Breiz Atao
La Bretagne, une colonie de la France
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Le cri de ralliement: Breizh Atao (Bretons toujours) | |
Montfort-sur-Meux (20 km de Rennes) En 1914-18, mon grand-père, travaillant comme ouvrier agricole dans la région, entendit souvent les gens dire : « Les Français se battent jusqu’au dernier Breton. » |
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1965 |
Paul Sérant, La France des minorités, éd. Lafont 1965 (p.87) IRRÉDUCTIBLE BRETAGNE PRÉNOMS MAUDITS, LANGUE PROSCRITE
En décembre 1963, la caisse d’allocations familiales du Morbihan annonçait à un père breton de douze enfants, M. Manrot, qu’il toucherait désormais les allocations non seulement pour les aînés de ses enfants, mais aussi, contrairement à ce qui se passait précédemment, pour les plus jeunes d’entre eux. A l’époque de la naissance de son septième enfant, M. Manrot, qui résidait alors à Boulogne-sur-Seine, décida de donner au nouveau-né le prénom breton d’Abradoran. Le secrétaire de mairie de Boulogne refusa d’inscrire l’enfant au registre de l’état civil, sous prétexte que le prénom choisi par les parents n’était pas un prénom français. Les époux Manrot ne se laissèrent pas intimider par ce refus. Non seulement ils ne changèrent pas le prénom de l’enfant, mais ils donnèrent à leurs cinq enfants suivants (p.88) des prénoms bretons : Mayden, Gwendal, Diwenska, Skeltjenn, Brann. La mairie de Boulogne-sur-Seine ne modifia pas davantage sa position. Elle persista dans son refus d’inscrire les petits Bretons à l’état civil. Des poursuites judiciaires furent intentées contre les époux Manrot pour « non-déclaration d’enfants » (sic). Cependant les parents réussirent à faire admettre leur bonne foi, et le ministère public fut débouté en mai 1961. Les ennuis des époux Manrot n’étaient pas terminés pour autant. Ayant quitté la banlieue parisienne pour rentrer en Bretagne, ils se virent refuser par la caisse d’allocations familiales de Landerneau les prestations concernant leurs six derniers enfants. « Ils intentèrent une action contre cette caisse », précisait le journal Le Monde le 15 décembre 1963 en résumant l’affaire. « Le tribunal de Quimper repoussa cette demande, mais la cour d’appel de Rennes, le 19 décembre 1961, lui donna tort et ordonna une enquête. En mai 1963, l’affaire revint devant la cour où « l’existence » des enfants fut admise. Seulement le porte-parole de la caisse d’allocations fit valoir que les charges familiales relevaient du régime général et non de la caisse agricole de Landerneau. » C’est ce litige qui vient d’être « réglé », ajoutait Le Monde. « Mais, en justice, la situation ne l’est pas, M. et Mme Manrot ayant introduit une instance pour obtenir le versement des allocations familiales agricoles par la caisse d’allocations familiales de Landerneau. L’affaire est actuellement en cassation. Et les six derniers-nés aux prénoms bretons n’ont toujours pas d’existence légale… » En cette même année 1963, une autre affaire bretonne devait provoquer des réactions hors de France. Un médecin breton de Châteaulin (Finistère), le docteur Etienne, avait décidé de faire donner à ses enfants un enseignement en langue bretonne. Mais (p.89) de Gaulle interrogé par des journalistes, prononça des paroles apaisantes. « Si les autonomistes bretons ont trahi », déclara-t-il, « ils seront punis pour trahison ; s’ils n’ont été qu’autonomistes sans avoir trahi, c’est une autre histoire. » Les choses se passèrent cependant quelque temps comme si l’autono-misme, et même le simple régionalisme, étaient considérés par les autorités comme synonymes de trahison. Comme dans toute la France, l’épuration « légale » fut précédée en Bretagne, d’une épuration insurrectionnelle. L’ancien directeur du journal régionaliste La Bretagne, Yann Fouéré, donne sur ce sujet les précisions suivantes : « La plupart des militants bretons qui tombèrent… au printemps et à l’été 1944 n’avaient à se reprocher que leur foi et leur patriotisme bretons : le barde A. Boscher, écrivain de langue bretonne, isolé aux confins de la forêt de Duault, et son frère (ce dernier fut abattu parce qu’il avait tenu à venir assister aux obsèques du premier) ; Yves de Cambourg, administrateur de La Bretagne, et Louis Stephan, qui collaborait à nos journaux, jeune journaliste de valeur et de grand avenir ; Mme du Guerny, auteur d’une « patriotique » Histoire de Bretagne, assassinée avec ses proches : le commandant du Mintier de la Mothe, sa femme, sa belle-sœur et leur bonne, en présence de son fils, âgé de quatorze ans ; l’abbé Lec’hvien, recteur de Quemper-Guezennec, l’un des prêtres du Bleun-Brug qui avaient suivi l’apostolat de l’abbé Perrot ; le jeune Philippon, tué parce qu’il était venu en pèlerinage prier sur la tombe de l’abbé Perrot ; Paul Gaïc, les frères Tastevin, dont l’un avait seize ans, et qui furent affreusement mutilés ; Le Padellec, Moullec, Vary, Bothorel, C. Le Part, Hirgair, assassiné parce qu’on ne trouvait pas son fils, d’autres encore, militants du P.N.B. ou vendeurs de L’Heure bretonne ou de Breiz Atao. « Dans le même temps pourtant », remarque (p.90) aucun établissement d’enseignement, public ou privé, n’est actuellement autorisé par la loi française à enseigner dans une autre langue que le français. Le Dr Etienne décida donc de prendre un précepteur qui instruirait à domicile ses enfants dans la langue de leurs ancêtres. Mais l’inspecteur d’Académie considéra que la décision du médecin était incompatible avec les lois et règlements en vigueur. En conséquence, le Dr Etienne se vit refuser un certificat de scolarité pour ses enfants, ce qui le mettait dans l’impossibilité de toucher ses allocations familiales, non seulement pour les deux aînés, mais aussi pour ses trois plus jeunes enfants et pour sa femme. Le Dr Etienne s’adressa alors à l’Union Nationale des Parents d’Elèves de l’Enseignement libre. Le secrétaire général de cette association lui répondit que la décision de l’Inspecteur d’Académie devait être considérée comme « l’application correcte de la loi de 1882 qui précise que la langue française est l’élément de base essentiel de l’enseignement obligatoire ». En revanche, le secrétaire général de l’A.P.E.L. considérait que la décision de la Caisse d’allocations familiales pouvait prêter à discussion, « dans la mesure où les règlements intérieurs de la Caisse ne précisent pas l’obligation d’allocations aux aînés pour justifier l’allocation aux puînés ». Le Dr Etienne fit connaître son cas aux associations qui, dans le Pays de Galles et en Irlande, manifestent une solidarité active à l’égard des Bretons qu’ils jugent opprimés. Un militant gallois adressa au Consul de France une lettre dans laquelle il protestait contre « un récent cas de discrimination pratiquée à l’encon-tre d’un citoyen breton ». « Par suite du refus réitéré du Gouvernement français de permettre l’enseignement du breton dans les écoles de Bretagne », écrivait M. J. H. Roberts, « le Dr Etienne, de Châteaulin, a décidé d’instruire ses deux enfants aînés à leur foyer en langue bretonne. (p.91) Comme vous le savez, ceci est permis par la loi française, pourvu qu’un inspecteur local, fonctionnaire du gouvernement, certifie que l’enseignement dispensé est du niveau normal. Un inspecteur local, fonctionnaire du gouvernement, a dressé un rapport favorable concernant l’éducation des deux enfants. « Cependant, le 13 mars 1963, le Dr Etienne fut informé qu’il ne recevrait plus de certificat de scolarité pour la raison que ses enfants étaient enseignés en breton. En conséquence de cette décision autocratique, M. Etienne s’est vu supprimer les allocations familiales, non seulement pour les deux aînés, mais aussi pour sa femme et les trois plus jeunes enfants. « Je vous serai reconnaissant de bien vouloir porter ces faits à la connaissance de l’ambassade française à Londres, car il me semble que ce cas flagrant de victimisation est contraire à la politique française de « Liberté, Egalité, Fraternité », telle que nous l’avons étudiée dans les écoles du Pays de Galles. » A cette lettre, le consul général de France à Liver-pool adressait la réponse suivante : « L’obligation d’envoyer les enfants français à une école française est inscrite dans notre législation. Elle s’applique à tous les citoyens de quelque province qu’ils soient originaires. Le fait d’avoir une seule législation pour tous semble parfaitement normal à tous les Français, qu’ils vivent dans le Nord, l’Ouest, le Sud ou l’Est. « Puis-je vous rappeler que la France est une nation, non pas un Royaume-Uni composé d’éléments différents ayant une forme de gouvernement relativement autonome ? Il n’y existe qu’une seule langue, le français. « Nous n’avons aucune hostilité contre de vieilles langues et des dialectes régionaux comme le « breton », le « basque », le « provençal », le « catalan ». Ces dialectes sont même enseignés dans certaines universités, dans des buts historiques et folkloriques, et de (p.92) nombreuses œuvres remarquables ont été écrites dans ces dialectes (1). » S’il semblait qualifier de « dialecte » le breton, qui est une véritable langue, le consul général de France à Liverpool n’en résumait pas moins très exactement la position officielle de l’Etat français. Mais c’est précisément à cause de cette position de l’Etat français qu’il existe un problème breton. Le cas des époux Manrot et du Dr Etienne sont sans doute des cas « marginaux » et exceptionnels. Très rares sont les Bretons qui vont jusqu’à braver ouvertement les dispositions de la loi française. Mais plus nombreux sont ceux qui, sans passer à une révolte ouverte, pensent, eux aussi, que cette loi est scandaleuse et qu’il faudrait la modifier. Et plus nombreux encore sont les Bretons qui, sans avoir d’activité politique ou culturelle spécifiquement « bretonne », ont cependant plus ou moins conscience d’appartenir à une communauté injustement négligée ou brimée.
