22/12/2006

 

Coût de l’opération : 170 000 €, soit 0,13 % du budget de la télé.

 

2006

Une plainte d’André Antoine, in: LB 19/12/2006

 

REMONTÉ COMME UNE PENDULE CONTRE LE Wooncode (prononcez « Code du logement flamand), le vice-^résident de l’exécutif wallon, André Antoine, a chargé le Centre pour l’égalité des chances de procédera l’examen d’une opinion parue sur le sujet dans « La Libre » du 13 décembre dernier. Dans une lettre expédiée au Centre, il se dit « choqué » par les propos tenus par les élus CD & V « La politique d’assainissement de certains quartiers des villes flamandes » qui est prônée dans cette opinion reste méchamment en travers de la gorge du ministre, lly décèle « des connotations racistes » pouvant tomber sous le coup de la loi. A charge du Centre pour l’égalité des chances, donc, de procéder à l’analyse de l’opinion en question.

 

2006

Van Eyken, in: De Zes 3, 2006

 

Burgemeester Van Eyken, oud-Bonheidenaar, tevens Vlaams parlementslid voor de Union Francophone-lijst, wil nu blijkbaar de wettelijke toer opgaan en niet langer fictief in Linkebeek gedomicilieerd zijn. Nadat hij familiaal elders een boompje is gaan planten, laat hij Linkebeek links liggen en zakt hij af naar net faciliteitenloze Tervuren. Daar wil hij plaatselijke franskiljonse lijst rugdekking geven.

 

2006

Verwaarloosd, in: De Zes 3, 2006

 

Urbain Niels, hoofd van de gemeentelijke administratie, zo lezen we in de gemeen-schapskrant Sjoenke, gaat met pensioen. Uit een interview met hem plukken we deze leerrijke passage: « Het Nederlands was veertig jaar geleden nog de onbetwiste gemeentetaal, De Franstaligen in het dorp maakten helemaal geen probleem, Ze beseften dat ze in een Nederlandstalige gemeente woonden en hadden respect voor de Vlamingen. In de jaren zeventig is de agressiviteit begonnen met de opkomst van de Franstalige partij FDF… »

En over de laatste jaren: « Het gemeente-bestuur verwaarloost zijn administratie. De taken zijn slecht verdeeld en er is helemaal geen archief. »

 

2006

VVB Feniks 4, 02/03/2006

De Post

 

Als je vanuit Ternat een brief naar een van de omliggende Vlaamse gemeenten stuurt, dan zit de mogelijkheid erin dat je brief ergens in Brussel wordt afgestempeld en daar naast de postzegel een eentalig Franse publicitaire opstempeling krijgt in de aard van ‘Nouveau! Achetez vos timbres sur www.laposte.be/eshop.’

We kregen een brief vanuit Alsemberg naar een Vlaams adres in Rode onder ogen, en wat stond er afgestempeld naast de post­zegel: Créez et envoyez votre propre carte de voeux: www.laposte. be/carte. Bewaren ze in de Post hun eentalig Nederlandse publici-teitsboodschappen voor brieven van Waterloo naar Genval?

 

2006

VVB Feniks 4, 02/03/2006

Arena

 

‘Arena en Vandenbroucke onderhandelen over Rand’, zo titelt De Standaard over gesprekken die de ministers van Onderwijs voeren over het door de Vlamingen betaalde Franstalig onderwijs (400 miljoen frank per jaar, a.u.b.) in de zes Vlaamse faciliteiten-gemeenten rond Brussel. Vanzelfsprekend zijn we voorstander van hoffelijkheid en mag je verwachten dat we ladies first vermelden. Nu wil Vlaanderen eindelijk wat in de pap te brokken hebben over de pedagogische inspectie van dit onderwijs. Tot op heden heeft geen enkele Vlaamse minister van Onderwijs daar iets effectief aan gedaan en zeker Marleen Vanderpoorten niet.

Maar kan u het zich voorstellen dat de Vlaamse minister van Onderwijs zou voorrang krijgen om onderhandelingen te voeren over het al jaren door Wallonie betaald onderwijs dat duidelijk de bedoeling zou hebben om Waalse gemeenten met de dag meer en (…)?

 

2006

VVB Feniks 4, 02/03/2006

LBC

 

Gelezen in een ACV-folder van de Fortisbank: ‘LBC heeft vast-gesteld dat in sommige Vlaamse kantoren op de taalgrens personeel werkt dat geen Nederlands kent. Dat kantoordirecteurs hun Vlaamse klanten doorverwijzen naar andere kantoren en dat Nederlandstalige personeel zou geremd worden in zijn loopbaan.’

 

2006

VVB Feniks 4, 02/03/2006

Enige officiële taal

 

Geplukt uit Vlaams België sedert 1830′: ‘Overwegende, zeiden Rogier, Gendebien, de Mérode en Van De Weyer, dat het Vlaamsch, door de inwoners van zekere plaatsen gesproken, verschilt van provincie tôt provincie en soms van omschrijving tot omschrijving, zodat het onmogelijk zou zijn den tekst der wetten en besluiten in die taal af te kondigen, zal het Fransch in België de enige officiële taal zijn.’

 

2006

Waals-Brabant, in: De Zes 3, 2006

 

Artsen die in onze Vlaamse faciliteiten-gemeenten gevestigd zijn, zouden volgens in Pehandeling zijnde wetsontwerpen betreffende de Orden van de gezond-heidsberoepen kunnen aansluiten bij de Orde van Waals-Brabant. Meteen laat minister Demotte elk respect voor de Vlaamse territorialiteit overboord kieperen, Aïs dat hekken van de dam is, kunnen straks advocaten uit onze regio dezelfde privilèges gaan opeisen.

Wie zeker geen applaus krijgt is Guido Fonteyn. Een februariartikel titelde: « Frans is ‘geen bedreiging meer. »

 

2006

WEMMEL, in : De Zes, 4, 2006

Taalbevraging

 

De Vlaamse Volksbeweging testte de bereidwilligheid uit bij vijftig Wemmelse handelaars om

Nederlandstalige klanten in hun taal te bedienen, De resultaten waren bedroevend en de reacties soms op het vijandige af.

Zoals we zelfs reeds konden vaststellen is het pover gesteld met de taalkennis van de handelaars op het nieuwe marktplein. Bij verscheidene zaken kan men quasi niet terecht in het Nederlands.

Het hoeft geen verwondering dat de stickeractie “Ik, Jij, Wij spreken Nederlands”, opgezet door de provincie Vlaams-Brabant en de vzw de Rand, bij de Wemmelse handelaars geen succès is. Amper twee van de vijftig bezochte handeiszaken aanvaardden zulke sticker.

Naar aanleiding van de taalbevraging werd door Franstalige handelaars klacht neergelegd tegen de WB-verantwoordelijke,

Vragen om in Vlaanderen in het Neder­lands bediend te worden wordt dus bijna aïs een misdrijf beschouwd.

Beter verging het de Franstalige sluikstorter, een arts, die aanvankelijk beboet werd maar van het gemeentebestuur achteraf kwijtschelding kreeg.

 

2006

WEZ.-OPPEM, in : De Zes, 4, 2006

Hulpbehoevenden gegijzeld

 

Omdat ze maar niet benoemd wordt als voorzitter van het OCMW,    weigerde Catherine Sans (UF/FDF) begin maart naar de vergadering van de raad te komen. Ze overtuigde haar FDF-kompaan Tesch ervan

hetzelfde te doen. De raad was niet in aantal en kon niet vergaderen.  Dat de  hulpbehoevenden op hun geld moesten wachten, kon haar gestolen worden, Herman Claes (DWO) vond het een onaanvaardbare houding voor iemand die voorzitter van het OCMW wil worden.

DWO diende indertijd een klacht in tegen de benoeming van Sans omdat ze geen Nederlands spreekt. De gouverneur zal haar uitnodigen om haar kennis van het / Nederlands te toetsen.

 

2007

« Le violence dont ont fait preuve les parlementaires flamands est une regrettable première dans l’Histoire de la Belgique. »

 

(Marie Arena (PS)) (après le vote des partis ‘flamands’ pour la scission de BHV) (LB 07/11/07)

 

2007

« Pourquoi publier une ‘opinion’ dont le contenu apparaîtra choquant à un grand nombre de lecteurs (…) ? » (cf ci-dessous)

Bas Luyten, Liven De Rouck, Kevin Vincke, La scission de BHV n’a rien à voir avec la fin éventuelle de la Belgique, LB 07/11/2007

 

La scission d’une circonscrip­tion électorale ne favorisera pas l’indépen­dance flamande, alors que l’empêche­ment de cette scission ne freinera pas non plus l’éventuelle indépendance. Il n’est pas non plus clair de savoir quels droits les francophones perdront: ils peuvent tou­jours déposer une liste électorale franco­phone, comme « l’Union francophone », le parti pour lequel Christian Van Eyken a été élu au Parlement flamand. Pourquoi ces francophones, qui se considèrent souvent comme étant de vrais Belges, ne se rattachent-ils pas auprès d’un parti fla­mand de leur tendance idéologique? Pour­quoi fondent-ils leurs propres partis fran­cophones? Sont-ils devenus des nationa­listes, des impérialistes, des racistes linguistiques et des adeptes de « l’apar­theid »?

