Manipulations de l’histoire en faveur de l’impérialisme français

 

 

Jacques Dollar, La démystification du ‚Klöppelkrich’, Impr.St-Paul, 1981

 

(p.12) QUI FURENT CES HOMMES « SANS PEUR » ?

 

L’esprit frondeur des Luxembourgeois et plus particulière­ment celui des Ardennais est connu. Ces derniers, surtout, étaient fondamentalement opposés aux bouleversements révo­lutionnaires. Ils abhorraient un régime qui avait enlevé les cloches des églises et délogé les bons vieux saints du calendrier (p.13) grégorien, mais qui, pire encore, envoyait guerroyer leurs fils aux accents de la Marseillaise.

Comment mieux décrire ces gens du temps que ne l’a fait cet auteur dont le nom m’échappe: «Paysans à sève dure et verdissante, comme celle des chênes qui se cramponnent au roc ardoiseux de leurs montagnes, à l’humeur revêche et intraita­ble, regimbant contre les conseils, têtes rectilignes dans leurs conclusions, comme le sillon que trace leur charrue, les fils de l’Oesling aimaient mieux mourir dans leur pays, pour leur religion et leurs foyers, que d’aller au loin verser leur sang pour une cause qui n’était pas la leur».

 

Pour l’ordinaire il s’agissait d’humbles tâcherons et de paysans, aux têtes aussi dures que des rondins de tan, ne connaissant que leur glèbe, leur clocher et leur patois.

Leurs plaisanteries prenaient souvent forme de résistance passive – n’avaient-ils pas par exemple, débaptisé thermidor et messidor en «schnorridor» et «fressidor». Fini les lazzis lorsqu’on toucha à leurs fils pour en faire des soldats. Une situation analogue se répéta contre les Allemands en 1942, lors de l’enrôlement forcé des jeunes Luxembourgeois dans la Wehrmacht.

On a parlé d’un complot du curé de Weiswampach avec des agents autrichiens (dont la preuve irréfutable reste à dénicher aux Archives de la Guerre à Vienne) mais, dans leur détresse, nos paysans n’avaient besoin d’aucune incitation pour se soulever. Ardents et braves, ils prirent spontanément les armes et, sans signal, se mirent en marche, quoi qu’il advienne, les exaltés entraînant les hésitants. Leur armement était rudimen-taire: fusils, fourches, faux et bâtons.

Hélas! Nos insurgés n’entendaient rien aux actions de guérilla et moins encore à la vraie guerre. Il n’y avait ni discipline, ni plan d’ensemble, ni véritables chefs pour mener à bien cette téméraire entreprise.

 

(p.14) Ils n’allèrent pas loin, et ce qui était prévisible arriva: à la première attaque des Français le découragement s’empara des coeurs et le désastre s’accomplit. Ce fut le sauve-qui-peut, la seule planche de salut!

Aux yeux des autorités républicaines ces hors-la-loi étaient des agitateurs, des émeutiers, des brigands, des rebelles. Ces termes, forts à la mode en cette époque de chambardements, ne sont pas à prendre au pied de la lettre, de même que ne doivent pas l’être les flèches décochées régulièrement contre le clergé.

D’après la légende, ces gens simples auraient eu le diable au corps. Comme je voudrais le croire! Le plus stupéfiant est tout de même qu’une telle version puisse jusqu’à nos jours obscurcir la vérité historique.

Ces hommes «sans peur» qui s’étaient soulevés au pays des loups (surnom donné jadis par les forces de l’ordre françaises au Département des Forêts), se sont sûrement battus pour leurs opinions, par sentiment, par désespoir, mais le rire vous gagne devant les superlatifs employés parfois pour les présenter sous (p.15) le jour le plus favorable. Oubliant que «la parfaite raison fuit toute extrémité», le député Emile Priim déclara hardiment, en 1897, à la Chambre des Députés:

«Ces héros, ces glorieux paysans, ces lutteurs obscurs et magnanimes pour la noble cause de la religion et de la liberté.» Il croyait «bon de rappeler les exemples de courage héroïque, d’honnêteté sublime et d’invincible foi» que les combattants du «Kloppelkrich» nous auraient légué.

N’insistons pas, le bon sens nous l’interdit.

 

(p.380) Le monument commémoratif de Clervaux

 

A l’occasion du centenaire commémorant le «Kloppel-krich », un monument fut édifié en hommage aux paysans ardennais, tombés, selon les promoteurs, pour «Dieu et la Patrie». Qu’on me pardonne, mais cela me fait penser à la devise fâcheusement allemande «Fur Gott und Vaterland». Soit, Clervaux, la perle des Ardennes et centre du foyer insurrectionnel de l’an 7, fut à juste titre choisie pour l’empla­cement dudit monument.

