Dictionnaire du parler bruxellois / Woordenboek van de Brusselse streektaal

Source principale / Voornaamste bron: Louis Quiévreux, Dictionnaire du dialecte (sic) bruxellois

Â

(oud) : vieux.

â met : Vieux-Marché.

Den aven â mèt : l’ancien Vieux-Marché, qui se trouvait à la place Anneessens.

â bakke (vieux cuit) : rassis, usé.

Hij heit van den aa man (il a du vieil homme) : il est sénile, il a un coup de vieux.

 

AAIZER

(ijzer) : fer ; exclamation argotique employée pour annoncer l’arrivée ou la présence d’un agent.

 

AAR

(ei) : œuf.

âren of joengene ? (des œufs ou des poussins ?) : Eh bien ! vca[s décidez-vous ? Quel parti allez-vous prendre ?

Are sloege (Frapper des œufs) : divertissement popu­laire consistant à casser des œufs suspendus à des ficelles.

 

A BAKKE

(oudgebakken) : rassi.

’t Es gebakke ! C’est cuit ! L’affaire est dans le sac.

 

ABERDOEN

(vient du nom de la ville d’Aberdeen, en Ecosse) : morue séchée.

Rotten aberdoên (morue pourrie) : insulte.

Le marchand ambulant qui vendait de la moutarde criait au début du XVIIe siècle : « Mostaert op de hesp en abordaen!» (Moutarde sur le jambon et la morue).

(Kluchtigh ende Belacchelyck Verhael-Dicht, etc.)

 

ABOZA

Beaucoup de revendeurs achètent aux dispersions à l’encan. Certains d’entre eux, qui conviennent de ne pas hausser « l’un sur l’autre » se réunissent après la vente et procèdent, entre eux, à de nouvelles enchères. Cela s’appelle « faire la révision » ou faire « aboza » ou, en dialecte flamand, « mij lekke » (lécher avec).

Admettons qu’un lot ait été adjugé officiellement pour 1.000 F. Pendant l’« aboza », les revendeurs haussent sur cette somme. Le dernier enchérisseur paie son enchère et les 1.000 francs.

«Aboza » a une construction castillane, mais, à première vue je ne puis le rattacher à aucun mot espagnol indiquant l’opération visée, à moins qu’il ne s’agisse de «boisa», traduction de «bourse»? « Mij lekke » serait plutôt « mij legge », surenchérir. En espagnol le verbe « abozar » signifie: bosser, retendre la voile qui tenait par sa corde l’ancre dans la mer. « Aboza » pour les pirates espagnols voulait dire : partir pour une nouvelle expédition. Quand les revendeurs font « aboza », ils repartent, eux aussi pour une nouvelle expédition.

 

ABREVIATIONS

La langue populaire de Bruxelles fourmille d’abréviations, de phrases ramassées qui étonnent et déroutent parfois.

Ma ich zeen : Fais donc voir (provient de : laat mij eens zien), littéralement : Moi une fois voir.

 

ACHEL

fagotin de bois à brûler, imbécile.

Achelkes : petits fagots pour allumer le feu.

Zei gâ nen achel ! : que tu es bête !

Mènen achel : mon imbécile de mari.

Ne vezen achel : un drôle de coco.

 

ACHELE

bégayer.

 

ACHELEIR

bègue.

 

ACHTERSTE

postérieur, le derrière.

 

AFBEIE

(bieden : offrir) : marchander.

 

AFBLAAIVE

(afblijven) : ne pas toucher.

Afblaaive of trâve ! (ne pas toucher ou bien le mariage) : ultimatum signifié par une fille vertueuse à son galant.

On dit aussi : Hanne van de koech of trâve : les pattes de la voiture, ou épouser.

Et encore : Hanne van de koech of ge rad ni mei !

 

AFFOUREIRE

doubler de tissu (ne paltot affoureire).

AFFRONTEIRE

(du flamand affronteren) faire un affront à quelqu’un, répondre

avec hargne.

Ho tède gâ ma affronteire ? : Tu oses répliquer ?

 

AFGANG

diarrhée.

 

AFKEURE

 (du flamand afkeuren) : exprimer sa désap­probation, réformer (à l’armée), éliminer.

Afgekeurd : réformé.

 

AFRAMMELE

administrer une tripotée, plus énergique que rammelen.

 

AFRANSELE

administrer une tripotée.

Hij krijgt ransel : il attrape des coups. (Schuermans)

 

AFCHRABSEL

terme injurieux signifiant râclure, ro­gnure.

« Afchrabsel van metekouwskluûte »: ignoble injure bruxelloise ; littéralement : rognure de testicules de singe !

 

Translate »
Share This