Des politiques comme Maingain parlent » tout le temps de leurs droits politiques, même des « droits de l’homme ». Ils aiment opposer leurs idées grandiloquentes du « droit des personnes » aux idées flamandes concernant le « droit du sol » et de « l’homo­généité de la langue ». Ces derniers con­cepts reçoivent des francophones une con­notation archaïque et débile dans le meilleur des cas; et dans le pire des cas une connotation totalitaire et raciste. C’est toujours ça de gagné, bien sûr. Même si la Flandre fonctionne mieux sur le plan éco­nomique et administratif, le cliché du Fla­mand arriéré et borné persiste.

 

2007

Alain Berenboom, Politiquement incorrect, LS 29/09/2007

 

Pourquoi j’aime les Flamoutches ? (…)

 

2007

André Bovy (Mons), Sur votre édito  » La bête flamingante » du 14/11, LSM 08/12/2007

 

«Je suis Wallon et abonné depuis une vingtaine d’années à votre magazine que j’apprécie I beaucoup. L’intitulé « La bête flamingante sort de la cage » me paraît scandaleux car il ne peut qu’attiser la haine des francophones envers les Flamands et vice-versa. Si je partage certaines des idées de Michel Marteau, je trouve qu’il les exprime avec un langage irrévérencieux voire haineux (…) Il nous parle d’incompréhension entre Flamands et francophones, ce n’est certainement pas un article comme le sien qui va y remédier, bien au contraire. Ses paroles sont d’un pessimisme morbide. Ce défaitisme ne favorisera pas la réconciliation (…) Positivons, soyons constructifs ! »

 

2007

Anglais contre néerlandais, in: LS 14/03/2007

 

Quel n’est pas mon effarement de lire dans Le Soir du 12 qu’il existe, même chez nous, en Wallonie, un « Comité », sans doute pro-anglo-saxon, pour « un libre choix des langues en Wallonie», qui revendique, sans vergogne, le droit d’apprendre l’anglais en seconde langue, c’est-à-dire, pour la majorité des Wallons, sans même jamais apprendre le néerlandais qui, tout de même, est la première langue de Belgi­que. (…) Quand donc un osera-t-on écrire que les affaires se traitent prioritairement dans la langue ma­ternelle des gens et qu’un pays bi­lingue dont une des deux commu­nautés principales refuse, avec ar­rogance, d’apprendre prioritaire­ment la langue de l’autre, est voué à l’échec et à la dislocation. On a tellement pris la (mauvaise) habitude de ne s’intéresser qu’aux effets des choses, plutôt qu’à leurs cau­ses, que l’on charge injustement les seuls Flamands du mouvement de séparation qui gangrène le pays depuis 40 ans, alors que…

 

CLAUDE WILQUET

LIÈGE

 

2007

Ardennen, in : Delta, 3, 2007, p.23

 

In zijn uitgave van 13 december j.l. vroeg het Antwerpse satirische (?) weekblad « ‘t Pallieterke », waarvan de vriendschappelijke betrekkingen, om het zacht uit te drukken, met het V.B. moeilijk te ontkennen zijn, de aandacht van haar lezers voor de omstreden uitzending van de RTBf. De lezers worden dringend uit-genodigd deze uitzending niet te missen. En dit allés in uiterst amicale bewoordingen ten overstaan van de « confraters » zoals het blad zegt. Dit nauwelijks 12 uur vôôr de « verrassings »-uitzending op antenne ging. Wij wisten niet dat ‘t Pallieterke (het Vlaams Belang) en de RTBF zulke goede relaties hadden.

 

2007

Attitudes inqualifiables !, DH 20/11/2007

 

De Germain P., d’Ostende : « C’est avec une certaine surprise que j’ai lu dans laDHet que les communes à facilités commenceraient à se vider de leurs habitants francophones ! J’habite dans une commune fla­mande depuis près de 40 ans, mais je ne pense certainement pas à déména­ger, car je n’ai jamais rencontré de pro­blèmes linguistiques, bien qu’il ne s’agisse pas d’une commune à facilité, et que je ne maîtrise pas parfaitement la langue de Vondel. Se pourrait-il que ces habitants n’aient pas eu la volonté, ou les capacités intellectuelles, que pour pouvoir s’exprimer tant soit peu en néerlandais dans une commune flamande ? Je connais de très nom­breux allochtones qui le font bien, même très souvent après seulement deux, trois ans, pourquoi pas les fran­cophones ? Parfois je comprends les réactions excessives de Flamands vis-à-vis de francophones francophiles. Un exemple parmi d’autres : vendredi 16 novembre 2007 je suis allé manger dans un restaurant sur la digue à Os-tende. Aucun problème particulier : le patron est Hollandais et il se débrouille très bien dans les 4 langues touristi­ques de la côte. Cependant, à la fin du repas, j’ai voulu commander een muntthee à une damé d’une cinquan­taine d’années qui servait dans ce res taurant; elle m’a regardé avec des yeux interrogateurs et j’ai dû lui expliquer que je désirais un thé menthe. Je pré­fère ne pas faire de commentaires ! Imaginez une seconde qu’un Caroloré-gien se verrait obligé, dans sa propre ville, de commander een munthee à un serveur flamand qui ne connaîtrait aucun mot de français. Trouveriez-vous cela normal ? De telles attitudes inqualifiables ne peuvent qu’ajouter de l’huile sur le brasier communau­taire. »

 

2007

Au menu des fêtes / Les francophones et les néerlandophones ne mangeront pas le même repas, DH 22/12/2007

 

BRUXELLES La grande ensei­gne Carrefour a sondé 7.000 clients afin de connaître le menu qu’ils pré­paraient pour le dîner du réveillon.

Si les francophones mangeront du foie gras, de la dinde, du fromage et de la bûche glacée, les néerlando­phones, quant à eux, consomme­ront plus facilement du potage, une fondue bourguignonne et une bû­che de Noël.

Du côté des boissons, le Champa­gne et le mousseux restent les apéri­tifs le plus souvent servis. Une bou­teille est ainsi ouverte par 7 personnes sur 10.

Dès l’entrée, une grande diffé­rence apparaît entre les habitudes culinaires du Nord et du Sud. Les néerlandophones ne boudent pas le potage (39 %) alors que seulement 1 francophone sur 5 (17%) en con­somme les soirs de fête. Les habi­tants du Sud préfèrent sans hésita­tion le foie gras (43% pour 7% en Flandre), La deuxième place est attri­buée, dans les deux Régions du pays, au saumon fumé.

Le plat principal n’est pas bien ori­ginal. La tradition prime car 24% mangeront de la dinde, 20 % du gi­bier et enfin 20% de fondues et gourmets. En Flandre, la dinde est détrônée par la fondue bourgui­gnonne.

Le fromage servi entre le plat et le dessert est une habitude majoritai­rement francophone car deux tiers d’entre eux le prévoient au menu contre 37% du côté néerlando-phone.

Même si une augmentation des prix a eu lieu, Carrefour n’a pas enre­gistré une baisse du budget alloué au repas des fêtes. Comme en 2006, 73 % des consommateurs interrogés dépensent entre 10 et 25 euros par personne, hors boisson, pour le dî­ner de Noël.

 

S.Lag.

 

2007

België door de ogen van de wereldpers, DS 23/09/2007

 

De Franse krant Libération, die nochtans een vaste correspondent in ons land heeft, beweert dat Wallonie am-per één miljoen inwoners heeft, Brussel drie miljoen. De krant merkt ook op dat de Franstaligen ‘voor één keer’ front vormen.

De Franse zakenkrant Les Echos spreekt over Belgoslavie, ‘een néologisme dat opgang maakt in België’. Mooi ge-vonden, maar echt vaak duikt het woord toch nog niet op in de vaderlandse pers. De Nederlandstalige kranten en tijdschriften gebruikten het tôt dusver geen enkele keer. Waar de term wel al viel — welgeteld één keer — was in de Belgische versie van het Franse weekblad Paris Match.

 

2007

Bernadette, de Namur / Courage, Wallons : la mer monte. (AL 09/10/2007)

 

2007

Bravo pour votre éditorial!, LSM 08/09/2007

 

« Enfin un éditorial qui ose analyser et dénoncer la véritable nature de M. Leterme. Ayant vécu mon enfance à Bruges et plus tard onze ans dans le Payottenland, je crois connaître l’âme  flamande. J’aime le plat pays et, individuellement, ses habitants. Mon inspiration artistique surréaliste y trouve d’ailleurs ses racines. Dès qu’ils sont en groupe, les Flamands changent d’attitude ; ils ne cessent de se montrer revanchards, sûrs de leur supériorité actuelle ;  ils savent suivre leurs chefs, chanter à l’unisson, s’organiser pour triompher. Que, devant ce rouleau qui se veut compresseur, Bruxellois et Wallons marchent la main dans la main (…) Démocratie, où es-tu ? Jusqu’à quel point faut-il encore une fois céder à la Flandre pour sauver le fédéralisme?»