Erigé par souscription nationale, ce mémorial, élégamment proportionnée, se dresse en forme de croix monumentale sur une butte en dehors de la ville, d’où le regard se réjouit d’une vue panoramique exceptionnelle. Il est l’oeuvre de Charles Arendt, le très méritant architecte de l’Etat honoraire et auteur bien connu, que Victor Hugo félicita lors de la parution d’une de ses monographies. Deux bas-reliefs du sculpteur Piedboeuf d’Aix-la-Chapelle attirent l’attention – l’un représente les insurgés d’Arzfeld recevant la bénédiction et l’autre le berger d’Asselborn devant ses juges militaires. Dans le granit bleu-gris est gravée cette inscription: «Aux paysans ardennais et à tous les Luxembourgeois qui de 1797-1799 ont souffert la persécu­tion et la mort pour Dieu et la Patrie». Provenant de l’imagina­tion populaire, cette maîtresse d’erreur et de fausseté, nous y lisons encore les mots «Wir können nicht lùgen»24.

=  «Nous ne savons pas mentir»

 

(p.381) A propos de cette parole contestée, Antoine Funck, ancien envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire du Grand-Duché à Paris, écrivit:

«Par quelle aberration stupide a-t-on laissé graver sur le monument érigé à Clervaux à la mémoire des victimes du «Kloppelknch» les mots «Wir kônnen nicht lùgen?» C’est à la fois indécent et absurde, une offense à la mémoire de Michel Pintz et de ses camarades d’infortune, tous patriotes luxem­bourgeois. A aucun d’eux, l’idée ne serait venue de s’exprimer spontanément en allemand devant le Conseil de Guerre où siégeaient des Alsaciens. L’interprète Ehgang, également Alsa­cien, était à leur disposition pour traduire en français, en cas de besoin, leurs réponses faites dans le dialecte du terroir ou, tout au plus, dans un langage germanique torturé. On peut s’éton­ner que la loi sur la protection des monuments historiques n’ait pas été appliquée pour éviter cette indigne incongruité».

 

 

Marie-France Cros, Rwanda / Génocide : contre-offensive française, LB 01/12/2005

 

Le journaliste français Pierre Péan publie un livre pour défendre le rôle joué par la France au Rwanda avant et pendant le génocide.

« L’ouvrage de notre confrère français manque sa cible : il ne nous fait pas oublier que ce sont les extrémistes hutus qui ont préparé et exécuté le génocide d’un million de personnes et ne nous convainc pas que la France – dont un officier commandait l’armée hutue à partir de février 1992 – n’y est pour rien. »

 

 

Un hommage aux disparus de Mers el-Kebir, in : L’Histoire 61, 2005-2006, p.96-97

 

« l’agression injustifiée d’une flotte française / celle de l’amiral Darlan/ désarmée par la Royal Navy »

 

 

P.-H. Thomas, Le don d’ubiquité de l’Etat français, LS 1/3/2006

 

« La France existe depuis toujours. Elle n’a pas eu de commencement. Elle ne peut avoir de fin. » (Valéry Giscard d’Estaing)

 

 

France / Génocide arménien : le Quid mis hors de cause, in : LB 08/03/2007

 

LA JUSTICE FRANÇAISE a dé­bouté mercredi le Comité de dé­fense de la Cause arménienne (CDCA) qui avait poursuivi le Quid, célèbre ouvrage encyclo­pédique, pour une présentation contestable du génocide armé­nien. Le CDCA, auquel s’étaient jointes plusieurs associations, re­mettait en cause la présentation faite par le Quid 2003 du massa­cre des Arméniens par la Turquie, estimant qu’elle aboutissait à nier le caractère génocidaire de cet événement. Le CDCA repro­chait notamment aux auteurs de l’ouvrage d’avoir écrit pour l’an­née 1915 /Transfert d’Arméniens vers les provinces méridionales de l’Empire ottoman […] nombreux décès (épidémie, maladie) pendant le voyage ». Par la voix de son pré­sident M. Mardirossian, le CDCA a indiqué qu’il allait se pourvoir en cassation contre cet arrêt qui « remet en couse ta mémoire des victimes ».(AFP)

 

 

A l’ initiative du Gouvernement wallon, dans le cadre du cinquantenairedu Congrès wallon de 1945, le Centre Dramatique Hainuyer / L’ Institut Jules Destrée ont le plaisir de vous inviter à l’ une des représentations du spectacle Le Coup de Semonce de Jean Louvet.  Les 3 et 4 nov. 1995 à 20 h. (à la Marlagne)

 

 

J. Debal, La Ligue française des droits de l’homme, 1040 BXL, LS 11/02/1989

 