(p.116) (Préambule à la déclaration du Conseil national breton, créé le 3 juillet 1940, par Mordrel et Debauvais, pro-Allemands.) (p.117) « Depuis 1789 surtout, la Bretagne a été traitée comme un territoire colonial, ses intérêts moraux et spirituels ont été méprisés, sa langue — symbole toujours vivant de sa nationalité — pourchassée des écoles et interdite dans la vie publique, ses intérêts économiques négligés par le gouvernement de Paris ou délibérément sacrifiés aux intérêts purement français, le sang des Bretons utilisé sans contrepartie dans toutes les guerres européennes ou coloniales de la France. Les solennelles affirmations de la Grande Guerre, d’après lesquelles tout peuple avait droit à l’existence nationale indépendante n’ont pas été respectées envers la Bretagne, quoique cette guerre ait coûté la vie à 240.000 Bretons — un mort sur 11 habitants, c’est-à-dire (p.118) la plus forte proportion de pertes enregistrées par les peuples en guerre (un mort français pour 28 habitants). « Non seulement l’Etat français depuis la Révolution a systématiquement ignoré le nom même de la Bretagne et méconnu les intérêts du peuple qui l’habite, mais il a, ces dernières années, pourchassé les patriotes, interdisant leurs journaux, dissolvant leur parti, prohibant leurs réunions, les persécutant dans leur situation privée ou publique, leur imposant des résidences forcées, saisissant leurs biens, les emprisonnant sur simple soupçon de patriotisme breton, les condamnant à la prison et à la peine de mort. « En s’opposant ainsi au redressement spirituel et matériel de la Bretagne, en mettant ainsi avant et pendant la guerre les patriotes bretons hors la loi, l’Etat français a manifesté clairement sa volonté d’en finir avec la nation bretonne, et son action de pure force, contraire au principe même qui était à la base de sa propre Constitution, a trop bien justifié les réactions inévitables. »
(p.127) LES NOUVELLES ERREURS JACOBINES Comme dans tout le reste de la France, l’épuration de 1944 ne frappa pas seulement, en effet, ceux qui avaient effectivement collaboré avec l’Allemagne : elle atteignit tous ceux que l’on soupçonnait de « séparatisme », même si aucun contact avec l’occupant ne pouvait leur être reproché. Lorsqu’il se rendit à Vannes en 1945, le général (p.128) de Gaulle interrogé par des journalistes, prononça des paroles apaisantes. « Si les autonomistes bretons ont trahi », déclara-t-il, « ils seront punis pour trahison ; s’ils n’ont été qu’autonomistes sans avoir trahi, c’est une autre histoire. » Les choses se passèrent cependant quelque temps comme si l’autono-misme, et même le simple régionalisme, étaient considérés par les autorités comme synonymes de trahison. Comme dans toute la France, l’épuration « légale » fut précédée en Bretagne, d’une épuration insurrectionnelle. L’ancien directeur du journal régionaliste La Bretagne, Yann Fouéré, donne sur ce sujet les précisions suivantes : « La plupart des militants bretons qui tombèrent… au printemps et à l’été 1944 n’avaient à se reprocher que leur foi et leur patriotisme bretons : le barde A. Boscher, écrivain de langue bretonne, isolé aux confins de la forêt de Duault, et son frère (ce dernier fut abattu parce qu’il avait tenu à venir assister aux obsèques du premier) ; Yves de Cambourg, administrateur de La Bretagne, et Louis Stephan, qui collaborait à nos journaux, jeune journaliste de valeur et de grand avenir ; Mme du Guerny, auteur d’une « patriotique » Histoire de Bretagne, assassinée avec ses proches : le commandant du Mintier de la Mothe, sa femme, sa belle-sœur et leur bonne, en présence de son fils, âgé de quatorze ans ; l’abbé Lec’hvien, recteur de Quemper-Guezennec, l’un des prêtres du Bleun-Brug qui avaient suivi l’apostolat de l’abbé Perrot ; le jeune Philippon, tué parce qu’il était venu en pèlerinage prier sur la tombe de l’abbé Perrot ; Paul Gaïc, les frères Tastevin, dont l’un avait seize ans, et qui furent affreusement mutilés ; Le Padellec, Moullec, Vary, Bothorel, C. Le Part, Hirgair, assassiné parce qu’on ne trouvait pas son fils, d’autres encore, militants du P.N.B. ou vendeurs de L’Heure bretonne ou de Breiz Atao. « Dans le même temps pourtant », remarque (p.129) Yann Fouéré, « d’autres militants bretons, le commandant Thomas, le Dr Leclerc, Ropartz, Dieulesaint, Jacques Malard, qui fut fusillé à la caserne du Colombier, à Rennes, le barde Stéphan de Saint-Pol, ami de l’abbé Perrot, E. Martin, P. Bodereau et d’autres, tombaient sous les balles allemandes (1) ». En 1952, le ministre de l’Intérieur faisait connaître qu’il y avait eu 402 exécutions sommaires en Finistère, 215 dans les Côtes-du-Nord, 192 en Morbihan, et 10 seulement en Loire-Inférieure. D’autre part, de source officielle également, on estime que 1 500 personnes furent fusillées en Bretagne par les Allemands pendant l’occupation (2). L’épuration officielle ne put atteindre les principaux animateurs du nationalisme breton : Mordrel et Debauvais, et aussi Célestin Laine, réfugiés en Allemagne, ne furent pas retrouvés après la guerre. De même, un certain nombre de combattants de la Formation Perrot réussirent à échapper à la police. En revanche, des milliers de Bretons soupçonnés de séparatisme furent interrogés ou arrêtés. Les autorités se référèrent à des listes que la police possédait depuis les perquisitions de 1932 et de 1939, c’est-à-dire bien avant qu’il pût être question de collaboration avec l’envahisseur. Il est vrai que la conviction des autorités était que l’autonomisme avait partie liée avec l’Allemagne dès avant la guerre. Dans les différents camps de concentration de Rennes, Langueux, Sargeau, Pont-de-Buis, Quimper, etc. se trouvaient alors, rapporte Yann Fouéré, « une trentaine de prêtres, l’un d’eux arrêté dans son confessionnal, quelques autres alors qu’ils suivaient la procession de Notre-Dame de Boulogne, des soldats de la Résistance, quelques membres des F.F.L., des enfants de quinze ans et des mères de famille nombreuse (3). » Ces arres- (1) Yann Fouéré, op. cit., pp. 107-108. (2) Cf. Yann Poupinot, op. cit., pp. 168-169. (3) Yann Fouéré, op. cit., p. 120.
(p.130) tations massives créèrent cependant en Bretagne une émotion suffisante pour susciter, au Folget, une manifestation de protestation. L’évêque de Quimper obtint des autorités la promesse de libérations prochaines. Un journaliste breton, Joseph Martray, a décrit en ces termes l’atmosphère de l’époque : « L’opération se déroula dans une confusion invraisemblable où le comique alternait avec le tragique. Les Renseignements Généraux établirent des listes où le moindre joueur de biniou se voyait promu chef de Gwen ha du et dirigeant de Breiz Atao : il suffisait d’avoir dansé dans un cercle celtique ou d’avoir suivi un cours de langue bretonne pour se trouver considéré comme extrémiste dangereux. Des centaines de personnes furent arrêtées, qui avaient souvent allié à leurs activités bretonnes des activités résistantes incontestables… « Cette grande rafle prouvait au moins aux pouvoirs publics que l’idée bretonne avait pénétré profondément dans le pays. Il était difficile de parler d’une « poignée d’agitateurs » puisque la police elle-même n’en finissait plus de dresser des listes contenant des milliers de noms pris dans tous les milieux (docteurs, prêtres, professeurs, cultivateurs, industriels, commerçants, etc.). Il eût fallu transformer finalement la Bretagne en camp de concentration pour arrêter tous ceux que le nationalisme ou le régionalisme avaient touchés depuis 1932. On y renonça (1). » Parmi les faits les plus frappants de l’épuration en Bretagne, relevés par Yann Fouéré, il faut rappeler qu’un responsable local du P.N.B., le chef d’escadron en retraite Thomas, fut inculpé « d’intelligences avec l’ennemi », alors qu’il avait été fusillé par les Allemands le 3 août 1944 ! De même, des militants de la Résistance furent condamnés uniquement parce qu’ils avaient également milité pour l’idée bretonne. L’épu- (1) J. Martray, Le Peuple breton, mars 1948 (cité par Yann Fouéré, op. cit., p. 186).
(p.131) ration « culturelle » connut des épisodes non moins étranges. L’acte d’accusation contre un collaborateur de La Bretagne, Yves le Diberder, relevait spécialement qu’il avait écrit que le poème de Tristan et Iseult était essentiellement celtique, mais que les Français « l’avaient malheureusement francisé ». Il fut acquitté, rapporte Yann Fouéré, « surtout parce qu’il put prouver que Gaston Paris et Joseph Bédier avaient soutenu cette thèse trente ou quarante ans avant lui ! (1) »
(p.191) Simone Weil voyait, dans la conquête par les Français des territoires situés au sud de la Loire, l’une des plus grandes atrocités de l’histoire. « Ces territoires où existait un niveau élevé de culture, de tolérance, de liberté, de vie spirituelle », écrit-elle, « étaient animés d’un patriotisme intense pour ce qu’ils nommaient leur « langage » ; mot par lequel ils désignaient leur patrie. Les Français étaient pour eux des étrangers et des barbares, comme pour nous les Allemands (1). Pour imprimer immédiatement la terreur, les Français commencèrent par exterminer la ville entière de Béziers, et ils obtinrent l’effet cherché. Une fois le pays conquis, ils installèrent l’Inquisition.
(p.214) cf François Fontan, Ethnisme – Vers un nationalisme humaniste (1961) « Ce sont parmi les assimilés collaborateurs que se recrutent les pires chauvins de la nation conquérante. Le refoulement linguistique et culturel dont souffrent inconsciemment mais profondément ces assimilés est la cause réelle de leur agressivité et de leur impérialisme. En luttant contre les non-assimilés, ils luttent contre leur propre subconscient, et ils se vengent de l’oppression qu’ils ont subie dans leur jeunesse en l’imposant aux autres. »
(p.222) L’existence d’un parti francophile en Catalogne eut finalement pour conséquence le retour du Roussillon à la France.
(p.225) La langue catalane a connu en France les mêmes vicissitudes que les autres « parlers maternels ». En 1874, elle fut remplacée par le français dans les prédications à la cathédrale de Perpignan. Tout comme en Espagne, la langue catalane était proscrite dans les écoles depuis la Révolution.