 

H. Stienon du Pré (Bruxelles).

 

2007

Ce qu’ils pensent l’un de l’autre, in: LB 17/03/2007

 

Wallon : bon vivant, laxiste, solidaire, peu ambitieux, sympa, individualiste

Flamand : travailleur, individualiste, entrepreneur, matérialiste, rigoureux, intolérant

 

2007

Cédric Bouillon, Quelle ‘Krass’, ces Bataves, DH 23/12/2007

 

Dans la Coupe du Benelux, concernant l’équipe hollandaise de Krass qui a fait match nul contre celle d’Action 21 (Charleroi).

 

2007

Christian Maroy (prof. sociologie UCL), Myopie francophone, LB 26/11/2007

 

« (…) peut-être faut-il acter que la population flamande attend toujours une forme de reconnaissance de la part des francophones. Une reconnaissance du fait flamand, de l’égale valeur de leur langue par rapport au français.

(…) Les ‘facilités’ ont permis aux francophones de continuer à habiter ces communes comme s’ils étaient à Bruxelles. 

(…) Il est important de comprendre cette demande de reconnaissance flamande, quand il faudra à nouveau négocier avec eux. Et d’éviter de les considérer trop vite comme des anti-démocrates prompts à bafouer les droits politiques des francophones. »

« Sans une solution à ce sentiment d’insécurité linguistique, et plus largement une reconnaissance profonde par les francophones de l’identité culturelle flamande, les revendications flamandes les plus extrêmes trouveront nombre d’oreilles en Flandre pour les entendre. »

 

2007

Christophe Deborsu, La Wallonie profonde, DS 15/10/2007

 

RTL meer kijkers trekt dan het RTBF-journaal zouden we daarvoor eerst de privé-omroep moeten afschaffen. ‘De kloof tussen noord en zuid vergroot constant’, luidt de volgende opmerking. ‘Er bestaat geen land meer.’ Alweer: zo’n vaststelling is typisch Vlaams. De Walen hebben de Vlamingen nooit gekend. Amper 17 procent van de Walen spreekt Nederlands. Bij ons heeft bijna niemand ooit een abonnement op een Vlaamse krant gehad, laat staan naar het VRT-nieuws gekeken. Bij ons is de kloof altijd breed geweest en dat evolueert geenszins. Maar in Vlaanderen neemt men steeds meer a-stand van het zuiden: de Vlaamse oplage van de Fran-talige kranten is in tien jaar gehalveerd, het RTBF-journaal wordt niet meer gevolgd. Wallonie is erger dan het buitenland. In het noorden is er dus een proces ,van distantiëring aan de gang die we niet kennen. ‘Hoe komt het dat de Franstalige pers ons constant afschildert als racistisch en egoïstisch?’, vragen velen.

 

2007

Cinéma / Les francophones séduisent Manaus, 20/11/2007

 

DU 9 AU 15 NOVEMBRE se tenait à Manaus, au cœur de l’Amazonie brésilienne, la 4e édition du Festi­val du film d’aventure. Bonne sur­prise, les deux films belges pré­sentés ont décroché les deux premiers prix. Le jury présidé par John Boorman, aidé de Jan Kou-nen. Bai Ung, Otterina Murino ou encore Georges Wolinski a en ef­fet décerné son Grand Prix à ‘ Si le vent soulève les sables » de Marion Hansel (qui vient de sortir chez nous en DVD). Quant au Prix du jury, il récompense « Vo­leurs de chevaux », premier long-métrage de Micha Wald, ex ae­quo avec « The Assembly » du Chi­nois FengXiaogang.

 

2007

Claude Javeau, In ’t Frans, a.u.b.!, LB 20/09/2007

(Javeau was rector aan de ULB. / Javeau était recteur à l’ULB.)

 

(…)  Cela dit, passe encore pour les franco­phones, qu’unit en effet la prati­que effective du français. Mais on a aussi inventé une ethnie néerlandophone. Et là, on peut se mettre à douter. Car la pratique effective du néer­landais, véhiculaire officiel des Pays-Bas, y est moins fré­quente que ne le prétend la propagande officielle. (…)

 

On sait (peut-être, mais Albert II, lui, le savait) que ce chant commence par le vers suivant : « Zij zullen hem niet temmmen, de fiere Vlaamse Leeuw » (« Ils ne le dompte­ront pas, le fier lion flamand »). Mais qui sont ces « zij » (« ils ») ? Sans doute les mé­chants fransquillons,  maîtres alors sans   partage   d’un  royaume  où l’idiome (ou plutôt les idiomes) des ‘ populations du Nord n’avait pas voix au chapitre. La dernière strophe annonce d’ailleurs des   représailles    (« Het wraaksein isgegeven » : « le signal de la vengeance est donné »). Il semblerait qu’on soit ces jours-ci en plein dedans, et que le temps est venu où le lion « met woede springt den vijand toe » (« se précipite avec colère sur l’ennemi »). L’ennemi, les franco­phones, vous et moi, en quelque sorte.

Est-ce en raison de cette volonté de vengeance que la police de Bruxelles-Capitale Ixelles, en théorie bi­lingue, a envoyé à mon épouse un « Voorstel tôt onmiddelijke inning » (« Proposition de per­ception   immédiate ») pour  une   infraction aux règles de station­nement commise au centre de la ville ? Tous les documents relatifs à    l’automobile    en cause sont rédigés en français et c’est donc cette langue qui aurait donc dû être utilisée. La malignité a été jus­qu’à convertir notre avenue en « laan », mais pas « Madame » en « Mevrouw », les administrations n’ayant que faire de ces marques de politesse.

 

(…) La coexistence des deux « communautés » belges à Bruxelles est émaillée de pe­tites vexations de ce genre. Pourquoi le CPAS de Woluwé-Saint-Lambert, com­mune de M. Maingain, me répond-il au téléphone uniquement en flamand ? Je sais que beaucoup de mes compatriotes (tôt wanneer ?) septentrio­naux ont souvent été maltraités à Bruxel­les, mais est-ce une raison pour en remet­tre ? Maladresse, bê­tise de l’ordinateur, ou volonté   d’en   décou­dre ? Les Flamands, si anxieux, et ajuste ti­tre, de voir respecter leur langue de réfé­rence, le néerlandais, peuvent       peut-être comprendre pourquoi je tiens à ce qu’on res­pecte la mienne, au moins dans les docu­ments officiels, elle qui est déjà si malme­née par ses propres locuteurs. Cela dit, à Bruxelles, il s’agit malheureusement de part et d’autre d’un combat d’arrière-garde, l’anglicisation de la ville progres­sant à grands pas. Recevrons-nous dans quelques années a « proposai of instant collection »!

 

PS. Autre chose du même genre pour­quoi n’ai-je pu obtenir, à la gare du Midi, le petit livret des horaires de la SNCB que dans sa version en néerlandais ? Si l’on était à court de la version en français, était-ce par erreur de prévision ou de manière inten­tionnelle ?

 

2007

Claude Javeau, In’t Frans, a.u.b. (vervolg), LB 08/11/2007

 

Saviez-vous qu’en Belgique c’est « La Poste/De Post » qui affecte nos citoyens dans l’une ou l’autre catégorie linguistique, sans tenir compte de leur choix officie|ou leur demander leur avis ?

Toutefois, « sourire », en l’occurrence, ne s’impose guère. C’est qu’en matière de langue on ne badine pas dans le petit Royaume. Il a suffi de voir les braillards hurler leur haine du français et des francophones l’autre soir devant les maisons communales de certaines communes dites « à facilités ». Cette haine suscite une énorme perplexité. Le « sol flamand », en essence différent à Rhode-Saint-Genèse de celui, voisin, de Waterloo (en dépit de son nom, commune wallonne dont la géologie a donc changé quand elle est passée

de l’autre côté), est-il incompatible avec la langue de Voltaire et de Simenon ? Les braillards ne pouvaient qu’évoquer les auteurs d’autodafés dans l’Allemagne nouvellement conquise par les nazis, ce qui donne froid dans le dos, mais en dit aussi long sur la structuration de certains cerveaux contaminés par un nationalisme imbécile (c’est un pléonasme dont la liste des catastrophes qu’il a engendré n’est plus à dresser. Cela ne donne certai nement aucune envie de rire, pas plus que l’assertion selon laquelle une proportion de plus de 80 pc (de francophones, à Lin-kebeek notamment) constituerait, aux yeux du droit flamand, une « minorité ». Faudra-t-il un jour, pour protéger cette minorité, lorsque la Belgique, selon le vœu des braillards haineux, aura éclaté, faire appel à des casques bleus pakistanais ou ghanéens ?                                 

Parlons d’autre chose et rions un brin : dans l’édition récente d’un magazine féminin, Bernard Henri-Lévy se félicitait de voir enfin un « couple d’amoureux à l’Ely-/ sée ». On admirera là son sens de l’à-propos. Quoique : sachant que les Sarkozy n’ont jamais occupé l’Elysée, de qui s’agis­sait-il ? Des concierges ?