« On la retrouve notamment en tête du combat indigne et irrationnel mené contre les principes de débat et de libre recherche historique.  Rien d’étonnant à cela lorsqu’on se rappelle ses attaques haineuses, en 1949, contre le livre de Kravtchenko, J’ai choisi la liberté, et, contre on auteur, ce précurseur de la dissidence politique, qui décrivait une réalité dont la véracité n’est plus aujourd’hui contestée par personne. »

 

 

Emmanuel Le Roy Ladurie, Un lieu commun peu banal, Le Vif L’Express, 04/01/1991

 

« Du jamais-lu: l’histoire de l’Europe enfin racontée sans nationalisme ni frontières. »

 

 

Edouard Hulin, L’ intelligentsia aveugle, Le Vif, Août 1991

 

« le dessillement des yeux, fâcheusement occultés, de l’ intelligentsia française rouge vis-à-vis du régime « idyllique » de l’ URSS. »

Toute cette intelligentsia française de gauche avait bien lu l’ ouvrage écrit en 1946 et publié en langue française en 1948 par V.A. Kravchenko, « J’ ai choisi la liberté », puisqu’ elle avait traîné l’ auteur en justice, par l’ intermédiaire de leur organe « Les Lettres françaises » afin d’ obtenir un jugement déclarant que la biographie de Kravchenko n’ était qu’ un ramassis de calomnies anticommunistes.

Les Aragon, Sartre, Picasso, Joliot-Curie, Ellenstein, etc, ont eu une influence considérable su plusieurs génrations de Français.

Comme par exemple, cet anti-américanisme primaire de tout un peuple.  A la grande joie de la Tchéka, ensuit de la KGB.

 

 

/=Histoire de l’Europe, sous la dir. de François Lebrun et Jean Carpentier, Seuil, 632 p.; L’Europe, Histoire de ses peuples, JB Duroselle, Perrin, 424 p./

 

(p.57)  « Les vrais Européens, eux, ne sont pas des conquérants, mais d’authentiques fédéralistes: (…): Sully, sous les premiers Bourbons; l’abbé de Saint-Pierre au temps de Louis XV; Hugo et Proudhon au XIXe siècle. (…)  Elles tombaient toujours  sur des nationalistes belliqueux, plus influents, plus décisifs: Mazzini est mis en échec par Bismarck, Jaurès pa Guillaume, Briand par Hitler. « 

 

 

Jacqueline Beaulieu, Retour d’ Egypte: en route pour les conquêtes en six épisodes!, LS 11/01/1991

 

Napoléon – l’ Européen, c’ est l’ idée d’ une nouvelle série télévisée qui montre les réactions des peuples à l’ invasion impériale. » 

« L’ épopée napoléonienne a presque toujours, à la télévision, été considérée du seul point de vue français.  Avec « Napoléon et l’ Europe », une série de six films qui débute ce soir sur FR3, changement d’ optique.  L’ auteur, Jean Gruault, sous le regard de l’ historien spécialiste de Napoléon, Jean talard, tente de montrer de quelle manière ont réagi les peuples envahis par l’ empereur des Français. »

 

 

Xavier Yacono, Histoire de la colonisatin française, 1969, PUF

 

(p.124) « Comment porter un jugement d’ ensemble sur l’ histoire de la colonisatn française?  Qu’ elle ait été une grande chose, nul ne peut en douter.  mais bonne ou mauvaise?  Histoire manichéenne s’ il en fut, disputée entre une légende  rose et une légende noire.  Comme cette dernière l’ emporte aujourd’hui, nous terminerons en rappelant que, pour le général de Gaulle, « champion de la décolonisation », l’ oeuvre coloniale « fut belle, grande et féconde ».  Pour le président H. Bourguiba (qui a passé dix ans de sa vie dans les prisons françaises): « Le peuple tunisien estime que la présence française pendant soixante-quinze ans a été positive, puisque sa situation actuelle est meilleure que celle qu’ il connaissait avant l’ arrivée des Français.  Il n’ a pas perdu au change. »  Pour le président du Sénégal L.S. Senghor (autre adversaire acharné du colonialisme): « La colonisation française n’ a pas eu que des aspects négatifs, je dirai même qu’ au fond, elle n’ a eu que peu d’ aspects négatifs. »  On citerait évidemment des jugements opposés.  Nous les réservons pour le moment où la légende aura repris le dessus. »

 

 

ALGERIE /Un timbre-poste français interdit, LB 21/12/1989

 

Les PTT français ont émis un timbre avec pour thème « Hommage aux harkis soldats de la France. » (= supplétifs algériens de l’armée française).