(p.287) LES ACCUSES DE COLMAR Les autorités s’inquiétèrent. Après diverses enquêtes, des poursuites judiciaires furent intentées contre Ricklin, Hauss, Schall, Rossé, Schlaegel, Baumann, Roos, Ernst et d’autres autonomistes, pour complot contre la sûreté de l’Etat. Leur procès eut lieu à Col-mar, du 1er au 24 mai 1928. Il apparut clairement après quelques jours de débats, que le ministère public ne pouvait pas apporter la preuve d’un véritable complot. Il fut établi qu’un des principaux témoins de l’accusation, Riehl, était un agent provocateur, et qu’il avait rédigé lui-même des déclarations antifrançaises mises au compte des autonomistes. Le procès fît surtout apparaître l’incompatibilité entre les vues des « Français de l’intérieur » et celles des Alsaciens libérés. « N’est-ce pas là du séparatisme ? » s’écriait le président du tribunal, après avoir relevé, dans un document du Heitmatbund, le slogan « L’Alsace-Lorraine aux Alsaciens-Lorrains ». L’accusé Schlaegel répondait : (1) Raymond Postal, op. cit., p. 171 (note).
(p.288) « Cet adage était officiel dans la politique alsacienne d’avant-guerre, et jamais l’Etat allemand ne s’est cru obligé d’y voir un complot. L’Alsace-Lorraine aux Alsaciens-Lorrains veut dire pour nous que nous devons nous sentir en Alsace chez nous, et qu’alors nous serons aussi de bons Français. » Comme on reprochait aux autonomistes d’avoir constitué des groupes de protection paramilitaires, ils affirmèrent qu’il s’agissait d’un simple service d’ordre pour leurs réunions. « Je constate que l’Action française, qui veut renverser le gouvernement par la force, n’est pas inquiétée », déclara le Dr Ricklin. « Mais dès que nous voulons changer quelque chose en Alsace, on veut nous pendre ! » Plusieurs personnalités alsaciennes, dont les positions étaient plus modérées que celles des autonomistes, leur apportèrent cependant l’appui de leur témoignage. L’abbé Muller, sénateur, se déclara partisan de l’autonomie culturelle et religieuse. « Pourquoi enlever à chaque sol ce qui lui est propre ? » déclara-t-il. « Ce serait verser dans une grande futaille centrale à Paris, le vin de Bordeaux, le bourgogne, le Champagne, le vin de la Loire et le vin d’Alsace. On tirerait ensuite ce vin pour tous les Français. La beauté et le parfum de tous les vins seraient détruits pour en faire un mélange sans goût. » L’une des personnalités alsaciennes les plus respectées au temps de la domination allemande, l’abbé Haegy, n’hésita pas à dire que le mouvement autonomiste lui apparaissait comme la continuation de l’ancienne politique alsacienne. « Nous avons grandi dans les traditions de Pautonomisme », déclara-t-il. « Nous sommes pour cela des régionalistes convaincus, parce que nous savons que le régionalisme est le meilleur moyen de rendre un pays prospère au point de vue économique, culturel et religieux. » II insista sur la légitimité du bilinguisme. « II y a des gens qui prétendent que le bilinguisme est impossible. Nous savons qu’il est possible et que nos pères et mères, (p.289) élevés à l’école du village, écrivaient l’allemand et le français. » De son côté le comte Jean de Pange, membre émi-nent du Parti démocrate populaire, déclara à propos de Ricklin : « Je n’ai cessé de penser que pour empêcher l’éclosion de l’autonomisme, il aurait fallu que le gouvernement français donnât dans une certaine mesure satisfaction à nos aspirations régiona-listes. J’ai toujours été régionaliste et je comptais sur le retour de l’Alsace-Lorraine pour provoquer notre réorganisation administrative. Il y a eu avant tout malentendu et incompréhension réciproque. » Après la déposition de Jean de Pange, M. Chéron, professeur de droit de l’Université de Strasbourg, fit savoir qu’il démissionnerait de la société des Amis de l’Université, si de Pange continuait à en être membre. Mis au courant de la situation, de Pange offrit aussitôt sa démission. Raymond Poincaré, président du Conseil, lui en donna acte en ajoutant : « M. Chéron n’est pas le seul membre de la société qui se soit retiré après votre déposition. J’ai été immédiatement informé que beaucoup d’autres l’imitaient ou allaient l’imiter, et il est certain que vos paroles ont péniblement surpris beaucoup d’Alsaciens, et de Français de l’intérieur. Elles prêtaient à une équivoque qui était de nature à favoriser les séparations (1). » Cet incident suffisait à montrer la violence des passions suscitées par le « malaise » alsacien. Il faut toutefois noter que le procès de Colmar était désapprouvé dans des milieux très différents. Victor Basch, président de la Ligue des Droits de l’Homme, l’une des personnalités les plus importantes de la gauche française de l’époque, n’hésitait pas à écrire dans le journal parisien La Volonté que ce procès paraissait bien avoir été échafaudé pour atteindre des opinions et faire pression sur les électeurs alsa- (1) Cf. Jean de Pange : Journal 1927-1930 (Grasset), p. 372.
(p.290) ciens. « II est inadmissible », ajoutait-il, « qu’un agent du gouvernement proclame emphatiquement qu’à telle heure tel prévenu sera arrêté. Il est inadmissible que le même préfet ose lancer contre les chefs de l’au-tonomisme de basses injures. Il est inadmissible qu’un autre préfet ait pu être dénoncé par le Dr Ricklin — sans que le président des assises ni le procureur général aient protesté avec indignation — comme ayant connu l’agression dont lui et ses amis ont été victimes… Il est inadmissible, enfin, que cet homme et ses coaccusés, à qui l’on ne peut reprocher qu’un attachement exclusif à des idées que l’on peut condamner, mais qui sont des idées, n’aient pas été remis tout au moins avant les débats, en liberté provisoire… » Le journaliste catholique et nationaliste Philippe Hen-riot défendit non moins vigoureusement les accusés de Colmar dans un journal bordelais. L’autonomisme ayant été assimilé par le tribunal au séparatisme, les principaux accusés furent condamnés à des peines de un an de prison. Ce verdict fut accueilli avec colère par le public de Colmar et dans une bonne partie de l’opinion alsacienne. L’accusation portée contre eux n’empêcha pas Ricklin et Rossé d’être vainqueurs aux élections législatives qui eurent lieu l’année même de leur procès : invalidés, ils furent aussitôt remplacés par deux députés de la même tendance. L’attentat manqué qui fut commis contre le procureur de Colmar, sur lequel un autonomiste tira deux coups de revolver, quelques mois après le verdict, révélait le trouble dangereux de certains esprits. Les autorités jugèrent nécessaire de prendre des mesures d’apaisement. Un an après le verdict de Colmar, l’un des accusés, Roos, qui avait pris la fuite au moment du procès, se présenta à la justice : il fut acquitté.
(p.304) UNE EPURATION INATTENDUE Les Alsaciens pouvaient donc espérer que la France libérée tiendrait compte des épreuves particulières qu’ils avaient subies, et procéderait à l’épuration avec le maximum de compréhension. Ce ne fut malheureusement pas le cas. Les autorités françaises appliquèrent en effet en Alsace et en Moselle les lois prévues pour la répression des faits de collaboration, sans tenir compte de la situation particulière de ces départements, et de l’annexion de fait qu’ils avaient subie ! On fut ainsi amené à sanctionner des actes qui, dans le reste de la France, avaient été accomplis librement, mais qui, en Alsace et en Moselle, l’avaient été sous la contrainte la plus rigoureuse. On oublia que la radio française de Londres avait elle-même conseillé aux Alsaciens et aux Lorrains de céder dans certains cas aux exigences allemandes, plutôt que de courir des risques inutiles. En bref, le législateur français considérait comme une trahison délibérée ce qui n’avait été, dans bien des cas, qu’une attitude rendue obligatoire et inévitable par la pression de l’ennemi. Il y eut ainsi, dans les premiers mois de la Libération, plus de 45.000 personnes internées dans les trois départements préalablement annexés par l’Allemagne. Ainsi, après avoir subi une occupation beaucoup plus pénible encore que le reste de la France, l’Alsace et la Moselle subissaient-elles une épuration plus rigoureuse que l’ensemble du territoire libéré. Certes, les conditions de l’occupation y ayant empêché la constitution de véritables maquis, ces départements ne connurent pas d’exécutions sommaires dans des proportions comparables à certaines régions du Centre et du Midi, mais l’épuration « légale » y fut particulièrement contraignante. Si l’on songe au climat dans lequel se déroulait l’épuration, il n’est pas étonnant que l’autonomisme ait été assimilé à la pure et simple trahison. Or, si (p.305) certains chefs autonomistes s’étaient ralliés à la cause allemande en 1940, d’autres au contraire avaient opposé à l’autorité allemande une résistance tenace, et d’autres encore s’étaient réfugiés dans une abstention totale. Ils n’en furent pas moins poursuivis par la justice d’exception qui, comme en Bretagne, se référait parfois davantage à des renseignements datant d’avant septembre 1939 qu’à des renseignements concernant l’occupation. Ainsi, plusieurs personnalités auxquelles on ne pouvait reprocher que leur attachement à la cause alsacienne furent-elles internées… au camp du Struthof, dont les détenus n’étaient plus les mêmes, mais où le régime demeurait arbitraire et odieux, ou dans différentes prisons. Parmi les victimes les plus connues de l’épuration en Alsace, il faut citer l’abbé Joseph Brauner, archiviste de Strasbourg, qui mourut au camp de Struthof, et Joseph Rossé, directeur des Editions Alsatia, qui, après avoir été condamné à Nancy en 1947 à quinze ans de travaux forcés, devait mourir quatre ans plus tard à la centrale d’Eysses. « L’Alsace avait subi un écartèlement qui avait profondément marqué les esprits et les sensibilités », écrit M. Pierre Pflimlin à propos de la Libération. « Expulsés, réfugiés volontaires et demeurés sur place avaient vécu des expériences différentes. Des dialogues de sourds se prolongeaient indéfiniment, qui souvent tournaient à l’aigre. On s’acharnait à comparer ce qui n’était pas comparable : les fidélités, les sacrifices, les souffrances, les mérites des uns et des autres. L’épuration fit de nouvelles blessures. Si l’on évita les excès sanglants que connurent d’autres régions, on eut le tort d’appliquer en Alsace et en Moselle une législation — d’ailleurs contestable à bien des égards — qui ne tenait aucun compte du fait de l’annexion… L’Alsace a eu ses héros et ses martyrs. Mais l’héroïsme et le martyre ne pouvaient être la loi commune imposée à toute une population abandonnée comme une rançon à la suite d’une catastrophe (p.306) nationale. Mal posé, le problème ne pouvait être que mal résolu, quels que fussent le bon vouloir et l’équité des magistrats. Il y eut des injustices que les amnisties et les mesures de grâce ont atténuées, sans les effacer entièrement (1). » Cette situation explique également les violentes réactions alsaciennes quand la justice française entreprit, quelques années plus tard, le procès des soldats de la division Das Reich ayant participé au massacre des habitants d’Oradour-sur-Glane. Certains des soldats jugés par le tribunal militaire réuni à Bordeaux étaient des Alsaciens incorporés de force dans la Wehrmacht. La façon dont les journaux français rapportèrent ce fait suscita en Alsace une violente colère. On put lire, sur les murs des villes alsaciennes, des affiches ainsi rédigées : « Au lieu de nous accuser aujourd’hui, il aurait mieux valu nous défendre en 1940. » Sur certains édifices publics, les drapeaux français furent mis en berne. Ces réactions alsaciennes stupéfièrent et consternèrent les « Français de l’intérieur ». L’incendie du village limousin d’Oradour-sur-Glane, à la suite duquel les douze cents habitants du village, hommes, femmes et enfants, périrent carbonisés dans l’église et dans les granges où ils avaient été préalablement enfermés, apparaissait à juste titre à l’opinion française et internationale, comme le crime le plus atroce commis par l’occupant allemand pendant la Seconde Guerre Mondiale. Comment les Alsaciens osaient-ils défendre des soldats ayant participé à ce monstrueux forfait ? En fait, la réaction alsacienne concernait moins les quelques soldats jugés à Bordeaux que le cas général des Alsaciens enrôlés de force par les Allemands — et qui se désignaient eux-mêmes du nom de « malgré
(1) Pierre Pflimlin – René Uhrich: Alsace, destin et volonté (Calmann-Lévy, 1963), p. 141.