FAUDRA-T-IL UN JOUR, POUR PROTÉGER LA « MINORITÉ » FRANCOPHONE, LORSQUE LA BELGIQUE, SELON LE VŒU DES BRAILLARDS HAINEUX, AURA ÉCLATÉ, FAIRE APPEL À DES CASQUES BLEUS PAKISTANAIS OU GHANÉENS ?

 

2007

Communautaire / Ottignies-LLN réplique aussi à Brigitte Grouwels, LB 12/10/2007

 

LA DÉMARCHE DE BRIGITTE GROUWELS, QUI ENTENDAIT

titiller les édiles locaux braban­çons wallons sur l’égalité des droits entre citoyens braban­çons, lui vaut une réaction ferme du collège communal d’Otti-gnies-LLN. Celui-ci attire, en ef­fet, l’attention sur l’absence d’égalité de traitement dont souf­frent les enseignants flamands qui enseignent en immersion en Communauté française. Pour le bourgmestre Jean-Luc Roland (Ecolo), le premier échevin Cé-dric du Monceau (ICH) et l’éch-vin de l’enseignement Jacques Benthuys (PS), « le refus de la Flan­dre de reconnaître te droit à l’ancien­neté pour les années prestées par des professeurs de néerlandais en Wallonie paraît injuste et contraire à sa volonté de voir le bilinguisme se renforcer ». (sic)

Et de rappeler à leur interlocutrice qu’Ottignies-Louvain-la-Neuve est née du « Walen buiten » de l’UCL. « Depuis ce rejet historique, les Collèges communaux ont toujours cherché à créer des passerelles entre nos deux commu­nautés et en particulier avec la ville de Leuven » précisent encore le bourgmestre et les échevins. Mieux, la ville accueille chaleu­reusement les Flamands qui sont nombreux à vouloir y vivre ou étudier… (C.Le)

 

2007

D.D. (Bougnies), CTR 23/11/2007

 

Les politiques flamands « nouvelle vague » veu­lent leur indépendance (nul ne peut en douter au­jourd’hui, après leur coup de force), eh bien, qu’on la leur donne définitivement. Certes, la Wallonie aura quelques difficultés au début, mais elle se rattrapera vite. La Flandre est inexistante sur la map­pemonde. Sa langue n’est quasi pas utilisée en de-hors de ses frontières. Quand ses habitants, pen­dant une ou deux décennies, auront scruté en pro­fondeur les reliefs de leur petit nombril, il ne leur restera plus que leurs beaux rêves inachevés (remé­morons-nous la « Flanders valley » et leur fleuron Lernout et Hauspie). La Wallonie a tout le poten­tiel (et les terrains) pour faire venir des investisseurs des pays voisins. Abandonnons tous nos liens com­merciaux, culturels et politiques avec ce peuple ultra­vaniteux et nationaliste, n’allons plus dépenser notre argent chez lui et laissons-le dépérir seul dans sa bulle. Les Flamands ont la mémoire courte : ils ont vite oublié que la Wallonie les a nourris pendant les bonnes années industrielles.

 

2007

Dans le Vif, navet francophone et raciste, du 18/12/2007, Philippe Engels et Isabelle Philippon ont publié « Le plan flamand pour annexer (sic) Bruxelles ».

 

Dans le plus pur style de l’impérialisme français, retrouvé dans la presse raciste de langue française au Canada et en Suisse, on trouve l’agressivité traditionnelle tels que:

« faire main basse  » sur Bruxelles

Bruxelles est « enclavée »

« instaurer un régime d’apartheid » sur le « sol » bruxellois

le flamand /à Bruxelles/ un « sabir très local »

« résister aux injnctions venue du Nord »

« saboter » les francophones

les néerlandophones des collèges des bourgmestres et échevins sont « drillés’ par la Flandre

 

Du vocabulaire utilisé par les nazis envers les juifs…

Mais si cela plaît à un lectorat avide de se payer une tranche de racisme… en toute impunité!

 

2007

De Waalse student, in : Knack 19/12/2007, p.65

‘Misschien heeft Leterme toch gelijk’

Elise Montfort (21) studeert als Luikse communicatiestudente aan de K.U.Leuven.

 

De meeste mensen lachten toen ze hoorden dat ik met Erasmus naar Leuven ging. Ze begrepen niet waarom. Maar ik heb hier alles wat een Erasmusjaar je kan geven, en meer. Ik leer hier goed Nederlands, maar ik heb ook cursussen in het Engels. En ik zie mijn vrienden en familie in Namen nog elk weekend. De gebouwen van de universiteit zijn knap. Dat moet veel geld gekost hebben, denk ik dan. In Luik zijn de gebouwen erg oud. Tof is ook dat de lessen hier zo participatief zijn. Zelfs in een aula kun je met de prof praten en kun je vragen stellen. Bij ons doet niemand dat.

Leuven is wel erg klein. Ik ben bijna blij als ik een buitenlander tegenkom. Misschien heeft dat ook met geld te maken, want Leu­ven is nogal elitair. De studenten zijn bij­na allemaal hetzelfde, met dat typisch Vlaamse gedrag. Luikse studenten kleden zich meer als MTV-sterren. De Leuvense studenten zijn wat duurder gekleed. En de mannen zijn hier echte gentlemen!

Toch heb ik niet zo veel contact met Nederlandstalige studenten als ik zou willen. In het begin waren ze vriendelijk, maar toen ze doorkregen dat ik zo traag Neder­lands sprak, gaven ze het op. Soms beginnen ze dan in het Engels, maar ik wil net Nederlands praten. En ze spreken ook alle­maal hun dialect, en erg snel, dus dat kan ik niet goed volgen. Ik had nochtans een zomercursus Nederlands gevolgd, ter voor-bereiding. En op de middelbare school heb ik het zes jaar gekregen. Misschien heeft Yves Leterme toch gewoon gelijk. (lacht)

Ik wou eigenlijk vooral het andere deel van België leren kennen. In de Waalse média hebben ze het altijd over het separatisme van de Vlamingen, dus ik dacht dat er een gro-te kloof zou bestaan. Maar de Vlamingen die ik tegenkom, blijken helemaal niet te willen scheiden. Als je dat aan een Fransta-lige uitlegt, gelooft hij je niet. Sommigen draaien wel bij als ik vertel dat het intéres­sant is om Vlamingen te leren kennen, maar de meesten liggen er niet van wakker.’

 

2007

Des étudiants flamands investissent le Parlement wallon, AL 23/10/2007

 

(NDLR) (On s’attend à quelque chose d’agressif mais il n’en est rien. Manipulation!)

 

VISITE • Une vingtaine de jeunes Flamands ont visité vendredi après-midi les bâtiments du Parlement wallon, à Namur. Cette visite s’inscrivait dans le cadre d’un échange linguistique entre les étudiants de 3e année (14-15 ans) de l’Institut de la Providence, de Champion, et ceux du Heilige Maagdcollege, de Termonde. À l’origine, il devait s’agir d’un simple échange linguistique. «Mais vu la situation politique actuelle du pays, nous avons décidé de lui donner une dimension politique»» a expliqué Olaf Mertens, sous-directeur de l’école namuroise. Au parlement, les étudiants ont rencontré la députée Éliane Tillieux, à qui ils ont posé des questions sur le fonctionnement du Parlement mais aussi le ministre-président wallon, Rudy Demotte. Ce dernier a répondu alternativement aux questions en français et en néerlandais, ce qui a surpris les étudiants de Termonde. Le but de l’échange était de «démontrer que la frontière linguistique est loin d’être le fossé d’incompréhension infranchissable que l’on croit».

Lors de la visite, les adolescents ont ainsi remarqué qu’ils ne comprenaient pas pourquoi, alors qu’ils s’entendaient bien, les adultes, eux, ne parvenaient pas à s’arranger-ensemble.

 

2007

Dorothée Klein (éditorial), Sois francophone et tais-toi, Le Vif 14/12/2007

 

Savez-vous comment on appelle aussi la RTBF ? Radio Mille Collines », a confié Yves Leterme (CD&V), samedi dernier, aux quo­tidiens flamands HetBelang van Limburget Gazet van Antwerpen. En faisant cette allu­sion à la radio qui attisa la haine raciale lors du génocide rwandais, en 1994, celui qui a doublement échoué à former l’orange bleue a ruiné tous ses efforts pour restau­rer son image auprès des francophones. Le dérapage est indécent. Il est heureux qu’il ait été condamné tant au sud qu’au nord du pays.

Il n’en reste pas moins vrai qu’en Flandre une partie du monde politique, médiatique et scientifique en a profité pour régler ses comptes avec la presse francophone. La RTBF ne serait pas la seule à « avoir un agenda caché », à « faire de la propagande » et à être « tendancieu­se ». Le Soir et Le Vif/L’Express, entre autres, seraient aussi coupables. Ils au­raient eu le tort, d’une part, de trop don­ner la parole à Joëlle Milquet (CDH) et à Olivier Maingain (FDF) et, d’autre part, de diaboliserYves Leterme et Bart De We-ver (N-VA). Comme si les quotidiens fla­mands n’en faisaient pas de même, mais en sens inverse, critiquant sévèrement les premiers et interviewant abondamment les seconds. Mais sans doute faut-il mettre ce faux procès sur le compte de susceptibilités à fleur de peau, après six mois de négociations à cou­teaux tirés.