 

 

RTB 21/04/1994, in: Télépro 4/94, Dien Pien Phu (2O:35) de Pierre Schoendorfer (1991)

 

« hymne à la bravoure virile et au sacrifice désintéressé »

 

 

Les émissions ‘Grandes batailles du passé’ (de de Turenne)

 

 

Les français considèrent que 1789 marqua la fin de l’ Ancien Régime. (D. Latteur)

 

 

Gérald Papy, Interview avec Dominique de Villepin, LB 11/01/2008

 

Entretien avec l’ancien premier ministre fran­çais Dominique de Ville-pin, à Bruxelles jeudi : de Napoléon Bonaparte à Nicolas Sarkozy, à l’occasion de la publi­cation de son livre « Le soleil noir de la puissance ». Le texte de cette interview a été relu et amendé par M. de Villepin.

Qu’est-ce qui vous fascine dans le destin de Napoléon? Fut-il le sau­veur ou le fossoyeur de la Révolu­tion française ?

L’intérêt, je le porte à l’homme lui-même et plus encore à l’impor­tance de cette période pour l’His­toire de la France et de l’Europe. La préoccupation de Bonaparte est tout d’abord de chercher à réconci­lier les Français et à ramener dans son lit la Révolution sans pour autant la renier puisqu’il est celui qui asseoit la propriété, l’égalité, celui qui cherche à développer le mérite, n est vrai que ceci se fait en grande partie au détriment de la li­berté. Mais sans doute davantage dans les années qui suivront que dans les premières années consu­laires, parce que le pouvoir person­nel se renforcera. Plus le régime se fragilisera, plus les difficultés se­ront nombreuses, plus cela se fera au prix des libertés, de l’avènement d’une cour et d’une concentration du pouvoir, n faut quand même souligner ce génie de Bonaparte qui consiste à

être capable de refonder le pacte entre le pouvoir et la so­ciété et à doter la France d’un certain nombre de grandes ins­titutions mo­dernes: le Code civil, le Concor­dat, la situation préfectorale, la

refonte économique et financière. Tout ceci permet d’asseoir la France nouvelle.

Napoléon Bonaparte réussit l’al­chimie des contraires. C’est un homme de pouvoir et de conquête et un homme qui a conscience de la fragilité, de la précarité de tout, n sait en même temps réussir cette alchimie entre le chef de guerre et l’homme politique. C’est un homme qui a une intuition, une compréhension, une philosophie du pouvoir.

(…)

Ce que je souhaite, c’est que mon pays n’oublie pas les réalités du monde d’aujourd’hui et les grands princi­pes qui fondent notre diplomatie: , la paix, la justice et l’indépendance. Il faut savoir dans quelles circonstances et dans quelles situa­tions, la France peut être le plus ef­ficace. Je ne crois pas, par exem­ple, que ce soit en revenant dans les instances militaires de l’Otan que la France soit le plus crédible, le plus efficace et le mieux entendue. De la même façon, je crois que la France a la chance d’être comprise, atten­due, espérée dans un certain nom­bre de régions du monde vis-à-vis desquelles nous avons des responsabilités. La France a toujours été à i la croisée des différents mondes, à la croisée du Sud et du Nord. Le gé­néral De Gaulle avait très bien compris que la France avait cette vocation charnière. Dans le monde d’aujourd’hui, quand on est porteur de cette diversité, c’est une chance. Le monde a besoin de médiateurs, de gens qui permettent à l’esprit de tolérance et de dialogue de se déve-f lopper. Je pense que la Belgique, de la même façon, a cette expérience, cet héritage de la diversité, la con­naissance de l’Afrique, que nous partageons. Cette diversité cultu­relle qui vous incarne et que vous représentez, c’est une chance pour la Belgique, n est vrai que dans des moments de difficulté, la tentation peut être à la division, à la récrimi­nation et à la frustration, n faut être plus fort que cela .La responsabilité des hommes politiques, c’est de ne pas céder aux pulsions, aux tenta­tions de la division, aux tentations de la vie partisane… C’est au con­traire de s’élever.

 

 

 

“La barbarie est de tous les pays et de tous les temps”, LB 17/07/1999

 

Le Président a inauguré un centre de la mémoire à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne), village où le 10 juin 1944, 642 personnes ont été massacrées par les SS.  Le chef de l’Etat français a appelé à “rester vigilants pour que l’homme s’interdise l’inhumain” et a souhaité qu’”un nouvel ordre s’installe, fondé sur l’exigence éthique.”  “Oradour et tous les martyrs nous rappellent que la barbarie est de tous les pays et de tous les temps”, a-t-il ajouté.

 

 

Martin Van Creveld, Freud hat sich geirrt, in : Focus 39/2010, S.62-64

(Hebrew University – Jerusalem)

 

« In Frankreich müssen Lehrer und Professoren, die glauben, dass der französische Kolonialismus eine böse Sache gewesen ist, mit Sanktionen rechnen.“ (…)

 

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