(p.307) nous ». Comme après 1918, les Alsaciens avaient le sentiment que les autres Français n’avaient absolument rien compris au drame qu’ils avaient vécu. Leur indignation était à la mesure de leur douleur. La réaction alsacienne dans cette affaire a été analysée avec beaucoup de tact et de pénétration par Robert Aron. « Si, dans les circonstances pathétiques d’un procès, certes intempestif, mais mené avec loyauté, le Limousin et l’Alsace se sont ainsi opposés », écrivait le futur auteur de l’Histoire de la Libération, « c’est qu’au fond le destin et le rôle de ces deux provinces dans la communauté française différent sur un point essentiel. Le Limousin est un exemple, entre plusieurs, d’une province qui, politiquement parlant, n’a plus de vie particulière et dont le destin se confond entièrement avec celui de la nation. Entièrement inféodée au régime de centralisation, que la Quatrième République a encore accentué, partagée en départements constituant des subdivisions administratives exclusives et absorbantes, cette province, en tant que province, n’a plus actuellement d’existence qui lui soit propre : elle n’a ni coutume particulière, ni organisation ou législation, ni destinée personnelle. « L’Alsace, au contraire, au cours de toute son histoire, a témoigné d’un souci particulier de conserver ses libertés, de faire respecter ses franchises : elle a souvent eu une histoire distincte de celle des grandes nations… » Et après avoir rappelé différents exemples historiques de l’esprit de liberté alsacien, Robert Aron écrivait que « le sursaut » de l’Alsace contre le procès de Bordeaux n’était en aucune manière un sursaut contre la patrie française, mais une réaction contre la dépersonnalisation imposée à nos provinces : « Si les Français », concluait-il, « réussissaient à entrevoir le vrai problème posé par les réactions de l’Alsace après le procès de Bordeaux, s’ils s’efforçaient de maintenir, dans le cadre de la nation, les (p.308) autonomies nécessaires, de respecter les traditions et les coutumes locales, de tenir compte des intérêts particuliers, — s’ils barraient ainsi réellement la voie au totalitarisme qui s’insinue dans les pays réputés libres par la voie de la centralisation — ils pourraient à la fois apaiser Alsaciens et Limousins. L’Alsace aurait le sentiment d’être en France, non seulement la terre, mais aussi l’école des libertés nécessaires. Et les martyrs d’Oradour ne recevraient-ils pas l’hommage le plus permanent, le plus grave, si la nation tout entière faisait rétrograder le processus fatal de centralisation qui engendre toujours les tyran-, nies dont ils ont été victimes (1) ? »
(p.331) En dépit des expatriations que déplorait Maurice 1 Barrés, la fidélité à la France des « enracinés » ne fut pas moins émouvante en Lorraine annexée qu’en Alsace. Un journaliste messin, M. Paul Durand, rappelle dans ses souvenirs qu’il y eut à Metz, jusqu’en 1914, une école de Frères dont les directeurs ne savaient pas l’allemand. Les noms des rues étaient indiqués dans les deux langues. Metz comptait trois quotidiens de langue française : le Lorrain, le Messin et le Courrier de Metz. Dans les églises, il y avait, le dimanche, une « messe des Allemands » : les sermons des autres messes étaient en français. Les Lorrains annexés avaient leurs sociétés sportives, artistiques et littéraires, dans lesquelles ils étaient sûrs de ne rencontrer aucun Allemand ; ils fréquentaient des cercles et des cafés que les Allemands ignoraient. Les dimanches d’été, de nombreux Messins se rendaient de l’autre côté de la frontière. Et dans le territoire annexé, le Souvenir français organisait des cérémonies d’hommage aux morts français de la guerre de 70, auxquelles assistaient à la fois des officiers allemands et des officiers français venus en délégation.
(p.346) RETOUR AUX SOURCES EUROPEENNES A l’heure de la Libération, la Lorraine messine connut, comme l’Alsace, une épuration particulièrement injuste, puisqu’elle ne tenait aucun compte de la situation particulière dans laquelle s’était trouvé le pays annexé. « Sans doute », écrivit à ce propos un juriste lorrain, Me Albert Eiselé, « il est arrivé parfois que les juges, appréciant l’activité d’un inculpé, aient tenu compte de la situation générale pour modérer la sanction ou même acquitter. Très souvent, cependant, il n’en a pas été ainsi. L’erreur consistait (p.347) précisément à s’en remettre à l’appréciation des juges, et surtout, des jurés, sans munir ces derniers de quelques principes élémentaires de droit et d’un texte précis prévoyant les incidences pénales de la contrainte collective, principe et texte qu’ils eussent dû respecter sous peine de voir casser leur sentence. Au-delà de tout cas particulier, on est obligé de constater que la carence du législateur est à l’origine d’erreurs nombreuses sur le plan judiciaire, qui ont eu, surtout en raison de leur quantité, des effets politiques néfastes dans les départements recouvrés (1). »
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1973 |
Ronan Caerléon, Les Bretons le dos au mur, éd. La Table ronde 1973
(p.30) En 1946, la justice punitive de la Libération n’épargna pas non plus les dirigeants de la ligue des Flandres de France. L’un de leurs leaders des plus convaincus et des plus désintéressés, « ni coupable, ni repentant », l’abbé Gantois se défend avec une grande dignité. Au lieu de la peine de mort demandée, il a cinq ans de prison et interdiction de séjour en Flandre, dans les départements bretons, alsaciens et lorrains, de Savoie, comté de Nice, Catalogne, Pays Basque ‘. C’était une reconnaissance explicite et implicite des minorités de l’Hexagone !
(1 Cité par Yann Fouéré)
(p.42) Sous Poincaré, un grand procès a lieu à Colmar du l°r au 24 mai 1928. Il tourne à la confusion des accusateurs. L’abbé Haegy, homme très respecté, vient à la barre défendre ses Alsaciens : « Nous avons grandi dans les traditions de l’autonomisme. » II défend le bilinguisme. Le procès passionne toute l’Alsace. Les autonomistes bretons de « Breiz Atao » envoient un télégramme de solidarité aux accusés et des observateurs au tribunal. Les principaux accusés récoltent un an de prison. C’est une faute politique de la Troisième République française-une-et-indivisible qui, par son verdict, réprime la liberté d’opinion !
(p.43) A la Libération, la France épuratrice punit les Alsaciens sans discernement (45 000 internés).
(p.44) En 1871, comme l’Alsace, la Lorraine subit la guerre et est reprise par l’Allemagne. En 1919, avec son retour à la France, elle connaît les mêmes déceptions face à la centralisation française. Le mouvement autonomiste alsacien la gagne. Après 1940, elle est gouvernée par le gauleiter Burckel, intolérant, fanatique. Regermanisée, elle est soumise aux expulsions de francophiles et à l’installation de colons allemands, à l’utilisation obligatoire de la langue allemande en public et dans les familles. Or, il y a beaucoup plus de francophones qu’en Alsace. En 1945, elle subit malgré tout une épuration féroce.
Procès à la Cour de Sûreté de l’Etat – 1972
(p.131) Le Dr Le Scouézeg, président du comité de soutien aux prisonniers bretons, rappelle que dans son enfance on metttait au dernier rang ceux qui parlaient breton.
(p.162) eugène quemeneur, conseiller général du Finistère, maire de Tréflaouénan. — Je regrette la violence, mais nous devons reconnaître qu’elle est efficace pour faire aboutir les revendications. Les Bretons sont les Portoricains de la France. La Bretagne a été pour certains employeurs une réserve de main-d’œuvre à bon marché. Pour protester, nous avons été obligés de barrer des routes, d’arrêter des trains. J’ai participé à ces actions alors que je sais cependant que l’opinion peut s’exprimer par le bulletin de vote… « Que dirais-je de notre langue ? Qu’on veut la supprimer. Il y a quelque temps, à Pon-tivy, au cours d’une réunion des conseils généraux de la Bretagne, j’ai parlé dans ma langue natale. Ce qui a presque été considéré comme de mauvais goût. La population n’approuve pas entièrement l’action violente des hommes que vous allez juger, mais elle ne les désapprouve pas tellement, parce qu’elle reconnaît leur courage et leur sincérité.