Car on croit rêver. Cela voudrait-il dire que seuls les journalistes néerlandophones sont autorisés à tremper leur plume dans le vitriol ? Les éditorialistes flamands ne sont-ils pas la terreur de bien des éminences franco­phones ? André Flahaut (PS), le personnage vraisem­blablement le plus honni de Flandre, n’en fait-il pas les frais depuis qu’il est ministre de la Défense ? Le Palais n’essuie-t-il pas les critiques les plus virulentes de la Flandre parce que l’influence francophone y serait trop importante ? Les illustrations du maga­zine Humo sur le sujet ne sont-elles pas décapantes ? On ne voudrait pas jeter la pierre à nos confrères néerlandophones. Ils cultivent une tradition d’irrévérence et c’est très bien ainsi. Mais peut-être sont-ils moins prompts à la critique quand la Flandre est mise en cause. Le problème viendrait peut-être de là : comme si, dans ce pays, on pouvait rire de tout, sauf du combat flamand pour plus d’autonomie. En effet, voici un an, le 13 décembre 2006, la RTBF a fait croire aux franco­phones que les Flamands venaient de déclarer leur indépendance. Bye-bye Belgium, c’était pour du faux. Juste pour ramener les francophones à la réalité d’un Etat fédéral comprenant une Flandre de plus en plus nationaliste. Cela s’apparentait au pamphlet. Comme le ton impertinent de Jean-Claude Defossé à Questions à la Une et de Christophe De-borsu au JT. Ou de son collègue Baudouin Remy, par ailleurs auteur du spectacle satirique de cette fin d’année, Sois belge et tais-toi. Aujourd’hui, les néerlandophones vivent mal cet humour, ce style décalé, plus mordant et plus incisif de la presse francophone. Mais ne leur en déplaise : au Sud comme au Nord, le rôle des journa­listes est d’informer, en mettant les pieds dans le plat, s’il le faut. Cela est très sain dans une démocratie.

 

2007

Dorothée Klein (éditorial),Les francophones sont prêts, Le Vif 07/12/2007

 

On peut ne pas être d’accord avec Joëlle Milquet (CDH). Mais sa résistance for­ce le respect. Malheureusement, elle n’a d’égale que la détermination des Flamands. Qu’il s’agisse de Kris Peeters (CD&V), ministre-président flamand, du sénateur Etienne Schouppe (CD&V) ou des entre­preneurs flamands du Voka, ils disent à peu près tous la même chose : ils critiquent notre fédéra­lisme dit de « consommation » et veulent un « confédéralisme de responsabilités ». Les constitutionnalistes ne voient pas clairement ce que cette terminologie sous-entend. Mais on a compris : pour le nord du pays, le centre de gravité doit passer de l’Etat fédéral aux Communau­tés. Dans ce cas, on ne sait pas ce qu’il res­tera de la solidarité entre les Flamands et les francophones. Ni comment on évitera une différence de niveau de vie encore plus criante entre le Nord et le Sud.

Mais c’est évident, les Flamands crai­gnent que leur croissance ne soit mena­cée. Et en ont assez de payer pour les Wal­lons. Pas sûr qu’à leur place nous, les francophones, on n’agirait pas de même. Car sans doute avons-nous trop tiré sur la corde. Le 27 septembre dernier, jour de la fête de la Communauté française, sa mi­nistre-présidente, Marie Arena, a salué la solidarité de la Flandre et a estimé qu’il lui incombait d’oeuvrer au redressement de sa Commu­nauté. Mais cela vient tard. Le montant exact des trans­ferts de la Flandre vers la Wallonie est controversé. (Les Flamands parlent de 10 milliards d’euros par an.) Quoi qu’il en soit, le total des transferts est, de toute façon, trop élevé. Et il a été trop longtemps minimisé, voire nié par les francophones. Les Flamands en ont tiré du ressentiment. En contrepartie, ils n’ont reçu ni pou­voir supplémentaire ni remerciements.

Certes, appelé à la rescousse, Guy Verhofstadt (Open VLD) va relancer la formation du gouvernement. Mais, à terme, il faudra en faire son deuil : la Belgique, dans sa forme actuelle, est condamnée. En six mois de crise, le fossé s’est creusé entre le Nord et le Sud. Et les mentali­tés ont changé très vite. Selon un sondage du journal Het Nieuwsblad, une majorité des Belges, y compris des francophones, sont prêts à un débat de fond sur la survie de la Bel-gique. Il se trouve même deux franco­phones sur cinq pour vouloir une réforme de l’Etat (pour trois Flamands sur cinq).

Ce n’est pas la fin de la Belgique. Les Fla­mands, dans leur majorité, ne sont pas séparatistes, car ils ne veulent pas lâcher Bruxelles. En moins de deux siècles, le Mouvement flamand est parvenu à néer-landiser toute la Flandre, alors qu’à une époque le flamand n’était pratiquement plus parlé que dans les milieux popu­laires. Le français était, lui, la langue « cul­turelle » et celle des couches supérieures de la société. Seule Bruxelles est restée en grande partie francisée. Or, sans Bruxelles, la culture flamande risque de rester une culture provinciale.

La capitale reste donc la carte maîtresse des Wallons et des Bruxellois. Si, avant ou après la formation d’un gouvernement, les francophones doivent briser un tabou et se mettre à table pour un grand débat institutionnel, voulu par la seule Flandre, ils devront exiger qu’elle laisse à son tour tomber ses tabous historiques. Et sur la nécessité d’élargir les frontières de Bruxelles, les francophones devront, eux aussi, faire preuve de la plus grande déter­mination.

 

2007

Drogenbos / De Muse een must, in : De Zes, 1, 2007-2008

 

Op zaterdag 30 juni werd ‘de Muse’ het gemeenschapscentrum van vzw de Rand in Drogenbos eindelijk geopend.

 

2007

‘Eberlué par des contre-vérités », LB 26/10/2007

 

Notre reportage (LLB du 23 octobre) sur la situation à Wezembeek -Oppem suscite le débat Ainsi, un habitant de la commune de St-Ghislain, nous envoie le courriel suivant : « j’ai été éberlué et choqué en lisant une série de contrevérités rapportées par un journaliste, qui n’a sans doute fait qu’une trop rapide incursion dans notre commune pour déformer autant certaines réalités. Il affime tranquille­ment que Wezembeek-Oppem est tout sauf un petit paradis et que « parler le français peut même très vite y devenir un enfer ». Suit une déclaration inepte d’un certain Jawad (non autrement présenté) dont il faut résolument contester tes propos. Nous habitons Wezembeek-Oppem depuis plus de trente ans et nous n’avons pratiquement jamais rencontré des spécimens tels que décrits par cet interlocuteur occasionnel, c’est-à-dire « des commerçants qui refusent de parler français, des policiers qui font semblant de ne pas comprendre, des employés communaux montrant une évidente mauvaise volonté de s’adresser en français à lui ». Où le journaliste va-t-il chercher ses infos pour afficher « Bienvenue en zone de guerre… communautaire » ? Il confond les habitants de la commune avec quelques politiciens flamingants qui fomentent des tensions. Regrettable qu’un journal sérieux véhicule une version si tronquée de ce que des milliers de paisibles citoyens, néerlandophones et francophones, vivent quotidiennement ».

 

2007

Elargir aussi le bilinguisme au Brabant wallon ?, LB 02/10/2007

 

Brigitte Grouwels n’est jamais en manque d’idées pour mettre la pression. Voilà que la secrétaire d’Etat CD&V de Bruxelles s’est adressée aux bourgmestres du Brabant wallon pour leur demander s’ils seraient prêts à instaurer un bilinguisme généralisé chez eux ! Objectif non avoué mais sans doute recherché : obtenir une vague de réponses négatives qui permettraient de conclure que l’on demande des efforts au Brabant flamand mais pas aux communes du Roman Pais de Brabant. Et on n’exagère même pas puisqu’elle rappelle, hélas non sans raison, qu’en 1963, seules des communes flamandes étaient devenues « à facilités ». Et Brigitte Grouwels de se demander si les esprits ont changé… L’on devine la suite car depuis plusieurs jours, sur son site internet, elle a tenu à rappeler, notamment avec un article de feu Jean Daloze de « La Libre » à l’appui que les premiers zélateurs de l’unilinguisme régional étaient les Wallons au début des années 1930. Reste à dire que les esprits peuvent évoluer en Wallonie aussi, geachte Mevrouw Grouwets !!! (C.Le)

 

2007

Eric Van Rompuy: « Olivier Maingain joue avec le feu », LB 19/10/2007

 

Pour le député flamand (CD & V) le coup de force de lundi, en périphérie, ne peut que conduire à l’escalade.

ENTRETIEN

FRANCIS VAN DE WOESTYNE

On promet une cuillerée de sucre aux franco­phones en échange de BHV… Quel mépris !

LES FLAMANDS SONT PRÊTS À NÉGOCIER. ET LES FRANCOPHONES ?

On peut négocier, mais les partis flamands re­fusent certaines pistes : l’élargissement de Bruxelles, l’attribution de compétences à la Communauté française en matière de culture, d’enseignement dans la périphérie, la ratifica­tion de la Convention cadre sur les minorités, l’assouplissement des circulaires Peeters.

