SIECLE DES LUMIERES, REVOLUTION FRANCAISE

ET DICTATURE COMMUNISTE

Contrairement à ce qui nous est enseigné, le Siècle des Lumières et la Révolution française ont inspiré les régimes anti-démocratiques, comme le communisme.

1 Prof. N. Cristecu, recteur de l’ Université de Bucarest, Dictature et cultures, LS, 18/12/1990

“En Roumanie, nous avons fait l’expérience d’une dictature exercée au nom de la Raison .  Après tout, Marx et Engels sont les enfants gâtés des Lumières.  Bien des sympathisants occidentaux du communisme ont pensé que la doctrine communiste, née de l’idéologie des Lumières, avait surtout des effets salutaires.”

 

2 Maurits Cailliau, Le solidarisme en tant que doctrine sociale et ses origines catholiques, pp. 613, L’ Accent, 123, 1997

Nous connaissons tous la devise par laquelle la révolution française a débuté: “Liberté, Egalité, fraternité.”  Mais les livres d’ histoire taisent systématiquement la suite: “Liberté, Egalité, Fraternité ou la mort.”  C’est ce dernier aspect qu’ on a surtout mis en pratique.

Les trois premiers concepts “Liberté, Egalité, Fraternité” étaient plutôt des concepts abstraits, nés de la philosophie des lumières.  Le but était d’en finir avec l’Ancien Régime et ses structures.  Finie la dépendance de l’homme qui désormais pourra vivre librement et sans entraves en tant qu’individu autonome.  Quant à l’égalité, c’était encore pire, parce qu’il fallait tuer dans l’oeuf la grande richesse que sont la diversité et la spécificité de chacun.  Quant à la fraternité, là, on entrait définitivement dans le brouillard.

Deux frères ennemis sont nés de ces idées de 1789: le libéralisme d’une part, le communisme de l’autre.  L’un comme l’autre n’ont pas mis longtemps à démontrer qu’une idée, généreuse au départ, poussée trop loin, devient fausse.

 

3 Stéphane Courtois, éd., Le livre noir du communisme, Crimes, terreur, répression, éd. Robert Laffont, 1997

 

COMMUNISME : des ORIGINES FRANCAISES

 

LA REVOLUTION FRANCAISE avec la Terreur

 

(p.18) “Lénine assimilait les Cosaques à la Vendée pendant la Révolution française, et souhaitait  leur appliquer le traitement que Gracchus Babeuf, “l’inventeur” du communisme moderne, qualifiait dès 1795 de “populicide”.  (Gracchus Babeuf, La Guerre de Vendée et le système de dépopulation, Tallandier, 1987)”

 

(p.68) Lénine était friand de parallèles historiques entre la Grande Révolution – française –  et la révolution russse de 1917.  Il avait fait part à son secrétaire de la nécessité de trouver d’urgence “notre Fouquier-Tinville, qui nous matera toute la racaille contre-révolutionnaire.”  Ce fut Dzerjinski, futur patron de la sinistre Tcheka.

 

(p.684) “On a souligné plusieurs influences possibles pour les Khmers rouges.  L’examen de la “piste française” s’impose: presque tous les dirigeants khmers rouges furent étudiants en France, et la plupart y adhérèrent au PCF, y compris le futur Pol Pot.  Un certain nombre de leurs références historiques proviennent de cette formation: Suong Sikoeun, second de Ieng Sary, assure: “J’ai été très influencé par la Révolution française, et particulièrement par Robespierre.  De là, il n’y avait qu’un pas pour être communiste. Robespierre est mon héros.  Robespierre et Pol Pot: les deux hommes ont les mêmes qualités de détermination et d’intégrité.”

– Sur l’admiration du jacobinisme comme vecteur du communisme, cf François Furet, Le Passé d’une illusion: Essais sur l’idée communiste au Xxe siècle, Paris, Robert Laffont, 1995.

 

(p.711) Che Guevara, l’envers du mythe

“Fidel Castro se référait sans cesse à la révolution française: le Paris jacobin avait eu Saint-Just, La Havane des guérilleros avait son Che Guevara, version latino-américaine de Netchaïev.”  (p.712) C’est lui qui a inventé en 1960 le premier camp de concentration cubain, dans la péninsule de Guanama.

 

(p.795) Tout au long du 19e siècle,la réflexion sur la violence révolutionnaire a été dominée par l’expérience fondatrice de la Révolution française.  Celle-ci a connu, en 1793-1794, un épisode de violence intense adoptant trois formes principales.  La plus sauvage apparut avec les “massacres de septembre” au cours desquels mille personnes furent assassinées à Paris par des émeutiers, sans qu’interviennent aucun ordre du gouvernement ni aucune (p.796) instruction d’aucun parti.  La plus connue reposait sur l’institution du Tribunal révolutionnaire, des comités de surveillance (de délation) et de la guillotine, qui envoyèrent à la mort 2.625 personnes à Paris et 16.600 dans toute la France.  Longtemps occultées fut la teruer pratiquée par les “colonnes infernales” de la république, chargées d’exterminer la Vendée et qui firent des dizaines de milliers de morts parmi une population désarmée.  (…)

François Furet (in: Terreur, in: Furet, F., Ozouf Mona, Dictionnaire critique de la Révolution française, Paris, Flammarion, 1988) montre comment apparaît une certaine idée de la Révolution, inséparable de mesures extrêmes: “La Terreur est le gouvernement de la crainte, que Robespierre théorise en gouvernement de la vertu.  née pour exterminer l’aristocratie, la Terreur finit en moyen de réduire les méchants et de combattre les crime.  Elle est désormais coextensive à la Révolution, inséparable d’ elle, puisqu’elle seule permet de produire un jour une République de citoyens. (…)”

Par certains côtés, la Terreur préfigurait la démarche des bolcheviks – la manipulation des tensions sociales par la fraction jacobine, l’exacerbation du fanatisme idéologique et politique, la mise en oeuvre d’une guerre d’extermination contre une fraction révoltée de la paysannerie.  Robespierre a incontestablement posé une première pierre sur le chemin qui, plus tard, mena lénine vers la terreur.  Lors du vote des lois de Prairial, n’avait-il pas déclaré devant la Convention: “Pour punir les ennemis de la patrie, il suffit d’établir leur personnalité.  Il ne s’agit pas de les punir, mais de les détruire”?

 

 

 

 

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