(p.168) yves person, professeur d’histoire à la Sorbonne. — Je suis contre la violence, mais la violence, n’est-ce pas justement demander à un peuple de disparaître ? Je comprends l’angoisse des parents quand on voit la destruction de la langue et de la culture se poursuivre, l’angoisse devant l’avenir des jeunes à la fin de leurs études. Je suis conscient du type colonial qui existe en Bretagne. Parler de langue, de culture en France, ce n’est pas sérieux, sauf pour la langue française. C’est grâce à sa langue et à sa culture que la Bretagne s’est révélée comme un pays et non une région. « La France a une politique qui détruit les langues minoritaires. On s’universalise en adoptant la seule Université française. La France méprise les autres universités… Les Romains se croient Dieu sur terre. Les Français sont fiers d’avoir été colonisés par les Romains. « Les Français emploient des termes méprisants (p.169) pour qualifier le parler régional : patois, dialecte, baragouin, charabia, sabir… « La France détruit l’autre culture comme si elle était une injure pour la France. On se heurte à un mur constant, alors on réagit avec violence. Vous aurez sans doute d’autres procès à juger.
(p.179) Me santoni, avocat corse. — En Corse, nous subissons aussi une répression linguistique. « Les populations de la Corse et du Midi ne sauront jamais que ce procès a eu lieu. Pas une ligne dans la presse régionale. (…) robert lafont, professeur à l’université de Montpellier, auteur de La Révolution régionaliste. — Je témoigne comme responsable intellectuel. Des gens comme moi, écrivains, ne se sont pas sans méditation et sans prudence avancés sur ce thème. R. Lafont ayant assimilé Bécassine, Marius et Olive à du racisme, le président les compare plutôt aux petits Poulbots, au P’tit Quinquin… (p.180) R. lafont. — Le petit Poulbot est un modèle d’intelligence ; Bécassine, c’est la bêtise ; Marius et Olive, la fainéantise… maurice clavel, écrivain. — Je suis ici comme doublure de quelqu’un qui était mon frère, qui a écrit un peu avant sa mort : Comment peut-on être Breton ? « Ce livre dont vous comprendrez qu’il est un cri d’amour pour la France », m’avait-il écrit sur la dédicace. « J’approuve le mouvement populaire de liberté bretonne. Mais j’aime la France et je ne consentirai en aucun cas à sa dislocation. Le général de Gaulle, que je tiens pour le dernier chevalier de France, considérait que la Bretagne avait fait la part la plus glorieuse dans le mouvement de libération de la France… Il n’y a aucune contradiction, à mon avis, entre la culture bretonne et la France, à condition qu’il y ait une France… Il n’y a pas de meilleur moyen de rendre les gens ou les peuples fous que de les empêcher d’être eux-mêmes.
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1974 |
M. Herr, Violences régionalistes en France, VA, 19/02/1974
Des membres du FLB (Front de libération de la Bretagne) ont fait sauter le pylone-antenne de 230 m de haut, situé dans la partie occidentale de la Bretagne.
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1977 |
Alain de Benoist, Vu de droite, Anthologie critique des idées contemporaines, 1977, éd. Copernic
(p.512) Le film de 1936, interprété par Noël-Noël, « Tout va très bien , madame la marquise », met en scène un domestique breton « monté » à Paris, où il accumule bêtises et naïvetés ». Il est ‘injurieux pour le peuple breton’.
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1977 |
Alain de Benoist, Vu de droite, Anthologie critique des idées contemporaines, 1977, éd. Copernic
(p.513) revue Breiz atao = Bretagne toujours. «Na ruz, na gwenn, Breizhad hepken » (Ni rouge, ni blanc, Breton seulement)
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1977 |
Alain de Benoist, Vu de droite, Anthologie critique des idées contemporaines, 1977, éd. Copernic
(p.514) Parti PAB : « Un peuple ne remonte pas plus en arrière qu’un fleuve ne remonte vers sa source. Nous sommes des Bretons modernes. »
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1977 |
Alain de Benoist, Vu de droite, Anthologie critique des idées contemporaines, 1977, éd. Copernic
(p.515) « Dans la nuit du 7 août 1932, une explosion secoue la ville de Rennes. Devant l’Hôtel de Ville, le fameux monument commémorant l’Acte d’Union de la Bretagne à la France vient de sauter. Edouard Heriot devait ariver le lendemain de Paris pour célébrer le quatrième centenaire du Traité de 1532. Il en est pour ses frais. »
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1977 |
Alain de Benoist, Vu de droite, Anthologie critique des idées contemporaines, 1977, éd. Copernic
(p.518) « Depuis 1966, des parents bretons peuvent appeler leur enfant Gwenola ou Goulven, au même titre que, précédemment, Glacette ou Clémenceau. »
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1977 |
Alain de Benoist, Vu de droite, Anthologie critique des idées contemporaines, 1977, éd. Copernic
(p.522) « Le 20 octobre 1975, M. Yann Fouéré, ancien directeur de L’Aveir de la Bretagne, et arrêté. Douze autres militants bretons sont déférés devant la Cour de sûreté de l’Etat. M. Fouéré, accusé d’être l’un des inspirateurs du FLB-ARB, mais conre qui aucune preuve ne peut être retenue, restera détenu pendant plusieurs mois. »
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1978 |
Coiste Tacafbchta na bPriosunach mBriotanach. Pwyllgor Cyfnogi ‘r Carcharorion Llydewig. Breton Prisoners’ Solidarity Committee.
WHERE DOES THE RESPONSIBILITY LIE FOR VIOLENCE IN BRITTANY?
At the end of June and at the beginning of July 22 Bretons were arrested and charged with participation in numerous attacks on French State offices, television aerials, army installations, police stations, etc., during the past 3 or 4 years. They were transferred to jails in the Paris area and are to be tried eventually by the State Security Court. The arrests occurred immediately after the partial destruction of the south wing of the Versailles Palace which housed paintings dealing with the Napoleonic period. It was also unexpectedly decided to stage the trial of 14 other Bretons arrested last February and accused of membership of a branch of the Republican/Revolutionary Breton Army (FLB-ARB): 8 of them were, after a harsh indictment (1) given sentences ranging from two to eight years of penal servitude (2). In the past 3 years, 177 persons belonging to various legal Breton organisations have been subjected to temporary detention extending in certain cases to several days. House searches, interrogations and other acts of harassment have been used by the police to gather information about people against whom no illegal activities could be proved. By creating a climate of intimidation the French authorities seek to discourage opposition to their anti-Breton policy. The severity of the sentences passed in July is not the only pointer to a hardening of the Paris government’s attitude towards the Breton aspirations (3). This committee does not advocate the use of violence in solving any problems. It must be recognised however that the Breton situation continues to deteriorate because ail the peaceful, legal, democratic attempts to obtain the satisfaction of the most reasonable Breton demands continue to be frustrated by the French government. We cannot remain indiffèrent to the fate of young people and of men with wives and children condemned to spend years in jail because they would not resign themselves to the destruction of their Breton nationality. We refer to the statement of L. Le Pensee, M. P., for the French Socialist Party, and to the communiqués of the Breton National Party, Strollad ar Vro, and of the Breton section of the P. S. U. issued shortly after the recent arrests: although condemning the use of violence they said that responsibility for it rested primarily with the French government.
We go further. If responsibility rests with the French government, these prisoners should not be judged in a French court, outside or inside Brittany. We urge ail those concerned with the freedom of ail nations and with creating the basis for good international relations to CAMPAIGN FOR THEIR RELEASE. We urge them to organise petitions to their governments that thèse might convey to the French government their reprobation for denying the Breton people the means to safeguard their language and culture. While this denial persists, the French State Security Court is no more than an instrument of oppression.
Why were so many men, belonging to so many different walks of life, driven to risk their freedom and their life? It was not for the sake of adventure nor out of recklessness (they took great care to avoid casualties). Was it not because they realised how gravely the future of Brittany, as a people with distinct characteristics, is threatened by almost all the agencies of the French State? Because they saw how contemptuously the long-standing democratically-expressed wishes of the Bretons are treated by the French government? Because there is no reason to believe that a change of policy will take place in the foreseeable future ? We should like to refer to those who wish to see this situation in perspective to the article reviewing the struggle of the past 20 years which was published in CARN Nr. 21 (4).
The eight jail sentences and the five suspended ones given in July were for actions carried out prior to the granting of a Breton Cultural Charter by the French government. Many people who sympathise with the Breton aspirations may have wondered if it represented a reversal of the assimilation policy. Some may have been led to believe that it meets reasonable demands and that it provides means to preserve if not to develop the Breton language and culture. Indeed, so often and so long have petitions, resolutions and drafts for bills of law been ignored or summarily ruled out of order in Paris that the Breton cultural organisations eagerly accepted Giscard d’Estaing’s offer in February 1977 and cooperated with the Social and Economie Council of Region Brittany in formulating draft proposais for the Charter. These were severely pruned in their passage through a Regional Council constituted so as to ensure docility towards the government. It was in Paris however that they underwent drastic amputations; the final version, returned for adoption by the Regional Council belied the preamble which presented the charter as « a recognition of the cultural personality (personalité culturelle) of Brittany and an undertaking to guarantee its free development » (5).