Vous dites donc aussi : la scission sans compen­sation pour les francophones.

Actuellement, je me demande si les franco­phones, et Olivier Maingain en particulier, sont prêts à négocier. Quand je vois que lundi pro­chain, ils organisent des con­seils communaux, pendant lesquels   des   mandataires s’exprimeront en français, ce qui est totalement en contra­diction avec la législation lin­guistique… C’est vraiment jouer avec le feu. C’est de la provocation. Comment vou­lez-vous négocier dans un tel contexte ? Veu­lent-ils vraiment aboutir à une solution sur BHV ? Si les francophones continuent ainsi, on ne pourra plus empêcher que le travail parle­mentaire se déroule normalement, en commis­sion de l’Intérieur de la Chambre. Or, je rappelle qu’il faut répondre à la Cour d’Arbitrage et pro­céder à la scission.

Non, la Cour n’impose pas la scission. On peut répondre à l’arrêt par exemple en revenant aux anciennes circonscriptions ou en faisant coïnci­der BHV à l’ancienne province du B rabant.

Ce chapitre est clos. Les circonscriptions provinciales ont été réalisées par l’ancien gou­vernement avec l’accord des francophones. Ces circonscriptions sont ce qu’elles sont. Retour­ner vers le passé est totalement « onbespreekbaar » pour les partis flamands. Je m’étonne que, du côté francophone, on n’ait pas encore com­pris que cette scission était essentielle pour assurer l’homogénéité linguistique de la Flandre.

Les francophones ne comprennent pas pour­quoi quatre bourgmestres ne sont toujours pas nommés, un an après les élections.

C’est simple : ils ont envoyé des convocations électorales spontanément en français à des francophones alors que les circulaires pré­voient que les francophones doivent en faire la demande avant de les recevoir.

Vous dites que les franco­phones disent « non » à tout. Les Flamands rejettent aussi toute compensation.

Je pense que les franco­phones sont aveugles et commettent des erreurs psy­chologiques en faisant croire que les réformes de l’Etat que nous récla­mons conduisent au séparatisme. Ce n’est le cas. Il y a des arguments économiques, favora­bles à toutes les Régions, qui poussent à récla­mer plus d’autonomie en matière d’emploi ou de fiscalité. Et en adoptant des comporte­ments, comme ceux de lundi prochain, en con­tradiction avec les législations sur l’emploi des langues, on joue avec le feu. Où conduira cette escalade?

 

2007

Euronews : Zulte-Waregem (11/2007) /-u-/

 

2007

F. S., Ouh, les menteurs !, DH 12/12/2007

 

La plupart des politiciens savaient très bien ce qui se tramait

 

BRUXELLES « Irresponsable, scandaleux, inacceptable… » Dans les heures qui ont suivi la diffusion du faux JT de la RTBF, les réactions poli­tiques n’avaient pas tardé à tomber. Pourtant, si nos hommes et femmes politiques ont joué les vierges effa­rouchées, force est de constater qu’ils savaient en réalité très bien, pour la plupart, ce qui se tramait.

Dans le numéro de Questions à la une de ce soir, Elio Di Rupo continue malgré tout d’affirmer qu’il n’était pas au courant. Or, on voit la ministre de la Culture, Fadila Laanan, dire le contraire en expliquant qu’Elio avait refusé de participer à l’émission « car il ne trouvait pas ça sérieux ». Ce qui implique qu’il savait de quoi il s’agis­sait. Ce que confirme Franck Istasse, l’auteur du reportage. « En répondant qu’il n’était pas au courant, Elio Di Rupo ment. Il savait qu’il allait y avoir une émission avec une interruption de programme et un fauxJT, »

En outre, des politiciens des diffé­rents partis ont pris part au tour­nage. Olivier Maingain ou Charles Picqué (lire ci-dessus), mais aussi José Happait. Ce dernier ne regrette d’ailleurs pas. « Si c’était à refaire, je le referais. Mais sans mettre cette fois le bandeau Ceci est une fiction. »

 

2007

F.D., Des mentalités lamentables, DH 14/04/2007

 

De Michèle, de La Hestre:

« Cela s’est passé un dimanche, dans la petite tribune bondée d’un club de foot promotionaire de la région. Il y avait là quelques supporters flamands ayant entrepris le voyage, assis paisi­blement en train de fumerie cigare. En cela, rien de répréhensible, pourtant cela devait gêner. Manifestement, cela déplaisait à un supporter du cru sans doute incommodé par les volutes bleuâtres qui lui montaient aux narines. D’une façon inattendue, furibard, il s’en prit verbalement, geste mena­çant à l’appui, aux acolytes médusés qui continuaient perplexes à savourer leur plaisir. Une absurdité qui aurait pu prendre de l’ampleur et créer une étin­celle, se propager à des trublions prompts à sortir les griffes ou à monter sur les ergots car tout prétexte est bon à ces esprits échaudés pour allumer la provocation et vouer aux gémonies ces Flandriens. Mais vu l’évolution des mentalités, il n’y a pas que dans les stades qu’aura lieu le rassemblement des paniers de pommes de discorde. A l’avenir, d’autres dimanches pour­raient avoir leur lot de soucis prêts à envenimer les relations et à perpétuer le schisme communautaire, une prati­que considérée habituelle dans ce pays. »

 

2007

Festival / Audiovisuel – Biarritz ne verra pas « Bye Bye Belgium », LB 26/01/2007

 

» La RTBF productrice du programme s’oppose à sa diffusion dans le cadre du Fipa. » Et se dit étonnée de son maintien à l’affiche malgré le refus exprimé précédemment.

» Une position qui surprend et désole l’équipe du festival.

 

KARIN TSHIDIMBA

 

Connaissant l’esprit facé­tieux de nos voisins français, il y a fort à pa­rier qu’ils qualifieront l’incident de « dernière histoire belge ». Dûment annoncé dans le programme du 20″ Festival inter­national des programmes audio­visuels (Fipa), le film de Philippe Dutilleul « Tout ça ne nous ren­dra  pas  la  Belgique »  mieux connu sous le vocable « Bye Bye Belgium » ne sera pas diffusé sa­medi soir.

En cause : le refus de la RTBF que ce programme soit diffusé pour l’instant. Raison invoquée : « Des procédures ont eu lieu à la Communauté française et d’autres sont encore en cours de­vant le CSA, nous devons donc nous montrer extrêmement pru­dents » explique Bruno De Blander. Le responsable de la commu­nication rappelle que la décision de « refus de diffusion de ce pro­gramme à l’international, sur quelque support que ce soif re­monte au 15 décembre, soit deux jours après le coup de tonnerre généré par l’émission « très spé­ciale » de la RTBF.

« On a pris une décision et on s’y tient » auraient été les mots de l’administrateur général Philippot, visiblement soucieux que les passions retombent après la fiè­vre du 13 décembre dernier.

Au Fipa où le travail de Phi­lippe Dutilleul est bien connu – il y a été juré à plusieurs reprises et son film « Une délégation de très haut niveau » est remontré cette année -, la consternation est grande. D’autant plus que le film est au cœur des réflexions soulevées par les professionnels sur les « limites ambiguës entre réalité et fiction », débat proposé ce vendredi après-midi.

 

Deux logiques

 

Avec la fiction d’anticipation sur l’assassinat de Bush et ses répercussions politiques, pré­sentée lors de la soirée d’ouver­ture, et le faux JT sur la scission de la Belgique, les festivaliers disposaient de deux filins de choix pour fonder leurs argu­mentations.

 

Deux logiques s’opposent

 

D’un côté, celle d’un programma­teur qui sélectionne et voit des films venus du monde entier (2108 prétendants à la sélection au Fipa cette année), qui se ren­seigne sur les projets les plus en pointe et les choisit afin d’ali­menter les débats et de souligner les tendances nouvelles.

De l’autre, la logique d’un ad- ministrateur « soucieux que les passions retombent et que les es­prits se calment ».

Reste qu’on se demande com­ment on en est arrivé là et on reste perplexe face à l’écho qu’aura forcément « cette af­faire ». A la RTBF, on nous expli­que qu’ils n’ont découvert que mercredi dernier que le film était sélectionné et qu’un « contact a été pris vendredi dès l’aube afin de signifier le refus de la RTBF productrice du programme ». « Mardi, à l’ouverture du Fipa, nous avons découvert que le pro­gramme était maintenu, raison pour laquelle Jean-Paul Philip-pot a adressé une lettre à Pierre-Henri Deleau, délégué général du Fipa, pour qu’il puisse s’en expli-j quer auprès des festivaliers. »

Une autre thématique déve-» loppée au Fipa porte sur les rap-( ports entre politique et télévi-\ sion. Vu la façon dont cette ‘ « émission très spéciale » avait dé­chaîné les passions des élus bel­ges, il y aurait eu matière à glo­ser,    certainement.    D’autant qu’en « maintenant son refus » de diffusion, la RTBF, quoi qu’elle en dise, s’expose à des soupçons de censure et de pressions.