Free? The Bretons will not be allowed to control the application of the Charter; the credits for this will be annually 4. 5 million francs: this represents 0, 56% of the total cultural subsidies distributed in France in 1977 (even if one adds the ordinary, not specifically Breton, cultural credits, the percentage is only 1. 7%, whereas the Bretons represent 7% of the population of the State): there will be some improvements in the field of education: instead of a total of 120 hours a week as hitherto for ail the secondary-level schools of the four départements of the Rennes Academy area, there is a promised total of 470 hours a week, but that falls far-short of the 2000 hours needed as a minimum to satisfy the estimated demand and to fulfill the letter of the charter itself; there is no provision for seriously training teachers to teach Breton, no mention of a degree in Celtic studies that would encourage voluntary teachers; the request for help to the Breton language nursery schools is ignored; instead of the fort-nightly ration of 23 minutes of Breton on television, there will be 24 minutes a week (6); the Loire-Atlantique département, whose Council voted unanimously for full participation in the application of the charter will be treated separately (7). Many points which the draft proposals had put with precision leave room for evasion. AU the Breton language organisations have expressed disappointment with this document which many see as having been inspired by electoral opportunism. In every other West European country, national minorities and even regions are to-day being allowed a large measure of freedom to manage their own affairs. Federalism was imposed on Germany in order to keep her in check but it has proved a better way than the centralism practised in France to ensure the well balanced development of the parts without for that matter reducing the real power and cohesion of the whole. If the French had been broad-minded enough to allow the Bretons, Corsicans, Alsatians and others to live in dignity and develop their own culture, there would be no need for Security Courts to deal with them. For France, however, security requires the elemination of the minority groups. The restrictions of the charter allow only the conclusion that it was « granted » for no other purpose than to defuse resistance to the assimilation policy, There are many in Brittany who hope that a Left government in Paris would follow a different line but that is very doubtful. The adoption by the French Socialist Party of some of the U.D. B. and Skol an Emsav proposais testifies to the support they enjoy in the main Breton federation of trade unions, but it could just be dictated by electoral calculations. Promises made to minority groups by opposition parties are easily forgotten when they achieve power. When will there be a socialist government in Paris? If it has to depend on French Communist Party support, the cultural needs of the Bretons will be of secondary importance: the P.C. F. is notorious for its deniai of the existence of a specifically Breton problem and of a Breton people. In theory France is a democratic state but it is so constituted as to prevent the realisation of the democratically expressed wishes of the minority ethnical groups within its borders. Their right of self-determination is denied by the 1938 law which makes it treasonable to advocate the removal of any part of the State from its jurisdiction. Leftist literature identifies the French ruling class with the capitalist bourgeoisie. What is obvious is that power in France remains in the hands of nationalists and centralists seeking to extend her influence and culture to the farthest limits possible with little regard for other peoples, They have developed a State doctrine with religious undertones, as unyielding as any totalitarian ideology and they put it into practice by means of an ubiquitous control of public life (8). The 1938 law (decree) is unconstitutional and contravenes the U.N.O. Charter. It ill becomes the French State’s spokesmen and the French nationalist press to accuse Bretons of resorting to non-democratie methods when ail other approaches are blocked by their near-dictatorial System.
The Union Democratique Bretonne (U. D. B. ) condemns the activities of the F. L. B. They say that these are not understood by the population on whose support access to self-government must depend. They reprove attacks on firms which are building for the French army because they threaten workers’ livelihood. They fear they will facilitate a policy of repression of the whole Breton movement. It is not for us to say how a clandestine organisation can publicise its aim, explain its actions and draw from them the intended political effect. Nor can anyone be certain that, however carefully the targets are selected and the operations are carried out, the result will be a stronger determination among the Breton people to win real recognition. Clearly, political considerations must be determinant and while it is short-sighted to think only in terms of the next few elections, a course of action which could be exploited to create widespread hostility or distrust towards the most worth wile aspects of the Breton movement must also be avoided. Yet it is the best course when one is being robbed just to stand there explaining that one’s cash was hard-earned and one needs it badly? In a situation when the future of the Bretons as a. people is so threatened, is the choice of means of defence to be dependent exclusively on a majority whose sense of the danger and will to resist has been numbed by the State monopoly of education and information? Is this not tantamount to accepting final defeat? Those who refuse that will think of the example of several other countries where liberation started with guerilla movements which also lacked popular support.
In a letter from an F. L. B. sympathiser the argument is put forward that the outcome of a struggle for Brittany by legal means alone is made most problematic by the very nature of the French State; that those who prefer to restrict themselves to the conditions laid down by French law should not be falling over backwards in their condemnations of F. L. B. violence; that the violence practised under cover of law by the French state is a thousand times worse (8); that the work of the language publications and organisations, however valuable in the present circumstances, will continue to be practically neutralised by the State control of ail public life and can therefore reach only a small minority.
Referring to the outcry in the French nationalist press and to the fury of the State’s spokesmen which followed the Versailles attack, the letter points out that those who carry out and acquiesce in the destruction of the language of a million, nay of three million, Bretons, a language created by countless generations, a language which is more than a work of art, which is for the Bretons essential, whose eradication will be well-nigh irreparable, those people are not entitled to speak of cultural vandalism. They do not care for other peuples’ cultural values. The Versailles Palace is not simply an expression of French art, it is for those people the highest symbol of the French cultural imperialism, a temple of the State religion in whose name cultural genocide is carried out in Brittany, Alsace, Corsica, « French » Catalonia, the « French » Basque Country, Occitania. It was built by the tyrant Louis XIV who mercilessly oppressed his and other peoples to satisfy his lust for power and glory; the paintings which were damaged were second rate works devoted to the glorification of Napoleon’s imperial campaigns. Versailles is used for the promotion of France’s cultural designs in Europe (9).
Undoubtedly the French State will claim a stiff tribute for the « sacrilege » when the 22 men arrested this summer are brought before the Security Court. The eight sentenced to penal servitude in July are also bearing their share in the expiation. Ail sorts of epithets reflecting the contempt and the arrogance shown towards the Bretons since the French Revolution abolished their self-government, are being thrown at them in a press that names them as guilty before they have been tried. Having labelled them as « left-wing extremists » or as « Nazis », there is no need to look deeper and enquire whether there is not something wrong and to some at least intolerable going on in Brittany. A free press does not rely only on police statements.
If these men are to be judged, it should not be left to a Security Court that is itself part of the machinery of oppression against which they rebelled. The treaty which bound Brittany to France guaranteed that Bretons could only be judged by Bretons for acts committed in Brittany; that treaty was not replaced by any other but was unilaterally broken by France in 1789. Considering that responsibility for the use of violence rests primarily with the French State, a trial in the Security Court will contravene the basic principle that in justice you cannot be judge and party at the same time. It will be an exercise of arbitrary power, like the trial of the Egyptian sheikh represented on one of the damaged Versailles paintings.
The thirty Bretons now in jail responded to the continual provocation of arbitrary power. They acted in self-defence in as much as the Breton cultural heritage is part and parcel of the personality of every Breton, including those who, because of the French System, were deprived of the opportunity to learn Breton (10). We call on ail people concerned with human and minority rights to ask for the immediate release of those men; to help in organising campaigns in all countries where respect for these rights exist to bring the scandalous treatment of the Bretons and other ethnic groups within the French State territory to widespread international notice; to form solidarity committees, for the purpose of collecting money for the prisoners’ dependents, writing to the press, making known to the French embassies the conviction that responsibility for FLB violence rests with the French State authorities and government. Money collected should be forwarded to the association SKOAZELL VREIZH, which exists specially for the purpose of aiding Breton prisoners1 familles (c/o Pierre Roy, 29 rue J. Turmel, 35000 Rennes, current postal account CCP 244. 83 Rennes). We strongly recommend that copies of letters of protestbesent to us to be forwarded to other appropriate addresses at the time of the trial which may take place as early as October.
on behalf of AN COISTE TACAIOCHTA, Padraig O Cle’irigh, f/c 127 Br. na Tra, Dumhach Tra, AthCliath4, E’ire.
NOTES (1) The State prosecutor accused them of digging France’s grave. He alluded to the death penalty and to life imprisonment and called for sentences ranging from 9 to 20 years against « these retarded urchins » who hankered after the past and must be locked up for many years – that would open their eyes to reality. (2) Since 1967 almost 200 attacks on French State buildings as well as on symbols of the French domination in Brittany have been claimed by the F. L. B. The only casualty was a member of one of its commandoes. Three waves of arrests prior to this year resulted in the detention of about 80 persons for periods of 4 to 10 months; the first group was amnestied, the others were acquitted when tried. (3) During his trip to Corsica in June, Giscard d’Estaing expressed his opposition to any genuine form of regionalism and affirmed his government’s adherence to rigid centralism. (4) Available from the Celtic League, 9 Br. Cnoc Sion, Ath Cliath 9, Eire, for £0. 40p. (5) For a detailed analysis of the Cultural Charter, see issue Nr. 23 of AR FALZ (new series), Straed Kan-ar-Gwez, 29210 Plourin-Montroules, Brittany, priee 10 Fr. The original draft proposais of the Social and Economie Council are published side by side with the final text of the Charter. (6) As an indication of how serions the charter’s guarantee of a free development of the Breton personality will be we refer to an interview (published in Le Peuple Breton, Août 1978, B. P. 304, 29273 Brest-Cedex), with members of the staff of the France-Regions 3 radio and television station in Rennes. They testified that this station is not allowed to function as a Centre of TV production because of the presence of an autonomist movement which could misuse it; since 1974 the production of radio programmes which might enable their listeners to « perceive the cultural and socio-economic unity of Brittany » is ruled out; no freedom is left for creation, the regional direction is subject to orders from Paris, it is he who decides which means are to be used and which programmes are to be broadcast; the Cultural Charter has brought a very minor increase in the time allowed to Breton programmes but not a penny has been added to finance them. (7) This département, which belongs historically to Brittany, has been separated administratively from the other 4 départements as part of the policy of destruction of the Breton nationality. (8) A plan for the development of Brittany, worked out in great detail and after thorough consultations with the Breton professional and cultural organisations was approved in 1962 by 1090 commune councils (elected by universal suffrage) representing 80% of the population of Region-Brittany: its adoption by the French National Assembly was vetoed by De Gaulle. Numerous bills of law for the officiai recognition of Breton and other « regional » languages were prepared with majority support from members of parliament in the « regions » concerned but came to nothing since their progress through the French Assembly depended on French majorities firmly attached to the principle of ONE state ONE language. One bill which appeared to be winning sufficient support was declared unconstitutional. Among the petitions for the effective teaching of Breton, one organised around 1967 got 150,000 signatures; like ail others, it was ignored by the government. (9) Examples of institutionalised violence: the building of military installations around the Brest nuclear submarine base: the building of a nuclear reactor at Le Pellerin against the wishes of the population, under police protection; the lack of precautions that resulted in the destruction of the North coast of Brittany by the Amoco-Cadiz oil spill; the dismantling of the Breton industries which forces workers to emigrate in spite of their demon-strated wish to live in their home country; etc. (10) The Alliance Française organises regular visits by Alsacian children to the Versailles palace. From these pilgrimages, they return dazzled, more ready than before to discard their own culture (report in Rot un Wiss, Nr. 132), and to accept Pompidou’s dictum that « there is no room for regional languages in a France which is destined to mark Europe with its seal ». (11) In order to cast doubt on the motives of the two men who are accused of having carried out the attack on the Versailles palace and who stated it was in retaliation against the eradication of the Breton language, some French papers said they did not know Breton. It is an example of inverted logics. The 12 men arrested in North Finistère all speak Breton but that fact was not underlined in the same papers. Well, the undersigned, support the demand for the immediate release of the 8 Bretons sentenced to imprisonment by the French State Security Court, in July 1978, and of the 22 arrested in June and July for alleged FLB-ARB actions.