Programmé lors de la soirée de clôture à l’issue de la (toujours très longue) proclamation des ré­sultats, le film risquait d’être vu par une centaine de courageux (voire à peine plus) délaissant l’appel du cocktail final. L’an­nonce de sa déprogrammation, en revanche, lui assurera bien plus de publicité…

 

2007

Francis Martens, Le don des langues, LB 16/01/2007

 

Génétique ou pas, au collège St-Pierre (Uccle) c’était on ne peut plus clair. Plu­sieurs profs ne parlaient des Flamands qu’en terme de « Ménapiens » (une tribu primitive d' »anciens Belges » du temps de Jules César). Bercé par un léger chahut, l’abbé H. avait tendance quant à lui à s’en­dormir à ses propre cours de néerlandais. Se réveillant en sursaut, il eut un jour cette phrase revigorante : « Allez ! Repre­nons ! On pourrait au moins s’ennuyer uti­lement… »

(…)

Dans les écoles de filles ce n’était pas mieux. Une de mes amies en témoi­gne : « J’ai, pour ma part, écrit-elle, passé mon en­fance dans un village de Wallonie. J’ai donc fait mes primaires dans une école de village tenue par des religieuses. J’ai reçu un enseignement de qua­lité et très personnalisé puisqu ‘il y avait peu d’élè­ves. Lorsque je suis arrivée en Humanités à Bruxelles* j’avais un niveau supé­rieur à toutes les élèves de la capitale dans toutes les branches… sauf en fla­mand. Je n ‘en connaissais pas un mot. L’enseigne­ment du flamand n’était pas obligatoire en Wallo­nie à cette époque, alors qu’il l’était à Bruxelles. J’ai donc passé ma pre­mière année d’humanités à faire des cours de rattra­page en flamand, avec tou­jours cette inhibition de ne pas prononcer correcte­ment cette langue. Cette école était de plus une école de Dominicaines françaises, qui ne connaissaient bien sûr pas le néerlandais. Le flamand était donc la « barbare taal » (sic) qui servait de puni­tion, de devoirs supplémentaires, en cas d’indiscipline ou de retenues… De quoi vous dégoûter d’une langue, en effet ».

(…)

Yves Leterme exagère néanmoins quand ~ il compare la RTBF à « Radio Mille Colli­nes »  (Rwanda).   Peut-être  confond-t-il avec « Radio Laine » (Verviers) ? Les politiciens, on le sait, n’ont pas toujours le temps de s’informer. Or, il est exact qu’un animateur de « Radio mille Collines » était d’origine verviétoise.

En fait, une part de l’animosité wallonne s’ex­plique peut-être par le dé­pit. Car, contrairement au flamand, le parler wallon s’est peu à peu effrité : nullement du fait d’une concurrence flamande mais suite à l’emprise hégémonique du français. Exposés à la même me­nace que les Wallons, les Flamands ont su conjurer l’émiettement dialectal et reprendre pied sous la houlette unificatrice de l’Algemeen Beschaafd Nederlands, tandis qu’un projet à même visée – Li r’fondu wallon s’étouffait silencieusement dans ses langes. Au parlement wallon, l’hymne national – Li t’chant des Wallons –se chante désormais en français.

 

2007

François Descy, A l’ouest de la Belgique, un réalisme glacial, VA 09/11/2007

 

En Hainaut occidental, là où se construit l’Eurométropole Lille-Kortrijk-Tournai, le putsch (sic) du 7 novembre 2007 ne changera rien.

Entre 2000 et 2006, 91 entreprises flamandes se sont implantées en Hainaut occidental, un territoire qui s’étend de Comines à Enghien. Et qui se réjouit publiquement de cet envahissement (sic).

(…) Contrairement aux idées reçues, souvent (sic) véhiculées par les milieux flamands, selons lesquelles le Wallon manque de mobilité, 6 000 habitants du Hainaut occidental franchissent (sic) tous les jours la frontière (sic) linguistique pour aller travailler, dont 4600 de l’arrondissement Mouscron-Comines (…).

 

En 1984, la reconnaissance des droits des citoyens germanophones.

 

Bernard Mottet :

En bas, du côté d’Arlon, on ne comprend pas

« Comment peut-on en arriver là ? Pourquoi un tel rejet de l’autre ?

En province de Luxembourg, on est loin de beaucoup de choses. Il en va ainsi pour la triste réalité linguistique des communes « à difficultés’. (…)

A Arlon, ville de garnison, ancien quartier ‘allemand’, où le francique mosellan était la langue vivante, il y avait une école flamande, des messes en flamand et même des émissions flamandes sur Nostalgie. Personne ne s’en est offusqué. (…)

 

2007

Frank Poosen, De strik / Le nœud, in : HNB 19/03/2007

 

Uit de enquête die wij samen met de Waalse krant Vers l’Avenir lieten uitvoeren bij 1.007 Vlamingen en Walen, blijkt dat het separatisme van De Wever en Vanhecke amper 8 procent van de Vlamingen kan bekoren. Zelfs rekening houdend met de maximale foutenmarge komen we nog maar aan 11 procent. Niet echt een meerderheid. Die meerderheid in Vlaanderen is en blijft gewonnen voor een federale staat.                                          

 

De Walen zullen het kneusje van België blijven zolang hun kennis van de Nederlandse taal op het niveau blijft van een dreejarige peuter.

Taal is de sleutel tot wederzijds respect en kennis. (…) Het voorbeeld van hun leiders is natuurlijk niet bepaald inspirerend. PS-voorzitter en ministre-président Elio Di Rupo mag nog honderd keer roepen om tweetalige scholen. Hij doet er zelf al tien jaar over om iets te praten dat van ver op Nederlands lijkt. En zelfs een volbloed-Umburgse vader kan Laurette Onkelinx er niet toe bewegen om verder te komen dat wat voorgekauwde kromme zinnen, afgelezen van het blad en met een accent dat we hier zedig ,,redelijk erg » zullen noemen. Zolang dat zo blijft, is die roep van Di Rupo praat voor de vaak. En roepen zijn tegenstan-dèrs in Vlaanderen met graagte het gevaar van dej/erstrikking in.

 

2007

Frères ennemis : le carton!, in : LB 26/01/2007

 

« Wallons-Flamands : Belges ennemis ? » Manifestement, la question intéresse. Pour preuve, le très beau score réalisé, mercredi soir, par le magazine de la une (RTBF) « C’est la vie en plus ». L’émission que Georges Huercano-Hidalgo consacrait aux relations entre les habitants du nord et du sud du pays a réalisé sa meilleure audience de la saison avec 252000 téléspectateurs et 1 6,2 pc de parts de marché.

 

2007

Gérald Tramasure (Mont-sur-Marchienne), RTBF / Incroyable, mais faux, LB 23/12/2007

 

L’ÉMISSION « QUESTIONS À LA UNE » DU 19 DÉCEMBRE 07, sur la RTBF, ayant trait à l’appréciation des francophones sur les néerlandophones et vice-versa, m’a fait bondir sur plus d’un point Ces reportages sont d’une nullité navrante. Il faut admettre que la Flandre connaît une lame de fond indépendantiste non dépourvue d’arguments. Toutefois, montrer une escouade d’étudiants catho flamands, bitus et clamant leur vo­lonté de séparatisme, démontrer que le sol belge a été uniquement défendu dans les tranchées de l’Yser par des sol­dats flamands, indiquer que le VOKA est unanime à vouloir les compétences qui lui donneront la force d’écraser la Wallonie, distiller quelques allochto-nes pour prouver qu’ils trouveront du travail parce qu’ils parlent le néerlan­dais. C’est probablement vrai, mais tout aussi faux, car les morceaux sont choisis.

Quant à la présentation du sud de la Belgique, l’ignominie dépasse la fic­tion. Charleroi, avec ses poivrots titu­bant, ses SDF drogués, sa métallurgie déclinante, c’est tout faux. Et Liège, avec ses gens au café pour passer le temps, c’est tout aussi faux. Et la sé­quence où un responsable de la presse écrite se fiche comme de l’an quarante des problèmes qui secouent la Belgique, est digne de l’ignorance dans laquelle le sud de la Belgique est maintenu par les acteurs dont c’est le boulot. Dans ces temps perturbés, il est inadmissible, pour une télévision publique, d’intoxiquer la population, tant au nord qu’au sud, de partialités telles qu’évoquées ci-dessus.

 

2007

 

Goosse raillé

BON USAGE – 15/12/2007 – (conférence à Bellefontaine avec leprofesseur émérite André Goosse (UCL))

 

M. Piedboeuf, le présentateur : « On a des difficultés avec une langue voisine. »

M. Goosse : « J’ai enseigné au nord de la frontière linguistique. Une vraie frontière. Il y a eu le « Walen buiten » (…). »

 

(plus tard) M.Goosse : « Il ne s’agit pas de mépriser.  Je crois que je n’ai jamais (sic) méprisé, mais bien blâmé. »

 

2007

Guy Brener, La Belgique, erreur de l’Histoire, AL 27/08/2007

 

La Belgique est une erreur de l’Histoire et n’aurait jamais dû exister! Les «grandes Puissances» en décidèrent autrement au Congrès de Vienne en 1815-. En outre lesdites grandes puissances ne tinrent pas compte de la réalité des choses en regroupant «artifi­ciellement» deux peuples aussi différents que le sont les Latins et les Germains. Le but était de faire barrage à la France de Napoléon. ‘es Wallons sont donc des « La­tins» et ne s’entendront jamais avec des Flamands «Germains»! Deux mentalités totalement différentes- Alors, à quand l’Europe des régions?