Enclosed a cheque/money order as a contribution to the Skoazell Vreizh fund.
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1978 |
D. de M., Une explosion détruit trois salles du palais de Versailles, LB 27/06/1978
Revendiquée par des autonomistes bretons.
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1978 |
Le procès des autonomistes bretons (juillet ’78), LB, s.d.
Les 2 auteurs de cet attentat (de Versailles) ont déjà été condamnés pour ces faits à 15 ans de réclusion criminelle. La défense a essayé de démontrer l’incompétence juridique de la Cour de sûreté de l’Etat dans cette affaire.
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1979 |
Yann Fouéré, Ces droits que les autres ont, 304 pp., Quimper, (Ed. nature et Bretagne) 1979
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1980 |
Une politique culturelle répressive, in : Emgleo Breizh, 28, 1980, p.2-3
(p.2) Dès les débuts de l’obligation scolaire, à patir des années 1880-1890, en Bretagne et dans les autres régions de France, c’était l’époque de l’odieux procédé du « symbole » ou du « sabot », – le même procédé qui, lorsqu’il était employé par les Prussiens contre l’usage par les petits Polonais de leur langue maternelle, soulevait les protestations scandalisées de la presse parisienne, alors qu’il était d’emploi universel dans les écoles de plus de la moitié de la France ! »
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1988 |
Retour explosif de l’ Armée révolutionnaire bretonne, AL 23/01/1988 (= l’ ARB)
« Nous n’accepterons pas, précise l’ARB, que la langue bretonne, partie intégrante du patrimoine national breton, soit détruite par l’Etat français. »
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1992 |
Refusing a Breton-free diet, The European 01/10/1992
BRETON farmer Didier Goupil bas been on hunger strike for the last two weeks in protest at the refusal of the Vannes education council to set up a bilingual French and Breton class in the local school, writes Julie Read. He and 30 other parents in Sarzeau, a non-Breton speaking part of southern Brittany, have been righting for two years to have Breton incorporated into their children’s curricula. An estimate puts the number of Breton speakers at 500,000. Twenty-seven children were to have started learning Breton this term but the couneil decided at the last minute that the class would not go ahead because of a shortage of teachers. Didier is adamant that his children should learn the language. « I am ashamed that I don’t speak it myself, » lie says. « Breton is such a rich language and there is no reason why it should disappear. »
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1997 |
LB 31/07/1997
LORIENT. Capitaie des musiques celtiques du 1er au 10 août. Plus de 300.000 personnes et 4.500 artistes sont attendus à Lorient pour assister, du ler au 10 août, à la 27e édition du festival interceltique qui mêle musiques traditionnelles d’Écosse, d’Irlande, du Pays de Galles et de Bretagne au jazz, rock, ou la musique latino ou afro. « Le festival renoue cette année avec les grandes créations’, a estimé.Jean-Pierre Pichard, le directeur de la manifestation. Les nuits de Lorient seront en effet scandées cette année par trois ceuvres originales : deux symphoniques, « L’épopée celtique » de l’Ecossais Edward McGuire (200 musiciens sur scène), et le « Consierto Gymaraeg » du Gallois Pwyll Ap Sion. Une troisième plus jazzy, d’Antoine Hervé, ancien chef de l’orchestre national de jazz, est prévue avec les « Caprices de Morgaiie’, où la harpe celtique devient l’instrument central. Côté stars, les organisateurs ont invité la pasionaria irlandaise Sinead O’Connor, ses compatriotes les Chieftains et Tri Yann. Carlos Nunez, le « Jimi Hendrix de la gaita » – cornemuse galicienne sera également présent. Les « Nations celtes’ défileront au cours d’une parade spectaculaire. (AFP)
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1998 |
Tour de France 98: passage en Bretagne: les drapeaux bretons partout. (TF1 – 14/7)
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1999 |
Les indépendantistes armés choisissent la “lutte armée”, LB 06/08/1999
L’ ARB (Armée révolutionnaire bretonne) l’a déclaré le 25 juillet dans Gara, quotidien indépendantiste basque. L’ARB plaide pour une reconnaissance du peuple breton et de sa langue dans la Consitution française. L’ARN a notamment revendiqué les attentats de Cintegabelle, le 18 juin dernier, fief du Premier ministre Lionel Jospin, et de Belfort, le 30 octobre 1998, fief du ministre de l’Intérieur M. Chevènement.
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2000 |
Chevènement indésirable, LB 03/08/2000
Le parti indépendantiste breton Emgann a protesté mercredi contre la venue dans la région, du très jacobin ministre français de l’Intérieur Jean-Pierre Chevènement, estimant qu’il s’agissait d’une « provocation ».
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2000 |
torture anti-bretonne < France fasciste <youenn.pibot@libertysurf.fr> :Lire a ce sujet, le livre suivant:
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2001 |
Argouarch <argouarch@bretons.org> a écrit dans le message : argouarch-2007011758230001@pool0996.cvx19-bradley.dialup.earthlink.net… Communique du CARB
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2001 |
Eurominority <eurominority@europe.com> a écrit dans le message : 9kmj5q$9nb$1@wanadoo.fr… Miss Bretagne 2000, Mélanie Guyomard a soutenu la manifestation pour la
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2002 |
Communiqué d’Emgann du 16 septembre 2002 La langue bretonne sur France 3 Le Mouvement de la Gauche Indépendantiste condamne fermement les Pour Emgann-MGI, son porte-parole national Eric Bainvel. From: kemennadenn <kemennadenn@yahoo.fr> (20/10/02) Subject: [kemennadenn] statut de prisonnier politique/statud prizoniad politikel
Concernant les sept militants indépendantistes bretons incarcérés > Setu savboent Emgann diwar-benn ar seizh stourmer Breizhad
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2002 |
Festival / « L’Interceltique » et la création, LB 01/08/2002Quelque 500.000 spectateurs lors de ce festival à Lorient. Un festival devenu plus important que le Festival d’Avignon.
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2002 |
From: kemennadenn <kemennadenn@yahoo.fr> (20/10/02) Subject: [kemennadenn] statut de prisonnier politique/statud prizoniad politikel
Concernant les sept militants indépendantistes bretons incarcérés
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2002 |
mali <mali-n@voila.fr> a écrit dans le message : 5e60f1e3.0205121030.5d6df634@posting.google.com… > Communiqué de presse du 12 mai 2002
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2003 |
From: « kemennadenn » <kemennadenn@yahoo.fr> To: <kemennadenn@yahoogroupes.fr> Sent: Sunday, December 07, 2003 6:52 PM Subject: [kemennadenn] L’édifiant témoignage de Gaël Roblin concernant les obsèques de son père
Testenni Gaël Roblin diwar-benn an abadenn vezhus en deus bet da c’houzanv da geñver obidoù e dad Da skignañ diwar e c’houlenn / à diffuser à sa demande « Contrairement à ce qui a été écrit ici ou là, je n’ai pu assister à la cérémonie civile suite au décès de mon père, pas plus qu’à l’incinération. J’accuse l’état français de s’être livré à une Voilà ce qui s’est réellement passé.
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2003 |
Ronan LE FLECHER <lesamisdetvbreizh@noos.fr> a écrit dans le message : 631da5ca.0309100300.31784667@posting.google.com… UN VENT DE BRETAGNE ET DES PAYS CELTES SOUFFLE SUR LA TELEVISION GRACE
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2004 |
> Pour EMGANN 06/10/04 <konan.meriadek@xbzh.com> a écrit dans le message de news:566387544967648.Post@ithinknot.net… TITRE: Six nouvelles condamnations de la France à Strasbourg AUTEUR: C.A.R.B. Six nouvelles condamnations de la France à Strasbourg. Communiqué
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2004 |
11/10/04 – <konan.meriadek@xbzh.com> a écrit dans le message de news:681572532646213.Post@ithinknot.net… Ø L’association Bemdez, qui a pour buts de promouvoir la culture bretonne et d’assurer la légitimité de son développement, rendra un
EMGANN-Mouvement de la Gauche Indépendantiste – Nous invitons les Lanesteriens qui ont votés pour Reun Le Diguerher à Pour nous la lutte continue ! Emgann Lanester (le 1er février 2005)
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2004 |
14/10/04 – Re: La France mutile l’homme.
« T. Gwilhmod » <gwilhmod@libertysurf.fr> a écrit dans le message de news:ckmv8q$frd$1@news.tiscali.fr… Ø deux poids deux mesures : la France réclame le respect du droit des
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2004 |
21/10/04 – konan.meriadek@xbzh.com> a écrit dans le message de news:661651665684732.Post@ithinknot.net… Ø PRISONNIERS BRETONS : LA FRANCE NE RESPECTE PAS SES ENGAGEMENTS. Communiqué de la Ligue Celtique diffusé par la Coordination Anti-Répressive
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2004 |
France / Procès d’indépendantistes bretons, LB 01/03/2004
11 militants et sympathisants présumés de l’ARB (Armée révolutionnaire bretonne) a revendiqué les attentats ou tentatives contre des gendarmeries, des perceptions, des locaux judiciaires ou postaux, sauf celui de Quévert (qui avait tué une employée), où elle a nié toute responsabilité. L’ARB avait suggéré que cet attentat était une provocation montée par la DST (Direction de la Surveillance du territoire).
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2004 |
From: « kemennadenn » <kemennadenn@yahoo.fr> To: <kemennadenn@yahoogroupes.fr> Sent: Friday, February 06, 2004 9:40 AM Subject: [kemennadenn] ALAIN SOLE: PERBEN et LEBRANCHU responsables d’une politique planifiée de tortur
EMGANN
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2004 |
From: « kemennadenn » <kemennadenn@yahoo.fr> Sent: Sunday, February 29, 2004 8:57 PM PROCES DE 11 BRETONS: Pourquoi y a t’il des attentats en Bretagne depuis 60 ans?
> EMGANN / Mouvement de la Gauche Indépendantiste BP 70215 22202 Gwengamp Cédex. Breizh emgann@iquebec.com – www.emgann.org
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2005 |
Le Lay (TF1) accuse la France de « génocide culturel de la langue bretone », Walo+ Gazète 27, 2005
RENNES (AFP) – Le Pdg de TF1 Patrick Le Lay affirme, dans une interview au magazine «Bretons» de septembre, ne pas se sentir Français mais Breton, et accuse la France de «génocide culturel de la langue bretonne». «Je ne suis pas Français, je suis Breton. Je suis un étranger quand je suis en France», déclare le patron de la principale chaîne de télévision française. Evoquant longuement ses racines bretonnes dans cette interview, M. Le Lay affirme que «la France a procédé à un génocide culturel de la langue bretonne», et que «la culture bretonne n’a pas le droit d’exister». Cette situation explique, selon lui, les réactions parfois violentes ces dernières décennies des autonomistes bretons. Ils «se sont laissé embarquer par romantisme, par manque de réflexion, mais c’était un truc noble dans leur esprit», estime-t-il en précisant qu’il «réprouve l’action violente». «Je fais partie de ceux qui pensent qu’il faut les aider à se réinsérer dans la société», ajoute-t-il en reconnaissant avoir engagé à la chaîne régionale bretonne TV-Breizh, filiale de TF1, l’autonomiste breton Arnaud Vannier alors que ce dernier était en attente de jugement dans l’affaire de vol d’explosifs à Pleven. M. Le Lay critique par ailleurs violemment «le système administratif jacobin français» qui a refusé à trois reprises des projets de TF1 pour obtenir des fréquences hertziennes locales en Bretagne: A Nantes, «c’est le Figaro, journal breton bien connu, qui a eu la fréquence, c’est à hurler». Il s’en prend aussi au «silence assourdissant des élus bretons», qu’il accuse de ne pas l’avoir soutenu dans cette bataille, à l’exception, note-t-il du président du conseil régional de Bretagne Jean-Yves Le Drian, député et ancien maire de Lorient où est basée TV-Breizh. M. Le Lay admet enfin qu’il n’a jamais pu apprendre le breton parce qu’il a des «difficultés avec les langues. «Si je me mettais deux mois à fond, avec toutes les bases que j’ai, je parlerais breton couramment. Mais comme c’est un truc d’intellectuel, ce n’est pas grave», ajoute-t-il cependant. Le magazine Bretons, lancé en juillet, est un mensuel de «société», de «culture» et de «musique» consacré à la Bretagne, qui vise à une diffusion de 30.000 exemplaires sur toute la France. Son capital est détenu par son rédacteur en chef Didier Le Corre et un associé. Dans l’entourage de M. Le Lay, on a confirmé jeudi la teneur de cette interview, réalisée à Paris le 9 août.
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2006 |
From: « kemennadenn » <kemennadenn@yahoo.fr> To: <kemennadenn@yahoogroupes.fr> Sent: Monday, July 10, 2006 5:07 PM Subject: [kemennadenn] Degemer mat Paskal !
Rennes/Roazhon le 10/07/06: Communique de Emgann-MGI |
2006 |
From: « kemennadenn » <kemennadenn@yahoo.fr> To: <kemennadenn@yahoogroupes.fr> Sent: Monday, August 07, 2006 4:06 PM Subject: [kemennadenn] Unité des indépendantistes Corses, Polynesiens, Bretons, Basques
Ø EMGANN – Mouvement de la Gauche Indépendantiste (BREIZH)
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2006 |
From: « kemennadenn » <kemennadenn@yahoo.fr> To: <kemennadenn@yahoogroupes.fr> Sent: Saturday, September 02, 2006 5:06 PM Subject: [kemennadenn] Soutien aux inculpés de Guingamp Ø EMGANN – Mouvement de la Gauche Indépendantiste
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2006 |
From: « kemennadenn » <kemennadenn@yahoo.fr> To: <kemennadenn@yahoogroupes.fr> Sent: Friday, October 06, 2006 12:20 PM Subject: [kemennadenn] Gérard Bernard fait condamner l’Etat Français
> EMGANN – Mouvement de la Gauche Indépendantiste BP 70215 22202
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2007 |
Argouarch <argouarch@bretons.org> a écrit dans le message : argouarch-2007011758230001@pool0996.cvx19-bradley.dialup.earthlink.net… Ø Communique du CARB
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2007 |
From: kemennadenn To: kemennadenn@yahoogroupes.fr Sent: Saturday, April 21, 2007 11:48 AM Subject: [kemennadenn] Les forces d’occupation arrêtent trois militants indépendantistes
EMGANN Action anti pays de loire : les forces d’occupation arrêtent trois
Deux militants et un sympathisant de la gauche indépendantiste ont Pour Emgann-MGI
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2007 |
From: kemennadenn To: kemennadenn@yahoogroupes.fr Sent: Thursday, November 08, 2007 4:48 PM Subject: [kemennadenn] Tous à Saint Nazaire EMGANN Sant-Nazer / Saint-Nazaire, 08/11/07 Tous à Saint Nazaire Emgann-MGI invite le plus grand nombre à manifester le samedi 10 Nous invitons à soutenir financièrement Skoazell Vreizh, le Secours Pour Emgann-MGI Fanch Oger
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2008 |
From: kuzul skoazell To: kuzul skoazell Sent: Wednesday, October 15, 2008 4:00 PM Subject: solidarité avec Gael, Kristian et Paskal
Rennes, le 15 octobre 2008. Bonjour, Vous trouverez ci-joint l’appel lancé par le comité de soutien aux trois militants indépendantistes bretons : Gael, Kristian et Paskal qui seront rejugés à compter du 17 novembre prochain par la cour d’assises spéciales de paris. Nous vous communiquons cet appel pour diffusion dans vos réseaux. Mais surtout pour savoir si vous vous associez en tant qu’organisation à la manifestation de soutien qui aura lieu à Rennes le samedi 15 novembre à 14h30 place du parlement de Bretagne. Merci de nous le faire savoir au plus tot. Par ailleurs une réunion d’information et d’organisation aura lieu le jeudi 23 octobre à l’université de Rennes 2 batiments F à 18h30 (en présence de Gael) vous y êtes conviés pour évoquer les autres initiatives de soutien à venir. Si vous ne pouvez venir merci de nous le faire savoir. Nous comptons sur vous.
Halte à l’acharnement judiciaire et politique contre Gaël, Paskal et Kristian !
Solidarité avec les militants indépendantistes Bretons !
Au cours de l’année 1999-2000 plusieurs dizaines de personnes furent arrêtées, et parfois incarcérées dans le cadre des enquêtes sur les attentats revendiqués ou attribués à l’Armée Révolutionnaire Bretonne. Beaucoup passèrent entre quatre et cinq ans en détention préventive dans l’attente d’un jugement. A l’issue de ce jugement qui survint en mars 2004, plusieurs d’entre eux (c’est le cas de Paskal Laizé et Kristian Georgeault) revendiquèrent leur appartenance à ce groupe clandestin et furent condamnés en conséquence. D’autres comme Gaël Roblin furent condamnés pour des faits relevant de délit, pour simple contact avec des militants clandestins.Au final, sa peine de prison sera inférieure au temps de détention préventive. Tous furent acquittés de toute participation directe ou indirecte à l’attentat de Quévert qui couta la vie à une jeune employée en avril 2000. Kristian, Paskal et Gaël sont depuis libres après avoir effectués une longue peine. Ils ont repris tous les trois leur place dans la société bretonne. Tous les observateurs (avocats, journalistes, public…) présents au moment du proçès soulignèrent l’absence totale d’éléments laissant penser à leur implication dans cette action. La cour en tira toute conséquence en les acquittant de ce fait (entre autres).
Pendant des années leur mise en examen pour cet attentat avait permis de les salir et de justifier de leur long emprisonnement préventif. 10 jours après ce verdict le parquet général décidait de faire appel de cette décision qui était pour lui un véritable camouflet. Toutefois, dans sa précipitation, le parquet ne fit appel que contre trois des acquittés et seulement pour une partie des faits jugés. Cela semble pour beaucoup d’observateurs se situer une fois de plus aux marges de la légalité judiciaire. C’est pourquoi le parquet a attendu, hésité plus de quatre ans avant d’audiencer ce nouveau procès en sorcellerie qui concerne notamment l’attentat de Quévert ! Il se déroulera du 17 au 28 novembre prochain devant la cour d’assises spéciale à Paris.
Pourquoi cet acharnement contre ces trois militants ?
Il s’agit, bien sur, pour le procureur de la République Française d’essayer d’effacer l’humiliation subit lors de l’acquittement de mars 2004. Ce procès s’inscrit de plus dans un contexte de répression généralisée contre tout ce qui conteste l’ordre Sarkozyste. De plus, ces trois militants indépendantistes n’ont rien renié de leurs convictions. Ils ont continué à s’engager publiquement en faveur du droit du peuple breton à décider librement de son avenir, ils ont été de nombreuses mobilisations sociales et politiques (y compris au niveau électoral) contre la casse des services publics, la dérèglementation du droit du travail, la défense de l’environnement, et de toutes les initiatives antisarkozy.
Peut être ne partagez vous pas toutes leurs options politiques, mais on ne peut rester les bras croisés alors que ces militants risquent des années de prison pour des faits auxquels ils n’ont pas participé, alors même que l’accusation semble prendre quelques libertés avec le droit.
C’est pourquoi nous vous invitons à vous mobiliser :
-en participant aux réunions d’information du comité de soutien à Gaël, Paskal et Kristian dans votre ville ou secteur. -en participant à la manifestation de soutien qui aura lieu le 15 novembre à Rennes autour du mot d’ordre « non à l’acharnement contre Gaël, Kristian et Paskal ! Abolition des lois antiterroristes ! » Faites nous savoir si votre organisation ou association s’y associera. -En faisant un don ou optant pour le prélèvement mensuel à Skoazell Vreizh (le Secours Breton) qui prend en charge depuis 1969 la solidarité financière avec les militants poursuivis ou emprisonnés pour leur engagement en faveur des droits du peuple breton.
Rennes, le 10 octobre 2008. Le comité de soutien à Gaël, Paskal et Kristian.
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2 Documents
Yann Fouéré, La patrie interdite, Histoire d'un Breton, in: Europa Ethnica, 2-3, 1988, p. 145
La guerre 1914-18 connut le génocide breton
(VA, 21/08/2014)