 

2007

Han Renard, Thomas Verbeke, Jef Van Baelen, Vreemden onder één dak, Knack 19/12/2007, p.50-53

 

(p.52) Onderzoek uit 2002 van de TOR-groep van de Vrije Universiteit Brussel, gespecialiseerd in de studie van tijd, cultuuren samenleving, bracht enkele opmerkelijke, zij het kleine verschillen aan het licht in de manier waarop Vlamingen en Walen hun tijd indelen.

Slapen, bijvoorbeeld. Dat doen alle Belgen veel, maar de Walen meer dan de Vlamingen. Walen slapen wekelijks 64 uur en 13 minuten, Vlamingen ‘maar’ 63 uur en 3 minuten — per saldo een dik uur minder.

Walen kijken ook meer tv. Dat is op het eerste gezicht verwonderlijk, omdat de Waalse bevolking jonger is dan de Vlaamse, en ouderen doorgaans veel tijd voor de buis doorbrengen. Toch zit-ten Walen wekelijks 1 uur en 21 minuten langer voor het kastje dan Vlamingen. Hoe komt dat? Ignace Glorieux, hoogleraar ver-bonden aan de TOR-groep van de VUB, wijst op het verschil in economische draagkracht tussen Vlamingen en Walen. ‘Hoger opgeleide en rijkere mensen hebben nu een-maal een gevarieerder en drukker vrije-tijdsleven.’

Als we gaan kijken naar de tijd die in Vlaanderen en Wallonie gevuld wordt met wat de onderzoekers ‘hoofdactiviteiten’ noemen — loonarbeid, huishoudelijk werk, kinderverzorging en opvoeding — dan lijkt dat opnieuw het clichébeeld van de hardwerkende Vlaming te bevestigen. De ‘totale werklast’ van Vlaamse mannen en vrouwen bedraagt gemiddeld 37 uur en 27 minuten. Die van Waalse mannen en vrouwen komt met 34 uur en 48 minuten uit op bijna 3 uur minder. Vlaamse ouders trekken daarnaast ook 3 uur en 12 minuten per week uit voor de zorg voor de kinderen, Waalse ouders slechts 1 uur en 48 minuten.

Ook intéressant en in de lijn van de verwachtingen, is dat Walen wekelijks een uur langer tafelen dan hun noorderburen. ‘De Walen blijken er een meer bourgondische levensstijl op na te houden’, schrijven de onderzoekers. (Enz.)

 

(p.52) WALEN WERKEN EVEN HARD

De vraag is nu hoe al die verschillen moeten worden uitgelegd. Zo telt Wallonie meer

werklozen dan Vlaanderen. Dan lijkt het niet meer dan  logisch dat de Walen

gemiddeld minder uren kloppen. Maar dat betekent niet noodzakelijk dat een werkende Waal een kortere werkweek heeft dan een werkende Vlaming.

Om een scherper beeld te krijgen van de uiteenlopende tijdsbesteding van Vlamingen en Walen — ligt het gewoon aan een anders samengestelde bevolking, of is er echt sprake van culturele verschillen? — werd nagegaan of die verschillen ook standhouden na contrôle op variabelen zoals het geslacht, de leeftijd, het opleidingsniveau, de werksituatie en het aantal kinderen.

En dan blijkt er op het vlak van wekelijkse loonarbeid alvast geen significant verschil meer te bestaan tussen de gewesten. ‘De mindere uren loonarbeid van de Walen kunnen worden verklaard door de bevolkingssamenstelling van Wallonie’, besluiten de onderzoekers. ‘Walen en Vla­mingen van hetzelfde geslacht, hetzelfde opleidingsniveau, dezelfde leeftijd, in dezelfde werksituatie en met evenveel kin­deren, verrichten ongeveer evenveel loon­arbeid.’

Opvallend is dat de overige tendenzen van het ruwe materiaal voor bijna allé andere

 

‘België moet een cappuccino worden’

Wat is u de voorbije maanden in de bewogen regeringsforma-tie het meest opgevallen?

VAN PARUS: Dat alle partijen voor de verkiezingen beloftes hebben gedaan waarvan ze van tevoren heel goed wisten dat ze die na de verkiezingen zouden moeten opgeven. De pechvogels die gewonnen hebben, moesten vervolgens aan tafel met mensen die, \ met dezelfde kracht, tegengestelde beloftes hadden gedaan.

 

(p.40)

VAN PARIJS: Slechts 44 procent van de Brusselse bevolking is Vlaming of Waal — al de

is buitenlander of van buitenlandse afkomst, en dat percentage wordt elk jaar groter.

(…)  Het Franstalige onderwijs in Brussel moet echt meertalig onderwijs worden. Dat is de prioriteit der prioriteiten. Hoe het die rijke Franstaligen in de Rand moet vergaan, die veel meer verdienen dan de gemiddelde Brusselaar, minder belast worden en op de koop toe niet cens echt moeite doen om Nederlands te leren, zou niet de hoofdzorg van Brusselse politici mogen zijn.

 

U verdedigt een strikte toepassing van het territorialiteitsbe-ginsel, maar pleit tegelijkertijd voor een zo breed mogelijke ver-spreiding in Brussel van het Engels. Is dat niet tegenstrijdig?

VAN PARIJS: Mijn pleidooi voor het Engels geldt niet alleen voor Brussel, hoor. We moeten zo vlug mogelijk en overal de kennis van het Engels democratiseren. Dat mag geen privilège blijven van een kleine minderheid. Maar kennis van die lingua franca moet gepaard gaan met respect voor andere talen. Elke taal heeft recht op haar territorium, op een grondgebied waar die taal heer en meester is.

Pleit u voor een drietalig Brussels Gewest?

(p.42)

van PARIJS: Er moeten in Brussel officiële faciliteiten komen voor het Engels. Mijn buurman is een Fransman, de mensen die zijn huis renoveren zijn Polen en samen spreken ze Engels.

Veel Franstaligen zeggen dat Brussel een voor 90 procent Fransta-lige stad is.

VAN PARUS: Tijdens het débat met de lezers van Le Soir en De Standaard poneerde een Franstalige lezer de stelling dat Brussel 92 procent Franstaligen telt. Dat klopt niet, heb ik geantwoord. Maar liefst 96 procent van de Brusselaars geeft aan goed tot zeer goed Frans te spreken — alle Vlamingen inbegrepen. Maar dat bedoelde hij natuurlijk niet, hij wou een definitie van de Franstaligen die de Vlamingen uitsluit. Maar aïs een Franstalige iemand is die het Frans aïs enige moedertaal heeft, dan kun je hun aantal schatten op 47 pro-cent van de Brusselse bevolking. Volgens die definitie vormen dus ook de Franstaligen een minderheid in Brussel.

(…)

U hebt veel contacten met de internationale gemeenschap in Brussel. Begrijpen buitenlanders nog wat er vandaag in België aan de hand is?

VAN PARUS: (…)  De Franse ambassadeur, met wie ik over hetzelfde thema praatte, kent dan weer geen woord Nederlands — het Frans is de taal van de diplomatie, n ‘est-ce pas — en dus is zijn opinie helemaal door de Franstalige pers gevormd. De meeste buitenlanders trouwens zien allés door de ogen van de Franstalige pers. Dat is een structurée! probleem voor hoe de Bel­gische situatie wordt gepercipieerd — het is in elk geval schadelijk voor het imago van de Vlamingen in het buitenland.

Buitenlandse journalisten zijn vaak teleurgesteld als ze naar hier komen. Ze hebben gelezen dat het land kapotgaat, en beseffen niet dat die berichtgeving ook maar een onderdeel van het spel is, en niet voor 100 procent serieus genomen hoeft te worden. Ik had in dat ver-band een intéressante ervaring met de radiozender France Culture, die in het Toneelhuis in Antwerpen een spéciale uitzending over de toekomst van België kwam opnemen. Ze vonden het om te beginnen al vreemd dat er niet overal Vlaamse vlaggen uithingen. Boven-dien zagen ze dat de straten er netjes bijlagen, en dat er luxe alom is — niet meteen het beeld van een opstand. De eerste dramatische vraag van de journalist aan het panel luidde: hoeveel dagen heeft Bel­gië nog te gaan? Toen het mijn beurt was, zei ik: België overleeft ons allemaal. (lacht) Dat vonden ze niet leuk.

 

(p.58) Yvonne Steinberger (Brugge) (boekhandelares)

De grens van ons vak valt zeker niet samen met de taalgrens. Het Waalse boekenvak is wel helemaal anders dan het onze. Zij importeren alles rechtstreeks uit Frankrijk. De paar distributeurs die er zijn, zijn ook in Franse handen. Ze hebben 10 procent min-der winstmarge dan wij, maar